A l'appel de la section bigoudenne du Parti Communiste,la cérémonie s’est déroulée devant le square Guy Môquet, en présence d’une assistance de plusieurs dizaines de personnes, militants et sympathisants communistes, syndicalistes et des organisations patriotiques. On notait la présence de M. Bruno Jullien, maire de Plobannalec-Lesconil.
Après le dépôt de gerbe, la cérémonie s’est poursuivie par l’allocution de Patrick GLOAGUEN, la lecture de la dernière lettre de Guy Môquet. Le Chant des Partisans et La Marseillaise, ont clôturé cette émouvante cérémonie.
Allocution de Patrick GLOAGUEN, co-secrétaire de la section bigoudène du PCF
« À la mi-octobre 1941, des groupes armés de la Résistance, dont les membres sont présentés comme des «terroristes» par les troupes d'occupation allemandes, programment une série d'opérations à Bordeaux, à Nantes et à Rouen. Ces actions visent à obliger l'occupant nazi à maintenir des troupes sur l'ensemble du territoire en entretenant un climat d'insécurité ainsi qu'à développer la lutte armée.
Le 19 octobre, un sabotage provoque le déraillement d'un train sur la ligne Rouen-Le Havre. Le lendemain, vers 8h00 du matin, un officier allemand, le lieutenant-colonel Holtz, est abattu à Nantes, par un commando de militants et résistants communistes, Gilbert Brustlein et Guisco Spartaco.
Le général Von Stülpnagel, commandant militaire en France, en réaction, fait annoncer par voie d'affiche que, «en expiation de ce crime», cinquante otages seront fusillés ainsi que cinquante autres si les coupables ne sont pas arrêtés avant le 23 octobre à minuit. Une récompense de quinze millions de francs est offerte pour la dénonciation des auteurs de l'attentat.
Le choix des otages est laissé à la discrétion du gouvernement félon de Vichy. Sur la liste de cent détenus présentée par les Allemands au ministre de l'intérieur Pierre Pucheu, les noms de cinquante personnes sont retenus, essentiellement des communistes.
Le 22 octobre, vingt-sept otages sont fusillés à Châteaubriant.
En début d'après-midi, ce mercredi, les Allemands regroupent les otages dans une des baraques du camp de Choisel où ils peuvent écrire une dernière lettre avant d'être conduits à la carrière de la Sablière. C'est en chantant la Marseillaise que les 27 otages sont montés dans les camions pour aller vers leur supplice et traverseront la ville vers le lieu de leur exécution. Celle-ci se déroule en trois salves, à 15h50, 16h00 et 16h10. Tous refusent d'avoir les yeux bandés et les mains liées face à leurs fusilleurs. Ils meurent en chantant La Marseillaise.
Le même jour, seize otages sont également exécutés à Nantes, au champ de tir du Bèle, et cinq autres au Mont-Valérien.
Guy Môquet, 17 ans, est le plus jeune d'entre eux. Son engagement militant prend racine dans le double combat, indissociable, de résistance et d’émancipation humaine.
André Malraux parlait de cette armée de l'ombre qui ne portait pas encore le nom de Résistance. Ces hommes et ces femmes entretenaient la lueur d'une flamme vacillante d'une France d'après guerre qui ne ressemblerait pas à celle d'avant. Ils voulaient une France où les mots de justice et de paix viendraient compléter les symboles de la République : Liberté-Egalité-Fraternité.
Il y a encore dans ce monde des milliers de Guy Môquet, qui crient contre l'injustice et l'oppression. Ils luttent pour le travail, le pain, la liberté mais ils luttent surtout pour la dignité.
Ces hommes et ces femmes debout sont le cœur de la démocratie et du progrès. Donner son temps, son énergie avec d'autres pour d'autres est utile, vital à tout développement de la société. Les mots engagement, bénévolat, militant, militante sont les mots nobles de la langue française. Ils veulent dire abnégation, volonté, générosité et courage. Que serait notre République sans ces hommes et ces femmes qui se dépensent sans compter, pour faire connaître leurs idées, pour les défendre, pour construire avec d'autres un monde plus juste et plus humain. L'engagement c'est aussi parfois faire preuve de courage et de sacrifice.
Aujourd’hui, ainsi que le rappelait Berthold Brecht : « Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde ». Dans ces temps difficiles où la barbarie et le fascisme sont à nos portes ou dans nos villes, où la tyrannie peut prendre un visage quotidien, puisse l’exemple des Martyrs de Châteaubriant nous servir encore de repère et la jeunesse lucide de Guy Môquet nous montrer le chemin. »