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3 décembre 2017 7 03 /12 /décembre /2017 21:02

Article de notre ami Paul Dagorn, professeur d'histoire retraité vivant à Morlaix, sympathisant Front de Gauche, pour la revue syndicale L'émancipation syndicale et pédagogique, octobre 2017 

Quatre Bandes Dessinées, sélectionnées par notre camarade Paul Dagorn éclairent chacune un moment de l'histoire des résistances populaires à Brest, qui vont bien au-delà du cadre régional. 

Roger Faligot

J'ai sympathisé avec lui à l'occasion d'une dédicace. Spécialiste de l'Irlande, à laquelle il a consacré plusieurs ouvrages (dont le premier, La Résistance irlandaisedans la petite collection Maspéro), il s'est plus généralement intéressé aux conflits identitaires dans divers pays et aux efforts faits pour trouver une solution (Les seigneurs de la paix, au Seuil, 2006). Enfin, en 2010, il a publié à La Découverte La rose et l'édelweiss, ces ados qui combattaient contre le nazisme, 1933-1945, une étude qui couvre l'Allemagne et les pays occupés. 

Pour Brest l'insoumise , il a sollicité mon témoignage concernant Fred Ropars, ami de ma famille et membre comme mon père de l'Ecole Émancipée. J'avais évoqué son parcours dans l’Émancipation au moment de son décès. C'est lui qui avait organisé la 2e semaine de l'Ecole Emancipée à Moguériec, petit port de pêche du Léon. Mais pour mon témoignage, cela concernait l'action de Fred dans la Résistance à l'Ecole normale de Quimper. 

Brest l'insoumise à travers quatre BD

J'ai utilisé le titre de R. Faligot pour évoquer quatre moments de la contestation et de la résistance liés à Brest, illustrés par quatre BD: 

- Un homme est mort: le syndicaliste Edouard Mazé lors d'une manifestation en 1950. 

- Nuit noire sur Brest: mobilisation en 1937 contre une tentative des Franquistes de s'emparer d'un sous-marin républicain espagnol.

- La fille au carnet pourpre : parcours d'une jeune lycéenne résistante, Anne Corre, envoyée en déportation et disparue sans lancer de traces lors de l'évacuation d'un camp annexe d'Orianenburg par les nazis lors de l'avance soviéto-américaine. 

- Enfin, publié cette année, Des graines sous la neige, qui retrace la vie de Nathalie Lemel, communarde très liée à Eugène Varlin, et compagne de Louise Michel lors de leur déportation en Nouvelle-Calédonie. 

Un homme est mort - BD de Kris et Etienne Davodeau

Un homme est mort - BD de Kris et Etienne Davodeau

En 1950, "Brest dont il ne reste rien" comme l'a écrit Prévert dans le poème Barbara, connaît une reconstruction difficile après les bombardements. Brest compte plus de 15 000 ouvrier-e-s (un dixième de la population), dont 6 à 7 000 à l'Arsenal, autant dans la construction, le reste essentiellement des dockers. Si les salaires sont corrects pour l'époque car on a besoin d'eux (l'Arsenal construit même des navires marchands), on en exige beaucoup et les deux dernières catégories restent dans la précarité. 

La construction emploie des Maghrébins, mais aussi des ouvriers venus des campagnes léonardes très catholiques que l'évêché incite à adhérer à la CFTC et même à prendre part aux grèves. Avec la scission FO-CGT, celle-ci, courroie de transmission du PCF, voit dans la scission comme une manœuvre des Etats-Unis dans le cadre des débuts de la guerre froide et de la guerre d'Indochine.

Néanmoins, une convergence s'opère même avec des militants de la CNT anarchiste présente à l'Arsenal. La manifestation, suite à l'Appel national du 12 mars 1950, pour la paix en Indochine et contre la misère est interdite par le maire RPF (gaulliste), Alfred Chupin. Cependant deux ou trois centaines d'ouvriers décident de manifester. Ils sont bloqués, mais le lendemain le jeu est calmé par quelques augmentations (dont celle de la future victime Edouard Mazé) malgré un affrontement musclé entre la police et les dockers en position de force, car ils contrôlent l'importation de vin d'Algérie et de charbon. 

Un mois plus tard, la situation reste bloquée et une députée PCF (Marie Lambert) et deux délégués CGT venu-e-s porter plainte, sont arrêté-e-s. Le 16 avril, une manifestation unitaire est prévue. Dans la nuit du 16 au 17, le maire décide l'interdiction, appuyé par le député de droite André Collin, par ailleurs Secrétaire d'Etat à l'Intérieur. Face à une présence policière massive et des heurts violents, la situation s'aggrave et la police reçoit l'ordre de tirer dans la confusion générale, peut-être pour disperser la manifestation. Mais le résultat est là: 24 gendarmes et 9 CRS blessés (un seul devra se rendre à l'hôpital, le long duquel s'est déroulé l'affrontement!), 12 ouvriers hospitalisés et 14 autres blessés légers, mais un homme est mort, Edouard Mazé, qui accompagnait son frère, délégué CGT.

Le traumatisme est grand. Un an plus tard, une manifestation du souvenir a lieu, et en 1951-52, si les grèves et manifestations persistent et même s'intensifient, la police reçoit l'ordre d'éviter les affrontements. 

La BD Un homme est mort, de Kris (scénariste) et Etienne Davodeau, s'articule aussi sur la personnalité de René Vautier, résistant à 15 ans, étudiant à l'IDHEC (Institut des Hautes Etutdes Cinématographiques), qui s'était déjà distingué par son premier film Afrique 1950 , commandé par la Ligue de l'Enseignement, mais que Vautier détourne de son objectif pour en faire un film anti-colinialiste, ce qui le conduit à l'acheminer clandestinement par le Sahara vers la France, où il restera 40 ans sous le boisseau. Natif de Camaret, il profite d'une campagne de pêche pour aller filmer en Irlande des militants de l'IRA, bien qu'il désapprouve leurs actions terroristes.

Rentré à Brest, il se trouve évidemment au cœur des événements. C'est ainsi qu'il filme la manifestation tragique du 17 avril. Après la mort d'Edouard Mazé, il décide de projeter le film dans les quartiers sur un drap à l'arrière d'une camionnette et dans des salles improvisées. Mais il a omis de faire des copies et après 150 projections le film se dégrade et casse. Seuls quelques bouts seront sauvés. En 2006, il s'avère que quelques "rushes" non utilisés par Vautier ont été donnés à un autre cinéaste engagé, Robert Ménégoz, qui les avaient utilisés dans son film Vivent les dockers. Et dans ces quelques images des années 50, le scénariste Kris découvre avec émotion le visage de son grand-père venu apporter avec d'autres camarades une gerbe de fleurs à l'endroit où est tombé Edouard Mazé*.

* A la présentation de la BD, le 14 décembre 2006 à Brest, Etienne Davodeau était absent. Restaient à la tribune Kris, Pierre Cauzien, amputé d'une jambe après sa blessure, et René Vautier, que je connaissais personnellement grâce à France-Algérie. Malheureusement, depuis, Pierre et René sont décédés.  

   

Nuit noire sur Brest - Kris, Bertrand Galic et le dessinateur Damien Cuvillier, sur un événement rapporté par l'historien Patrick Gourlay dans "Nuit franquiste sur Brest' - Futuropolis

Nuit noire sur Brest - Kris, Bertrand Galic et le dessinateur Damien Cuvillier, sur un événement rapporté par l'historien Patrick Gourlay dans "Nuit franquiste sur Brest' - Futuropolis

Nuit noire sur Brest 

Septembre 1937, la guerre d'Espagne s'invite en Bretagne.

En 2016, Kris et son camarade Bertrand Galic s'associent avec le dessinateur Damien Cuvillier pour mettre en images un événement rapporté dans le livre de Patrick Gourlay, historien et enseignant, intitulé Nuit franquiste sur Brest , en remplaçant le mot "franquiste" par "noire', tant il est vrai que l'épisode raconté a tout d'un roman d'espionnage. 

Le 29 août 1937, en pleine guerre civile espagnole, le sous-marin républicain C2 endommagé à Santander par la Légion Condor (de sinistre mémoire à Guernica) décide d'entrer dans le port de Brest pour réparer. Mais le commandant Fernando est plus qu'ambigu. Lors du pronunciamento de Franco, il a été soupçonné de collusion avec le coup d'Etat, avant de retrouver un commandement de manière improbable. D'autre part, la situation des deux Fronts Populaires commence à se dégrader. En Espagne  les Républicains cèdent du terrain, et la volonté hégémonique du PCE a conduit en mai à "une guerre civile dans la guerre civile" à Barcelone entre les communistes d'une part, les anarchistes (CNT-FAI) et le POUM (Parti Ouvrier d'unification marxiste) d'autre part. En France, les Radicaux commencent à envisager de quitter le gouvernement, et les "ligues" d'extrême-droite mènent une action souterraine (PSF de La Rocque, et le PPF de Doriot), sans compter la fameuse cagoule qui compte plusieurs bretons. L'heure n'est plus à soutenir, voire à ménager, les Républicains. 

A Brest, le commandant Ferrando prend contact avec le Consul d'Espagne, Pierre Mocaër, connu pour ses idées conservatrices. En Espagne, un militaire expérimenté, Troncoso, gardien de la frontière basque, met en place un commando franco-espagnol pour s'emparer du sous-marin, commando qui s'installe clandestinement à Brest. 

Mais les militants brestois veillent au grain. Alors que les communistes s'organisent pour surveiller le sous-marin, du côté anarchiste, autour de l'emblématique René Lochu (hôte temporaire de Makhno et futur ami de Léo Ferré), des militants asturiens ont été hébergés à la Maison du Peuple. D'autre part, un récent service secret anarchiste, le SIC, a réussi à infiltrer les franquistes, sous le code X-10. 

De leur côté, les franquistes prennent discrètement contact avec Ferrando, et ils fréquentent un cabaret du centre-ville, l"'Ermitage", où ils font connaissance avec une jolie danseuse italo-espagnole, Mingua, qui devient une sorte de Mata-Hari. Troncoso la charge de corrompre des marins du C2 en échange de la liberté et de deux millions de pesetas. Mingua et Troncoso persuadent Ferrando d'agir dans le camp franquiste. 

L'abordage du sous-marin, organisé le 18 septembre par les comploteurs, est déjoué par un matelot, Augusto Diego. Alerté par des militants communistes et anarchistes, il n'a pas suivi ses camarades, entraînés par Ferrando dans le carré des officiers pour les isoler. Augusto Diego, repéré pour avoir fait tomber un objet, tue l'un des assaillants, ce qui incite les autres à s'enfuir. Ils sont arrêtés près de Bordeaux dans une Chrysler noire que le service secret de la CNT avait déjà repérée. Il s'agit entre autre de Ferrando, d'officiers d'un autre sous-marin, le C4, et d'un complice français, Robert Chaix, qui avait organisé le commando sur Brest. 

Les tribulations du C2 ne sont pas terminées. Remorqué vers St Nazaire, il passe sous le contrôle d'un envoyé de l'ambassade d'Espagne à Paris, Pedro Prado, proche des communistes. Celui-ci manoeuvre pour faire venir un officier de la flotte soviétique, Nicolaï Pavlovitch, qui prend en fait le commandement. Repéré, le C2 prend alors ce qui aurait dû être sa destination finale, Carthagène.

A suivre, les destins de deux femmes courageuses et déterminées. L'un, bref, celui de la résistante Anne Corre, portée disparue en déportation à l'âge de vingt ans, l'autre très long, celui de la communarde Nathalie Lemel, morte en 1921 à 94 ans.  

La fille au carnet pourpre - Roger Faligot, Alain Robet

La fille au carnet pourpre - Roger Faligot, Alain Robet

Anne Corre, la fille au carnet pourpre

Roger Faligot habite la presqu'île de Daoulas, qui sépare les embouchures des deux cours d'eau donnant sur la rade de Brest, l'Aulne et l'Elorn (comme le Bec d'Ambès séparant la Garonne et la Dordogne avant que leurs eaux forment la Gironde). En 1999, il a connaissance du cas d'Anne Corre, une jeune lycéenne résistante disparue en déportation en mai 1945 (à l'extrême fin de la guerre). 

Au moment même où le dernier convoi l'amenait vers l'Allemagne, des bruits couraient sur sa liaison avec un jeune officier allemand. C'est ce qui a conduit Roger Faligot à mener une recherche sur son parcours, recherche qui a abouti dix ans plus tard à en faire une des héroïnes de La rose et l'edelweiss. Histoire enrichie en 2016 par une BD, en collaboration avec le dessinateur Alain Robet: La fille au carnet pourpre , un mystérieux carnet sur lequel nous reviendrons. 

Anne Corre est née en 1925. Son père tenait un garage Citroën à Daoulas (ville qui ferme la presqu'île de Plougastel, côté Brest), sa mère était directrice de l'école publique.

Très jeune, Anne manifeste un caractère enjoué et indépendant qui l'amène à animer des bandes de filles et de garçons. A ses quinze ans, les débuts de l'occupation provoquent chez elle une volonté de faire quelque chose. Dès l'été, elle aide deux soldats français qui fuient l'armée allemande par crainte d'être traités comme des prisonniers. 

Puis, les lycées de Brest étant fermés pour cause de bombardements, ses parents l'envoient au lycée Victor Duruy à Paris pour rejoindre sa cousine Mado. Bientôt, elle est choquée par l'arrestation de ses profs de philo et latin-grec, toutes deux juives. Elle intègre alors, sans trop mesurer le symbole, le groupe de résistance de Geneviève de Gaulle. Ses parents, inquiets, la font revenir dans le Finistère, au lycée de Morlaix, en octobre 1942.

Le 23 juin 43, une petite fille qu'elle promène échappe à sa garde près du dernier étage du viaduc, au moment où la RAF bombarde la dernière arche. La petite fille est tuée, ainsi que neuf enfants d'une école voisine.

L'année suivante, elle est au lycée de filles de Quimper. Elle a dix-huit ans passés, mais depuis longtemps son esprit d'indépendance et son refus des convenances sociales lui donnent beaucoup de charme, ce qui séduit les garçons, comme l'attestent de nombreux témoignages (c'est peut-être pour cela qu'elle a dû quitter le lycée de Morlaix). 

A Quimper, un groupe de jeunes résistant-e-s, le groupe de Paul Collette, a été décimé. Mais un autre groupe, le groupe Marceau, s'attaque aux symboles de la collaboration (René Vautier, alors âgé de 15 ans, également membre de ce groupe, trouvait Anne trop vieille pour lui!). Anne, qui a déjà approché la résistance à Paris, et même avant à Brest (participation à la commémoration interdite du 11 novembre 1940), intègre le réseau. Le groupe attaque la permanence de la LVF (Légion des Volontaires Français) et fait sauter les locaux du PPF (Parti Populaire Français). Le 11 novembre 43, il manque de peu un attentat contre le responsable du STO. Un autre groupe de résistance, dont fait partie un voisin d'Anne à Daoulas, Jean Kernéis, qui avait prévu de détruire le fichier du STO, voit de ce fait son action retardée. Mais il réussit peu après ( 60 000 fiches détruites). 

De son côté, le réseau Marceau se constitue en maquis à la lisière de Quimper, dans un secteur très boisé et peu accessible, la vallée du Stangala. Anne est toujours à Quimper. C'est à cette période qu'on lui prête une aventure avec un lieutenant allemand (sans doute anti-nazi), qui lui aurait permis de séduire un membre breton de la Gestapo, Bernard Massotte, "spécialiste" de la torture.  Quoiqu'il en soit, celui-ci est abattu par Alain Conan, membre du réseau, le 25 avril 44 à 6h du matin, après une nuit passée avec Anne. Une de ses amies du lycée et du réseau, Yvette Menez, croise Anne peu après. Anne lui dit: "je suis perdue, j'ai fait tuer Massotte, il a passé la nuit avec moi".    

Elle lui confie un carnet pourpre (probablement son journal) en lui faisant jurer de ne pas le lire (carnet malheureusement disparu dans une caisse de livres vendus à un bouquiniste). Les polices allemande et vichyste, qui la soupçonnent, enquêtent pour savoir si on l'a vue avec Massotte dans des lieux publics (cafés, restaurants). 

Anne, avec sa copine Jacqueline, rejoint alors le maquis pendant une dizaine de jours, avant de rejoindre Brest en passant par Douarnenez. Malgré les risques, elles sont partantes pour une nouvelle mission. Anne, la jeune fille brune, s'est déguisée et teinte en rousse, et elle se croit non reconnaissable. Mais elle se trompe. Reconnues et dénoncées, les deux jeunes filles sont arrêtées le 24 mai, ce qu'annoncent avec jubilation morbide des SS aux parents d'Anne, dont la mère imagine qu'elle a été entraînée par sa camarade.

Après avoir été incarcérée à Quimper, Anne se retrouve en prison à Rennes et pendant toute cette période elle peut communiquer avec sa famille, qu'elle tente de rassurer. Elle se lie d'amitié avec Simone Jézéquel, dont le parcours ressemble au sien: Simone a été arrêtée à la suite de l'imprudence et de la naïveté de jeunes lycéens de Saint-Brieuc. Le 2 août, un bombardement atteint le mur d'enceinte de la prison et occasionne une tentative d'évasion. Les Allemands décident alors leur transfert vers l'Est. Aucune opération de la Résistance pour les libérer en sabotant la voie n'est envisagée, malgré l'appel d'un cheminot de Nantes. Cependant, certains parviennent à s'enfuir à la faveur d'un ralentissement, et à la gare de triage de Saint-Pierre-les-Corps (près de Tours), 168 prisonniers parviennent à s'échapper, dont Jacqueline. 

Ce n'est pas le cas pour Anne, qui a juste le temps de lui souhaiter "bonne chance" . Le train est parvenu à Belfort, les prisonnier-e-s sont dirigé-e-s vers le camp-usine de Genshagen, où Anne travaille. Avec Lucette et Lucienne, deux détenues avec lesquelles elle a sympathisé, elle parvient à fabriquer pour le 11 novembre des "fleurs de liberté" tricolores à l'aide de fils de fer. 

Mais au printemps 45, devant l'avancée des troupes soviétiques et américaines, les Allemands décident d'évacuer le camp. C'est le début d'une "marche de la mort" au cours de laquelle on perd la trace d'Anne. Certains documents la mentionnent mourante au Revier (infirmerie du camp). Mais Lucette, rescapée, pense l'avoir vue parmi des femmes libérées le 3 mai dans la petite bourgade de Parchim, à la jonction soviéto-anglaise.

Un mois plus tard, sa mère reçoit une lettre d'une amie indiquant qu'une radio l'avait mentionnée dans une liste de rapatriées à Bruxelles. Rien ne suivra. Et comme le dit Roger Faligot: "le mystère de la disparition d'Anne reste entier, mais pas celui de sa participation intrépide à la Résistance, dès les premières heures de l'occupation, à l'âge de 15 ans".            

 

Fonds ANACR (Association Nationale des Amis des Combattants de la Résistance) Anne Corre: la jeune résistante Anne Corre,morte en camp de concentration(Oranienburg) à 20 ans,en 1945 ,ayant grandi entre Daoulas et Plougastel

Fonds ANACR (Association Nationale des Amis des Combattants de la Résistance) Anne Corre: la jeune résistante Anne Corre,morte en camp de concentration(Oranienburg) à 20 ans,en 1945 ,ayant grandi entre Daoulas et Plougastel

Des graines sous la neige: Nathalie Lemel, communarde et visionnaire, Locus Solus -  par le scénariste Robert Michon (également cinéaste) et Laetitia Rouxel (dessinatrice)  

Des graines sous la neige: Nathalie Lemel, communarde et visionnaire, Locus Solus - par le scénariste Robert Michon (également cinéaste) et Laetitia Rouxel (dessinatrice)  

Des graines sous la neige: Nathalie Lemel, communarde et visionnaire

La Commune a produit des personnalités remarquables mais certaines sont restées longtemps méconnues. C'est le cas de la brestoise Nathalie Lemel, dont une biographie par Eugène Kerbaul avait cependant été publiée aux éditions Le temps des Cerises (2003, 3 édition 2014).

Récemment, un couple breton, le scénariste Robert Michon (également cinéaste) et sa compagne Laetitia Rouxel (dessinatrice) a choisi de transcrire cette vie intense sous la forme d'une BD. Claudine Rey, journaliste et présidente d'honneur des Amies et Amis de la Commune, a présenté l'ouvrage sous le titre Un visage sort de l'ombre

Une vie bien remplie et longue (1826-1921). Un décès symbole, le 8 mai, quelques jours seulement avant le 50e anniversaire de la Commune. Sept ans plus tôt, Armand Guerra, un réalisateur libertaire du cinéma naissant, l'avait sollicitée pour le tournage d'un film titré tout simplement La Commune , ce qu'elle n'avait accepté qu'avec réticence. Dans un album aux couleurs sombres, Laëtitia Rouxel a inclu des planches en noir et blanc (avec quelques taches rouges) illustrant ces entretiens sur les différentes de sa vie. 

Nathalie Lemel est née Duval. Son père, Alain, ouvrier tanneur, semble avoir ensuite abandonné ce métier pour aider sa femme, Catherine qui tenait un modeste débit de boissons. Cependant, ils ont une certaine aisance, puisqu'Alain Duval est électeur censitaire. Ils font même des sacrifices pour doter leur fille d'une bonne instruction, chose rare à l'époque. Le débit de boissons est un lieu de passage très fréquenté, notamment par les ouvriers de l'arsenal. 

Nathalie, dont la curiosité est éveillée par l'école et la lecture, s'intéresse aux discussions politiques et aux mouvements sociaux. En 1847, elle se marie avec Adolphe Le Mel (plus tard on écrira Lemel) et en 1849 le couple s'installe à Quimper pour tenir un atelier de reliure et une librairie. 

La situation en France se modifie avec la révolution de 1848, puis le coup d'Etat de Louis Napoléon Bonaparte et l'établissement du Second Empire.  Le couple Lemel, qui a déjà trois enfants, quitte Quimper en 1861 pour s'installer à Paris. Tandis que son mari s'adapte mal, Nathalie reprend comme ouvrière son métier de relieuse, une corporation très revendicative. En 1864, à l'occasion d'une grève, Nathalie rencontre Eugène Varlin et est élue au comité de grève. 

En 1865, l'AIT (l'Internationale) installe son siège parisien. En 1866, Varlin, au premier congrès de l'Internationale à Genève, propose "l'amélioration des conditions de travail des femmes en opposition à la notion de femme au foyer et un enseignement obligatoire, pris en charge par la société, pour tous les enfants". Ce qui le rapproche encore de Nathalie, d'autant plus que son mari lui reproche son engagement politique et social et sombre dans l'alcoolisme. 

A la fin de l'année sont créées une "caisse fédérative de prévoyance" et une société civile d'alimentation "La Ménagère". 

En 1868, alors que le régime s'assouplit (autorisation des réunions publiques) une assemblée générale crée des restaurants coopératifs "La marmite", et c'est Nathalie qui ouvre le premier rue Mazarine. 

En 1870-1871, la guerre désastreuse contre la Prusse et le soulèvement de la Commune modifient complètement les choses. Tout en s'occupant de "la Marmite", en essayant de gérer au mieux la pénurie alimentaire qui s'installe, Nathalie prend la tête de l'Union des Femmes et rencontre Elisabeth Dimitrieff, représentante de l'Internationale. 

La fin de la Commune approche. Le 23 mai, Nathalie tient une barricade Place Blanche avec des femmes. Le 28, alors que la dernière barricade tombe à Belleville, Varlin est sommairement exécuté. 

 

      

Eugène Varlin (1839-1871)

Eugène Varlin (1839-1871)

Nathalie Lemel

Nathalie Lemel

Le 21 juin, Nathalie est arrêtée. Le 10 septembre 1872, elle est condamnée à la déportation à perpétuité. 

En 1873, après la démission de Thiers, son successeur Mac Mahon décide la déportation en Nouvelle Calédonie. Le 9 août, Nathalie retrouve Louise Michel à La Rochelle où elles sont embarquées sur "La Virginie" qui arrive à Nouméa en septembre, après un voyage pénible. Tandis que Louise et Nathalie organisent du mieux possible la vie sur l'île (en obtenant notamment le droit de subir le même sort que les hommes), à Paris se créent deux comités pour l'amnistie, l'un mené par Victor Hugo et Louis Blanc, l'autre plus à gauche intitulé "Initiative pour l'amnistie". En 1879, une amnistie partielle est accordée, Nathalie rentre à Paris.  En 1879, une amnistie partielle est accordée, Nathalie rentre à Paris. En 1880, elle trouve un emploi de plieuse au journal de Henri Rochefort, L'Intransigeant , puis elle sombre dans la misère. En 1888, son mari, qu'elle ne voit plus guère, meurt. En 1889, c'est son fils Charles. En 1905, c'est Louise Michel. En 1915, seule et dans une grande misère, elle entre à l'Hospice des Incurables d'Ivry, où elle décède le 8 mai 1921, quelques jours avant le 50ème anniversaire de la Commune. Le 11 mai, seules trois personnes assisteront à son inhumation dans la fosse commune du cimetière d'Ivry. 

Dans la postface de la BD, sous le titre "Nathalie la discrète" , l'actrice Nathalie Boutefeu, qui joue le rôle de Nathalie Lemel dans le téléfilm de Solveig Anspach, Louise Michel, la rebelle (2008), écrit: 

" Aujourd'hui, Roland Michon et Laëtitia Rouxel se penchent sur la mémoire de Nathalie Lemel, et utilisent pour cela un outil proche du cinéma: la bande dessinée. Cadrage, mouvement, dialogues, couleurs et lumières sont ici au service d'une biographie fidèle. Un travail à la fois riche sur le fond et sur la forme, mais par la magie de l'image accessible au plus grand nombre. Leur documentation est telle qu'à cette lecture, j'ai eu le bonheur de largement compléter ma connaissance du personnage. La Communarde un peu oubliée par l'Histoire est revenue par ce livre peupler mes souvenirs de tournage calédoniens. Et confirme l'admiration que je porte à son combat".   

(...)

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3 décembre 2017 7 03 /12 /décembre /2017 16:16

Une délégation des cheminots CGT a rencontré Mme la Maire de Châteaulin Gaëlle NICOLAS mardi en fin d'après midi, à la mairie de Châteaulin.

 

 Il en ressort pour l'essentiel que: 

 

- la Maire a été contacté par les services commerciaux de la SNCF pour un transfert des activités de guichets vers l'office de tourisme sans lui laisser d'autres choix. Elle n'est pas emballée par cette solution de part l'éloignement de l'office par rapport à la gare et le coût de la prestation est à la charge de la communauté de commune (Un pourcentage sur la vente des billets rentabiliserait la prestation pour moitié). La CGT a fait remarquer que sans un professionnel, le conseil à l'office de tourisme restera effectivement très limité et que les usagers qui n'ont pas ou qui ne veulent pas d'internet devront à terme se rendre en gare de Quimper ou Landerneau pour préparer leur voyage. La CGT a  aussi insisté sur l'accueil, l'information et le service en gare pour la sécurité, les PMR et en cas de perturbations. 
 

Une  inauguration officielle de réouverture de la ligne aura lieu dimanche 10 décembre, en principe au croisement des trains en début d'après midi. Il est possible qu'Elisabeth BORNE, ministre des transports y participe.

Comme pour les 150 ans de la gare de Châteaulin, un rassemblement CGT sera organisé ce 10 décembre à Châteaulin à 14h 

Appel de la CGT Cheminots à la mobilisation des usagers le dimanche 10 décembre à Châteaulin à 14h

                                 Tract aux usagers

 

Mesdames, messieurs,

 

 

La réouverture de la ligne ferroviaire entre Quimper et Brest est pour nous l'occasion de vous faire un point sur la situation du service public ferroviaire en Finistère.

La CGT est porteuse d'une vision de l'aménagement du territoire solidaire et durable ; Ainsi nous portons des propositions d'organisation des transports basées sur la complémentarité entre les différents modes plutôt que sur la concurrence.

La CGT a d'ailleurs soutenu   la régionalisation des transports TER qui depuis sa mise en œuvre en 2002 a permis de relancer durablement cette activité. Ainsi en Bretagne des investissements massifs  ont été réalisés par la Région sur fond propre ou dans le cadre des Contrats de Plans Etat-Région. Cela a permis de moderniser le réseau ferroviaire mais aussi l'acquisition de matériels TER  modernes avec des résultats sensibles tant en matière de fréquentation qu'en terme d'offre ferroviaire en Bretagne.

C'est d'ailleurs dans ce cadre que viennent d'être réalisés les travaux de rénovation de la ligne entre Quimper et Brest. Cela permettra dès le 10 décembre prochain de relier à nouveau Quimper à Brest en 1h14.

La CGT porte depuis de nombreuses années la nécessité pour nos territoires de maintenir des services publics structurants pour nos territoires. Des interpellations d'élus, d'associations d'usagers, de voyageurs tout comme les actions menées par les cheminots ont permis notamment le maintien  de cette ligne ferroviaire indispensable notamment en ce qu'elle constitue une alternative crédible à la route en cohérence avec les objectifs de préservation de l'environnement et de sécurité pour les usagers transportés.  Si sa rénovation est désormais réalisée reste que sa modernisation demeure à l'ordre du jour.

En effet développer l'offre sur cet axe nécessiterait de nouveaux investissements notamment pour permettre de diminuer le temps de parcours mais aussi la mise en place d'une desserte étendue à de nouvelle villes notamment vers l'aquitaine via Nantes.

En outre, pour garantir la sécurité, la sureté et l’information des voyageurs, reste posée la question du maintien de la présence humaine à bord des trains, dans les gares, tout comme aux guichets de vente.

 

Des travaux de modernisation étaient initialement prévus en 2014 sur la ligne Quimper-Landerneau. Ils permettaient de doubler le trafic TER avec la création d'une double voie entre Landerneau et Hanvec et de réduire le temps de parcours Quimper-Brest à 59 min contre 1H14. Malheureusement ces travaux attendus ont été reportés à 2015 avant d'être annulés et reportés sine die.

Alors pourquoi la modernisation de cette ligne est-elle bloquée?

Les décisions politique tant au niveau national qu'européen menacent clairement la présence à long terme du service public ferroviaire et risque d'anéantir les investissements réalisés  par la Région et les autres collectivités locales pour maintenir voir développer des offres de transports alternatives à la route. En effet la baisse drastique des dotations de l'Etat vers les collectivités effectuées ces dernières années et malheureusement confirmées à hauteur de 13 milliards d'euros par l'actuel gouvernement compromet l'avenir pour des milliers de  personnes dans nos territoires.

En outre, l'Etat comme la commission européenne veulent imposer l'ouverture à la concurrence du TER dès 2019, ce qui risque de conduire à l'abandon des lignes jugées non rentables. Cette position idéologique n'a pour but que de créer des marchés privés aux mains d’un petit nombre d’entreprises pour reporter les contributions publiques vers les actionnaires de celles-ci. Les assises de la mobilité qui se tiennent actuellement en France dans la plus grande opacité déboucheront sur une nouvelle loi d'orientation des mobilités intérieures dite LOMI favorisant la mise en concurrence des différents modes de transport en lieu et place de leur nécessaire mise en complémentarité.

Pour la CGT le développement économique de la Région Bretagne et in fine du Finistère passe par un service public capable de répondre aux besoins de transports. Nos territoires bénéficieront d'un réel développement que si un service public efficient et efficace est maintenu en réponse aux besoins des usagers.

 

Ensemble participons au rassemblement avec la CGT  le dimanche 10 décembre 14h00 à la gare de Châteaulin  et exigeons:

 

  • Une vraie modernisation de la ligne Quimper - Landerneau de relier Quimper à Brest en 59 min et de doubler le trafic des trains permettant TER avec un programme d’investissement plus ambitieux ;

 

  • La réhumanisation des gares et des trains ;

 

  • L’ouverture des guichets du premier au dernier train dans chaque gare ;

 

  • Une accessibilité à l’ensemble des trains pour tous les citoyens ;

 

  • Le développement du TER, des Trains d’Equilibre du Territoire (Brest-Quimper-Bordeaux) et du Fret ferroviaire                                            
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3 décembre 2017 7 03 /12 /décembre /2017 13:31
Manif à Plouhinec pour la défense du lycée professionnel maritime, photo d'Yvonne Trividic-Bouër par Roberte Saint Jalme. Plouhinec, lycée Jean Moulin, le Cap dans la rue.   La Plouhinécoise Yvonne Trividic-Bouër, a évoqué les circonstances dans lesquelles est né cet établissement après la guerre, à l'initiative de son père, Albert Trividic, instituteur communiste et résistant. « Il a dû se battre énormément à l'époque contre l'administration pour convaincre de la nécessité de former les jeunes du Cap »

Manif à Plouhinec pour la défense du lycée professionnel maritime, photo d'Yvonne Trividic-Bouër par Roberte Saint Jalme. Plouhinec, lycée Jean Moulin, le Cap dans la rue. La Plouhinécoise Yvonne Trividic-Bouër, a évoqué les circonstances dans lesquelles est né cet établissement après la guerre, à l'initiative de son père, Albert Trividic, instituteur communiste et résistant. « Il a dû se battre énormément à l'époque contre l'administration pour convaincre de la nécessité de former les jeunes du Cap »

A Plouhinec, il y avait du monde pour défendre l'enseignement professionnel public et le Cap Sizun, qui a déjà perdu nombre de services publics ces dernières années.

La région et le rectorat ont décidé de fermer le lycée Jean Moulin qui propose une formation, rare en France, de charpentier de marine.

Construction et restauration de bateaux en bois, mais aussi équipement de navires modernes, les jeunes qui en sortent n'ont pas de souci pour trouver du travail. Déjà en 2004 le lycée avait été menacé de fermeture, la mobilisation l'avait empêchée.
L'émotion est forte dans le Cap Sizun et au-delà, dans les milieux maritimes. Plus de 1000 manifestants selon Le Télégramme, nous étions sans doute pas loin de 1500, difficile à évaluer quand le cortège va s'étirer de Poulgoazec jusqu'aux quais d'Audierne. 
Citoyens, élus, syndicalistes de la CGT, de la FSU, de FO, de Solidaires, ont répondu à l'appel des personnels et des élèves du lycée. Forte présence de la CGT avec les syndicats de l'enseignement professionnel, des métaux, des marins.
Communistes visibles aussi, des sections du Cap Sizun, de Douarnenez, du pays bigouden, de Quimper.

Voici le communiqué qu'avait rédigé le PCF: 

Ensemble refusons la fermeture du lycée Jean Moulin de Plouhinec

L’annonce brutale faite par le Président du Conseil Régional Bretagne de fermer le Lycée professionnel Jean Moulin de Plouhinec, établissement scolaire public de formation qui comporte, c'est très rare, une filière maritime, dès la prochaine rentrée est inacceptable et profondément irrespectueux pour les élèves actuellement en formation et pour leurs professeurs.

ENSEMBLE agissons avant le 14 décembre date du vote des élus régionaux et menons les actions à la hauteur des enjeux pour notre territoire et pour la formation de nos jeunes.

Nous assistons ces dernières années à une casse systématique des services publics sur notre territoire: l’Hôpital de Douarnenez, les bureaux de poste, les services fiscaux et sociaux  et l’abattoir de Pont Croix…

Les communistes demandent que soit retirée de l’ordre du jour cette question et qu’il y ait une véritable concertation avec les enseignants et élèves, élus, syndicats, pouvoirs publics et monde économique… pour mettre en place des filières supplémentaires permettant la pérennisation du lycée et maintenir un lieu de formation pour nos jeunes.

Les communistes seront présents à la manifestation de soutien du samedi 2 décembre à 14 heures devant le Lycée.


Résistance!, écrivent les jeunes et les personnels sur leurs pancartes.

Mot d'ordre de circonstance puisque le lycée porte le nom de Jean Moulin fondateur du CNR qui fut sous-préfet du Finistère. Et que, comme le rappela Yvonne Trividic-Bouër, ce sont deux anciens résistants et élus communistes, son père Albert Trividic (connu aussi pour avoir avec Pierre-Jakez Hélias parcouru la région en jouant des saynètes en breton) et un patron-pêcheur, qui après la guerre furent à l'origine de la création de cet établissement d'enseignement professionnel.
Ambiance maritime, la manifestation menée par les jeunes élèves dont certains ont pris place sur une barque en remorque, avec force feux de détresse, part du terre-plein du port de Poulgoazec devant l'ancien Abri du Marin, suit les quais d'Audierne pour s'arrêter sur la place, accompagnée par un vieux gréement solidaire qui navigue de quai à quai.
Et maintenant? La parole est aux conseillers régionaux qui vont voter sur la fermeture du lycée le 14 décembre. S'ils n'ont pas suffisamment entendu la colère et la détermination des manifestants, les syndicats seront là pour porter le message!

Compte rendu de la manifestation par Yvonne Rainero, secrétaire de section du PCF Quimper

photos Yvonne Rainero

photos Yvonne Rainero

Plouhinec, lycée Jean Moulin, samedi 2 décembre :  le Cap dans la rue contre la fermeture du lycée professionnel (compte rendu et photos Yvonne Rainero et Roberte Saint Jalme)
Plouhinec, lycée Jean Moulin, samedi 2 décembre :  le Cap dans la rue contre la fermeture du lycée professionnel (compte rendu et photos Yvonne Rainero et Roberte Saint Jalme)
Plouhinec, lycée Jean Moulin, samedi 2 décembre :  le Cap dans la rue contre la fermeture du lycée professionnel (compte rendu et photos Yvonne Rainero et Roberte Saint Jalme)
Plouhinec, lycée Jean Moulin, samedi 2 décembre :  le Cap dans la rue contre la fermeture du lycée professionnel (compte rendu et photos Yvonne Rainero et Roberte Saint Jalme)
Plouhinec, lycée Jean Moulin, samedi 2 décembre :  le Cap dans la rue contre la fermeture du lycée professionnel (compte rendu et photos Yvonne Rainero et Roberte Saint Jalme)
Plouhinec, lycée Jean Moulin, samedi 2 décembre :  le Cap dans la rue contre la fermeture du lycée professionnel (compte rendu et photos Yvonne Rainero et Roberte Saint Jalme)
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1 décembre 2017 5 01 /12 /décembre /2017 06:10
EHPAD en Bretagne: seulement une place pour quatre seniors (Fréderic Jacq, Le Télégramme - 30 novembre 2017)

Est-il facile de trouver une place en Ehpad en Bretagne ? Selon une étude publiée ce mercredi, cette tâche compliquée paraît toutefois plus aisée qu'ailleurs en France. Avec une population vieillissante, l'avenir pourrait néanmoins s'assombrir, alors que, parallèlement, personnels et direction dénoncent des conditions de prise en charge des seniors qui se dégradent.

 

Le feu couve dans les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Les difficultés de prise en charge des plus âgés ont été portées à la connaissance d'Emmanuel Macron via une missive de l’Association des directeurs des maisons de retraite (AD-PA). Signée par cinq syndicats, le 19 octobre dernier, elle décrit une situation "explosive et intenable". S'y ajoute une pétition en ligne, lancée par des professionnels de santé, où sont dénoncés "des moyens octroyés (qui) diminuent chaque année". Par ailleurs, des débrayages ont eu lieu à Brest et Carhaix cette année. Autre grogne, celle de la Fédération hospitalière de France (FHF), contre la perte de 65,6 M€ pour les Ehpad publics. Une FHF en pleine guerre des chiffres avec le ministère de la Santé, qui estime au contraire, que le secteur public sera gagnant de 100,2 M€ au bout de sept ans, en mettant bout à bout toutes les réformes engagées.

C'est dans ce contexte explosif que des milliers de familles doivent aujourd'hui trouver une place à des parents âgés, pour qui l'Ehpad semble être la solution de vie idéale. Mais là aussi, les difficultés pointent. C'est ce que confirme une étude publiée par l'organisme Retraite Plus (*), ce mercredi : "Le nombre de places n'a pas évolué aussi rapidement que le vieillissement de la population. Il y a en moyenne, en France, un lit disponible en Ehpad pour six personnes âgées de plus de 80 ans". 

La Bretagne s'en sort mieux : l'étude chiffre l'offre à une place pour quatre Bretons de plus de 80 ans. Les Pays-de-la Loire se classent deuxième (une place pour cinq seniors), tandis que l'Ile-de-France termine bonne dernière (un lit pour neuf seniors).  La raison de cette offre importante en Bretagne ? : "Elle est historique. La Bretagne a rapidement compté de nombreux foyers-logements dont beaucoup ont été convertis en Ehpad", note Sylvie Guignard, vice-présidente des Côtes-d'Armor chargée de l'accompagnement des personnes âgées. 

Jusqu'à deux ans sur liste d'attente

Reste que les listes d'attente demeurent longues en Bretagne : "C'est un parcours du combattant qui peut aller jusqu'à deux ans et la décision finale incombe à la direction d'établissement. Elle évalue le degré de dépendance de la personne et la possibilité d'y répondre", précise Sylvie Guignard. 

La Bretagne subit aussi le revers de la médaille de cette offre plus importante. Ajoutée à des tarifs plus bas qu'ailleurs, grâce à une part plus importante d'Ehpad publics et associatifs, elle donne envie à des habitants des régions limitrophes de s'y installer. "Des Bretons qui ont quitté la région pour travailler ailleurs y reviennent également pour passer leurs vieux jours", ajoute Sylvie Guignard. 

L'ARS bloque le nombre de places

Selon elle, les difficultés à trouver un lit en Ehpad ne devraient guère s'améliorer : "L'Agence régionale de santé, qui décide du nombre de places, a choisi de ne pas en créer jusqu'en 2021 dans les Côtes-d'Armor", pointe la vice-présidente du Département. Les auteurs de l'étude de Retraite Plus s'alarment aussi : "A l'horizon 2040, le nombre de personnes âgées de plus de 80 ans aura augmenté de 94 %. La Bretagne sera alors également touchée par le manque de places en Ehpad si les ouvertures d'établissements ne sont pas assez nombreuses". 

En attendant, dans les Côtes-d'Armor, on cherche des solutions alternatives, comme des aides pour le maintien à domicile ou la construction de résidences-services publiques. "C'est triste à dire mais nous serons obligés de réserver les places en Ehpad aux personnes dont les pathologies sont les plus lourdes et de maintenir les moins dépendantes à leur domicile le plus longtemps possible", s'agace Sylvie Guignard. 

 

* Étude réalisée par Retraite Plus (organisme qui conseille les personnes âgées dans leur recherche de maison de retraite), sur 7.553 Ehpad. Sources : Insee, Omphale 2010, Drees, base de données privée de Retraite Plus.


 


© Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/france/ehpad-en-bretagne-seulement-une-place-pour-quatre-seniors-30-11-2017-11761642.php#m0E75GbEFbyFucUo.99


© Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/france/ehpad-en-bretagne-seulement-une-place-pour-quatre-seniors-30-11-2017-11761642.php#m0E75GbEFbyFucUo.99

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29 novembre 2017 3 29 /11 /novembre /2017 07:05
Ombre (1976) - Un beau poème de Daniel Trellu

Voici un poème remarquable de Daniel Trellu trouvé dans le tome 3 en français de l'anthologie de Favereau chez Skol Vreizh, sachant que l"original se trouve dans la version bretonne de l'anthologie.

Le poème en breton est peut-être encore supérieur à sa traduction, fût-elle de l'auteur lui-même comme c'est le cas ici. On considérer qu'ici le style poétique de Trellu est assez proche de certains aspects de Char. Ce poème nous a été transmis par Michel Kerninon et Kristian Keginer. 

 

OMBRE

J'ai perdu mon ombre

Ma preuve par le soleil

A midi comme un mât

Planté en pleine terre 

Voiles hautes

J'étais une évidence verticale

Confondue avec son double

Pouvais-je retenir les soleils

Quand je croyais ouvrir deux mains

J'ai creusé pour chercher mon ombre

J'ai navigué sur des faux équilibres

Mon tronc s'est vidé

L'écorce est transparente

Faux soleils fausses lueurs

Je tourne autour du vide

Je n'ai plus d'ombre

J'ai perdu le soleil. 

Né en 1919 à Quéménéven (29), Daniel Trellu, qui devient instituteur avant guerre, a joué sous le pseudonyme de «Colonel Chevalier», un rôle important dans la Résistance en tant que responsable départemental d'un des premiers maquis de Bretagne (Spézet, Laz, Saint-Goazec), puis de responsable de la résistance FTP de Bretagne.  

Après la guerre, il devient responsable départemental du parti communiste à Brest, puis réintègre l'enseignement en 1952.

Il sera successivement instituteur à Trégunc, puis professeur de français et d'histoire-géographie au lycée technique Chaptal à Quimper.

Il aura d'ailleurs comme élève un certain Daniel Le Braz (Dan ar Braz). Il prend sa retraite en 1975 et vient s'installer à Saint-Hernin où il décédera en avril 1998.

Daniel Trellu était un homme cultivé, lettré, l'auteur de nombreux poèmes. 

 

1er numéro du journal des Jeunesses Républicaines de France - Debout les jeunes! Union de la jeunesse républicaine: une organisation communiste de jeunesse de masse à la Libération (archives Pierre Le Rose)

1er numéro du journal des Jeunesses Républicaines de France - Debout les jeunes! Union de la jeunesse républicaine: une organisation communiste de jeunesse de masse à la Libération (archives Pierre Le Rose)

Paul Le Gall, Piero Rainero, Daniel Trellu (ancien chef FTP du Finistère), Pierre Le Rose, Gaston Plissonnier (archives Pierre Le Rose)

Paul Le Gall, Piero Rainero, Daniel Trellu (ancien chef FTP du Finistère), Pierre Le Rose, Gaston Plissonnier (archives Pierre Le Rose)

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27 novembre 2017 1 27 /11 /novembre /2017 21:46
Cali à la fête de l'Huma Bretagne 2017, c'était énorme!
Cali à la fête de l'Huma Bretagne 2017, c'était énorme!
Cali à la fête de l'Huma Bretagne 2017, c'était énorme!
Cali à la fête de l'Huma Bretagne 2017, c'était énorme!
Cali chantant l'Internationale sur le comptoir du PCF Finistère - photo Bruno Guigourèse. Commentaire de Yoann Daniel: En plein service à la Fête de l'Humanité Bretagne, un drôle de client sur mon comptoir ! Cali qui chante "C'est quand le bonheur"... On voit mon bras au premier plan, et pas ma tronche, histoire de ne pas faire de l'ombre à la vedette. Le client commande : "Un verre !"... Un peu d'hésitation, je saisi la première bouteille sous la main : un ricard. Et hop, pas le temps de prendre de l'eau : cul sec. Bonne recette ! Dans la foulée, Cali entame l'Internationale, poing levé sur le comptoir. Un très grand moment prolongé par quelques copains en coulisse.

Cali chantant l'Internationale sur le comptoir du PCF Finistère - photo Bruno Guigourèse. Commentaire de Yoann Daniel: En plein service à la Fête de l'Humanité Bretagne, un drôle de client sur mon comptoir ! Cali qui chante "C'est quand le bonheur"... On voit mon bras au premier plan, et pas ma tronche, histoire de ne pas faire de l'ombre à la vedette. Le client commande : "Un verre !"... Un peu d'hésitation, je saisi la première bouteille sous la main : un ricard. Et hop, pas le temps de prendre de l'eau : cul sec. Bonne recette ! Dans la foulée, Cali entame l'Internationale, poing levé sur le comptoir. Un très grand moment prolongé par quelques copains en coulisse.

Cali et Ismaël Dupont dans les loges de la fête de l'Huma Bretagne - photo Glenn Le Saout

Cali et Ismaël Dupont dans les loges de la fête de l'Huma Bretagne - photo Glenn Le Saout

Du très grand Cali à la fête de l'Huma Bretagne samedi soir... ! 

Le public tout entier était conquis par sa générosité, son talent, et les multiples manifestations d'empathie qu'il a su montrer envers les militants et les idéaux que peuvent porter les militants et sympathisants communistes. 

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22 novembre 2017 3 22 /11 /novembre /2017 20:09

Après l'espace Bretagne à la fête de l'Huma Paris, c'est au tour de la Fête de l'Huma Bretagne de Lorient le dimanche 26 novembre d'accueillir un marché solidaire avec des produits locaux de qualité vendus à prix juste. 

Bravo aux organisateurs et aux producteurs qui viennent présenter leur produit à la fête de l'Huma Bretagne, fête des 4 fédérations bretonnes du PCF.  

Marché "Du producteur au consommateur" à la Fête de l'Huma Bretagne le dimanche 26 novembre
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22 novembre 2017 3 22 /11 /novembre /2017 12:28
Centenaire de la Révolution d'Octobre: projection de films soviétiques d'Eisenstein dans les Côtes d'Armor du 2 au 17 décembre (Locquémeau, Tonquédec, Lannion)
Centenaire de la Révolution d'Octobre: projection de films soviétiques d'Eisenstein dans les Côtes d'Armor du 2 au 17 décembre (Locquémeau, Tonquédec, Lannion)
Dans le cadre du centenaire de la Révolution d'Octobre 17, le Comité Tregor-Argoat des Amis de la Commune 1871 organise 3 projections de films soviétiques dans 3 lieux différents.
 
                                     Samedi 2 décembre 2017 à 20 heures 30
                                                 Café Théodore - Locquémeau
                                          Projection du film de Sergueï Eisenstein
                                                               OCTOBRE

                                 Jeudi 7 décembre 2017 à partir de 19 heures 30
                                           Auberge Le Temps des Cerises - Tonquédec
                    Projection de plusieurs films soviétiques dont le film de Sergueï Eisenstein
                                                       LA LIGNE GENERALE

                                         Dimanche 17 décembre 2017 à 17 heures
                                                      Café Le Truc - Lannion
                                          Projection du film de Sergueï Eisenstein
                                                  LE CUIRASSE POTEMKINE
Centenaire de la Révolution d'Octobre: projection de films soviétiques d'Eisenstein dans les Côtes d'Armor du 2 au 17 décembre (Locquémeau, Tonquédec, Lannion)
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22 novembre 2017 3 22 /11 /novembre /2017 08:44


Violences sexistes : la honte change enfin de camp

 

Plus de 300 000 femmes ont eu le courage de déclarer avoir été victimes de harcèlement, d'agression sexuelle ou de viol. Pour certaines, c'est un conjoint, un membre de la famille, un ami. Pour beaucoup, il s'agit également de harcèlement sexuel au travail, dont 20 % des femmes aujourd'hui sont victimes. C'est particulièrement grave, car nous savons  pertinemment que ce chiffre est en deçà de la réalité. Les femmes sont plus précarisées que les hommes et les réformes du gouvernement Macron, en supprimant les protections des travailleur.se.s, vont aggraver leur situation. Il faut que ça cesse et que soit enfin pris en compte le caractère massif, en France, des violences patriarcales aussi bien dans la sphère privée que dans la sphère publique (rue, transports, entreprises y compris la fonction publique...) .

Nous saluons le courage de ces femmes qui osent s'exprimer et prendrons toutes les initiatives nécessaires pour exiger qu'enfin la loi-cadre, déposée par les groupes communistes au Sénat et à l’Assemblée Nationale contre les violences faites aux femmes, élaborée en lien avec le CNDF soit mise en place, afin d'en finir avec l'impunité dont bénéficie la majorité des auteurs d'agressions sexuelles, de harcèlements et de viols.

Les communistes, avec les associations féministes, exigent que des mesures soient prises afin de permettre à toutes les femmes d'obtenir justice et de libérer la société de ce fléau.

La section du Pays de Brest du Parti Communiste Français appelle à participer aux différentes initiatives prévues le 25 novembre dans la cadre de la journée contre les violences faites aux femmes et notamment place de la Liberté à Brest à 14 h au rassemblement, et à 16h à la manifestation .

Violences sexistes: la honte change enfin de camp (communiqué de la section PCF de Brest): appel à la manifestation le samedi 25 novembre à 14h à Brest, place de la liberté
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22 novembre 2017 3 22 /11 /novembre /2017 08:00

Communiqué du PCF du Cap Sizun et Douarnenez

Ensemble refusons la fermeture du lycée Jean Moulin de Plouhinec

L’annonce brutale faite par le Président du Conseil Régional Bretagne de fermer le Lycée professionnel Jean Moulin de Plouhinec, établissement scolaire public de formation qui comporte, c'est très rare, une filière maritime, dès la prochaine rentrée est inacceptable et profondément irrespectueux pour les élèves actuellement en formation et pour leurs professeurs.

ENSEMBLE agissons avant le 14 décembre date du vote des élus régionaux et menons les actions à la hauteur des enjeux pour notre territoire et pour la formation de nos jeunes.

Nous assistons ces dernières années à une casse systématique des services publics sur notre territoire: l’Hôpital de Douarnenez, les bureaux de poste, les services fiscaux et sociaux  et l’abattoir de Pont Croix…

Les communistes demandent que soit retirée de l’ordre du jour cette question et qu’il y ait une véritable concertation avec les enseignants et élèves, élus, syndicats, pouvoirs publics et monde économique… pour mettre en place des filières supplémentaires permettant la pérennisation du lycée et maintenir un lieu de formation pour nos jeunes.

Les communistes seront présents à la manifestation de soutien du samedi 2 décembre à 14 heures devant le Lycée.

Ensemble refusons la fermeture du lycée Jean Moulin de Plouhinec (communiqué du PCF Cap Sizun et Douarnenez): appel à manifester le samedi 2 décembre à 14h devant le lycée
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