« Infatigable militant de la mémoire de la Résistance, Guy Faisant ne manquait aucune cérémonie d’hommage aux fusillés de la Maltière, à Saint-Jacques-de-la-Lande , se souvient Emmanuel Couet, président de Rennes métropole et maire de Saint-Jacques-de-la-Lande. En décembre 2017, malgré une santé fragile, il avait mis un point d’honneur à venir découvrir le nouveau parcours de mémoire sur la butte des fusillés. »
« J’exprime admiration et reconnaissance pour la constance des engagements humanistes et républicains qu’il aura portés toute sa vie avec une détermination sans faille » , déclare Jean-Luc Chenut, président du conseil départemental d’Ille-et-Vilaine.
En août 2018, Guy Faisant avait encore remis l’insigne de chevalier de la Légion d’honneur à Célestin Perrigault, ancien résistant. « Je garde le souvenir d’un militant infatigable des droits de l’Homme, souligne Nathalie Appéré, maire de Rennes. Les dernières volontés de Guy Faisant seront respectées, ses cendres rejoindront le Mémorial des Martyrs de la Résistance et de la Déportation, au Colombier. »
Résistant à 15 ans
Guy Faisant est né à Rennes, le 23 octobre 1925. Son père était militant syndicaliste et ancien combattant de la Première Guerre mondiale. Élève à l’école d’industrie de Rennes à l’arrivée des Allemands, Guy Faisant assiste, le 17 juin 1940, au bombardement de la gare de triage de Rennes, qui fera un millier de morts.
Il adhère fin 1940 à l’Organisation Spéciale de la Résistance. Après une première fois en 1941, il l’est de nouveau en mars 1942 en compagnie de plusieurs jeunes Rennais.
Il est déporté avec ses camarades en juin 1942 vers l’Allemagne au camp spécial de la Gestapo, à Hinzert. Un camp classé « Nacht und Nebel », nuit et brouillard, où ceux considérés comme dangereux pour le Reich devaient disparaître dans un secret absolu. Condamné aux travaux forcés, il sera transféré près du camp de concentration de Gross-Rosen. Il est libéré par les Russes le 8 mai 1945, après 39 mois de camps et forteresse.
« Revenu à Rennes, il était devenu dessinateur industriel aux services des Pont et Chaussées. Il s’est marié, a eu deux enfants, et s’est investi dès les années 1960 pour transmettre la mémoire auprès des jeunes » , rappelle Renée Thouanel, présidente de l’association des déportés internés, résistants et patriotes d’Ille-et-Vilaine (Adirp) que Guy Faisant a longtemps présidé, ainsi que l’Association nationale des anciens combattants et amis de la Résistance (Anacr). Il a aussi été toute sa vie, dès 1961, l’un des piliers du concours national de la Résistance en Ille-et-Vilaine.
Un dernier hommage sera rendu à Guy Faisant, jeudi 14 février, à 11 h 15, au crématorium de Vern-sur-Seiche.
Pascal SIMON.