Mes amis de la fédération du Finistère du Parti communiste ont organisé samedi dernier une rencontre-débat sur les enjeux de la sortie du Royaume-Uni pour la région de Roscoff.
Avant cette réunion, je retrouvais les militants CGT et communistes et le collectif de défense de la ligne SNCF Roscoff-Morlaix. Beaucoup de monde dans ce rassemblement avec le maire ainsi que des élus locaux et le sénateur socialiste. Autant les actions de ce type sont indispensables, autant clarté doit être faite sur les responsabilités des uns et des autres. Il est facile de pleurer localement contre des orientations législatives qu’on a soi-même votées au Parlement européen et à l’Assemblée nationale.
L’après-midi, dans un restaurant face à la mer, le débat a été passionnant avec Ismaël Dupont, secrétaire départemental communiste, ainsi que Glenn Le Saout et Cindérella Bernard, conseillère départementale des Côtes d’Armor, tous deux candidats sur la liste de rassemblement populaire que conduit Ian Brossat pour les élections européennes. J’y ai retrouvé des militants, et d’autres, studieux et combatifs, très au fait des enjeux. J’ai donné en introduction quelques éléments de repères que je résume ici.
♦ Repères
D’abord, un débat existe aujourd’hui au Royaume-Uni sur les suites à donner au vote des populations sur la sortie de l’Union européenne. La proposition européenne vise à préserver le maximum des intérêts communs notamment ceux mis en avant par nos camarades du Sinn Féin pour l’Irlande du Nord.
Venons-en au sujet : les conséquences d’une sortie du Royaume-Uni sur la région de Roscoff et ses habitants. Si cette sortie était confirmée elle pourrait être redoutable pour la région Bretagne.
• La France est la première destination commerciale du trafic maritime irlandais avec près de 40 % des échanges.
• Les poids lourds d’Irlande traversent généralement la mer pour rallier Liverpool et atteindre le continent via le détroit de Calais-Douvres, par tunnel ou ferry.
• 4,4 millions de camions ont traversé la Manche en 2017. Un million transitent entre l'Irlande et l'Angleterre dont une bonne partie continue ensuite vers le continent.
Dès lors que le Royaume-Uni ne sera plus dans l’Union européenne, il faudra adapter les infrastructures des ports pour les contrôles et taxes des camions venant du Royaume-Uni et en établir de nouvelles pour la diversion du trafic Irlande-Royaume-Uni-Continent vers des axes Irlande-Continent.
Pour les contrôles, de nouveaux bureaux des douanes, des équipements pour les services vétérinaires et phytosanitaires sont nécessaires. Des bornes pour la récupération de la TVA et formalités fiscales doivent être installées. De nouveaux parkings sont nécessaires pour gérer les files d’attentes dues aux nouvelles formalités. 700 douaniers supplémentaires doivent être déployés dans les ports français.
Pour le port Boulogne-Calais, on a prévu 6 millions d'euros de travaux d’adaptation des infrastructures, 3,5 millions d'investissements d'urgence pour Dunkerque. Ces travaux le sont pour parer à l’urgence. Dans un second temps c’est l’appropriation des flux Irlande-Continent qui est en jeu. Le port de Roscoff pourra-t-il continuer à être un lieu de transit des marchandises dès lors qu’il n’a pas de service de douanes pour les denrées agro-alimentaires de pays « hors Union européenne » ?
L’impact peut être lourd dans la région de Roscoffnotamment pour les débouchés vers les ports de Pormouth de la zone légumière de Saint-Pol-de-Léon. A ceci peuvent s’ajouter les modifications monétaires pouvant être défavorables à la France.
♦ Les Routes maritimes : Zeebrugge-Anvers-Rotterdam contre les ports français ?
Afin d’assurer la connexion Lalande-Continent, la Commission est allée au plus simple. Elle a proposé le 1er aout 2018 d’amender les cadres des réseaux transeuropéens RTE-T maritimes (« autoroutes de la mer ») pour y introduire de nouvelles liaisons Irlande-Continent. Le problème c'est que ce sont des connexions entre les ports de Dublin et Cork en Irlande et de Zeebruges, Anvers et Rotterdam qui sont proposées. Les ports français sont délaissés au profit des grands ports de mer du Nord, plus à même d'absorber le transfert de flux de marchandises.
L’inscription dans le corridor RTE-T de la mer du Nord permet l’accès à des subventions européennes pour moderniser les infrastructures. Les budgets pour le Mécanisme pour l’interconnexion en Europe sont de 24 milliards d'euros pour la période 2014 et 2020, et autour de 30 milliards pour 2021-2027 (toujours en discussion).
Au Parlement européen, un rapport de mon amie Karima Delli (EELV) a été adopté en commission transport le 10 janvier 2019. Il modifie la proposition de la Commission en incluant les ports de Calais, du Havre et de Dunkerque au corridor mer du Nord-Méditerranée et les ports de Brest, Roscoff, Saint-Nazaire, Saint-Malo, Cherbourg, Caen, Le Havre, Rouen, Nantes, Paris et Boulogne au corridor atlantique.
Avec ce rapport, qui doit encore être voté bientôt en plénière, et la pression de la France au Conseil, le tir devrait être corrigé concernant les subventions européennes. Mais il reste encore à voir qui dans les faits va bénéficier du transfert de trafic.
Les ports français ont des atouts. Ce sont les plus proches géographiquement, leur nombre donne un plus grand choix de lieu de débarquement et de destination du transport et ils sont soutenus par l’association des ports irlandais. Potentiel : une infrastructure portuaire dynamique donne un signal positif aux investisseurs, des espaces de stockage, des potentiels de rayonnement logistique peuvent servir de base pour des industries tournées vers l’intérieur des terres comme l’extérieur.
♦ La pêche
La Politique de Pêche Commune PCP, met en commun la ressource halieutique et l’encadre avec des quotas nationaux (totaux admissibles de capture TAC) par zone de pêche et espèces. Concrètement, on ouvre l’accès à la ressource à tous, tout en limitant son utilisation.
Or les eaux britanniques et celles de leur zone économique exclusive ZEE (200miles nautiques depuis les côtes -370km) sont très poissonneuses : 40% des prises européennes sont faites dans les eaux britanniques. La dépendance est très forte pour les Néerlandais, Belges et Suédois, mais aussi certaines régions françaises : 30% des captures françaises y sont effectuées, dont 50 % pour les pêcheurs bretons et 75 % pour les Hauts-de-France, selon le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM). La dépendance est quasiment totale sur certaines espèces-filiales comme le lieu noir ou le hareng, pêchés essentiellement dans la ZEE britannique.
La dépendance n’est pas réciproque : de 2011 à 2015, 760 000 tonnes de poisson ont été prélevés par les pêcheurs européens dans les eaux britanniques contre 90 000 par les britanniques hors de leurs eaux. Les pêcheurs britanniques ont donc largement à gagner de l’exclusivité, raison pour laquelle ils ont massivement soutenus le Brexit (à 92%). Seule contrepartie : 75% des poissons pêchés par les Britanniques sont écoulés de l'autre côté de la Manche et circulent librement grâce au marché unique. Tout doit donc encore être décidé dans les négociations sur la future relation. En attendant, c’est l’accord de transition (s’il est ratifié avant le 29 mars) qui s’applique : maintien de l’accès aux eaux britanniques, puis conclusion d’un accord de pêche avant le 1er juillet 2020.
Retrouvez la vidéo de l’intervention de Glenn Le Saout, candidat du Finistère, lors de la rencontre publique de Ian Brossat dans le cadre des élections européennes 2019 enregistrée le 1er Février 2019 au Relecq-Kerhuon (29)
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Des camarades de la commission féminisme du PCF 29 sur le marché St Louis à Brest dimanche
Distribution de Rouge Finistère spécial Combat féministe à la Fac Ségalen de Brest pour le 8 mars par les camarades de la commission féminisme du PCF
Brest 8 et 9 mars : Combat Féministe, le programme
« Nous assistons à l’effondrement du vieux monde qui croule par pans entiers, jour après jour. La plupart des gens ne s’en aperçoivent pas et croient marcher encore sur un sol ferme. »
–vendredi 8 mars à partir de 12h/ Appel national unitaire du 8 Mars rassemblement devant la sous préfecture. Mot d’ordre : faire du bruit ! Portons toutes et tous un foulard violet.
– vendredi 8 mars à 18h : à l’appel du planning familial, rassemblement à Liberté avec déambulation/ manif
Samedi 9 mars
– samedi 9 mars , au local du PCF,6 rue André Berger,à Brest, à 10h00
Paroles de femmes précaires autour d’un café croissant, suivi d’un repas partagé. Café au local avec témoignages de femmes sur la précarité au travail, les femmes migrantes.Repas partagé au local.
– samedi 9 mars apm : invitation par L’Causeà participer à la projection (film féministe) qu’elles organisent, suivie d’un débat.
– samedi 9 mars au soir : la section du Relecq- Kerhuon organise un débat avec repas autour de l’égalité Femmes/ Hommes.
17h00 : Débat autour de l’égalité des droits entre les femmes et les hommes. Section du Relecq-Kerhuon - Salle des Associations Germain Bournot
Pour que les femmes continuent de libérer leurs paroles, fassent entendre leurs voix, leurs aspirations en matière de salaire, de pouvoir d’achat, d’accès à la culture, à la santé, à l’égalité, dans une Europe solidaire.
Avec la présence de Cindérella Bernard, candidate aux élections européennes et de syndicalistes.
( Suivi du verre de l’amitié. Puis pour ceux qui veulent)
Repas au prix de 20 € : Salades-Bœuf Bourguignon-Dessert-Fromages-Boissons comprises. Si participation d’enfants, nous demander un tarif.
Vous pouvez vous inscrire au repas par téléphone auprès de
Kritsen Landivisiau. Les salariés dans l’incertitude
Un incendie a ravagé l’usine Kritsen de Landivisiau, à 95 %, il y a près de neuf mois. (Photo Gwendal Hameury)
Près de neuf mois après l’incendie qui a ravagé l’usine Kritsen de Landivisiau (29), les salariés sont toujours dans le flou le plus complet. Ils réclament à leur direction une table ronde sur l’avenir du site.
L’usine Kritsen de Landivisiau, propriété de Mowi (*), sera-t-elle, un jour, reconstruite ? Rien n’est moins sûr. Près de neuf mois après l’incendie qui l’a ravagée à 95 %, les 300 salariés de l’entreprise spécialisée dans les produits de la mer ne savent toujours pas à quoi s’en tenir. Ce vendredi 1er mars, trois jours après un comité d’entreprise qui n’a pas permis de dégager l’horizon, 200 d’entre eux se sont réunis en assemblée générale à l’appel des représentants du personnel et de la CGT. Restés muets ou presque depuis leur placement en chômage partiel, ils ont décidé de s’exprimer à travers un communiqué. « Depuis le 11 juillet 2018, les personnels sont dans une grande incertitude sur les intentions du groupe quant à une éventuelle relance de l’activité industrielle sur site et un retour à l’emploi des salariés », écrivent leurs délégués. Qui pointent le silence assourdissant de la direction et réitèrent leur proposition, exprimée en fin d’année dernière, d’une table ronde à laquelle participeraient direction, élus du personnel et pouvoirs publics.
100 emplois conservés ?
Car, selon la CGT, des discussions seraient en cours chez Mowi pour évaluer les conditions de la reconstruction d’une unité de production à Landivisiau. Mais sans que personne ne connaisse les contours de l’activité ni l’effectif concerné. Selon nos informations, l’option sur la table serait une usine qui tournerait avec 100 salariés. Ce qui en laisserait 200 sur le carreau. Sauf si Boulogne, où Kritsen aurait un projet concurrent de celui de Landivisiau, empoche la mise, du fait des conséquences du Brexit (poisson trop cher à acheminer en Bretagne). Auquel cas, le pire est à craindre.
« Les personnels sont unanimes pour demander un retour à l’emploi dans une unité de production neuve à construire à Landivisiau », ne démordent pas les syndicats, « disposés à apporter leur concours pour contribuer au nouveau projet ». Qui pourrait prendre place sur les 14 000 m2 de terrains disponibles à côté de l’usine partie en fumée. « Nous restons mobilisés pour être force de proposition sur le contenu de l’activité future et la qualité des emplois qui seront nécessaires pour rendre opérationnelle cette nouvelle usine dans les meilleurs délais ».
Reste, désormais, à savoir si la direction, qui n’a toujours pas communiqué ses résultats du dernier trimestre 2018 qui devaient pourtant déterminer son positionnement sur la reconstruction, ou non, de l’usine landivisienne, saisira la perche tendue par les délégués du personnel.
* Le groupe norvégien Marine Harvest a récemment été rebaptisé Mowi.
Alain Mila, auteur du livre "Une enfance retrouvée", raconte l'exil de son père, petit enfant d'une famille de républicains espagnols, de Catalogne au Guilvinec en passant par Quimper.
1939-2019 : 80 ème anniversaire de la Retirada
Après la chute de Barcelone, marquant la défaite de la République espagnole, vaincue par Franco avec le soutien d'Hitler et de Mussolini, des centaines de milliers d'Espagnols fuient vers la France. Pour les combattants républicains, ce fut l'internement par les autorités françaises dans des camps.
Les familles furent dispersées dans divers départements.
En février 1939 un convoi de près de 700 réfugiés arrivait en gare de Quimper, ils seront hébergés à Poulgoazec en Plouhinec, au Dourdy malgré le refus du maire de Loctudy (au motif que cela ferait fuir les vacanciers !) , à Treffiagat et au Guilvinec dont les maires communistes Jean-Désiré Larnicol et Marc Scouarnec s'étaient portés volontaires pour recevoir des réfugiés dans leurs communes.
Parmi eux un enfant de 8 ans, Albert Mila, le père d'Alain Mila.
C'est au Guilvinec qu'il fut accueilli avec sa mère, sa sœur, son frère.
La solidarité ne fut pas institutionnelle, elle fut populaire.
La CGT, le Secours Rouge, le parti communiste, d'autres encore s'impliquèrent dans cette solidarité aux réfugiés.
A Quimper, l'un de ses artisans fut Julien Gracq, Louis Poirier à l'état-civil, qui était en 38-39 professeur au lycée La Tour D'Auvergne et membre de la direction de la section communiste.
Du fascisme triomphant en Italie, en Allemagne, en Espagne, à la résurgence actuelle des idées racistes, xénophobes, de la haine de l'autre ; de l'accueil des réfugiés espagnols à celui des migrants aujourd'hui, bien des questions soulevées par cette période de notre histoire européenne renvoient à l'actualité de 2019.
La section du Pays de Brest du PCF invite à participer à la commémoration de l’assassinat de Pierre Sémard livré par Vichy aux nazis, qui l’ont fusillé le 7 mars 1942 .
Cette cérémonie aura lieu jeudi 7 mars à 10h30 devant la stèle du monument aux morts de la gare.
Pierre Sémard était secrétaire général de la Fédération CGT des cheminots et dirigeant du Parti communiste français, dont il fut le premier secrétaire général.
La série d’actes antisémites qui ont eu lieu ces derniers jours en France, l’installation au premier plan de la vie politique de partis ouvertement racistes et xénophobes, les coalitions nouvelles entre forces de droite et d’extrême-droite accédant ou aspirant au gouvernement dans plusieurs pays européens, montrent que « la bête immonde » n’est pas morte .
Aussi il est important de manifester notre attachement à la Résistance et à se mobiliser pour une démocratie fraternelle et républicaine.
PCF Section du Pays de Brest 5 rue Henri Moreau 29200 Brest
Tramway : station St Martin Tel 02 98 43 47 78 @ : pcf_brest@yahoo.fr
Pierre SEMARD, fusillé le 7 mars 1942, il y a 76 ans ! Pierre Sémard est né le 15 février 1887 à Bragny-sur- Saône dans une famille de cheminots. Devenu cheminot lui-même, Pierre Sémard s’engage activement dans le syndicalisme. Il devient le secrétaire général de la Fédération des cheminots CGT en juin 1921, de la Fédération des cheminots CGTU après la scission, puis de nouveau avec la CGT réunifiée en 1936. La famille Pierre Sémard habitait au 65 avenue Secrétan dans le 19èarrondissement où se trouve aujourd’hui un nouvel immeuble des HLM. En 1939, à la déclaration de guerre, Pierre Sémard est réquisitionné comme cheminot et doit s’installer avec sa famille à Loches en Indre et Loire. C’est dans cette ville qu’il est arrêté, en octobre 1939, par le gouvernement de l’époque en vertu d’un décret qui interdit le Parti Communiste Français. Alors que l’armée allemande envahit le pays, Pierre Sémard est maintenu en détention au camp de Gaillon dans l’Eure d’où les autorités de Vichy le livreront plus tard comme otage à l’occupant. Durant sa captivité, Pierre Sémard, malgré son internement, réussit à garder le contact avec les syndicats clandestins, il sera un personnage-phare dans la mobilisation des Cheminots contre les nazis. Il apporte ses conseils, rédige des appels au combat et dans sa dernier lettre avant d’être fusillé, il lance un ultime appel à ses amis cheminots : " Je meurs avec la certitude de la libération de la France. Dites à mes amis cheminots qu’ils ne fassent rien qui puisse aider les nazis. Les cheminots me comprendront, ils m’entendront, ils agiront. Adieu chers amis, l’heure de mourir est proche. Mais je sais que les nazis qui vont me fusiller sont déjà des vaincus et que la France saura poursuivre le bon combat". Les cheminots joueront un rôle considérable dans ce qu’on a appelé "la bataille du rail". Le 6 mars 1942, Pierre Sémard est transféré à la prison d’Évreux et remis le lendemain aux autorités allemandes pour être fusillé comme otage, le lendemain. Juliette, l’épouse de Pierre Sémard, fut elle aussi arrêtée le 7 août 1941, elle avait assuré durant l’internement de son mari la liaison avec la direction clandestine des cheminots. Jugée le 5 janvier 1942, elle fut condamnée à 8 ans de travaux forcés. Déportée à Ravensbrück, elle fut rapatriée le 24 juin 1945. Avec la complicité de son épouse, Pierre Sémard avait, jusqu’à son exécution, tenu une place considérable dans la direction de la Résistance cheminote. Cette place lui a été reconnue officiellement au titre de la Résistance Intérieure Française. Pierre Sémard est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris.
En ce moment, on parle beaucoup des cheminots, de leur statut de privilégiés, du démantelement du reseau SNCF, alors aujourd'hui petite leçon d'histoire par devoir de mémoire. Le 07 mars 1942, Pierre Semard tombait sous les balles des nazis à l’âge de 55 ans. La vie trop brève de ce militant d’exception fut d’une intensité remarquable, traversant des moments très forts de l’histoire sociale et politique de la première partie du 20ème siècle. Il reste le symbole de la résistance des cheminots à l’Occupation
Sa dernière lettre avant d'être exécuté :
"Chers amis,
Une occasion inespérée me permet de vous transmettre mon dernier mot, puisque dans quelques instants je serai fusillé.
J'attends la mort avec calme. Je démontrerai à mes bourreaux que les communistes savent mourir en patriotes et en révolutionnaires.
Ma dernière pensée est avec vous, camarades de lutte, avec tous les membres de notre Grand Parti, avec tous les Français patriotes, avec les héroïques combattants de l'Armée Rouge et son chef, le grand Staline. Je meurs avec la certitude de la libération de la France.
Dites à mes amis, les cheminots, que ma dernière volonté est qu'ils ne fassent rien qui puisse aider les nazistes.
Les cheminots me comprendront ; ils m'entendront ; ils agiront; j'en suis convaincu.
Adieu, chers amis, l'heure de mourir approche. Mais je sais que les nazistes, qui vont me fusiller, sont déjà vaincus et que la France saura poursuivre le grand combat.
Vivent l'Union Soviétique et ses Alliés ! Vive la France.
photo JM Nayet Conférence débat avec Patrick Le Hyaric, Glenn Le Saoût, Cindérella Bernard 2 mars 2019 Roscoff Café restaurant c'est ici
photo JM Nayet Conférence débat avec Patrick Le Hyaric, Glenn Le Saoût, Cindérella Bernard 2 mars 2019 Roscoff Café restaurant c'est ici
photo JM Nayet Conférence débat avec Patrick Le Hyaric, Glenn Le Saoût, Cindérella Bernard 2 mars 2019 Roscoff Café restaurant c'est ici
photo I Dupont Roscoff 2 Mars conférence-débat sur le Brexit et les enjeux de l'Europe avec Patrick Le Hyaric
photo I Dupont Roscoff 2 Mars conférence-débat sur le Brexit et les enjeux de l'Europe avec Patrick Le Hyaric
photo I Dupont Roscoff 2 Mars conférence-débat sur le Brexit et les enjeux de l'Europe avec Patrick Le Hyaric
photo I Dupont Roscoff 2 Mars conférence-débat sur le Brexit et les enjeux de l'Europe avec Patrick Le Hyaric
photo I Dupont Roscoff 2 Mars conférence-débat sur le Brexit et les enjeux de l'Europe avec Patrick Le Hyaric
photo I Dupont Roscoff 2 Mars conférence-débat sur le Brexit et les enjeux de l'Europe avec Patrick Le Hyaric
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photo Cindérella Bernard Roscoff 2 mars
photo Cindérella Bernard Roscoff 2 mars
photo I Dupont Roscoff 2 Mars conférence-débat sur le Brexit et les enjeux de l'Europe avec Patrick Le Hyaric
photo I Dupont Roscoff 2 Mars conférence-débat sur le Brexit et les enjeux de l'Europe avec Patrick Le Hyaric
photo I Dupont Roscoff 2 Mars conférence-débat sur le Brexit et les enjeux de l'Europe avec Patrick Le Hyaric
photo I Dupont Roscoff 2 Mars conférence-débat sur le Brexit et les enjeux de l'Europe avec Patrick Le Hyaric
photo JM NAYET Roscoff 2 mars Cindérella Bernard Glenn Le Saout Patrick Le Hyaric avec le patron du restaurant C'est ici!
Très beau café-citoyen sur l'Europe et les enjeux et conséquences du Brexit hier à Roscoff, au bar-restaurant, C'est ici! , qui nous a reçu très chaleureusement avec son propriétaire Vincent et ses employés, avec 80 personnes présentes pour échanger avec Patrick Le Hyaric, Glenn le Saout , Cindérella Bernard candidats du PCF aux élections Européennes du 26 mai prochain. L'échange a été extrêmement riche. Patrick Le Hyaric passionnant et très percutant sur les fondements de cette Europe du capital et de la mise en concurrence de tous contre tous et la nécessité d'en révolutionner les bases!
Auparavant, Patrick Le Hyaric, Glenn Le Saout et Ismaël Dupont avaient rencontré Eddy Pierres, co-fondateur de Wart et de Panoramas, pour évoquer la problématique des Festivals face aux nouvelles normes réglementaires sécurité et son, et aux surcoûts que ça engendre.
Cindérella Bernard, Patrick Le Hyaric, Glenn Le Saoût, candidats du PCF aux élections européennes, à Roscoff le 2 mars 2019 pour un débat sur le Brexit et ses conséquences, l'enjeu des élections Européennes au bar restaurant C'est Ici, devant 80 personnes (photo Gwendal Hameury, Le Télégramme)
Patrick Le Hyaric, directeur de L’Humanité et n° 3 de la liste PCF aux prochaines élections européennes, était de passage ce samedi au port de Bloscon, à Roscoff. Devant près de 80 personnes, il a parlé Brexit, évidemment, mais pas seulement. Selon lui, il faut « révolutionner la construction européenne ».
Vous êtes venu ce samedi au port de Bloscon, à Roscoff, pour parler Brexit. Quelles seront, selon vous, ses conséquences sur les ports bretons ?
« Elles seront multiples. Dès lors que l’on va remettre des frontières, on va avoir des questions liées aux douanes, aux infrastructures, à la logistique. Notamment ici, à Roscoff. Il existe derrière ça d’assez lourds enjeux car une chose est le contrôle, une autre est la collecte de la TVA par les douaniers par exemple. À l’intérieur de tout ceci, il y a un débat intra-européen sur les priorités qui vont être données. Si les institutions européennes décident de privilégier les ports du nord de l’Europe, ce sera au détriment de ceux des côtes Manche et Atlantique. Mais à l’intérieur de ce débat, il y en a encore un autre puisque, vraisemblablement, à Matignon, aujourd’hui, on privilégie un axe Le Havre-Paris contre Roscoff, Brest ou Lorient. Tout cela risque de déstabiliser beaucoup de choses en Bretagne. À tout ceci s’ajoutent évidemment les enjeux de la pêche. Jusque-là, les zones de pêche communes profitaient davantage aux pêcheurs des autres pays européens qu’aux pêcheurs britanniques. Or, aujourd’hui, dans la négociation, l’affaire de la pêche devient une sorte de levier qu’utilisent les Britanniques. En retrouvant leurs zones de pêche, ils vont nous en enlever ; ça leur élargit l’espace. D’ailleurs, les pêcheurs britanniques étaient plutôt pour le Brexit… Il y a donc beaucoup d’enjeux qui sont posés pour la région. Car derrière les ports, il y a aussi les exploitations agricoles qui en dépendent ; certaines usines agroalimentaires qui transforment du poisson sont également concernées. Quant à la gare de Roscoff, l’argumentaire pour défendre la ligne Roscoff-Morlaix-Paris est plus solide si on est capable de défendre nos intérêts que s’il y a une sorte d’organisation pour affaiblir le port de Roscoff ».
Croyez-vous à un nouveau référendum sur le Brexit au Royaume-Uni ?
« Au point où nous en sommes… Pour ce qui concerne Roscoff et les alentours, qu’il y ait un accord ou pas, ce ne sera pas très positif. On peut craindre que même dans le cas d’un accord transitoire, ce soit négatif. Encore plus négatif qu’une sortie dure. S’il y a de nouveau une consultation, un référendum qui est décidé, je crois que c’est une voie qui peut devenir raisonnable. Je ne suis pas, par principe, pour revenir sur des choses qui ont été décidées par le peuple… Mais compte tenu des points de blocage, des divisions qu’il y a au Royaume-Uni, chez les Conservateurs et un peu aussi chez les Travaillistes désormais, je crois que la voie la plus sage serait de consulter à nouveau les populations du Royaume-Uni ».
Le Brexit, la montée des populismes… N’est-il pas temps de repenser le modèle européen ?
« Il y a une incapacité dans l’Union européenne à prendre des décisions en commun. On l’a vu dans le dossier Alstom Siemens : pas d’accord de coopération. Et on vient de le voir encore sur le dossier Air France KLM. La montée des populismes est la résultante du fait que l’Union européenne ne répond pas du tout aux besoins des peuples, crée des fractures. Je pense qu’il ne faut pas repenser mais révolutionner la construction européenne. C’est-à-dire repartir sur de nouvelles bases, dépasser ce qui existe aujourd’hui et reconstruire à partir des demandes des populations, des salariés ».
Quelles sont les propositions de la liste PCF aux Européennes pour y parvenir ?
« On ne peut pas faire une union européenne tant, par exemple, qu’on maintient des différentiels de salaires aussi importants. On ne peut pas avoir un SMIC à 1 800 € au Luxembourg, 1 200 € chez nous, à peine 700 € chez les Portugais et 150 € chez les Roumains. Le grand effort qu’il faudrait produire, c’est monter très rapidement ceux qui sont le plus bas pour qu’ils commencent à nous rejoindre. De telle sorte qu’il y ait une égalité de traitement. C’est pareil en matière de protection sociale, d’assurance chômage, de recettes. La question sociale, c’est-à-dire faire une Europe du travail, devient une question principale. Autre point : la négociation sur la politique agricole commune. C’est assez catastrophique ce qui est proposé. Non seulement on va laisser les prix tomber mais on ne va pas compenser. Tout ça est à revoir fondamentalement. On a aussi une banque européenne qui fait un peu ce qu’elle veut. Elle produit beaucoup de monnaie qu’elle prête ou donne aux banques. Mais on n’a aucune assurance que cet argent va à l’investissement, à la formation, à l’emploi, au développement des territoires. Or, il y aurait la possibilité de créer une banque spécifique pour l’environnement et le développement social, qui tiendrait nos services publics. Car une des questions qui est posée actuellement, notamment par les Gilets jaunes, c’est le maintien des services publics. C’est un facteur d’égalité. On voit bien ce qui se passe dans nos collectivités locales, nos hôpitaux, le transport… Tout cet argent-là devrait aller aux services publics, à leur rénovation, à leur démocratisation ; ça devrait aller au progrès social et à la transition environnementale. À ce tarif-là, on commencerait un petit peu à changer le paysage ».
Un petit mot sur la situation de L’Humanité et de ses 175 salariés, que vous dirigez.
« La situation est extrêmement difficile au sens où nous sommes en redressement judiciaire. Nous menons une campagne de collecte de dons et de souscriptions pour assurer notre trésorerie pendant toute la période d’observation, qui va durer jusqu’au 7 août. Nous sommes aussi en train de construire un plan de redressement sur la base d’une conquête plus large de lecteurs et d’abonnés parce qu’il y a la possibilité aujourd’hui de développer L’Humanité, mieux sans doute que nous l’avons fait les années précédentes. Mais au-delà de nous, il y a une question de pluralisme, de démocratie qui nous est posée à tous. Presse nationale, presse magazine, presse régionale… C’est notre diversité qui fait la démocratie. Cette richesse est absolument indispensable pour que les gens puissent avoir des informations fiables sur lesquelles discuter afin de se faire leur propre opinion ».
Concarneau. Urgences de nuit : le cri de colère d’un médecin
Pour Jacques-Philippe Moulinoux, ancien chef de service à la Faculté de médecine et au CHU de Rennes, « l’urgence, c’est d’assurer la survie de nuit, et donc de recruter rapidement des urgentistes ».
Alors que le comité de défense de l’hôpital ne désarme pas depuis la fermeture des urgences de nuit, un ancien chef de service du CHU de Rennes, Jacques-Philippe Moulinoux, demeurant à Concarneau, a décidé de témoigner d’un drame survenu début février. Un drame qui, selon le professeur, aurait pu être évité, avec un service adéquat.
Jacques-Philippe Moulinoux n’envisageait pas de se manifester, après le drame dont il a été témoin et acteur le 4 février. Mais à la lecture, dans Le Télégramme de mardi, de l’article sur le comité de défense de l’hôpital de Concarneau, qui ne baisse pas les bras concernant la fermeture des urgences de nuit, cet ancien chef de service à la Faculté de médecine et au CHU de Rennes a estimé que c’était de son « devoir de médecin » d’exprimer ce qu’il avait sur le cœur.
« J’habite Concarneau depuis deux ans, en plein centre-ville, face au port de pêche, et je vais vous raconter une histoire, pas très gaie », témoigne ainsi ce médecin à la retraite, dans un mail intitulé « coup de gueule ». « Cela s’est passé le 4 février à 4 h 30. Mon vieux voisin du 4e a sonné à ma porte… Totalement démuni, il a tenté de m’expliquer que son épouse (…) avait besoin d’aide. Elle avait du mal à respirer, et lui ne savait plus quoi faire… Je suis monté rapidement, en pyjama, et j’ai découvert le drame qui se jouait ».
« Nous n’avons rien pu faire »
Et Jacques-Philippe Moulinoux poursuit : «« Avez-vous appelé le 15 ? ». « Le quoi ? » m’a-t-il répondu… Pas de portable… Il faisait les allers-retours entre le téléphone fixe et son épouse… Je me suis chargé de téléphoner, et d’expliquer la situation au médecin régulateur. Une voisine de grande qualité humaine (…) m’a immédiatement proposé son aide (…).»
« Après 30 minutes de massage externe, après avoir évité une « chute de la langue » avec une cuillère (…), le Smur est arrivé. Un jeune médecin et deux autres collaborateurs (…). Des gens remarquables, mais nous n’avons rien pu faire ».
"Un cerveau non irrigué 30 minutes est mort…"
Jacques-Philippe Moulinoux explique avoir fait tout son possible : « Quand j’étais arrivé, le pouls était filant, la respiration quasiment absente, écrit-il. J’ai fait mon maximum, comme tout médecin a à le faire, mais sans succès. Trop tard… Un cerveau non irrigué 30 minutes est mort… »
« Jamais été confronté à une telle invraisemblance »
Une « triste fin » qu’il « ne souhaitait pas raconter », confie-t-il. Jusqu’à cet article paru mardi, et cette phrase, citée par un les membres du comité de défense de l’hôpital : « Si on fait un infarctus après 21 h, autant appeler directement les pompes funèbres ». Formule dure, mais qui a convaincu le médecin à témoigner. « Je pense que cette formule à l’emporte-pièce résume parfaitement la situation que nous vivons à Concarneau et dans ses environs. Notre maison familiale est située à Grignallou (1) : je pensais à ceux qui y vivaient. C’est bien d’acheter une IRM, mais l’urgence, et je pèse mes mots, c’est d’assurer la « survie » de nuit, donc de recruter rapidement des urgentistes ».
Et de conclure : « En tant qu’hospitalo-universitaire de Rennes, je n’ai jamais été confronté à une telle invraisemblance ».
Patrick Le Hyaric, député européen, évoquera les enjeux du Brexit, samedi, au port, en compagnie de Glenn Le Saout, candidat finistérien aux Euopéennes. Crédit Photo: Archives
Roscoff - Patrick Le Hyaric, député européen du Parti communiste français, sera samedi, au port de Bloscon, pour une rencontre-débat sur les enjeux du Brexit pou les ports Bretons.
Trois questions à Patrick Le Hyaric
député européen, Parti communiste français (PCF), directeur de l'Humanité et n°3 sur la liste européenne communiste.
- Recueilli par Maëlle Denis
Vous allez parler des conséquences du Brexit pour les ports bretons, quelles sont-elles?
Il y a des conséquences à la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne sur l'ensemble de nos côtes. En matière de pêche, il existait une sorte de mer ouverte, sans frontière. On va revenir à des zones de pêche. Il n'est pas du tout exclu que revienne l'interdiction d'aller pêcher dans certaines zones. Et inversement. ça va à l'encontre de la coopération maritime. Il y a là un enjeu sérieux qui peut avoir des répercussions sur toute la façade atlantique, et sur celle de la Manche, jusqu'à la Belgique.
Où en est l'Europe aujourd'hui, selon vous?
On se trouve dans une situation inédite. D'abord, la crise de l'idée européenne parce que la construction de l'UE, sous l'égide de la loi des marchands et de l'argent, a abouti à beaucoup de déceptions. Aucun souhait n'a été exaucé. On n'a jamais eu autant d'inégalités et aucun effort n'a été fait en matière d'harmonisation sociale, notamment salariale. Aucun effort non plus en matière de protection sociale, on constate même le démantèlement du système de protection sociale de retraite.
Quels sont les enjeux de ces européennes 2019?
Il y a plusieurs gros enjeux qui concernent la vie quotidienne en matière de rémunération du travail, en matière de service public, de répartition de l'argent et en matière d'environnement. A ceci s'ajoutent de gros défis. Celui du climat, on ne peut l'affronter qu'ensemble. Celui du numérique, aujourd'hui une industrie dominée par l'Amérique du Nord, par des gens qui payent très peu de fiscalité sur le sol européen. L'évasion fiscale, enfin, qui coûte près de 1000 milliards d'euros qui seraient une source de financement considérable pour le budget européen.
On est en train d'entrer dans une nouvelle réforme de la PAC (politique agricole commune), on sait en Bretagne la manière dont sont traités nos petits et moyens paysans qui sont confrontés à une concurrence acharnée. Il faut aborder une autre politique agricole européenne.
Ne pas aller voter aujourd'hui, c'est donner carte blanche au Conseil européen qui est à majorité de droite, allié à l'extrême-droite. Donc, il faut que les électeurs se mêlent de cette affaire pour refonder profondément l'Union européenne.
Samedi 2 mars, au pot de plaisance de Bloscon, à 15h, au bar-restaurant "C'est ici". Glenn Le Saoût, candidat finistérien du PCF aux élections européennes, sera également présent.
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Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste.
Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale.
Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.