C’est un élan longtemps retenu et étouffé qui s’est libéré d’un coup à La Courneuve. Comme un grand cri de délivrance, d’espoir et de soulagement lâché dans le soleil et la poussière des allées fourmillantes de vie. La première Fête de l’Humanité d’une ère que tout le monde souhaite être celle de l’après-Covid a refermé ses portes, dimanche soir, après trois jours d’une intensité inouïe. Trois jours de rire, de joie, de chants, de danse. D’humanité, tout simplement. Les échos des retrouvailles de la Fête avec son peuple ne sont pas près de se dissiper.
La Fête de l’Humanité n’est pas une parenthèse hors du monde. En renouant avec la pratique populaire du débat d’idées qui est sa marque de fabrique, sa tenue, même dans un contexte compliqué par les indispensables précautions sanitaires, change déjà en partie le réel. Avec elle, revient la possibilité de faire de la Politique avec un grand P, où chacun peut confronter en toute liberté ses arguments à d’autres façons de penser et de raisonner, loin des anathèmes et des postures politiciennes excluantes et simplificatrices.
En trois jours seulement, nombre de ceux qui désespéraient de la politique et, peut-être, aussi, de la gauche ont repris courage et confiance. Mieux, beaucoup y puisent la force d’être de la partie pour bousculer les scénarios trop vite écrits pour 2022. La combativité des communistes mobilisés dans la campagne présidentielle de leur candidat, Fabien Roussel, qui s’est démultiplié comme jamais dans les différents espaces de la Fête pour rassembler et convaincre les électeurs qu’un nouveau projet de justice sociale et de progrès est possible pour la France, agit comme un puissant antidote au fatalisme. À chacune et chacun désormais de porter à l’extérieur un peu de cet esprit de la Fête qui la rend unique et irremplaçable. En attendant la prochaine, qui se tiendra sous d’autres cieux, et dans une configuration politique totalement nouvelle.
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