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13 mars 2015 5 13 /03 /mars /2015 07:11

Communiqué de presse Agriculture : « Nous ne céderons pas les estomacs à la finance»

3,56 milliards d'euros de fonds spéculatifs sur les matières premières agricoles seraient détenus par trois banques françaises, BNP, Société Générale et Natixis selon les ONG Oxfam.

Les paroles prononcées par les banques de ne plus spéculer, il y a maintenant deux ans se sont envolées. Pire, l'opacité prévaut avec les fonds qui ne seraient pas déclarés… Le système bancaire privé mène notre pays au désastre, il affame. Oubliées également dans le viseur du pacte de responsabilité, les promesses du candidat François Hollande sur la lutte contre la volatilité des marchés agricoles. Alors que la faim est partout et à nos portes, que les agricultures paysannes sont jetées dans les crocs des prix mondiaux, il est urgent de rompre avec les marchés financiers.

Forces de la Gauche Européenne, nous portons l'ambition de nouvelles politiques publiques. Avec courage, la France, pourrait y contribuer, notamment avec la création d'une convention internationale sur la non spéculation financière des biens alimentaires, assortie de stocks de sécurité alimentaire en Europe. En France, dans les cantons, les candidat(e)s PCF, Front de Gauche, font de la relocalisation alimentaire et agricole un des enjeux majeurs des élections départementales.

Favoriser l'approvisionnement locale de nos écoles, hôpitaux, administrations… Être un acteur public du foncier en aidant l'installation de jeunes producteurs et créer des fonds décentralisés pour l'emploi et le développement. En faisant le choix de l'humain d'abord, nous ne céderons pas les estomacs à la finance.

Paris, le 11 mars 2015

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22 février 2015 7 22 /02 /février /2015 07:35

Départementales / Contre la droite, l’extrême droite et l’austérité : le Front de gauche et le PCF

 

 

Mobilisés contre la droite, l’extrême droite et l’austérité, choix actuel du gouvernement Valls et des institutions européennes, les candidat-e-s présenté-e-s ou soutenu-e-s par le Front de gauche sont présents dans plus de 76% des cantons de France métropolitaine. Cela fait du Front de gauche la force de gauche la plus présente sur l’ensemble du territoire national.

En tant que candidate et/ou candidat titulaire, les communistes sont partie-prenante de plus de 80% des binômes présentés par le Front de gauche. Le PCF contribue à plus de 57% des candidatures féminines de ces binômes.

Plus de 14% des candidatures soutenues ou présentées par le Front de gauche se font dans le cadre de binômes avec des titulaires Europe écologie les Verts. 60% de ces binômes Front de gauche et écologistes incluent une ou un titulaire issu-e- des rangs du PCF.

Un quart des binômes du Front de gauche compte comme candidat-e, des femmes et des hommes issus des mouvements sociaux et de l’action citoyenne et associative.

 

Le PCF tient à dénoncer les manipulations du ministère de l’intérieur qui, sous couvert d’étiquetage administratif des binômes, minore le nombre de candidats du Front de gauche et du PCF en faisant disparaître les étiquettes politiques des candidats dans des catégories généralistes incertaines comme « divers gauche » ou « union de la gauche . Tout cela avec l’objectif inavoué de camoufler un possible recul du PS, de minimiser le score du Front de gauche et de survaloriser celui du FN. C’est pourquoi le PCF publiera ses propres totalisations nationales des forces politiques au lendemain du 1er tour.

Ainsi dans tous les départements, notre peuple pourra compter des candidat-e-s du Front de gauche en faveur d’un département utile à la vie quotidienne des populations, des candidat-e-s capables d’ouvrir une perspective de changement à gauche.

 

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5 février 2015 4 05 /02 /février /2015 19:31

Face aux pressions de la BCE contre la Grèce, le PCF appelle au rassemblement

 

Hier soir, la BCE a décidé de changer le régime des garanties d'emprunt des banques grecques. Mario Draghi porte seul la responsabilité du krach bancaire qui a découlé de ce geste unilatéral de la BCE, sous pression d'Angela Merkel. La BCE révèle ainsi qu'elle n'est ni indépendante, ni démocratique et qu'il devient vital de la refonder dans l'intérêt de tous les peuples européens.

 
Cette décision n'a qu'une fonction : mettre la pression et essayer de semer la panique au moment où les négociations entamées par Tsipras et Varoufakis s'élargissent et portent leur fruits, au moment où chacun est obligé de reconnaître la bonne volonté, les efforts et l'intégrité du gouvernement grec, ainsi que la crédibilité et le caractère réaliste de son programme.

Ce que demande le gouvernement grec, c'est un peu de temps pour laisser respirer le pays après des années d'austérité et le respect du mandat que le peuple lui a confié, c'est à dire la négociation d'un nouveau plan pour la Grèce, différent de celui imposé par la Troïka. Mandat que l'opinion grecque continue de supporter très majoritairement. La France doit soutenir cette démarche.

Le PCF appelle à un rassemblement unitaire dès ce soir à 18h30 devant la Banque de France* pour le respect du vote des grecs et pour que la France se positionne clairement aux côtés de la Grèce dans les prochaines échéances.

 

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4 février 2015 3 04 /02 /février /2015 07:08

Pierre Laurent était l'invité de C politique sur France 5, dimanche 1er 
février à 18h00.

La vidéo de l'émission est disponible sur le site du PCF : 
http://www.pcf.fr/

 

pierre laurent

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17 janvier 2015 6 17 /01 /janvier /2015 15:54

Irak : sortir du piège de la guerre sans fin (PCF)

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

Irak : sortir du piège de la guerre sans fin (PCF)

 

Les parlementaires ont débattu hier, 13 janvier, de la poursuite de l'intervention militaire française en Irak. Ce débat suivi d'un vote est intervenu dans le contexte douloureux que connaît le pays depuis les odieux massacres des 7 et 9 janvier 2015 à Charlie Hebdo et au supermarché casher de la Porte de Vincennes. La participation de la France à l'action de la coalition internationale sous commandement américain, lancée en septembre dernier, pose question.

La détermination des communistes à stopper l'influence et la violence des groupes armés islamistes est sans équivoque. Le peuple de France dans toutes ses composantes et tous les habitants de notre pays doivent vivre en sécurité.

Dire aujourd'hui que désormais « la France est en guerre sur son propre sol » et que notre réponse doit être de prolonger l'intervention militaire en Irak est irresponsable et dangereux. Cette vision nous précipite dans le piège tendu par les intégristes. Eux veulent la guerre généralisée, le prétendu « choc des civilisations » ; nous, le peuple de France, voulons une société de libertés, de solidarité et justice sociale, laïque, fraternelle et un monde de paix.

C'est ainsi qu'il faut entendre la mobilisation et l'union des citoyens dans tout le pays et rester « fidèles à l'esprit du 11 janvier 2015 ». C'est pour cela qu'aujourd'hui la France par sa voix officielle devait avoir le courage, comme elle l'eut en mars 2003 devant tous les États et nations du monde, de dire non à la poursuite de la stratégie de « guerre contre le terrorisme » telle qu'elle est menée sous l'égide des Etats-Unis depuis des années en Afghanistan, en Irak, en Libye.

Quels résultats ont été obtenus en 4 mois en Irak ? Quels sont les objectifs de cette intervention militaire ? Et surtout quelles sont les initiatives politiques envisagées par le gouvernement pour ramener la paix et la stabilité dans la région ? Questions qui sont demeurées sans réponse.

La stratégie de « guerre au terrorisme », cette « guerre sans fin » lancée par la présidence américaine au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 à New York est en échec patent. Toute action militaire occidentale et étrangère répond à la tactique des « djihadistes » et les confortent : c'est la leçon qu'il faut tirer lucidement de ces dernières décennies.

La politique de l'OTAN a produit les résultats strictement inverses à ceux affichés. En réalité, elle alimente ce fléau. Depuis 2001, les foyers de « djihadistes » ont été multipliés par 13 dans le monde, elle renforce les réseaux intégristes sans s'attaquer à la racine du problème : les causes, les soutiens actifs et les facteurs qui nourrissent leur développement ; hier soutenus et aujourd'hui bombardés, les intégristes servent de sombres calculs parce qu'ils ne représentent aucune alternative, broient tout espoir et aident à maintenir l'oppression.

Cette politique aggrave la déstabilisation du Proche-Orient et de l'Afrique de l'Ouest ; en Europe, elle leur permet de capter une jeunesse en désespérance, en rupture sociale, qui passe allègrement de la violence de la délinquance à la violence du fanatisme sectaire.

Nous devons changer de politique extérieure en contribuant au soutien – y compris matériel mais sans intervention extérieure – aux forces démocratiques kurdes et irakiennes qui combattent l'OEI, aussi bien qu'aux solutions politiques et diplomatiques sous égide des Nations unies et élaborées par l'ensemble des États de la région. Et dans ce cadre, la France doit soutenir sans plus tarder l'exigence de la sortie du PKK et du PYD des listes des organisations terroristes de l'Union européenne.

Dans un monde interdépendant, la sécurité des uns dépend de la sécurité de tous, et nous avons besoin d'une stratégie globale avec des réponses politiques, sociales, économiques, diplomatiques et pas seulement militaires. Il est temps de s'attaquer aux racines du fondamentalisme, au terreau de la pauvreté, des inégalités, des dominations et violences sur lequel grandit l'obscurantisme.

 

Parti communiste français,

 

PCF Front de Gauche

 

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14 janvier 2015 3 14 /01 /janvier /2015 09:29

http://www.dailymotion.com/video/x2ejiku_hommage-a-charlie-hebdo-maintenant-restons-charlie-voeux-du-pcf-2015_news#from=embediframe

 

pierre laurent

 

Vœux 2015 et hommage à Charlie Hebdo

Pierre Laurent – secrétaire national du Parti communiste français

12 janvier 2015

 

Cher-e-s ami-e-s, cher-e-s camarades, cher-e-s invité-e-s

Les vœux que j'ai à vous présenter cette année ont un goût amer.

Nous avons voulu maintenir cette cérémonie qui nous réunit chaque année, même si elle ne ressemble en rien à celle que nous imaginions. Et je vous remercie d'avoir répondu si nombreux ce soir. Je veux placer cette soirée sous le signe de la paix et de la fraternité.

La France a été frappée au cœur par un acte terroriste sans précédent, visant à tuer un journal tout entier et, à travers lui, toute la liberté d'expression, fauchant la vie de policiers et de citoyens dont ceux de confession juive pris en otage à la Porte de Vincennes, cherchant à terroriser la population par la violence de ces crimes. Et nous, nous avons perdu des amis chers, des amoureux de la liberté, des artistes et des compagnons de combat contre toutes les haines et les obscurantismes.

Dans un élan d'une formidable puissance, des millions de Français ont, samedi et dimanche, rendu hommage aux victimes, ont manifesté leur peine, dit leur attachement aux valeurs républicaines de liberté, d'égalité, de fraternité et de laïcité. Leur geste collectif redonne sens à la devise de la République si souvent utilisée pour servir des paroles vides ou, pire, des actes contraires au progrès et à l'émancipation humaine qu'elle symbolise. La marche parisienne a été hier un événement exceptionnel, appuyé par les marches de toute la France.

Oui, l’immense masse de ceux qui a défilé ont voulu dire la France de la liberté et du vivre ensemble plutôt que l'engrenage de la guerre et de la haine. Cet élan d'espoir, certes exprimé dans la peine et la douleur, il va maintenant falloir tout faire pour lui donner force et durée contre tous les détournements prévisibles, car l'odeur de la guerre et du choc des civilisations se répand déjà partout dangereusement.

La mort de dix-huit personnes a bouleversé le monde et particulièrement les progressistes du monde entier.

Nous avons reçu au siège du parti de nombreux témoignages du Mali, du Sénégal, d'Algérie, du Liban, de Tunisie, de Palestine, de Syrie, de Kobané, du Japon, de Cuba et de son Président Raoul Castro, du Vénézuela, des partis de la Gauche européenne. Certains étaient même avec nous hier, dans le défilé. Wolinski qui a tant dessiné contre la dictature des colonels en Grèce aurait apprécié. Je pense particulièrement à Manolis Glezos, 92 ans, député européen de Syriza et résistant de toujours, qui avait fait le déplacement. En 1941, étudiant, il avait décroché le drapeau nazi de l'Acropole pour le remplacer par le drapeau grec.

Pour commencer, nous avons voulu que ce moment de partage, qui nous réunit ce soir, rende hommage aux amis et camarades perdus dans la terrible tuerie qui a frappé Charlie Hebdo.

Évidemment, nous associons, ce soir, à nouveau, dans notre hommage toutes les victimes de cette terrible semaine, ceux de l'équipe de Charlie,  ceux des forces de police,  et ceux de la communauté juive. Nous continuerons à participer aux hommages qui leur seront rendus.

Certains disent que Charlie était sulfureux. Ce n'est pas Charlie qui sentait le souffe c'est notre monde. Ne regardons pas ce qui s'est passé comme un événement isolé.

Regardons seulement les quinze derniers jours. 

Ils commencent avec un grillage qui cerne un banc public. Puis les bateaux des migrants, le refus d'inhumer un bébé rom décédé, la médiatisation outrancière du livre de Houellebecq … Le numéro de Charlie Hebdo de la semaine dernière mettait ces événements en caricatures, comme l'HD de la semaine de Charb sur les SDF morts dans le froid.

C'est notre période qui sent le soufre et si nous voulons nous désintoxiquer, il faut conjuguer dans la République la Liberté avec plus de fraternité et  de justice sociale, à l'image des yeux pétillants de vie d'un Wolinski, Cabu, Charb, Tignous, Honoré, Mustapha Ourrad, Elsa Cayat, Bernard Maris.

Ce soir, nous les communistes, nous pleurons parmi eux des amis proches, des camarades de combat, qui donnaient souvent par leurs dessins bien plus de force que n'en sont capables nos discours.

Je pense singulièrement à Wolinski, à Tignous et à Charb, dont les traits ont illustré tant de unes et de pages de l'Humanité et de l'HD, tant de tracts, tant de journaux syndicaux, de bulletins municipaux, tant de tee-shirts, tant de gobelets dans lesquels nous trinquions à la Fête de l'Humanité.

Leur œuvre, puisqu'il s'agit bien d'artistes et de créateurs de premier plan, n'est pas résumable ici, en quelques mots. Nous trouverons dans ce siège et à la Fête de l'Humanité, les moyens, j'en suis certain, de les exposer dans les prochains mois.

Je veux seulement ce soir me souvenir de l'appétit avec lequel, jeune communiste, je me précipitais sur le dessin quotidien de Wolinski en une de l'Humanité dans les années 70-80. Lui, l'ami indéfectible de Cuba, pour lequel  - dessin impérissable - « rien n'est trop beau pour la classe ouvrière». Comme ses camarades, Wolinski est avant tout un artiste. D'un coup de crayon, et quoi de plus universel qu'un dessin, il nous aide à vivre le monde qui nous entoure, à en rire, à se mettre en colère et à rêver de tout changer.

Dans mon histoire, Wolinski c'est la part libertaire de mon engagement communiste et humaniste.

Chère Maryse, comme vous l'avez dit ces derniers jours, il est mort avec ses camarades au service de sa chère liberté pour laquelle il s'est toujours battu.

Je veux me souvenir de l’œil de Tignous, qui dans la nouvelle formule magazine de l'HD, que j'animais en 1990, avec Martine Bulard et Jack Dion, éclairait chaque semaine nos regards sur l'actualité d'un éclat de rire.

Je veux me souvenir des pages Cactus créées avec Charb, Tignous, et tant d'autres parmi lesquels Honoré. Deux pages de libres dessins dans l'HD et deux heures de folle rigolade et de délires chaque semaine à la rédaction pour choisir les dessins retenus. Charb, avec son ami Luz étaient alors la génération montante de Charlie, encadrée notamment par Siné.

Mais déjà, malgré sa jeunesse, il était l'un des animateurs de cette belle équipe,  capable de faire « atterrir » cette bande de joyeux lurons. Et il l'a montré ô combien par la suite, en prenant la direction de Charlie. 

Je n'oublierai aucune de nos rencontres, Charb, mon camarade. Surtout pas celle, traditionnelle de la Fête de l'Humanité, où tu voulais toujours qu'on fasse une photo, toi le poing levé, à côté du « chef du parti », ton « patron » me charriais-tu, histoire que personne n'oublie où était ton cœur de combat. C'était aussi ta signature. Et dans ces circonstances dramatiques, j'ai envie de  te faire une blague, Charb, et de faire comme si, ici, ce soir, devant tous tes camarades, on te remettait une carte pour te faire membre d'honneur de notre Parti. T'inquiètes pas, Charb, c'est une blague ! Mais dans notre cœur tu es bien des nôtres.

Voilà, je voudrais qu'ensemble, nous pensions très fort à tous. Et avant que nous n'observions une minute de silence, je vais laisser la parole à nos amis présents :

Patrick Pelloux – Patrick Appel Muller, directeur de la rédaction de l'Humanité -

 

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Je vous remercie, et si vous le permettez, je veux vous dire maintenant quelques mots sur les responsabilités qui vont être les nôtres dans cette situation bouleversée.

Nous sommes tous encore sous le choc. Sous le choc de l'attaque meurtrière contre Charlie, des prises d'otages qui ont suivi, et de leur issue fatale. Sous le choc aussi de l'émotion populaire nationale et internationale que ces événements ont provoquée, et  singulièrement de l'immense réponse apportée par le peuple français dans toutes les villes de France. Nous voilà toutes et tous  au pied du mur de cette double question :

- Que faire de cet immense élan populaire ? Qu'en faire de bon pour la justice, la sécurité et la paix, ici et dans le monde ?

- Et vers quelle société, quel monde désormais avancer,  pour vivre demain, tous ensemble, ici, en France et partout ailleurs ?

Je sais bien que certains s'interrogent, parmi nos amis, nos camarades, sur l'instrumentalisation déjà à l’œuvre des marches de ce week-end, sur la présence de chefs d’État dont la responsabilité dans l’engrenage des guerres et du choc des  civilisations est évidente et sur ce que pourrait bien vouloir dire « l'unité nationale » quand, parmi les personnalités présentes hier, s'en trouvaient qui n'hésitent pas à souffler sur les braises de la haine.

Je dirai un mot de cela, mais permettez-moi, de ne pas commencer par là.

Je veux d'abord saluer l'extraordinaire riposte du peuple français – des millions de nos concitoyennes et concitoyens qui, avec sang froid et dignité, ont dit leur hommage aux victimes, leur attachement à la liberté de la presse, et leur volonté de vivre ensemble. Oui, vivre ensemble, contre toutes les tentations de repli, de haine et de divisions. Vivre ensemble non pour cohabiter mais pour faire société ensemble, au-delà et dans le respect de nos opinions et de nos croyances. De ce point de vue, je veux dire, après d'autres, ma colère contre la déclaration de Benjamin Nethanyahu qui a été une insulte au message de rassemblement républicain qu'ont voulu clamer des millions de Français, qu'ils croient au ciel ou n'y croient pas, qu'ils prient Jésus, Jéhovah, Allah ou Vishnou.

Je veux saluer cette mobilisation car elle n'allait pas de soi. Le climat politique national est nauséabond. Les déclarations racistes de responsables politiques se banalisent. La xénophobie, l'antisémitisme et l'hostilité aux musulmans se répandent dangereusement en Europe. La montée de la violence partout dans le monde, l'idéologie du choc des civilisations, les guerres diffusent la peur et l'insécurité. Et rappelons-nous ce simple fait, le matin du drame, la promotion de Houellebecq battait encore son plein dans les médias.  Dès ce matin, les invitations de Marine Le Pen aux matinales reprenaient comme si de rien n'était.

Or, pour l'heure, loin de ces appels à la haine, la masse des Français a choisi, face à cet acte de terreur, une réponse pacifique et citoyenne, une réponse de rassemblement. Ils ont choisi Charlie plutôt que la haine.

Il va falloir conforter cet élan car l'attaque contre les libertés va reprendre très vite, et prendre d'autres chemins, surtout si nos dirigeants choisissent la voie de la guerre pour répondre.

A l'opposé, nous le disons avec force, ils ont voulu tuer la culture, répondons par la culture.

Ils ont voulu tuer la liberté de la presse, répondons par la liberté de la presse, celle de Charlie, de l'Humanité, de la Marseillaise aujourd'hui menacée.

A ce propos, je veux vous informer d'une demande que Charb et Charlie Hebdo nous avaient adressée début décembre, pour faire adopter un nouvel article de loi facilitant le financement par souscription des journaux. J'avais répondu positivement, ainsi qu’Éliane Assassi et André Chassaigne pour nos groupes. Nous venons de décider de le déposer comme le projet de loi « Charb ». J'en fais le serment, nous ferons adopter l'amendement Charb au Parlement.

Remarquons au passage que l'élan citoyen, qui montre les vraies valeurs autour desquelles notre peuple est prêt à se rassembler, est bien mal servi par un système politico-médiatique sans cesse mobilisé pour lui confisquer sa parole ou la détourner au service d'objectifs qui lui sont étrangers. Oui, la liberté doit être défendue et pour cela tout doit être changé : les institutions, la politique, les médias. Oui, reconquérir le pouvoir citoyen sur tous les rouages de la République et sur les médias, c'est aussi le combat pour la liberté.

Notre parti est fier d'avoir contribué activement, toute la semaine écoulée, à permettre l'expression de cet immense élan citoyen. Nos élus ont également joué un rôle essentiel et actif dans leurs communes et leurs départements.

L'idée des marches républicaines de ce week-end a été lancée quelques heures après le drame de Charlie à l'initiative  de notre parti et de plusieurs autres partis de gauche. Nous avons œuvré ensuite avec les syndicats et les associations à protéger le caractère citoyen de ces marches. Ce que nous visions et que nous visons toujours, c'est une « unité nationale des citoyens », une affirmation populaire commune pour les libertés, contre la haine, la violence, les racismes et les discriminations,  et non « une union sacrée des partis » qui n'existe d'ailleurs pas. Entre citoyens comme entre partis, nous voulons le libre débat démocratique républicain, ni l'union sacrée, ni la guerre.

Et, même si les opérations politiciennes de récupération ont pu exister et existeront encore, même si la dimension officielle et internationale a pu paraître hier prendre le dessus, ces marches n'avaient pas de chef d'orchestre gouvernemental. Elles sont nées du sursaut citoyen massif des Français et des efforts auxquels nous avons contribué pour leur offrir un cadre d'expression démocratique.

Je crois d'ailleurs que l'un des enjeux majeurs de la période à venir est de contribuer à pérenniser cet élan citoyen et à faire fructifier ce qu'il peut produire de meilleur. La parole citoyenne ne doit pas être confisquée. C'est notre responsabilité d'y veiller dans le débat politique à venir, en nourrissant l'émotion de la réflexion.

A ce propos, je veux souligner l'attitude déshonorante qui a été celle du Front national. Marine Le Pen a tenté, honteusement, de faire passer pour une exclusion politique sa décision de ne pas se joindre à la réaction populaire nationale et de se placer hors de l'arc républicain. En déclarant que le crime contre Charlie allait permettre de « libérer la parole », elle a d'ailleurs révélé le terrible fond de sa pensée. Elle rêvait d'un déferlement de haine anti-musulman. Et la vigilance doit demeurer, car elle en rêve toujours.

Elle est allée se réfugier à Beaucaire pour déverser sa haine, encore et toujours. Son acharnement provoque le dégoût. Dégoût quand sans pudeur, elle prône la peine de mort. Dégoût  quand son père pose sa candidature aux régionales au moment où la France est dans la rue. Le clan Le Pen montre le vrai visage de haine du Front national.

A l'inverse, je veux dire combien nous révulse l'injonction sans cesse adressée par des responsables politiques, des médias et certains de leurs pseudo-experts aux musulmans  de France pour qu'ils se désolidarisent de ce crime, comme une manière de supposer qu'ils auraient par nature partie liée avec ce crime. C'est insupportable.

Les musulmans sont, dans le monde, les premières victimes du fondamentalisme islamiste. Et en France, ils en sont les premiers stigmatisés.

Depuis mercredi dernier, la liste des mosquées cible d’attaques  s'allonge de jour en jour. Coups de feu à Port-la-Nouvelle et à Saint-Juery ; explosion à  Villefranche-sur-Saône, incendie à Aix-les-Bains, tags et vandalisme à Bayonne, Rennes, Béthune, Chalon-sur- Saône, Poitiers, tête de porc accrochée à l’entrée d’une salle de prière en Corse.

Le drame que nous venons de vivre ne doit pas devenir le prétexte de la haine du musulman ! Pas plus que la moindre concession à l’antisémitisme ne puisse être tolérée.

Toute forme de stigmatisation d'une communauté, quelle qu'elle soit, doit être condamnée  avec fermeté et détermination.

Cette suspicion n'est que le reflet d'un racisme banalisé pour qui la religion musulmane serait intrinsèquement dangereuse.

Dans l'odieux, Florian Philippot est même allé plus loin en dénonçant « les pudeurs des responsables politiques » qui ne veulent pas admettre « l'évidence du lien entre immigration et fondamentalisme islamique ». Je n'ai pas oublié les propos du clan Le Pen, que nous ressort la fille à longueur d'ondes. Je cite : « combien de Mohamed Merah parmi les enfants de ces immigrés non assimilés ? » Elle n'hésite pas à agiter le spectre de l'immigré comme étant l'ennemi de l'intérieur et les quartiers populaires sont montrés du doigt.

Cette affirmation lepéniste est une honte et une dangereuse bombe à retardement lâchée au cœur de notre société en crise. Elle est totalement fausse. Le ministère de l'Intérieur admet que sur les 1 200 jeunes français répertoriés comme s'étant engagés ou ayant tenté de s'engager dans les guerres d'Irak ou de Syrie, 30 % sont des femmes, 30 % des mineurs et 20 % des convertis.

Ce phénomène inquiétant touche donc la jeunesse française, et a en réalité à voir avec l'attrait des logiques de guerre, la radicalisation politique extrême et des frustrations graves ainsi que des phénomènes de désocialisation grave de ces jeunes. Elle n'a rien à voir avec l'immigration.

Quel monde, quelle société produisons-nous ? Voilà ce qui devrait nous interpeller et nous inciter à changer ce monde !

Les jours douloureux que notre pays traverse depuis le massacre de Charlie Hebdo interviennent au moment où les parlementaires français sont amenés, demain mardi, à se prononcer sur la poursuite de l'intervention française en Irak, sous égide d'une coalition internationale sous commandement américain.

Je veux vous dire pourquoi nous n'apportons pas notre soutien à la poursuite de cette guerre, pourquoi nous demandons la redéfinition de la stratégie internationale de la France.

L'évolution de la situation en Irak et au Proche-Orient, depuis septembre 2014 et le début de l'intervention aérienne française en Irak révèlent à la fois les limites de l'efficacité de ces frappes et les ambiguïtés de la politique de la France. Toute l'histoire des vingt dernières années, en Irak déjà, en Afghanistan, en Libye...  est là pour le confirmer : les interventions militaires occidentales ont toutes eu pour résultat de renforcer les organisations djihadistes.

La stratégie militaire ne fait pas une stratégie globale et c'est à ce problème que le monde est confronté du fait des choix faits par les États-Unis, leurs alliés, depuis vingt ans, et du fait du soutien actif d’États, alliés des États-Unis ou de l'OTAN comme le Qatar, l'Arabie saoudite ou encore, on l'a vu récemment, le double jeu d'un pays comme la Turquie.

Comme je l'indiquais au Sénat lors du débat de septembre : « Si la lutte contre l'Organisation de l’État islamique et les groupes djihadistes ne vise pas les causes et les facteurs qui nourrissent leur développement et leur implantation, alors l'objectif ne pourra être atteint et les opérations n'y changeront rien ».

Quatre mois après le début des bombardements, où sont les résultats militaires promis ? Les menaces se sont mêmes faites plus fortes, du Proche-Orient jusqu'en Afrique, qu'il s'agisse d'exécutions d'otages mais aussi de massacres de masse comme dans plusieurs villages nigérians, il y a quelques jours, où plusieurs centaines de personnes ont perdu la vie.

Nous avons même pu voir à quel point cette stratégie se défaussait quand il s'est agi de répondre à l'appel des populations de Kobanê et des forces démocratiques du PYD aux premières lignes de l'avancée  meurtrière de Daesh en Syrie. Pire, on a vu la Turquie laisser passer les djihadistes, leur armement lourd, leur pétrole mais bloquée les volontaires turcs et kurdes, les réfugiés kurdes, syriens et irakiens, l'aide humanitaire et l'appui militaire aux forces du PYD. Pendant des semaines, des mois, leur appel à bombarder les positions de Daesh en face de Kobanê a été ignoré des chancelleries française et américaine.

Notre détermination à stopper les groupes armés islamistes est sans équivoque mais force est de constater que la stratégie de « guerre au terrorisme » mise en œuvre, en particulier depuis le 11 septembre 2001, est en échec patent et produit les effets inverses aux objectifs affichés.

Les foyers djihadistes ont été multipliés par treize; des centaines de jeunes Européens, de Français, parmi lesquels beaucoup de jeunes femmes, passent directement de la délinquance et de l'exclusion sociale à l'embrigadement fanatique criminel, les populations de Syrie et d'Irak sont piégées entre les risques de mort et les souffrances de l'exil ; leur évacuation et leur tentative de trouver la vie sauve fait l'objet d'un commerce ignoble de trafiquants qui n'hésitent à pas laisser s'échouer en Italie des cargos conçus pour le transport animal et remplis de centaines de réfugiés de tous âges. Le Liban de son côté voit sa population dépassée par l'afflux de réfugiés syriens sans qu'une véritable aide humanitaire internationale ne s'organise : seule, son armée par l'entremise de la France et de l'Arabie saoudite se prépare au pire.

Ce chaos généralisé, ce climat de guerre doivent être stoppés.

Déclarer que nous sommes en guerre, c'est renoncer à imposer la paix et s'enfermer dans le piège tendu par les intégristes. Eux veulent l'affrontement, nous voulons une société de liberté, de progrès, de paix. En cela, il faut faire attention à l'idée que nous vivons « le 11 septembre de la France », il s'agit de nous entraîner dans les mêmes erreurs faites par les États-Unis et l'Occident au lendemain des attentats de 2001. Les néo-conservateurs ont imposé le concept de « guerre contre le terrorisme » - c'est-à-dire une guerre sans fin qui a alimenté le fléau, au lieu de le combattre.

Oui nous devons stopper la menace. Ici en France, en Europe, et au Proche-Orient. Il faut pour cela que la France change de politique extérieure, en cessant de s'arrimer à l'OTAN et aux États-Unis, en cessant de tergiverser devant les intérêts de puissances régionales comme le Qatar, l'Arabie saoudite, la Turquie et Israël. Ce qui conduit la France à  s'interdire de jouer le rôle qui devrait être le sien comme membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU.

Au Proche et au Moyen-Orient, la lutte contre les groupes armés islamiques exige une stratégie globale de tous les pays de la région, qui mette fin à l'hypocrisie ! et prive ces groupes des moyens militaires et financiers.  L'appui aux forces démocratiques devrait être la priorité de l'action de la France, avec un soutien actif aux initiatives diplomatiques du Secrétaire général de l'ONU en Syrie et en Irak. Et puis, promouvoir la paix au Proche-Orient, ce serait pour la France de reconnaître sans plus tarder l’État palestinien et soutenir son développement. Qu'attend monsieur François Hollande pour le faire ? N'a-t-il pas la majorité des deux Chambres pour cela ? Qu'attendez-vous ?

Aujourd'hui, rechercher une issue politique à la crise que traverse l'Irak passe par un gouvernement irakien qui élargisse encore sa base à toutes les composantes de la société irakienne, c'est exiger l'arrêt de tout soutien financier et militaire des pays de Golfe et de la Turquie aux groupes djihadistes armés et à leur instrumentalisation, c'est renforcer le contrôle international sous l'égide de l'ONU- dont une résolution existe à cet effet- pour lutter contre le trafic d'armes, d'argent et de pétrole en faveur ces groupes, c'est, enfin, préparer une conférence régionale sous l'égide de l'ONU avec tous les pays de la région, Iran compris, afin d'avancer vers des solutions communes aux enjeux de paix, de démocratie et de développement de la région dans le respect de l'intégrité territoriale de chacun.

Ô bien sûr, tout cela est moins vendeur que les déclarations de matamore annonçant la punition internationale, mais ce serait en réalité tellement plus efficace !

En France, il faut combattre ces réseaux à la fois comme des filières mafieuses et comme des sectes dont ils ont repris les méthodes pour exploiter toutes les misères et divisions sociales de notre pays ; ils s'en prennent à cette partie de la jeunesse française désocialisée, en perte de repères, subjuguée par des imposteurs nourris de haine, de violence, de racisme, d'antisémitisme, de bêtise crasse. Cette partie très marginale de la jeunesse qui dit « combattre le système » mais qui, en fait, veut en devenir la nouvelle élite.

Nous vivons dans une société française profondément fracturée, où incompréhensions, rancœurs et haines se nouent dans des rapports sociaux marqués par la violence. Le dépassement de cette contradiction dangereuse qui masque l’affrontement de classe et les logiques de domination, est devenu plus que jamais indispensable. L’affrontement identitaire a une nature et une fonction politiques, ne nous y trompons pas.

Alors, maintenant, que faire ?

Beaucoup de ceux qui n'avaient hier que « l'union nationale » à la bouche, semblent bien vite vouloir tourner la page,effacer l'image du peuple rassemblé, de l'élan populaire qui s'est exprimé samedi et dimanche, et ne garder de tout cela que les images aseptisées des hommages officiels. Et revenir bien vite à cette politique politicienne qui prive les citoyens de parole, les exclut des débats.

Certaines forces politiques nous appellent à parler sécurité. Comme si tout le reste du message adressé par les Français était déjà oublié. Pour nous, pas question de tourner la page. Nous sommes prêts à parler sécurité, mais nous voulons parler : liberté, laïcité, égalité, fraternité, paix, solidarité. Le Pcf proposera de rencontrer toutes les forces vives du pays : partis, syndicats, associations, Eglises, élus, médias, intellectuels et citoyens pour animer ce débat, sans aucun tabou, ni instrumentalisation. La société a dit « unité pour vivre ensemble », eh bien construisons le vivre ensemble pour faire société ensemble !

Hier j'étais Charlie, nous étions tous Charlie.

Aujourd'hui, demain, je reste Charlie, restons Charlie !

Restons Charlie et hissons-nous au niveau de la parole citoyenne qui s'est exprimée ces derniers jours.

Restons Charlie : Oui le peuple veut vivre en sécurité ! Mais il ne veut pas d'un « Patriot Act » dans lequel la République perdrait son âme. Il ne veut pas plus de prison, il demande davantage d'école, plus d'éducation, plus de droit à la formation. « Ouvrir une école, c'est fermer une prison », disait Victor Hugo. Rester Charlie, c'est d'abord s'engager à donner un nouvel élan pour l'école de la République. L’école de la République, c'est une école d'où plus aucun jeune ne sorte sur un échec, qui construit le même droit à l'éducation pour tous, quelle que soit sa commune. L’école de la République, c'est celle où chaque jeune reçoit une éducation. Et il en sort, en fonction de ses goûts, de son talent, de ses capacités, avec un diplôme qui lui assure un bonne entrée dans la vie d'adulte, dans la vie active, dans la vie citoyenne. L'école de la République, c'est celle qui découvre et pousse les meilleurs talents par la réussite de tous. L'école de la République, c'est celle qui fait sa place à l'esprit critique et à la culture du débat.

Restons Charlie : Restons ce pays où une presse libre et impertinente peut secouer les consciences et les préjugés. Et soyons clair : il n'y a pas que les kalachnikovs qui menacent et  tentent de massacrer cette liberté d'expression, d'opinion, cette liberté de la presse. Cette liberté est aussi  mise à mal par l'Argent qui a mis son grappin sur la presse. Cette liberté de la presse est aussi malmenée par un État qui rechigne à s'en porter garant en lui apportant les moyens de résister à cette dictature financière qui a démoli en quelques décennies nombre de titres de la presse française.

Restons Charlie : Restons ce pays et ce peuple qui, parce qu'il est un pays et un peuple de culture, est un pays et un peuple bienveillant, qui refuse la violence, les exclusions, le racisme et l'antisémitisme. Restons ce pays de dessinateurs, de bibliothèques, de musées, de cinémas, de scènes et d'arts vivants. Restons ce pays qui a poussé son attention à la culture jusqu'à inventer un statut du travail, celui des intermittents, qui garantisse la création du spectacle vivant. La culture, il faut la défendre aussi contre les politiques d'austérité et contre le Medef.

Restons Charlie : dans les rues on a parlé police, justice, on a parlé école, culture. C'est dire qu'on a parlé services publics. Des services publics qui font, eux aussi, aussi le ciment de notre République. Des services publics aujourd'hui menacés de mort par les politiques d'austérité. Rester Charlie, c'est donner un nouvel élan aux services publics, renforcer leur efficacité, étendre leurs champs d'action.

Restons Charlie. Avec la liberté de parler sans tabou de sexe et d'amour, de ne jamais transiger sur la liberté des femmes de disposer de leur corps. Et nous serons samedi pour fêter les quarante ans de la loi pour l'IVG.

Restons Charlie, restons ce pays et ce peuple fraternels. La fraternité est mise à mal par les frilosités réactionnaires qui ferment les yeux sur les évolutions du monde. Ils parlent « Europe », ils parlent « mondialisation », mais ils ferment leur cœur aux autres. Les capitaux ne connaissent plus de frontières mais des murs se dressent entre les humains, les pays et les continents, et la Méditerranée est un cimetière.  Ces murs, du même coup, je l'ai dit, traversent notre société, nos villes. Rester Charlie, c'est accueillir les étrangers menacés dans leur pays en accordant le droit d'asile. Hier lycéen sans papier, Lassana est aujourd'hui le héros qui a sauvé des otages de l'hyper casher de Vincennes. Alors restons Charlie, exigeons la régularisation des sans papiers, exigeons le droit de vote pour les résidents étrangers.

Rester Charlie, c'est réhabiliter ces quartiers, ces cités, ghettos de toutes les misères. Réhabiliter les logements et les façades oui. Mais surtout réhabiliter les habitants dans leurs droits. Redonner dignité par l'école, par le travail, par le respect, par la bienveillance, et ainsi donner aux habitants, aux jeunes, la confiance en eux et la conscience qu'ils sont, qu'ils font, eux aussi, la communauté française.

Cette communauté française, elle est une, elle est laïque, c'est-à-dire ouverte et tolérante, respectueuse des idées, des religions, des droits, des choix de vie de toutes, de tous, de chacune et de chacun.

Rester Charlie, c'est en finir avec la dictature du CAC 40, de l'idéologie du Medef, des lois Macron et consorts que nous allons combattre parce que le droit social, c'est le droit humain.

Rester Charlie, c'est espérer que Syriza remporte la victoire en Grèce pour ouvrir un nouvel espoir en Europe. La dictature de l'austérité et de la finance en Europe sacrifie des peuples entiers et la jeunesse européenne.

Le 25 janvier, la Grèce, martyrisée par la troïka et la coalition Samaras, pointée du doigt par les dirigeants européens les plus rétrogrades, va très probablement relever la tête en donnant la victoire à Syriza. Mon ami Alexis Tsipras qui devait être avec nous ce soir mais vu l'accélération des événements, il doit – et on le comprend – être auprès des Grecs.

Nous le saluons fraternellement.

Forces démocratiques et de gauche françaises, nous avons trois rôles à jouer dans l'immédiat, pour les soutenir :

- Le premier est de gagner l'opinion publique à la liberté du peuple grec de décider de son avenir, pour gagner la non-ingérence du gouvernement français dans la campagne électorale. 

- Le deuxième est de faire la vérité sur le programme de Syriza et son attitude concernant l'Europe, pour vaincre ceux qui jouent sur les peurs comme ceux qui tentent d'amoindrir l'espoir de la possible formation d'un gouvernement de la gauche européenne dans le berceau de la démocratie.

- Enfin, nous avons la responsabilité de rouvrir le débat européen, d'engager le bras de fer en France pour que nos frères grecs puissent souffler, pour que les pays européens puissent reprendre en main les outils de leur développement, de notre développement commun.

Notre Europe, c'est  celle de Tsipras, pas de Merkel, Cameron, et Renzi !

Un front large s'ouvre pour soutenir le peuple grec. Un meeting s'organise pour les jours qui viennent à Paris. En mai, un grand événement – le Forum européen des alternatives – aura lieu à Paris. Ce sera le rendez vous des européens critiques, des forces en mouvement – politiques et sociales – prêtes à travailler ensemble pour une nouvelle Europe, une Europe des peuples. 

La République, la liberté, l'égalité, la fraternité, ce sont des valeurs auxquelles notre peuple croit, sur lesquelles il s'appuie. Il l'a dit avec force ces derniers jours. De se retrouver, de se découvrir ainsi, ensemble, porteurs de valeurs, d'aspirations communes a créé un grand moment d'émotion. Un de ces moments de grâce où le peuple découvre qu'uni, il est fort, bien plus fort que ces tyrans des temps modernes qui croient tenir le monde en accaparant ses richesses.

Nous restons Charlie en travaillant à rendre ce sursaut populaire pérenne. La République a besoin de ce nouvel élan et, pour cela, d'un projet rassembleur, positif et de progrès. Un projet d'égalité, de République sociale qui reconnaisse la vraie valeur du travail. Un projet pour l'école. Un projet de liberté et de fraternité. Un projet de culture. Un projet de paix, de désarmement qui porte haut la voix de la France. Ce projet, le Parti communiste veut contribuer à l'écrire à partir des aspirations de notre peuple, à partir de son écoute. « Un peuple se lève » disait l'Humanité aujourd'hui, nous entendons être dignes de ce peuple, des valeurs qu'il a - et avec quelle force ! - exprimées hier en se rassemblant. Oui, nous voulons vivre et revivre « des jours heureux ». 

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16 novembre 2014 7 16 /11 /novembre /2014 21:15

pierre laurent

 

Cher(e)s camarades,

Notre pays, tout au long du siècle écoulé, a traversé des épreuves, il a connu des crises, des guerres, des périodes sombres où la société française s'enfonçait dans la perte de sens, l'angoisse, la colère et la peur, et où des forces rétrogrades tentaient de défaire la République et ses valeurs.

Dans ces moments difficiles - bien fou celui qui affirmerait le contraire – la France a toujours pu compter sur les communistes pour conjurer le danger et ouvrir les chemins d'une nouvelle phase d'essor de la nation, qui a souvent libéré une très grande créativité sociale. Toute l'histoire de notre parti en porte témoignage. Au lendemain de la boucherie de 14-18, dans la crise des années 30, dans la Résistance et à la Libération, face aux guerres coloniales, dans la reconstruction de la gauche après la reprise en main gaulliste de 1958, dans lesbouleversements de 68 jusqu'aux victoires nées du programme commun, dans les batailles contre le traité de Maastricht ou le Traité Constitutionnel Eeuropéen, quand Jean-Marie Le Pen a accédé au second tour de l'élection présidentielle, chaque fois les communistes ont été au rendez-vous avec les Français qui avaient décidé de ne pas subir, de refuser la fuite en avant, pour construire les chemins del'espoir vers un autre monde, une nouvelle société.

Je ne vais tourner autour du pot. Nous sommes à nouveau dans un tel moment historique pour notre pays, et pour l'Europe toute entière.

L'année 2014 a été un tournant. Avec un enfoncement dramatique dans le chômage et l'austérité, l'annonce du Pacte de responsabilité sous les applaudissements du Medef, la nomination de deux gouvernements Valls qui ont changé la nature du pouvoir et acté ouvertement la trahison des électeurs de 2012, le choc électoral des deux scrutins municipaux et européens, la décrédibilisation accélérée du Président de la République dont la piteuse émission de jeudi soir n'est qu'un énième épisode, et la prétention affichée hier par Marine Le Pen en réaction à cette émission de s'introniser « chef de l'opposition » lors du congrès du FN les 28-29 novembre à Lyon... la coupe est pleine pour cette année.

La France souffre, c'est une terrible évidence. Face à cette situation qui n'a pas de précédent, dans un monde en pleine mutation, notre responsabilité est à nouveau engagée.

Oui, les communistes sont une des forces qui peuvent relever le défi lancée à la démocratie et à la France. Nous sommes au coeur de ces forces. C'est donc à cette question centrale, comment prendre les initiatives politiques majeures appropriées à cette situation, que nous devons consacrer nos travaux.

Mon introduction sera brève et centrée sur les principaux enjeux de notre agenda politique.

Je souhaite que nos travaux nourrissent l'appel que je lancerai dimanche en notre nom à tous en m'adressant à la France et aux Français en conclusion de cette conférence. C'est donc conscients des périls qui pèsent sur notre pays, de ceux que lui fait courir le pouvoir en place, et déterminés à offrir une alternative de justice, de paix et de solidarité à notre peuple, que j'aborde avec vous cette conférence nationale.

La France est mal engagée, mal gouvernée, trahie par un pouvoir qui n'a ni idée nouvelle, ni ambition véritable si ce n'est de servir les intérêts des marchés, du CAC 40 et de la finance qui nous gouvernent en vérité, comme si répondre à leurs exigences toujours plus folles de rentabilité, ce qu'ils appellent la compétitivité, était un chemin pour nous sortir de la crise.

C'est l'inverse, tout le démontre : la politique suivie détruit les atouts du pays, alimente des risques nouveaux de tornade financière et économique, s'attaque violemment au modèle social, abîme la démocratie, se moque des défis environnementaux sur lesquels les experts du GIEC viennent de tirer un nouveau signal d'alarme.

La France n'a aucun avenir dans cette voie. Pire, elle a tout à perdre. Pour nous, il est hors de question de laisser le pays sombrer dans l'échec, accepter ou se résigner au scénario catastrophe programmé.

Ce qui signifie tout à la fois que nous voulons battre les politiques d'austérité et permettre à la France d'en sortir au plus vite, et que nous refusons la perspective de la descente aux enfers qui ouvrirait par réaction, une fois touché le fond des abîmes, la révolte finale.

Nous croyons à un processus de luttes permanentes. Et nous en tirons les conclusions : pour déjouer ce scénario, tous nos efforts doivent être consacrés, dans une dynamique de luttes politiques, à la construction d'une alternative de gauche.

Permettez moi d'insister : je dis bien construire une alternative de gauche, et non pas l'invoquer.

Autrement dit, se donner les moyens de luttes politiques suffisamment amples et rassembleuses aptes à construire des solutions de gauche pour sortir la France de l'austérité, à formuler les axes d'un nouveau projet politique de développement dans une nouvelle République, et indissociablement à rassembler assez de forces pour porter ces solutions, les faire gagner et les mettre en oeuvre.

Toute autre voie, je le pense sincèrement, tout raccourci avec cet effort politique ne sera dans la situation que nous connaissons qu'illusion. C'est à ce niveau que nos ambitions doivent se placer, à ce niveau très élevé mais accessible comme je m'emploierai à l'expliquer dans quelques instants.

Depuis un an, tous les choix politiques de François Hollande et de Manuel Valls ont tourné le dos à la gauche, visé sa recomposition voire sa décomposition, et assumé l'installation d'une scène politique réduite à trois acteurs : eux et leur ligne social-libérale, la droite UMP et le FN.

Ce jeu dangereux tourne au cauchemar avec leur effondrement politique. Les apprentis sorciers ne maîtrisent plus les monstres créés par leurs élucubrations idéologiques et politiciennes.

Ainsi leur disqualification croissante crée un sentiment de vide pour des millions de nos concitoyens.

La légitimité du couple Hollande-Valls est gravement atteinte. Même après la mort de Rémi Fraisse, événement gravissime et révoltant s'il en est, touchant aux fondements de ce que sont les valeurs de gauche, le gouvernement se montre incapable de s'expliquer, de dire la vérité, d'identifier les responsabilités, suscitant notamment dans la jeunesse un sentiment de révolte légitime.

Et je veux redire ici avec force, et notre indignation devant cette mort révoltante, et notre solidarité totale avec l'exigence de vérité de la famille. Nous demandons que les responsabilités soient établies et sanctionnées. Non, en 2014, en France, on ne doit pas mourir pour ses idées.

Non seulement François Hollande et Manuel Valls ne fédéreront plus les consciences de gauche de ce pays, pour peu que le second ne l'ai jamais fait et ait jamais eu l'intention de le faire, mais leurs choix politiques, les méthodes et les mots employés pour les imposer heurtent au plus profond ces consciences et sont vécus comme un véritable traumatisme par toutes celles et ceux qui ont permis la victoire sur Sarkozy et l'UMP en 2012.

Sous l'effet du renoncement assumé du pouvoir devant toute perspective de transformation sociale, à rebours de toutes les attentes populaires, la rupture se consume dangereusement entre le système institutionnel, ses représentants et la population dans sa grande masse : la privatisation progressive de l'espace public y compris maintenant dans sa dimension territoriale avec la réforme des collectivités, les attaques répétées et structurelles contre l'Etat social (retraite, code du travail, modes de représentations...) mettent à mal les valeurs et repères qui scellaient notre pacte social et républicain.

Du séisme possible, nous en avons politiquement mesuré les prémices ravageurs lors des scrutins municipaux et européens: une fracture démocratique béante, une part croissante de la population qui s'auto-exclut du débat institutionnel, refusant son cadre imposé; une extrême droite qui se nourrit de cette situation pour se positionner au coeur du débat politique et idéologique.

Je le répète : cette situation extrêmement dangereuse nous appelle au déploiement d'un immense effort de rassemblement politique pour une alternative de gauche capable de remettre en conquête les nombreuses forces disponibles laissées en friche par le pouvoir actuel.

C'est donc à une étape nouvelle, quantitativement et qualitativement nouvelle, de la démarche que nous avions engagé en créant le Front de gauche que nous sommes appelés. Une étape dans laquelle il nous incombe de prendre pour notre part en charge l'avenir de la gauche toute entière et pas seulement de la partie de la gauche que nous constituons.

Si la première et principale raison de l'affaissement du soutien aux forces de gauche et de l'écologie politique, de la difficulté du mouvement social et syndical à être à la hauteur des remises en cause sociales et des attaques de la droite et du MEDEF est à chercher dans la politique Hollande Valls, il n'en reste pas moins qu'il en va de notre responsabilité d'engager tous nos efforts politiques vers la construction d'une alternative et du rassemblement populaire et politique sans lesquels elle n'existe pas.

Oui un mouvement populaire et citoyen de tout notre peuple, car c'est de l'avenir de la France qu'il s'agit.

Dans un livre passionnant qu'il vient de publier, « les derniers jours de la Ve République », l'écrivain Christian Salmon estime que « l'après-Hollande a déjà commencé ». L'émission de TF1 vient en effet de le confirmer. Quant à Manuel Valls, il n'est pas le Premier ministre de la gauche et ne le sera jamais, mais celui d'une minorité des socialistes qui veulent abandonner le mot socialiste. Il ne s'en cache pas. Il veut tuer la gauche, et l'espoir de la transformation sociale avec elle, relançant le flirt avec Bayrou, qui vient lui de battre la gauche à Pau avec l'appui de l'UMP.

Jamais d'ailleurs on aura vu d'un gouvernement socialiste autant de mépris pour les sans emplois, les sans papiers, les « sans dents ». Les pauvres montrés du doigt, les immigrés devenus des boucs émissaires, la guerre des religions entretenue et attisée, les syndicalistes, les militants politiques, associatifs criminalisés, la finance montrée en exemple à la City… quel militant socialiste peut se reconnaître dans ce piétinement systématique des valeurs?

Nous ne laisserons pas faire. La gauche, ce n'est pas à Manuel Valls d'en fermer le cercueil, ce n'est pas sa famille, lui qui ne l'a en vérité jamais aimé. En vérité, si nous voulons éviter le retour combiné de la droite et de l'extrême droite du Front national, lui et son gouvernement devront laisser la place. C'est sans attendre que nous voulons travailler à une nouvelle majorité de gauche, un nouveau contrat de transformation social, écologique et démocratique, qui devra être mis en oeuvre par un nouveau gouvernement et un nouveau Premier ministre.

Plus tôt en seront créées les conditions, mieux vaudra pour le pays. La France est dans l'urgence.

Comment avancer dans cette direction , et est-ce tout simplement possible, accessible ? Je le pense et voudrait maintenant exposer ce que devrait être à mes yeux nos axes de réflexion durant ce week-end.

Je veux faire une première remarque. Chaque jour, et alors même que se manifestent de nouveaux signes inquiétants de la crise politique, des femmes, des hommes agissent, se révoltent, se rassemblent un peu partout dans le pays pour dire un autre avenir dans notre pays. Cette vitalité solidaire et démocratique reste considérable et , même quand tout semble se fissurer de partout, nous sommes, vous êtes, au coeur de ces forces qui relèveront le pays,

qui sauront puiser dans leur créativité et leur audace, les bases du pays nouveau qui sortira de la crise. Ce n'est pas une incantation, c'est un fait.

Les communistes sont dans les luttes à la SNCM, avec les chercheurs en marche, à Fralib, à la Belle Aude ou à Nice Matin où les salariés portent leurs projets de coopérative, avec les coiffeuses du boulevard Saint-Denis, à Renault, à PSA, à Sanofi, aux Grands Moulins Maurel, à l'Université du Puy de Dôme, à la SNCF, à Kem One, avec les manifestants de Sivens, avec ces femmes qui luttent pour l'abolition de la prostitution, à Michelin, avec les hospitaliers en lutte sur tout le territoire, avec les fonctionnaires contre la dégradation de leurs conditions de travail et du service public, à Total, avec les syndicalistes paysans et les populations pour refuser l'agriculture productiviste symbolisée par la ferme-usine des 1000 vaches, avec les lycéens sans papiers, avec les militants du peuple Kurde, avec les militants pour la paix et la reconnaissance de l'Etat Palestinien, avec celles et ceux qui manifestent contre TAFTA, à EDF, avec celles et ceux qui empêchent des expulsions locatives, avec celles et ceux qui luttent contre les coupures d'eaux et de gaz, avec celles et ceux qui luttent contre les idées du FN.

Je pourrai continuer cette liste à la Prévert. Nous serions là, encore, avec nos militants et nos élus, animés du même esprit rassembleur, constructif, avec le seul souci d'être utile à notre peuple.

Quand la France est dans la tourmente, les communistes sont au rendez-vous. Je veux, à travers vous, tous les saluer car ce n'est pas facile, parce que cela demande du courage et que nous ne sommes pas, chacune, chacun, épargnés par la crise et la dureté des conditions de vie qu'elle impose à tout notre peuple.

Mais c'est notre ADN, et notre fierté, d'être des « invincibles chevaliers, des assoiffés » pour reprendre les vers du poète turc Nazim Hikmet. Des « invincibles » qui luttent pour notre planète, son air, son eau, son sol, pour l'égalité des femmes et des hommes et pour tous les droits humains. Des « assoiffés » que ne font jamais reculer les pouvoirs de l'argent qui oppriment les peuples, qui vivent, aiment, sans savoir quand ils vont gagner, mais qui savent que cela dépend d'eux et de leurs frères et soeurs humains.

 

C'est en pensant à toutes ces femmes et tous ces hommes, à tous ces liens tissés dans le quotidien qu'il me paraît possible de nous fixer trois objectifs.

Le premier objectif pourrait être de déployer dans tout le pays, en partant de ces mille et une luttes, un puissant, large et permanent mouvement d'action pour stopper les politiques d'austérité, en sortir la France et l'Europe au plus vite, et pour imposer la relance progressive des grandes politiques sociales, industrielles, écologiques, démocratiques sans lesquelles aucune sortie de crise ne sera possible.

C'est vrai que le matraquage est incessant pour enfermer la réflexion populaire dans les dogmes libéraux sur la dette, en masquant ses causes réelles liées au cancer de la finance, sur le coût du travail, sur la protection sociale, la dépense publique et l'impôt, voués aux gémonies alors que l'une et l'autre, utilement et justement déployés, sont le socle d'un progrès social partagé.

Mais c'est vrai aussi que chaque jour qui passe atteste de l'échec profond de ces politiques libérales et du rejet qu'elle provoque chez les Français, car les gouvernements successifs, Hollande après Sarkozy, ne parviennent pas à obtenir leur adhésion. Il était frappant de voir sur TF1 comment, à l'exception de la chef d'entreprise, les trois Français choisis par TF1 continuent de réclamer au chef de l'Etat la satisfaction de besoins sociaux majeurs.

La possibilité demeure donc entière de transformer progressivement le mécontentement populaire en un puissant mouvement de demande de sortie des politiques d'austérité.

Cela exige, c'est vrai, une bataille politique et idéologique de tous les instants, mais ne nous manquons pas d'arguments.

Notre diagnostic sur la crise s'avère juste à l'inverse de toutes les prévisions à chaque fois assénées comme des vérités implacables. Et aujourd'hui, non seulement nous n'allons pas vers une sortie de crise, mais tout prépare une nouvelle séquence d'aggravation brutale de la crise du système.

L'austérité menée partout en Europe fait planer la menace d'une troisième récession depuis 2009. Le risque ne sera pas évité sans une relance massive de la demande sociale, salaires, formation, emplois et services publics, contrairement à tous les choix actuels. Et par ailleurs l'austérité allant de pair avec un soutien continu aux rendements financiers, les immenses gâchis matériels et financiers qui perdurent font craindre un nouveau krach. Les banques sont protégées, nous dit-on, mais c'est en étouffant le crédit et en protégeant leurs marges, c'est donc toujours la même fuite en avant.

La bataille pour stopper au plus vite, je dis bien stopper, les politiques d'austérité partout et chaque fois que c'est possible, doit donc s'amplifier sur tous les fronts. Il existe des majorités, une majorité de Français à rassembler pour cela. Nous devons convaincre et donner confiance, en montrant combien la France aurait gagner à cette rupture.

Sur tous les fronts, dis-je, et cela commence au quotidien dans toutes les luttes. Quand millions de personnes ne savent pas si elles vont pouvoir manger à leur faim chaque jour.

Quand 12 millions de personnes se considèrent comme mal logés. Quand 80 % de la population a peur de tomber dans la pauvreté, c'est à dire avec moins de 5 euros par jour pour se nourrir, se vêtir, se loger, se chauffer, se soigner, prendre soin des enfants, se déplacer…

Oui il y a urgence à l'action. Lutter contre l'austérité, c'est mener des actions pour créer des chaines humaines contre les expulsions, ou les coupures d'énergie, d'eau. C'est mener des actions contre les marchands de sommeil, ou les huissiers qui vivent de la misère. C'est mener des actions de solidarité avec les plus fragiles. C'est ne pas rester silencieux face aux violences que subissent de plus en plus de femmes. C'est notre capacité à nous révolter, à ne pas laisser faire l'insupportable, à construire des réseaux de solidarité dans la proximité quiouvriront le champ du possible en politique pour des millions de nos concitoyens.

Sur tous les fronts, c'est combattre la thèse du ras-le-bol fiscal qui vise en vérité à justifier les exonérations massives de cotisations sociales et les crédits d'impôts sans contrepartie pour les entreprises, les niches fiscales pour les plus fortunés, mais qui ne dit rien des véritables scandales : la TVA qui rapporte trois plus que l'impôt sur le revenu parce que ce dernier est un gruyère total quand on arrive dans les hautes tranches de revenu, et près de six fois plus que l'impôt sur les sociétés ; les grandes sociétés et les multinationales qui ne paient rien comme vient de le démontrer le scandale du Luxembourg de Monsieur Juncker ; les coupes budgétaires pour les collectivités locales qui vont obliger nombre d'entre elles à augmenter les impôts locaux si elles ne veulent pas sacrifier leurs services publics.

Sur tous les fronts, c'est en ouvrant au grand jour les comptes des banques et exiger le changement des politiques du crédit, rationnées pour la demande sociale et les PME, généreuses pour la finance, comme vont le faire les camarades de Paris mercredi soir devant la banque BNP-Paribas, comme nous devrions le faire partout en exigeant un moratoire du paiement des intérêts bancaires pour les collectivités locales mises en difficulté par les suppressions de dotations budgétaires.

Sur tous les fronts, c'est en menant partout une bataille de vérité sur les gâchis du CICE et du crédit d'impôt recherche. J'ai en tête cette entreprise verrière près de Dieppe, qui fabrique les flacons pour les parfums des grands groupes de luxe, et qui voit une partie non négligeable des millions touchés remonter de fait vers les profits de ces groupes. Chacun a des exemples de l'indécence de ces cadeaux.

Oui, il faut partout demander des comptes aux entreprises, aux banques et à l'Etat.

Je ne vais pas plus loin. Je pourrais parler de toutes les luttes pour les droits des femmes, pour les services et la protection sociale, pour le logement et le scandale des aides fiscales à la promotion spéculative qui continue de plus belle tandis que la construction sociale reste en panne. Vous m'avez compris.

C'est à cette première question qu'il nous faut travailler : quelles campagnes durables ? quelles initiatives construire pour que grandisse dans le pays un mouvement irrésistible de mise en cause des politiques d'austérité, jusqu'à les stopper, pour d'autres solutions ?

La journée d'action du 15 novembre décidée par le collectif 3A créé à l'issue de la manifestation que nous avions initié le 12 avril est une étape. La manifestation des chômeurs le 6 décembre en est une autre. Mais il faut construire dans la durée, dans tout le pays, dans toutes les dimensions.

La crise institutionnelle et démocratique est, je l'ai dit, une dimension constitutive de la crise globale. La République est attaquée dans tous ses fondements, les institutions, la politique comme espace de délibération publique et citoyenne, les valeurs. Du même coup, la solution à la crise, c'est aussi et inséparablement une nouvelle République, une sixième République.

La réforme territoriale est un enjeu central comme le sont la démocratie et les droits nouveaux dans l'entreprise. Les élections départementales et régionales de 2015 nous donnent l'occasion d'une bataille nationale et populaire sur ces enjeux démocratiques fondamentaux.

Nous avons en vue d'autres rendez-vous structurants. La préparation de la conférence sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre 2015 prend d'autant plus d'importance après le nouveau rapport alarmiste du GIEC. La question écologique est au coeur de notre combat pour un nouveau modèle de développement.

La convention nationale pour une nouvelle industrialisation que nous réunirons les 22 et 23 novembre sera également essentielle. Je cite également les nouvelles rencontres Niemeyer sur la ville que nous tiendrons en janvier 2015 sur le thème de la mobilité.

La bataille que nous menons pour une sortie de crise ne saurait se concevoir hors d'une bataille solidaire menée dans toutes l'Europe. En Europe, tous les voyants sont au rouge et font courir, singulièrement au sud, un grave risque de déflation dans la zone euro. Mais des voyants de lutte s'allument aussi au vert où après la Grèce et l'Espagne, c'est au tour de l'Italie et de la Belgique de connaître à leur tour des réveils de mobilisation très importants.

Il n'y aura pas de sortie de l'austérité en France sans bataille pour l'indépendance économique. Mais il n'y a pas non plus de salut dans le repli et la concurrence nationaliste : notre bataille doit être à la fois française et européenne. La suspension de l'application du traité budgétaire au profit d'un plan de relance sociale massive peut devenir une exigence européenne.

En mai prochain, cela fera 10 ans que la France a dit Non au Traité constitutionnel européen.

C'est l'anniversaire d'une époustouflante campagne citoyenne, d'un débat de fond qui a structuré la ligne rouge entre les libéraux et la majorité du peuple français, une lutte que nous avons gagnée et qui trouve aujourd'hui son prolongement dans la bataille contre l'austérité. Le PGE vient de confirmer sa décision de tenir à Paris les 30 et 31 mai prochain sur proposition du PCF un grand Forum européen des alternatives. En 2005, nous avons dit non. L'esprit du non est toujours là. Mais nous allons plus loin : en 2015, une alternative de gauche européenne se construit.

Ce Forum européen des alternatives réunira des forces politiques de tous les pays européens, des forces sociales, syndicales, des intellectuels, des citoyens prêts à refonder l'Europe. Notez bien cette initiative à vos agendas.

L'année 2015 pourrait bien être une année d'accélération de la bataille européenne. La Grèce pourrait connaître des élections législatives. Que ferait la France face à une très probable victoire de Syriza ? S'engagerait alors un énorme bras de fer intéressant toutes les forces sociales et démocratiques européennes. Nous devons nous y préparer pas seulement par solidarité avec le peuple grec mais parce qu'une victoire d'Alexis Tsipras pourrait ouvrir une brèche, un espoir pour l'ensemble de l'Europe, et devenir un élément majeur de crédibilisation de notre projet en France. Avant cela, le 24 janvier se tiendra à Barcelone un forum du sud de l'Europe pour une sortie de crise par le social, à l'initiative des camarades espagnols et grecs.

Vous le voyez, c'est une bataille d'ensemble, multiforme qu'il nous faut faire grandir pour demander l'arrêt immédiat des politiques d'austérité et le lancement d'un programme de relance sociale, de développement des services publics, d'investissements industriels et écologiques, de reconquête de nos politiques bancaires, monétaires et financières.

Toute notre bataille contre l'austérité ne vise pas seulement à changer de cap. Il s'agit de changer de logiciel pour le développement de la société, pour l'avenir de la planète et du monde. La sortie de la crise très profonde de tout le système capitaliste financiarisé doit être pour nous celle de l'invention d'une nouvelle société.

Nous avons entrepris après notre dernier congrès de remettre en chantier tout notre projet. Un travail important a déjà été accompli. Nous le poursuivons, nos conventions nationales y contribuent et nous aboutirons au premier semestre 2016 avant notre prochain congrès à une convention nationale rassemblant l'ensemble. Je lancerai demain un appel au travail commun de toutes les forces sociales, politiques, intellectuelles disponibles pour le refondation d'un tel projet dont j'avais dit au dernier congrès qu'il était en quelque sorte notre communisme de nouvelle génération.

Le second objectif sur lequel nous pourrions nous accorder est de faire avancer dans toutes ces batailles les rassemblements et les constructions politiques capables de porter jusqu'au pouvoir ces alternatives.

Notre ambition politique passe par la nécessité de construire, dans la durée, un mouvement social et politique d'ampleur capable de mettre en échec le choix de l'austérité et de promouvoir un nouveau chemin de redressement national. Ce mouvement, à l'échelle nécessaire, fait encore défaut.

Bien sûr, nous avons construit le Front de gauche, mais avec des résultats encore trop insuffisants. Bien sûr des mobilisations se multiplient, émergent de nouveaux terrains de luttes posant publiquement des questions structurantes telles celle de l'appropriation publique sociale et publique, des équilibres environnementaux et de l'éco système , de la République, de l'égalité des droits... Reste que le poids du fatalisme pèse aussi fortement sur le champ des

luttes sociales, sur les mobilisations et l'unité syndicale; persiste la difficulté à faire converger les luttes, leur donner un caractère de masse, rendre incontournables des exigences transformatrices.

C'est à quoi je vous invite à travailler en démultipliant nos initiatives politiques pour que se rencontrent, échangent et scellent des bases communes l'ensemble des forces politiques et sociales, hommes et femmes partisans de la rupture avec l'austérité et disponibles pour une alternative politique de justice. Notre Parti s'est engagé dans ce sens dès le débat de l'été, je me suis engagé personnellement pour que se créent de telles passerelles: la fête de l'Humanité, les rencontres qui y ont eu lieu et les premiers signes donnés ont constitué un premier signal fort pour une remobilisation de la gauche, ainsi que la réunion nationale du 7 septembre dernier pour une relance du FDG.

Rien ne peut pourtant en rester là. L'accélération de la situation politique nous appelle à franchir une étape politique pour sortir de la crise de perspective. Sauf à y parvenir rapidement c'est l'ensemble du mouvement progressiste qui est menacé d'atomisation et de difficulté majeure.

C'est d'ailleurs sur cette faiblesse espérée que misent Hollande et Valls pour présenter comme inéluctable leur choix de soumission à la finance. Ils se heurtent toutefois à de fortes résistances dans leur camp et l'issue de cet affrontement au sein du PS impactera directement l'ensemble de la gauche. Des débats d'une autre nature mais tout aussi vifs existent au sein des écologistes et d'une certaine manière au sein de toutes les familles de la gauche sociale et politique. Nous sommes d'ailleurs de toutes ces forces aujourd'hui la plus unie, et donc un des plus solides points d'appui.

C'est pourquoi à mes yeux le travail du Front de gauche, la nécessité d'en élargir l'ambition de rassemblement relève de la même exigence que celle de poursuivre dans la durée l'effort de dialogue et de convergence des énergies existantes dans la gauche pour l'alternative. C'est une seule et même question si nous voulons réussir à construire une alternative qui pèse réellement le poids.

C'est donc une bataille et des initiatives qui doivent se déployer sur tout le territoire sans attendre la fumée blanche d'un repas à la fête de l'Humanité, d'une assemblée générale du Front de gauche ou d'un vote des frondeurs au Parlement. La question n'est pas non plus ou les frondeurs , ou le Front de gauche. La question est : l'alternative gagnante.

Le défi essentiel est de favoriser l appropriation populaire de l' espace politique pour donner une majorité au rassemblement pour l'alternative, favoriser cette bascule d'hommes et de femmes de gauche, d'électeurs et militants socialistes, écologistes, syndicalistes, associatifs qui le permettront.

C'est à partir de cette ambition que nous devons nous réapproprier l'activité du Front de gauche. C'est pour cela que j'appelle l'ensemble des organisations du Parti à s'investir dans la préparation et la co-organisation d'assises citoyennes sur tout le territoire que venons de décider dans le Front de gauche pour stopper l'austérité et pour une alternative de transformation sociale.

Mon propos ne vise pas ici à minorer la crise traversée ces derniers mois par le Front de gauche, le débat stratégique qui continue à le traverser. Ce débat se poursuit. Il porte sur notre rapport au mouvement populaire et à la gauche dans le moment politique.

C'est donc en poursuivant ce débat mais conscient de la place et du rôle qu' a construit le Front de gauche et des exigences de construction de la période que nous voulons avancer. C'est de la même manière conscient de ces débats que nous devons continuer à prendre des initiatives de contacts et de convergences multiformes dans toute la gauche. Nous pouvons et savons le faire en étant nous mêmes, décomplexés, unitaires, autonomes.

Avec en toutes circonstances un objectif : être une force à l'offensive politique sur le terrain de la résistance et du rassemblement.

Les 1000 rencontres pour l'alternative, que nous avons nous même commencé à organiser sont à la disposition de ce processus général de construction d'une gauche de transformation et de progrès. C'est ainsi que tout naturellement nous posons la question à nos partenaires du Front de gauche de relayer cette initiative. Je sais que des camarades qui en ont déjà tenues souhaitent faire part de leurs expériences et des premières leçons qu'ils en tirent.

Pour amplifier cette démarche, nous avons également décidé que je réaliserai un tour de France des régions qui débutera en janvier et se déroulera sous la forme de visite de trois jours pleins dans chacune des nouvelles régions administratives. Je ferai ce tour des régions pour rencontrer simplement la France qui innove, qui galère, qui étudie, qui travaille ou qui cherche un emploi, la France qui invente, qui créé, qui bouge, qui rêve, qui se cultive. Cette France, avec sa population métissée, ses origines, et ses histoires différentes, j'irai à sa rencontre avec vous, les militants de notre parti. Ensemble, nous écouterons le peuple de France, nous travaillerons avec lui sur le terrain nos propositions, nous débattrons de l'alternative nécessaire au pays.

La tenue de ces initiatives sera aussi notre contribution à la construction du processus d'Assises initiées par le Front de gauche.

(...)

Ces assises pourront donc se développer dans des rencontres locales alternant avec de grandes initiatives décentralisées qui nationaliseront la démarche en même temps qu'elles ponctueront sa progressivité. De fait, ce processus d'assises n'a pas vocation à rester la propriété ou dans l'étiage du Front de Gauche mais à devenir un processus initié, animé et maîtrisé par l'ensemble des forces et personnalités politiques, sociales et culturelles qui le souhaiteront car se retrouvant dans la démarche et ses objectifs de transformation sociale.

Comme ce processus interviendra dans une année électorale, je crois utile de préciser que la participation à ces assises n’est pas conditionnée par un accord sur les questions de stratégie électorale mais qu'il sera utile bien évidemment à optimiser les convergences possibles sur le champ politique.

(...)

Je voudrais terminer mon propos introductif en évoquant un troisième objectif : les élections départementales qui se tiendront en mars 2015, avant les régionales en décembre.

Compte tenu des évolutions politiques dont je viens de parler et des ambitions que sont les nôtres, elles changent de caractère. Elles n'auront d'ailleurs pas l'objectif que leur avaient assigné le gouvernement en imaginant dès 2012 un mode de scrutin et des redécoupages qu' il envisageait alors à son avantage. D'autant qu'entre temps, la disparition des départements a été programmée par ce même gouvernement.

Mais changeant de caractère, elles n'en auront pas moins d'importance, au contraire. Pour la première fois, il s'agira donc d'une élection nationale, avec un nouveau découpage des cantons, et avec pour chaque canton 2 titulaires et 2 suppléants à parité. C'est le prochain rendez-vous grandeur nature avec les Français. Pour nous, dans ces conditions, je crois que l'objectif doit être clair : protéger les politiques publiques, les services publics, les espaces démocratiques contre les politiques d'austérité et faire de cette élection un grand moment de mobilisation sur ces enjeux et sur la réforme territoriale, une grand moment de construction du rassemblement pour des alternatives.

Même si l'objectif est élevé, nous pourrions viser la construction de candidatures dans tous les cantons, en tous cas le maximum., le meilleur score national possible en forte progression partout où c'est possible, l'élection de nombreux conseillers départementaux. Nous pouvons nous retrouver dans de nombreux cantons première force de gauche, être un rempart face à la droite et l'extrême droite dans de nombreux autres. Ce serait une bonne nouvelle face aux dangers d'une droite et de son extrême qui vise à fair basculer tous les pouvoirs locaux dès 2015. Cela donnerait du souffle à des millions de progressistes dans notre pays. Cela donnerait de la crédibilité et de la force à notre construction alternative. Les élections départementales, sont donc une étape importante dans notre stratégie de rassemblement, de lutte contre l'austérité. Je le dis également sans faux semblant, rien n'est gagné, mais c'est possible. Il faut donc s'en donner les moyens à commencer par la construction des candidatures, quatre par canton.

Avec les élections départementales, nous voulons changer le pouvoir, en proposant de nouveaux visages qui symbolisent ce que nous voulons comme rassemblement. Les individus personnifient une politique, il nous faut donc être très attentifs vis à vis de celles et ceux qui vont porter nos couleurs. C'est ce qui permet de montrer qualitativement ce que nous voulons, ce que nous proposons au suffrage. Il nous faut des femmes et des hommes, à parité, qui vont défendre l'idée de la démocratie locale. Il y a besoin d'élu-e-s proches des gens, qui travaillent dans la proximité, qui associent les citoyens dans la décision. Face aux projets gouvernementaux de métropoles, de super régions qui éloignent les gens des centres de décisions, ils doivent pouvoir compter sur des candidats qui leur ressemblent et sur qui ils vont pouvoir compter. Ils ont ainsi besoin d'élus qui vont défendre les services publics, capables de proposer et de créer de nouveaux services publics. Contre ceux qui rêvent de faire un hold-up sur les 72 milliards d'euros que gèrent les départements, nous pensons par exemple que le département est le bon échelon pour proposer de créer un grand service public d'aide à la personne qui ne laisse pas ces services au seul privé. Nos candidatures, celles que nous soutiendrons doivent oxygéner la politique, mêler l'expérience et la jeunesse, être à l'image de la France aujourd'hui ignorée des possédants et des gouvernants...

En menant de front un mouvement d'ampleur de luttes contre l'austérité et pour la relance sociale, jusqu'à mettre en échec les politiques dont ne veulent plus les Français, en travaillant à un large effort de construction politique, et en faisant des élections départementales un moment d'avancée significative de ces démarches, je crois que nous pouvons transformer l' année 2015 pour en faire non une année de nouvelles amertumes, mais une année utile à l'alternative dans l'intérêt de notre peuple.

(...)

Les chemins sont complexes, difficiles, mais « aux invincibles chevaliers, aux assoiffés» de bonheur que nous sommes , rien n'est impossible. Le dicton dit lui qu' « à l'impossible nul n'est tenu », mais cette fois ci mes camarades, nous y voilà tenus.

 

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21 octobre 2014 2 21 /10 /octobre /2014 07:31

La question de l'universalité de la Sécurité sociale est déterminante. La protection sociale n'a pas vocation à réduire les inégalités sociales mais à compenser la maladie, le coût de l'enfant, le travail...

S'il faut une politique de réduction des inégalités sociale, c'est avec l'égalité salariale femmes/hommes, l'augmentation des minima sociaux et le plein emploi.

Les parlementaires socialistes et le gouvernement font payer à la sécurité sociale leur absence d'ambition et de courage politique à affronter le patronat dans une politique de réduction des inégalités sociales. Ils préfèrent que les assuré-e-s sociaux se répartissent la protection sociale en régression.

Moduler les droits, c'est créer de fait des catégories qui seront utilisées à termes comme levier pour diviser les travailleurs, les salarié-e-s et détruire le système de protection sociale. Ce qu'il faut moduler, c'est un impôt vraiment progressif et une vraie mise à contribution du capital et des entreprises notamment les revenus financiers.

C'est une question politique centrale. Le PS vient à nouveau de lâcher un repère historique de la Sécurité sociale. Les mobilisations sont indispensables pour reconquérir une protection sociale solidaire. Les communistes y sont déterminé

 

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12 octobre 2014 7 12 /10 /octobre /2014 08:37

Après l'abandon de l'écotaxe, agir pour la renationalisation des autoroutes

 

Pour Ségolène Royal, la solution " prioritaire" à l'abandon de l'écotaxe serait de "ponctionner les bénéfices des sociétés d'autoroutes" sans autre précision sur le dispositif envisagé. Michel Sapin s'y oppose. 

 

En 2005, nos autoroutes, dont la plupart étaient largement amorties, ont été bradées aux multinationales du BTP. A l'époque, la sous-évaluation de la valeur de ces sociétés concessionnaires avait interpellé beaucoup de spécialistes. Dans un tout récent rapport, l'autorité de la concurrence a estimé la rentabilité après impôts des concessionnaires ( Eiffage, Vinci, Sanef) "exceptionnellement élevée". Sur 100 euros de péage payés par l'usager, 20 à 24 euros sont du profit net pour les sociétés d'autoroute. Une sacrée machine à sous. En 2032, date de fin de la concession des autoroutes, on estime que ces sociétés auront engrangé le chiffre pharaonique de 40 milliards d'euros de bénéfices !

 

Le 19 juin dernier, le Sénat avait l'occasion d'adopter une proposition de loi, déposée par le groupe communiste et républicain, permettant d'engager la renationalisation des concessions d'autoroutes. Cela ne fut pas le cas puisque les socialistes, le centre et la droite ont voté "contre", formant une majorité rétrograde pour repousser cette proposition de nationalisation des autoroutes et d’affectation des dividendes à l’agence de financement des infrastructures de transports. On aurait pu redonner des moyens importants à la puissance publique, bien supérieurs à la simple "ponction" aujourd'hui proposée, pour une politique des transports respectueuse des hommes, des territoires et de l’environnement.

 

Faut-il renationaliser les 9000 kms d'autoroutes à péages ? Cette question va de nouveau être posée dans les prochaines semaines. Une mission d'information parlementaire, "en vue d'étudier les modalités de rachat par l'État des concessions autoroutières et de définir les conditions dans lesquelles il pourrait ensuite mettre en oeuvre l'exploitation des autoroutes", rendra ses conclusions d'ici la fin de l'année. Est-il possible de mettre fin à la privatisation de la rente autoroutière, de favoriser la modération des tarifs de péage et de dégager des moyens financiers pour l'Agence de financement des infrastructures de transport en France ? Oui, en mobilisant 15 à 20 milliards.

 

C'est beaucoup ? Certes, mais n'oublions pas que chaque année le patronat touche 220 milliards d'aides publiques, dont le fameux CICE, alors que dans le même temps, l'INSEE vient d'enregistrer une baisse de l'investissement et que l'Unédic prévoit plus de 150 000 chômeurs de plus d'ici la fin 2015. A quand un contrôle public sur l'utilisation de ce pactole ? Pourquoi ne pas en demander le remboursement quand ces sommes ne sont pas utilisées pour l'emploi, les salaires, la formation, les investissement utiles, la transition écologique et énergétique ? Tout cela au fond relève d'un choix de société : l'humain ou le fric, la transition écologique ou le chaos.

 

Position du PCF

 

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3 septembre 2014 3 03 /09 /septembre /2014 13:20
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