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14 janvier 2016 4 14 /01 /janvier /2016 12:08

Le communiqué du PCF sur Goodyear est sur http://www.pcf.fr/81057

La peine infligée hier aux huit salariés de Goodyear accusés de défendre leur entreprise et l'emploi est d une extrême gravité et appelle à une riposte d ampleur : comme tout récemment à Air France, elle est une atteinte insupportable aux droits de salariés, de syndicalistes de défendre leurs emplois, en défendant par là même l'intérêt de populations et de territoires saignés par les choix de grands Groupes dont la seule boussole est la rémunération des actionnaires au détriment de l'intérêt général.

Elle est aussi plus largement, au même titre que le projet de déchéance de la nationalité, une atteinte à la République et à ses valeurs : peut-on faire vivre les valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité en criminalisant l'action syndicale, en interdisant aux salariés d'intervenir sur les choix de leur entreprise ? Contester les choix stratégiques patronaux, avancer d'autres propositions doit-il devenir un délit puni de prison ferme ? Nous ne l'acceptons pas, nous ne le supportons pas ; nous n'acceptons pas que la dérive sécuritaire dans laquelle le gouvernement cherche à nous enfermer s'accompagne de violations des droits syndicaux et citoyens, des Droits de l'Homme.

Le Parti communiste français, ses parlementaires, ses élus, ses militants expriment avec une immense fraternité leur soutien et leur solidarité aux salariés de Goodyear. Ils exigent l'annulation de ce jugement inique et, au-delà, l'amnistie pour tous les militants syndicaux condamnés, conformément à l'exigence portée par le Groupe communiste républicain et citoyen au sénat. Ils portent l'exigence de moratoires immédiats dès l'annonce de licenciements ou suppressions d'emplois pour permettre aux salariés et à leurs représentants, aux populations et élus des territoires concernés de débattre de propositions, à égalité avec les représentants des directions et avec des droits renforcés en ce domaine.

Nous sommes disponibles et mobilisés pour toute action, tout débat en ce sens, pour que se lève dans ce pays l'espoir d'une alternative aux politiques d'austérité et à la mainmise de la finance sur les choix économiques et industriels du pays. Disponibles et mobilisés pour une extension des droits et des libertés au lieu de politiques de répression et d'étouffement des contestations. Pour une République dont il est désormais urgent de redonner sens, celui de la démocratie et des droits pour tous.

Parti Communiste Français

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14 janvier 2016 4 14 /01 /janvier /2016 09:47
Vœux de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

Le moment est donc venu de dire ensemble bienvenue à 2016 et adieu à 2015. Autant le dire de suite, notre adieu à cette année terrible est sans regret. C'est même avec une furieuse envie de retrouver l'espoir et la paix que nous tournons la page. La paix, c'est le premier message que j'ai voulu vous adresser avec ces visages de Picasso sur ma carte de vœux. Le peintre les avait spécialement dessinés pour un congrès du PCF - nous tiendrons le prochain entre les 2 et 5 juin prochains - et Eluard les avait accompagnés d'un poème dont quelques vers figurent sur cette carte. Quel beau symbole et quelle actualité ! Picasso et Eluard unis dans l'hommage à leur parti, comme ils le furent dans leurs gestes créateurs pour célébrer la paix et la liberté.

Oui, l'année 2015 aura été terrible. Entamée par la tuerie de nos compagnons deCharlie Hebdo auxquels nous pensons tant ces jours-ci, celle de l'Hyper Cacher et achevée par le carnage du 13 novembre, au cœur du Paris populaire et festif que nous aimons tant. Nous ferons tout pour tourner la page, pour qu'aucun peuple ne revive la même horreur, pour qu'enfin l'esprit du 11 janvier qui nous réunissait, il y a tout juste un an - celui d'une République de la liberté, de l'égalité et de la fraternité -, trouve enfin la force de se faire respecter.

Il ne suffira pas pour cela de multiplier les cérémonies sans âme, d'user et d'abuser des symboles en les vidant de leur histoire, d'accumuler les discours où les mots perdent leur sens.

J'étais hier place de la République, pour mes amis de Charlie et pour toutes les victimes de la violence terroriste. Je vous le dis, j'étais triste devant cette place de la République vidée de son peuple par le quadrillage sécuritaire. J'étais en colère devant ces mots trahis. Ceux de Victor Hugo utilisés à contre-emploi, ces paroles du Temps des Cerises, en hommage à ces communards de toutes nationalités qui ne peuvent décidément pas cohabiter avec la déchéance de la nationalité.

Oui, souhaitons nous pour 2016 au moins une chose : que les mots retrouvent leur sens et que cessent les impostures. Non, le Front national n'est pas le parti des ouvriers mais son poison, Nicolas Sarkozy n'est pas plus Républicain que Donald Trump, le programme de François Hollande n'est pas celui d'un candidat de gauche. Les expéditions punitives à Ajaccio ne sont pas des processus de défense de la laïcité, mais le contraire, et la Corée du Nord est au communisme ce que le gros rouge qui tache est au Bourgogne qui m'est cher.

Année terrible, oui, 2015 le fut décidément bien encore.

Terribles les images du flot des réfugiés, du corps abandonné du petit Aylan, enfant kurde de Syrie, sur une plage de Turquie, terrible la réalité de la jungle de Calais. Souhaitons qu'en 2016, la France s’honore de redevenir une terre d’accueil hospitalière à celles et ceux qui fuient la barbarie de Daech, les guerres et les persécutions.

Terribles ces vies broyées au quotidien en France par le chômage de millions de travailleurs et de travailleuses, de jeunes, d'anciens, rejetés, broyés. Souhaitons que 2016, soit l'année du recul du chômage et qu'elle redonne toute sa valeur au travail.

Terrible cette tablée hypocrite et cynique de gouvernants européens condamnant le peuple grec à l'austérité malgré ses choix démocratiques et le courage de ses gouvernants. Souhaitons qu'en 2016, Grecs, Portugais, Espagnols soient plus forts ensemble pour se faire respecter. Le combat continue à Athènes comme ailleurs et je salue ici la décision historique du Parlement grec qui, le 22 décembre, a voté à l'unanimité, sous la présidence d'honneur de Mahmoud Abbas, la reconnaissance de l’État de Palestine. (Je salue Monsieur Salman El Herfi, ambassadeur de Palestine).

Terribles enfin, en France, ces élections régionales qui voient progresser le scénario catastrophe dans lequel la gauche risque fort de disparaître, si nous ne trouvons pas la force de redresser la barre. Souhaitons que 2016 soit l'avenir de la refondation et de la reconstruction à gauche, de l'alternative contre l'austérité et contre ce système politique verrouillé, bloqué, qui semble se complaire dans cet affaiblissement. Voilà les pages que nous voulons tourner. Soyons-en convaincus. Il ne s'agit pas pour moi de vœux pieux. La réalité, je veux la regarder en face avec les millions de jeunes et moins jeunes qui cherchent des solutions et un autre avenir pour la France. Une chose est sûre, il y a urgence.

Les urgences, je les connais. Vous les connaissez. En 2015, j'ai entrepris un tour des régions de France. J'ai beaucoup appris et écouté, découvert, produit des idées avec ceux que j'ai rencontrés. Des femmes et des hommes fabuleux, qui aiment notre pays, qui ont envie de construire du commun, qui ont envie d'expérimenter, qui ont envie de s'épanouir dans leur travail, dans la société. J'ai vu des fermes où les paysans construisent des circuits courts, s'intègrent dans une économie circulaire. J'ai vu des chercheurs se battre pour faire vivre une recherche utile à l'humanité.

J'ai vu des travailleurs, de véritables lutteurs, fondre en pleurs à l'évocation de la casse de leurs outils de travail et de la négation de leurs compétences. J'ai vu des syndicalistes qui ont construit leurs projets et sauvé leurs boîtes. J'ai vu des femmes et des hommes qui mettent de l'éthique dans ce qu'ils font et refusent d'être traités comme des incapables. J'ai vu des élus de terrains qui inventent, écoutent les populations. Mais j'ai compris également que tout ce monde-là était écœuré par les trahisons, les renoncements, les manœuvres politiciennes. Tous sont en demande d’espoir, et ils ont trop souvent le sentiment de n'avoir ni lieu, ni moment pour se parler, pour échanger leurs expériences. Alors chacun refait le monde dans son coin, et parfois avec de belles réussites. Mais je leur dis à tous : en 2016, nous avons besoin de plus de commun, de plus de confiance, de plus d'espoir, de plus de partage. Ensemble, nous serons plus forts et le pays avec.

Alors, c'est le premier appel que je lance. C'est le moment d'ouvrir ces espaces, de rencontres, de recherches, de constructions, d'innovation, de luttes et d'actions, ces lieux de valeurs aussi. Partout, faites émerger des fabriques citoyennes, des coopératives populaires d'idées et d'actions. C'est ce mouvement populaire qui peut changer la donne.

« Une partie de la gauche s’égare au nom de grandes valeurs », assène Manuel Valls.

Moi, je vous dis, laissons Manuel Valls à ses dérives. Oui, égarons-nous au nom des valeurs, et inventons, inventons, inventons. J'ai en tête une tribune du journal l’Humanité : « Nous allons nous battre, nous autres les égarés, car notre espoir est grand et nos valeurs sont grandesNotre Espoir, cela pourrait être le nom de notre rassemblement, le nom de ce déclic salutaire du peuple de gauche. » Voilà ce qu'a écrit Philippe Torreton, il a raison. C'est ce qu'il faut faire !

Alors, n’abordons pas 2016 le cœur plein de chagrin et de frayeur. Abordons 2016 avec au cœur nos raisons d’espérer, avec du courage et de l’envie ! Et si la flamme paraît trop pâle, si la fenêtre par où elle brille est étroite, il ne sera pas dit que nous aurons failli, en renonçant à en forcer l’ouverture, et à souffler sur les braises pour rallumer les feux du changement.

Cet espoir, il existe. Ne les écoutez pas ! Notre peuple n’a pas renoncé à tout, la société française n’est pas seulement pleine de ressentiments, d’aigreur et de repli réactionnaire. Elle est emplie aussi d’énergie, de vitalité positive et progressiste que nous allons cultiver, nourrir, faire prospérer.

La société que nous voulons, la France en commun à laquelle tant de citoyens mais aussi tant de milliers de gens sur la planète continuent d'aspirer malgré ce qui nous est arrivé, nous la savons possible et plus encore nécessaire.

Cette société, c'est celle qui osera clamer comme devise : « zéro chômeur, tous travailleurs », parce que le chômage ce n'est pas la compétitivité, c'est le poison qui ronge nos solidarités, et parce que le travail, ce n'est pas un coût, c'est la source de nos richesses.

Cette société fixera le cap résolu d'une nouvelle industrialisation productive, de la révolution numérique, et la transition écologique – avec un seul et même objectif : un nouveau mode de développement où social et écologie se conjuguent pour l'humain et la planète, pour une société du bien-vivre et du bien-commun.

Cette société, c'est celle qui redonnera du sens à l'égalité, à la liberté, à la fraternité, en refondant la République pour tous, dans les actes. C'est celle qui rendra à la France l'aura d'une nation ouverte et respectée.

Cette société, c'est celle qui reprendra la tête du combat mondial pour la paix, le désarmement et la sécurité collective par le progrès humain partagé.

Car, si nous ne prenons pas vite ces nouvelles routes, alors la France s’exposera encore à la précarité, l'insécurité, la division, la guerre et l'exclusion.

Et pourtant les voilà repartis en fanfare sur les chemins de l'abîme.

Les patrons viennent ainsi de reprendre leur offensive et d'écrire à François Hollande pour lui demander « un plan d'urgence audacieux pour l'emploi ». Mais quel est ce plan ? Aucune proposition pour l'emploi. Un seul credo, toujours le même : rendre les travailleurs plus flexibles, casser le Code du travail, en finir avec le CDI et poursuivre l'effacement des cotisations sociales. Ils ont trouvé un nouveau mot : « le contrat de travail agile ! », mais l'idée c'est toujours la même vieille recette. Pourquoi se priveraient-ils, Macron leur a encore ouvert la porte : le modèle c'est l'ubérisation et le prétendu « entreprenariat individuel ». En vérité, la solitude du travailleur face aux patrons. Finies les conventions collectives, les grilles de salaire et de qualifications. L'embauche de gré à gré, voilà leur rêve.

Nous le disons, c'est de la foutaise !

Oui, tout n'a pas été essayé contre le chômage ! Ce qui n'a pas été essayé, c'est de reconnaître le travail et les qualifications par de bons salaires, une hausse des salaires, à commencer par le SMIC aujourd'hui indigne. Ce qui n'a pas été essayé, c'est d'en finir avec l'austérité et de lancer de grands plans d'investissements pour moderniser le pays, pour la transition énergétique et environnementale : industrie, bâtiment, services publics des transports et de l'énergie, formation, éducation, recherche, sécurité. Pour les services du bien-vivre aussi, petite enfance, accompagnement des personnes âgées, handicapées... Ce qui n'a pas été essayé, c'est une nouvelle réduction du temps de travail hebdomadaire, mais aussi du temps de travail sur la vie en avançant l'âge ouvrant droit à la retraite. Ce qui n'a pas été essayé, c'est l'interdiction du travail détaché. Ce qui n'a pas été essayé, c'est de réformer la fiscalité, de réduire drastiquement les dividendes et les recettes financières du capital. Ce qui n'a pas été essayé, c’est de donner sa chance, une vraie chance et un vrai élan à l'économie sociale et solidaire. Et surtout, ce qui n'a pas été essayé, c'est de donner aux salariés, à leurs représentants, des droits nouveaux pour que les décisions économiques - qu'est-ce qu'on produit, comment, où, dans quelles conditions -, pour que les réponses à ces questions ne soient pas uniquement dictées pas la cupidité vorace des actionnaires !

Ne sommes-nous pas nous-mêmes trop habitués. En 2016, nous allons relancer toutes nos batailles contre le chômage et en faire une priorité. En 2015, nous avions occupé des banques, nous avions manifesté devant les préfectures pour demander la transparence des comptes du CICE. Les députés et sénateurs communistes ont demandé la constitution de commissions d'enquêtes sur les centaines de milliards mal utilisés ou détournés par le grand patronat.

Le Président de la République, lors de ses vœux, a de nouveau pris des engagements. Mais on sait ce qui se cache derrière : le travail à n'importe quel prix en surexploitant la jeunesse.

Nous, nous prenons l'affaire au sérieux. Nous allons demander de convoquer au plan national, régional, des départements et des grandes villes et agglomérations, des assises pour la formation qualifiante des jeunes, des chômeurs, et de celles et ceux qui souhaitent travailler et souhaitent un temps de formation. De réunir avec les organismes d’État, les représentants des collectivités territoriales, les syndicats, les employeurs, les directions et salariés de pôle emploi, des centres de formation, les associations de chômeurs… Recenser les besoins, mettre en concordance les moyens, mobiliser les forces vives.

Zéro chômeur, tous travailleurs, c'est possible. Avec l'aide des élu-e-s communistes, rassemblons les jeunes et moins jeunes pour poser ensemble et chacun leur candidature, portons-les aux pouvoirs publics. Aidons chacune et chacun à réussir sa vie dans un cadre à la fois individuel et collectif. Sans attendre, relançons l'action pour rencontrer des syndicalistes, des associations de chômeurs et de solidarité, des hommes et des femmes concernés pour recenser les besoins et les offres, mener des luttes locales pour l'ouverture de stages ou l'embauche, pour présenter des candidatures à la formation. Partout, relançons nos campagnes pour un contrôle des fonds publics distribués aux entreprises, exiger la création de fonds publics régionaux démocratisés pour la création d'emplois et remettre sur la table notre proposition d'un parcours sécurisé d'emploi et de formation. C'est possible.

Nous ne négligerons aucun terrain même les plus neufs. Et ici même, nous tiendrons les 18 et 19 mars les premiers Etats généraux du numérique, avec la participation des grands noms du secteur, pour construire l'alternative de progrès social à la surexploitation et à l'ubérisation.

Beaucoup de choses peuvent être engagées, il faut y réfléchir et se lancer. Avec deux certitudes. La première est que nous ne pouvons attendre rien de bon des vieilles recettes, des vieilles méthodes ringardes du patronat et de Monsieur Macron : elles ont toutes échoué. La seconde certitude, c'est qu'on ne relèvera pas le défi de l'emploi, et plus généralement on ne relèvera pas les défis auxquels la France est confrontée sans mobiliser toutes les énergies, sans mobiliser le monde du travail, de la recherche et de la création. Alors n'attendons pas !

2016, ce doit être l'année de la République pour tous, pas celle de l'état d'urgence et de la déchéance de la nationalité qui, sous prétexte de combattre le terrorisme, en vérité ferait de trois millions d'adultes binationaux des sous-citoyens.

Face aux crimes, des millions de Français ont dit, toute cette année 2015, leur attachement aux valeurs de la République. Mais ce mot est chaque jour sali par celles et ceux qui l’embrassent pour mieux l’étouffer.

De quoi parle-t-on lorsque tous les puissants du monde politico médiatique nous répètent à satiété : liberté, égalité, fraternité ? La République, ce n’est pas un slogan publicitaire ou un talisman que l’on brandira tel une tresse d’ail devant des vampires. La République c’est une construction démocratique modifiée au fil des siècles, de la révolution à ce jour, dans de divers combats. Pour nous comme pour Jaurès, elle ne peut être que sociale et laïque, c'est-à-dire respectueuse de tous, attentive à donner à chacun les moyens de son épanouissement et de son émancipation.

Il y a un an, la France disait son désir de paix et de République pour refuser la peur et la division. Des voix s'élevaient pour dire le mal-être des plus discriminés. C'est à tous qu'il fallait répondre pour hisser la République vers le meilleur. Las, rien n'a été fait à part de beaux discours. Et depuis le choc du 13 novembre, c'est l'espoir du 11 janvier qui est fauché et trahi. Plus question de solidarité, mais seulement de surveillance. Plus question de liberté, mais seulement de suspicion. Des moyens pour la police, très bien Monsieur Hollande. Mais, où sont les profs, les éducateurs, les formateurs, les maîtres d'apprentissage, les personnels soignants, les espaces culturels, les emplois associatifs, que la France – soi-disant en état d'urgence sociale – attend ?

Disons-le haut et fort : l’égalité n’est pas compatible avec l’austérité ! Il faut sortir de la camisole libérale, faire mordre la poussière aux fondamentalistes de l’austérité. C’est notre combat politique et une exigence pour revivifier notre République.

Alors Monsieur le Président de la République, vous voulez changer la Constitution, d’accord. Nous aussi. Mais nous ne voulons pas la changer sous la dictée du terrorisme. Nous voulons la changer pour donner plus de pouvoirs au peuple, en finir avec ce régime plus personnel encore qu’une monarchie. Allez-y, allons-y, changeons pour instaurer la proportionnelle à chaque élection. Accordons le droit de vote à tous les habitants majeurs de France et donc aux étrangers qui vivent ici. Osez construire la République pour tous !

Mais si c’est pour décider cette incroyable déchéance de nationalité, si c'est pour faire entrer dans le droit commun l'état d'exception, alors c’est non, c’est mille fois non.

A quoi jouez-vous ? A protéger les Français ? Cela n'est d'aucune efficacité. A faire peur, à diviser, à maintenir votre rôle d'autorité ? Si c'est cela, le prix à payer pour la République est insupportable et le cadeau fait, une nouvelle fois, au Front national est indigne et malsain. Car n'est-ce pas là tout simplement ce qui vous anime ? Je le crains et nous sommes nombreuses et nombreux à le croire et à ne pas l'accepter. Oui, Monsieur le Président de la République, il est temps maintenant de sortir de l'état d'urgence et de présenter un plan complet et sérieux de luttes et de prévention contre le terrorisme. Ce plan, il devra avoir deux piliers, paix et sécurité.

Pourquoi, Monsieur le Président, avoir passé sous silence dans vos vœux les efforts pour obtenir une solution politique et la fin des combats en Syrie ? Pourquoi tant de modération face aux crimes de l'Arabie saoudite, avec cet assassinat en masse de 48 Iraniens ? Pourquoi cet accord complice et honteux de l'Union européenne avec la Turquie, reprenant les négociations sur l'adhésion de ce pays, en échange du silence sur les crimes du régime d'Erdogan, avec pour prix de ce silence quelques dizaines de milliers de réfugiés. Pourquoi cette impunité à l'égard des crimes et de la colonisation israélienne. Pourquoi ce commerce des armes toujours aussi florissant ?

Monsieur François Hollande, est-ce ainsi que la France parle paix et sécurité ? Voilà pourtant les racines du danger qui menace nos concitoyens.

Alors oui, rappelons-nous encore ce soir le 11 janvier.

Le 11 janvier fut une réponse massive, digne, déterminée au terrorisme. Cet immense message populaire constituait aussi une réponse digne, massive, déterminée à tous ceux qui, utilisant les actes terroristes, ont voulu fracturer la société dans des conflits, ou pour le moins des méfiances inter-religieuses, diviser le peuple entre soi-disant Français de souche et les autres, ethnicisé les rapports sociaux. Une réponse à ceux qui voulaient, à l'occasion, ringardiser l'attachement à nos valeurs républicaines. Est-ce ceux-ci que rejoignent aujourd'hui le Président de la République et son Premier ministre ?

Le message que la France doit envoyer au monde est un message d’ouverture, d’accueil, de désarmement et de paix. « L’intelligence défend la paix, l’intelligence à horreur de la guerre », disait Paul Vaillant-Couturier. D’autres disent qu’il faut faire «la guerre à la guerre » ou « la grande paix humaine est possible ». C’est connu et c’est ce que dit le poème d’Eluard, les guerres prennent racines dans l’esprit des hommes et c’est donc dans l’esprit des hommes que doit se forger une culture de paix.

Il n’y a ni angélisme, ni tentative de justification à réfléchir pourquoi des jeunes Français se transforment en terroristes, en kamikazes. Ou, il faut se défendre ; oui, il faut des précautions, et quoi de mieux que des personnels policiers en nombre, formés, aguerris, équipés pour poursuivre les terroristes et les empêcher de nuire. Nous sommes favorables à des mesures efficaces pour que chaque citoyenne et citoyen français soit en sûreté, se sente en sécurité, y compris des mesures exceptionnelles.

Mais ça ne répond pas à la question : Comment éviter autant que possible que notre pays, nos quartiers, nos villes, nos villages fabriquent aussi des kamikazes, des terroristes ? Et là, je n’ai pas d’autres réponses que l’égalité. Je n’ai pas d’autres réponses que l’éducation, la culture. Je n’ai pas d’autres réponses que le respect, le respect de tous, de la liberté de tous, la laïcité. Je n’ai pas d’autres réponses que de donner à chaque jeune la possibilité de construire sa vie, l’envie de vivre une grande aventure humaine. Je n’ai pas d’autres réponses que le refus de la violence, que la culture de la paix et de la fraternité.

2016, sera donc encore et toujours une année de combat. Et nous serons au rendez-vous pour relever la gauche du fossé dans lequel les gouvernants s'acharnent à l'enfoncer, sous le regard réjoui de la droite et de Madame Le Pen.

Une élection présidentielle où la voix de la gauche serait réduite au silence, absente au second tour, doublée en voix off par Emmanuel Macron au premier tour, voilà leur rêve !

Nous ne laisserons jamais faire cela.

Je l'ai dit, ce qu'il faut au pays en 2017, c'est un candidat de gauche au service du peuple, un candidat porteur d'un projet de gauche pour la France, sur les valeurs de la gauche, qui rompe avec les errements du pouvoir actuel. Et cette candidature, c'est maintenant qu'il faut s'engager à la construire.

J'en prends l'engagement devant vous. Je ne ménagerai aucun effort pour y parvenir.

Il y a urgence et c'est comme pour le climat, si nous ne nous en mêlons pas, ça n'arrivera pas.

Dans les jours et les semaines qui viennent, je multiplierai les contacts, les rencontres, les initiatives. Ma porte est ouverte.

Je suis prêt à tout discuter. Comment fédérer les énergies disponibles ? Comment faire du projet commun ? Comment discuter des candidatures ? Rien n'est tabou. Inventons. Je le dis à tous, à mes amis du Front de gauche, parce que notre énergie et notre expérience seront décisives pour que nous fassions mieux qu'en 2012. Je le dis aux socialistes, qui ne veulent pas d'une présidentielle qui ressemble à la régionale de PACA ou du Nord-Picardie. Je le dis aux écologistes. Je le dis aux syndicalistes, aux responsables associatifs, l'heure est grave.

La gauche sociale et politique ne peut rester l'arme au pied face au désastre.

On me dit : primaire. Ce n'est pas ma culture, mais je dis : discutons, échangeons, construisons ensemble car :

« Quand les blés sont sous la grêle,

Fou qui fait le délicat,

Fou qui songe à ces querelles,

Au cœur du commun combat » (Aragon)

Alors, bien sûr, nous ne sommes pas au bout du chemin. Les pièges seront nombreux. Il y aura des opinions diverses. Il y aura même dans les jours à venir d'autres propositions.

Je le répète. L'urgence est d'ouvrir les portes et de parler, puisque l'Elysée n'a qu'une obsession, les verrouiller. Et donnons déjà un rendez-vous en mars pour faire le point de tout cela.

Samedi, devant le Conseil national de notre parti, je lancerai la préparation de notre congrès, qui aura lieu des 2 au 5 juin, à Saint-Denis/Aubervilliers.

Les communistes vont participer activement dans toute la France à une très profonde réflexion. Un parti comme le nôtre a connu, dans sa longue histoire, ses heures de gloire et aussi bien des vicissitudes. Mais toujours, les communistes ont été présents aux rendez-vous de la France et de son peuple. Dans ce moment intense de recomposition politique, où le libéralisme semble disposer de toutes les manettes, où le danger d’extrême droite est prégnant, le PCF va devoir faire preuve d'audace, d'imagination, de créativité, d'inventivité, et de détermination pour se transformer si il veut participer avec d'autres à révolutionner la société. Nous sommes décidés à changer pour être à la hauteur.

J'invite toutes celles et tous ceux qui veulent participer à cet effort créatif à rejoindre le Parti communiste. Ce parti qui compte un peu plus de 120 000 militants, 120 000 têtes pensantes, mais qui ne demande qu’à s'enrichir de nouvelles réflexions, de nouvelles expériences, de nouveaux savoirs, de nouvelles connaissances. Bref de nouvelles têtes pensantes. Vous y serez les bienvenus.

Samedi je proposerai que nous mettions à disposition de tous les citoyens, syndicalistes, associatifs, militants politiques écologistes et de gauche des « fabriques coopératives » thématiques pour écouter, croiser nos propositions. Expérimentées dans plusieurs régions, et notamment en Île-de-France, je peux témoigner de la pertinence de la démarche des fabriques coopératives.

Ce sera notre début de réponse à Philippe Torreton.

Voilà, mes amis, je conclus. Je ne peux qu'avoir une pensée émue pour l'équipe deCharlie Hebdo, pour toutes les victimes et proches des différents attentats. Je ne peux qu’adresser une pensée fraternelle et solidaire aux combattants kurdes, aux démocrates turcs. A nos amis palestiniens, aux pacifistes israéliens, aux camarades du monde entier qui luttent, parfois dans des conditions extrêmes. A eux comme à vous est dédié le poème de Paul Eluard, devant lequel je passe chaque jour dans cette maison avant d'entrer dans mon bureau :

« Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom »

Liberté

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Lundi 11 janvier 2016 - Espace Oscar Niemeyer ( siège du Parti communiste français )

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7 janvier 2016 4 07 /01 /janvier /2016 17:45

Démocratie en danger - L'urgence de dire stop

Un débat fou sur la « déchéance de nationalité », une société malade dont les violences en Corse ont offert un sinistre reflet, un échec patent sur le chômage, une fuite en avant sécuritaire qui met à l’écart la justice..... l'urgence de dire "STOP"!

Souvenez-vous, c’était lors des vœux de janvier 2015, sur le plan économique Hollande parlait d’un « alignement favorable des planètes » (taux d’intérêt bas, euro moins fort, chute du prix du pétrole). Un an plus tard, le même reconnaît dans ses vœux 2016 un « état d’urgence économique et social », qui s’est traduit par une nouvelle hausse de l’ordre de 75.000 chômeurs sur l’année. Mais il ne s’étend évidemment pas sur les causes d’une telle situation....

Le défi du chômage

A sa façon, Le Figaro daté du 2 janvier lève un coin du voile sur les causes en titrant sur toute sa Une « 2016, une belle année boursière en perspective » ! Formulation de vœux révélatrice. Les smicards eux, n’ont que la perspective d’une stagnation du pouvoir d’achat de leur revenu salarial, privés une nouvelle fois de « coup de pouce » !

Dans une étude mis en lumière par la CGT en mai 2015, il était démontré que dans « les sociétés non financières », on consacrait 10 journées de travail par an aux paiements des dividendes en 1981. Ils représentent 45 jours de travail en 2011. Soit 4,5 fois plus. Autre façon de le mesurer, sur 100 euros de richesses créées, 5 allaient à la rémunération du capital. C’est 23 euros trente ans plus tard. Voilà la vraie prédation financière à laquelle il faudrait s’attaquer pour faire reculer le chômage.

Ce sont pourtant les mêmes recettes qui ont échoué que le pouvoir s’apprête à accentuer. Alors qu’une nouvelle tranche du Pacte de responsabilité entrera en vigueur en avril, on annonce de nouvelles exonérations ou primes, toujours au nom du « coût du travail trop élevé », sans jamais auditer l’efficacité réelle du mille feuille de 200 milliards d’aides diverses aux entreprises qui existent déjà !

Quant à la mise en formation de 500.000 chômeurs, outre la double question du financement ( on parle d’un milliard d’euros) et de la nature des formations, elle interpelle sur le tour de passe-passe statistique dans l’année précédent la Présidentielle, pour obtenir une introuvable « inversion de la courbe du chômage ». En effet, les « contrats aidés » (420.000 personnes en novembre 2015) et les chômeurs en formation (280.00 déjà en novembre 2015) n’apparaissent plus dans les statistiques de Pôle Emploi sur les chiffres du chômage. Objectif : retirer, à nouveau, plusieurs centaines de milliers de chômeurs des 5,44 millions actuellement inscrits à des allures d’aubaine statistique.

Le pouvoir aggrave la crise de la société

En pleine période des fêtes, les événements d’Ajaccio sont venus rappeler combien la société française était malade de ne pas se battre contre les vrais fauteurs de crise économique. Et à la merci des faiseurs de haine, de racisme et de discriminations, qui se sentent encouragés aussi bien par la « droite décomplexée » que par un pouvoir socialiste qui en légitime les thèmes comme avec la « déchéance de nationalité ». L’agression inacceptable contre des pompiers appelait une réaction de solidarité légitime. Que celle-ci ait pu être ensuite détournée dans des appels à la haine raciste, alerte sur l’état réel de la société. Personne ne peut prétendre que sur la Côte d’Azur où sévissent les identitaires et autres groupes d’extrême droite, on soit à l’abri de telles dérives.

Alors que le débat constitutionnel prend une allure démente avec un pouvoir socialiste prêt, au mépris du droit international, à multiplier des situations d’apatrides, dans l’ombre de ce débat vient le projet de loi qui devrait prendre la suite de l’état d’urgence. Il banalise des mesures d’exception au détriment structurel du pouvoir judiciaire. C’est, une nouvelle fois, affaiblir la société elle-même au nom de sa protection. Or on ne protège pas une société en étiolant la démocratie !

Cette impasse économique et sociale comme le glissement accentué du pouvoir Hollande-Valls dans une indignité démocratique est aussi une invitation urgente à dire « STOP ! » et à travailler à un sursaut populaire et démocratique.

Démocratie en danger: l'urgence de dire Stop!
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13 décembre 2015 7 13 /12 /décembre /2015 19:28

COP 21 : « Tout est inscrit, mais tout reste à faire » (Pierre Laurent)

L'accord de Paris sur le climat a finalement été adopté par les 195 délégations réunies au Bourget hier malgré quelques doutes qui se sont exprimés. Toutefois sa dimension universelle marque une étape importante cinq ans après l'échec de Copenhague auquel je participai également.

Sur les principes tout est inscrit : limiter à 2°C voire 1,5°C, si possible, la hausse de la température planètaire comme l'exigeaient les pays les plus vulnérables ; les 100 milliards de dollars, par an, d'ici 2020, dédiés aux mesures d'adaptation des pays en développement ; la clause de revoyure afin de rehausser régulièrement le niveau d'engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre comme financiers…

Pourtant tout reste à réaliser. On le sait les engagements actuels des pays sont plus proches des 3°C ce qui rendrait notre monde invivable ; la concrétisation des 100 milliards de dollars reste à être confirmé, la structuration du Fonds vert reste flou (dons, prêts subventions…) comme les modalités de sa répartition entre pays. Enfin si la nature de cet accord favorise l'engagement politique de chaque nation, il est très loin d'être juridiquement contraignant comme le revendiquait les peuples en décrétant l'état d'urgence climatique.

Bien des étapes restent donc à franchir. La première d'entre elle sera la ratification de l'accord par chaque pays après l'avoir traduit dans leur droit national.

La vigilance s'impose donc et c'est pour cette raison que j'ai participé hier après midi avec la société civile au rassemblement du Champs de Mars pour dire « Nous aurons le dernier mot ! ».

L'essentiel maintenant est d'engager la transition écologique et sociale vers une société sobre en carbone afin d'atteindre les objectifs de la COP 21 et de réduire les inégalités de développement dans le monde. Cette ambition commande que l'on sorte des politiques d'austérité en France et en Europe et un autre partage des richesses à l'échelle du monde.

Les propositions que nous avons formulées depuis des mois restent d'actualité. Nous voulons donner de la force au développement humain durable mondial qui, selon moi, ne peut voir le jour dans le cadre de l'économie libérale mondialisée. Nous continuerons donc à les faire vivre dans le débat politique en lien avec toutes les forces progressistes disponibles. Nous continuerons également d'agir en constante recherche de convergence avec les citoyennes et les citoyens ici, en Europe et dans le monde. Nous serons présents au côté des acteurs de la Coalition Climat 21, tout au long de l'année 2016, dans la perspective de la COP 22 à Marrakech au Maroc et du Forum Social Mondial à Quebec.

COP 21: tout est inscrit, mais tout reste à faire (Pierre Laurent)
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7 décembre 2015 1 07 /12 /décembre /2015 18:31

Premier tour des élections régionales 2015 - Déclaration de Pierre Laurent

Les premières estimations connues à cette heure des résultats du premier tour des élections régionales confirment le grave état d'alerte social et démocratique du pays.

Dans notre pays, la France, où des millions et des millions de personnes souffrent durement du chômage, de la précarité, du pouvoir de la finance sur nos vies et sur notre travail, où l'angoisse du lendemain ronge la vie de tant de nos concitoyens, où les attentats du 13 novembre ont ajouté la peur à toute cette insécurité sociale, la menace est réelle de voir la droite et l'extrême-droite diriger dimanche prochain la très grande majorité, et peut-être la totalité, des 13 nouvelles régions. Ce serait une catastrophe que la très grande majorité de notre peuple paierait cher.

C'est une situation d'extrême danger pour notre pays car le Front national renforce, après les élections européennes, sa place de premier parti politique. Le racisme déclaré de son programme libéral-populiste constitue une mise en cause explicite des valeurs d'égalité, de liberté et de fraternité de notre République.

Dans ce contexte, plus de 50% des électrices et des électeurs ont une nouvelle fois choisi de s'abstenir, marquant leur défiance massive et désormais structurelle à l'égard du fonctionnement de plus en plus défaillant de notre démocratie. La colère contre tous les manquements à la parole donnée, aux engagements pris aussitôt abandonnés dans les actes, continue de grandir.

Les résultats portent évidemment la marque de la situation exceptionnelle dans laquelle se sont déroulés ces élections. Les enjeux des élections régionales ont été sciemment marginalisés. Depuis les attentats du 13 novembre, la peur qu'ils ont suscitée et l'inquiétude provoquée par l'état d'urgence ont été largement instrumentalisés et ont compliqué encore le scrutin.

Pourquoi en sommes nous là? Parce que depuis des années les attaques des pouvoirs de l'argent contre le monde du travail, les déréglementations de la mondialisations capitaliste, les politiques ultralibérales européennes ont démantelé les solidarités. Parce que la pensée unique dominante a matraqué toutes les tentatives d'ouvrir un nouveau chemin de transformation sociale.

La responsabilité des gouvernements successifs qui ont maintenu depuis dix ans, contre l'avis d'une majorité du pays, le cap de politiques d'austérité de plus en plus dures, appliquées avec des méthodes de plus en plus autoritaires, est immense. L'impasse politique, économique, sociale dans laquelle ils se sont acharnés à enfoncer le pays a nourri un rejet que plus rien ne peut arrêter.

La montée du Front national s'est d'autant plus nourrie de ce rejet que la droite des Républicains et de l'UDI et les dirigeants socialistes se sont dépensés sans compter pour installer le Front national et, en faire leur principal «concurrent», un repoussoir pour sauvegarder leur hégémonie. Ils ont eux même banalisé ses idées, espérant ainsi étouffer tout espoir de transformation sociale et favoriser leurs projets de recomposition politique. Le résultat est le désastre politique auquel nous assistons. Jamais les communistes ne s'y résigneront. Et nombreux avec eux sont les démocrates, les électeurs de toutes les familles de gauche à ne pas accepter ce scénario mortifère. Leur rassemblement dans l'action sera plus que jamais nécessaire.

Les listes sur lesquelles les communistes étaient engagés avec le Front de gauche et des forces citoyennes et écologistes ont travaillé à ouvrir un autre chemin, contre l'austérité, pour la solidarité et le progrès humain partagé. Ce soir, le score obtenu par les listes est un point d'appui pour les batailles à venir et pour battre la droite et le Front national au second tour. Ces scores sont certes encore très insuffisants. Nos ambitions demeurent pour l'avenir. Mais ce soir, sans le respect de ces listes et de leurs électeurs, rien n'est possible à gauche.

Ce soir, une chose est certaine. Le grand défi de la nouvelle période politique qui s'ouvre sera celui de la construction d'un nouveau projet de gauche solidaire et fraternel pour notre pays et pour notre République. Ce projet doit être un projet de solidarité, de prospérité partagée et de paix et non un projet de guerre, de concurrence et d'égoïsmes réciproques. Dans les semaines et les mois à venir, les communistes prendront à gauche, avec toutes les forces citoyennes, sociales et politiques disponibles, toutes les initiatives nécessaires à la construction politique de ce nouveau pacte d'avenir pour la France, pour la conduite duquel les dirigeants actuels du pays sont totalement défaillants.

Pour le second tour, le PCF veut faire respecter la volonté des électeurs qui ont accordé leur confiance aux listes citoyennes et du Front de gauche au premier tour. Pour que ces électeurs soient représentés par des élus auxquels ils font confiance, pour que les régions aux compétences élargies et utiles au quotidien, comptent des élus à gauche déterminés à poursuivre les combats contre l'austérité et par la promotion de politiques publiques de solidarité, pour battre la droite et écarter le danger extrême du Front national, le PCF appelle à construire des listes de second tour qui rassemblent les différentes listes de gauche du premier tour. Dans ces listes, personne ne se rallie à personne. L'addition de ces listes est la seule manière d'empêcher la victoire totale de la droite et de l'extrême droite. Dans les assemblées régionales, les élus communistes agiront librement sur la base de leurs engagements devant les électeurs au premier tour pour faire avancer tout ce qui aidera notre peuple à mieux vivre.

La France ne pourra en rester là... Notre peuple est en demande de changement, de rassemblement et de sens pour se sortir de l'impasse actuelle. Il est urgent de mettre l'humain au cœur de toutes les questions sociales et non la finance.

Déclaration de Pierre Laurent, Secrétaire national du Parti communiste français dimanche 6 décembre – 20 heures

Déclaration de Pierre Laurent le soir du premier tour des élections régionales
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2 décembre 2015 3 02 /12 /décembre /2015 17:07

Ouverture de la COP21 : "Dire dans quelle civilisation voulons-nous vivre"

Les négociations de la COP 21 sont d'ors et déjà bien engagées. L'accord global et universel, pour être un succès, devrait comporter un volet réduction des émissions de gaz à effet de serre afin de ne pas dépasser les 2°C et un volet financier de 100 milliards de dollars destinés à l'aide pour l'adaptation des pays en développement et les plus vulnérables.

La présence, dès l'ouverture, de 150 chefs d’États et de gouvernements, a t-elle permis de franchir un cap décisif afin de maintenir une planète vivable et permettre un développement humain durable de l'humanité ? Une fois la photo symbolique prise, les déclarations se sont succédées avec plus de questions que de réponses. Plusieurs chefs d’États Africains ont appelé à la solidarité en demandant que les « pays pollueurs payent ». L'enjeu de la transparence des engagements a également été abordé. En effet, le caractère juridiquement contraignant de l'accord semble quasiment mort-né après la confirmation de Barak Obama pour les USA d'en refuser le principe. Or les promesses ne suffisent pas. On ne peut envisager sereinement l'avenir sans un contrôle sur les avancées réelles et sans sanctions envers les pays récalcitrants. La revendication portée par les peuples et les États latino-américains de la création d'un Tribunal international de justice environnementale sous l'égide de l'ONU mérite d'être sérieusement examinée. Comme l'est tout aussi cruciale la discussion nécessaire sur l'engagement financier des pays riches qui devront pourtant bien payer leur dette historique auprès des pays pauvres.

Au fond il s'agit de dire dans quelle civilisation nous voulons vivre : celle de la poursuite de l'accaparement de 50% des richesses patrimoniales par 1% de la population mondiale ou bien celle d'un développement responsable ouvrant la voie à l'émancipation humaine en réduisant les inégalités, tant sociales qu'environnementales, partout dans le monde. Pour nous, pas question de laisser les seuls chefs d’États décider. Les citoyens veulent être, avec la société civile, dans la rue mais aussi et surtout autour de la table car ce n'est pas à eux de payer les hérésies du système consumériste et productiviste du capitalisme.

Ouverture de la COP 21: dire dans quelle civilisation nous voulons vivre (PCF)
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14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 11:19
Pierre Laurent: Face aux attentats, rassemblons-nous pour la liberté, l'égalité, la fraternité, et la paix

Pierre Laurent : "Face aux attentats, rassemblons-nous pour la liberté, l'égalité, la fraternité, et la paix."

SAMEDI, 14 NOVEMBRE, 2015

Communiqué de Pierre Laurent, secrétaire national du Parti Communiste français.

Notre pays vient de vivre l'un des pires événements de son histoire. Les attaques terroristes simultanées de la nuit dernière à Paris et à Saint-Denis, revendiquées par Daesh, faisant à cette heure 127 morts et 200 blessés, sont effroyables. La France est en deuil.

Au lendemain de ce carnage, nos premières pensées se tournent vers les victimes, leurs familles, leurs proches, les témoins et tous ceux dont la vie a été menacée. Pour tous, la douleur est immense. Chacun en France s'en sent profondément meurtri.

Nous saluons l'action des forces de l'ordre, des secours, des urgentistes et personnels de santé et des agents territoriaux dont la mobilisation a été exemplaire ainsi que la solidarité des habitants qui s'est immédiatement manifestée.

Moins d'un an après les attentats de janvier dernier, la République est frappée en son cœur.

Alors que l’État d'urgence vient d'être décrété par le gouvernement, le renforcement des moyens de police et de justice est un impératif. L’État doit trouver durablement les moyens adaptés pour garantir la sécurité de toutes et de tous.

J'appelle notre peuple à ne pas céder à la peur, à se rassembler pour la liberté, l'égalité et la fraternité, et pour la paix. Nous devons refuser les amalgames et les stigmatisations. Ensemble, nous devons rejeter fermement la haine et les racismes.

La France est touchée par la guerre et la déstabilisation qui minent le Proche et le Moyen-Orient. La lutte contre le terrorisme appelle une mobilisation redoublée et des solutions internationales.

Elle ne pourra triompher que dans la mobilisation pour un projet de société solidaire qui place au cœur de tous ses choix l'émancipation humaine, les valeurs de la République et la paix.

Le PCF, ses représentants et ses élus, seront de toutes les initiatives qui, dans les prochains jours, permettront à nos concitoyens de se rassembler pour faire face à cette épreuve et ouvrir un chemin d'espoir pour notre peuple.

Dans ce moment tragique, le PCF a interrompu toute activité de campagne électorale.

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25 octobre 2015 7 25 /10 /octobre /2015 06:55
Henri Le Gall, Jean-Pierre Demaimay (Douarnenez) et Michel Tudo (Lanmeur), 3 des 14 délégués du Finistère présents

Henri Le Gall, Jean-Pierre Demaimay (Douarnenez) et Michel Tudo (Lanmeur), 3 des 14 délégués du Finistère présents

Martine Le Nozerh, membre de la direction départementale du PCF Finistère, ouvrière retraitée de l'agro-alimentaire, ancienne trésorière fédérale, élue à la tête du Comité Régional de coordination et d'animation du PCF avec Philippe Jumeau: le nouveau binôme d'animateurs du CRAC

Martine Le Nozerh, membre de la direction départementale du PCF Finistère, ouvrière retraitée de l'agro-alimentaire, ancienne trésorière fédérale, élue à la tête du Comité Régional de coordination et d'animation du PCF avec Philippe Jumeau: le nouveau binôme d'animateurs du CRAC

A la table: Joël Gallais, secrétaire départemental du PCF Morbihan, Xavier Compain, chef de file des communistes et tête de liste Front de Gauche pour les Régionales, Denis Kermen, secrétaire départemental du PCF Ille-et-Vilaine et directeur de campagne de Xavier Compain, Philippe Jumeau, animateur régional du CRAC et tête de liste du Front de Gauche dans le Morbihan, et Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère: Yannick Le Cam, secrétaire départemental des Côtes d'Armor, qui accueillait la conférence régionale dans sa ville de Saint Brieuc, a fait le mot d'introduction en parlant avec émotion des trois éminents communistes costarmoricains disparus le mois passé

A la table: Joël Gallais, secrétaire départemental du PCF Morbihan, Xavier Compain, chef de file des communistes et tête de liste Front de Gauche pour les Régionales, Denis Kermen, secrétaire départemental du PCF Ille-et-Vilaine et directeur de campagne de Xavier Compain, Philippe Jumeau, animateur régional du CRAC et tête de liste du Front de Gauche dans le Morbihan, et Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère: Yannick Le Cam, secrétaire départemental des Côtes d'Armor, qui accueillait la conférence régionale dans sa ville de Saint Brieuc, a fait le mot d'introduction en parlant avec émotion des trois éminents communistes costarmoricains disparus le mois passé

Martine (Plozévet), Manu (Morlaix), et Anne-Marie (Brest)

Martine (Plozévet), Manu (Morlaix), et Anne-Marie (Brest)

Conférence régionale du Parti Communiste de Bretagne à Saint Brieuc le jeudi 22 octobre: premier compte rendu rapide et photos de Jean-Luc Le Calvez

C'était une conférence régionale presque exclusivement consacrée aux élections Régionales des 6 et 13 décembre 2015, intervenant plus de 3 mois après la conférence régionale de Pontivy du 27 juin où les communistes avaient décidé à une très grande majorité (plus de 90%) de constituer une liste de rassemblement de gauche de transformation sociale anti-austérité et anti-libérale indépendante du PS avec les partenaires du Front de Gauche et tous ceux qui voudraient construire avec nous un projet vraiment de gauche pour les bretonnes et bretons.

La conférence régionale a fait le point sur l'état d'avancement de la campagne de la liste Front de Gauche aux Régionales, les discussions et négociations des mois passées, les démarches à entreprendre sur le mois et demi de campagne qui nous reste.

Les 60 participants environ de cette conférence régionale du PCF Bretagne ont voté à l'unanimité pour les candidats présentés par le Parti Communiste sur la liste du Front de Gauche, soutenue par le PCF, Ensemble, le Parti de Gauche, République et Socialisme, et des militants citoyens non encartés du Front de Gauche: Pour une Bretagne sociale et écologique: l'Humain d'abord!

L'ensemble des adhérents du PCF aura à se prononcer sur cette liste des candidats communistes département par département sur la liste du Front de Gauche, par une consultation interne entre le lundi 26 octobre et le vendredi 30 octobre, avant le dépôt des listes entre le 2 et le 8 novembre.

Voici les candidats que les délégués des fédérations et sections PCF de Bretagne présents à la Conférence Régionale ont validé:

Côtes d'Armor:

Xavier Compain (tête de liste départementale et régionale du Front de Gauche)

Christine Hervio

Françoise Mongin

Gaëlle Bellamy-Caerou

Didier Flageul

Michel Guégan

Michel Le Gac

Finistère:

Michel Le Goff, ouvrier de l'agro-alimentaire, syndicaliste, délégué central d'entreprise chez Bigard, élu du Front de Gauche à Bannalec, 52 ans (n°2 sur la liste du Front de Gauche dans le Finistère, derrière la tête de liste du Parti de Gauche)

Claudie Bournot-Le Gallou, employée de banque, adjointe au maire au Relecq-Kerhuon, 57 ans

Véronique Blanchet, Pont l'Abbé, formatrice, ancienne vice-présidente de la Communauté de Commune Pays Bigouden Sud, candidate aux dernières régionales, législatives, municipales, départementales et Sénatoriales pour le Front de Gauche, 52 ans

Erwan Rivoalan, Brest, bibliothécaire, syndicaliste, 43 ans

Martine Bescou, Plouhinec, retraitée, ancienne adjointe au maire, candidate aux départementales pour le Front de Gauche dans le Cap Sizun, 61 ans

Jeremy Lainé, Guimaëc, technicien anti-parasitaire, ancien élu à Lanmeur, candidat aux dernières départementales pour le Front de Gauche et aux dernières régionales, 36 ans

Daniel Jouan, Fouesnant, ouvrier de la metallurgie (soudeur) retraité, 67 ans

Anne-Marie Alayse, Brest, chercheuse Ifremer retraitée, candidate Front de Gauche aux dernières régionales, syndicaliste, 65 ans

Camille Glidic-Le Calvez, Ile de Batz, serveuse en crêperie, candidate aux dernières municipales à l'Ile de Batz, 28 ans

Ille et Vilaine:

Cyril Dallaois (N°2 sur la liste départementale du Front de Gauche conduite par Sylvie Larue, Ensemble)

Solenn Halou (n°3 sur la liste)

Michel Demolder

Françoise Payen

Blandine Nemé

Denis Kermen

Edouard Le Bert

Gwendoline Lobre

Romain Hipeau

Morbihan:

Philippe Jumeau (tête de liste départementale)

Anita Kervadec

Louis-Marie Quéré

Catherine Queric

Stephane Leroux

Florence Marvin

Marc Bacci

Christelle Rissel

Gérard Lucas

Françoise Jaffré

Les 60 délégués de la conférence régionale, après avoir débattu de la manière dont conduire la campagne des Régionales, de la consultation d'après premier tour par rapport au second tour, ont mis en place le Comité d'Animation et de Coordination Régional du PCF, chargé notamment du projet et des initiatives d'ampleur régionale, avec un binôme paritaire de deux animateurs élus à l'unanimité: Philippe Jumeau (Morbihan) et Martine Le Nozerh (Finistère).

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20 septembre 2015 7 20 /09 /septembre /2015 20:48
La victoire de Tsipras et Syrisa en Grèce: "à nous de prendre le relais": Déclaration de Pierre Laurent

La victoire de Syriza : « A nous de prendre le relais » (Pierre Laurent)

COMMUNIQUE DE PRESSE

La victoire de Syriza : « A nous de prendre le relais » (Pierre Laurent)

Ce soir, avec 34% des voix, Syriza remporte nettement les élections législatives anticipées en Grèce. Malgré l'accord insupportable imposé en juillet et la crise politique dans la gauche, les Grecs viennent d'affirmer pour la 3e fois cette année, leur confiance en Syriza et Alexis Tsipras pour gouverner leur pays.

L'ensemble de la coalition gouvernementale de janvier est confortée. Syriza (144 sièges) et Anel (10 sièges) remportent la majorité parlementaire

La droite de Nouvelle démocratie est battue. Avec elle, l'ensemble des gouvernements européens qui se sont acharnés avec une violence extrême à déstabiliser le premier gouvernement Tsipras et à imposer de nouvelles mesures d'austérité, des privatisations, et des confiscations de souveraineté.

C'est un nouveau message de lutte envoyé par le peuple grec à toutes les sociétés européennes. La victoire de Syriza est un sérieux atout pour toutes les forces progressistes d'Europe.

De dures luttes attendent encore le peuple grec. La Grèce va avoir besoin de toute notre solidarité dans les semaines et mois qui viennent pour renégocier sa dette et déverrouiller le carcan d'austérité.

C'est aujourd'hui à nous de prendre le relais pour des victoires en France qui permettront de libérer tous les peuples européens de l'austérité, changer la table des négociations pour changer l'Europe.

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, Président du PGE,

Paris, le 20 septembre 2015

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17 septembre 2015 4 17 /09 /septembre /2015 05:31
Fête de l'Humanité 2015: discours de clôture de Pierre Laurent

Fête de l'Humanité 2015 - Meeting de Pierre Laurent

Pour nous, l'écologie ce n'est pas réservée aux beaux quartiers.

Alors à 3 mois de la COP 21 qui se tiendra ici même, nous ne les laisserons pas faire !

Cette fête qui est unique. Unique par son ampleur, par la qualité culturelle, par la richesse humaine, par les gens qu'on y croise, par l’exigence de ses débats, la pluralité de ses invités.

Ici on parle politique…bien sûr… au sens profond du terme, dans une immense agora citoyenne à ciel ouvert.

Ici on se moque des petites phrases, des querelles de clans. Ici on construit du neuf, on parle culture, musique, art, sport, littérature, théâtre. On parle d’égalité, de fraternité, de liberté, de justice sociale. Ici on construit l’espoir sans jamais se décourager.

Ici on parle paix et internationalisme.

Le 6 et le 9 août derniers, j'ai conduit au Japon une délégation du 70e anniversaire d'Hiroshima et de Nagasaki. C'est chaque année le rendez vous des forces pacifistes du monde entier pour rappeler l'actualité du combat pour la Paix et le désarmement nucléaire.

Je voudrais ici vous transmettre l’émotion qui fut la mienne quand à 8h15, heure de l’explosion de la bombe sur Hiroshima, le silence s’est emparé du Parc de la Paix où nous nous trouvions réunis. Un silence qui n’a jamais fait autant de bruit, un silence fracassant, assourdissant, qui ne cessait de résonner au son du « Plus jamais ça » !

Ce jour là, 140 000 femmes, enfants et hommes ont été sacrifiés en un instant . La guerre est la négation de l'humanité.

Je sais que l’époque est au bellicisme, que de nombreux « observateurs mal-éclairés » mesurent la grandeur de la France au nombre de ses interventions militaires extérieures.

On parle de François Hollande comme d’un chef de guerre. Les va-t-en guerre louent sa politique étrangère « interventionniste » quand celle-ci rabaisse la France. La France ne doit plus etre le gendarme de l’Afrique.

Nicolas Sarkozy propose lui, d'inventer un nouveau concept pour trier les réfugiés.

Il n'a pas honte, lui qui a mis le feu à la poudrière en livrant la Libye au chaos et aux réseaux djihadistes.

Monsieur Sarkozy, taisez vous ! Vous avez fait assez de mal comme ça à la paix du monde.

La grandeur de la France ne se mesure pas aux nombres de ses champs de bataille !

La France est grande quand sa voix porte un message de paix universelle, et quand, en toutes circonstances, elle engage ses forces pour faire prévaloir la raison, la solution politique, la démocratie, sur l’absurdité de la guerre.

Que la France serait belle si, s’inspirant du pacifisme de ses grands hommes, d’Hugo à Jaurès, de Romain Rolland à Henri Barbusse, elle faisait taire les armes pour laisser parler la diplomatie.

Qu'attendez-vous Monsieur Hollande, pour reconnaître au nom de la France la Palestine dans ses frontières de 1967 et peser ainsi de tout notre poids pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens ?

Notre Parlement a voté cette reconnaissance il y a maintenant dix mois. Qu'attendez vous pour déposer devant le Conseil de sécurité une résolution pour reprendre le processus de paix, comme s'y était engagé le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius ?

Qu'attendez vous, Monsieur Hollande, pour prononcer ces mots simples : le temps est venu de débarrasser la planète entière de toutes les armes nucléaires.

Allez à l'Assemblée générale de l'ONU dans quelques jours et osez prononcer ces mots. Vous verrez l'immense prestige qui sera celui ce la France !

Être un dirigeant politique à la hauteur du XXIe siècle c'est prôner la fin des armes nucléaires !

Et que d'argent alors économisé soit utilisé pour lutter contre la guerre, les inégalités, la pauvreté, les grandes pandémies, le réchauffement climatique.

La guerre, c’est le chaos, la mort, la faim et l’exil. La guerre c’est le moyen d’imposer par la force des intérêts contraires à ceux des peuples. La guerre c’est ce qui permet au capitalisme d'organiser le pillage des matières premières.

La Paix c’est une autre vision du monde. C'est une nouvelle sécurité collective internationale. La paix c'est l’unité des peuples, c’est la sécurité humaine par le développement, la coopération et la solidarité.

J'entends déjà nos opposants. Votre pacifisme n'est rien que de l'angélisme face à la menace terroriste.

J'affirme le contraire. C'est en répandant la haine dans les cœurs, en construisant des murs et des barbelés entre les être humains, qu'on nourrit le terrorisme barbare.

Nous partons d’un constat implacable, celui de l’échec éclatant de la stratégie de « guerre contre le terrorisme » lancée par les États-Unis après le 11 septembre. Depuis 2001, les foyers djihadistes ont été multipliés par 13. Les attentats ont continué, et DAESH a étendu son emprise sur toute une partie du Moyen-Orient profitant de la guerre, du chaos des trafics d'armes, de la déstabilisation de pays entiers comme l'Irak et la Syrie.

Notre pays n’a malheureusement pas été épargné. Et ce qui devrait nous faire réfléchir c'est que tous les jeunes Français – car oui, c'était des jeunes de notre société - qui ont servi de bras armés à ces actes terroristes ont séjourné sur ces terrains de guerre.

Je crois que chacun d’entre nous, ici à la fête de l'Humanité, se souviendra toute sa vie de là où il était à l’instant où il a appris la tuerie de Charlie Hebdo, de cette immense peine qui nous a submergés, de ses larmes que nous avons contenues avec douleur, de l’effroi que nous avons ressenti quelques jours plus tard à l’annonce de la prise d’otages de l’Hyper-Casher. Charb, Wolinski, Tignous, Honoré, …tous ces compagnons de la fête de l’Humanité, leurs rires et leur malice nous ont cruellement manqué ce week-end. Et nous pensons très fort à eux.

Dans ces moments terribles, le peuple de France a délivré la plus belle des réponses face au terrorisme, celle de notre amour inconditionnel pour la Liberté.

Dans ces mobilisations citoyennes exceptionnelles, ce sont aussi réveillé les fractures de notre société. Nous avons senti alors combien la devise républicaine de la France n'avait de sens qu'une et indivisible : Liberté, Égalité, Fraternité.

Et que la réponse au terrorisme n'avait de force qu'en œuvrant pour que la République fasse vivre partout et pour tous ces droits fondamentaux sur l’ensemble de notre territoire en n'oubliant personne.

Le terrorisme se nourrit du désespoir, de l'ignorance et des horizons obscurcis,. Opposons-lui la force de l’égalité, celle qui dessine un avenir à chacun et donne confiance en un destin collectif.

On ne combat pas le terrorisme en cédant sur la liberté. Le vote de la loi renseignement est une grave erreur. On ne combat par les assaillants de la liberté par la privation de liberté ! Mais par plus de liberté !

On ne combat pas le terrorisme, au contraire on le nourrit, en attisant les flammes de la haine, en parlant « d’ennemi ou de guerre de l’intérieur ». Ceux qui parlent ainsi sont des faiseurs de monstres, des VRP de l’extrémisme, ils nourrissent par leurs propos ce qu’ils prétendent combattre.

On ne combat pas le terrorisme en faisant toujours la guerre, sans jamais préparer la paix.

Une fois encore en Syrie, la France fait fausse route. En envisageant des bombardements aériens en dehors de tout mandat de l’ONU et sans qu’aucune feuille de route politique de sortie de crise ne soit même esquissée, François Hollande a une nouvelle fois oublié Jaurès « on ne fait pas la guerre pour se débarrasser de la guerre ».

En Syrie, plus qu’ailleurs, face au chaos général, il est temps que la France entre en action prioritairement pour que les acteurs du conflit s’assoient à la table des négociations, sous l'égide des Nations-Unies, sans que n’en soient exclus la Russie ou l’Iran.

Pour combattre DAESH, l'hypocrisie doit cesser. La France doit mener le bras de fer avec les États complices, assécher leurs circuits de financement et donner les moyens nécessaires aux acteurs engagés pour défaire l’État islamique. Une aide d’ampleur directe doit être fournie aux forces démocratiques qui combattent DAESH sur le terrain. La France pourrait montrer l’exemple en commençant par renforcer son soutien matériel et politique aux forces démocratiques kurdes et irakiennes.

Mais que fait la France ces derniers jours ? Elle se tait devant le massacre des Kurdes que vient de déclencher le pouvoir turc d'Erdogan. Je lance un appel pour la reconstruction de Kobané et je m'adresse à François Hollande : sortez de votre silence complice !

Je profite de cette tribune pour lancer un salut fraternel à nos camarades kurdes qui combattent courageusement

Solidarité, solidarité, solidarité avec nos frères et nos sœurs Kurdes !

Combattre le terrorisme, ce n'est pas non plus trier parmi les réfugiés qui justement fuient le crime, la barbarie et la misère.

Le voilà le bilan insupportable de cette crise humanitaire.

29 000 femmes, enfants, hommes morts qui ont payé de leur vie leur exil vers l’Europe.

Leurs cadavres pèsent lourd sur les épaules des dirigeants européens.

Pourquoi on-t-il laissé faire ça ! Ne savaient-ils pas nos gouvernants que depuis des mois la Méditerranée était devenu un cimetière dont les vagues charrient chaque jour des corps inanimés.

Ils les ont sciemment abandonnés. Ils n’ont rien fait, trop occupés à bâtir une Europe forteresse, à ériger des murs comme en Hongrie, à fouler au pied les fondements et l’histoire même de la construction européenne. Leur responsabilité est immense.

Il aura fallu la mort d’un enfant, l’image d’une humanité naufragée sur une plage turque, pour que la vague de l’indignation citoyenne oblige nos gouvernants à agir.

Nous avons tous été l’espace d’un instant le père ou la mère de petit Aylan Kurdi.

Il venait de Kobané. Je n'oublierai pas l’indifférence médiatique et politique qui a entouré trop longtemps les appels de détresse que nous lancions au nom des réfugiés au retour de notre délégation en octobre 2014.

Pour les militants et les élus communistes, le devoir d'accueil et le respect du droit d'asile a toujours été une priorité. Nous nous réjouissons du réveil des consciences qui a gagné l’Europe et maintenant la France .

Nous le savions, notre pays s'est levé pour la liberté après les attentats de Charlie. Il avait la force de se lever pour donner à la fraternité humaine le dernier mot.

Vous l'avez compris, moi je crois en la France. Et je ne confonds pas l'état pitoyable du débat politique avec l'état réel des consciences de ce pays. Des forces immenses cherchent, je le sais, le chemin de la fraternité humaine.

Non M.le Maire de Roanne, en France on ne trie pas les réfugiés selon leur religion ! Honte à vous qui avait proposé de faire la différence entre un enfant catholique, juif ou musulman !

Honte à vous Patrick Devedjian, et vos blagues racistes, quand les villes huppées de votre département gardent les portes closes aux réfugiés !

Honte à vous Nadine Morano, qui alors que la photo du petit Aylan soulevait le cœur de millions de Français avait osé vous insurger contre la mise en place de transport pour les réfugiés !

Honte au FN et à tous les médias qui continuent à nous bassiner avec la guéguerre entre le père et la fille, pour nous expliquer que le nouveau Front national est arrivé.

Car entre l’ancien et le nouveau Front national…le moins qu’on puisse dire c’est que pour rejeter les réfugiés, c’est bonnet blanc et blanc bonnet…

Entre Nicolas Bay qui demande à Laurent Fabius de s’inspirer de la Hongrie, Steeve Briois qui se vante que les villes gérées par le FN n’accueillent aucun réfugié et qui les amalgame à des potentiels terroristes, et Marine Le Pen qui propose de les renvoyer dans leur pays d’origine…

Rien n’a changé, ni la haine, ni la violence !

Un Front national qui sent le rance du racisme et l’aigre de la xénophobie.

La France doit maintenant se montrer digne de son devoir de solidarité. 24 000 réfugiés en deux ans, ce n'est pas à la hauteur. L’État doit prendre ses responsabilités aux côtés des centaines de communes, des milliers de citoyens et d'associations volontaires. 1000 euros par réfugiés, c'est 24 millions d'euros en deux ans ! Mais la vente d'un seul rafale c'est 94 millions d'euros, hors taxe !

C'est ce monde là qu'il faut changer.

La France, c'est pour nous celle qui s’incarne dans ces mots de Nelson Mandela :

« Qu'il ne soit jamais dit par les générations futures que l'indifférence, le cynisme et l'égoïsme nous ont empêchés d'être à la hauteur des idéaux humanistes. Que chacune de nos aspirations prouve que Martin Luther King avait raison, quand il disait que l'humanité ne peut plus être tragiquement liée à la nuit sans étoiles, du racisme et de la guerre.»

Je fais une proposition. Le 21 septembre prochain c'est la journée mondiale de la paix. Cette année, faisons de cette journée une mobilisation extraordinaire à travers tout le pays, pour la solidarité et le soutien aux réfugiés et migrants ! Et pour la paix du monde.

Chers amis, ici même dans à peine trois mois, se tiendra la Conférence mondiale sur le climat, un défi majeur pour l'Humanité.

En 2013, les réfugiés climatiques étaient 22 millions. Chaque seconde, une personne déménage dans le monde suite à une intempérie. En 2050, on estime à 200 millions par an les déplacés pour raison écologique.

La fête de l’Humanité a voulu lancer un appel pressant pour la réussite de la COP 21, pour en faire une grande affaire populaire. De cette conférence internationale doivent sortir des décisions véritablement contraignantes et non de bonnes intentions. Cela exige des engagements financiers conséquents pour le développement humain et la réduction des inégalités générées par la mondialisation capitaliste.

La réduction des émissions de gaz à effet de serre est une nécessité absolue. Il serait criminel de continuer à tergiverser et faire primer les intérêts du capital et la course au profit sur le devenir de la planète.

On n’éteindra pas l’incendie avec des pistolets à eau !

Tous les acteurs doivent prendre leurs responsabilités, au premier rang desquels les grands pays industrialisés qui doivent accepter un accord fondé sur le principe d’équité, de justice et de solidarité internationale.

Les grandes entreprises multinationales doivent enfin être mises au pied du mur. L’impunité c’est fini ! Faire joujou avec l’avenir de l’Humanité pour se remplir les poches c’est fini ! Exploiter les ressources autant que les Hommes, c’est fini !

L’accord de Paris devra imposer des normes juridiques drastiques à ces grands groupes.

L'heure n'est pas à bricoler un pseudo capitalisme vert. La tâche du 21e siècle est de réussir un nouveau modèle de développement.

Notre planète est malade et le seul remède valable c’est plus de justice sociale, plus de justice écologique et plus de paix. Tout le processus de production et d’échange doit être repensé en partant des besoins des populations, et de la protection durable de la planète. Le droit à l’énergie et à une alimentation saine pour tous, l’affirmation de biens communs de l’Humanité tels que l’eau doivent prendre place au rang des principes fondamentaux universels.

Oui, comme le dit dans l’encyclique « Laudato si » le Pape François : «L’environnement humain et l’environnement naturel se dégradent ensemble et nous ne pourrons pas affronter adéquatement la dégradation de l’environnement si nous ne prêtons pas attention aux causes qui sont en rapport avec la dégradation humaine et sociale.»

Il ne faut pas se mentir, nous sommes loin d’un accord contraignant de haut niveau. Comme pour les réfugiés, seule une intervention citoyenne large peut faire bouger les États. Il faut penser et voir grand. Lever une puissante vague citoyenne, faire croître le débat et imposer par la force de la démocratie un autre avenir pour notre planète.

Je vous donne rendez-vous à tous lors de la marche mondiale pour le climat, le 29 novembre prochain pour enfin faire entendre notre slogan : CHANGEONS LE SYSTÈME, PAS LE CLIMAT !

Dans cette marche, nous devrions exiger des engagements concrets de la France pour un nouveau modèle énergétique bas carbone pour un nouveau modèle de développement agricole comme l'ont exigé les paysans cet été, pour un plan national de rénovation thermique de l'habitat et pour la promotion du service public ferroviaire.

J'en parlais hier avec les Cheminots : une nouvelle bataille du rail est en marche car ils veulent tout casser. Ils font des discours sur le climat mais ils veulent liquider le mode de transport le moins polluant de tous. Ne les laissons pas faire. Avec l'éclatement de la SNCF, les bus d'Emmanuel Macron, - qui continuera, lui, à prendre le TGV quand nous nous entassons dans les bus - la casse du fret ferroviaire au profit des camions, les fermetures de lignes proposés par le rapport Duron, la casse de la cohérence nationale avec la réforme territoriale, c'est tout le rail qui est en danger.

Le service public ferroviaire doit devenir une grande cause nationale.

Vous le voyez, mes amis, aucun des grands défis du monde, ni la paix et le développement, ni le réchauffement climatique ne seront relevés en écrasant l'avenir entre les mâchoires de l'austérité et des profits à outrance.

Les marchés, la finance mondialisée jouent avec le feu.

Toute ambition de lutte contre le chômage, de développement des biens communs, des services publics, d'une industrie de pointe et soutenable, toute ambition pour les PME, les projets solidaires, les « commons », est impossible dans le carcan des logiques capitalistes. C'est pourquoi la lutte contre l'austérité et la déréglementation sociale généralisée es la lutte n°1 de la gauche en Europe.

Pour la première fois cette année, un peuple, le peuple grec, un gouvernement, celui d'Alexis Tsipras, un parti, Syriza, ont porté cette lutte jusqu'au conseil européen, jusque dans l'arène de l'Eurogroup.

Ils se sont battus comme des lions, des mois durant, pour faire respecter le choix des Grecs, jusqu'à organiser un référendum où le peuple grec a dit OXI, avec un courage et un calme fabuleux.

Comme dit le poète Yannis Ritsos "Ils ont offert un raki à la mort".

C'est cet élan que l’Allemagne de M. Schaüble a voulu briser la nuit du 13 juillet 2015, en imposant à la Grèce un diktat austéritaire.

Ils ont pu l'imposer parce que nos luttes communes en Europe aux côtés de la Grèce n'étaient pas encore assez puissantes.

Ils l'ont imposée parce que la France n'a pas joué son rôle.

Mais le peuple grec est un grand résistant, et sa lutte contre l'austérité ne s'est pas arrêtée le 13 juillet. Soyez-en convaincus.

Nous allons lutter ensemble, Français, Grecs, Espagnols, Italiens, Portugais, Irlandais, Allemands pour notre droit à la dignité, au développement, à la démocratie, pour faire céder pas à pas toutes les digues qui protègent les forces de l'argent : le traité budgétaire, le traité de Lisbonne et le projet de Grand marché transatlantique, jusqu'à redéfinir les fondements de la coopération des peuples européens.

Notre vision est celle d'une union de peuples et de nations libres, souveraines et associées. Chaque pays doit pouvoir renégocier son contrat avec l'UE. Et cela vaut pour la zone euro. La sortie de l'euro vers laquelle Merkel aimerait conduire les plus pauvres n'est pas la solution. La France peut et doit mener la bataille pour une une zone euro radicalement différente, C'est notre argent. Nous n'allons pas les laisser gérer la caisse en sortant de l'euro.

Peut-on faire gagner la démocratie contre les marchés ? Peut-on imposer le respect des souverainetés populaires ? Je suis sûr que oui, si les peuples s'en mêlent et si nous développons des solidarités dans des proportions inédites.

Il s'agit d'accélérer l'union des forces anti austérité d'Europe. Le combat contre la Troïka et les forces de la finance exige plus que l’élection d’un gouvernement de gauche dans un seul pays. Il exige des mobilisations massives, une lutte des citoyens dans tous les pays, à tous les échelons, dans la durée.

Croyez-vous que la finance et les dirigeants européens dormiront à nouveau sur leurs deux oreilles si les Grecs réélisent Alexis Tsipras, qui en six mois a fait plus bouger l’Europe que tous les sociaux-démocrates en vingt ans ?

Croyez-vous qu’ils se sentent en confiance quand ils voient que Jérémy Corbyn élu hier, au premier tour, à 60 % est en passe de révolutionner la gauche anglaise ? J'ai d'ailleurs décidé d'aller le rencontrer au plus vite.

Croyez-vous qu’ils ne s’inquiètent pas de voir des capitales européennes gouvernées par des forces alternatives, à Barcelone, à Madrid, à Dublin, comme à la tête du Land de Thuringe en Allemagne ?

Ils le savent bien, que nous relevons la tête !

Et plus nous serons unis, plus nous serons solidaires, plus leur inquiétude grandira. Le temps est venu de les tourmenter à nouveau !

Le temps est venu d'amplifier toutes nos batailles contre l'austérité et la déréglementation sociale.

Le gouvernement Hollande, Valls, Macron n'est pas notre gouvernement. Il a endossé l'agenda du MEDEF et sa politique n'inversera jamais la courbe du chômage.

Il faut donc le faire reculer.

Le 19 septembre, l'association des maires de France appelle à une journée d'action contre la réduction des dotations aux collectivités locales. Nous en serons car ce sont toutes les politiques publiques de nos communes et de nos départements qui sont menacées.

Nous avons une autre lutte immédiate de très grande importance. Celle de la libération du travail des impératifs patronaux.

Les annonces présidentielles sur le code du travail sont à prendre très au sérieux. I

Ils parlent de simplification et il faut comprendre liquidation. Ils parlent de sanctuarisation des grands principes mais actent la domination des accords de branche sur la loi.

L’attaque contre le code du travail c’est le nouveau cadeau fait au patronat, c’est la dernière preuve d’amour pour le MEDEF

François Hollande et Pierre Gattaz jugent le code du travail « illisible »…je crois au contraire que c’est parce qu’ils arrivent à le lire très bien qu’ils s’y attaquent !

Regardez les actionnaires de Daimler-Benz chez Smart, eux ils ont très bien compris.

39 heures payées 37, pas une seule embauche et les dividendes en hausse : voilà à quoi ils utiliseront tous les nouveaux pouvoirs qu'ont leur donnera.

Il faut arrêter de prendre les travailleurs pour des idiots ? Ils leur proposent un référendum mais en leur faisant du chantage à l'emploi. Faisons un autre référendum qui est pour 32 heures payées 35, beaucoup d'embauches et moins d'agent pour les actionnaires.

Nous ne nous laisserons pas faire ! Nous allons le défendre notre code du travail, dans la rue aux côtés des syndicats le 8 octobre prochain.

Chers amis, chers camarades, comme je vois que vous êtes chauds bouillants sur ce sujet, je veux vous proposer de frapper un grand coup. Ici et maintenant. Tous ensemble ! Nous allons envoyer un petit message à Manuel Valls. Je suis venu avec mon téléphone portable et ma perche à selfie. Je vous propose une chose simple. Faisons ici et maintenant un grand selfie, un selfie collectif pour défendre le code du travail…. pour dire « Pas touche à nos droits ! » Un selfie que je me ferai un plaisir d’envoyer à Manuel Valls et Emmanuel Macron. Comment faire ? Je vous demande de vous lever, de lever les bras comme ça vers le ciel…

Levez les bras, Levez les bras, je vais me retourner pour prendre la photo ….UN DEUX TROIS ! Et voilà ! Nous venons de réaliser le plus grand selfie du monde pour nos droits sociaux !

Bravo vous avez été supers. Merci beaucoup, merci pour votre participation. J’en connais un qui va être surpris.

Et maintenant revenons aux choses sérieuses. Je dois encore vous parler un peu. Reprenons notre calme.

Je veux vous parler des élections régionales des 6 et 13 décembre prochains.

C'est bientôt et c'est très important.

Les pouvoirs des 13 nouvelles régions seront énormes. A qui vont servir ces pouvoirs : au peuple ou à la finance ?

Imaginez – et je vous l'assure le grand chelem de droite et de l’extrême droite est un réel danger – Valérie Pécresse en Ile de France, Christian Estrosi ou Marion Maréchal Le Pen en Paca, Laurent Vauquiez en Rhône Alpes Auvergne, Marine Le Pen dans le Nord Pas de Calais Picardie !

Nous ne voulons à aucun prix de ce scenario catastrophe.

Comment l'évitez ? En lançant dans la bataille sans attendre, de belles listes de la gauche anti austérité et en y mettant toutes nos forces.

Entouré des chefs de file communiste des 13 régions, je vous le demande entrons tous dès demain dans la campagne et bouclons nos listes très vite.

D'ici la fin du mois, nous serons partout en ordre de bataille.

Je renouvelle mon appel à toutes les forces du Front de gauche, arrêtons l'éparpillement. Et à celles d'EELV là où elles sont prêtes à faire liste commune. Faisons peser le respect mutuel sur les prétentions hégémoniques.

Et je vous en conjure, avançons, avançons vite.

Avec mes camarades communistes, nous avons décidé d'engager toutes nos forces, et j'ai choisi pour ma part d'y aller en Ile de France parce que je sais combien cela comptera pour notre peuple, combien cela comptera pour les échéances politiques futures.

Oui je m’engage personnellement car nous devons tous être là face à droite et à l’extrême droite.

Oui je m'engage parce que le peuple de gauche a besoin d'un nouvel espoir, pas de nouvelle défaite en décembre.

Oui je m’engage parce que j'aime profondément l'Ile de France, et nos régions, toutes ces potentialités énormes qu'il faut mettre au service du bien-vivre et de l'égalité.

Oui je m'engage car je suis convaincu qu'avec nos listes, nous pouvons frapper un grand coup et faire une percée électorale.

Cette bataille nous mènera à 2017. Des forces immenses dans notre pays cherchent la voie nouvelle pour éviter le piège dans lequel on veut nous enfermer.

Ou Le Pen, ou Sarkozy, ou en guise d'alternative, le duo Hollande-Valls.

Non la gauche ne peut être éliminée. Il faut la rassembler, l'unir, lui ouvrir une nouvelle voie.

L'heure n'est pas au casting présidentiel. Elle est à l'engagement commun des forces de la gauche anti austérité. Elles doivent construire un chemin commun vers la victoire.

Je veux être utile à ce processus de convergence.

Oui, pour l'heure le casting doit s'effacer devant l'exigence de rassemblement que nous impose la situation, devant la construction commune d'un nouveau projet solidaire pour la France qui nous rassemble tous.

C'est l'engagement que je prends devant vous. Être utile oui, être utile à ce nouveau rassemblement majoritaire de notre peuple.

Chers amis, chers camarades, une fois n’est pas coutume, mais pour conclure ce discours je voudrais vous parler d’amour et de bonheur. Aujourd’hui les seules fois où l’on entend parler d’amour en politique c’est à l’université d’été du MEDEF…!

Alors que c’est ici à la fête de l'Humanité, là où le peuple de gauche se réunit, oui c’est ici qu’il convient de parler d’amour.

Je voudrais vous parler de ce qui nous anime tous au fond de ce qui nous meut,de ce qui nous fait être heureux quand justice est rendue , de la force de la fraternité qui quelque fois nous arrache une larme, de ce sentiment au creux du ventre quand nous gagnons une lutte syndicale, de ce frisson qui nous a saisi quand un soir de mai 2005 nous avons réalisé que Oui …nous l’avions fait !

Je veux vous parler de la force de l’engagement, du sens que nous donnons à nos vies, de pourquoi nous nous battons.

Je suis fier, que nous les communistes, nous conservions au plus profond de nous, une certaine idée du bonheur !

Je suis fier d’être à la tête d’un parti qui soufflera bientôt ces 100 ans…100 années d’une histoire d’amour ininterrompue avec la France ! Un parti qui compte dans ses rangs des dizaines de milliers d’amoureux…D’amoureux de la vie, d’amoureux de la justice, d’amoureux de l’égalité !

D’ailleurs, peut-être ne le saviez-vous mais selon un sondage que j’ai pris très sérieux en tant que Secrétaire national du PCF, les militants communistes et du Front de gauche sont ceux qui déclarent le plus de partenaires amoureux dans leur vie ! Le grand poète turc Nazim Hikmet ne disait-il pas : « je suis communiste, je suis amour des pieds à la tête» ?

Nous les communistes, nous ne sommes pas seulement des utopistes, des rêveurs, des chasseurs d’étoiles… Nous sommes aussi des réalistes ! Nous savons que cette quête du bonheur, cette conviction que demain doit être plus beau qu’hier, cette quête de sens universelle nous la devons aux générations futures.

Le bonheur, qu’est-ce que le bonheur ? C’est partager des choses simples, un bon repas entre amis, un verre de vin avec un camarade, revoir un bon film, voir son enfant grandir, sentir à plein nez un bouquet de roses rouges…

Mais être heureux c’est aussi vivre dans une société où personne n’est laissé sur le bord du chemin, être heureux, c’est penser pour 2, pour 10, pour 1000, Être heureux, c’est voir plus beau, plus grand, plus loin… Être heureux c’est se dire avec le poète « qu'un jour viendra couleur d'orange.»

Nous cherchons toujours le bonheur. Même dans ces temps de tempête, même quand l’espoir vacille, quand les traces de la lutte creusent nos visages, quand nos ennemis se gaussent de nous voir malmenés. Non…nous n’abandonnerons jamais l’idée d’un monde meilleur. Debout nous sommes, debout nous resterons !

Et en conclusion permettez-moi de reprendre ces mots du grand Paul Eluard :

La dose d'injustice et la dose de honte
Sont vraiment trop amères
Il ne faut pas de tout pour faire un monde il faut
Du bonheur et rien d'autre
Pour être heureux il faut simplement y voir clair
Et lutter sans défaut
Nos ennemis sont fous débiles maladroits
Il faut en profiter
N'attendons pas un seul instant levons la tête
Prenons d'assaut la terre
Nous le savons elle est à nous submergeons-la
Nous sommes invincibles

Vive la France, Vive la République, Vive le Parti communiste français, vive nous !

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