Compte-rendu des bilatérales avec le Parti de Gauche et "République et socialisme" par le PCF, 17 février
Ce mardi 16 février, le PCF a rencontré en bilatérale le PG et Socialisme et République.
Une bilatérale aura également lieu jeudi 18 avec Ensemble.
L'ensemble de ces rencontres a pour objet la préparation d'une coordination élargie du FdG se tenant le mardi 23 février avec à l'ordre du jour la situation ainsi que le calendrier politiques dont la Présidentielle et les législatives de 2017. Il s'agit d'un document de travail et d'information.
Bilatérale avec le PG
Elle intervient alors que Jean-Luc Mélenchon a, mercredi 10 février, fait publiquement lors du 20h de TF1, acte de candidature aux Présidentielles.
Lorsque le PG nous a sollicités pour cette rencontre, ses responsables avaient déjà décidé de l'entrée en campagne de JLM ; cela pour signifier l'absence de volonté d'une démarche concertée et partagée avec les partenaires du FdG.
Etaient présents
PCF : Pierre Laurent, Olivier Dartigolles, Bob Injey, Marie-Pierre Vieu
PG : Eric Coquerel, François Coq, Sarah Legrain, Paul Vannier
Côté PG, l'argumentation développée s’appuie sur la gravité l'état de la société (crise économique, de perspective..) et le besoin d'entrer urgemment dans le débat de 2017 en donnant une « incarnation » à notre courant politique. Partant du postulat qu' "il n y a plus une gauche en France mais deux courants qui en sont issus et qui luttent sur ses orientations opposées", ses responsables réfutent l'hypothèse d'une primaire de la gauche (qu'ils appellent primaires de Cambadélis) qui, selon eux, est une perte de temps et ne peut qu'aboutir à renforcer le PS.
Pour eux , l'entrée en campagne de JLM répond au besoin de prendre ses responsabilités face à la social démocratie, dans une période charnière. Est développée l'idée qu'en 2012, la consultation militante du PCF a fait perdre deux mois de campagne, qui ont manqué dans le bras de fer politique et idéologique. L'attente est aujourd'hui préjudiciable à l'avancée de nos idées.
D'autant que la candidature de JLM est indiscutable puisque pesant 4 millions de voix, un programme "L'humain d'abord" et des sondages qui, de manière récurrente, le place à plus de 10%. Depuis le 10 février ils ont enregistré 40 000 soutiens, ce qui les place, selon eux, en situation offensive. Cela va permettre de redévelopper une dynamique citoyenne permettant, après la campagne, de restructurer un mouvement populaire hypothéqué par l'échec du FdG.
Pas de développement sur ce dernier point sauf pour nous imputer le refus de structurer ce rassemblement en le dotant d'une assemblée représentative.
Côté PCF, nous revenons sur le caractère non concerté et donc imposé de la proposition de candidature de JLM. Ce caractère paraît préjudiciable au débat démocratique dans le FdG, nous plaçant devant le fait accompli d'une démarche personnelle.
Préjudiciable également car allant à l'encontre et hypothéquant la possibilité de convergence des forces de gauche et écologistes, politiques, sociales et citoyennes, disponibles pour une autre politique à gauche.
Nous soulignons que c'est d'ailleurs la principale question politique à traiter sous peine d'une nouvelle fragmentation, voire disparition de la gauche. Il existe un espace large pour des convergences de fond ; il se renforce même si l'on juge, à l'intérieur de la gauche, au rapport de forces sur des débats comme celui de la déchéance de nationalité et la révision du code du travail : l'annonce de la candidature de JLM ne va pas au devant de cet espace mais le referme.
C'est pourquoi nous faisons part de notre conviction qu'il est nécessaire de construire un processus collectif permettant de poursuivre les échanges de contenu, de travailler et acter les exigences communes en se dotant d'un cadre dépassant le périmètre actuel du FdG. Une candidature commune à l'élection présidentielle pourrait être issue de ce processus et nous ajoutons que, selon nous, il serait important que JLM soit partie prenante de ce processus.
L'accent est également mis sur le fait que, dans la construction d'une telle dynamique, il ne faut pas opposer rassemblement des forces politiques disponibles et mise en mouvement du peuple, l'un et l'autre se nourrissant.
Le PG répond sur le fait que cette proposition ne peut être l'organisation de primaires qui vont relégitimer une candidature Hollande ou social libérale.
Côté PCF, nous actons le désaccord actuel en soulignant que le principal risque pour nous aujourd'hui est de passer à côté d'un vrai processus populaire d'élaboration de bases politiques communes pour une candidature d'alternative, étant étendu que réussir un tel schéma ne se résume pas à un processus de primaires.
Le PG indique qu'il faut nous revoir en juin pour acter, en fonction de la progression des débats, là où nous en serons.
Bilatérale avec République et Socialisme
Etaient présents :
PCF : Bob Injey, Marie Pierre Vieu
République et Socialisme : Lucien Jallamion, Michel Jallamion, Alain Girard
Le débat s'est engagé à partir de l'actualité de la candidature de JLM. La délégation du PCF a rendu compte de la bilatérale PCF/PG du matin.
Côté République et Socialisme, il est fait part de leur désapprobation sur le fait d'avoir été mis devant le fait accompli de l'entrée en campagne de JLM qui, selon eux, nie tout fonctionnement collectif du FdG.
Ses responsables expriment leur inquiétude d'une gauche en voie d'atomisation et la nécessité de travailler dans la préparation des Présidentielles à une démarche de fond et de rassemblement qui soit, au lendemain du scrutin, un point d'appui pour la refondation de la gauche.
Ils interpellent le PCF sur la nécessité de ne pas couper les ponts à gauche et d'être un lien entre toutes les forces travaillant dans le même sens que nous. Ils nous demandent si, selon nous, se dessinent des possibilités de candidatures de rassemblement large participant de la construction d'une vraie politique de gauche.
Côté PCF, nous tentons de répondre sans contourner la question que, pour nous, la priorité est aujourd'hui de travailler à une plate-forme ou à des exigences communes partagées et qu'il nous apparaît que la situation créée avec le remaniement nous met en situation d'être à l'offensive sur la question.
Le débat va se poursuivre en coordination du FdG du 23 février.