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1 novembre 2018 4 01 /11 /novembre /2018 07:02
Sébastien Jumel à l'assemblée nationale

Sébastien Jumel à l'assemblée nationale

Dans une question au gouvernement, Sébastien Jumel, député de la Seine-Maritime dénonce la hausse des prix du carburant, "un hold-up" qui ne finance que marginalement la transition écologique, pourtant si nécessaire.

""Après les coups de rabot sévères sur les APL, la nouvelle augmentation du prix du gaz, la panne sur les pensions et sur les salaires, la goutte d’essence se transforme en océan d’écologie punitive et vient noyer ceux n’ont qui pas d’autre choix, pas d’autre alternative que de prendre leur voiture pour aller travailler, se former, se soigner.

Ils sont près de 9 millions en France dans cette situation auxquels s’ajoutent chez nous notamment les agriculteurs et les pêcheurs."

Rassemblement à Dieppe contre ce hold-up du pouvoir d’achat, le vendredi 16 novembre à 18 heures devant l’hôtel de ville.

 

Fiscalité des carburants

M. le président. La parole est à M. Sébastien Jumel, pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine.

M. Sébastien Jumel. Monsieur le Premier ministre, alors que la fatigue semble gagner le sommet de l’État, entendez-vous le cri sourd de la France en colère ? Après avoir sacrifié le pouvoir d’achat des retraités, au point que ceux que je rencontre chez moi se demandent ce qu’ils ont bien pu faire au Gouvernement pour être si mal traités, voilà que vous vous en prenez à la France qui travaille, à celle qui souffre, à celle qui manque. Après les coups de rabot sévères sur l’aide personnalisée au logement, la nouvelle augmentation du prix du gaz et la panne des pensions et des salaires, la goutte d’essence se transforme en océan d’écologie punitive et vient noyer ceux qui n’ont pas d’autre choix, pas d’autre alternative que de prendre leur voiture pour aller bosser, se soigner, se former, ou même pour accéder aux services publics que chaque jour vous éloignez un peu plus d’eux.

M. Pierre Cordier. Bien dit !

M. Sébastien Jumel. L’augmentation de la taxe intérieure sur les carburants, combinée à l’augmentation des prix du pétrole, alourdit d’une manière insupportable, vous le savez, la facture d’un plein d’essence.

Alors que tout le monde s’accorde à souligner, chiffres à l’appui, que ce racket, que ce véritable hold-up ne servira pas à financer la nécessaire transition écologique – les mesurettes préconisées par M. de Rugy l’attestent –,…  

M. Erwan Balanant. Pas vous, Jumel !

M. Sébastien Jumel. …alors que vous avez repoussé l’ensemble des propositions concrètes que nous avons formulées dans le cadre du projet de loi de finances, la colère gronde.

Elle grondera à Dieppe, le 16 novembre prochain, à la veille de la foire aux harengs et à la coquille Saint-Jacques, parce que les pêcheurs ne sont pas épargnés par l’augmentation du prix du carburant.

M. Marc Le Fur. Eh oui !

M. Sébastien Jumel. Elle grondera à la veille d’une mobilisation citoyenne légitime, qui portera la colère des territoires humiliés de la République. Alors que la France s’est enrichie de 146 000 millionnaires depuis que vous êtes arrivés aux responsabilités, allez-vous, enfin, comme le proposent les communistes, prendre l’argent là où il est, pour le rendre à ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.)

M. le président. La parole est à M. le ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire.

M. François de Rugy, ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire. Monsieur le député, vous le savez, la question de l’énergie, qu’il s’agisse du chauffage ou du carburant, est notre préoccupation constante depuis le début du quinquennat. Disons-les choses clairement : doit-on céder à la tentation, que vous avez exprimée – je l’ai compris –, de diminuer les taxes sur les carburants, qui existaient avant l’arrivée de ce gouvernement et que nous avons votées en toute transparence,…

M. Sébastien Jumel. Prenez l’argent là où il est.

M. François de Rugy, ministre d’État. …en attendant la prochaine hausse du prix du pétrole sur le marché mondial ?

M. Sébastien Jumel. Prenez l’argent là où il est.

M. François de Rugy, ministre d’État. Car telle est la principale source de la hausse.

M. Fabien Di Filippo. C’est faux !

M. François de Rugy, ministre d’État. J’espère que vous l’expliquez à vos concitoyens, y compris à ceux qui travaillent dans l’industrie automobile, puisque celle-ci est présente dans votre territoire.

M. Pierre Cordier. Il a bon dos le prix du baril !

M. François de Rugy, ministre d’État. Leur expliquez-vous, avec nous, que nous voulons nous protéger, demain, des hausses du prix du pétrole sur le marché mondial, en accompagnant le changement,…

M. Olivier Faure. Ce n’est pas ce que vous faites.

M. François de Rugy, ministre d’État. …ou, au contraire, que nous ne devons rien modifier s’agissant de l’automobile ou du chauffage ?

M. André Chassaigne. Caricature !

M. François de Rugy, ministre d’État. Voilà l’enjeu d’aujourd’hui, au-delà même de la question du climat et de celle de la santé : je ne pense pas que vous la balayiez d’un revers de la main. Du moins, je l’espère. Votre collègue Dharréville, qui est assis deux rangs plus haut que vous, m’a encore parlé récemment de la pollution de l’étang de Berre. (Exclamations sur les bancs des groupes GDR et SOC.)

M. David Habib. Cessez d’accabler les uns et les autres !

M. François de Rugy, ministre d’État. Nous traitons globalement ces questions, tout en donnant aux Français des moyens pour passer le cap. Nous augmentons tout d’abord le chèque énergie. J’espère que vous le dites à vos concitoyens. Même si vous ne votez pas le budget – ce n’est pas grave –, dites-leur, parce qu’ils peuvent bénéficier de 50 euros supplémentaires en 2019 pour passer ce cap. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.) Quant à la prime à la conversion, elle passe à 2 000 euros pour les ménages non imposables, s’ils achètent une nouvelle voiture, même d’occasion. (Exclamations sur les bancs des groupes GDR et SOC.) Dites-le à vos concitoyens : vous leur donnerez ainsi l’occasion de se protéger des hausses des prix des carburants. (Applaudissements sur les bancs des groupes LaREM et MODEM.)

Assemblée nationale: Sébastien Jumel (député PCF Seine-Maritime) dénonce la hausse des prix du carburant dans une question au gouvernement
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31 octobre 2018 3 31 /10 /octobre /2018 06:46
Pierre Ouzoulias, sénateur communiste

Pierre Ouzoulias, sénateur communiste

Parcoursup : mécanique d’une sélection sociale
par Pierre Ouzoulias, sénateur communiste des Hauts-de-Seine
 
(présent le 22 octobre 2018 à la fac de Brest pour un débat organisé sur parcoursup et l'enseignement supérieur par le PCF et la JC avec la FSU, la CGT éduc'action, SUD éducation, comme invités, et des étudiants et lycéens - voir compte rendu).
 
La rentrée universitaire passée, les conséquences de la loi « Orientation et réussite des
étudiants » se dévoilent progressivement, malgré l’intense communication gouvernementale qui
célèbre le succès de Parcoursup. Frédérique Vidal se félicite même que cette nouvelle procédure ait
permis de « favoriser la démocratisation des études supérieures ». Les premières données publiées
parcimonieusement par son ministère révèlent une tout autre réalité. Deux chiffres témoignent, à
eux seuls, de l’ampleur du processus d’élimination réalisé par Parcoursup.
Cette année, le nombre de candidat·e·s reçu·e·s au baccalauréat a augmenté de 5,3 %, mais le
nombre d’étudiant·e·s ayant accédé à l’enseignement supérieur n’a progressé que de 2,2 %.
Autrement dit, la procédure a découragé un grand nombre de lycéen·ne·s de poursuivre leurs études
au-delà du baccalauréat. Ainsi, 22 % des inscrit·e·s ont quitté la plateforme sans affectation, soit un
pourcentage deux fois plus important que celui de l’an passé. In fine, il est fort probable qu’environ
200 000 candidat·e·s aient été écarté·e·s de l’enseignement supérieur. Ces naufragé·e·s de
Parcoursup ont disparu des statistiques officielles et très peu ont saisi les commissions de recours
des rectorats. La réussite de Parcoursup est là : avoir dissuadé celles et ceux qu’Emmanuel Macron
considérait comme « inadapté·e·s » quand il déclarait que « l’université n’est pas la solution pour
tout le monde ».
Insidieusement, mais avec une grande efficacité, les nouvelles dispositions de Parcoursup,
dont l’absence de hiérarchisation des vœux, ont favorisé les candidat·e·s que les établissements de
l’enseignement supérieur voulaient accueillir prioritairement. Les autres ont dû patienter pour
choisir ou accepter, souvent par défaut, les offres restantes. À la violence de l’absence de
proposition s’est ajoutée une attente qui s’est souvent prolongée jusqu’à la phase complémentaire
de la procédure. Les principales victimes de ce traitement discriminatoire sont principalement issues
des filières technologiques et professionnelles. C’est la triste réalité révélée par les statistiques
publiées par les services du ministère de l’enseignement supérieur. Ainsi, aux différentes étapes de
la procédure, ces candidat·e·s ont systématiquement dû pâtir de traitements moins favorables que
celles et ceux issu·e·s des filières générales : moins de propositions, plus d’attente, plus d’échecs.
 
À la fin de la procédure principale, seule un peu plus de la moitié des candidat·e·s de la filière
professionnelle ont reçu une proposition acceptable. De la même façon, c’est dans les filières
technologiques et professionnelles que l’on trouve les proportions les plus importantes d’abandons,
malgré une proposition positive. La non hiérarchisation des vœux rend difficile une analyse
qualitative de Parcoursup. Néanmoins, le service statistique du ministère de l’enseignement
supérieur a tenté d’apprécier les choix des candidats en évaluant la « filière de formation la plus
demandée dans la liste de leurs vœux ». Sans surprise, ce sont de nouveau les candidat·e·s
souhaitant intégrer les formations préparant les brevets de technicien supérieur (BTS) ou les
diplômes universitaires de technologie (DUT) qui ont obtenu, en moindres proportions, des offres
satisfaisantes. À l’inverse, plus de 93 % des personnes qui souhaitaient intégrer la première année
commune aux études de santé (PACES) ont obtenu une réponse favorable.
Cette sélection discriminatoire a été réalisée directement par les établissements de
l’enseignement supérieur au moyen des « algorithmes locaux ». Dès le vote de la loi, le groupe
CRCÉ a demandé la plus grande transparence sur les modalités d’examen par ces établissements
des dossiers collectés par la plate-forme nationale Parcoursup. La ministre de l’enseignement
supérieur et le secrétaire d’État chargé du numérique en ont longtemps contesté l’existence. La
Commission d’accès aux documents administratifs (CADA), saisie par mes soins, a admis qu’ils
étaient communicables et m’a informé que le ministère ne les connaissait pas et qu’il était donc
dans l’incapacité de me les transmettre ! Voilà donc une procédure dont la ministre nous explique
qu’elle a été beaucoup plus transparente que la précédente et dont elle dit pourtant ignorer les
conditions locales de sa mise en œuvre !
Sur le fondement légal de l’avis de la CADA, les sénatrices et sénateurs du groupe CRCÉ ont
donc saisi plusieurs universités pour obtenir la communication de ces « algorithmes locaux ». Pour
des raisons pédagogiques et juridiques évidentes, il nous a semblé nécessaire que les candidat·e·s
soient informé·e·s des critères de sélection de leurs dossiers.
Au-delà de ces actions qui relèvent de la mission de contrôle parlementaire de l’action du Gouvernement, le groupe CRCÉ continuera de demander l’abrogation de la loi « Orientation et réussite des étudiants » parce que nous considérons que le baccalauréat doit demeurer un diplôme national et anonyme qui donne librement accès à l’enseignement supérieur.
La loi « ORE » apparaît aujourd’hui telle que nous l’avions dénoncée lors de sa discussion au
Sénat : une loi de gestion de la pénurie qui organise la sélection sociale pour écarter de
l’enseignement supérieur les bachelier·e·s supplémentaires. Nous considérons, à l’inverse, que ces
jeunes qui souhaitent poursuivre leur parcours d’étude ne sont pas un problème mais une chance
pour notre pays et nous proposerons, lors de la prochaine discussion budgétaire, des moyens
supplémentaires pour permettre à l’enseignement supérieur de les accueillir
 
 
Débat sur Parcoursup, le droit à l'éducation et l'enseignement supérieur - Pierre Ouzoulias au micro au côté de Marie Dagnaud (CGT éduc'action), Gérald, Jean-Marc Clery (porte-parle FSU Bretagne), Olivier Cuzon (Sud éducation), Lucien Richard (MJCF 35) le lundi 22 octobre à la fac Ségalen de Brest

Débat sur Parcoursup, le droit à l'éducation et l'enseignement supérieur - Pierre Ouzoulias au micro au côté de Marie Dagnaud (CGT éduc'action), Gérald, Jean-Marc Clery (porte-parle FSU Bretagne), Olivier Cuzon (Sud éducation), Lucien Richard (MJCF 35) le lundi 22 octobre à la fac Ségalen de Brest

Frédérique Vidal a été auditionnée sur le bilan ParcourSup ce 23 octobre par la commission Culture, éducation, enseignement supérieur du Sénat.
 
Elle devrait l’être à nouveau le 6 novembre pour le  Budget.
 
- La vidéo de l'audition de Frédérique Vidal le 23/10/2018 au sénat disponible ici :
 
- Le compte-rendu écrit de cette audition (en PJ) également disponible ici :
 
- Ci-joint également le texte dont le thème est le bilan de  ParcourSup  que  Pierre Ouzoulias a écrit pour le journal du groupé CRCé (Initiative) qui est disponible ce lundi 29 octobre.
 
- Le lien vers les chiffres bilan ParcourSup publiés par le ministère de l’enseignement supérieur. 
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30 octobre 2018 2 30 /10 /octobre /2018 08:19
Pittsburgh: le poison de l'antisémitisme a encore frappé

Le PCF condamne le carnage perpétré à la synagogue de Pittsburgh par un suprématiste blanc, adepte de la théorie du complot qui considérait les juifs comme des enfants de Satan et accusait l’association juive HIAS de venir en aide aux réfugiés à travers le monde.

La veille des colis piégés étaient envoyés aux adversaires de Donald Trump par un suprématiste blanc, raciste, antisémite, homophobe, fervent soutien des armes à feu.

Le poison de la haine antisémite et raciale continue de tuer et d’être diffusé en toute légalité puisque le terroriste arrêté s'exprimait régulièrement via «le réseau social de la libre parole», refuge pour l'extrême droite, les suprémacistes blancs et les néo-nazis.

Le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde, d’où la nécessité de ne jamais baisser la garde. La lutte contre l’antisémitisme et contre toutes les formes de racisme aux USA, en France et dans le monde est plus que jamais d'actualité.

Le PCF adresse toutes ses condoléances aux victimes et à leurs familles.

Pittsburgh: le poison de l'antisémitisme a encore frappé
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30 octobre 2018 2 30 /10 /octobre /2018 08:00

Au moins 20 blessé-e-s hier à Tunis dans un attentat-suicide sans que les capitales du monde ne réagissent vraiment...

Le PCF exprime toute sa solidarité avec les victimes et leurs familles, et tout son soutien au peuple tunisien et aux forces démocratiques et de progrès du pays.

Les "mesures anti-terroristes" du gouvernement tunisien montrent encore une fois leurs limites lorsqu'elles consistent à réduire les libertés collectives et individuelles puisqu'ainsi que le rappelle l'AFP, "l'état d'urgence reste en vigueur sur l'ensemble du territoire depuis l'attentat de novembre 2015. La présidence tunisienne a annoncé une nouvelle prolongation d'un mois le 5 octobre dernier. L'état d'urgence octroie des pouvoirs d'exception aux forces de l'ordre. Il permet notamment d'interdire les grèves et les réunions "de nature à provoquer (...) le désordre".

PCF - International

29 octobre 2018

Le PCF solidaire des victimes tunisiennes de l'attentat-suicide de Tunis et des forces progressistes en Tunisie
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29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 18:28
Les libéraux, les libertés, l'argent - par Ian Brossat, PCF

Les libéraux, les libertés et l'argent...

La leçon de ce qui vient de se passer au Brésil, c’est que les libéraux, loin de faire barrage à l’extrême droite, en sont le marchepied.

Emmanuel Macron ne cesse d’affirmer que le combat se situe désormais entre les « progressistes » libéraux et les populistes. Nous avons une nouvelle preuve du contraire. Les libéraux, les élites économiques, ne se préoccupent que de la liberté des riches. Mais ils n’ont aucun problème avec le fait de marcher sur la liberté des pauvres ou des minorités. C’est valable au Brésil, où les marchés financiers ont massivement fait le choix du candidat fasciste. Et c’est valable en France, où Macron lui-même montre chaque jour à quel point sa boussole idéologique n’est rien d’autre que l’argent.

On vient de le voir sur la question de la vente d’armes par la France à l’Arabie Saoudite, qui mène une guerre effroyable au Yémen où près de 4000 civils ont été massacrés. Vouloir cesser ces ventes d’armes serait « pure démagogie », selon Macron, car cela priverait le complexe militaro-industriel français de 12 milliards d’euros de contrats. On l’a vu également avec cette vidéo du « progressiste » Macron recevant le dictateur turc Erdogan à l’Elysée, et le félicitant d’avoir récupéré la résidence du premier ministre, poste supprimé lors de la grande purge de l’année dernière : « Un ministre m’a dit que c’était pour le Premier ministre avant, mais comme tu as réglé le problème... ».

Chez Macron et chez les libéraux la question des droits des peuples et des droits de la personne passe toujours derrière la nécessité de réaliser des profits. Et c’est ce cynisme, cet agenouillement permanent devant les riches et les puissants, qui tiendrait lieu de barrage à l’extrême droite ?

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29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 07:13

Un pays où l'on fouette et exécute les athées ou les individus qui affirment leur liberté, un pays où l'on applique une dictature théocratique, un pays qui répand grâce à ses pétro-dollars l'islamisme le plus réactionnaire en dehors de ses frontières quand ses puissants vivent dans un luxe consumériste ostentatoire, un pays qui découpe en morceau un journaliste dans une ambassade d'un État étranger, un pays qui mène la plus sales des guerres au Yémen, et ce serait "démagogique" d'exiger qu'on interrompre les ventes d'armes à l'Arabie Saoudite. 

Pourquoi?

Parce que c'est l'allié privilégié d'Israël et des Américains dans la région, et donc le nôtre?

Parce que des contrats juteux pour notre complexe militaro-industriel sont en jeu?

Macron marche dans les pas de la politique étrangère de Sarkozy et Hollande, très atlantiste, très liée aux enjeux de la vente d'armes. 

Cela n'a rien à voir avec une politique de paix et de civilisation, ni par une politique inspirée par des valeurs démocratiques et de progrès humain.

Communiqué du groupe communiste, républicain, citoyen, écologiste au Sénat 

M. MACRON, IL EST IMPOSSIBLE DE NE PAS PARLER DES VENTES D'ARMES A L'ARABIE SAOUDITE

Lors de la discussion de la Loi de Programmation Militaire en avril dernier, les sénatrices et sénateurs du groupe CRCE avaient alerté le Gouvernement sur le rôle indirect de la France dans les atrocités commises au Yémen du fait de la vente répétée d'armes françaises au Royaume.

A ce commerce remis en cause par une question lors d’une commission au Sénat, la Ministre des Armées répond : « si nos partenaires utilisent des matériels que notre pays lui a vendus il y a longtemps contre ses populations civiles, ce n'était pas l'objectif initial. Si le pays acquéreur fait du matériel un autre usage, il y a une vraie difficulté mais cela ne nous regarde pas. ».
Aujourd'hui, Madame Parly et Monsieur Macron restent dans la même ligne politique en refusant de répondre aux questions des journalistes sur le sujet, alors même que la question yéménite occupe l'actualité.
Faut-il voir une nouvelle preuve de l’intérêt du commerce des armes avec l’Arabie Saoudite dans la réaction de la France vis-à-vis de Riyad suite au meurtre de Jamal Khashoggi, journaliste et opposant saoudien tué au consulat du Royaume à Istanbul ?
Certes, la France a demandé une clarification aux autorités saoudiennes et condamné fermement ce qui, au fil des nouveaux éléments d'enquête, s'apparente à un meurtre politique commandité par le prince héritier Mohammed Ben Salman.
Mais, des puissances occidentales, plus audacieuses, haussent dans une toute autre mesure le ton. L'Allemagne, par exemple, souhaite suspendre ses contrats d'armement avec le Royaume. Au vu du passif yéménite, le principe de précaution tel qu'appliqué par Berlin, semble le minimum à faire.
Les sénatrices et sénateurs du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste demandent au Gouvernement une plus grande fermeté dans sa coopération avec l’Arabie Saoudite.

Paris, le 25 octobre 2018

 

 

Emmanuel Macron qualifie de démagogie la remise en cause des ventes d'armes à l'Arabie Saoudite - réaction des sénateurs communistes
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29 octobre 2018 1 29 /10 /octobre /2018 06:59
Construire un projet démocratique de droit à l'éducation pour tous à l'opposé de la logique politique de Parcoursup - excellent débat organisé par le PCF à Brest ce mardi 22 octobre

Excellent débat sur Parcoursup organisé lle lundi 22 octobre par le PCF , pour l'égalité d'accès à l'éducation et l'enseignement supérieur hier à la fac Ségalen de Brest avec Pierre Ouzoulias, sénateur communiste des Hauts-de-Seine, Lucien Richard, responsable organisation de la JC 35, Marie Dagnaud de la CGT educ'action, Olivier Cuzon, de Sud-Solidaires, et Jean-Marc Clery, porte parole de la FSU-Bretagne.

"Parcoursup, une "belle réussite", qui a éliminé des dizaines de milliers de bacheliers de l'enseignement supérieur (-7% d'inscrits en fac notamment), des jeunes issus des classes populaires, de lycées techniques et professionnels pour la plupart".

"La France consacre depuis 10 ans de moins en moins de moyens, rapportés au nombre d'étudiants qui augmente, à l'enseignement supérieur".

"Les algorithmes locaux des universités sont non communiqués, on ne sait pas sur quels critères ils travaillent, ni s'ils sont légaux"

"On va préparer la spécialisation des élèves en amont pour correspondre aux attendus des universités. Dès la fin 3ème, les élèves vont devoir avoir une idée des choix qu'ils vont devoir faire. On spécialise l'enseignement général et technologique, on despécialise l'enseignement professionnel en lui retirant une série de compétences générales. On cherche à ce que les élèves restent bien dans la bonne case. On a pas un gouvernement qui vise l'émancipation des gens".

"En Bretagne, 33 000 lycéens bacheliers passaient par la plateforme parcoursup. 8000 n'avaient aucune réponse au mois de juin, 950 savaient qu'ils étaient sans aucune proposition. C'est difficile de savoir combien de jeunes ont vu leurs vœux préférentiels satisfaits. 20% des élèves ont sans doute décroché de Parcoursup, se retrouvant sans orientation dans le supérieur, ou dans des écoles privées. En STAPS à Rennes, 200 dossiers ont été refusés, une centaine de dossiers ont été refusés en sciences de l'éducation.

"Les effectifs ont baissé pour la première fois de 7% à l'entrée à l'université. Pour ce qui est des STMG, un tiers d'entre eux ont abandonné parcoursup. En région parisienne, il y a une sélection incroyable sur critères sociaux que parcoursup accentue".

"Le tirage au sort a bien lieu en réalité dans certaines universités pour départager les candidats aux dossiers voisins".

"Il manque des places à l'université et en même temps il y a des filières qui ne font pas le plein mais on ne rentre pas les étudiants dans les filières comme des sardines dans des boîtes. Le service public d'éducation a vocation a fonctionné même si certaines classes sont à moitié vides".

"Parcoursup traduit une projet idéologique de la droite depuis longtemps: le refus de la démocratisation de l'enseignement. Il s'agit d'empêcher tous ceux qui ont le bac d'accéder à la filière de leur choix. Le Bac n'est plus le premier diplôme du supérieur".

"Les enfants d'ouvriers sont 12% en master, 4% en doctorat, actuellement. Parcoursup ne fait que renforcer ces discriminations. Cela conduit à l'auto-sélection, l'auto-censure. Et on localise le bac. Les notes de terminale n'ont pas la même valeur dans un lycée de centre-ville d'une grande ville et dans un petit lycée d'une petite ville".

"On oblige les jeunes à se déterminer beaucoup plus tôt sur leur orientation future alors qu'on liquide parallèlement des cohortes de conseillers d'orientation. Le summum c'est la lettre de motivation qui discrimine ceux qui sont à l'aise à l'écrit ou ont des aides familiales et les autres"

"On a pas anticipé le pic de natalité de l'an 2000 avec 35 000 naissances de plus. C'est soit un problème d'incompétence totale, soit un choix. Il aurait fallu augmenter de manière significative les moyens pour l'université. Aujourd'hui, on oblige les jeunes à cocher les cases par défaut, les bacheliers professionnels accédant à l'université sont passés de 25% à 15%. Avec parcoursup, ce n'est plus les humains qui dépendent des machines mais les êtres humains qui se transforment en machines devant s'auto-évaluer et se vendre. Parcoursup, c'est un projet idéologique des forces capitalistes et libérales qui renvoient au processus. Cela renvoie au processus de Bologne par lequel les décideurs européens ont voulu uniformiser le modèle compétitif et managérial à l'université"

"Blanquer ne cesse de faire des cadeaux au privé. Alors que 95% des enfants sont scolarisés en maternelle à 3 ans, Blanquer, en rentant la scolarisation obligatoire à 3 ans fait un énorme cadeau aux écoles privées car les mairies vont devoir financer l'enseignement confessionnel".

"Dans le débat d'orientation budgétaire, nous avons proposé d'affecter les 6,5 milliards de crédit impôt-recherche aux universités plutôt que cela serve à faire de l'optimisation fiscale ou autre. Pour embaucher des profs d'université, des maîtres de conférence, des responsables de TD, il faut des moyens. Est-ce légitime de mettre 6 milliards sur les prochaines années dans le programme M 51 de renouvellement des armes atomiques et des missiles atomiques alors qu'on aurait pu les mettre dans l'éducation, la jeunesse? Pour autant nous avons été le seul groupe a voté contre au Sénat" (Pierre Ouzoulias)

"Il faut réellement mettre des moyens en face des besoins. Je suis pour une nationalisation de l'enseignement privé, le refus de la collaboration des enseignants avec les réformes libérales de tri des élèves".

"En 2000, 18% des élèves de lycée poursuivaient leurs études. Aujourd'hui, c'est 36%. Entre 2008 et 2018 on a gagné plus de 500 000 étudiants. Le processus de démocratisation de l'enseignement est inéluctable, irréversible. Toute la question, c'est les moyens qu'on met pour l'accompagner. Depuis 10 ans, l'effort de la nation par étudiant a nettement diminué. Quels moyens sommes nous prêts à investir pour la formation de la jeunesse?"

"Aujourd'hui, depuis les accords Vatican-Kouchner il y a 10 ans dans le supérieur, qui autorise le privé à délivrer des diplômes, le privé est à l'offensive dans l'enseignement supérieurs, avec aussi des objectifs d'évangélisation assumés".

"On a des difficultés à mobiliser, et pourtant c'est la clef de tout. Pas de vraie victoire des batailles étudiantes depuis la lutte contre le CPE en 2005-2006"

"La non hiérarchisation des voeux produit un temps d'attente extrêmement long sur parcoursup et c'est un effet dissuasif voulu. L'attente fait partie du système: elle a concerné 20% des élèves du général, 50% des élèves sortant d'un bac pro. Parcoursup classe en fonction des milieux sociaux. Il ne faut pas confondre l'apparent amateurisme de l'algorithme et de la structure de parcoursup et le projet politique et la stratégie très calculés. Avec APB, tu pouvais avoir l'impression que tu choisissais ton école, ta filière; là c'est l'inverse, on te choisit et tu dois te vendre ".

Plusieurs lycéens et étudiants sont intervenus au court du débat:

- Regrettant la non hiérarchisation des vœux et les effets que ça induit.

- Pour mettre l'accent sur le discours centré sur l'humain, les valeurs, le quotidien partagé et l'épanouissement individuel à tenir auprès des jeunes, plutôt que sur les chiffres, les moyens, l'argent, si on veut les toucher et les mobiliser. On a aussi besoin qu'on nous présente un projet en positif plutôt qu'une simple critique de l'existant. ON NE SE BAT PAS POUR DE L'ARGENT MAIS POUR DES DROITS.

- Sur la situation de stress vécue par les jeunes en terminale, qui vont malades au lycée pour éviter que des absences les handicapent dans le cadre de Parcoursup.

- Sur la mise à distance psychologique par rapport à des choix d'orientation qu'opère parcoursup.

- Sur le scandale de la confidentialité des données dans les algorithmes locaux de parcoursup.

- Sur les difficultés pour les jeunes des catégories populaires qui se rajoutent avec parcoursup.

- Sur le droit à l'orientation pour se former intellectuellement et non pour réussir socialement par une filière de prestige. Il faut pouvoir faire des études dans lesquels on se reconnaît. Il faut casser les représentations négatives sur certaines formations.

- Il faut accompagner les jeunes dans l'enseignement supérieur, les former, leur parler.

- Sur les pertes d'heures et de moyens de profs dans les UV dans certaines filières comme la psycho.

- Sur le travail des étudiants et son impact pour la réussite dans les études.

- Sur le revenu d'autonomie étudiant à conquérir.

Des syndicalistes SNES-FSU, CGT de l'éducation privé, CGT  sont aussi intervenus dans la salles, où étaient présents des profs d'université.  

A l'issue de ce débat passionnant de 2h30 environ, avec une grande richesse d'interventions, 3 lycéens et étudiants ont demandé d'adhérer au PCF.

Construire un projet démocratique de droit à l'éducation pour tous à l'opposé de la logique politique de Parcoursup - excellent débat organisé par le PCF à Brest ce mardi 22 octobre
Construire un projet démocratique de droit à l'éducation pour tous à l'opposé de la logique politique de Parcoursup - excellent débat organisé par le PCF à Brest ce mardi 22 octobre
Construire un projet démocratique de droit à l'éducation pour tous à l'opposé de la logique politique de Parcoursup - excellent débat organisé par le PCF à Brest ce mardi 22 octobre
Construire un projet démocratique de droit à l'éducation pour tous à l'opposé de la logique politique de Parcoursup - excellent débat organisé par le PCF à Brest ce mardi 22 octobre
Construire un projet démocratique de droit à l'éducation pour tous à l'opposé de la logique politique de Parcoursup - excellent débat organisé par le PCF à Brest ce mardi 22 octobre
Construire un projet démocratique de droit à l'éducation pour tous à l'opposé de la logique politique de Parcoursup - excellent débat organisé par le PCF à Brest ce mardi 22 octobre
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28 octobre 2018 7 28 /10 /octobre /2018 13:03
Stephane Peu

Stephane Peu

Stéphane Peu: «La loi ELAN est une régression totale pour les personnes handicapées»
Par

Des députés ont signé un recours contre la loi ELAN devant le Conseil constitutionnel. Entretien avec l’un d’eux, le communiste Stéphane Peu, pour qui l’allègement des normes de construction de logements adaptés aux personnes handicapées accroît la discrimination à l’encontre de cette population.

Les députés de La France insoumise, du groupe de la Gauche démocratique et républicaine et du Parti socialiste ont porté la loi ELAN (pour évolution du logement, de l’aménagement et du numérique) devant le Conseil constitutionnel. Cette loi complexe vise à obtenir un « choc d’offre » dans le logement, mais pourrait fragiliser le financement du logement social. Les élus de gauche ont cependant centré leur recours sur deux dispositions de cette loi.

La première vise à ramener la proportion de logements neufs adaptés aux handicapés de 100 % à 20 %. La majorité défend l’idée d’une réduction des normes favorisant la production de logement, mais les élus de gauche considèrent qu’il y a là atteinte au principe d’accessibilité aux logements qui découle des alinéas 10 et 11 du préambule de la Constitution de 1946, repris dans celle de 1958.

La seconde concerne l’assouplissement des normes de construction sur le littoral français contrevenant, selon le recours des députés, au « droit à un environnement sain » qui a été reconnu comme un principe constitutionnel par les « Sages » de la rue de Montpensier.

Dans cet entretien avec Mediapart, le député Stéphane Peu, élu communiste (groupe GDR) de Seine-Saint-Denis et l’un des députés qui ont signé ce recours, développe les conséquences concrètes de cette loi ELAN sur l’accès et les droits des personnes handicapées.

La réduction de l’obligation de construire des logements adaptés aux personnes handicapées motive votre recours devant le Conseil constitutionnel. Le gouvernement estime cependant que ces normes devaient être allégées…

Stéphane Peu : Aujourd’hui, 100 % des logements dans les immeubles nouvellement construits devaient être accessibles aux handicapés. Il faut bien souligner que cette obligation ne concernait que le neuf, et pas les réhabilitations, par exemple. C’est donc simplement une obligation qui tendait à faire évoluer le parc de logements, pour basculer vers une autre génération d’immeubles qui prendraient en compte le handicap. Cette obligation n’empêchait pas par ailleurs le besoin fréquent d’adapter les logements aux particularités du handicap. Néanmoins, plusieurs éléments essentiels pour les personnes concernées, par exemple la largeur des portes et des couloirs, permettaient de résider dans ces logements. C’était une mesure qui facilitait la prise en compte des difficultés des personnes handicapées à se loger, afin qu’il n’y ait pas une « double punition » et que s’ajoute au handicap le mal-logement.

 

Mais sous la pression des lobbies de promoteurs immobiliers, le gouvernement a supprimé cette obligation de 100 %, conformément à la logique d’ensemble de la loi ELAN qui est de faire confiance au secteur privé. Or le secteur privé demande moins de normes, qui sont conçues comme autant de contraintes qui freineraient l’offre. S’il est vrai qu’il s’agit d’un coût supplémentaire, c’est aussi un droit dû à des personnes vulnérables qui est le miroir d’un devoir de solidarité.

Que propose la loi ELAN telle qu’elle a été votée ?

Le gouvernement avait d’abord ramené l’obligation de logements adaptés à 10 % du total. Le Sénat a proposé 30 % et finalement, la loi votée retient 20 %. Ces évolutions n’ont été possibles que grâce à la mobilisation des associations de défense des personnes handicapées, qui ont organisé des manifestations et qui, pourtant, sont des associations habituées à agir en partenaires des pouvoirs publics plus qu’en formations revendicatrices dans la rue. Reste qu’on est encore loin des 100 % et que ces associations vivent la loi ELAN comme une régression totale.

Cette décision a été accompagnée du jargon habituel de la majorité, prétendant que le reste des logements serait « évolutif ». Mais tous les logements sont évolutifs, la question est de savoir comment et à quel prix. Concrètement, les conséquences de cette règle des 20 %, c’est que l’on va donner aux personnes handicapées les logements les moins valorisés des immeubles, ceux qui sont exposés au nord, au-dessus du local poubelles, etc. Tous ces logements que l’on doit vendre moins cher en raison de ces inconvénients vont être les logements adaptés parce que les personnes handicapées, contraintes de vivre dans de tels logements, sont une clientèle captive. Elles n’auront pas le choix. Pour reprendre le mot préféré du président de la République, c’est une forme d’assignation à résidence dans des logements plus bas de gamme. Il y a donc là rupture d’égalité.

Mais vous pointez également les coûts pour ceux qui ne pourront pas bénéficier de ces 20 %…

Effectivement, c’est une question que j’ai beaucoup soulevée à l’Assemblée nationale pendant la discussion. Si 80 % des logements sont « évolutifs », qui paiera ces évolutions ? Lorsque l’on doit les adapter aux handicapés ou aux personnes à mobilité réduite en raison de l’âge, la facture n’est jamais inférieure à moins de 10 000 euros. Lorsque l’on doit transformer et agrandir des toilettes pour les rendre accessibles à un fauteuil ou à un déambulateur, abaisser des interrupteurs pour les mettre à hauteur d’un fauteuil ou encore changer la plomberie pour transformer, par exemple, une baignoire en douche adaptée, le coût est très élevé. Qui paiera ? Les personnes concernées, bien sûr. Et cela constitue une nouvelle discrimination, touchant les plus modestes qui ne peuvent financer les évolutions de ces logements. Je considère qu’une société qui est dure avec les plus faibles de ses membres est une société égoïste et cruelle. Mais cela échappe au logiciel de La République en marche.

La majorité avance l’argument du choc d’offre, qui est au cœur de la loi ELAN pour favoriser le logement…

 

Mais cette loi est par ailleurs une loi de récession du logement. Alors que l’Allemagne vient de se lancer dans une politique ambitieuse de construction de logement, nous faisons l’inverse. Les exemples étrangers montrent tous que le logement est une économie mixte avec une forte dimension publique. Penser que libérer l’économie suffira est irréaliste. Ce que l’on voit, c’est que la production commence déjà à reculer, et que cette baisse est inévitable compte tenu de la politique d’asséchement financier du logement social. Il est impossible que les mesures de la loi ELAN et du projet de loi de finances 2019 conduisent au choc d’offre promis.

On sait le Conseil constitutionnel très sensible à la « liberté d’entreprendre » et à la politique de l’offre, comme le prouvent plusieurs de ses décisions récentes. Peut-on s’attendre à une décision de censure dans ce cas ?

Nous verrons, mais ici, le sujet est davantage le handicap. Or en France, grâce aux efforts de Jacques Chirac, il existe une sensibilité particulière sur le sujet. Je pense qu’il existe ici un espace qui méritait qu’on interroge le Conseil.

 

Stephane Peu (député communiste): la loi Elan est une régression totale pour les personnes handicapées (Médiapart, Romaric Godin, 26 octobre 2018)
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25 octobre 2018 4 25 /10 /octobre /2018 13:11
Christine Prunaud, sénatrice PCF des Côtes d'Armor, défend la maternité de Guingamp, et interroge la secrétaire d'état auprès de la ministre de la santé Buzyn

Vous trouverez ci-joint et ci-dessous la question orale de Christine PRUNAUD, posée en séance publique mardi 23 octobre au Sénat, au sujet de la fermeture de la maternité de Guingamp, ainsi que la réponse de la Secrétaire d'Etat auprès de Mme la Ministre de la Santé et des Solidarités.

Question

Dans le cadre de la réorganisation de l'offre de soins, la fermeture de la maternité de Guingamp, puis sa suspension, ou plutôt sa mise sous tutelle pendant deux ans, a été annoncée par l'agence régionale de santé – l'ARS – de Bretagne cet été. Cette décision a suscité une légitime vague d'indignation du personnel médical, de la population, des élus. D'ores et déjà, certaines patientes n'osent plus prendre de rendez-vous, de peur que leur suivi ne puisse pas être effectué jusqu'au terme de leur grossesse.

Les conséquences d'une fermeture d'un service de maternité sont connues : allongement des déplacements, augmentation des risques pour les femmes et les bébés, ainsi que beaucoup de stress.

À l'heure actuelle, tout le monde est suspendu à la décision de l'ARS. Les personnels, dont le professionnalisme et les compétences ne sont plus à démontrer, ne savent pas quel avenir leur est promis.

Cette maternité remplit pleinement une fonction de proximité au service de la population. Je vous en prie, madame la secrétaire d'État, n'avancez pas l'argument, déjà maintes fois utilisé, du nombre insuffisant de naissances – ce nombre se situe dans les critères – ni celui d'une meilleure efficience des soins grâce à des fusions d'unités ou de services, qui deviendraient ce que l'on appelle en Bretagne des mastodontes de la santé.

Madame la secrétaire d'État, ma question est donc simple : quelles sont vos intentions pour la maternité de Guingamp ?

 

Réponse de Mme la secrétaire d'État

Madame la sénatrice Christine Prunaud, je vous remercie de votre question, qui me permet de faire le point sur la maternité du centre hospitalier de Guingamp.

Vous le savez, la décision de l'agence régionale de santé de Bretagne de ne pas renouveler l'autorisation de l'activité de gynécologie relevait du constat suivant : une démographie médicale fragile dans deux spécialités indispensables au bon fonctionnement d'une maternité, à savoir la pédiatrie et l'anesthésie.

Malgré les efforts importants du centre hospitalier de Guingamp et du groupement hospitalier de territoire pour recruter des médecins, la couverture médicale de la maternité de Guingamp sur ces deux spécialités est, en effet, très fragile.

Elle nécessite, pour l'anesthésie, un recours fréquent à l'intérim médical, qui n'a pas vocation à constituer une solution pérenne, compte tenu des enjeux de qualité et de sécurité qui s'attachent à la naissance.

Ces difficultés fragilisent la prise en charge et la capacité de l'établissement à assurer à l'avenir la sécurité des futures mamans et des nouveau-nés à toute heure du jour et de la nuit, et ce malgré la compétence et l'engagement reconnus des personnels hospitaliers de cet établissement et l'appui des autres hôpitaux du territoire.

Le Président de la République a demandé qu'un délai supplémentaire de deux ans soit accordé au titre de l'autorisation pour permettre au centre hospitalier de renforcer sa couverture médicale et prendre en considération l'évolution du nombre de naissances dans cet établissement.

Depuis le 25 juillet, l'ensemble des acteurs du groupement hospitalier de territoire ont été impliqués dans la recherche active pour renforcer l'offre médicale, avec l'appui de l'agence régionale de santé. Plus généralement, le travail sur l'organisation de l'offre de soins sur le territoire est une priorité du Gouvernement, comme en témoignent les dispositifs inclus dans le plan Ma santé 2022, présenté par le Président de la République le 18 septembre dernier, et dont les premières mesures trouveront leur traduction législative dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019.

Dans l'immédiat, nous savons pouvoir compter sur la forte implication des personnels hospitaliers du territoire, en en particulier ceux de la maternité de Guingamp, pour conforter cette activité et participer à cette réflexion.

Réplique

Madame la secrétaire d'État, je ne m'attendais pas à une autre réponse de votre part.

Je reviens sur la fusion de la maternité de Guingamp avec l'hôpital de Saint-Brieuc, qui nous paraît financièrement illogique. À cet égard, je vous rappelle la démission, voilà une dizaine de jours, de 120 médecins de la commission médicale d'établissement de cet hôpital. Oui, 120 médecins, madame la secrétaire d'État ! À ma connaissance, cette décision est unique en France. Cela montre bien que la situation est très grave.

Vous avez raison, il manque des anesthésistes, mais sur tout le territoire, et pas seulement à Guingamp. Ainsi, à l'hôpital de Saint-Brieuc, il y a seulement 11 temps plein pour 23 postes.

Autre point sur la sécurité des patients : à combien estimez-vous la proximité d’une maternité ? 30 kms, 50 kms, 100kms ? Même l’IGAS est favorable au maintien des petites structures ou unité de soins.

Madame la secrétaire d'État, nous vous demandons de revoir votre décision et d'accepter la réouverture pérenne de la maternité.

 

Christine Prunaud, sénatrice PCF des Côtes d'Armor, défend la maternité de Guingamp, et interroge la secrétaire d'état auprès de la ministre de la santé Buzyn
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25 octobre 2018 4 25 /10 /octobre /2018 10:22
Calcul de l’Allocation Adulte Handicapé : le Sénat repousse la proposition de loi du groupe CRCE

Le 24 octobre, le Sénat n’a pas adopté (171 contre (LERM et LR), 99 pour (CRCE et PS)) la proposition de loi du groupe communiste, républicain, citoyen et écologiste (CRCE) portant suppression de la prise en compte des revenus du conjoint dans la base de calcul de l’allocation aux adultes handicapés. (le dossier législatif).

- Lire les interventions du groupe CRCE

Sur Twitter, France handicap a déploré la décision du Sénat, en interrogeant : « À quand un revenu individuel d’existence déconnecté du revenu du/de la conjoint-e ? »

Pour rappel, cette proposition de loi a pour objet de supprimer la prise en compte des revenus du conjoint dans le versement de l’allocation aux adultes handicapés (AAH). Le groupe estime que cette prise en compte des ressources du conjoint "crée de nombreuses difficultés morales et financières et est contraire au principe même de l’allocation, qui est de garantir l’autonomie du bénéficiaire".

Le texte propose :

•de supprimer la prise en compte des revenus du conjoint dans le versement de l’AAH quand celle-ci est versée en complément des autres ressources du bénéficiaire (article 1er) ;
•de mettre fin à la prise en compte des revenus du conjoint dans le plafonnement de l’AAH (article 2) ;
•de demander au Gouvernement de remettre au Parlement un rapport relatif à la situation sociale et financière des bénéficiaires de l’AAH afin d’identifier les difficultés rencontrées et les moyens d’améliorer leur autonomie (article 3).

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