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« Nous avions rassemblé 560 000 voix en 2019, il nous en faut au moins un million cette année. » Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a ainsi chiffré l’objectif des communistes pour le 9 juin, lors d’un conseil national qui a approuvé, ce samedi, la composition de la liste conduite par Léon Deffontaines.
En se basant sur les résultats des précédentes européennes, le million de voix est en effet le seuil nécessaire pour atteindre les 5 %, permettant l’élection d’au moins 5 députés en juin. Les membres du Conseil national ont d’ailleurs voté par 71 voix pour, une contre et 17 abstentions, la proposition de liste de leur direction.
Cette liste compte 81 candidats, certains noms restant à finaliser. Elle comprendra, outre les communistes, au moins 20 membres d’autres partis de gauche et autant de syndicalistes. En présentant le document soumis au vote du Conseil national, Pierre Lacaze, membre de l’exécutif national du PCF, a ainsi souligné la « double ouverture » réalisée.
Parmi les dix premiers candidats figurent quatre dirigeants du PCF : Léon Deffontaines, Hélène Bidard, André Chassaigne et Fatima Khallouk. Pour les autres, le choix s’est porté sur deux syndicalistes : Sigrid Gérardin (Snuep) en seconde position, et Fabien Gache, syndicaliste retraité de chez Renault, qui sera en 7e place.
Au moins deux autres candidats seront issus de partis de gauche : Emmanuel Maurel, eurodéputé sortant et fondateur du mouvement GRS, et Samia Jaber, porte-parole de l’Engagement, parti d’Arnaud Montebourg. La 10e place sera attribuée à la coprésidente du parti Les radicaux de gauche (LRDG), Isabelle Amaglio-Térisse.
Pour la suite de la liste, hors PCF, on compte également des candidats LRDG, mais aussi du Parti communiste réunionnais avec Ary Yee Chong Tchi Kan à la 15e place. Il reste encore en suspens un accord avec le MRC, pour lequel des places sont réservées en attendant sa réponse.
« Cette liste est un arc de rassemblement large », a salué Pierre Lacaze. Elle sera soumise à un vote des adhérents du PCF, du 8 au 10 mars. À des membres du Conseil national s’interrogeant sur le processus accompli, les quelques places qui restent à attribuer et le calendrier de la campagne qui doit démarrer dès cette semaine, Aymeric Seassau, responsable national entreprises du PCF, a rappelé le « travail minutieux et conséquent qu’il a fallu mener avec les syndicats et le monde du travail » pour parvenir à des candidatures qui reflètent les luttes sociales.
« Elles donnent à voir le projet que nous voulons incarner, et surtout l’émergence d’un nouveau rassemblement », a aussi souligné Léon Deffontaines. Fabien Roussel a justifié un démarrage rapide de la campagne, sans attendre le 10 mars : « Nous sommes à quatre mois de l’élection, c’est-à-dire 120 jours. Ça va aller très vite », a averti le secrétaire national du PCF, qui sera le dernier candidat, placé en conclusion de la liste.
La direction du PCF devrait finaliser les dates des meetings de la campagne dès cette semaine. De premières réunions publiques auront lieu dans la foulée. Le Comité exécutif national, en tenant compte du vote des communistes, fera le point sur l’élargissement possible de la liste le 8 avril 2024, avant de la finaliser.
Opération vérité sur les salaires devant l'hôtel Matignon avec le PCF. Une délégation constituée par Fabien Roussel, Léon Deffontaines, Ian Brossat et différents travailleurs à bas salaires, dont plusieurs employées de Monoprix, a été reçue samedi 3 février par le directeur de cabinet du nouveau premier ministre Gabriel Attal et a a pu remettre au gouvernement des milliers de pétitions, feuilles de paye, en même temps qu'un certain nombre d'exigences concernant l'augmentation des bas salaires.
Photos Ismaël Dupont.
Elections Européennes : Le Conseil National du Parti communiste français retient la candidature du brestois Taran Marec.
Le PCF tenait son conseil national ces samedi 3 et dimanche 4 février à Paris. Il a validé une grande majorité des candidatures aux élections européennes du 9 juin 2024 sur la liste de Léon Deffontaines, 27 ans, ancien secrétaire national des Jeunesses Communistes, originaire d’Amiens et porte-parole de la campagne de Fabien Roussel aux élections présidentielles 2022.
Taran Marec fait partie des cinq candidats bretons retenus par le Conseil National du PCF sur la liste de Léon Deffontaines.
Il a 25 ans, il est secrétaire fédéral des Jeunesses communistes, Conseiller municipal délégué à la langue bretonne à Brest, militant pour la gratuité des transports, et informaticien.
Un vote de tous les adhérents du PCF aura lieu du 8 au 10 mars prochain sur cette proposition de liste.
Participons à la collecte solidaire de nos camarades du PCF Val-de-Marne au profit des Gazaouis et du peuple palestinien:
https://www.helloasso.com/associations/amitie-palestine-solidarite/collectes/urgence-gaza-campagne-de-solidarite-financiere-2024
Depuis octobre 2023, l’opération de représailles d’Israël sur Gaza a tué près de 1% de la population civile, plus de 22 000 dont 5000 enfants et fait des centaines de milliers de blessés (ramené à la population française cela représenterait près de 700 000 victimes).
Toutes les infrastructures sanitaires sont détruites. Début janvier 2024, il ne restait plus que 6 hôpitaux, au sud de Gaza, sur les 34 préexistants, sans aucuns moyens ni médicaments pour les soins et les opérations. L’aide humanitaire n’arrive pas auprès des populations touchées. Gaza subit la famine et de nombreux observateurs qualifient la situation de génocide.
Face à cette situation, il est urgent de soutenir les Palestiniens de Gaza.
L’association Amitié Palestine Solidarité lance une campagne de solidarité financière qui contribuera à une aide directe aux familles sinistrées.
Nous avons choisi d'organiser cette opération en partenariat avec l'Association des Agronomes Arabes AAA qui est implantée dans tous les territoires de la Palestine ; Gaza et les territoires occupées de Cisjordanie.
Cette ONG reconnue mène déjà depuis de nombreuses années des actions de solidarité en direction de toute la population palestinienne.
AAA est engagée dans le développement rural et agricole, la justice sociale et la libération nationale. Elle mène également des actions en direction de groupes de populations pauvres et précarisées et leurs organisations communautaires.
C'est d'ailleurs avec cette ONG que l'association Amitié Palestine Solidarité mène la campagne “Un million d'oliviers pour la paix en Palestine”.
La campagne de soutien aux familles touchées par la guerre dans la bande de Gaza sera mise en œuvre sur la base des mesures suivantes :
L'ensemble des sommes collecté sera versé sur le compte bancaire de l’Association des Agronomes Arabes - AAA basée à Ramallah, un reçu sera édité pour la valeur reçue.
Un comité de suivi sera mis en place à Gaza pour organiser et suivre la distribution des aides (achat et distribution de produits agricoles, produits alimentaires et les besoins personnels en particulier les besoins des femmes et des enfants).
Le comité se compose de 7 personnes comme suit :
Les responsabilités et les obligations du Comité :
Les postes de dépenses sont les achats groupés auprès des fournisseurs gazaouis (agriculteurs, commerçants alimentaires, fournisseurs de produits de nettoyage et d’hygiène personnelle).
Les bénéficiaires finaux sont les familles palestiniennes de Gaza.
Amitié Palestine Solidarité est l'initiateur de cette campagne de solidarité financière avec Gaza.
Campagne de solidarité en partenariat avec :
Et soutenue par le PCF Val de Marne et le PCF Aulnay-Sous-Bois
Député du Puy-de-Dôme et président du groupe GDR à l’Assemblée nationale, André Chassaigne est le « référent » de la politique agricole commune à la Chambre. Il estime qu’il ne faut pas remettre en question les normes environnementales nationales et européennes et prône un plus fort accompagnement des agriculteurs.
Comment expliquez-vous l’inquiétude qui s’exprime dans le monde agricole ?
Au cours de rencontres, début janvier, avec des agriculteurs de ma circonscription rurale, j’ai constaté à quel point il leur était encore plus difficile de vivre de leur travail. On a un gouvernement qui fait beaucoup de communication. Mais sur le terrain on est très loin des grands moulinets de l’exécutif sur les résultats de sa politique, de l’application de la loi Egalim (censée protéger les revenus des agriculteurs – NDLR).
Il manque, comme nous le demandions, une intervention directe de la puissance publique. Tout se passe dans le cadre des négociations commerciales : la grande distribution fait pression sur l’agro-industrie, qui fait pression sur les producteurs.
Nous demandons de longue date que l’État intervienne dans la formation des prix ; il ne le fait pas. On a bien l’Observatoire de la formation des prix et des marges qui constate les choses, mais qui n’a pas de pouvoir d’intervention. Lundi matin, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé un contrôle des prix pratiqués. Par le passé, chaque fois que nous demandions une intervention directe de l’État, le gouvernement bottait en touche. Il se pose maintenant en pompier. Si nous avions été écoutés plus tôt, nous n’en serions pas là.
D’autres problématiques, plus conjoncturelles, sont également avancées.
Pour gagner de l’argent, le gouvernement a maintenu dans le projet de loi de finances la suppression de l’avantage fiscal lié au gazole non routier (GNR), à un moment où le prix de celui-ci augmente. Les agriculteurs vont subir une charge supplémentaire.
Les agriculteurs mobilisés exigent la « pause réglementaire ». Est-ce juste ?
Il ne faut pas faire de la question des normes un argument qui porte un coup à la transition écologique. Des décisions sont prises pour développer l’agroécologie, une agriculture moins polluante. Cette orientation est européenne, avec des textes pour faire évoluer la production.
Les agriculteurs font d’énormes efforts en ce sens. On ne peut pas tirer un trait sur l’évolution des pratiques agricoles. Il faut accompagner les mutations. Mais les choix politiques sont loin d’être à la hauteur. Car un agriculteur qui fait évoluer ses pratiques, qui use moins de produits phytosanitaires peut faire face à une baisse de rendement. Cela crée des distorsions de concurrence.
Au sujet des normes, le scandale est celui du libre-échange. On impose des normes sanitaires, environnementales aux agriculteurs européens, mais pas aux produits importés. On sacrifie l’agriculture européenne pour vendre des produits manufacturés. On vient de passer un accord avec la Nouvelle-Zélande : les viandes ovines vont venir en bateau, plongées dans l’azote et produites dans des conditions que nous ne sommes pas à même de contrôler.
Aujourd’hui, 26 % de la viande bovine consommée en France provient de l’importation ; c’est aussi le cas de 50 % du poulet. Il y a une concurrence qui tire les prix vers le bas. On ne va pas pouvoir maintenir l’agriculture française dans une telle situation. Ces accords de libre-échange mettent en cause notre souveraineté.
L’élargissement programmé de l’UE à l’Ukraine et à la Moldavie pose-t-il problème ?
L’UE se construit sur une concurrence effrénée : le plus bas prix et la compétitivité. Si l’on l’élargit dans ces conditions, cela va aggraver la situation. Sans droits de douane, on va avoir des importations, par exemple de céréales ukrainiennes, qui vont tirer vers le bas les revenus de nos agriculteurs. Nous sommes favorables à la coopération, mais pas à un élargissement aux conséquences désastreuses.
Le Rassemblement national se campe en défenseur du monde agricole. Est-ce une imposture ?
Les élus du RN combattent la politique agricole commune (PAC) et défendent sa renationalisation. Cela serait catastrophique. Nous serions soumis à une concurrence exacerbée, notamment sur les normes environnementales. Je préfère encore une politique agricole commune, même imparfaite, mais avec des normes qui s’appliquent partout, avec une volonté, et je le répète même imparfaite, d’accompagner le maintien des agriculteurs. Une sortie de la PAC serait pire.
Jusqu’à nouvel ordre, le RN ne remet pas en question la libre concurrence ni le néolibéralisme. Ses élus jouent sur le mécontentement, mais ne font aucune proposition pour avoir une PAC dont les objectifs seraient moins de concurrence, une agriculture européenne qui avance de concert pour être plus protectrice de l’environnement. Ils estiment qu’il y a trop de normes environnementales. Nous disons qu’il faut maintenir la PAC, la faire évoluer, pour qu’elle ne soit plus fondée sur la concurrence. Les propositions du RN sont démagogiques et mèneraient l’agriculture française à sa perte.
Plus d’un million de contrats de travail saisonnier agricole sont signés par an. Face aux conditions de logement indignes, aux mauvais équipements de protection, à la faiblesse des rémunérations, le député communiste dépose une proposition de loi pour garantir leurs droits.
l est une partie du monde agricole dont on ne parle pas. « Ce sont les invisibles des temps modernes, les salariés agricoles, soit 1 200 000 personnes qui sont en dehors des radars », a rappelé mercredi à l’Assemblée nationale André Chassaigne, député du Puy-de-Dôme. Le communiste est à l’origine d’une proposition de loi visant à « garantir aux travailleurs saisonniers agricoles des conditions de travail et d’accueil dignes ». Car il y a urgence.
« 80 % du salariat agricole est précaire », rappelle Julien Huck, secrétaire général de la Fédération nationale agroalimentaire et forestière (Fnaf-CGT). À cela s’ajoutent de faibles rémunérations. « La quasi-totalité des salariés sont payés au Smic », souligne-t-il. Et le terme d’« invisibles » convient, puisque la statistique de « 17 % de smicards au niveau national n’intègre pas le salariat agricole ».
Secrétaire général adjoint de l’intersyndicale CGT du Champagne, Philippe Cothenet témoigne des difficultés à faire régner le droit dans le secteur. « Nous faisons face à des filières mafieuses qui emploient des sans-papiers, des personnes venues d’Afrique, souligne-t-il. Tous les donneurs d’ordre ces dernières années se sont tournés vers des sociétés de prestataires » pour les fournir en main-d’œuvre.
À la suite du décès de cinq travailleurs cette année, l’inspection du travail a diligenté des enquêtes en nombre qui ont révélé que « 300 vendangeurs étaient mal logés, mal nourris ». Noël Sainzelle, syndicaliste CGT du département, abonde : « Les gens sont logés dans des bidonvilles. Ce n’est pas du logement sous tente, qui est interdit… mais des abris fabriqués avec des palettes et des bâches. »