Le coup de massue a surpris tout le monde. Le 9 août, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, déclarait que les contrats aidés étaient « coûteux » et « pas efficaces dans la lutte contre le chômage ». Le gouvernement a rapidement mis son plan d'économie drastique à exécution. Une mesure brutale qui concerne aussi bien les renouvellements que les nouveaux contrats. Les seules exceptions admises étant notamment dans le domaine de l'éducation nationale et pour les adjoints de sécurité. Les premières lueurs d'inquiétude ont commencé à poindre chez les titulaires de ces contrats, réservés aux allocataires du RSA, aux personnes éloignées de l'emploi ou sans formation. Cette année sur le territoire national, la suppression partielle des contrats aidés par le gouvernement peut mettre 150 000 personnes au chômage rien que cette année. Le député communiste du Nord Alain Bruneel a été le premier à l'Assemblée à alerter sur les effets catastrophiques de cette suppression des contrats aidés qui fragilise, pour des économies de bout de chandelle, les plus précaires, les associations et les services publics.
"Le secteur associatif dans son ensemble n'avait pas besoin de cela, déjà fragilisé financièrement par les baisses récurrentes de subventions de la part des collectivités, qui subissent elles-mêmes les politiques d'austérité de l'Etat. Et cela ne va pas s'arranger avec le choix du gouvernement d'amputer de 13 milliards d'euros le budget des communes. Or, les associations portent des projets vitaux pour les habitants et les territoires, déjà déstabilisés par l'affaiblissement des services publics... Même si ces contrats aidés sont loin d'être la panacée - nous, les communistes, nous nous battons pour des emplois durables - force est de constater que ces contrats jouent un rôle important dans de très nombreuses associations et au service de beaucoup de services publics. Et en particulier l'école". (ALAIN BRUNEEL, député communiste, L'Humanité - 21 août)
20 000 contrats aidés devraient être supprimés dans l'éducation nationale, non remplacés évidemment par des emplois de plein droit, mieux rémunérés.
A Diwan Morlaix, c'est le poste d'ATSEM de maternelle, en charge de dizaines d'enfants et des temps de cantine, qui se voit non renouvelé. Pour une association comme Diwan, qui oeuvre avec la filière publique ou privée bilingue pour le renouvellement des locuteurs du breton, cette mesure expéditive de Macron et de la boursicoteuse de Danone Muriel Pénicault, est un vrai coup de massue. Nous soutenons pleinement le combat de l'association DIWAN pour rétablir ces contrats aidés, et en particulier celui de notre amie ATSEM à Diwan, Kristell, qui s'est engagée l'année précédente sur une démarche de reconversion, d'apprentissage sur un an de la langue bretonne, et à qui l'on avait promis le financement d'une préparation du CAP Petite Enfance.
Avec la suppression des contrats aidés, c'est aussi des voies d'accès vers la formation, la reconversion et l'emploi plus durable qui "sautent".
Ismaël Dupont.
La rentrée à l'école Diwan n'aura pas lieu lundi. En effet, un des quatre postes de type contrats aidés ne sera pas renouvelé. Lise Boulbennec, présidente de l'AEP et les parents d'élèves sont inquiets. En raison de la non-reconduction d'un des quatre postes de type contrat aidés, l'association d'éducation populaire qui a en charge la gestion de l'école Diwan de Morlaix se retrouve face à une situation critique. Une assemblée générale extraordinaire a regroupé plus de 30 représentants des familles mardi soir, dans les locaux de l'école, rue de La Cordelière. « Des postes indispensables » La présidente Lise Boulbennec a présenté la situation en rappelant que les postes concernés sont « indispensables au bon fonctionnement » de l'établissement scolaire. Les responsable de l'APE ont rencontré jeudi dernier la députée Sandrine Le Feur. Lise Boulbennec a signalé que « celle-ci nous a confirmé la démarche du gouvernement tendant à réduire l'enveloppe budgétaire attribuée aux contrats aidés et même à disparaître en 2019 mais a laissé entendre que le monde associatif n'était pas ciblé en priorité mais plutôt le domaine privé ». Les parents Diwan dénoncent cette situation arbitraire et demandent soit le maintien du poste contrat aidé, soit la possibilité de disposer d'une autre type de financement. Il a été dit au cours de cette réunion : « Il faut repenser la loi Notre ». « Diwan n'a jamais abusé des contrats aidés ! » « On le savait depuis longtemps que cette situation n'était pas pérenne ! ». La décision a été prise de ne pas organiser la rentrée lundi mais de manifester à Morlaix à 9 h devant la mairie pour aller jusqu'à la sous-préfecture. Ils participeront aussi à la manifestation samedi, à Quimper.
La rentrée à l'école Diwan n'aura pas lieu lundi. En effet, un des quatre postes de type contrats aidés ne sera pas renouvelé. Lise Boulbennec, présidente de l'AEP et les parents d'élèves sont inquiets.
En raison de la non-reconduction d'un des quatre postes de type contrat aidés, l'association d'éducation populaire qui a en charge la gestion de l'école Diwan de Morlaix se retrouve face à une situation critique. Une assemblée générale extraordinaire a regroupé plus de 30 représentants des familles mardi soir, dans les locaux de l'école, rue de La Cordelière.
« Des postes indispensables »
La présidente Lise Boulbennec a présenté la situation en rappelant que les postes concernés sont « indispensables au bon fonctionnement » de l'établissement scolaire. Les responsable de l'APE ont rencontré jeudi dernier la députée Sandrine Le Feur. Lise Boulbennec a signalé que « celle-ci nous a confirmé la démarche du gouvernement tendant à réduire l'enveloppe budgétaire attribuée aux contrats aidés et même à disparaître en 2019 mais a laissé entendre que le monde associatif n'était pas ciblé en priorité mais plutôt le domaine privé ». Les parents Diwan dénoncent cette situation arbitraire et demandent soit le maintien du poste contrat aidé, soit la possibilité de disposer d'une autre type de financement. Il a été dit au cours de cette réunion : « Il faut repenser la loi Notre ». « Diwan n'a jamais abusé des contrats aidés ! » « On le savait depuis longtemps que cette situation n'était pas pérenne ! ». La décision a été prise de ne pas organiser la rentrée lundi mais de manifester à Morlaix à 9 h devant la mairie pour aller jusqu'à la sous-préfecture. Ils participeront aussi à la manifestation samedi, à Quimper.
Nous avons appris ce week-end avec douleur le décès de René Saout, militant syndical, agent de Morlaix-Communauté du service des déchets, élu du personnel CGT.
Cette nouvelle nous remplit de peine et nous tenons à rendre hommage à René Saout, un homme chaleureux, un homme de cœur, bon vivant et prêt à combattre sans relâche, dans un esprit ouvert et de camaraderie, au service du service public et des salariés.
Nous avons eu des relations régulières avec René pour discuter de la gestion des personnels et services publics de Morlaix-Communauté.
Après les rassemblements syndicaux, il participait tous les ans aux fêtes du Viaduc, la fête de la section PCF Morlaix le 1er mai, y amenant sa bonne humeur, ses interventions passionnées parfois.
Récemment, sans être adhérent au PCF, René avait tenu à faire partie du comité de soutien à Ismaël Dupont et Muriel Grimardias, les candidats PCF-Front de Gauche aux Législatives de juin 2017 dans la circonscription de Morlaix.
Plusieurs de nos adhérents ont été très proches de lui dans leurs activités syndicales et ont le cœur lourd aujourd'hui.
Nous exprimons notre solidarité et notre chagrin à sa famille, à ses amis, à ses camarades durement éprouvés par son décès et notre reconnaissance à René Saout pour son investissement au service de ses idéaux de justice sociale, du service public et des personnels de Morlaix-Communauté.
René est parti bien trop tôt. Nul doute qu'il aurait été un des piliers de la mobilisation contre la loi travail les semaines à venir.
Un dernier hommage sera rendu à René Saout au crématorium de Saint-Thégonnec à 11h le jeudi 31 août.
La section PCF du pays de Morlaix
Le 29 août 2017
René Saout au centre avec la délégation de la CGT à la fête du Viaduc: Julien Tanguy et Philippe Mora
René Saout lors d'une manifestation contre la loi El Khomri
A apprendre pour la manif du 12 septembre, et compléter si le coeur vous en dit, ce début de Marseillaise adapté en Macronaise de notre voisin et ami Paul Dagorn.
À l’avant-veille de la présentation par le gouvernement de sa réforme du Code du travail, le secrétaire général de la CGT alerte sur la gravité d’un texte conçu pour laisser les mains libres aux grands groupes en détruisant les protections des salariés
Pour la CGT, le doute n’est plus de mise. « On va vers une remise en cause sans précédent du droit du travail », explique ce mardi dans l’Humanité Philippe Martinez. Salaires, recours aux CDD, « CDI » intérimaires : sur tous ces sujets, c’est « la fin des repères collectifs » et la « précarité à long terme » qui s’organisent, selon le secrétaire général de la CGT. « On voudrait nous faire croire qu’il s’agit d’un projet nouveau et qu’il est la seule solution pour réduire le chômage, mais c’est un mensonge d’État. (…) Est-ce que travailler une heure par mois, c’est un emploi ? En réalité, ces ordonnances sont faites pour les grandes entreprises », poursuit le dirigeant syndical.
Philippe Martinez explique dans nos colonnes comment la CGT prépare dans les entreprises la riposte avec la journée de grève du 12 septembre, qu’il envisage comme « une première étape ». « On a déjà connu des ordonnances qui ne sont pas entrées dans la loi », lance-t-il.
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR SÉBASTIEN CRÉPEL
Julien Jaulin/hanslucas
À l’avant-veille de la présentation par le gouvernement de sa réforme du Code du travail, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, alerte sur la gravité d’un texte conçu pour laisser les mains libres aux grands groupes en détruisant les protections des salariés.
Le contenu précis des ordonnances pour réformer le Code du travail reste secret, malgré les rendez-vous donnés aux syndicats la semaine dernière. Pouvez-vous confirmer que les points les plus dangereux pour les salariés y figureront ?
PHILIPPE MARTINEZ Comme on ne nous a pas donné les ordonnances, nous n’en connaissons que les tendances fortes. Mais l’on va clairement vers une remise en cause sans précédent du droit du travail. Le gouvernement continue à parler d’excès de rigidité, de manque de libertés qui seraient la cause du chômage pour justifier la casse des droits des travailleurs. Cela veut dire la fin des repères collectifs, les règles dans leur très grande globalité étant désormais définies dans chaque entreprise. Cette inversion de la hiérarchie des normes s’appliquera aussi en matière de salaires, contrairement à ce que le gouvernement prétend, puisque, même si l’on ne touche pas aux grilles dans les branches, les ordonnances devraient permettre par exemple de rediscuter dans chaque entreprise de la prime d’ancienneté, laquelle peut représenter jusqu’à 20 % du salaire. La même logique prévaut pour des droits inscrits dans le Code du travail qui concernent l’ensemble des salariés, comme le nombre de renouvellement des CDD. Cela sera renvoyé aux branches, qui pourront faire ce qu’elles voudront. Le gouvernement souhaite étendre aussi le recours au CDI dit de projet, qui n’est rien d’autre que de la précarité à long terme, puisque ce contrat pourra être remis en cause du jour au lendemain. Et puis d’autres régressions sont glissées dans les textes, comme les temps d’habillage et déshabillage qui ne seront plus comptés en heure de nuit quand le salarié termine son poste à 21 heures.
Et concernant l’indemnisation du licenciement ?
PHILIPPE MARTINEZ La tête de chapitre, c’est : on augmente un peu les indemnités légales comme le font d’ailleurs déjà certaines branches, et tout ce qui est préjudice sera barémisé. Or 85 % des jugements aux prud’hommes le sont pour faute grave d’un patron. Désormais, ce dernier pourra provisionner un licenciement, quels que soient le préjudice et la gravité de sa faute, puisqu’il saura combien il devra débourser le jour où il voudra se débarrasser d’un salarié. C’est très grave. Je pense que le gouvernement ne changera pas d’avis non plus sur sa volonté de ramener au périmètre national l’appréciation des difficultés d’un établissement ou d’une entreprise en cas de licenciement. Typiquement, cela veut dire qu’une bataille comme celle des Molex ne pourra plus être menée. C’est un scandale, quand on sait les pouvoirs comptables des entreprises pour faire passer du jour au lendemain un établissement dans le rouge. Beaucoup ont des filiales auxquelles elles louent des locaux, il leur suffit de doubler le loyer…
Les instances du personnel seront-elles fusionnées comme le gouvernement le souhaite ?
PHILIPPE MARTINEZ On nous a laissé entendre que cela sera dans les ordonnances, quelle que soit la taille de l’entreprise, suppression des CHSCT à la clé. Fusion des institutions, ça veut dire moins de moyens, moins d’élus, moins d’heures de délégation, etc. Avec la possibilité, que le gouvernement dit ne pas avoir tranchée mais qui est dans le paysage, de permettre des négociations sans syndicat dans les petites entreprises. Cela est condamné par tous les syndicats au plan européen. Une récente étude a d’ailleurs démontré que l’absence d’implantation syndicale, quel que soit le pays, favorise le creusement des inégalités, notamment salariales.
La CGT a-t-elle été entendue sur certains points ?
PHILIPPE MARTINEZ Il semble qu’on ait été entendu en partie en matière de discrimination syndicale, ce qui montre que notre bataille sur les libertés syndicales, qui a abouti à l’adoption par le Conseil économique, social et environnemental des conclusions du rapporteur CGT sur le sujet, pèse dans les discussions. Mais c’est à vérifier jeudi.
François Hollande a critiqué le projet de son successeur, en fustigeant des « sacrifices qui ne sont pas utiles ». Y a-t-il une rupture avec la loi El Khomri ?
PHILIPPE MARTINEZ On voudrait nous faire croire qu’il s’agit d’un projet nouveau et qu’il est la seule solution pour réduire le chômage, mais c’est un mensonge d’État. Il faut casser cette idée que ce sont de nouvelles têtes avec de nouvelles idées qui sont au pouvoir : ce sont les mêmes avec les mêmes mots et les mêmes logiques. On reste dans la continuité des lois Hollande-Macron. La porte qu’ils n’ont pas pu pousser jusqu’au bout l’an dernier parce que la mobilisation les en a empêchés, ils essaient aujourd’hui de l’ouvrir complètement.
Le gouvernement se targue d’une situation qui s’améliore sur le front de la croissance et de l’emploi pour justifier d’aller plus loin dans la flexibilité du marché du travail…
PHILIPPE MARTINEZ À qui profite la pseudo-reprise économique ? Aux actionnaires. La France est championne d’Europe de la distribution de dividendes ! Mais le chômage ne baisse pas réellement, les radiations de chômeurs continuent. Par contre, la nature de l’emploi change, comme on l’a vu auparavant en Espagne ou en Allemagne. Il existe désormais une Allemagne à deux vitesses entre les travailleurs qui bénéficient de conventions collectives et les contrats ultra-précaires et à temps très partiel. C’est aussi le cas en Italie, où se développe l’embauche à l’heure. Derrière l’emploi, il faut donc poser la question de la qualité du travail. Est-ce que travailler une heure par mois, c’est un emploi ? En réalité, ces ordonnances sont faites pour les grandes entreprises car les artisans et les petits patrons ne veulent pas de la loi de la jungle, ils ont besoin de conventions collectives, sinon, c’est le plus fort qui définit les règles à son avantage.
Vous avez salué la méthode du gouvernement. Beaucoup critiquent pourtant son opacité et l’absence de véritable négociation collective…
PHILIPPE MARTINEZ Quand on dit qu’on va changer profondément les choses, c’est mieux de demander l’avis des syndicats, plutôt que d’apprendre le contenu de la loi dans la presse comme cela s’est passé l’an dernier. C’est cela que j’ai dit. Mais j’ai dit aussi que la manière de procéder du gouvernement relevait de l’enfumage, parce que, à l’issue des discussions, on ne connaît pas le contenu de ses arbitrages, ni ce qu’il a retenu des dix-sept pages de propositions de la CGT. C’est tout l’art de la communication du gouvernement : faire croire qu’il y a une négociation sans dévoiler son projet, et entretenir le flou jusqu’au dernier moment pour éviter que les syndicats ne fassent front commun. C’est un semblant de négociation, on ne peut même pas parler de concertation, juste de discussion. Le gouvernement tire ainsi à sa façon les enseignements de la mobilisation de l’année dernière, ce qui montre au passage qu’elle n’a pas compté pour rien. Ils se sont dit, cette fois, on ne va pas leur mettre sous les yeux un projet définitif, on va les recevoir séparément en communiquant sur les « 50 réunions » programmées. Mais, pour la CGT, cela s’est résumé à 7 fois une heure. Et cette méthode permet de dire des choses différentes aux uns et aux autres. La CGT a demandé officiellement une multilatérale (une réunion où les organisations seraient reçues ensemble – NDLR), sans réponse du gouvernement.
La CFTC a parlé d’un rééquilibrage de la copie du gouvernement en faveur de la branche par rapport à la loi El Khomri. Le confirmez-vous ?
PHILIPPE MARTINEZ Non, puisque nous n’avons aucun texte écrit.
Vous appelez à une journée de grève le 12 septembre. Où en est sa préparation ?
PHILIPPE MARTINEZ Les militants ont diffusé un tract à un million d’exemplaires cet été. Des initiatives ont été organisées durant notre campagne auprès des saisonniers et pendant le Tour de France cycliste. Des plans de travail sont prêts pour la rentrée. Nous visons une mobilisation ancrée le plus possible dans les entreprises. Nous avons tiré les enseignements du mouvement de l’année dernière. Des manifestations, il faut en faire parce que ça se voit, mais il faut aussi des actions dans les entreprises. Donc l’idée, c’est de préparer le 12 septembre avec les salariés, entreprise par entreprise, branche par branche, afin de partir des réalités de chacun pour établir des convergences.
FO n’appelle pas au 12 septembre. Comment percevez-vous l’évolution de son discours par rapport à l’an dernier ?
PHILIPPE MARTINEZ J’écoute ce que dit Jean-Claude Mailly, il a salué la méthode par rapport à l’absence de discussion de l’année dernière. Sur le fond, le secrétaire général de FO dit : on verra le 31 août. De notre côté, nous travaillons à réussir la mobilisation du 12 septembre. Nous prenons nos responsabilités sans rien imposer aux autres syndicats. Il y a des liens, des échanges avec les syndicats de Force ouvrière qui ont débouché, dans plus d’une trentaine de départements maintenant, à des appels unitaires, même si cela ne se fait pas toujours autour du rendez-vous du 12. Une grande fédération comme celle des transports appelle au 12 septembre, donc le débat se poursuit chez les militants FO. Je note aussi la position intéressante de la CGC, même si ce syndicat dit qu’il n’est pas dans sa culture d’appeler à la grève. Et je trouve la CFDT beaucoup moins enthousiaste que l’année dernière. Enfin, chez les étudiants, l’Unef appelle au 12 septembre. Tout cela montre l’utilité de la présence de la CGT dans les réunions au ministère. Le gouvernement espérait un petit débat feutré en attendant le 31 août, nos comptes rendus aident les salariés mais aussi les militants des autres organisations à comprendre les tenants et les aboutissants de ce qui se trame. On verra jeudi les positions des uns et des autres. Il restera encore deux semaines pour préparer le 12 septembre.
Quel écho suscite votre appel à se mobiliser chez les salariés ?
Philippe Martinez On note un mécontentement et de l’effervescence. Mais on ne sait jamais à l’avance comment cela se traduira. On a vu l’année dernière qu’il ne suffit pas de signer une pétition en ligne pour qu’une grève démarre dans chaque entreprise. C’est notre travail de syndicaliste de faire en sorte que ce mécontentement s’exprime dans un « tous ensemble » plutôt que chacun reste dans son coin. Pour cela, il faut sortir des slogans trop globalisants et aller au plus près des travailleurs. Regardons la lutte très intéressante des coursiers de Deliveroo, ils incarnent le modèle du travail rêvé par Emmanuel Macron. Pourquoi se battent-ils ? Pour obtenir des garanties collectives en matière de rémunération. Et ils s’aperçoivent que sans instance représentative des salariés il est difficile de faire valoir ses revendications. Ceux qu’on présente comme les travailleurs de demain se battent pour obtenir ce qu’ont les autres travailleurs, présentés comme des archaïques et des passéistes. Nous voulons faire converger les uns et les autres, à partir de ces réalités différentes.
Y aura-t-il des suites au 12 septembre ?
PHILIPPE MARTINEZ Nous tenons une assemblée de rentrée ce mardi, nous allons y réfléchir.
Le temps, très restreint jusqu’à l’adoption des ordonnances, n’est-il pas un obstacle à une mobilisation de longue durée ?
PHILIPPE MARTINEZ Les ordonnances ne sont pas la loi, elles ont six mois pour le devenir. Il y aura un retour à l’Assemblée nationale pour décider si ces ordonnances seront inscrites dans la loi. On a déjà connu des ordonnances qui ne sont pas entrées dans la loi…
Il existe donc encore un champ pour développer la mobilisation ?
PHILIPPE MARTINEZ Bien sûr, il y a du temps. C’était déjà comme ça l’année dernière avec le 49-3 : ils essaient de mettre des barrières pour empêcher d’agir. Nous, nous faisons confiance au pouvoir d’intervention des salariés, des retraités, des jeunes, des étudiants.
Le 12 septembre ne sera donc pas un baroud d’honneur ?
PHILIPPE MARTINEZ Dans l’esprit de la CGT, le 12, c’est une première étape. En général, dans les grands tours cyclistes, il y a plusieurs étapes
Salah Hamouri, Franco-Palestinien de 32 ans, arrêté la semaine dernière par la police israélienne à son domicile, a été placé, hier, en détention administrative pour 6 mois, donc jusqu’au 22 février 2018. Mardi, il avait été présenté devant un juge de la Cour de Jérusalem qui avait décidé tout d’abord de le placer en résidence surveillée à Al-Reineh pour 20 jours, sans qu’aucune des charges n’aient été révélées, contenues dans un « dossier secret ». Le magistrat lui interdisait également l’entrée à Jérusalem (dont la partie orientale est illégalement occupée et annexée par Israël depuis 1967) ainsi que toute sortie du pays (rappelons que les Palestiniens qui veulent sortir des Territoires doivent obligatoirement passer par Israël!) pendant 3 mois, jusqu’au 28 novembre 2017. En plus de cette décision, Salah Hamouri devait s’acquitter d’une caution de 10000 shekels (environ 2300 euros).
Voici un message d'Elsa Lefort, la compagne de Salah:
Le tribunal d’occupation réuni ce jour à Jérusalem a rendu sa décision. Non content de lui avoir volé sept années de sa liberté, de l’avoir harcelé une fois sorti de prison, de l’avoir séparé de sa famille, l’occupation s’acharne. Salah Hamouri est placé en détention administrative pour une durée initiale de 6 mois. Il rejoint les 450 autres détenus administratifs palestiniens dans les geôles de l’occupant. La détention administrative est utilisée par l’occupant pour tenterde briser la volonté de toutes les personnes qui s’opposent à lui, de façon totalement arbitraire, sans charge ni jugement. Plus que jamais, nous devons amplifier la mobilisation et interpeler les autorités françaises pour qu’elles obtiennent la libération de notre concitoyen. Mille mercis à toutes et tous pour votre soutien. Le combat continue.✊
De nombreux élus français, notamment des communistes, demandent à la France de réagir après l’arrestation de l’avocat franco-palestinien.
Depuis le 23 août, l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri a été arrêté sans motif officiel (voir l’Humanité d’hier). La détention de celui qui a déjà passé plusieurs années dans les prisons israéliennes (de 2005 à 2011) devait être prolongée jusqu’à aujourd’hui. Mais, en vertu d’une pratique dite du « dossier secret », Salah Hamouri pourrait potentiellement être emprisonné pendant six mois renouvelables sans que les accusations ne soient révélées. C’est pour éviter une telle situation kafkaïenne que des associations de défense des droits de l’homme et des élus politiques Verts, de la France insoumise ou du Nouveau Parti anticapitaliste se sont indignés.
Particulièrement en pointe dans la défense de Salah Hamouri lors de sa première détention, le Parti communiste français a interpellé hier le pouvoir français. Le PCF a dénoncé dans un communiqué une « violation des droits de la défense inacceptable ». « Cette détention arbitraire infligée à Salah Hamouri, dont les autorités israéliennes sont coutumières, est totalement illégale au regard du droit et des conventions sur les droits humains internationales », affirme le communiqué. « Le président Emmanuel Macron et le ministre Jean-Yves Le Drian, qui sont restés silencieux depuis l’arrestation de Salah Hamouri, ont le devoir d’intervenir fermement aujourd’hui auprès de leurs homologues israéliens pour que notre concitoyen soit immédiatement relâché sans condition », poursuit le texte, qui demande au gouvernement français d’« agir sans plus tergiverser ».
Le 24 août, le sénateur communiste Christian Favier a adressé une lettre au premier ministre français, Édouard Philippe. « Après avoir passé sept ans dans les prisons israéliennes, libéré en décembre 2011 de manière anticipée dans le cadre d’une libération de prisonniers palestiniens contre Gilad Shalit, limité dans ses déplacements, séparé de son épouse et de son jeune enfant, Salah Hamouri subit depuis des années l’acharnement répété des autorités israéliennes », écrit le président du conseil général du Val-de-Marne. Avant de demander au premier ministre « d’intervenir sans délai auprès des autorités israéliennes pour que notre compatriote soit libéré ».
La veille, le 23 août, la députée communiste des Hauts-de-Seine Elsa Faucillon se tournait, elle, vers le président français, Emmanuel Macron, fustigeant « la politique arbitraire du gouvernement israélien » à l’égard du « citoyen d’honneur de Gennevilliers ». « La France doit agir avec force et conviction pour faire respecter les droits de Salah Hamouri et exiger au plus vite sa libération », lançait-elle.
Aucune preuve n'est produite par l'accusation, les forces armées ou la police israéliennes sur un quelconque délit commis par notre compatriote. C'est d'un arbitraire absolu. La détention administrative est illégale et contraire au droit international et aux conventions sur les droits de l'homme dont Israël peut être signataire. Avocat de prisonniers politiques palestiniens, emprisonnés illégalement par Israël, Salah Hamouri est harcelé depuis des années par le gouvernement Netanyahu parce qu'il est un militant de la paix et des droits et libertés. Comme nous l'avons fait jusqu'à sa libération en 2012 avec des milliers de jeunes communistes et de militants de la paix et de la liberté, nous allons dès maintenant agir partout, tout le temps. Liberté pour Salah. Stop à l'impunité pour Israël!
Le coup de massue a surpris tout le monde. Le 9 août, Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, déclarait que les contrats aidés étaient « coûteux » et « pas efficaces dans la lutte contre le chômage ». Le gouvernement a rapidement mis son plan d'économie drastique à exécution. Une mesure brutale qui concerne aussi bien les renouvellements que les nouveaux contrats. Les seules exceptions admises étant notamment dans le domaine de l'éducation nationale et pour les adjoints de sécurité. Les premières lueurs d'inquiétude ont commencé à poindre chez les titulaires de ces contrats, réservés aux allocataires du RSA, aux personnes éloignées de l'emploi ou sans formation. Cette année sur le territoire national, la suppression partielle des contrats aidés par le gouvernement peut mettre 150 000 personnes au chômage rien que cette année. Le député communiste du Nord Alain Bruneel a été le premier à l'Assemblée à alerter sur les effets catastrophiques de cette suppression des contrats aidés qui fragilise, pour des économies de bout de chandelle, les plus précaires, les associations et les services publics.
"Le secteur associatif dans son ensemble n'avait pas besoin de cela, déjà fragilisé financièrement par les baisses récurrentes de subventions de la part des collectivités, qui subissent elles-mêmes les politiques d'austérité de l'Etat. Et cela ne va pas s'arranger avec le choix du gouvernement d'amputer de 13 milliards d'euros le budget des communes. Or, les associations portent des projets vitaux pour les habitants et les territoires, déjà déstabilisés par l'affaiblissement des services publics... Même si ces contrats aidés sont loin d'être la panacée - nous, les communistes, nous nous battons pour des emplois durables - force est de constater que ces contrats jouent un rôle important dans de très nombreuses associations et au service de beaucoup de services publics. Et en particulier l'école". (ALAIN BRUNEEL, député communiste, L'Humanité - 21 août)
20 000 contrats aidés devraient être supprimés dans l'éducation nationale, non remplacés évidemment par des emplois de plein droit, mieux rémunérés.
A Diwan Morlaix, c'est le poste d'ATSEM de maternelle, en charge de dizaines d'enfants et des temps de cantine, qui se voit non renouvelé. Pour une association comme Diwan, qui oeuvre avec la filière publique ou privée bilingue pour le renouvellement des locuteurs du breton, cette mesure expéditive de Macron et de la boursicoteuse de Danone Muriel Pénicault, est un vrai coup de massue. Nous soutenons pleinement le combat de l'association DIWAN pour rétablir ces contrats aidés, et en particulier celui de notre amie ATSEM à Diwan, Kristell, qui s'est engagée l'année précédente sur une démarche de reconversion, d'apprentissage sur un an de la langue bretonne, et à qui l'on avait promis le financement d'une préparation du CAP Petite Enfance.
Avec la suppression des contrats aidés, c'est aussi des voies d'accès vers la formation, la reconversion et l'emploi plus durable qui "sautent".
Ismaël Dupont.
L'an passé, les écoles Diwan employaient 137 personnels en contrats aidés. Le gel du dispositif ? Le réseau ne peut l'imaginer, pas plus que s'y résoudre. Un rassemblement est prévu à Quimper, samedi à 10 h 30.
Dans cette histoire du gel des contrats aidés, certains risquent de payer un plus lourd tribut que d'autres. On pense au monde associatif, au secteur de la santé ou encore à l'éducation. Et dans ce dernier domaine, les écoles Diwan semblent occuper une place particulièrement fragile. L'an passé 4.272 élèves étaient scolarisés au sein des 42 écoles, dix collèges et du lycée appartenant au réseau. Comme au sein des autres établissements, du personnel est embauché pour s'occuper de la garderie, de la cantine, du ménage ou assurer un rôle d'Atsem (Agent territorial spécialisé des écoles maternelles). « L'an passé, le réseau employait 200 personnels non enseignants dont 137 en contrats aidés », précise Anna Vari Chapalain, directrice de Diwan Breizh. Il s'agit ici, rappelons-le, de contrats d'un an, renouvelables une fois et aidé par l'État, à hauteur de 60-70 % dans la majorité des cas.
52 contrats maintenus
Et voilà que, patatras, en plein été, le gouvernement annonce le gel du dispositif. Un gel effectif dès le 9 août. À partir de cette date, il n'était plus possible de renouveler un contrat arrivant à échéance et encore moins d'en signer un nouveau. Ne restent alors que les contrats en cours. « Sur les 137 contrats que nous avions, à l'heure où je vous parle, (hier, NDLR) 44 sont refusés, 18 sont en attente et 29 en danger, puisqu'ils arrivent bientôt à échéance », poursuit la directrice. Au bilan, ce ne sont donc que 52 postes en contrats aidés qui sont pour l'heure assurés d'être maintenus au sein du réseau. « Évidemment, certains de nos établissements sont en danger, comme ces écoles à deux classes dans lesquelles les deux contrats aidés ont été refusés ».
Difficulté supplémentaire
Rappelons également que ces personnels sont embauchés par les AEP (Association d'éducation populaire) de chaque école, elles-mêmes gérées par des parents bénévoles. Ce qui ajoute à la difficulté. Ces parents bénévoles se retrouvent aujourd'hui, avec des salariés dont le contrat aidé est arrivé à échéance. S'ils veulent conserver cet employé, ils devront désormais prendre en charge les 60-70 % du salaire, autrefois assuré par l'État. Soit, plusieurs milliers d'euros à chaque fois, que les AEP sont loin de toutes avoir. Bref, il va falloir en vendre des crêpes.
Des arbitrages à revoir
« Contrairement à la filière bilingue du public, on ne perçoit pas le forfait scolaire de la part des communes de résidence des enfants. Il faudrait faire en sorte que ces communes soient tenues de participer au fonctionnement de nos écoles, explique Anna Vari Chapalain, qui rajoute, si c'était le cas, on pourrait plus facilement pérenniser nos emplois. Mais, pour l'heure, nous mettons toute notre énergie dans le maintien de ces contrats aidés. On demande le réexamen de ces arbitrages et la révision de ces décisions ». Dans l'attente et afin d'appuyer ces demandes, Diwan Breizh organise un rassemblement samedi à Quimper, à 10 h 30, Place de la Résistance.
Le destin de Lise et Artur London est indéfectiblement lié à l’histoire du 20ème siècle
LUNDI, 28 AOÛT, 2017
HUMANITE.FR
Par Catherine Vieu-Charier, Adjointe à la Maire de Paris chargée des questions relatives à la mémoire et au monde combattant et Nicolas Bonnet Oulaldj, Président du groupe Communiste-Front de gauche au Conseil de Paris.
Alors que nous commémorons le 73ème anniversaire de La libération de Paris, la ville va rendre hommage à Lise et Artur London en baptisant une place à leurs noms dans le 12ème arrondissement, Porte de Charenton.
Cet hommage de Paris à ces héros du siècle passé, fait suite à un vœu des élu-es communistes parisiens adopté à l’unanimité en 2012.
Le destin de Lise et Artur London est indéfectiblement lié à l’histoire du 20ème siècle. Siècle qu’ils auront marqué en s’engageant dans le Front populaire, la guerre d’Espagne, la Résistance, puis en étant victimes de la déportation et des purges staliniennes.
Lise London, née Élizabeth Ricol en 1916, nous a quitté le 31 mars 2012 à l’âge de 96 ans, et rejoint Artur London décédé le 7 novembre 1986.
Née dans une famille très pauvre de mineurs, Lise rejoint les Jeunesses Communistes et s’engage dans la démocratisation des pratiques sportives avec la Fédération Sportive du Travail (FST, ancêtre de la FSGT) auprès d’Auguste Delaune. Elle gardera un souvenir fort de fraternité entre sportif et antifascistes lors des Spartakiades mondiales à Lyon en 1932.
Elle s'engage ensuite au Parti communiste français en 1934 alors qu’elle n’a que 18 ans. Elle sera missionnée auprès du siège du Komintern, à Moscou. Là-bas, elle fit la rencontre d'Artur London, un communiste tchèque qui allait devenir l'amour de sa vie.
Lise et Artur London ont puisé très jeunes dans leurs engaments communistes et humanistes leur idéal de Justice et de Liberté. Ils l’ont défendu très tôt et très concrètement dans la défense de la République espagnole, au sein des Brigades internationales face au fascisme de Franco.
C’est ensuite en France, dans la résistance face à l’occupation et l’oppression nazie qu’ils poursuivront leur combat. Artur London deviendra l’un des chefs historique de la main d’œuvre immigrée. Il sera arrêté en 1942, condamné à 10 ans de travaux forcés, puis déporté. Dans le camp de Mauthausen, il devient l'un des principaux artisans du comité de résistance. La même année, celle que la police de Vichy appelait la « mégère de la rue Daguerre » suite à ses prises de parole en pleine rue et ses dénonciations publiques du nazisme et de la collaboration, fût arrêtée, livrée aux allemands, puis déportée.
Rappelons à ce titre que Lise London organisa une manifestation dans le 12e arrondissement le 27 juin 1942 au carrefour de la rue du Faubourg St Antoine et de l’avenue Ledru Rollin où 150 à 200 participantes lancèrent des tracts en entonnant la Marseillaise.
A la libération de Paris, Lise London et Artur London s’installent en Tchécoslovaquie. Artur London devient vice-ministre des Affaires étrangères. Il est arrêté en 1951 et est l’un des 14 « accusés » du procès de Prague qui avait pour but d’éliminer les cadres du Parti communiste tchécoslovaque que l’on accusait de conspirer contre leur pays. Condamné à la prison à perpétuité à l’issue de ce procès, il sera réhabilité en 1956. Artur London décrira dans l'Aveu, témoignage au retentissement mondial écrit pendant ses années d'emprisonnement, cette page sombre de l'Histoire qu'il a traversée avec sa compagne.
Ceux que l’on surnommait les « amants de Vérone » ont donc connu l’horreur de la déportation, l’horreur des appels, la faim, la soif, les coups, l’humiliation et les privations. Ils ont subi l'enfer du stalinisme, ce dévoiement hideux de l'idéal communiste auquel ils n'ont jamais cessé de croire. Malgré ces épreuves et ces souffrances, leurs convictions humanistes ne les ont jamais quitté et sont demeurées intactes dans tous les combats qu'ils ont menés, contre toutes les injustices et contre toutes les oppressions.
Artur et Lise London s’installent en 1963 dans le 12ème arrondissement de notre ville, rue du Sergent Bauchat, qu’ils ne quitteront plus.
Avec cet hommage, nous voulons prolonger leur volonté d’éclairer les côtés lumineux comme les côtés sombres de notre Histoire. Explorer les fautes d’une génération, la perte du sens critique, du doute par l’aveuglement, et les mots d’ordre d’un parti.
Inscrire leurs noms dans l’espace public, c’est donc aussi, au-delà de l’hommage mérité, nous permettre de réfléchir et de penser, à partir de leur Histoire, à l’avenir de la nôtre. C’est une transmission indispensable de l’Histoire et de la mémoire aux jeunes générations.
C’est aussi inviter les parisiennes et les parisiens, pour reprendre les mots justes de Lise, à « toujours ouvrir les yeux, à ne pas se laisser enfermer dans les certitudes, à se battre contre les injustices et à rester eux-mêmes ».
Xavier Compain a animé pendant l'Université du PCF à Angers un débat avec Jean Louis Durand , chercheur communiste à l' INRA, cégétiste , sur le thème " l'agriculture au défi de la transition écologique ".
A la Fête de l'Humanité, le samedi 16 septembre à 14h30, il animera un débat sur l'Alimentation, la Santé, l'Agriculture et l'Environnement sur le thème " Du danger dans nos assiettes. Pas de capitalisme sans casser des oeufs".
Parallèlement, dans le sillage de la vente solidaire de fruits et légumes à juste prix du 17 août des agriculteurs du MODEF et du Parti Communiste sur une centaine de points de vente, les communistes bretons présents sur la fête de l'Humanité au parc de la Courneuve organiseront un marché solidaire de légumes et de fruits bretons le samedi 16 septembre dans l'après-midi.
Voici une interview de Xavier Compain réalisée pour le journal du PCF Finistère du mois de septembre "Rouge Finistère" en lien avec le récent scandale des oeufs contaminés au Fipronil
PAS DE CAPITALISME SANS CASSER DES OEUFS.
3 questions à Xavier Compain, porte-parole du PCF Bretagne, animateur de la commission Agriculture-Pêche-Forêt du Parti Communiste.
Sommes nous sûr de ce que nous consommons ?
Avec les poulaillers traités au Fipronil, pourtant interdit on a l'impression qu'une crise agro- sanitaire succède à une crise agro-sanitaire.
Cette crise dite du Fipronil (des poulaillers géants ont été désinfectés avec ce produit interdit) fait suite à d'autres crises dans des secteurs très différents les uns des autres .. On a des alertes depuis des années Souvenons nous de la « vache folle » entre 1996 et les années 2000, des épidémies de grippe aviaire qui traversent le globe, des lasagnes à la viande de cheval. N'oublions pas non plus les dommages collatéraux, qui touchent notre environnement : les marées d'algues vertes sur nos côtes, les pollutions au nitrate des cours d'eau. Si les crises s’enchaînent, c'est que peu de choses changent et que les changements, quand il y en a, prennent un temps fou ou sont partiels. Et je ne parle pas des décisions publiques contradictoires et brouillonnes. Tout cela n'est pas lié au hasard, au « pas de chance ». Le système de production est directement en cause. C'est un système à bout de souffle qui interpelle à juste titre.
C'est, comme on dit, un risque systémique ?
Oui. Bien sûr C'est le gigantisme des lieux de production, la standardisation des produits et des cultures, la spécialisation des exploitations, la course au profit, en amont des fournisseurs, en aval des distributeurs. Certains qualifient le système comme « industriel libéral ». Appelons un chat un chat et une poule une poule, c'est la marque même du système capitaliste. Reprenons le cas du Fipronil. Quand une exploitation accueille 30 000 poules, pondeuses ou non, bien évidemment la désinfection obligatoire des immenses locaux ne peut être confiée qu'à des entreprises de nettoyage industriel et/ou à des procédés de décontamination particulièrement agressifs. C'était le cas en l'espèce. Le développement sans limite des exploitations - 20 000 porcelets pour 980 truies gestantes là, 1000 vaches ici, 35 000 canards ailleurs- expose le cheptel entassé au moindre virus, à la moindre attaque bactériologique et favorise les réponses en « cides » : fongicide, insecticide, pesticide, et « aincide » de suite …
Alors?? STOP... ou encore ?
Pour des raisons impérieuses qui intéressent l'emploi, le revenu des agriculteurs et la reconnaissance de leur savoir faire, la qualité alimentaire, l'aménagement du territoire, l'environnement il est urgent de reconsidérer le modèle agricole qui nous a été progressivement imposé au tournant des années 70. Un modèle qui a démontré sa nocivité et son inadéquation avec les besoins humains. Nous n'en voulons plus. Le monde ne se divise pas entre je ne sais quels détenteurs des progrès techniques et les folkloristes, adeptes des sabots de bois et des sols en terre battue dont nous serions.
Nous travaillons à la promotion d'une agriculture paysanne capable de satisfaire en tout premier lieu
les besoins locaux et nationaux, libérée des contraintes mortifères de la concurrence internationale, hautement qualifiée, notamment d'un point de vue agronomique, respectueuse des consommateurs et de ceux qui les nourrissent,
Propos recueillis par Gabriel Collorec.
rencontre pcf/ Cgt Indecosa ( photo de Xavier Compain avec Martine Sellier présidente de la CGT Indecosa )
Xavier Compain, Olivier Dartigoles, porte-parole du PCF, et Nicolas Bonnet-Ouladj, élu communiste à Paris, reçus à Matignon le 17 août sur la thématique des justes prix agricoles et d'une alimentation de qualité pour tous
la 26ème Fête de l’Humanité Bretagne se déroulera au Parc des Expositions de Lorient Agglomération à Lanester (56600) les 25 et 26 Novembre 2017….
100 ans après la révolution d’Octobre 1917, où en sommes-nous ? Les idées progressistes avancent-elles ? Les ordonnances visant à liquider le Code du travail national et, dans la foulée, les conventions collectives de branches issues du Front Populaire et de la Libération seront au centre des débats de la fête, comme les questions de la santé, du travail… Nous avons invité les députés François Ruffin et Pierre Dharréville, le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, les frères Bocquet et Pierre Laurent. Enfin, notre choix artistique s’est porté sur le chanteur CALI (le Samedi soir), la Ruse du Père Lafeinte, et Christophe Alévêque (le Dimanche) ….
2jours de concerts, de débats, d’échanges et de partages, de chaleur humaine et de solidarité…une vraie fête de l’humanité aux couleurs de l’avenir !
10€ la journée et 15€ les 2 jours en pré-vente
1917 - 2017
La Fête de l’année dernière était placée sous le signe du Front poupulaire dont on a célébré les 80 ans. Elle a accueilli une exposition sur le sujet et des films sur 1936. Ces propositions témoignaient notamment de l’importance fondatrice accordée à l’éducation populaire alors.
Cette année est l’occasion de découvrir l’avant-garde russe artistique de l’époque révolutionnaire, celle qui a accompagné les changements sociaux sans jamais se fourvoyer dans un art «officiel». Elle demeure auourd’hui une source d’inspiration sans équivalent dans le cinéma, l’art, le graphisme et le théâtre. L’affiche 2017 est le reflet de cette esthétique révolutionnaire et la Fête proposera au public deux films emblématiques dont le fameux «Cuirassé Potemkine»d’Einsenstein ainsi qu’une exposition d’affiches révolutionnaires de l’époque 1917-1925.
Pour faire connaître nos initiatives soyons actifs sur internet !
•Pour laFête de l’Huma Bretagneon se retrouve sur le sitefetehumabretagne.fret surfacebook !
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Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste.
Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale.
Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.