Le résistant, entré dans l'action en 43 à Annecy, ancien déporté, célébré par Gilles Perret (Walter, retour en résistance), est décédé à l’âge de 90 ans.
C’est un résistant d’hier et d’aujourd’hui, un militant de la première et de la dernière heure, un désobéissant jusqu’au bout du jour qui s’est éteint des suites d’un cancer.
Léon Landini “Avec Walter Bassan une page héroïque de la Résistance se tourne, rappelant que les raisons de notre combat demeurent"
J'ai écrit ces petits mots discours ci dessous en hommage à Walter Bassan, mon ami, président de la FNDIRP, grand résistant, déporté a Dachau et acteur du programme du CNR, disparu à 90 ans bises à lui michel etievent
MON WALTER
"Je me souviens surtout du regard. Ce bleu doux qui se couvrait quand il parlait de là-bas. Là-bas c’était le pays des brouillards où même les barbelés déchiraient les nuages. C’était juste après les trains plombés qui sentaient la peur des hommes. Dachau. Chaux vive des corps brûlés. Avant, il y avait eu les coups, les crachats de milices, le corps embarqué avec d’autres jeunes qui avaient su dire NON à la barbarie et aux silences complices. La Résistance. Walter, le chemin d’une jeunesse rebelle et désobéissante. Histoire d’être digne. Juste digne et libre. Libre comme lorsque l’orage du regard se faisait tout à coup soleil de Libération. Les yeux racontaient alors l’invention sociale qui relevait les corps meurtris, les rêves murmurés dans les maquis qui, d’un coup, prenaient les couleurs de la dignité sociale. Dans le sillage du CNR en finir avec les incertitudes des lendemains, mettre définitivement l’homme à l’abri de la souffrance et du besoin, façonner un pays à l’ambition de ses songes et de ses mains.
Et c’est ainsi que Walter a continué doucement le chemin du siècle. Comme une promesse. Un serment. Résister encore et toujours. Balayer les orages, vaincre les tourments. C’est aux Glières qu’il me racontait tout cela, Walter. Sous l’oiseau de béton qui lève son aile arrachée vers le ciel. Et c’est peu dire qu’on t’aimait Walter ce jour-là. A la tribune, dans le vent froid des alpages, même les mots s’étaient assis pour t’écouter parler : « Choisir de résister, c’est faire un choix de vie, pour préserver la vie, et ce choix engage pour toute une vie. Aucun retour en arrière n’est possible. On ne peut pas effacer les leçons de l’histoire apprises au contact d’évènements si douloureux. Résister au nazisme hier, c’était une décision qui s’imposait à moi. Lutter constamment contre les dérives, qu’elles soient fascistes, nazies, néo-nazies, xénophobes, liberticides, inégalitaires ou individualistes, est un moteur permanent dans mes orientations de vie, aujourd’hui comme hier. » Et dans les nôtres Walter, c’est promis. Celles que tu nous as laissées en héritage de vie…. "
Michel Etiévent