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12 septembre 2017 2 12 /09 /septembre /2017 06:25
Désinformation caractérisée! 


Dans Le Télégramme, hier, Agnès Le Brun prétend que le passage au menu unique en février 2016 aurait permis de gagner 13 300€ grâce à une réduction de 40% de gaspillage alimentaire. 
Il y a en réalité une confusion savamment entretenue, et depuis le départ, pour brouiller les pistes, entre les effets du changement des règles de réservation des repas à la cantine (des parents qui ne préviennent pas assez vite de l'absence de leurs enfants un jour le midi doivent désormais payer le repas alors qu'avant la réservation se faisait le jour même) et ceux du passage au menu unique, qui fait que plein d'enfants ne mangent pas tout à fait à leur faim certains jours et que d'autres familles ont fait le choix de ne plus laisser leurs enfants à la cantine, certains jours ou tous les jours. 
Les 13 300€ d'économisés ont été économisés largement sur le dos des familles des élèves des écoles publiques primaires et maternelles de Morlaix .

L'effet positif du passage au menu unique, en forme de leurre, a surtout été pour Agnès Le Brun, qui a été nommée porte-parole de Nicolas Sarkozy pour les questions d'éducation pendant les Primaires de la droite, avant que son mentor raccroche avec la politique, car "elle ne paie pas assez"!
Le passage au menu unique n'a pas du tout été décidé (sans aucune discussion avec les parents ou avec l'opposition, sans débat dans le cadre de la commission enseignement ou du conseil municipal en amont) pour réduire le gaspillage alimentaire mais pour créer une polémique porteuse politiquement autour de l'Islam et de sa comptabilité avec la laïcité et les valeurs de la République. Alors que personne dans les écoles ne se plaignaient des plats de substitution (une omelette ou du poisson) qui étaient proposés aux enfants végétariens ou de culture d'origine africaine ou arabe, ne mangeant pas de porc.
 Alors que la cuisine centrale prépare aussi des plats différenciés pour d'autres structures et que cela ne pose aucun problème. 

La décision du Tribunal Administratif le mois dernier de casser la décision de passage au menu unique par le maire Les Républicains de Châlons-sur-Saône devrait permettre de réouvrir le débat pour une école qui tient compte de la réalité des familles et n'est pas rendue prisonnière des enjeux politiciens.  

Chalon-sur-Saône: la suppression des menus sans porc à la cantine décidée par un maire de droite en 2015 annulée... Et à Morlaix?

Menu unique dans les cantines scolaires de Morlaix: point de vue

Menu unique à Morlaix : "la majorité s'accroche à son bout de viande" (Le Télégramme)

Passage au menu unique à Morlaix dans les cantines scolaires: lettre de l'opposition à Agnès Le Brun et aux élus de la majorité, particulièrement ceux de la Commission Enseignement

Passage au menu unique dans les cantines scolaires de Morlaix avec suppression des adaptations pour les régimes sans porc et végétariens: intervention de Sébastien Portier pour les parents d'élèves de l'école Gambetta le 5 février devant la mairie

Passage au menu unique: Lettre des associations de parents d'élèves des écoles publiques de Morlaix au maire, Agnès Le Brun

Menu unique: 200 personnes devant la mairie de Morlaix le vendredi 5 février pour protester contre la décision de la droite morlaisienne (Le Télégramme et le Ouest-France)

Menus des cantines scolaires: avis de l'observatoire de la laïcité

Agnès Le Brun, trop c'est trop!

Désinformation caractérisée! Agnès Le Brun prétend que le passage au Menu Unique aurait réduit le gaspillage alimentaire et fait gagner 13 300€ depuis février 2016 à la ville

Cette lettre a été lue en Commission Enseignement du Conseil Municipal de Morlaix aujourd'hui. Elle a donnée lieu à des échanges entre les deux représentants de l'opposition, Sarah Noll et Ismaël Dupont, et ceux de la majorité.

On nous a justifié le passage au Menu Unique à partir d'arguments qui nous semblent très contestables:

- L'AMF recommande que les cantines favorisent "l'ouverture au goût et aux saveurs", du coup, il faudrait proposer à tous les enfants la possibilité de manger de la viande cuisinée à toutes les sauces et du porc (tous les cinq jours environ).

- Si les enfants mangent pas tout, ce n'est pas gravissime, si les parents retirent les enfants de la cantine, c'est qu'ils pouvaient s'organiser autrement.

- On a pas à imposer aux enfants les choix des parents (régime végétarien, régime alimentaire de fondement culturel ou religieux).

- Proposer des compléments/substituts occasionnels ou réguliers aux enfants qui ne mangent pas de porc ou qui sont végétariens afin d'assurer l'équilibre alimentaire de leur assiette serait discriminant. Servir des repas différents (en réalité, ce ne sont pas les repas qui sont différents, mais simplement ce qui vient avec les légumes et féculents) serait discriminant.

- Quand on ouvre la voie à la reconnaissance de la diversité des régimes alimentaires et aux spécificités des habitudes alimentaires, on donne des arguments pour adopter les contenus pédagogiques aux cultures différentes des enfants.

- L'école de la république, celle des "quatre Jules" (Ferry, Grevy, Simon, Favre), c'est la même proposition pour tous et le modèle de l'assimilation.

- "C'est en mangeant comme les autres qu'on s'intègre": cela n'appelle pas de commentaire...

En réalité, l'Association des Maires de France ne prescrit rien de bien défini en matière de menu unique ou d'adaptation des menus à la diversité des habitudes et des goûts et dit que la laïcité ne peut être invoquée en faveur du choix de l'un ou l'autre des scénarios, que la seule obligation des mairies est de proposer des menus équilibrés aux enfants.

On ne tient pas compte de l'objectif de rendre l'école accueillante pour toutes les familles, pour tous les enfants, de faire en sorte que tous les enfants puissent fréquenter la cantine et la pause du midi avec des repas nourrissants.

Par rapport au mode de décision, la majorité justifie le fait de ne pas en avoir discuté avec les parents, en Conseil Municipal en Commission Enseignement, laissant croire qu'il ne s'agit que d'une application des préconisations de l'AMF et d'une compétence du maire et des services.

Pour notre part, nous restons mobilisés pour défendre une école ouverte et tolérante pour tous, et école qui accueille bien tous les enfants, toutes les familles.

A Morlaix, le 25 février 2016

A Madame le Maire, Agnès Le Brun

Aux élus de la majorité municipale, tout particulièrement ceux de la Commission Enseignement

Pour nous, le rôle de l'école de la République, laïque, gratuite et obligatoire, est de faire réussir tous les enfants, d'être accueillante pour tous les enfants, toutes les familles, en créant des conditions de vivre ensemble qui permettent l'acquisition de connaissances permettant d'accéder à la compréhension du monde, à l'autonomie de pensée, et de valeurs communes, parmi lesquelles le respect de l'égale dignité des hommes dans leur diversité.

Dans le cadre du service de restauration scolaire, qui même s'il est facultatif d'un point de vue réglementaire, est indispensable pour les familles des enfants scolarisés à l'école, une mairie doit à notre avis poursuivre les mêmes objectifs.

C'est pourquoi nous avons appris avec consternation et colère trois jours avant les vacances de février la décision de passage au menu unique dans les écoles primaires et maternelles publiques de Morlaix se traduisant par la suppression des compléments alimentaires pour les enfants qui ne mangent pas de viande, ou pas de porc, voire même, dans le pire des cas, par le fait de pouvoir leur servir du porc ou de la viande même s'ils ne veulent pas, et ne peuvent pas en manger.

Ces possibilités alternatives pour les régimes sans porc et les régimes végétariens étaient pratiquées depuis des années, concernant un peu plus de 10 % des enfants. Elles ne posaient strictement aucun problème à Morlaix ni ne soulevaient de polémiques. Ces dispositions ne coûtaient rien de plus à la collectivité, s'appuyaient sur du pragmatisme, un esprit d'ouverture et de tolérance, sur la volonté d'accueillir tous les enfants, toutes les familles à l'école publique, en tenant compte des interdits alimentaires propres à certaines cultures, et en tenant compte aussi du végétarisme qu'ont adopté un certain nombre de familles et d'enfants en France.

Cette décision a été ressentie de manière très violente par beaucoup de familles ayant des enfants scolarisés dans les écoles publiques de Morlaix : elles ont considéré, à raison selon nous, que pour des raisons politiciennes et par souci de publicité, on voulait créer une polémique au préjudice de l'équilibre alimentaire des enfants et du sentiment de reconnaissance des musulmans de pratique ou de culture, ou des familles morlaisiennes issues de l'immigration et originaires du Maghreb, d'Afrique, du Proche-Orient. Elles ont senti qu'on voulait mettre en avant bruyamment une conception restrictive, intolérante, contraire à son esprit véritable, de la laïcité, que l'on pourrait formuler en forçant le trait dans des expressions que l'on entend trop souvent aujourd'hui, dans un climat de xénophobie montante : « Français de souche, maître chez toi » , « les modes de vie et les habitudes alimentaires qui doivent prévaloir à l'école sont ceux de la majorité et de nos traditions nationales (chrétiennes ou judéo-chrétiennes ajoutent certains, qui ne sont pas à une contradiction près)».

Pour nous, la laïcité, c'est la mise en place des conditions d'accès pour tous à la liberté de conscience, c'est la neutralité de l’État et de la sphère publique par rapport aux cultes, c'est l'égalité reconnue à tous les citoyens, ce n'est pas le rejet de certaines religions.

Au-delà même du contenu de la décision de passage au Menu Unique, qui aurait pu à la rigueur se discuter à condition d'établir une véritable concertation, d'associer les parents, les personnels, et tous les élus à la décision, et à condition aussi de trouver des dispositions pratiques pour faire face aux effets pervers de la disposition, ce qui nous révolte, c'est la manière dont a été prise la décision.

Pas d'information des membres de l'opposition de la commission enseignement, pas de débat en Conseil Municipal alors qu'on a adopté un nouveau règlement des Cantines scolaires en décembre et que cette question particulière avait été posée en Commission Enseignement, pas d'information et de débats en Conseils d'école, une information de dernière minute à la veille des vacances aux Parents. On justifie la non information de l'opposition dans la presse par le fait qu'elle ne participe pas à la Commission Menu à laquelle on ne l'a jamais conviée. On justifie le passage au Menu Unique par un souci de lutter contre le gaspillage alimentaire et de veiller à l'équilibre nutritionnel des enfants alors que le mobile est tout autre et que le résultat est diamétralement opposé.

Aujourd'hui, nous craignons qu'un certain nombre de familles se ressentent rejetées d'une certaine manière dans leur particularités culturelles par la Mairie et l'école publique. Nous craignons pour l'équilibre financier de la Cuisine Centrale si un certain nombre de parents ne mettent plus leurs enfants à la cantine, nous craignons pour le maintien des effectifs des écoles publiques, nous redoutons surtout que certains enfants, régulièrement, ne mangent pas complètement à leur faim le midi à la cantine ou que leurs parents s'inquiètent de les savoir déjeuner à la cantine.

Le jeu en valait-il la chandelle ? Sans parler des tensions communautaires que l'on agite avec de telles prises de décision.

Nous vous enjoignons donc solennellement de revenir sur cette décision qui ne se justifie en aucune manière et de recevoir les représentants de toutes les écoles publiques morlaisiennes qui souhaitent vous rencontrer pour obtenir le retrait de la mesure et qui vous l'ont fait savoir il y a plus de deux semaines déjà.

Pour notre part, nous ne nous résignons pas, nous ne désespérons pas de vous convaincre de revenir sur cette décision injuste.

Les élus de l'opposition municipale

Le Vendredi 5 Février

Les Associations des Parents d’Elèves des Ecoles publiques morlaisiennes

Et

Les représentants des Conseils des écoles publiques morlaisiennes à Madame Agnès Le Brun, Maire de Morlaix

 

Madame Le Maire,

Nous parents d’élèves des écoles publiques de Morlaix, avons appris par le biais de l’APE de l’école Gambetta qu’une lettre signée de votre main, en date du 22 janvier annonçant la mise en place du menu unique a été affichée le mardi 2 février.

Contrairement à ce que vous affirmez dans l'article d’Ouest France (4/02/16), aucun affichage n'a été organisé à l'initiative de la mairie et aucune école n'était informée jusqu’alors.

La découverte de cette nouvelle mesure le 2 février est particulièrement indélicate, lorsqu' on la met en perspective avec les départs en vacances du 5 février.

Cette annonce surprise du menu unique, l'est d'autant plus, que lors des derniers conseils d'écoles, elle n'a jamais été mentionnée. Les conseils d'écoles se prononçaient alors sur les nouvelles modalités d'inscriptions et les nouveaux règlements dans les cantines. Un débat sur le menu unique y aurait eu sa place.

Nous nous étonnons de cette façon de faire. Au lieu d'ouvrir une discussion, de débattre, cette mesure est imposée.

Nous vous rappellerons cette phrase de Monsieur Toubon, défenseur des droits de la République, sur France Inter, jeudi 4 février 2016 : « Respecter la différence dans les menus scolaires, c'est respecter les différences et faciliter l'intégration. Le bon accueil, la cantine ouverte à tous, favorise l'accès à l'éducation »

Dans un communiqué en date du 23 octobre 2014, l’Observatoire de la laïcité exprime son refus de voir la laïcité « utilisée comme un argument », pour ne plus proposer d’alternative au porc dans les cantines scolaires de la commune.

Nicolas Cadène, rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité a déclaré, le 24/10/2014 : « Respecter la laïcité, c’est offrir un choix dans l’intérêt général, favoriser le vivre-ensemble. Un choix, qui, par ailleurs, n’est pas une réponse à des demandes religieuses ».

De plus, si aucune obligation ne contraint la commune dans le cadre d’un service facultatif, l’Observatoire de la laïcité rappelle que les cantines scolaires proposent généralement une diversité de menus, avec ou sans viande, « empêchant ainsi la stigmatisation d’élèves selon leurs convictions personnelles ».

Madame Le Maire, vous nous dites dans le Télégramme, du jeudi 4 février, que vous êtes hors polémique. Il n'y avait pourtant aucune polémique jusqu'à présent. Le système des menus de substitution convenait à tout le monde et préservait la diversité dans les écoles.

Il n'y a à ce jour, pas de problème d'ordre communautaire dans les cantines. Avec une telle mesure, hormis le fait de désorganiser brutalement les familles, elle prive aussi les enfants de temps d'échanges, très utiles au bien vivre ensemble (TAP et temps de cantine). Cette mesure va avoir des conséquences sur nos enfants, en plein apprentissage du vivre ensemble, de la tolérance et de la différence.

Cette inquiétude est renforcée par le contexte actuel troublé, où plus que jamais il est nécessaire de dépasser les clivages...

Par ailleurs, nous nous interrogeons sur le fait que l'annonce de la modification du règlement intérieur des cantines intervienne après l'inscription des enfants à la cantine jusqu'à la fin de l'année scolaire et sans en avoir de surcroit informé les familles.

Une réflexion sur le menu unique peut être menée s'il respecte l'ensemble de la population morlaisienne. Nous souhaitons une école publique ouverte et républicaine qui respecte la culture de chacun. Nous souhaiterions donc connaître vos motivations, pouvoir échanger avec vous, afin de faire évoluer cette nouvelle mesure.

Vous ou Monsieur Aurégan n'avez pas souhaité nous recevoir ce vendredi 5 février.

Nous sollicitons donc un nouveau rendez-vous à la rentrée des vacances d'hiver.

Sans réunion commune, réunissant les représentants des associations de parents d'élèves des écoles morlaisiennes, les représentants élus aux conseils d'écoles et l'ensemble des élus, pour rechercher un consensus serein, des pétitions seront présentées à la sortie de chaque école morlaisienne, et de nombreuses actions conviviales et festives seront envisagées.

Nous respectons votre fonction, et souhaitons vraiment une réflexion sereine et un aboutissement consensuel à cette problématique. La discussion et la réflexion entre la ville de Morlaix et ses habitants pourraient être exemplaires pour notre société républicaine et laïque.

En espérant que vous répondrez favorablement à notre demande, veuillez agréer Madame Le Maire, l'expression de nos sentiments respectueux.

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12 septembre 2017 2 12 /09 /septembre /2017 05:31
Le 12 septembre, 1 million de bras d'honneur à Macron !

Bras d'honneur

Jean-Emmanuel Ducoin

(Journal L’Humanité)

L'insulte facile révèle parfois la vraie nature de ses auteurs. 

Nous savons désormais qu'Emmanuel Macron, usant et abusant d'un tel degré d'implication verbale pour exprimer sa haine du bas-peuple et des Français qui ne pensent pas comme lui, dirige les affaires de l'État avec toutes les formes inspirées par le mépris. À commencer par le principal, le pire, celui qui détermine le sens de son action : le mépris de classe.

Ainsi donc, « la survie de la France », comme il a osé le dire depuis Athènes, dépendrait ni plus ni moins de sa « réforme » du droit du travail... Avant d'ajouter : « Je ne céderai rien, ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes. » Mais qu'arrive-t-il à notre pays pour que des propos aussi rances se rencontrent dans la bouche d'un président de la République, constituant une sorte de comportement inédit, indigne de la fonction ? La récidive témoigne non pas d'un trouble de la pensée mais bien d'une constance de la pensée.

Après les « riens », voici les « fainéants ». Les fossoyeurs de l'histoire ne sont pas toujours ceux qu'on croit. Ils fréquentent assidûment les palais et ne savent absolument pas que les gens de peu demeurent souvent les plus courageux sur le front de tous les combats...

Ceux qui en ont le temps se délecteront des explications alambiquées données hier par le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, selon lequel le mot « fainéants » et son pluriel visaient ceux qui n'ont « pas eu le courage de réformer ».

La bonne blague. Non, le chef de l'État a bel et bien insulté ceux qui s'opposent à sa politique, ceux qui seront dans la rue, demain, pour dénoncer la casse de leurs droits dans le monde du travail. Au moment où la nation française aperçoit dans son champ de vision tout ce qui se bricole de plus pourri du côté du libéralisme, comme par hasard, le pouvoir tente de s'épanouir sur les cimes d'une très haute vulgarité. Monsieur Macron, qui s'y connaît en cynisme, n'aime décidément pas les Français. Ces derniers le lui rendent bien ces temps-ci. Et cette fois, ils vont lui répondre dans la rue. Quant aux « fainéants », qui sont donc les mêmes, ils adressent d'ores et déjà à ce président le bras d'honneur des salariés. Ceux qu'il défigure.

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12 septembre 2017 2 12 /09 /septembre /2017 05:24
Belgique: le péril rouge. Le premier ministre Charles Michel alerte sur les dangers du communisme de Raoul Hedebouw et du PTB
Charles Michel, Premier ministre Belge, membre du parti MR (Mouvement réformateur - libéral), lors de des universités d'été de son parti, au parc Walibi, s'inquiète de la montée du Parti du Travail de Belgique. Nous revoilà revenu au temps de la guerre froide

Un extrait du discours du Premier ministre belge : 

"Dans plusieurs pays, et en Belgique aussi, nous assistons au retour du communisme, qui écrase les libertés individuelles et a toujours entraîné plus de pauvreté et de régression sociale. Jamais le Venezuela ou la Corée du Nord ne seront nos modèles politiques!" 

Les capitalistes s'inquiètent, car dans l'opinion publique le Parti socialiste, n'incarne plus l'alternance et c'est une bonne nouvelle. Le Parti du Travail de Belgique incarne les aspirations de ceux qui n'ont rien.

Nicolas Maury (Perspectives communistes) http://www.editoweb.eu/nicolas_maury

Raoul Hedebouw, porte parole du spectre qui hante la Belgique, le PTB. Raoul Dedebouw était présent à l'Université d'été du PCF à Angers

Raoul Hedebouw, porte parole du spectre qui hante la Belgique, le PTB. Raoul Dedebouw était présent à l'Université d'été du PCF à Angers

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11 septembre 2017 1 11 /09 /septembre /2017 19:37

Communiqué de la section PCF pays de Morlaix :

La section du Parti Communiste du Pays de Morlaix apporte son soutien aux organisations syndicales qui appellent à l'action et à la grève le 12 septembre, et sera mobilisée avec les citoyens et salariés pour manifester très nombreux le 12 septembre, à 10h30 à Morlaix.

Il est essentiel que cette première mobilisation sociale réussisse, si on ne veut pas que le rouleau compresseur ultra-libéral de Macron continue à écraser les droits des salariés, les services publics, ce qui reste de notre modèle social, pour satisfaire les exigences du monde de l'Argent.

C'est une journée d'action test pour nos capacités de résistance et de riposte, comme pour les capacités du Pouvoir quasi monarchique de Macron à continuer à mener sa politique au service des privilégiés.

C'est à partir de maintenant que tout se joue !

Macron n'a pas de majorité d'idées, pas de majorité politique dans le pays pour mener son projet de conversion de la société française à l'économie capitaliste sauvage à l'anglo-saxonne. Si nous refusons le fatalisme et la résignation, nous pouvons gagner.

Les ordonnances Macron sont extrêmement dangereuses car avec elle, c'est le patron qui fixe les règles, l'accord d'entreprise conclu sous la menace du chantage à l'emploi prévalant sur la loi, avec à la clé des référendums bidon du type : augmentation du temps de travail ou licenciements...

Ces ordonnances facilitent les licenciements en plafonnant les indemnités pour licenciement illégal, en permettant les licenciements économiques pour des multinationales qui font des profits à l'étranger.

Les ordonnances Macron affaiblissent considérablement les pouvoirs d'intervention des représentants syndicaux. Elles imposent la flexi-précarité à tous en faisant du CDD la norme générale du contrat de travail.

Alors, tous ensemble disons non à la régression Macron Taille Patron !

La section du Parti Communiste Français du Pays de Morlaix

le 8 septembre 2017

 

Appel de la section de Morlaix du Parti Communiste à la plus forte mobilisation possible contre les ordonnances Macron, avec les syndicats, le mardi 12 septembre 2017 à 10h30 à Morlaix, place des Otages
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11 septembre 2017 1 11 /09 /septembre /2017 17:07
"Jeremy Corbyn, l'anti-populiste" (juin 2017) - par Philippe Marlière, politiste et universitaire, invité de la fédé PCF Finistère à la fête de l'Huma le samedi 16 septembre 2017 pour un débat sur le Royaume-Uni post-Brexit
"Jeremy Corbyn, l'anti-populiste" (juin 2017) - par Philippe Marlière, politiste et universitaire, invité de la fédé PCF Finistère à la fête de l'Huma le samedi 16 septembre 2017 pour un débat sur le Royaume-Uni post-Brexit
Jeremy Corbyn, l'anti-populiste
Jeremy Corbyn a mené une campagne d’homme de gauche. C’est le dirigeant du plus grand parti social-démocrate d’Europe. Il a constamment rappelé dans ses discours la centralité de l’opposition Labour vs. Tories, qui correspond au Royaume-Uni au clivage gauche vs. droite en France. Il a évoqué le socialisme et ses valeurs éternelles d’égalité, de pluralisme et de tolérance.

Lorsque Theresa May avait dissout la Chambre des Communes, le Parti travailliste accusait un retard de plus de vingt points dans les sondages. Jeremy Corbyn, son dirigeant, avait une côte de confiance au plus bas. On louait alors le calme et l’expérience de la première ministre conservatrice. Ne fallait-il pas, comme le disait le slogan de campagne conservateur, une cheffe de gouvernement "forte et stable" pour mener à bien les difficiles négociations de sortie de l’Union européenne ?

Peine perdue ! Theresa May a raté sa campagne dans la forme : évitant les débats, télévisés, elle est apparue distante et empruntée en public et n’a guère mobilisé autour d’elle. La première ministre a révélé au public un profil inquiétant : durcissement de politiques d’austérité qui ont amené les services publics au bord de l’asphyxie, volte-face multiples (décision d’organiser une élection anticipée ou changement de cap sur le volet social de sa politique, notamment la "Dementia Tax"). Mais c’est surtout sur la question même du Brexit que May a perdu tout crédit.
Favorable au maintien du Royaume-Uni pendant la campagne référendaire, la voici depuis un an transformée en agent zélée d’un Brexit dur qui emprunte au discours de l’aile droite de son parti et de UKIP, le parti de droite europhobe et xénophobe. Cette campagne était censée clarifier la position des conservateurs relative au Brexit. À l’issue d’un mois de campagne intensif, les Britanniques ne savent toujours pas de quoi ce Brexit sera fait, et cela commence à les inquiéter.

Theresa May a oscillé entre déclarations tapageuses et arrogantes à l’encontre des partenaires européens et un discours flou sur le modus operandi de la sortie de l’Union européenne. Elle a inquiété des électeur.rice.s majoritairement acquis.es au Brexit mais sans aucun enthousiasme pour celui-ci. Dans l’esprit des Britanniques, le Brexit est de plus en plus perçu comme un phénomène aux contours incertains. Plus personne ne croit qu’une sortie de l’Europe règlera la question des flux migratoires. Les Britanniques savent que les ressortissant.e.s communautaires ne repartiront pas chez eux car leur savoir-faire professionnel est vital pour le pays. Ils/elles se demandent dans quel état sera une économie britannique post-Brexit.

Jeremy Corbyn a montré, inversement, qu’il savait mener une campagne. Dynamique, inspiré, il a drainé des foules importantes. Corbyn est un orateur posé qui a beaucoup progressé dans ce domaine depuis deux ans. Il s’exprime simplement, directement, sans effet de manche. Il évoque des valeurs et des idées simples, mais rassembleuses : la justice sociale, la solidarité, la défense des services publics (en proposant la renationalisation de services publics-clés, une mesure populaire auprès de l’électorat depuis plusieurs années).

Le leader travailliste a réussi à mobiliser un électorat jeune très largement acquis au parti travailliste (qui préconise notamment la suppression de frais de scolarité très élevés). Le Labour a renoué avec l’électorat populaire traditionnel du Labour, à Londres et dans les grandes villes du nord de l’Angleterre. Il a sauvé le bastion gallois qu’on disait menacé et a repris pied en Écosse. Plus impressionnant encore, le parti travailliste enregistre des gains en sièges dans le sud de l’Angleterre, plus rural et plus proche des conservateurs.

La plupart des sondages pré-électoraux n’ont pas saisi la percée travailliste tout simplement car celle-ci s’est réalisée dans la dernière semaine de campagne. En axant sa campagne sur des thèmes sociaux-démocrates traditionnels (services publics, pouvoir d’achat, emploi), il a attiré vers lui un électorat en marge du Labour. Il est ainsi intéressant de noter que le vote UKIP de 2015, concentré dans les catégories populaire dans le nord de l’Angleterre, s’est également réparti entre les conservateurs et les travaillistes. Cet électorat pro-Brexit et culturellement conservateur aurait pu basculer en masse pour les Tories. Mais c’est le discours social concret, faisant appel à la decency décrite par George Orwell, qui a attiré ces électeur.rice.s aux penchants plutôt droitiers. Dans les débats télévisés, Corbyn a pris à partie les représentant.e.s conservateur.rice.s, leur demandant s’ils/elles avaient déjà visité une banque alimentaire dans leur circonscription. Celle et ceux qui ont vu "Moi, Daniel Blake" de Ken Loach comprendront de quoi il s’agit.

Jeremy Corbyn a mené une campagne d’homme de gauche. C’est le dirigeant du plus grand parti social-démocrate d’Europe. Il a constamment rappelé dans ses discours la centralité de l’opposition Labour vs. Tories, qui correspond au Royaume-Uni au clivage gauche vs. droite en France. Il a évoqué le socialisme et ses valeurs éternelles d’égalité, de pluralisme et de tolérance, contre l’injustice, la xénophobie et la brutalité des conservateurs au pouvoir.

Jeremy Corbyn a démontré qu’il était inutile, voire contre-productif d'adopter une démarche populiste qui s’appuie sur un électoralisme et un confusionnisme idéologique. Le député d’Islington a remporté triomphalement deux élections de leader du parti travailliste. Ces succès sont l’équivalent d’une victoire à la primaire des gauches en France, car le Labour rassemble tout le camp progressiste britannique. Corbyn respecte les institutions et les traditions du mouvement ouvrier qui sont à la base du socialisme britannique, et ne cherche pas à les dépasser ou à les rabaisser. C’est un socialiste qui a réussi cette percée, pas un politicien en quête de victoires électorales éphémères.

Philippe Marlière

Philippe Marlière

Sur l'espace Bretagne à la fête de l'Humanité (angle de l'avenue Raymonde Tillon et de l'avenue Martin Luther King), le samedi 16 septembre à 17h30: 

Philippe Marlière sera l'invité de la fédération du PCF Finistère en compagnie d'Anne Sabourin, responsable du secteur Europe au PCF, et de Jean-Michel Galano, philosophe, grand connaisseur de la Grande-Bretagne et de l'Irlande, pour une rencontre débat sur le thème de:

La Grande-Bretagne et l'Irlande du Nord après le Brexit.

Comment analyser les causes du Brexit?

Quelles sont ses conséquences économiques, sociales, politiques déjà avérées? Celles qui sont prévisibles?     

Quelles alternatives en Grande-Bretagne, en Irlande, et pour une autre Europe? 

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11 septembre 2017 1 11 /09 /septembre /2017 06:10

Gérard Le Puill, journaliste à l'Humanité, nous livre les inquiétudes des retraités, bien décidés à se mobiliser le 12 septembre contre la loi Macron, et nous explique comment le président de la République crée un dangereux précédent en réduisant les pensions de retraite via une augmentation de la CSG. Un hold-up destiné à augmenter légèrement le salaire net des actifs sans qu’il en coûte un centime au patronat.

Réalisation : Abrahim Saravaki.

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11 septembre 2017 1 11 /09 /septembre /2017 05:56

Malgré ses promesses électorales, Emmanuel Macron ne profitera pas de la réforme de la CSG pour offrir aux fonctionnaires un gain de pouvoir d’achat. Avec le gel annoncé de l’indice, les rémunérations publiques vont au contraire y perdre. Perte qui se cumule avec la réduction des effectifs publics et le rétablissement du jour de carence en cas de maladie.

Après les salariés du secteur privé, qui viennent de découvrir les violentes remises en cause du droit du travail que le gouvernement veut promouvoir par ordonnances, ce sont les salariés du secteur public qui vont prendre la mesure dans les prochains jours de la rafale de mesures d’austérité dont ils vont faire les frais.

Parmi ces mesures, certaines étaient déjà connues, mais pas toujours dans leur détail. Et avant même que le gouvernement ne lève le voile, le 27 septembre, sur son projet de loi de finances pour 2018, et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui lui est associé, on peut déjà qualifier sans grande difficulté la politique à l’égard de la fonction publique qu’Emmanuel Macron entend impulser : par l’accumulation des mesures qui sont prévues, ce sera l’une des plus régressives de ces derniers années.

Voici dans le détail ce qui se dessine.

 

Une compensation seulement partielle de la hausse de la CSG

C’est la dernière mauvaise nouvelle en date pour les fonctionnaires : le chef de l’État va renier l’engagement qu’il avait pris, quand il était candidat, d’améliorer « le pouvoir d’achat de tous les travailleurs », y compris les agents publics, par des mesures compensant une montée en puissance de la contribution sociale généralisée (CSG). Selon nos informations, le gouvernement a en effet décidé de seulement compenser pour les fonctionnaires la hausse de 1,7 % la CSG qui va intervenir à compter du 1er janvier 2018, mais sans aller au-delà, c’est-à-dire sans honorer sa promesse d’une hausse du pouvoir d’achat.

Extrait du programme du candidat Macron

 

 

Pour comprendre le tour de passe-passe qui se dessine, il faut se souvenir de la promesse du candidat Macron pendant la campagne, consignée dans son programme (il est ici et la promesse figure à la page 7) : « Nous améliorerons le pouvoir d’achat de tous les travailleurs. Sans que cela ne revienne plus cher aux employeurs, nous réduirons les cotisations payées par les salariés, par les indépendants et par les fonctionnaires : près de 500 euros supplémentaires nets par an pour un salaire de 2 200 euros nets par mois ! »

Lors de sa campagne, Emmanuel Macron a ainsi annoncé une vaste réforme visant à supprimer les cotisations salariées maladie et chômage pour les salariés du secteur privé (3,15 points), financée par une hausse de 1,7 point de la CSG. Mais comme ni les fonctionnaires ni les professions indépendantes ne paient ces cotisations sociales, Emmanuel Macron a fait comprendre que dans leur cas, des mesures de compensation seraient prises non seulement pour compenser le relèvement de la CSG, mais aussi pour leur faire profiter du gain de pouvoir d’achat que les salariés du privé pourraient en retirer.

 

LES FONCTIONNAIRES DANS LE COLLIMATEUR DE MACRON (MEDIAPART - 3 SEPTEMBRE 2017 PAR LAURENT MAUDUIT)

Cette promesse d’un gain de pouvoir d’achat pour « tous les actifs » – salariés du privé, du public comme indépendants – a donc été réitérée à de nombreuses reprises au lendemain de l’élection présidentielle par le gouvernement. Et on en trouve toujours trace sur le site Internet du gouvernement (capture d’écran ci-contre). « Ce transfert a pour objectif de répartir plus équitablement le financement de la protection sociale, afin d’alléger le poids qui pèse aujourd’hui sur les actifs. 7 milliards d’euros de pouvoir d’achat seront ainsi rendus aux actifs. L’engagement du président de la République sera donc tenu dès la première année du quinquennat. Les cotisations salariales “maladie” et “chômage” seront supprimées en 2018. »

« Plus de pouvoir d’achat pour les actifs »… Dès le titre de cette page Internet présentant la réforme de la CSG, cela était donc bien indiqué : le dispositif profiterait à tout le monde, dans le privé comme dans le public. En clair, si une mesure de compensation devait intervenir pour les fonctionnaires, elle ne se limiterait pas à compenser le relèvement de 1,7 point de la CSG. Elle irait au-delà, pour leur offrir une hausse de pouvoir d’achat comparable à celle des salariés du secteur privé.

Au lendemain de l’alternance, toute la presse a donc été à l’affût des indiscrétions du pouvoir pour comprendre quelles pourraient être les modalités de cette compensation offerte aux fonctionnaires. Un seul exemple, le quotidien Les Échos qui claironne en titre d’un article la bonne nouvelle : « Un gain de pouvoir d’achat pour tous les actifs ». Et dans le cas des agents publics, le journal explique les modalités que pourrait prendre la réforme, en s’appuyant sur les premières indiscrétions distillées par le pouvoir : « Les fonctionnaires paieront plus de CSG, mais ne pourront pas bénéficier de la suppression en contrepartie des cotisations qui n’existent pas dans leur régime. Un problème que rencontreront également les indépendants. Il faut donc trouver un moyen de compenser leur perte, et même d'aller au-delà, assure une source gouvernementale : “La philosophie de la réforme est d’assurer un gain de pouvoir d’achat, dont l’ampleur et les modalités doivent encore être affinées, pour tous les actifs, y compris les fonctionnaires et les indépendants.” Les fonctionnaires ne paient pas de cotisations maladie salarié : c’est leur employeur, l’État, qui supporte l’intégralité de ce coût. En revanche, aussi surprenant que cela puisse paraître, ils paient une contribution de solidarité au régime d’assurance-chômage de 1 %. La compensation qui leur serait dévolue devrait être comprise selon nos informations entre 3,5 et 4 milliards d’euros. Elle pourrait prendre la forme d’une prime ad hoc, comme en 1997, assortie de la suppression de la contribution de solidarité chômage. Mais il est également envisageable de diminuer d’autres cotisations, voire de remonter le point de la fonction publique. »

On a vite compris, par la suite, que tout cela n’était qu’un rideau de fumée, que le gouvernement ne se souciait guère du pouvoir d’achat des actifs et que le seul véritable but (non affiché) de la réforme était de supprimer la gestion paritaire du régime d’assurance-chômage, au travers de la suppression des cotisations chômage.

De nombreux indices sont venus confirmer que cette question du pouvoir d’achat était vraiment le cadet des soucis du gouvernement.

 

Le gouvernement entretient le flou

D’abord, d’entrée de jeu, on a compris que le gain de pouvoir d’achat promis aux seuls salariés du secteur privé était moins évident qu’il n’y paraissait, puisque il serait limité par les ponctions effectuées par la hausse de la CSG sur les revenus de l’épargne (lire La dangereuse contre-révolution fiscale de Macron). Leurs cotisations maladie et chômage baisseront, certes, au total de 3,15 points, tandis que la CSG sera relevée de 1,7 point. Le calcul est donc simple à faire : grâce à une baisse des prélèvements sociaux de 1,45 point, les salariés vont bénéficier d’un gain de pouvoir d’achat non négligeable. Et pourtant, il faut se défier de ces calculs que présente le gouvernement. Car si ces salariés sont aussi épargnants, ils devront supporter une hausse de 1,7 point de la CSG sur leur CEL, PEL ou assurance vie. Mais aussi sur les plans d’intéressement, de participation ou d’abondement d’épargne salariale dont ils pourraient profiter au sein de leur entreprise.

De surcroît, on a appris par la suite que le gouvernement avait décidé d’amender de manière substantielle son projet en relevant bel et bien la CSG de 1,7 point au 1er janvier 2018, mais en baissant les cotisations en deux temps, avec une première tranche de baisse début 2018 et la seconde tranche à l’automne 2018. Conclusion : la hausse du pouvoir d’achat sera en 2018 quasi-microscopique (lire Le gouvernement choisit de diluer la baisse des cotisations salariales).

En revanche, pour beaucoup d’autres catégories de Français, la réforme aura des effets néfastes ou alors les promesses ne seront pas tenues. Pour la grande majorité des retraités, on sait depuis l’annonce de la réforme que la montée en puissance de la CSG viendra lourdement ponctionner leur pouvoir d’achat. Pour les indépendants, on a vite compris que la mesure de compensation serait plus fragile.

Et puis, il y a donc les fonctionnaires. Dans leur cas, le gouvernement a longtemps entretenu le flou – ce qui n’est jamais bon signe. Tout juste sait-on qu’un groupe de travail se réunira à Bercy mi-septembre en présence des syndicats sur cette question de l’impact de la réforme de la CSG. Quoi qu’il en soit, il semble donc désormais acquis qu’au-delà du 1er janvier 2018, les agents publics disposeront sur leur feuille de paie d’une prime venant compenser le relèvement de la CSG. Mais c’est tout : selon nos informations, la prime mensuelle n’ira pas au-delà.

Souvent bien renseigné, le site Internet Acteurs publics donne la clef du mystère : si le gouvernement a fait le choix de ne pas honorer la promesse d’Emmanuel Macron, c’est qu’il ne veut pas en payer le prix budgétaire. Car la promesse aurait évidemment coûté cher, comme l’explique au site Pierre Madec, qui est économiste à l’OFCE : de l’ordre de 4,2 milliards d’euros. Explication du site : « D’un côté, la hausse de la CSG “devrait engendrer une hausse des recettes fiscales de l’ordre de 20,7 milliards d’euros”, affirme Pierre Madec, et de l’autre, la baisse des cotisations prévue pour les salariés du privé (3,15 points) “devrait quant à elle entraîner une baisse des recettes de l’ordre de 18,3 milliards”. “Si une compensation de l’ordre de 3,15 % de ces revenus bruts devait être versée aux fonctionnaires et aux indépendants, il faudrait ajouter 6,6 milliards d’euros aux 18,3 milliards précédents”, explique-t-il. D’où, par soustraction, un trou de plus de 4 milliards d’euros… Mais “il semble que la voie empruntée soit plutôt d’accorder un gain de pouvoir d’achat aux seuls salariés du privé et d’assurer une neutralité pour les fonctionnaires, ajoute l’économiste de l’OFCE, structure affiliée à Sciences Po Paris. Nous sommes à peu près sûrs que les fonctionnaires ne gagneront rien en termes de pouvoir d’achat avec cette réforme. Il faut juste espérer qu’ils n’en perdent pas”. »

Ce qui est conforme aux informations que Mediapart a aussi, de son côté, recueillies.

Si le gouvernement n’a jamais confirmé cette volte-face, il l’a néanmoins suggérée. Le 23 août, quand Bercy a publié un communiqué annonçant que finalement la suppression des cotisations maladie et chômage se ferait non pas en une seule fois mais en deux temps, il suffisait de savoir lire entre les lignes l’annonce gouvernementale pour le comprendre.

Pour mémoire, voici ce communiqué :

 

Dans ce communiqué, on pouvait donc déjà comprendre que les fonctionnaires auraient un traitement à part : « Dès le 1er janvier, un gain de pouvoir d’achat bénéficiera aux salariés et aux indépendants. 21 millions de Français verront alors leur revenu net amélioré. Leur gain sera amplifié par une seconde baisse des cotisations à l’automne 2018. Des discussions auront lieu dès l’automne 2017 autour du ministre de l’action et des comptes publics Gérald Darmanin pour définir les modalités d’une compensation de la hausse de la CSG pour les fonctionnaires. »

En clair, pour les salariés du privé et les indépendants, il était toujours évoqué « un gain de pouvoir d’achat », mais pour les fonctionnaires, il n’était plus question que d’une mesure de « compensation ». Tout était donc déjà dit ou du moins suggéré ! À la poubelle, la promesse présidentielle…

 

Poursuite de l’austérité pour les salaires publics

De ce reniement sur ce dossier de la CSG, il existait d’ailleurs un autre signe, que le pouvoir a envoyé aux fonctionnaires, peu de temps après l’alternance. Car pour offrir aux agents publics un gain en pouvoir d’achat proche de celui du secteur privé, il existait, comme on l’a vu, plusieurs modalités possibles. Une première possibilité était l’octroi d’une prime. Mais il y avait une deuxième possibilité, qui était une majoration de l’indice de la fonction publique.

Or, cette hypothèse a été très tôt écartée. Dès le jeudi 29 juin, sur France 2, le ministre des comptes publics Gérald Darmanin a annoncé qu’il n’y aurait « pas d’augmentation du point d’indice ». « Le président de la République et le premier ministre m’ont demandé de travailler à des propositions sans augmentation d’impôts » pour boucler le prochain budget, a-t-il indiqué ce soir-là en donnant pour seule indication qu’« il n’y aurait pas d’augmentation de point d’indice pour les agents de la fonction publique ».

Or, cette annonce était assurément inquiétante, car il y avait au moins deux bonnes raisons de prendre une mesure générale d’augmentation des rémunérations publiques. La première est celle que l’on vient de voir : pour honorer la promesse Macron dans le dossier de la CSG. Et la seconde a trait à l’austérité salariale qui pèse sur les fonctionnaires depuis si longtemps.

 

Une autre promesse bafouée par Macron

De manière interrompue, sous deux quinquennats, celui de Nicolas Sarkozy puis celui de François Hollande, les gouvernements successifs ont en effet décidé pendant six années, de 2010 à 2016, un gel du point d’indice de la fonction publique, au détriment des quelque 5,3 millions de fonctionnaires (État, collectivités et hôpitaux).

Tout juste, à quelques encablures de l’élection présidentielle, à une époque où il espérait y concourir, François Hollande avait-il fait un geste, comme un clin d’œil électoraliste de dernière minute à des agents publics qu’il avait jusque-là si mal traités : en mars 2016, une hausse très modeste de 1,2 % du point d’indice avait été annoncée, absolument pas de nature à compenser les pertes de pouvoir d’achat subies par les fonctionnaires les six années précédentes. À l’époque, les syndicats n’avaient donc pas été dupes et s’étaient indignés de cette aumône.

C’est pourtant le choix de l’austérité que confirme Emmanuel Macron, sitôt installé à l’Élysée, avec à la clef le retour au gel du point d’indice, en vigueur depuis 2010.

Au total, il n’est donc pas difficile de faire les comptes : le candidat Emmanuel Macron a menti aux fonctionnaires en leur annonçant pendant la campagne présidentielle que, lui élu, leur pouvoir d’achat progresserait. Car il est maintenant acquis que la hausse de la CSG sera seulement compensée. Et de surcroît, le gel du point d’indice de la fonction publique va être maintenu, au moins en 2017 et vraisemblablement 2018. Autrement dit, le pouvoir d’achat des fonctionnaires va baisser, en proportion de l’inflation.

Les menaces qui pèsent sur les fonctionnaires sont même peut-être plus lourdes que cela puisque lors de la conférence nationale des territoires, le 17 juillet, Emmanuel Macron a aussi laissé entendre qu’une réforme pourrait intervenir, de sorte que les règles du jeu encadrant les rémunérations publiques pour les trois fonctions concernées ne soient pas forcément toutes identiques. Ce qui n’est pas, non plus, de très bon augure…

 

120 000 fonctionnaires en moins à la fin du quinquennat

Dans le lot des réformes qui menacent la fonction publique, il y a encore la réduction des effectifs. Pour l’heure, on ne sait pas grand-chose de ce que mitonne le gouvernement. On peut juste se souvenir que, candidat, Emmanuel Macron avait annoncé qu’il continuerait à réduire les effectifs de la fonction publique, en ne compensant que partiellement les départs à la retraite.

Dans son programme, il y était annoncé ceci : « Nous créerons 10 000 postes de policiers et gendarmes supplémentaires. Nous ouvrirons 12 000 postes de professeurs des écoles dans les classes de CP et de CE1 dans les zones prioritaires. Nous réduirons le nombre d’agents publics de 120 000 emplois sur la durée du quinquennat. Cela correspondra à un volume de 50 000 postes non renouvelés dans la fonction publique d’État et d’environ 70 000 dans la fonction publique territoriale, où les départs en retraite vont être nombreux dans les années à venir. Les effectifs de la fonction publique hospitalière seront en revanche maintenus. »

Mais depuis, le gouvernement n’a guère apporté de précisions sur son projet. Le flou, là encore, va pourtant se dissiper très vite, car le projet de loi de finances pour 2018 doit être examiné le 27 septembre prochain en conseil des ministres : les fonctionnaires sauront alors, dans le détail, le traitement que le gouvernement leur réserve.

 

Rétablissement du jour de carence

C’est un autre projet inquiétant qui menace les fonctionnaires : dès 2018, le jour de carence sera rétabli. Le ministre des comptes publics, Gérald Darmanin l’a annoncé au début du mois de juillet dernier.

Le délai de carence, c’est la période pendant laquelle un salarié en congé maladie n’est pas indemnisé par la Sécurité sociale. Dans le secteur privé, le délai de carence est ainsi de trois jours. Mais dans le public, des réformes successives ont modifié ces dernières années les règles. Alors que lors des années antérieures, il n’y avait aucun jour de carence, François Fillon a choisi de rétablir un jour de carence en janvier 2012. Après son élection, François Hollande a annoncé, lui, qu’il supprimerait ce jour de carence. La mesure a donc été votée en 2013 et est entrée en application le 1er janvier 2014.

 

LES FONCTIONNAIRES DANS LE COLLIMATEUR DE MACRON (MEDIAPART - 3 SEPTEMBRE 2017 PAR LAURENT MAUDUIT)

C’est donc ce rétablissement qu’Emmanuel Macron a décidé de nouveau remettre en cause. Les changements sont si fréquents que le site Internet Service public a visiblement toutes les peines du monde à informer au mieux les citoyens qui consultent leurs droits, et donne donc des informations contradictoires.

A priori, on pourrait penser que le gouvernement ne fait que rétablir un peu d’équité entre le privé et le public – et c’est un argument dont il ne se prive pas d’user. Comme l’a relevé un article récent de Libération, l’argument est pourtant fallacieux. À preuve, le quotidien relevait qu’un rapport de 2009 réalisé par l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (on peut le télécharger ici) montrait que 66 % des salariés du privé bénéficient d’une prise en charge par leur employeur des jours de carence. Et Libération rappelait qu’en mai 2015, Emmanuel Macron s’opposait d’ailleurs en ces termes au sénateur LR Roger Karoutchi, qui proposait de revenir à la mesure sarkozyste, en utilisant cet argument. « Si l’on examine de près la situation des salariés du privé, on s’aperçoit que les deux tiers d’entre eux sont couverts par des conventions collectives qui prennent en charge les jours de carence. Donc, “en vrai”, comme disent les enfants, la situation n’est pas aussi injuste que celle que vous décrivez. »

En somme, là encore, Emmanuel Macron a beaucoup dit. Et s’est ensuite beaucoup dédit. Pour finir par retenir pour les fonctionnaires toutes les solutions qui vont ponctionner leur pouvoir d’achat.

Car c’est cela la marque de la politique Macron à l’égard de la fonction publique : toutes les réformes vont dans le même sens et se cumulent. Avec à chaque fois la même philosophie : sus aux fonctionnaires ! De la part d’un chef de l’État qui est si proche des milieux d’affaires et qui fait les yeux doux constamment au secteur privé, et seulement à lui, est-ce si surprenant ?

 

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10 septembre 2017 7 10 /09 /septembre /2017 12:08
Portugal: la fin de la politique d'austérité a mené à un miracle économique (L'Express, Dominique Dewitte, 6 septembre 2017)
L’économie portugaise témoigne d’une impressionnante reprise. En un an, le Portugal a complètement réussi à remettre son économie sur la bonne voie. On estime que la croissance économique au cours du trimestre à venir devrait être de 2,9 %, le meilleur résultat en 17 ans. Pour les 6 premiers mois de l’année 2017, on enregistrait une croissance de 2,8 %. Il faut remonter en 2010 pour trouver la dernière fois que l’économie portugaise a enregistré une meilleure croissance que la moyenne de la zone euro au cours de 3 trimestres consécutifs.

En moins de 12 mois, le statut du Portugal a évolué de celui « d’enfant à problème de l’Europe » vers «  solution de l’Europe », et cela avec un gouvernement minoritaire socialiste qui a pris ses fonctions à la fin de l’année 2015, soutenu par le parti communiste (PCP), et le bloc de gauche (BE).

Selon le ministre de l’économie Manuel Caldeira Cabral, le Portugal est enfin libéré du carcan de la politique d’austérité. En rassurant les citoyens en leur garantissant qu’ils ne subiraient plus de coupes dans leurs pensions ou leurs allocations, et en permettant aux salaires d’augmenter, le gouvernement a reconquis la confiance des entreprises comme des investisseurs. Au cours du dernier trimestre, les investissements ont augmenté de 10 %, les exportations de 9 %, des pourcentages supérieurs à ceux des Pays-Bas et de l’Allemagne.

La relance d’une industrie laissée pour morte

Caldeira Cabral n’explique pas cette reprise cette reprise remarquable par l’explosion du tourisme dans le pays, mais plutôt par le renouveau d’industries axées sur la mondialisation, telles que celles de la production textile, de chaussures et de voitures.

Dans l’industrie automobile, le pays a assisté au retour de producteurs qui avaient fui l’Espagne et le Portugal au début de ce siècle pour l’Europe de l’Est. Ces producteurs recherchaient de la main-d’œuvre bon marché, ils sont revenus à la recherche de professionnels, a déclaré le ministre dans El Pais. Volkswagen, Renault, PSA, Bosch, continental… Tous ont augmenté leurs investissements au Portugal au cours des 24 derniers mois.

Le Portugal est en concurrence sur la qualité, et non pas sur les prix

Au début de son mandat, le premier ministre portugais Antonio Costa (notre photo) avait déjà indiqué que le Portugal ne pourrait pas concurrencer les pays à bas salaires. Selon Caldeira Cabral, ce combat n’aurait jamais pu être gagné :

« il y aura toujours des pays moins chers. Mais aujourd’hui, nous produisons beaucoup de choses qui coûtent 5 € et qui sont revendues 50 €. Tenter de tirer 4,50 € de ces 5 € ne sert à rien. Nous nous sommes positionnés dans la chaîne de valeur de 45 €. »

Une stratégie similaire a été mise en œuvre dans le tourisme. Cette année, on a enregistré 12 % de touristes de plus au Portugal que l’an dernier. Mais on constate également une augmentation des revenus de 20 %.

Actuellement, 200 hôtels sont en cours de construction dans le pays. La majorité d’entre eux entrent dans la catégorie des 4 étoiles et 5 étoiles. Ici aussi, le pays mise sur la qualité plutôt que sur les prix.

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10 septembre 2017 7 10 /09 /septembre /2017 06:21

Ils avaient pris des arrêtés « anti-mises à la rue » pour protéger les mal-logés. La convocation devant le tribunal administratif est pour mercredi.

Le tribunal administratif de Montreuil doit se prononcer ce mercredi sur la suspension des arrêtés « anti-mises à la rue » pris par six maires du 93 pour « éviter que des familles entières ne se retrouvent sans solution de relogement ». Azzedine Taïbi (PC, Stains), Gilles Poux (PC, La Courneuve), Laurent Russier (PC, Saint-Denis), Carine Juste (PC, Villetaneuse), Sylvine Thomassin (PS, Bondy) et Meriem Derkaoui (PC, Aubervilliers) sont convoqués pour une audience commune à 9 h 30, à la demande du préfet de Seine-Saint-Denis. « L’Etat durcit sensiblement sa politique contre les personnes les plus en difficultés en multipliant les concours à la force publique, en rabotant les aides au logement et en laissant planer le doute sur le maintien de la loi SRU », alertent ces derniers, appelant dans un communiqué « la population à venir (les) soutenir massivement » ce mercredi.

 

 

  leparisien

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9 septembre 2017 6 09 /09 /septembre /2017 13:59
Manif pour la défense des Urgences de l'hôpital de Paimpol ce samedi 9 septembre: une belle mobilisation!
Manif pour la défense des Urgences de l'hôpital de Paimpol ce samedi 9 septembre: une belle mobilisation!

Belle manifestation pour la défense des Urgences de l'hôpital de Paimpol, ce samedi 9 septembre 2017. Le PCF était bien représenté, avec la présence notamment de Xavier Compain, adjoint à Plouha. Et le collectif de défense du service public hospitalier du pays de Morlaix était présent aussi, en soutien à nos amis costarmoricains victimes des mêmes logiques d'austérité et de casse de l'hôpital public qui frappent partout en France, avec une aggravation à craindre encore, avec Macron.   

Manif pour la défense des Urgences de l'hôpital de Paimpol ce samedi 9 septembre: une belle mobilisation!
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