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12 octobre 2017 4 12 /10 /octobre /2017 04:55
Gérard Filoche à Plourin à l'invitation du M1717 hier, 11 octobre: une réunion publique réussie avec un contenu mobilisateur!
Gérard Filoche à Plourin à l'invitation du M1717 hier, 11 octobre: une réunion publique réussie avec un contenu mobilisateur!
Gérard Filoche à Plourin à l'invitation du M1717 hier, 11 octobre: une réunion publique réussie avec un contenu mobilisateur!
Gérard Filoche à Plourin à l'invitation du M1717 hier, 11 octobre: une réunion publique réussie avec un contenu mobilisateur!

Nous étions à l'invitation du mouvement de Benoît Hamon M1717 à Plourin-les-Morlaix hier avec plusieurs autres camarades du PCF. Des socialistes, des écologistes, des Insoumis, membres d'Ensemble, et bien sûr de nombreux citoyens, étaient présents aussi. 

Une centaine de personnes pour une réunion publique que le Télégramme avait refusé d'annoncer.

Et il a eu bien tort, ou raison selon les points de vue, car la réunion animée par l'inspecteur du travail Gérard Filoche, membre du bureau national du PS (gauche du PS, sociale et anti-austéritaire), syndicaliste CGT, était passionnante sur les origines, justifications, utilités du code du travail et le décryptage critique des finalités ultra-libérales des lois Macron, El Khomri, et des dernières ordonnances anti-travail XXL de Macron. Avec pour finir un appel à la combattivité contre cette contre-révolution sociale qui vise à casser toutes les protections conquises par les salariés et au dialogue et à l'unité de la gauche authentique, de progrès, pour offrir une perspective politique nécessaire au développement des luttes. 

A l'invitation des organisateurs, nous avons profité d'un moment convivial d'échange ensuite autour d'un pot et d'un casse-croûte, où l'on voit que, au-delà des différences de points de vue entre nous sur telle ou telle chose, la gauche existe toujours dans sa diversité, mais avec des grandes valeurs et engagements communs.   

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10 octobre 2017 2 10 /10 /octobre /2017 11:44
photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo JL Le Calvez

photo JL Le Calvez

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo JL Le Calvez

photo JL Le Calvez

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo JL Le Calvez

photo JL Le Calvez

photo JL Le Calvez

photo JL Le Calvez

photo de Jean-Luc Le Calvez par Pierre-Yvon Boisnard

photo de Jean-Luc Le Calvez par Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo JL Le Calvez

photo JL Le Calvez

photo JL Le Calvez

photo JL Le Calvez

photo JL Le Calvez

photo JL Le Calvez

photo de Jean-Yvon et Joël - Jean-Luc Le Calvez

photo de Jean-Yvon et Joël - Jean-Luc Le Calvez

photo Marylise Lebranchu, ancienne ministre socialiste de la Fonction Publique, présente à la manif- Pierre-Yvon Boisnard

photo Marylise Lebranchu, ancienne ministre socialiste de la Fonction Publique, présente à la manif- Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

Glenn Le Saout et Hervé Gouédard- photo Pierre-Yvon Boisnard

Glenn Le Saout et Hervé Gouédard- photo Pierre-Yvon Boisnard

photo PY Boisnard

photo PY Boisnard

photo JL Le Calvez

photo JL Le Calvez

photo JL Le Calvez

photo JL Le Calvez

Marc Corbel a pris la parole pour la CGT, après des interventions de la FSU et de la CFDT - photo Jean-Luc Le Calvez

Marc Corbel a pris la parole pour la CGT, après des interventions de la FSU et de la CFDT - photo Jean-Luc Le Calvez

Marc Corbel - photo Jean-Luc Le Calvez

Marc Corbel - photo Jean-Luc Le Calvez

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo de la table PCF Morlaix, par JL Le Calvez

photo de la table PCF Morlaix, par JL Le Calvez

photo Pierre-Yvon Boisnard

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photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Pierre-Yvon Boisnard

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

Jean-Pierre- photo Jean-Luc le Calvez

Jean-Pierre- photo Jean-Luc le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

Jean-Jacques et Jean-Victor, nos camarades de la CGT et du PCF - photo Jean-Luc Le Calvez

Jean-Jacques et Jean-Victor, nos camarades de la CGT et du PCF - photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

photo Jean-Luc Le Calvez

Fonction publique: manif du 10 octobre, 1000 manifestants à Morlaix ont défilé dans une ambiance combattive (photos Jean-Luc Le Calvez et Pierre-Yvon Boisnard)
Fonction publique: manif du 10 octobre, 1000 manifestants à Morlaix ont défilé dans une ambiance combattive (photos Jean-Luc Le Calvez et Pierre-Yvon Boisnard)

1000 manifestants à Morlaix, 5000 à Brest (selon les CRS! 4000 selon la presse) et 2500 à Quimper, un bon niveau de grève dans la Fonction Publique, les écoles du pays de Morlaix notamment, c'est une journée d'action réussie, à prolonger par d'autres initiatives pour pousser Macron à réorienter sa politique qui matraque les fonctionnaires et les services publics, ainsi que leurs usagers. 

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10 octobre 2017 2 10 /10 /octobre /2017 06:42
Fonction publique, à l'appel de l'ensemble des syndicats, mobilisés ce 10 octobre!
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10 octobre 2017 2 10 /10 /octobre /2017 06:26
10 octobre 2017, journée de mobilisation dans la fonction publique: Appel à la mobilisation du PCF Finistère au côté des syndicats et des personnels et usagers de la fonction publique

Communiqué de Fédération du Finistère du Parti Communiste Français

4 octobre 2017  

Depuis l'arrivée du nouveau gouvernement, les mesures négatives s'accumulent pour les agents de la fonction publique (gel de la valeur du point indice, retour à la journée de carence, menace de 120 000 suppressions d'emploi…). Ces mesures vont dégrader le pouvoir d'achat de plus de 5,4 millions d’agents publics et fragiliser les services publics rendus aux usagers.

La Fédération du Finistère du Parti communiste se félicite que que l'ensemble des syndicats soient tombés d'accord pour contrer ces mesures régressives.

Pour le PCF il faut, à l’inverse de ce que fait le gouvernement du président Macron, un service public répondant aux besoins de la population. Cela passe obligatoirement par la remise en cause de l’austérité budgétaire, le renforcement du maillage territorial, en particulier en secteurs suburbains et ruraux, et des plans d’investissement pour assurer l'ensemble des missions de service public dans les fonctions publiques d’état, territoriale et hospitalière (formation, création de postes sous statut et la titularisation des personnels précaires…)

Pour ces raisons la fédération du Finistère du PCF appuie pleinement les initiatives d’action menées par les agents des services publics et leurs syndicats, et entend contribuer activement au succès des manifestations qui auront lieu dans le département le mardi 10 octobre.

Fédération du Parti Communiste Français du Finistère - 5 rue Henri Moreau - 29 200 BREST

Fédération du Parti Communiste Français du Finistère - 5 rue Henri Moreau - 29 200 BREST

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10 octobre 2017 2 10 /10 /octobre /2017 06:26
Manif du 12 septembre à Morlaix

Manif du 12 septembre à Morlaix

Lundi 09 octobre 2017

Comité de défense de l’hôpital public en Pays de Morlaix

La Fonction Publique Hospitalière est gravement affectée par les mesures gouvernementales qui réduisent les moyens de fonctionnement et en personnels des établissements de santé, au détriment des besoins des usagers.

C’est pourquoi le Comité de défense de l’hôpital public en Pays de Morlaix apporte tout  son soutien aux personnels de santé qui seront en grève le 10 octobre. Il appelle également tous les usagers des établissements de santé à manifester leur solidarité et leur soutien en participant à la manifestation qui aura lieu à Morlaix, place des Otages, mardi 10 octobre à 10 h 30.

 

L'ensemble des syndicats de la Fonction publique - CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FA (autonomes), FO, FSU, Unsa et Solidaires - appellent les fonctionnaires à la grève et à manifester, demain, pour faire entendre leurs « profonds désaccords avec les mesures négatives du gouvernement qui s'accumulent contre les fonctionnaires ». Cette mobilisation se fera sur la base de l'appel national intersyndical « Fonction publique : mobilisé.e.s le mardi 10 octobre ». Elle fait suite aux journées d'action des 12 et 21 septembre derniers. Trois rassemblements sont prévus dans le Finistère. Celui de Morlaix se tiendra, à partir de 10 h 30, sur la place des Otages. Les mots d'ordre : le retrait des ordonnances Macron et de la loi El Khomri ; l'amélioration des services publics, le maintien du statut de la Fonction publique et la hausse du point d'indice pour tous. Deux partis politiques appellent également à la mobilisation. Ainsi, le Parti communiste, qui dénonce « la dégradation du pouvoir d'achat de 5,4 millions d'agents publics » et « la fragilisation des services publics rendus aux usagers », réclame « la fin de l'austérité budgétaire », « le renforcement du maillage territorial » et « des plans d'investissement pour assurer l'ensemble des missions de service public. » De son côté, La France Insoumise souhaite « amplifier les luttes contre le coup d'état social du gouvernement Macron et sa politique au service des plus riches par les casses du Code du travail et des services publics ».

http://www.letelegramme.fr/finistere/morlaix/fonctionnaires-manifestation-demain-09-10-2017-11694576.php

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10 octobre 2017 2 10 /10 /octobre /2017 06:25
Intervention d'Ismaël Dupont au conseil de communauté du lundi 9 octobre avant l'élection du Président (et photos du Conseil par Pierre-Yvon Boisnard)
le public était nombreux hier au Conseil Communautaire: élus municipaux de droite et de gauche, militants, Les utopistes...

le public était nombreux hier au Conseil Communautaire: élus municipaux de droite et de gauche, militants, Les utopistes...

Claude Poder et Maryse Tocquer

Claude Poder et Maryse Tocquer

Intervention d'Ismaël Dupont au conseil de communauté du lundi 9 octobre avant l'élection du Président (et photos du Conseil par Pierre-Yvon Boisnard)
Jean-Luc Fichet était à la table des élus observateurs ce lundi soir

Jean-Luc Fichet était à la table des élus observateurs ce lundi soir

Discours de Thierry Piriou avant le vote sur la fonction de président de la communauté d'agglomération

Discours de Thierry Piriou avant le vote sur la fonction de président de la communauté d'agglomération

Intervention d'Ismaël Dupont au conseil de communauté du lundi 9 octobre avant l'élection du Président (et photos du Conseil par Pierre-Yvon Boisnard)
au fond à gauche, la nouvelle maire de Lanmeur, Cathy Lucas

au fond à gauche, la nouvelle maire de Lanmeur, Cathy Lucas

Discours d'Agnès Le Brun

Discours d'Agnès Le Brun

Intervention d'Ismaël Dupont au conseil de communauté du lundi 9 octobre avant l'élection du Président (et photos du Conseil par Pierre-Yvon Boisnard)
Intervention d'Yves Moisan qui "accepte" la proposition de se présenter comme vice-président

Intervention d'Yves Moisan qui "accepte" la proposition de se présenter comme vice-président

Intervention d'Ismaël Dupont au conseil de communauté du lundi 9 octobre avant l'élection du Président (et photos du Conseil par Pierre-Yvon Boisnard)
Intervention d'Ismaël Dupont au conseil de communauté du lundi 9 octobre avant l'élection du Président (et photos du Conseil par Pierre-Yvon Boisnard)
Marc Madec redevient vice-président

Marc Madec redevient vice-président

Intervention d'Ismaël Dupont au conseil de communauté du lundi 9 octobre avant l'élection du Président (et photos du Conseil par Pierre-Yvon Boisnard)
Intervention d'Ismaël Dupont au conseil de communauté du lundi 9 octobre avant l'élection du Président (et photos du Conseil par Pierre-Yvon Boisnard)
Intervention d'Ismaël Dupont au conseil de communauté du lundi 9 octobre avant l'élection du Président (et photos du Conseil par Pierre-Yvon Boisnard)

J'ai pris la parole avant l'élection du président de la communauté d'agglomération, après les discours de candidats à la  "présidentielle" de Thierry Piriou (PS) et Agnès Le Brun (Les Républicains), jugeant qu'il s'agissait non d'un grand oral mais d'un débat communautaire avant un vote,  interrompu par Yvon Hervé, le président de séance, et la droite morlaisienne, qui ne comprenaient pas que l'on puisse engager un débat politique avant le vote, en dehors des déclarations de campagne des deux candidats à la présidence, comme si on ne pouvait pas d'abord collectivement définir un bilan de mi-mandat, des objectifs, des exigences. 

Je restitue toutefois l'intervention complète que j'avais préparée pour ce conseil communautaire qui me paraissait être l'occasion de rappeler un certain nombre d'anomalies, à mon sens, dans le fonctionnement de Morlaix-Communauté au niveau de la direction politique, et de former des vœux pour un fonctionnement plus démocratique, collectif et reposant sur des valeurs de gauche. 

Malheureusement, il semblerait que le casting seul ait été à l'ordre du jour indépendamment du choix pour le contenu d'une politique et d'une pratique de direction. 

Après que Thierry Piriou ait été élu avec 30 voix pour lui, 20 pour Agnès Le Brun, et 2 abstentions, les vice-présidents ont été élus l'un après l'autre sans identification explicite de leurs champs de compétence (c'est la règle, peu logique!):

Yves Moisan, premier vice-président, 36 voix pour/ sur 52  

Françoise Raoult, deuxième vice-présidente, 41 voix pour

Serge Le Pinvidic, troisième vice-président, 40 voix pour  

Agnès Le Brun, 4e vice-présidente, 26 voix pour

Guy Pennec, 5e vice-président, 40 voix pour

Maryse Tocquer, 6e vice-présidente, 33 voix pour

Yvon Le Cousse, 7e vice-président, 42 voix pour

Nathalie Bernard, 8e vice-présidente, 31 voix pour

Guy Pouliquen, 9e vice-président, 28 voix pour 

Claude Poder, 10e vice-président, 37 voix pour 

Marc Madec, 11e vice-président, 33 voix pour   

Bravo à eux tous. 

***

Voici l'intervention que j'avais préparé en tant qu'élu communautaire PCF-Front de Gauche: 


C'est vrai qu'on change de « chef » à Morlaix-Communauté, que le choix du Président a son importance mais au-delà de ça, ce changement à mi-mandat aurait gagné à s'accompagner d'un bilan, d'une réflexion collective sur l'amélioration du fonctionnement, la reconnaissance du pluralisme, la participation réelle de l'ensemble des élus communautaires, le rôle de la population, la vision prospective partagée.

Parce que le fonctionnement actuel ne m'apparaît pas satisfaisant, je ne voudrais pas d'un simple changement dans la continuité.

Je voudrais dire mon attachement, et celui de l'organisation politique que je représente, à ce que l'on assume les débats politiques dans l'assemblée communautaire et que les élus puissent s'y engager librement, en conscience de leurs responsabilités et face aux citoyens.

On ne peut s'abriter derrière une perspective de simple gestion pour la vitalité du territoire en occultant l'existence de choix à faire, de choix effectivement faits de toute façon, sur le niveau de services publics, le rapport au monde de l'entreprise, le modèle de développement et notre rapport aux questions écologiques, les priorités.

Je voudrais dire aussi mon souhait que l'on puisse poser les débats en amont et non être mis devant le fait accompli de décisions prises au niveau de quelques membres de l'exécutif seulement, puis du Conseil des Maires dans un second temps, décisions closes et cachetées qui viennent ensuite être validées au Conseil communautaire avec un jeu d'équilibre politique qui fait que les désaccords ou les réserves ne s'expriment pas, que le Conseil Communautaire ne sert que de caisse d'enregistrement.

Je voudrais dire aussi ma conviction, contraire aux déclarations des libéraux de tout poil, que le clivage droite-gauche existe encore, en dépit des idées que certaines répandent sur le primat de la gestion de bon sens, adaptée aux contraintes financières et réglementaires, à un souci de compromis entre les communes.

Mme Le Brun considère par exemple dans sa profession de foi que les positionnements idéologiques ont fait leur temps, et quelque part que les libéraux de tous bords sont parfaitement politiquement compatibles, puisque cela la conduit à ne pas modifier le bureau de l’exécutif.

Cela corrobore parfaitement l’opinion de notre actuel président de la République, qui lui aussi se plaît à tout décider d’en haut, à considérer par ailleurs que la notion de droite et de gauche a fait son temps, et à vouloir réunir tout ce qui est “Macron compatible”.

Ce clivage droite-gauche, même si certains ne semblent pas trop le tenir pour consistant dans l'assemblée, a été bel et bien à l’œuvre il me semble sur des débats comme ceux autour du personnel, des déchets, du service public du transport, des aides aux entreprises, du soutien au monde associatif, il le sera encore tout particulièrement sur la question d'une reprise en régie de la gestion de l'eau, distribution et assainissement pour lequel on a besoin d'une réelle volonté de gestion à gauche de la communauté.

Je voulais aussi exprimer un souci parallèle que le personnel soit respecté et qu'il y a une vraie considération et un dialogue régulier et sérieux avec lui.

Ce sont eux les piliers de la communauté d'agglo.

Mais, pour autant, les élus ne doivent pas non plus être dessaisis des décisions politiques au nom du recours à l'expertise de bureaux d'étude, ou de cadres de Morlaix-Communauté.

Les commissions de travail thématiques doivent servir à quelque chose. Il ne faut pas qu'on ne les contourne. Elles sont là pour construire les projets de décision politique, et non pas simplement pour les examiner ou valider au dernier moment. Sans quoi, pourquoi d'élus se détournent des commissions où ils sont inscrits à mi-mandat.

Dans sa profession de foi aux élus -elle a eu le mérite d'en envoyer une- Madame Le Brun parle de «trop de réunions, trop de commissions, trop de comités de pilotage, des agendas d'élus surchargés »..

C'est notre rôle, c'est pour ça que nous touchons des indemnités, du moins pour les élus délégués ou les vice-présidents. C'est la rançon et la condition de la démocratie.

Mme Le Brun considèrerait-elle que  les réunions de concertation ne servent pas à grand-chose ? Préfère t-on voir réservées les informations réservées à quelques uns, veut-on que les réflexions  et les décisions puissent être toujours prises en petits comités en amont ?

Certes l’abondance des réunions peut parfois conduire à une impression de redondance. Pour autant, si l’on ne veut pas se résoudre à voir les réunions du conseil réduites à avaliser les décisions de l’amont, il faut une la transparence la plus complète possible, alors que l’on constate déjà un éloignement du citoyen des centres de décisions. Par ailleurs, si l’exercice démocratique est sans doute plus contraignant et implique des délais plus longs que la prise de décision personnelle et autoritaire, au final il faut avouer que c’est quand même plus démocratique.

Enfin, il faut qu'on ait davantage le souci de consulter les citoyens et de les informer. 
Nous gérons une partie de leurs impôts et des cadres et conditions de leur vie collective. Nous n'avons pas été élus, les uns les autres, sur la base d'une adhésion majoritaire à un projet politique communautaire. Nous nous devons dès lors de prendre en compte ceux qu'ils ont à dire, de susciter l'expression de leurs attentes, de leurs demandes, de leurs besoins. 

 

***

Les agents du service de collecte des déchets de Morlaix Communauté étaient présents en nombre ce soir à l'entrée du conseil communautaire en vêtement de travail pour demander à être enfin entendus sur les difficultés qu'ils rencontrent dans leur "management" et ses conséquences sur leurs conditions de travail. Nous avons eu l'occasion d'échanger là dessus avec leur responsable syndical CGT Marc Corbel cette semaine. Toute notre solidarité avec eux. Nous suivrons très attentivement l'évolution de la situation et n'hésiterons pas à intervenir pour que la parole des personnels de terrain attachés au service public soient écoutée. 

 

 

 

 

Intervention d'Ismaël Dupont au conseil de communauté du lundi 9 octobre avant l'élection du Président (et photos du Conseil par Pierre-Yvon Boisnard)

 

Les agents du service de collecte des déchets de Morlaix Communauté étaient présents en nombre ce soir à l'entrée du conseil communautaire en vêtement de travail pour demander à être enfin entendus sur les difficultés qu'ils rencontrent dans leur "management" et ses conséquences sur leurs conditions de travail. Nous avons eu l'occasion d'échanger là dessus avec leur responsable syndical CGT Marc Corbel cette semaine. Toute notre solidarité avec eux. Nous suivrons très attentivement l'évolution de la situation et n'hésiterons pas à intervenir pour que la parole des personnels de terrain attachés au service public soient écoutée. 

Intervention d'Ismaël Dupont au conseil de communauté du lundi 9 octobre avant l'élection du Président (et photos du Conseil par Pierre-Yvon Boisnard)
Intervention d'Ismaël Dupont au conseil de communauté du lundi 9 octobre avant l'élection du Président (et photos du Conseil par Pierre-Yvon Boisnard)
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10 octobre 2017 2 10 /10 /octobre /2017 06:18
Les syndicats attaquent la réforme du code du travail par la face juridique
 PAR 

Le calendrier est très serré mais la CGT va multiplier les recours devant le Conseil d'État contre les ordonnances Macron. FO pourrait faire de même et attend deux décisions du Conseil constitutionnel sur la précédente loi El Khomri.

Contester la légalité même de la réforme du droit du travail, jusque devant les plus hautes autorités juridiques françaises. La CGT, fermement opposée aux ordonnances Macron, publiées le 23 septembre au Journal officiel, dépose ces jours-ci plusieurs recours devant le Conseil d’État, pour tenter d’arracher une décision qui invaliderait au moins une partie de la réforme. Elle sera peut-être rejointe par Force ouvrière, qui refusait de défiler contre les ordonnances jusqu’à y être obligé par sa base, mais qui a dit il y a un mois déjà qu’une contestation juridique était envisageable. Selon nos informations, FO doit trancher dans le courant de la semaine prochaine, après une réunion juridique sur le sujet, jeudi 12 octobre.

Le calendrier est pour le moins serré : l’Assemblée devrait démarrer l’examen du projet de loi de ratification définitif de la réforme le 20 novembre, et une fois le texte ratifié par le parlement, les ordonnances auront la force d’une loi. Or, la CGT entend justement profiter du fait qu’elles soient placées, jusqu’à la ratification, sur un plan juridiquement inférieur à la loi, celui des simples décrets. Le Conseil d’État, l’instance suprême du droit administratif français, a en effet le pouvoir de vérifier si le contenu d’une loi n’est pas contredit par un décret. Il pourrait donc étudier si les ordonnances ne dépassent pas les intentions de la loi d’habilitation, qui a donné le pouvoir au gouvernement de les rédiger, dans un cadre strict.

« Le temps qui nous est imparti est court, l’objectif est que le Conseil d’État se prononce avant la ratification par le parlement des ordonnances », confirme Fabrice Angeï, le secrétaire confédéral CGT en charge du dossier. Lundi 2 octobre, la direction du syndicat a validé le principe du recours aux tribunaux, et les recours seront envoyés « très prochainement ». Car une fois que les ordonnances auront pris la force de loi, il faudra attendre que des cas précis, portés par des salariés, surgissent devant les tribunaux pour pouvoir à nouveau solliciter les hautes autorités judiciaires. « Il s’agit d’un levier complémentaire, en appui de la mobilisation dans la rue. Nous ne lançons pas ces recours parce que les manifestations ne fonctionneraient pas », insiste Fabrice Angeï.

La direction nationale de la CGT a déjà été doublée par un trublion, l’avocat spécialisé dans la défense des salariés Fiodor Rilov, qui agit au nom d’une vingtaine de sections CGT locales ou spécialisées (notamment la fédération Info'com et les sections syndicales de CGT Énergie Paris, Goodyear, Marks & Spencer, et certains syndicats d’hôpitaux publics). L’avocat a déposé dès le 28 septembre trois recours pour excès de pouvoir devant le Conseil d’État, doublés de deux questions prioritaires de constitutionnalité, dont le Conseil d’État devra juger du sérieux, avant de les transmettre ou non au Conseil constitutionnel.

 

« Il faut tout mettre en œuvre pour mettre en échec ces réformes », déclare Fiodor Rilov, qui insiste sur les transformations en cours : « Il ne s’agit pas seulement d’une réduction de garanties pour les droits des salariés, mais d’un renversement complet. Depuis un demi-siècle, le droit du travail était un arsenal destiné à protéger les droits des salariés, et il devient aujourd’hui un ensemble de règles spéciales au service de l’employeur. » L’avocat ne dit pas autre chose que le gouvernement lui-même : en présentant les ordonnances, le 31 août, la ministre du travail Muriel Pénicaud se réjouissait qu’il s’agisse d’un « projet de transformation du code du travail d’une ampleur inégalée ».

Les recours qu’il a déposés visent d’abord le fait que la loi d’habilitation autorisait certes le gouvernement à réduire le périmètre d’appréciation des difficultés économiques d’une entreprise (pour le lancement d’un plan social) au simple périmètre national, mais qu’elle lui imposait également de mettre en place des mesures pour éviter qu’une multinationale puisse créer artificiellement ces difficultés en France. Or, les ordonnances ne prévoient finalement rien en ce sens.

Ils attaquent aussi le fait qu’un salarié refusant que son contrat de travail soit modifié suite à la conclusion d’un accord collectif établi dans l’entreprise soit licencié pour « cause réelle et sérieuse ». C’est-à-dire qu’il ne pourra pas contester ce licenciement devant les prud’hommes. « Le droit social d’aujourd’hui permet d’imposer des décisions qui ne seraient pas permises si le contrat de travail était simplement régi par le code civil, comme tous les autres contrats en France », s’indigne Fiodor Rilov. Il rappelle que nulle part ailleurs, le droit n’autorise le signataire d’un contrat à en modifier les termes suite à la conclusion d’un autre contrat, avec un autre signataire. Or, désormais, un salarié pourra se voir imposer des modifications de son contrat de travail après qu’un accord d’entreprise a été conclu entre le chef d’entreprise et les représentants du personnel, y compris concernant sa rémunération, son lieu et son temps de travail.

Incertitude autour des QPC

En lançant cette procédure devant le Conseil d’État, Rilov s’ouvre surtout la possibilité de soumettre en parallèle des QPC, qui peuvent être déposées seulement si un contentieux est déjà en cours. Le Conseil d’État devra donc décider si des dispositions des ordonnances sont inconstitutionnelles. Pour la vingtaine de sections CGT, elles le sont sans conteste. L’imprécision des paramètres à prendre en compte pour évaluer les difficultés économiques d’une entreprise, et autorisant la mise en place d’un plan social, seraient ainsi contraires à la liberté d’entreprendre, garantie par la Constitution. La possibilité de modifier les contrats de travail grâce à un accord collectif altérerait quant à elle le principe constitutionnel de la liberté contractuelle.

Cette procédure à double détente est une ruse juridique : pour Fiodor Rilov, si le Conseil d’État finit par examiner les recours après que les ordonnances auront été ratifiées, il ne pourra plus s’en saisir, car elles auront acquis la force d’une loi. Cependant, il sera tout de même tenu d’examiner les QPC et devra choisir de les transmettre, ou non, au Conseil constitutionnel, qui aura ensuite trois mois pour décider si elles sont valides.

Du côté de la direction confédérale de la CGT, la stratégie est différente. Le syndicat tentera de faire accepter au Conseil d’État d’examiner des « référés suspension », que l’instance doit examiner dans les deux semaines, notamment en cas de violation des libertés fondamentales. Ces derniers jours, l’analyse juridique était encore en cours quant à la possibilité ou non de déposer des QPC visant particulièrement des ordonnances, une décision du Conseil constitutionnel datant de 2012 étant notamment examinée à la loupe.

Quoi qu’il en soit, les thèmes des recours devant le Conseil d’État sont clairs. « Nous nous sommes concentrés sur les points politiquement les plus graves, et juridiquement les plus sûrs », explique Anaïs Ferrer, la responsable du service juridique du syndicat. Dans sa ligne de mire, « le contournement des organisations syndicales dans l’entreprise », notamment par la mise en place du référendum d’entreprise à l’initiative de l’employeur ; le licenciement pour cause réelle et sérieuse du salarié qui refusera la modification de son contrat de travail par un accord collectif ; et la barémisation des indemnités prud’homales.

Autant de points qui contreviennent, estime le syndicat, aux libertés fondamentales, déjà reconnues comme telles dans des décisions juridiques précédentes ou dans des textes garantissant les droits des salariés. Sur son blog Mediapart, la juriste Marie-Laure Morin, ancienne conseillère à la chambre sociale de la Cour de cassation, détaille les droits fondamentaux écartés par la réforme du code du travail.

La CGT entend exposer au Conseil d’État que les ordonnances violent la convention n° 158 de l’Organisation internationale du travail, qui encadre les règles du licenciement, sur le même point que celui soulevé par Fiodor Rilov : le licenciement en cas de refus de la modification du contrat de travail par un accord collectif. Par ailleurs, le syndicat va tenter de démontrer que le référendum d’entreprise et plus largement le« contournement des organisations syndicales » est contraire à une décision de 1996 du Conseil constitutionnel (dont l’explication est disponible ici en PDF), et à une autre convention de l’OIT, numéro 98.

La barémisation des prud'hommes menacée

Surtout, la CGT va soulever un sérieux point de droit, jugé hautement dangereux pour le gouvernement par un très respecté professeur de droit du travail. Il porte sur un point symbolique de la réforme voulue par Emmanuel Macron : la barémisation des indemnités prud’homales. Celle-ci pourrait bien être contraire à la Charte sociale européenne, un texte dépendant du Conseil de l’Europe, tout comme la Convention européenne des droits de l’homme, et s'appliquant au droit français. Un sujet jugé tellement stratégique que Fiodor Rilov, dans une nouvelle salve juridique, vient de lancer, lundi 9 octobre, un recours sur ce thème avec les mêmes arguments.

Interrogé par Mediapart sur ce point, le ministère du travail est resté muet. Du côté de Matignon, on ne se déclare « pas inquiet », parce que « le barème ou un équivalent existe de longue date dans de nombreux pays européens, également soumis à la charte sociale ». Et pourtant. Mediapart a déjà décrit ici ce mécanisme qui pourrait aboutir à une invalidation du plancher et du plafond obligatoire pour les indemnités que les prud’hommes accordent en cas de licenciement jugé illégal.

Il a été détaillé par le syndicat des avocats de France (SAF), mais l’origine du raisonnement provient d’un article publié en septembre dans la revue spécialisée Droit social, par Jean Mouly, ancien professeur à l’université de Limoges, et grand spécialiste du droit des licenciements (l’article est à lire en intégralité sous l’onglet Prolonger).

L’analyse de Jean Mouly est limpide : « Un recours pour excès de pouvoir contre l'ordonnance instituant une barémisation des indemnités prud'homales, avant sa ratification, aurait toutes les chances de se conclure par une annulation de celle-ci par le juge administratif. » C’est bien le chemin qu’entend suivre la CGT. Dans le détail, elle pourra s’appuyer sur deux décisions franchement obscures, dont l’impact potentiel était resté inconnu même des spécialistes avant la parution de l’article de Droit social, il y a quelques semaines.

En septembre 2016 (mais la décision n’a été publiée que fin janvier 2017), la Finlande a été condamnée par le Comité européen des droits sociaux, l’organe de contrôle de la Charte sociale européenne, pour avoir imposé un barème limitant à 24 mois de salaire maximum les indemnités prud’homales. Or, la France impose désormais un plafond de 20 mois maximum, pour un salarié ayant au moins 29 ans d’ancienneté dans l'entreprise. Le plafonnement finlandais contrevient, a décidé le Comité, à l’article 24 de la Charte sociale européenne, qui concerne les licenciements.

Mais comment être sûr que cette décision pourrait s’appliquer en droit français ? Après tout, ce n’est pas la première fois qu’un organisme international condamne la France : rien qu’en août 2016, l’OIT l'a fait à la demande de FO, sur les modalités de désignation du délégué syndical. Sans effet. Plus ennuyeux encore, le Comité européen des droits sociaux a déjà jugé que l’Hexagone contrevenait à la Charte sociale, en son article 2, concernant l’existence des forfaits-jours. Cela n’a pas empêché notre pays,« loin de mettre le droit interne en conformité avec le texte européen », d’« aggrave[r] un peu plus le régime juridique de ce forfait au détriment des salariés », rappelle Jean Mouly.

Le gouvernement paraît donc avoir raison de ne pas afficher d’inquiétude. Mais il y a en fait un problème juridique de taille. Dans un arrêt méconnu, daté du 10 février 2014, le Conseil d’État a précisément estimé que l’article 24 de la Charte sociale européenne pouvait « être utilement » évoqué devant les tribunaux français et que ses stipulations« ne requièrent l'intervention d'aucun acte complémentaire pour produire des effets à l'égard des particuliers ». Autrement dit, il peut être cité sans contrainte devant un juge, et doit s'appliquer en droit français.

Selon Jean Mouly, la conclusion devrait être inévitable, pour peu que le Conseil d’État accepte de se pencher sur la question : « Il suffirait qu'un recours contre l'ordonnance portant barémisation des indemnités prud'homales soit introduit devant le Conseil d'État pour que celui-ci soit amené à se prononcer sur sa conformité à l'article 24 de la Charte. (…) Il lui serait ensuite bien difficile d'affirmer que l'ordonnance contestée est conforme à l'article 24 de ladite Charte. »

Le Conseil constitutionnel entre bientôt dans la danse

Le gouvernement devrait donc scruter avec une certaine fébrilité les décisions à venir du Conseil d’État. Mais avant cela, il devra porter son regard vers le Conseil constitutionnel. Hasard du calendrier, l’autre instance juridique suprême va en effet donner son avis dans les deux semaines sur des points qui concernent de très près la réforme du code du travail. Cette fois, il ne s’agit pas des ordonnances, mais de la loi El Khomri, adoptée à l’été 2016 après des mois de contestation.

Le Conseil constitutionnel doit trancher avant la fin du mois sur deux QPC déposées par Force ouvrière contre les décrets d’application de la loi. L’audience publique se tient mardi 10 octobre. Il s’agira, d’une part, de savoir si le référendum d’entreprise est conforme à la Constitution (même si, dans sa version « El Khomri », il ne pouvait être convoqué que par les syndicats, alors que les ordonnances offrent cette possibilité à l’employeur), et, d’autre part, de déterminer la constitutionnalité du licenciement automatique du salarié en cas de refus de la modification de son contrat de travail par accord collectif. Dans la version prévue par la loi El Khomri, les cas de recours à ces accords étaient plus limités que dans celle instituée par les ordonnances, mais la question de fond n’est guère différente.

« Nous sommes de ceux qui défendent fermement le contrat de travail et ses protections », rappelle Didier Porte, le secrétaire confédéral FO en charge du code du travail. Il dit attendre « avec intérêt » la position du Conseil constitutionnel, « même si ses décisions sont de plus en plus politiques ». Surtout, il indique que FO, bien qu’ayant longtemps abordé avec bienveillance le processus de concertation qui a abouti aux ordonnances, ne s’interdit pas d’entrer dans la danse de la contestation juridique. La décision sera prise en bureau confédéral la semaine prochaine, après une étude technique. « Nous l’avons fait pour la loi El Khomri et on reste dans la même logique : si cela est possible, nous le ferons », affirme Didier Porte. La balle est désormais dans le camp des juges.

 

 

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10 octobre 2017 2 10 /10 /octobre /2017 06:12
photo de l'esplanade du temple et de la Mosquée Al-Aqsa à Jérusalem est (avril 2015)

photo de l'esplanade du temple et de la Mosquée Al-Aqsa à Jérusalem est (avril 2015)

Israël bataille contre une liste d'entreprises impliquées dans la colonisation
 PAR 

Malgré l’opposition des États-Unis et d’Israël, l'Onu s’apprête à publier une liste des entreprises internationales qui contribuent, directement ou non, à la colonisation des territoires palestiniens. Cinq groupes français sont concernés.

 

Le diplomate jordanien Zeid Ra’ad Zeid al-Hussein, haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies, a adressé il y a une dizaine de jours une lettre à près de 150 entreprises internationales pour leur annoncer qu’elles allaient figurer dans la liste noire des groupes présents dans les territoires palestiniens occupés de Cisjordanie et Jérusalem-Est. La constitution de cette base de données a été décidée en mars 2016 par le Conseil des droits de l’homme de l’Onu. Il s'agit de recenser les sociétés impliquées dans la construction et le développement des colonies israéliennes.

Illégale au regard du droit international, condamnée par de multiples résolutions des Nations unies, cette entreprise de colonisation, en opposition ouverte au droit des Palestiniens à l’autodétermination, est considérée par l’Onu et de nombreux pays comme un obstacle majeur au règlement du conflit israélo-palestinien. En dressant cette liste, l’Onu indique qu’elle ne se contente plus de dénoncer des violations impunies et de dire le droit. Elle entend placer les États et les entreprises face à leurs responsabilités : être ou ne pas être complice de la colonisation illégale de la Palestine.

Cette « liste noire », qui a été communiquée fin septembre au ministère israélien des affaires étrangères, contiendrait pour le moment une trentaine de sociétés américaines (parmi lesquelles Coca-Cola, Caterpillar, TripAdvisor, Airbnb), un fort contingent de sociétés israéliennes (dont les bus Egged, les banques Hapoalim et Leumi, le fabricant de systèmes de sécurité Elbit, la compagnie nationale des eaux Mekorot, le géant des téléphones Bezeq, le laboratoire pharmaceutique Teva). Elle devrait contenir aussi des sociétés allemandes, sud-coréennes, norvégiennes.

Elle risque également de comporter un certain nombre d’entreprises françaises. À commencer par cinq grands groupes financiers (les banques BNP-Paribas, Société générale, Crédit agricole, BPCE et la compagnie d’assurances Axa). Ceux-ci figuraient déjà dans un rapport sur « Les liaisons dangereuses des banques françaises avec la colonisation israélienne » publié en mars dernier par huit organisations, dont la CGT, la Ligue des droits de l’homme et le Comité catholique contre la faim et pour le développement.

Fondé sur l’analyse du cabinet néerlandais Profundo, spécialiste du secteur financier, ce rapport que Mediapart avait analysé (lire ici l’article paru le 29 mars) et dont nous avions publié le texte intégral (à lire ici: (pdf, 2.6 MB)), établissait les liens multiples entre les groupes français et les nombreuses firmes israéliennes qui ont activement participé à l’intensification de la colonisation depuis les accords d’Oslo, en 1993. En un quart de siècle, cette stratégie a porté le nombre de colons en Cisjordanie et à Jérusalem-Est de 268 000 à près de 650 000, détruisant toute possibilité de créer un État palestinien viable.

Désignés par le rapport, les cinq groupes français ne peuvent nier ni leur présence active, abondamment documentée, ni le fait que cette participation à la colonisation était en contradiction évidente avec les engagements qu’ils indiquaient avoir pris en matière de droits humains. Ils ne pouvaient pas plus ignorer que cette collaboration avec les firmes israéliennes constitue une violation répétée du droit international. Selon la IVe Convention de Genève de 1949 relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre, « le transfert de civils dans le territoire occupé par la puissance occupante est interdit ». Ce que rappelait aussi la résolution 2334 adoptée le 23 décembre 2016 par le Conseil de sécurité de l’Onu, avec – fait exceptionnel – l’aval des États-Unis qui n’avaient pas opposé leur veto.

« La colonisation des territoires palestiniens occupés depuis 1967, rappelait ce texte après nombre d’autres, n’a aucune validité légale, constitue une violation flagrante du droit international et un obstacle majeur à la mise en œuvre de la solution à deux États et d’une paix complète, juste et durable. » La même résolution demandait, en outre, « à tous les États de faire une distinction dans leurs échanges, en la matière, entre le territoire de l’État d’Israël et les territoires occupés depuis 1967 ».

Pourtant, depuis la publication de ce rapport il y a six mois, aucun des groupes français visés n’a amorcé le moindre mouvement de désengagement. Ce qui amené, le 9 août dernier, la ministre palestinienne de l’économie, Abeer Odeh, à écrire aux patrons des cinq groupes (Frédéric Oudéa pour la Société générale, François Pérol pour la BPCE, Philippe Brassac pour le Crédit agricole, Jean-Laurent Bonnafé pour BNP-Paribas et Thomas Buberl pour Axa) pour leur rappeler que les entreprises « ont le devoir de respecter les droits de l’homme » (lire les lettres ici et ici : (pdf, 826.5 kB) (pdf, 834.2 kB)).

Invitant chacun des groupes français à revoir leurs liens économiques et financiers, Abeer Odeh, qui est passée par la Banque mondiale avant de devenir ministre, rappelle qu’en vertu de leurs propres engagements publics en matière d’éthique des affaires, ces groupes sont tenus au respect des droits de l’homme. Elle estime que les liens actuels avec les banques israéliennes et les autres institutions opérant dans les territoires occupés palestiniens sont incompatibles avec leur vision du monde, mais aussi avec la loi. Elle demande à chacun des cinq patrons de « mettre un terme aux opérations et à la coopération » avec les entreprises partenaires israéliennes.

 

Cette offensive de la ministre de l’économie avait été précédée par l’envoi, le 1er août, d’une lettre du secrétaire général de l’OLP et principal négociateur palestinien Saeb Erekat à Jean-Yves Le Drian (lire le document, en anglais, ici : (pdf, 766.5 kB)). Après l’avoir félicité pour sa nomination au Quai d’Orsay, Saeb Erekat rappelle au nouveau ministre des affaires étrangères les liens multiples qui existent aujourd’hui entre cinq groupes français et au moins 28 entreprises impliquées « dans la poursuite et l’expansion des colonies israéliennes illégales ou dans l’exploitation des ressources naturelles palestiniennes ».

L’offensive israélo-américaine

Rappelant au ministre que la France a voté la résolution 2334 du Conseil de sécurité, qu’elle est l’une des « hautes parties contractantes de la IVe Convention de Genève qui interdit le transfert d'une partie de la population civile d’une puissance occupante dans le territoire qu’elle occupe », qu’elle est engagée par les directives européennes de 2013 qui prohibent les relations financières avec les territoires occupés, le négociateur palestinien relève que « la France ne reconnaît pas la souveraineté d’Israël sur les territoires occupés depuis 1967 ». Il demande à Jean-Yves Le Drian de mettre en œuvre une politique destinée à « décourager » les entreprises françaises de nouer des liens avec le régime israélien de colonisation.

À ce jour, le Quai d’Orsay n’a toujours pas répondu à cette lettre.

C’est d’autant plus surprenant, sinon discourtois, que ce courrier était accompagné d’une « note verbale », un document diplomatique qui, selon les usages, implique normalement une réponse. Cette désinvolture du gouvernement français semble confirmer que sous Emmanuel Macron comme sous François Hollande, Paris n’entend pas s’associer à ce qui pourrait apparaître comme une offensive visant à sanctionner Israël. Les dirigeants français devront cependant clairement choisir leur camp lorsqu’il s’agira de décider, dans le cadre des Nations unies, si la liste doit être rendue publique ou non.

En principe, la « liste noire » des entreprises complices de la colonisation devrait être arrêtée et publiée en décembre. Mais depuis des mois, le gouvernement israélien et surtout l’administration Trump ont lancé une offensive diplomatique d’envergure pour torpiller cette initiative. En 2016, déjà lorsque le Conseil des droits de l’homme avait décidé l’établissement de cette liste, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou avait accusé cette instance d’être devenue « un cirque anti-israélien ».

Le porte-parole du ministère israélien des affaires étrangères, Emmanuel Nahshon, avait même affirmé dans un tweet que le Conseil avait « un besoin urgent de se faire soigner mentalement ». Composé de 47 États, renouvelables par tiers chaque année, et actuellement présidé par le diplomate salvadorien Joaquin Alexander Maza Martelli, le Conseil des droits de l’homme est, avec l’Unesco, l’une des bêtes noires d’Israël au sein du système des Nations unies. La stratégie israélienne est simple : présenter cette liste comme un premier pas vers le boycott de toutes les entreprises israéliennes, qu’elles collaborent ou non à l’entreprise de colonisation. Boycott qui relève, selon Netanyahou et ses alliés, de l’antisémitisme.

En Israël, un comité interministériel spécial comprenant les ministres des affaires étrangères, des affaires stratégiques, de la justice et de l’économie a même été mis en place pour tenter d’empêcher la publication de la liste. Avec l’élection de Donald Trump, qui se présente en premier défenseur d’Israël, l’offensive a reçu un renfort de taille. La liste noire est « la dernière d’une longue série d’actions honteuses » du Conseil des droits de l’homme, déclarait en juin dernier Nikki Haley, ambassadrice des États-Unis à l’Onu.

Forte de ce soutien, la vice-ministre israélienne des affaires étrangères, Tzipi Hotovely, pour qui « toute la terre, de la Méditerranée au Jourdain appartient à Israël », accusait l’Onu, il y a un mois, de « jouer avec le feu », et menaçait : « Plus les Nations unies agiront contre Israël, plus leur budget y perdra. Ces activités les frapperont comme un boomerang. Israël et les États-Unis travaillent ensemble à un plan qui mettra un terme au préjugé anti-israélien de l’Onu. Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies est la plus hypocrite des arènes, c’est là que la révolution doit commencer. »

Mais de l’aveu même de ses promoteurs, cette offensive israélo-américaine rencontre de sérieux obstacles. En août, Heather Nauert, porte-parole du département d’État, admettait que l’initiative des deux pays pour priver de ressources financières les experts chargés de dresser la liste avait échoué. Selon des sources israéliennes officielles mais anonymes, citées fin septembre par le quotidien Haaretz, le bureau des affaires stratégiques du ministère israélien de l’économie a appris qu’un certain nombre d’entreprises étrangères ont déjà répondu au haut-commissaire aux droits de l’homme en annonçant qu’elles ne renouvelleront pas les contrats signés avec des firmes israéliennes et n’en concluront pas de nouveaux.

Le gouvernement israélien a déjà pris contact avec certaines d’entre elles en faisant valoir que la liste, même si elle est publiée, ne comporte aucune obligation. Il a aussi mis en garde plusieurs gouvernements étrangers contre toute utilisation de la « liste noire » : cela s’apparenterait à un boycott d’Israël. Les mois qui viennent diront si, en cumulant menaces et chantage à l’accusation d’antisémitisme, les États-Unis et Israël finiront par empêcher la publication officielle de la liste par l’Onu. Et quelle position publique la France adoptera dans cette affaire, alors qu'Emmanuel Macron a affirmé,en juillet, que l'antisionisme est « la forme réinventée de l’antisémitisme ».

Reste une question : comment s’explique le retrait des entreprises qui ont déjà informé l’Onu de leur décision ? Brutale prise de conscience des violations du droit ? Peu probable. Pragmatisme et prudence stratégique ? Plus vraisemblable. Aucun PDG n’a envie de voir son entreprise figurer dans une liste noire. Surtout si la présence sur cette liste peut mettre en péril des opérations ou des projets dans un pays riche et puissant du monde arabo-musulman, hostile à Israël.

 

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9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 05:50

 

Les communistes seront dans la rue le 10 octobre aux côtés de tous ceux qui défendent des services publics de qualité : ce n'est pas au passé qu'ils s'arc-boutent, mais à un avenir de partage, de  justice, d'égalité et d'audace sociale.

 

La politique de Macron est cohérente : aux riches, les yachts, aux pauvres, les rames et la galère. Et bien heureux qu'on leur demande de ramer, ça leur fait un petit job.

 

PAYER SELON SES MOYENS ET BÉNÉFICIER SELON SES BESOINS : UNE IDÉE QUI GARDE PLUS QUE JAMAIS SA FORCE RÉVOLUTIONNAIRE, INCARNÉE PAR LES SERVICES PUBLICS

 

« Enrichissez-vous » : vieille prescription Louis-Philipparde, adaptée par le monarque bourgeois au capitalisme moderne. Pour s'enrichir, il faut acheter : tout doit être à vendre. Le défi de la première année de Macron, c'est de rompre définitivement avec les logiques de solidarité et d'intérêt public général où chacun paye selon ses moyens et bénéficie selon ses besoins de ce qui ne peut être objet de commerce : santé, éducation, sécurité et justice, communication, transport. Une idée qui garde plus que jamais sa force révolutionnaire, incarnée par les services publics.

Injonction est faite à ces services publics de se « moderniser ». Aujourd'hui, se « moderniser », c'est comprimer les coûts, précariser, en supprimant les postes de titulaires, appauvrir les fonctionnaires, en gelant le point d'indice (10% de pouvoir d'achat perdu depuis 2010), leur chicaner jusqu'au droit de se soigner quand ils sont malades, avec la journée de carence, aberration sanitaire assumée en raison de sa charge idéologique : le fainéant est un tire-au-flanc, c'est bien connu ! Les vieux et leurs retraites, les pauvres et leurs aides, les malades et leur santé, les victimes et leur justice, les enfants et leur école, voici le glorieux cœur de cible des attaques !

 

LE SERVICE PUBLIC EST ENCORE TOLÉRÉE, A CONDITION DE DEVENIR LE PARENT PAUVRE DESTINÉE A CEUX QUI N'ONT PAS LES MOYENS D'ACCÉDER AU MARCHE PRIVE.

 

L’éducation nationale est en première ligne. Un marché scolaire généralisé se met en place, dans lequel le service public ne serait plus que le produit "bas de gamme" certifiant le minimum de compétences rendant apte aux fonctions d'exécution, docile au contrôle social, compatible avec le nouveau Code du travail.  L'autonomie des établissements est une arme décisive : elle morcelle, particularise, isole, favorise la mise en concurrence et les hiérarchies ; elle fait assumer aux acteurs locaux des choix dont ils sont pourtant dépossédés, et formate les élèves dont auront besoin les actionnaires et patrons.  Les effets d’une précarité toujours plus violente empêchent les enseignants, les personnels et les élèves de « faire bien l’école ». 

Il faut en finir avec cette politique d'abandon, reprendre les moyens accordés à l'enseignement privé, arrêter de faire peser sur les collectivités locales le poids des renoncements de l'Etat, substituer la coopération à la compétition, du local à l'international.

 

NOTRE BATAILLE, C'EST LA CONQUÊTE D'UN SERVICE PUBLIC NATIONAL D’ÉDUCATION RENFORCE ET AMÉLIORÉ,  PROPRE A FORMER DES CITOYENS MAÎTRISANT COLLECTIVEMENT LEUR TRAVAIL, LEURS CHOIX DE SOCIÉTÉ, LE SENS QU'ILS CHOISISSENT DE DONNER A LEUR VIE.

 

Il n'a pas à être rentable, car son investissement est celui de savoirs d'autant plus étendus qu'on les partage. Le moderniser, c'est pour nous étendre son champ à de nouveaux domaines, celui de la petite enfance par exemple, développer la rechercheélever la qualification de ses agents, penser une formation initiale et continue leur permettant de maitriser les contenus et les enjeux de leurs missions, reconnaître leur travail, augmenter leur salaire et sécuriser les emplois. Sur tout le territoire, tous les élèves ont besoin d’enseignants et personnels solides parce que formés, protégés par le statut de la fonction publique d’état leur permettant d’exercer sereinement leur métier, et mieux payés. 

C'est le sens de la présence des communistes dans la rue le 10 octobre aux côtés de tous ceux qui, travailleurs du public comme du privé, défendent des services publics de qualité : ce n'est pas au passé qu'ils s'arc-boutent, mais à un avenir de partage, de  justice, d'égalité et d'audace sociale.

Nous voulons transformer l’école, de la maternelle à l’université, pour partager les savoirs et partager les pouvoirs. Notre projet « L’école en commun » s’articule autour de deux objectifs : l’égalité et l’émancipation. 

 

Retrouvez « L’école en commun » :http://reseau-ecole.pcf.fr/96653 

 

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9 octobre 2017 1 09 /10 /octobre /2017 05:46

« C’est un budget pour tous les Français » a déclaré sans rire le ministre de l’économie Bruno Le Maire. En fait, le budget 2018 est un élément d’une politique globalement qui tourne le dos à toute prétention égalitaire.

 

Le budget annuel de l’Etat est l’expression d’une politique. Analyser le premier budget de l’ère Macron n’est pas un exercice facile. La solution la plus simple serait de mettre l’accent sur la continuité avec les exercices antérieurs : austérité, compression des dépenses, focalisation sur la réduction du déficit des finances publiques (c’est-à-dire de l’ensemble constitué par l’Etat, les organismes sociaux et les collectivités territoriales). Ce serait un point de vue trop schématique et erroné.

Il faut prendre au sérieux ce que dit le gouvernement. Bruno Le Maire, ministre de l’économie a ainsi déclaré (entretien avec Le Monde du 18/09/2017) : « Ce budget doit faire entrer le pays dans le XXIe siècle. Il assume une transformation forte : alléger les prélèvements sur le capital pour financer notre économie, c’est-à-dire l’investissement et l’innovation, donc les emplois de demain. C’est une rupture complète avec ce qui a été fait depuis trente ans, où l’on redistribuait de l’argent avant de créer des richesses. Nous faisons l’inverse. Nous baisserons les impôts à fin 2018 d’environ 10 milliards d’euros ».

 

Une politique pour les riches

Effectivement, rupture, il y a : les gouvernements français successifs ont pendant des années, pour l’essentiel, fait de l’austérité avec beaucoup de bricolage. Dans le deuxième temps de la présidence Hollande une première inflexion a eu lieu. Le CICE, l’augmentation des allègements de cotisations sociales employeurs, la baisse de l’impôt sur les sociétés signifient en fait un transfert de la charge fiscale des entreprises vers les particuliers, tandis que les lois Macron et El Khomri  visent   à « moderniser » certains secteurs économiques (c’est-à-dire à faire avancer le primat de la concurrence) et à faire reculer les droits acquis des salariés. Une cohérence s’esquisse donc dont .l’impopularité à gauche coûte à Hollande toute possibilité de réélection.

Avec Macron, le nouveau paradigme est approfondi et encore plus directement ciblé : de ce point de vue, la transformation de l’impôt sur la fortune est significative. Conformément aux vieilles lunes des économistes les plus bornés du XIX° siècle, l’enrichissement est la récompense de la prise de risque et la prospérité des uns, tout minoritaires qu’ils soient, profitent à tous les autres. Comme le dit encore Bruno Le Maire : « C’est ce qui justifie la suppression de l’ISF (impôt sur la fortune) sur les valeurs mobilières […]. Ces mesures allégeront la fiscalité sur les revenus du capital et vont donc encourager le financement de l’économie française et la création d’emplois. »

Cette politique, couplée avec les contre-réformes du code du travail, de l’Unedic, des aides au logement,… est cohérente. Les dix milliards d’Euros de baisse des impôts vont avant tout concerner les plus aisés. L’observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) a fait un calcul de l’impact des projets fiscaux connus d’Emmanuel Macron : sur les 5 années de son mandat, les 10% de ménages aux revenus les plus élevés vont y gagner 1487 Euros par an, soit 2,8% de leurs revenus et, parmi eux, ce sont les 1% les plus riches qui empochent le plus. Aucune autre tranche de 10% ne gagne à ses réformes plus de 352 Euros par an et les 10% de ménages aux revenus les moins élevés ne sont bénéficiaires que de 81 Euros par an, soit 1,8% de leurs revenus. Seule la baisse de la taxe d’habitation va profiter aux ménages à revenus moyens ou faibles (même si ces derniers bénéficient déjà d’abattements) sous réserve bien sur de la façon dont elle sera compensée. La transformation de l’ISF (exemption des valeurs mobilières -actions, livrets d'épargne, assurance-vie-) va priver l’Etat de plus 3 milliards d’Euros de recettes (celles-ci passeraient de 4à 5 milliards par an à 850 millions) et va profiter aux plus riches des riches : en effet, la fortune des « petits et moyens riches » comprend une plus forte proportion de biens immobiliers  (appartements, maisons) que celle des « gros riches » qui détiennent plus de titres financiers. La mise en place du prélèvement forfaitaire unique (PFU) sur les revenus du capital va aller dans le même sens. Au total, les baisses d’impôts vont dépasser 10 milliards d’Euros. Cette réduction drastique des impôts avait fait au début de moins de juillet fait hésiter Edouard Philippe : le premier ministre avait semblé annoncer un report à 2019 de certaines mesures. Mais le président a tranché : ce sera pour le budget 2018.

Du coup, on a pu penser que le pouvoir s’était mis lui-même dans un corset de fer qui allait l’étouffer : comment baisser massivement les impôts alors que l’on fait d’une réduction rapide du déficit des finances publiques le critère essentiel de la crédibilité de Macron en Europe ? De plus pour 2017, la Cour des comptes (qui, au lieu de se cantonner à sa tache de contrôle des comptes des autorités publiques, s’est transformée en gardienne de l’austérité) sonnait l’alarme pour dénoncer les ardoises budgétaires cachées de l’ère Hollande. Les deux mois d’été ont donc été marqué par des annonces tous azimuts de réduction des crédits de 2017) : baisse de l’APL, réduction du nombre de contrats aidés (c’est-à-dire des suppressions nettes d’emplois dans les associations, l’éducation, etc.), le sacro-saint budget militaire semblait même ne pas devoir être épargné.

 

Moins de social

Dans le même temps, pour 2018, était annoncé un blocage en valeur (c’est-à-dire une baisse compte tenu de la hausse des prix) des dépenses publiques pour 2018. A la mi-septembre : changement de décor. Les prévisions économiques sont révisées légèrement à la hausse : la croissance s’établirait à +1,7% en 2017 (la prévision antérieure était de +1,6%)  et continuerait sur cette lancée en 2018. Pas de quoi faire baisser sensiblement le chômage, mais le déficit public en % du PIB passerait à 2,9% en 2017 (contre 3% attendus) et à 2,6% l’an prochain (contre 2,7% attendus). Cela permet au gouvernement, tout en maintenant intégralement ses cadeaux fiscaux aux plus riches de se montrer moins restrictif sur les dépenses du budget 2018. Du coup, filtrent jour après jour, les annonces d’augmentation (plus ou moins homéopathiques) des budgets de certains ministères. Un problème pointe cependant à l’horizon de 2019 où le CICE sera remplacé par un nouvel allègement des cotisations sociales patronales. Le gouvernement a prévenu de longue date que le chevauchement de la dernière année du CICE et du dispositif de baisse de cotisations patronales provoquera une « bosse » du déficit. Jusqu'ici, l'exécutif espérait malgré tout contenir ce dernier à 2,9 % de PIB en 2019. Mais la nouvelle prévision serait désormais de 3 %, le seuil fatidique.

Le gouvernement va donc devoir gouverner à la godille : un coup pour raboter un peu plus des  dépenses, un coup pour lâcher quelques millions d’Euros. La marche vers les 2% du PIB consacrés au budget militaire est confortée. Des mesures sociales dérisoires sont annoncées (relèvement de la prime d'activité, hausses du minimum vieillesse et de l'allocation pour adulte handicapé). Mais le cap est clair : baisse des impôts pour les revenus élevés et les entreprises,  délégation aux mécanismes du marché de la solution des problèmes. C’est particulièrement net pour les deux postes budgétaires sur lesquels vont être fait des économies massives : le logement et l’emploi. Pour ce qui est du logement, un des piliers essentiels de la stratégie gouvernementale est un « choc de l’offre » : un essor de la construction est supposé résulter de l’abaissement des normes de construction et des exonérations fiscales visant à inciter les propriétaires de terrain à en mettre plus sur le marché Les locataires, eux, auront droit à la baisse des APL et les organismes de HLM  devront baisser leurs loyers (en contrepartie d’un taux d’intérêt du livret A  qui sera fixé à 0,75% donc inférieur à l’inflation –les fonds des comptes d’épargne sont en partie destinés à financer les organismes de HLM).

 

Un budget au service du marché

Quant à la politique de l’emploi, les économies seront massives sur les contrats aidés. Les contrats aidés (contrats spécifiques – souvent des CDD - pour lesquels l’embauche donne droit à la prise en charge d’une partie importante du salaire par l’Etat) sont un des instruments traditionnels de la politique de l’emploi française. Ceux du secteur non-marchand (associations, communes, établissements scolaires) ont connu un développement considérable : ils permettent d’amortir les hausses du chômage, ce qui explique qu’à la veille de chaque élection importante les gouvernements y recourent. Ce sont des emplois précaires et mal payés mais qui permettent souvent de répondre à des besoins essentiels, comme l’accompagnement des élèves handicapés. Le gouvernement a utilisé l’argument de la mauvaise qualité de ces emplois pour comprimer drastiquement le volume de contrats aidés : de 460 000 en 2016, leur nombre passerait à 320 000 en 2017 et moins de 200 000 en 2018. Résultat des chômeurs ou salariés actuels sur ces contrats vont perdre des perspectives d’emploi et des associations, des communes, etc… vont devoir supprimer certaines fonctions utiles ou même complètement indispensables.

Après ce plan social tout à fait digne du privé, resteront les piliers clairement libéraux de la politique de l’emploi, lesquels vont être développés : les exonérations de cotisations sociales patronales (elles vont augmenter car le CICE sera transformé en exonération), la remise en cause XXL du code du travail (c’est l’objectif des ordonnances « travail ») et les pressions sur les chômeurs pour les contraindre à accepter n’importe quel emploi ou plus exactement n’importe quel morceau d’emploi, à l’instar de ce qui a été mis en place en Allemagne sous Schroeder.


Aux mesures contenues dans le budget de l’Etat, s’ajouteront les compressions des dépenses de santé et de protection sociale et celles des dotations aux collectivités locales. Au total, le gouvernement fera payer des baisses d’impôts, qui profiteront au premier chef aux détenteurs de capitaux (par la suppression de l’ISF pour les patrimoines mobiliers et le prélèvement forfaitaire unique pour les revenus du capital), aux couches populaires par un recul massif de transferts sociaux via la sécurité sociale, la politique du logement et les emplois aidés. Les couches populaires seront par ailleurs les plus affectées par la dégradation des services rendus par les communes et les associations, les hôpitaux publics ; les revenus élevés ayant toujours les moyens de se retourner vers le privé. Le XXI° siècle version Macron, c’est du sang, de la sueur et des larmes pour le peuple et des douceurs pour les riches.

 

 

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