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21 janvier 2018 7 21 /01 /janvier /2018 11:36
Nouvelle marche contre la fermeture du lycée professionnel Jean Moulin de Plouhinec à Audierne ce samedi 21 janvier: des centaines de personnes refusent la casse scolaire voulue par la majorité au Conseil Régional (photo Yvonne Rainero et C. Berardan)
Nouvelle marche contre la fermeture du lycée professionnel Jean Moulin de Plouhinec à Audierne ce samedi 21 janvier: des centaines de personnes refusent la casse scolaire voulue par la majorité au Conseil Régional (photo Yvonne Rainero et C. Berardan)
Nouvelle marche contre la fermeture du lycée professionnel Jean Moulin de Plouhinec à Audierne ce samedi 21 janvier: des centaines de personnes refusent la casse scolaire voulue par la majorité au Conseil Régional (photo Yvonne Rainero et C. Berardan)
Nouvelle marche contre la fermeture du lycée professionnel Jean Moulin de Plouhinec à Audierne ce samedi 21 janvier: des centaines de personnes refusent la casse scolaire voulue par la majorité au Conseil Régional (photo Yvonne Rainero et C. Berardan)
Nouvelle marche contre la fermeture du lycée professionnel Jean Moulin de Plouhinec à Audierne ce samedi 21 janvier: des centaines de personnes refusent la casse scolaire voulue par la majorité au Conseil Régional (photo Yvonne Rainero et C. Berardan)
Nouvelle marche contre la fermeture du lycée professionnel Jean Moulin de Plouhinec à Audierne ce samedi 21 janvier: des centaines de personnes refusent la casse scolaire voulue par la majorité au Conseil Régional (photo Yvonne Rainero et C. Berardan)
Nouvelle marche contre la fermeture du lycée professionnel Jean Moulin de Plouhinec à Audierne ce samedi 21 janvier: des centaines de personnes refusent la casse scolaire voulue par la majorité au Conseil Régional (photo Yvonne Rainero et C. Berardan)
Nouvelle marche contre la fermeture du lycée professionnel Jean Moulin de Plouhinec à Audierne ce samedi 21 janvier: des centaines de personnes refusent la casse scolaire voulue par la majorité au Conseil Régional (photo Yvonne Rainero et C. Berardan)
Nouvelle marche contre la fermeture du lycée professionnel Jean Moulin de Plouhinec à Audierne ce samedi 21 janvier: des centaines de personnes refusent la casse scolaire voulue par la majorité au Conseil Régional (photo Yvonne Rainero et C. Berardan)
Nouvelle marche contre la fermeture du lycée professionnel Jean Moulin de Plouhinec à Audierne ce samedi 21 janvier: des centaines de personnes refusent la casse scolaire voulue par la majorité au Conseil Régional (photo Yvonne Rainero et C. Berardan)

Plusieurs centaines de personnes sous la pluie et dans les rafales de vent ont participé ce samedi à la marche de Plouhinec à Audierne dans le Cap Sizun pour le maintien du lycée professionnel Jean Moulin de Plouhinec.
Malgré une manifestation imposante en décembre, la majorité régionale dominée par des élus socialistes de plus en plus Macron-compatibles s'est prononcée le mois dernier pour la fermeture de ce lycée professionnel qui comporte une formation rare de charpentier de marine.
Cette décision scandaleuse prise à bulletins secrets va au devant des désirs du rectorat.
Les représentants syndicaux CGT FSU SUD FO ont rappelé comment ce lycée a été peu à peu étouffé par des décisions successives de fermeture ou de non-ouverture de sections, le réduisant ainsi à sa plus simple expression jusqu'à l'enterrer définitivement, méthode de dépeçage qui rappelle celle utilisée à l'égard des hôpitaux de proximité.
Mais il y a encore plusieurs étapes avant que la fermeture soit actée par les différentes instances, et il faut que la pression des citoyens s'exerce!
Les sections locales du parti communiste avaient appelé à se mobiliser pour le maintien du lycée qui porte le nom symbolique de Jean Moulin et dont la création a été portée par des élus communistes du Cap.
Dans le Cap Sizun comme partout défendons nos services publics, ne lâchons rien!

Yvonne Rainero

Fédération du Finistère

5, rue Henri Moreau

29200 Brest

 

Monsieur le Président

Conseil Régional de Bretagne

283 avenue du Général Patton

CS 21101

35711 Rennes cedex 7

 

Brest le 11 décembre 2017

 

Objet : avenir du lycée Jean Moulin Plouhinec

 

Monsieur le Président de la Région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard

 

Le Conseil Régional que vous présidez a fait de la maritimité une des pierres angulaires des politiques publiques.

Certains de vos services y sont dédiés et les vice-présidents en charge de ces questions multiplient les déclarations officielles, les chartes, les colloques, les journées thématiques.

Par ailleurs les milieux économiques autorisés se réjouissent du nouvel essor des industries de plaisance qui, nous dit on, ont un besoin urgent de salariés. Voila encore un beau sujet à vocation régionale.

Il n'est pas question d'ignorer un seul instant la promesse des énergies marines renouvelables, encore balbutiantes, empêtrées dans les logiques du profit immédiat, mais outils indispensables de la transition énergétique, qui elle aussi ouvre la voie à des compétences et des formations nouvelles intéressant le «cœur de métier» et les fonctions support

Enfin la pêche et les cultures marines ; identités fortes de nos territoires, filières de compétences particulières, porteuses d'emplois et de savoirs-faire, retiennent toutes les attentions. Leur maintien, leur renouvellement et leur développement sont intimement liés à la qualité et l'inventivité des filières de formations.

Tout un chacun se doit de soutenir l’économie bleue, secteur d'avenir.

Et vous, de votre côté vous vous apprêtez à fermer le lycée Jean Moulin à Plouhinec dont les sections s’intègrent largement aux besoins actuels de la filière maritime.

Curieuse logique.

Oui curieuse logique au moment même où nous avons besoin d'imaginer les formations de demain, où nous avons besoin de tout le monde, partout ; où l'accès concret, physique aux établissements est un des enjeux majeurs.

Curieuse logique aussi en terme d'aménagement et d'équilibre du territoire, de revitalisation des zones rurales, qui risque d'en dire long sur les préoccupations véritables de la Région et des services de l'Etat. Car...c'est au pied du mur que l'on voit le maçon !

Les personnels du lycée Jean Moulin se battent depuis longtemps pour le développement de leur établissement. Ils ont avancé des propositions depuis de nombreuses années sans qu'elles soient jamais examinées et encore moins prises en compte.

Vous qui faites du respect des acteurs du territoire un axe prioritaire de votre gestion ; vous seriez bien inspiré de les entendre et surtout des les écouter.

Il est donc impératif pour faciliter l'échange de points de vue de retirer de l'ordre du jour de la prochaine session du Conseil Régional la délibération actant la fermeture du lycée Jean Moulin.

Je vous prie de croire Monsieur le Président en mes sentiments les meilleurs.

Ismaël Dupont

Secrétaire départemental du Parti communiste français.

 

Copie aux Présidents de groupe au Conseil Régional

 

Vous ne pouvez pas enterrer le lycée Jean Moulin de Plouhinec - lettre ouverte de la Fédération du Finistère du PCF au président de la région Bretagne, Loïg Chesnais-Girard

Plouhinec, lycée Jean Moulin, samedi 2 décembre : le Cap dans la rue contre la fermeture du lycée professionnel (compte rendu et photos Yvonne Rainero et Roberte Saint Jalme)

 

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21 janvier 2018 7 21 /01 /janvier /2018 09:03
Elections européennes: Macron veut mopoliser les débats: le PCF et FI verront leur temps de parole réduit de 20 à ... 2 minutes et En Marche verra son temps de parole augmenter de 155%
Élections européennes. Macron veut monopoliser les débats
AURÉLIEN SOUCHEYRE
LUNDI, 15 JANVIER, 2018
L'HUMANITÉ
 

Le gouvernement prépare une réforme indexant la durée de diffusion des clips de campagne sur le nombre d’élus au Parlement français, ce qui favorisera largement LREM.

On n’est jamais mieux servi que par soi-même… Le gouvernement souhaite modifier les règles de campagne pour les prochaines élections européennes, qui se dérouleront en 2019. Surprise, le projet de loi, qui sera examiné mercredi par la commission des Lois de l’Assemblée nationale, pourrait faire exploser le temps de parole attribué à la République en marche, le mouvement d’Emmanuel Macron. Actuellement, la loi impose une stricte égalité de temps de diffusion pour les clips de campagne entre toutes les formations politiques disposant d’un groupe à l’Assemblée nationale ou au Sénat. La majorité veut rompre avec ce principe pour accorder les minutes en fonction du nombre d’élus. Avec 359 députés, LREM et le Modem se tailleraient la part du lion, passant de 20 à plus de 50 minutes par chaîne. Le temps alloué aux «Républicains» augmenterait lui aussi, mais celui dédié à la France insoumise serait divisé par dix, passant de 20 minutes à 2 minutes. Idem pour le PCF. « C’est un déni de démocratie intolérable. Une manipulation éhontée, une petite cuisine électoraliste alors même que nous avons besoin d’un débat public, contradictoire et pluraliste sur l’avenir et le sens de l’Union européenne, et sur la place que la France doit y tenir », dénonce Marie-Pierre Vieu, députée européenne communiste. « Emmanuel Macron croit pouvoir fermer la bouche de l’opposition populaire que nous incarnons en nous privant d’un accès honnête à un service public qui est déjà à son service le reste du temps », a également réagi Jean-Luc Mélenchon pour la France insoumise.

La porte ouverte à des listes transnationales

Cette façon de tordre la démocratie avant une élection avait déjà été initiée par François Hollande, qui avait indexé le temps de parole des candidats à l’élection présidentielle de 2017 en fonction des résultats de la précédente, et des sondages, pour la longue période se déroulant avant l’ouverture officielle de la campagne. Cette fois-ci, la réforme concerne le temps officiel de la campagne, qui devrait être compris entre huit et quinze jours avant le vote. « Les clips, ce n’est évidemment pas le plus déterminant, et il ne faut pas oublier que les conditions d’un débat équitable et serein ne sont pas garanties avant l’ouverture officielle. Mais, sur le principe même, truander de la sorte est inacceptable et laisse peu de doute sur la façon dont Macron entend réformer notre République », ajoute Marie-Pierre Vieu. À noter que le Front national, qui était arrivé en tête en France lors des élections européennes de 2014, sera lui aussi concerné par cette réforme, puisque les partis ne disposant pas de groupe à l’Assemblée nationale et au Sénat devraient perdre le temps jusque-là alloué, mais pourraient bénéficier d’un « correctif » lié à leur nombre d’électeurs… Plutôt que de faire simple et équitable, le gouvernement privilégie donc le complexe et l’arbitraire. Cela lui a valu d’être réprimandé par le Conseil d’État, qui craint une « (in)adéquation » entre les durées de diffusion qui seront attribuées et les conditions nécessaires au débat.

Au-delà de cette question, le projet de loi consacré à la réforme de cette élection laisse la porte ouverte à la création de listes transnationales, dont les élus pourraient occuper les sièges laissés vacants par les Britanniques. Enfin, le gouvernement défend un retour à un scrutin national, avec les fins des huit grandes circonscriptions régionales actuelles. « C’est assez logique, car l’Europe s’organise autour de nations, et parce que ces circonscriptions n’ont pas de vie politique réelle en dehors du scrutin européen », mesure Marie-Pierre Vieu.

Elections européennes: Macron veut mopoliser les débats: le PCF et FI verront leur temps de parole réduit de 20 à ... 2 minutes et En Marche verra son temps de parole augmenter de 155%
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21 janvier 2018 7 21 /01 /janvier /2018 08:59
Samedi 3 février: états généraux du Progrès Social organisés par le PCF. Participez-y!

Les États généraux du Progrès social, c'est samedi 3 février. Voici l'invitation de Pierre Laurent, André Chassaigne et Eliane Assassi à y participer. On compte sur votre contribution active !
Pour s'inscrire et se renseigner :
http://progres-social.pcf.fr/

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21 janvier 2018 7 21 /01 /janvier /2018 08:45
Philippe Marlière est politologue, professeur d'université à Londres, spécialiste des gauches européennes. Il avait été invité par le PCF Finistère au débat de l'espace Bretagne à la fête de l'Humanité 2017 pour parler de la situation post-Brexit en Grande-Bretagne et en Irlande

Philippe Marlière est politologue, professeur d'université à Londres, spécialiste des gauches européennes. Il avait été invité par le PCF Finistère au débat de l'espace Bretagne à la fête de l'Humanité 2017 pour parler de la situation post-Brexit en Grande-Bretagne et en Irlande

Céline, ambianceur des temps populistes
Avec le projet de rééditer les pamphlets antisémites de Louis-Ferdinand Céline, on comprendra que le temps est venu de réhabiliter l'ensemble de son oeuvre. La «célinomanie» est un phénomène médiatico-littéraire mondain. Comme Ferdinand Bardamu, elle caresse l’air du temps populiste dans le sens du poil (antidémocratie, racisme et nationalisme), tout en prétendant nous en protéger.

La maison d’édition Gallimard, en décidant de “suspendre” la réédition de trois pamphlets antisémites[1] de Louis-Ferdinand Céline, a éteint un début d’incendie qui menaçait de se propager. Sous l’impulsion de Serge Klarsfeld et d’historiens opposés au projet, la polémique ne cessait d’enfler depuis que la nouvelle de la publication avait été rendue publique. Il s’agit davantage d’un retrait tactique que l’abandon sine die d’une réédition qui semble rester à l’ordre du jour.

Antoine Gallimard s’est comporté en l’espèce avec arrogance et amateurisme. D’une part, on peine à comprendre quels sont les objectifs artistiques de ce projet éditorial. D’autre part, la légèreté de la maison d’édition est confondante : Gallimard envisageait de republier une édition parue en 2012 aux Éditions 8, en l’agrémentant d’une préface de Pierre Assouline. L’éditeur québécois, un admirateur de Marine Le Pen, avait publié ces pamphlets hystériquement antisémites sous le titre d’Écrits polémiques, un euphémisme qui en dit long sur ses intentions. Par ailleurs, les annotations d’un professeur de littérature française ont été jugées très insuffisantes sur le plan historique : elles multiplient les erreurs factuelles et comportent de nombreuses lacunes[2].

Les arguments invoqués par les partisans de la réédition sont incohérents et de mauvaise foi[3] : refuser la censure (on peut facilement trouver ces pamphlets sur internet) ; publier ces pamphlets pour désamorcer leur nocivité (leur publication par une maison d’édition renommée va, au contraire, légitimer leur contenu ainsi que les activités antisémites des Soral et autres Dieudonné).

Les partisan.e.s de la réédition estiment qu’il faut distinguer l’écrivain et son “style”, d’un côté, et l’antisémite et le collaborateur nazi, de l’autre. Cette distinction est un contresens dangereux. D’une part, elle dépolitise totalement des pamphlets qui sont un long tract politique d’appel au meurtre des juifs. Le fameux “style” du maestro des points de suspension a bon dos : quel éditeur publierait aujourd’hui un texte antisémite d’un.e auteur.e. contemporain.e ? Pourquoi accorder à Céline ce que l’on refuserait aux autres ?

En outre, si Voyage au bout de la nuit ne comporte pas de référence antisémite explicite, il contient le substrat idéologique qui parcourt l’ensemble de l’oeuvre de Céline : haine de la démocratie, de la République, des Lumières et des luttes émancipatrices. Même les tirades emphatiques contre la guerre, énoncées sur le mode de la dérision, peinent à cacher le mépris de l’auteur pour le “bon peuple”. Plus en avant, Céline accompagne un point de vue en apparence anticolonialiste de railleries contre le mode de vie des Africain.e.s et contre leur absence de rébellion.

Le style ampoulé de Céline n’est donc pas neutre : son emphase tourbillonnante sert un message foncièrement politique. Céline met en scène des personnages à son image : geignards, veules et d’extrême droite.

Dans un entretien donné au Monde[4], Antoine Gallimard a déploré que “s’il avait Serge Klarsfeld contre lui, [il] ne pouvai[t] rien faire”. Et de continuer : “Aujourd’hui, l’antisémitisme n’est plus du côté des chrétiens mais des musulmans, et ils ne vont pas lire les textes de Céline.”

Le plus extraordinaire est que ce commentaire n’a soulevé aucune protestation. Et pourtant dans les propos de Gallimard, on trouve le concentré d’un siècle de fantasmes antijuifs (accréditer l’existence d’un pouvoir occulte juif autour de Serge Klarsfeld, un agent influent) et une mise à l’index des “nouveaux antisémites” : les musulman.e.s. Puisque ces hommes et ces femmes essentialisé.e.s sont trop illettré.e.s pour lire les pamphlets de Céline, rien ne saurait s’opposer à leur réédition : les non-musulman.e.s, qui sont des “lecteur.rice.s. averti.e.s”, sauront les apprécier à leur juste mesure.

Avec ce tour de passe-passe, Antoine Gallimard se veut rassurant : Céline, le “génie littéraire” et Céline l’antisémite sont indissociables (il a raison sur ce point). On comprendra que le temps est venu de réhabiliter l’ensemble de son oeuvre, y compris cette diarrhée antisémite. La “célinomanie” est un phénomène médiatico-littéraire mondain. Comme Ferdinand Bardamu, elle caresse l’air du temps populiste dans le sens du poil (antidémocratie, racisme et nationalisme), tout en prétendant nous en protéger.

Notes

[1] Bagatelles pour un massacre (1937), L’École des cadavres (1938) et Les Beaux-draps(1941).

[2] Florent Georgesco, “Petites et grandes manoeuvres autour des pamphlets de Céline”, Le Monde des livres, 4 janvier 2018, http://abonnes.lemonde.fr/livres/article/2018/01/04/petites-et-grandes-man-uvres-autour-des-pamphlets-de-celine_5237371_3260.html

[3] Alya Aglan, Tal Bruttman, Éric Fournier, André Loez, “Céline, Gallimard, et le choix de l’antisémitisme”, L’Obs. 4 janvier 2018, https://bibliobs.nouvelobs.com/actualites/20180104.OBS0154/celine-gallimard-et-le-choix-de-l-antisemitisme.html

[4] Florent Georgesco et Nicole Vulser, “Gallimard renounce à publier les pamphlets de Céline”, Le Monde, 12 janvier 2018, http://abonnes.lemonde.fr/livres/article/2018/01/12/gallimard-renonce-a-publier-les-pamphlets-de-celine_5240776_3260.html

Une version abrégée de cet article a été publiée dans L’Humanité le 18 janvier 2018. Cet article s’est inséré dans une double page de débats intitulée : “Y a-t-il un intérêt à rééditer les écrits antisémites de Céline ?” Avec les contributions d’Emmanuel Debono, Marine Roussillon et d’Éric Fournier.

 

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21 janvier 2018 7 21 /01 /janvier /2018 08:39
Hôpitaux en crise: les députés PCF accusent le gouvernement (L'Humanité, 19 janvier 2018)
Hôpitaux en crise : les députés PCF accusent le gouvernement
PIERRIC MARISSAL ET AUDREY PAILLASSE
VENDREDI, 19 JANVIER, 2018
HUMANITE.

A l’occasion de sa niche parlementaire, le groupe communiste à l’Assemblée nationale a mis en relief le mal-être hospitalier et l’inertie du gouvernement.

C’est un panorama accablant des établissements et du personnel de santé qui a été dressé, dans la nuit de mercredi à jeudi à l’Assemblée nationale, par les députés communistes. « Aux urgences du Kremlin Bicêtre pendant les fêtes, 20 lits ont accueilli 70 patients. (…) A Rouen, les ambulanciers du Smur (service mobile d’urgence et de réanimation – NDLR) sont en grève depuis plusieurs semaines pour dénoncer les conditions de prise en charge des patients. » L’énumération du député PCF de Seine-Maritime, Sébastien Jumel, continue. Il interpelle la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, sur la situation dramatique des urgences dans les hôpitaux français, « porte d’accès au soin de beaucoup de nos concitoyens qui manquent de moyens, et nous avons des propositions », assure-t-il.

Un paysage sanitaire sinistré

Le groupe parlementaire communiste s’est saisi encore plus fermement de la question des hôpitaux depuis la publication, mardi, d’une tribune dans Libération, signée par mille médecins hospitaliers et cadres de la santé. Il prévoit d’ailleurs dans les prochains jours un tour de France des centres hospitaliers. « Vous n’avez pas pris la mesure de la crise profonde traversée par les établissements et leur personnel », a accusé Alain Bruneel. Le député PCF du Nord a affirmé que les « plans d’économies »continuent malgré l’état sinistré du paysage sanitaire. Il est notamment revenu sur la lettre adressée à la ministre et postée sur Facebook par Mathilde Basset, cette infirmière de 24 ans du CHU du Cheylard, dans l’Ardèche, qui alertait sur l’injonction de rentabilité qui déshumanisait sa profession.

En guise de réponse à cet état des lieux, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a réitéré sa volonté de « revaloriser la qualité » plutôt que la quantité, en invoquant la prochaine réforme de la tarification à l’activité (T2A) qui devrait aussi favoriser la « coopération » des établissements de santé, au lieu de les mettre en compétition.

De son côté, la députée PS et ancienne ministre de l’Outre-mer, Ericka Bareigts, s’est par ailleurs attardée sur l’état du CHU de la Réunion, qui selon elle n’échappe pas à la tendance générale en France. Elle a notamment rappelé l’importance capitale de l’établissement sur ce territoire bien particulier, et a affirmé que « 155 postes pourraient être supprimés ».

Lire aussi :

Hôpitaux en crise: les députés PCF accusent le gouvernement (L'Humanité, 19 janvier 2018)
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21 janvier 2018 7 21 /01 /janvier /2018 08:01
Erdogan prêt à envahir le Kurdistan syrien? (L'Humanité, samedi 20 janvier)

Ce samedi 20 janvier, l'armée turque a annoncé avoir mené une nouvelle offensive contre des Unités de protection du peuple (YPG) dans le nord de la Syrie, alors qu'une offensive terrestre semble imminente. 

Les forces armées turques ont affirmé avoir frappé des positions des YPG en riposte à des tirs dans la région syrienne d'Afrine, contrôlée par cette milice kurde . Des frappes similaires avaient déjà eu lieu vendredi, ont-elles confirmé.
Les raisons de l’emballement turc viennent notamment de la décision américaine, dimanche 14 janvier, d’entraîner et d’équiper une force de 30?000 hommes en Syrie, dont les membres seraient majoritairement affiliés à l’YPG, les forces kurdes de Syrie, principal partenaire de la coalition internationale dans la lutte contre l’État Islamique mais qu’Ankara considère comme des terroristes affiliés au PKK. 
 

Menaces

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a menacé à plusieurs reprises ces derniers jours de lancer une opération militaire terrestre conjointe avec des rebelles syriens pro-Ankara pour chasser les YPG du secteur d'Afrine. Ankara accuse les YPG d'être la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une rébellion dans le sud-est de la Turquie depuis plus de trente ans et est considéré par Ankara et ses alliés occidentaux comme une organisation terroriste.
Mais les YPG ont aussi été un allié incontournable des Etats-Unis, partenaires de la Turquie au sein de l'Otan, dans la guerre contre le groupe Etat islamique (EI). Elles ont joué un rôle majeur dans l'éviction des jihadistes de tous leurs principaux fiefs de Syrie ces dernières années. Le ministre turc de la Défense, Nurettin Canikli, a estimé vendredi que l'opération militaire avait « de facto commencé », mais a confirmé que les troupes au sol n'étaient pas encore entrées en territoire syrien.

Pas d'offensive sans l'accord des Russes

Les analystes estiment qu'aucune offensive majeure ne peut raisonnablement être lancée en Syrie sans l'accord de la Russie, présente militairement dans la région et qui entretient de bonnes relations avec les YPG. Le chef de l'armée turque, le général Hulusi Akar, et celui des services de renseignement Hakan Fridan se sont rendus à Moscou jeudi pour des entretiens au sujet de la Syrie avec leurs homologues russes.

Un risque d'embrasement en Turquie

Un assaut turc contre l’YPG risque aussi de provoquer la révolte des Kurdes de Turquie, solidaires dans leur grande majorité des Kurdes syriens. “Vous pensez ne faire qu’une bouchée d’Afrin, mais vous vous y casserez les dents. La population locale ne se soumettra jamais à votre force, elle résistera et elle finira par vaincre”, prédit le journal prokurde Özgürlükcü Politika, régulièrement interdit par les autorités.
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21 janvier 2018 7 21 /01 /janvier /2018 08:00
Liban: le calvaire des réfugiés syriens (Le Télégramme, Thomas Abgrall, 21 janvier 2018)

Certains réfugiés syriens passent leur sixième hiver au Liban. Depuis leur arrivée au pays du Cèdre, en 2012, leur situation n'a fait qu'empirer. Sans, pour l'instant, d'espoir de retour dans leur pays. 

De notre envoyé spécial. « Regardez dans quel endroit on vit, tout est sale ici ! », lance Amina, le visage cerclé d'un voile blanc, recouvert par une ample capuche de survêtement gris. Son regard perçant balaie ce qu'il reste encore du camp de tentes de Delhamiyeh, dans la plaine de la Bekaa, non loin de la frontière syrienne. Des briques de parpaing jonchent le sol boueux, au milieu de tuyaux en plastique, de cabines de toilettes en tôle défoncée, de vieux pneus. Le chaos au milieu des champs de culture d'oignon et de persil, avec, à l'horizon, les crêtes enneigées de la chaîne de l'Anti-Liban. Amina, mère de trois enfants, est sur le point d'être évacuée du camp qui comptait encore plusieurs centaines de réfugiés syriens, il y a un mois. « L'armée libanaise nous a prévenus à la mi-décembre que nous devions partir. Le soir de Noël, ils sont venus déloger de force des dizaines de personnes », raconte-t-elle en versant quelques brindilles dans un feu de camp. Il ne reste plus qu'une dizaine de tentes. Le motif invoqué par l'armée libanaise : tous les camps informels se situant dans un rayon de six à neuf kilomètres autour de la base aérienne de Riyak doivent être vidés pour « raisons de sécurité ». Pour Amina, c'est un prétexte. « Les autorités libanaises font tout pour nous faire repartir en Syrie. En six ans, nous avons été déplacés quatre fois. Nous sommes fatigués. »

« Nous restons ici pour nos hommes »


 

 

L'évacuation d'une dizaine de camps autour de Riyak a débuté en avril dernier. C'est le premier grand déplacement de masse de réfugiés au Liban. Selon le Haut-commissariat aux Nations unies pour les réfugiés (HCR), il a concerné près de 13.000 personnes. La maman de 32 ans rêve de retourner en Syrie, « plus belle que la France », mais ne partira pas du Liban tant que Bachar al-Assad restera au pouvoir. « Nous restons ici car nous avons peur pour nos hommes. Ils n'ont pas fait leur service militaire et iraient immédiatement en prison à leur retour. Même les plus vieux n'osent pas rentrer, de peur qu'on les utilise comme monnaie d'échange. » Toutes les familles du camp sont originaires de Homs ou de sa banlieue. Ironie du sort, une route nationale située à quelques centaines de mètres du camp mène directement à la « capitale de la révolution syrienne ». « La situation n'est pas encore revenue à la normale là-bas. Nos proches, restés sur place, parlent encore de bombardements, d'arrestations », explique une autre femme qui fait flamber une grosse pomme de terre sur les braises.

Moins de trois dollars par jour


« Le mois de septembre dernier a été le plus meurtrier depuis le début du conflit en Syrie. Seulement 10.000 réfugiés sur un million enregistrés au Liban sont retournés dans leur pays », affirme Lisa Abou Khaled, responsable de la communication au HCR. Tenter la traversée vers l'Europe ? Ils n'y pensent même pas. « Nous n'avons même pas les moyens de payer un loyer de 300 euros par mois, alors où trouver l'argent pour payer des passeurs avec tous nos enfants ? », s'esclaffe Karim, un jeune homme âgé de 22 ans, qui s'est joint à la discussion. Alors, ils sont coincés là, au Liban, à tuer le temps entre cafés, pauses « Cedars » (les cigarettes libanaises bon marché »), vivant de peu. Les hommes, pour la plupart, ne travaillent pas, ou bien au noir pour de petits salaires, car ils sont à 70 % sans papiers au pays du Cèdre. Depuis janvier 2015, le gouvernement libanais exige en effet que chaque réfugié de plus de 15 ans paye 200 dollars par an pour un permis de résidence. Une somme rédhibitoire. Et ceux qui veulent travailler doivent renoncer aux aides des Nations unies et se faire parrainer par un garant libanais (« kafeel »), souvent moyennant une somme importante. Les Syriens ne peuvent, de toute façon, travailler que dans trois secteurs : l'agriculture, la construction et le gardiennage. Ils restent cantonnés dans les camps pour éviter les check-points. « Il y a trois barrages militaires autour du camp. Si on est arrêté, on risque la prison, et on ne peut être libéré qu'en régularisant sa situation », explique Omar, un jeune père de famille, qui sirote du maté sur le seuil de sa tente reposant sur une fragile charpente en bois. Les réfugiés vivent surtout grâce à l'aide alimentaire de 27 dollars par personne et par mois du Programme alimentaire mondial et à quelques subsides temporaires du HCR ou d'associations caritatives. En décembre 2017, une étude publiée par les Nations unies a révélé que 58 % des réfugiés syriens au Liban résidaient dans une situation d'« extrême pauvreté », soit avec moins de 2,87 dollars par jour.
 

L'équivalent de 25 % de la population libanaise

Fin décembre 2017, le nombre de réfugiés syriens enregistrés par l'Onu au Liban est pour la première fois, descendu en dessous de la barre du million, une bonne partie d'entre eux ayant émigré vers l'Europe ou en Turquie. Le gouvernement libanais évalue, lui, leur nombre à 1,5 million, représentant environ 25 % de la population libanaise. Mais c'est la Turquie qui accueille le plus de Syriens avec près de 3,5 millions de réfugiés enregistrés. Après le Liban, la Jordanie est le troisième pays d'accueil, avec 655.000 personnes enregistrées. Au Liban, on les considère comme des « déplacés » car le pays n'est pas signataire de la Convention de 1951 relative au statut de réfugié. Si leur niveau de pauvreté a augmenté en 2017, cela s'explique notamment par la baisse de l'aide internationale. Les promesses de financement de la communauté internationale aux Nations unies, budgétées à hauteur de 450 millions de dollars pour 2017, n'ont été honorées qu'à hauteur de 56 %, compromettant jusqu'au dernier moment les aides d'urgence prévues pour aider 800.000 réfugiés à passer l'hiver. « Nous n'avons pas eu d'autre choix que de diminuer nos aides en cash aux familles », explique Lisa Bou Khaled, du HCR. La moitié environ des jeunes Syriens au Liban ne va pas à l'école, mais l'année 2017 a vu augmenter de près de 20 % le nombre d'enfants de 6 à 14 ans scolarisés. Un point positif dans la grisaille ambiante.


 

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21 janvier 2018 7 21 /01 /janvier /2018 06:53

L'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes est une grande victoire pour tous ceux qui sont soucieux d'écologie, d'un aménagement harmonieux de l'ouest breton, de tous ceux qui refusaient la loi des aménageurs dictée simplement par la religion du béton et de la croissance économique des entreprises. La liste du Front de Gauche conduite par Xavier Compain aux Régionales de 2015 avait plaidé pour l'abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes. Au sein du Front de Gauche Morlaix, nous combattions ce projet depuis 2011.  

Pour ma part, comme de nombreux communistes de l'ouest, je me suis suis battu pour que cet aéroport de Notre-Dame-des-Landes refusé par une partie du monde paysan, la CGT Pays de Loire et la CGT Vinci, rejeté par le PCF Morbihan, Vendée, et majoritairement au sein d'une assemblée consacrée à la question en août 2015 par le PCF Finistère, porté par le MEDEF régional, la droite et le PS, ne voit pas le jour, en participant aux manifestations, en défendant pendant sept ans ceux qui résistaient à ce projet capitaliste et productiviste portant une vision de la croissance et de l'aménagement du territoire d'un autre âge.

La justification initiale de la construction d'un nouvel aéroport au nord de Nantes pour favoriser le trafic de marchandises par voie aérienne à l'ouest de la France et en Bretagne ne tenait pas puisque dans sa configuration ultime, le projet dont l'ambition avait été revue à la baisse, porté par Vinci, l’État et les collectivités locales, ne comportait pas une piste et des hangars adaptés aux gros porteurs et au trafic de marchandises.

Ce projet d'aéroport, s'il s'était concrétisé, aurait libéré des espaces très lucratifs pour les promoteurs immobiliers au sud de Nantes et contribuerait à renforcer le développement commercial et urbain à l'ouest de Nantes et sur l'axe Rennes-Nantes, qui concentre déjà beaucoup de dynamisme démographique, d'investissements, d'emplois, au préjudice du centre-Bretagne et de l'ouest de la Bretagne.

La démocratie était en jeu dans ce débat sur Notre-Dame-des-Landes : le rejet des grands projets repose sur un questionnement sur leur utilité mais aussi sur la façon dont ces projets sont élaborés. L'avis des gens ne s'exprime qu'en phase terminale.

Cette co-élaboration des projets, on l'a beaucoup écrit, on ne l'avait pas beaucoup fait. Il y a intérêt à maintenir une vigilance citoyenne, y compris dans des domaines comme le ferroviaire, la LGV, le TER, le fret. Il y a de la place en Bretagne pour développer par exemple un fret ferroviaire à grande vitesse.

Il était faux de prétendre que l'aéroport de Nantes-Atlantique était saturé ou qu'il posait des problèmes de sécurité particuliers.

En réalité, son extension et son réaménagement ne semblent pas avoir été envisagés avec beaucoup de sérieux.

Pour la Planète, on ne pouvait pas vouloir et accompagner une extension continue du transport aérien, surtout si c'est à travers le modèle social très discutable du low-cost. 

Le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ne s'intégrait pas dans un schéma politique planifié et discuté démocratiquement d'aménagement cohérent du territoire et des transports prenant en compte le routier, le ferroviaire, la question de l'intermodalité, du service public. Via le PPP avec Vinci, l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, qui reposait sur un financement majoritairement public, aurait profiter à des requins financiers dont le but n'est que les dividendes.

Dans la carte qui se profilait, on ne voyait pas de décentralisation, de déconcentration, mais au contraire de la concentration à l'échelle régionale et métropolitaine.

L'aéroport de Notre-Dame-des-Landes risquait de justifier la fermeture des plus petits aéroports de proximité en Bretagne et de favoriser une intensification de la concentration des investissements, des emplois, et de la vitalité économique et démographique sur la frange est de la Bretagne, correspondant à une métropole connectée Nantes-Rennes. L'enjeu de la protection des terres agricoles et des zones humides a également été mis en avant dans nos débats au sein du PCF Finistère, à juste titre, comme celui d'affecter les moyens financiers publics à des besoins d'investissements véritables : hôpitaux, écoles, transport ferroviaire, fret ferroviaire...

Désormais, l'enjeu de redéfinition d'un schéma de transport et de mobilité pour le grand ouest reste entier avec notamment la rénovation de l'axe ferroviaire Rennes-Nantes. 

Ismaël Dupont.

Lire aussi: Notre-Dame-des-Landes: contre l'avis national des communistes disent "non" (Ouest-France, page Loire-Atlantique, vendredi 24 juin)

Ismaël Dupont, 18 janvier 2018

élu communiste à Morlaix.  

Abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes: une grande victoire pour tous ceux qui sont soucieux d'écologie, d'un aménagement harmonieux de l'ouest breton (Ismaël Dupont, 18 janvier 2018)
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20 janvier 2018 6 20 /01 /janvier /2018 09:15

KENNEDY RIEN CONSENT...

Àmon tour donc de souhaiter bonne année à mon « coping », Monsieur EM, et revenir sur ce moment, finalement peu commenté, de ses premiers voeux à la nation le 31 décembre 2017. Il faut retenir la superposition et la captation des paroles de John Kennedy à la nation américaine le 20 janvier 1961 : « Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandezvous ce que vous pouvez faire pour votre pays. » Le jeu du même et de la captation de ce qui sert de façon opportune est une technique éprouvée du centre radical.

Le message passe : MacronKennedy, même combat, même profil de président jeune. EM est les deux « en même temps ». Quoi de plus juste, à première vue, que de se réveiller et se porter volontaire pour le bien commun ? Ne soyons pas dupes. Ce n'est pas cela le message, mais exactement son contraire. Il s'agit de culpabiliser et d'isoler chacun des citoyens. Tu n'as pas réussi ? Tu n'as pas de job ? Tu n'es pas assez riche ? Tes parents ne sont pas assez haut placés pour avoir une bonne place dans Parcourssup ? C'est donc de ta faute. L'État ne peut rien pour toi, car c'est toi qui ne peux rien pour toi.

Le contrat social est inversé.

L'État se désengage et vous laisse seul. Comment ne pas penser à la Constitution de 1795 qui a fondé la république bourgeoise et censitaire du Directoire, la première et la seule Constitution précédée d'une déclaration des devoirs.

Article 4 : « Nul n'est bon citoyen, s'il n'est bon fils, bon père, bon frère, bon ami, bon époux. » La sphère du privé permet d'accéder aux valeurs civiques, au lieu du contraire qui était le fondement de la république sociale de 1792 : nul n'est bon père, bon époux s'il n'est un bon citoyen ! La république libérale du Directoire, la France louisphilipparde avec son « enrichissez-vous », voilà les bons voeux de la France macronarde. Non merci. Il faut le dire. Car, dans la politique du centre, et du faux modérantisme, qui ne dit rien consent et finit pas être enlisé dans la politique du marais.

 

LA RÉPUBLIQUE LIBÉRALE DU DIRECTOIRE AVEC SON «ENRICHISSEZVOUS», VOILÀ LES BONS VOEUX DE LA FRANCE MACRONARDE.

 

MA CHRONIQUE DE L'EXTREME CENTRE (PIERRE SERNA – L’HUMANITE – VENDREDI 19 JANVIER 2018)
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20 janvier 2018 6 20 /01 /janvier /2018 09:14

Par Laurence Giavarini Maîtresse de conférences en littérature, Sauvons l'université !

La communication ministérielle laisse croire que l'enjeu de la nouvelle réforme de l'université française ne concerne que l'entrée en licence, la suppression du tirage au sort et le remplacement du système d'admission postbac. Les «attendus» génériques étant fixés pour chaque filière, il reviendrait aux conseils de classe des lycées d'évaluer l'adéquation des candidatures à ces «attendus», puis aux universités d'ajouter les leurs et de contrôler pour chaque candidature leur niveau de satisfaction. Mais ce n'est pas si simple, car un nouvel algorithme viendra traiter les dossiers et classer les candidatures ­ APB est mort, vive APB!

Le ministère n'engagera aucun moyen supplémentaire sérieux permettant d'augmenter le nombre de places en IUT et en STS pour les étudiants issus des bacs professionnels et des bacs technologiques, de recruter de nouveaux enseignants dans les filières surchargées, d'assurer les enseignements de mise à niveau. Aucune des conditions minimales pour que la réforme réussisse n'étant respectée, l'objectif affiché ne peut être atteint. Une fois vérifiés et satisfaits les fameux «attendus», il n'y aurait plus de filières manquant de places, ni de mauvaise «orientation», ni d'«échec» en licence? Comment pourrait-il en aller ainsi dès lors que le recteur aura le pouvoir de contraindre les universités à accepter les étudiants qui resteraient sans solution d'inscription, quelles que soient les capacités d'accueil de l'établissement ?

Un coup pour rien donc ? Non, car le nouveau dispositif conforte des évolutions que le ministère tente de promouvoir depuis vingt ans. Il remet en cause à terme les quatre piliers de l'enseignement supérieur public français: le cadrage national des diplômes, la non-sélection à l'entrée, l'uniformité des frais d'inscription (historiquement bas en France), l'égalité entre les établissements. La loi n'évoque aucun de ces quatre points, pas plus que l'articulation entre grandes écoles et universités.

Or, l'instauration de plusieurs cursus au sein d'une même licence, du fait des dispositifs pour les étudiants plus «faibles» prévus par la nouvelle loi, produira une distinction croissante entre les différents diplômes de licence, induisant une dévitalisation du cadrage national... et la tentation pour les universités les plus «attractives» de créer leurs propres diplômes, quitte à les appeler autrement que « licence », avec la liberté de fixer leurs propres droits d'inscription: en quelques années, se développera ce qui existe déjà au niveau des masters, une variation de un à dix des frais d'inscription, sans même parler de la multiplication prévisible des licences proposées par des établissements privés.

Le fossé entre les universités recherchées (qui recruteront en premier) et les autres (présumées de deuxième choix dans tous les sens du terme) ne pourra que s'accroître.

L'inégalité des territoires, partagés entre facultés remédiant aux échecs du lycée et établissements articulant vraiment enseignement et recherche, sera ainsi organisée en un système sanctionné et voulu par la loi. Le renforcement des inégalités sociales devant le savoir en sera la conséquence mécanique. Fin de l'université publique.

 

 

AUCUNE DES CONDITIONS MINIMALES POUR QUE LA RÉFORME RÉUSSISSE N'EST RESPECTÉE.

APB EST MORT, VIVE APB ! - PARCOURSUP, OU COMMENT RENFORCER LES INEGALITES (L’HUMANITE DES DEBATS – VENDREDI 19 JANVIER 2018 – LAURENCE GIAVARINI)
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