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22 novembre 2017 3 22 /11 /novembre /2017 07:42
Festival des Solidarités: un film bouleversant hier à Carantec sur l'horreur de la guerre en Syrie vécue par les civils, suivi d'un ciné débat avec Amnesty et Maha, écrivaine originaire d'Alep

J'étais hier soir au cinéma "L'étoile" à Carantec pour participer au ciné-débat organisé par Amnesty International sur Une famille syrienne, le film tourné au Liban sur une famille d'Alep cloîtrée dans son appartement dans un quartier cible des bombes et des snipers dans la guerre par le réalisateur belge Philippe Van Leeuw. C'est un film très fort, avec des interprétations d'acteurs bouleversantes, une tension du début à la fin dans le huis clos de l'appartement où cohabite un grand-père qui voit l'effondrement de la civilisation et de la Syrie qu'il a connu, sa belle-fille (le mari est en ville, et peut-être mort, apprendra t-on à la fin), les trois enfants, un cousin venu rejoindre sa petite copine parmi les filles, une voisine dont l'appartement a été éventrée et vidée avec son bébé, qui doit partir le soir au Liban, mais dont le jeune mari qui travaillait pour un journaliste français pour l'amener à faire des interviewer d'étudiants vient d'être touché par un Sniper devant l'immeuble, sans qu'on l'avertisse, une bonne d'origine indienne ou sri-lankaise, probablement, qui a vu le jeune homme se faire tirer dessus mais à qui sa patronne interdit de rien dire à Halimé, la jeune voisine.

L'horreur de la guerre est ressentie sans presque aucun cadavre, corps déchiqueté, juste à travers l'attente, l'angoisse, les détonations, les explosions, l'appartement fermé à double tour, les moments où l'on se réfugie dans la cuisine, et un viol insoutenable par des bandits que l'on devine dépendre des services de sécurité syriens ou être des chabiha. Mais c'est justement une des originalité et des forces de ce film sorti en septembre 2017 de ne pas situer politiquement les forces en présence, et même les sympathies de la famille vivant la guerre dans son huis-clos où l'on devine qu'elle ne pourra pas s'en protégeant, même en se barricadant comme elle le peut. 

La menace est partout, les civils ne peuvent que subir une guerre qui est devenue très chaotique, où la violence et la barbarie ne sont pas l'apanage de tel ou tel camp.    


Après le film, Maha Hassan, une syrienne kurde d'Alep, qui y a vécu 38 ans, écrivaine (elle travaille à son dixième roman en ce moment), qui vit à Morlaix et a quitté Alep en 2004 après la répression d'une première tentative de mouvement de libération kurde face à Bachar, la peur, est revenue avec une responsable d'Amnesty International et Elyane Guilho, la responsable du groupe local d'Amnesty, Elyane Guilho, sur le cynisme absolu et la cruauté sans limites du régime de Bachar-al-Assad, à qui l'on peut imputer une vingtaine d'attaques aux armes chimiques, au moins 20 000 personnes suppliciés par torture dans des prisons très bien connus où se concentre la quintessence de ce régime infernal, 70 000 disparitions, pour une guerre qui a fait fuir de leur maison la moitié des 22 millions de syriens et fait plus de 350 000 morts.

Une guerre que Bachar a mené contre son peuple en contribuant à créer l'hydre islamiste radicale qui a combattu l'armée syrienne libre et les révolutionnaires qui avaient un projet laïc et démocratique pour la Syrie. Bachar a rarement combattu Daesh directement, qui servait ses intérêts, en relégitimant son régime, il s'est contenté de combattre les forces les plus dangereuses pour sa légitimité interne et internationale et de massacrer les civils appartenant aux quartiers et communes conquises par l'opposition. Merci à Amnesty International d'avoir programmé ce film et cette discussion plus que nécessaire même si l'on se sent terriblement impuissants par rapport à la tragédie syrienne prolongée par l'affrontement des puissances internationales sur ce terrain fort enjeu stratégique pour l'avenir du Proche-Orient.

Maha Hassan a demandé que les réfugiés, syriens ou autres, soient reconnus comme porteurs d'une histoire, d'une capacité à apporter à la société d'accueil, et pas simplement, au mieux, comme objet d'aide et de sollicitude. Elle-même a beaucoup été marquée et inspirée par Milan Kundera, Todorov, Nancy Huston, qui sont aussi des exilés venus enrichir la culture française. 

Maha Hassan travaille en ce moment à son dizième roman

Maha Hassan travaille en ce moment à son dizième roman

Article du Télégramme sur la citoyenne morlaisienne et écrivaine Maha Hassan, 25 juillet 2017: 

Anaëlle De Araujo

Née dans la ville, désormais meurtrie, d'Alep, en Syrie, la romancière kurde, Maha Hassan, a choisi Morlaix comme nouveau point d'ancrage. Elle travaille actuellement sur un roman écrit directement en français, avec l'aide de l'association Trocoat. Portrait d'une femme aux multiples identités et éprise de liberté. 

Je suis enfin chez moi ici, à Morlaix. Je veux vivre le dernier chapitre de ma vie dans cette ville. Et après, j'aimerais que ma maison devienne une maison pour les écrivains », confie Maha Hassan dont le parcours est aussi romanesque que ses livres. Après des années de clandestinité littéraire et de nombreux articles et ouvrages, censurés par le régime syrien, cette auteure aleppine de 50 ans a fui la Syrie, en 2004, au moment de la révolte kurde.

« Mon passeport français a été une renaissance


» « Les écrivains ne bénéficient d'aucune considération en Syrie, d'autant plus quand on est une femme, kurde de surcroît. Il est impossible d'organiser des soirées littéraires et beaucoup de livres sont censurés et publiés à l'étranger », déplore-t-elle. Réfugiée politique, elle choisit d'aller à Paris, où elle est accueillie à la Maison des journalistes. Elle remporte le prix Helmann/Hammett, décerné par l'ONG Human Rights Watch, en 2005. En 2014, Maha Hassan obtient la double nationalité franco-syrienne. « Obtenir le passeport français a été une renaissance pour moi. Je me sens plus forte maintenant », explique la Morlaisienne d'adoption avec émotion.

« Les Bretons ressemblent aux Kurdes »


Elle s'est installée à Morlaix, il y a deux ans, avec son compagnon. « Je me sens bien dans cette ville. Les Bretons ressemblent beaucoup aux Kurdes. Ils sont spontanés et honnêtes. Je me sens à l'aise avec les gens d'ici. Certaines rues de Morlaix me rappellent également Alep ». Cette expérience personnelle transparaît dans son roman « Cordon ombilical », qui a été sélectionné pour la finale du Arab Booker Prize. Maha Hassan y raconte l'histoire d'amour entre une femme kurde et un Breton qui n'a que faire de son identité française, alors que c'est un sujet important pour la Kurde et la condition de sa liberté.

« Chaque femme est une conteuse »


La quête de la liberté est le fil directeur du parcours de Maha Hassan. « En Syrie, je ne pouvais pas parler des sujets tabous comme la politique et le sexe. Maintenant, les thèmes principaux de mes romans sont la liberté, l'identité et les femmes ». Refusant le qualificatif de féministe, Maha Hassan accorde pourtant une place importante au talent créateur des femmes dans ses romans : « La plupart de mes personnages principaux sont des femmes. Je considère que chaque femme est une conteuse, qu'elles ont toutes un génie d'écriture particulier. Mon objectif est donc de libérer la parole et l'écriture des femmes, en leur montrant que c'est possible de devenir écrivain ».

Un roman en français en cours d'écriture


La romancière syrienne travaille actuellement sur son dixième livre, qui est le premier qu'elle écrit en français. Depuis deux mois, elle est assistée par les membres de l'association Trocoat, du quartier de Troudousten-Coatserho, qui relisent son manuscrit et corrigent les tournures de phrases, en discutant avec l'auteure pour ne pas « trahir ce qu'elle veut dire ». Selon Maha Hassan, l'écriture est une activité libératrice : « La littérature, c'est la liberté, c'est la connaissance de soi et des autres, c'est un monde très riche. L'écriture m'a sauvée. J'ai tout le temps des histoires dans la tête. Je suis comme un passage pour les personnages, je suis là pour leur donner vie ».
 

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22 novembre 2017 3 22 /11 /novembre /2017 07:33
Une trentaine de retraités ont soutenu la délégation qui a rencontré Sandrine Le Feur, lundi après-midi.

Une trentaine de retraités ont soutenu la délégation qui a rencontré Sandrine Le Feur, lundi après-midi.

Lundi, les organisations CGT, FO et FSU des retraités ont rencontré Sandrine Le Feur pour lui faire part de leurs revendications. 29 retraités ont soutenu la délégation en restant présents devant la permanence de la députée durant l'entrevue qui a duré une heure. Les représentants syndicaux lui ont rappelé son vote sur la hausse de 1,7 % de la CSG et « les conséquences de cette mesure sur le pouvoir d'achat si elle était appliquée ». Il lui a été évoqué aussi « le traitement différencié des retraités au regard des milliards laissés aux assujettis à l'ISF (impôt de solidarité sur la fortune) ». Ensuite, de nombreux sujets ont été abordés, comme « la campagne de culpabilisation des retraités (cliché récurrent du senior privilégié), la loi sur l'autonomie, les inquiétudes sur la prise en charge du vieillissement, le manque de moyens des Ehpad, le report de la généralisation du tiers payant, le niveau et le devenir des pensions de réversion ou encore l'accès aux services publics. « La députée a pris note de nos arguments et nous fera une réponse plus détaillée sur certains points. Elle nous a précisé que la politique du gouvernement a tout son soutien », concluent les syndicalistes.
 

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22 novembre 2017 3 22 /11 /novembre /2017 06:55
Article du Tregor du jeudi 9 novembre 2017

Article du Tregor du jeudi 9 novembre 2017

Article de Loïc Beauverger dans le Ouest-France du 11 novembre 2017 (pages Lannion avec aussi un court article en page Bretagne)

Dans son livre, « La fin du chemin, 1920-2000, des indépendantistes en Bretagne », Maryse Le Roux rapporte ses entretiens, menés il y a une vingtaine d’années, avec une dizaine d’indépendantistes.

Maryse Le Roux donne la parole aux émigrés de la Libération

Dans son livre, « La fin du chemin, 1920-2000, des indépendantistes en Bretagne », Maryse Le Roux rapporte ses entretiens, menés il y a une vingtaine d’années, avec une dizaine d’indépendantistes bretons revenus au pays après l’avoir fui en 1944 pour ne pas avoir à répondre des accusations de collaboration avec l’occupant allemand pendant la Seconde guerre mondiale.

Maryse Le Roux, ancienne professeure de lettres au lycée Le Dantec de Lannion, aujourd’hui à la retraite à Trébeurden, a écrit ce livre « non pas pour les réhabiliter, mais pour comprendre qui étaient ces gens, recueillir leurs témoignages sur cette période sans porter de jugement pour raconter ensuite des destins, des vies à dimension romanesque ».

Et elle s’est rendue compte qu’ils étaient « différents les uns des autres, il y avait une unité de façade dans le mouvement, certains, par exemple, étaient sincèrement anti-nazis, d’autres non. Certains étaient guidés par un idéal, d’autres par une idéologie extrêmement contestable. Mais, ce qui les rassemblait, c’était une sorte de mystique irlandaise. L’Irlande était pour eux l’exemple à suivre, c’était le pays qui avait réussi à se libérer du joug anglais, qui défendait une langue et une culture qui lui étaient propre. Ils envisageaient leur combat contre la France de la même manière ».. En les écoutant, « je m’étonnais d’être passionnée par des gens dont je n’aimais pas les idées ».
Dans la seconde partie de l’ouvrage, Ismaël Dupont dresse une chronologie de l’histoire du Mouvement breton de 1900 à 1946 et des biographies des principaux personnages.Aux éditions Skol Vreizh (200 pages, 18 €).

 

photo Gilles Troel (Le Télégramme)

photo Gilles Troel (Le Télégramme)

Dans Le Télégramme, page Régionales, le lundi 20 novembre 2017 (Gilles Troel)

Les éditions morlaisiennes Skol Vreizh viennent de publier un étonnant livre de Maryse Le Roux intitulé « La fin du chemin », et sous-titré « 1920-2000, des indépendantistes en Bretagne ». Paolig Combot, président de Skol Vreizh, qualifie le sujet de sensible, puisqu'il traite d'une période au cours de laquelle les acteurs d'un militantisme breton ont, pour certains, collaboré avec l'occupant allemand. Maryse Le Roux a rencontré des anciens du mouvement breton, de Yann Fouéré à Meavenn en passant par Yann Bouëssel du Bourg et Herri Caouissin. Elle livre ici le compte rendu des rencontres fortes, surprenantes de ces militants au parcours improbable. Elle écrit : « En les écoutant, je m'étonnais d'être passionnée par des gens dont je n'aimais pas les idées ». Enrichi par les repères chronologiques et les portraits réalisés par l'historien Ismaël Dupont, ce livre lève un voile sur une époque confuse, passionnelle et passionnée mais souvent mal racontée. « La fin du chemin », par Maryse Le Roux et Ismaël Dupont, éditions Skol Vreizh.
 

Festival du livre en Bretagne de Carhaix sur le stand de Skol Vreizh: Ismaël Dupont, Jean-René Le Quéau (directeur des éditions Skol Vreizh) et Maryse Le Roux  

Festival du livre en Bretagne de Carhaix sur le stand de Skol Vreizh: Ismaël Dupont, Jean-René Le Quéau (directeur des éditions Skol Vreizh) et Maryse Le Roux  

Salon du Livre de Plestin les Grèves sur le stand de Skol Vreizh le 12 novembre: Ismaël Dupont, Maryse Le Roux, Francis Favereau (photo Pierre-Yvon Boisnard)

Salon du Livre de Plestin les Grèves sur le stand de Skol Vreizh le 12 novembre: Ismaël Dupont, Maryse Le Roux, Francis Favereau (photo Pierre-Yvon Boisnard)

Salon du Livre de Plestin les Grèves sur le stand de Skol Vreizh le 12 novembre (photo I Dupont)

Salon du Livre de Plestin les Grèves sur le stand de Skol Vreizh le 12 novembre (photo I Dupont)

Conférence de presse de présentation de "La fin du chemin" à Morlaix, dans les locaux de Skol Vreizh le 15 novembre (photo Skol Vreizh)

Conférence de presse de présentation de "La fin du chemin" à Morlaix, dans les locaux de Skol Vreizh le 15 novembre (photo Skol Vreizh)

Causerie sur l'itinéraire des nationalistes bretons de Breiz Atao et la "Fin du chemin" au bar des deux rivières avec Maryse Le Roux, Ismaël Dupont, et le responsable des éditions Skol Vreizh Jean-René Le Quéau. Ce fut un moment d'échanges très riche. La photo a été prise par notre ami Jean-Luc Le Calvez. Merci aux participants de cette rencontre littéraire et historique et à l'association des amis des Deux Rivières et Claude Bonnard, le propriétaire du bar, pour l'invitation!

Causerie sur l'itinéraire des nationalistes bretons de Breiz Atao et la "Fin du chemin" au bar des deux rivières avec Maryse Le Roux, Ismaël Dupont, et le responsable des éditions Skol Vreizh Jean-René Le Quéau. Ce fut un moment d'échanges très riche. La photo a été prise par notre ami Jean-Luc Le Calvez. Merci aux participants de cette rencontre littéraire et historique et à l'association des amis des Deux Rivières et Claude Bonnard, le propriétaire du bar, pour l'invitation!

photo de Maryse le Roux par Jean-Luc Le Calvez

photo de Maryse le Roux par Jean-Luc Le Calvez


"La fin du chemin" est disponible dans beaucoup de librairies bretonnes depuis le 10 novembre 2017 et sur commande à Skol Vreizh (voir site internet).  

Au salon de Plestin-les-Grèves, Gouel an dans Treger, le dimanche 12 novembre (10h-18h,  Salle An Dour Meur Kerilly), beaucoup de livres ont été vendus et des contacts riches ont eu lieu.  Maryse Le Roux a dédicacé "La fin du chemin" à la librairie Gwalarn de Lannion le vendredi 17 novembre à 16h (23 livres vendus) et au salon du livre de Guérande, en Loire-Atlantique, les samedi 18 et dimanche 19 novembre. 

Maryse Le Roux et Ismaël Dupont seront aussi à la fête de l'Huma Bretagne de Lanester avec "La Fin d'un chemin" les 25 et 26 novembre. 

Avec une rencontre autour du livre qui aura lieu normalement sur le stand de la fédération du PCF du Finistère à 1530 le samedi 25 sur cette fête de l'Huma de Lanester. 


Une rencontre des auteurs de l'année de Skol Vreizh est prévue aussi dans les locaux de Skol Vreizh à la Manufacture de Tabac le 2 décembre. 

Une présentation du livre est prévue avec Maryse Le Roux et Ismaël Dupont à Dialogues Morlaix à 18h le vendredi 1er décembre (avec dédicace à partir de 17h) 

Une rencontre de présentation de "La fin du chemin" et de dédicace est également prévue à la librairie "L'ivresse des mots" de Lampaul-Guimiliau le vendredi 8 décembre à 18h. 

La fin du chemin.

 

Dans « Voyage avec Charley », Steinbeck raconte son parcours avec son chien à travers les Etats-Unis, en 1962.

Et pour expliquer son état d'esprit, il évoque le mot espagnol : vacilando.

«  L'espagnol possède un mot dont je ne trouve pas l’équivalent en anglais. C’est le verbe VACILAR, participe présent VACILANDO. Cela ne signifie nullement vaciller, hésiter. Si quelqu’un est vacilando, c’est qu’il va quelque part sans se soucier d’y arriver ou non, bien qu’il se soit fixé un but . »

Ce passage m'avait frappée à sa lecture et j'ai souvent depuis voyagé dans cet esprit.

Maintenant que je dois présenter « La fin du chemin », je me rends compte que c'est aussi comme ça que je l'ai écrit.

Je suis tombée par hasard sur le milieu des anciens indépendantistes bretons, en cherchant des réponses sur un autre sujet. J'ai écouté, j'ai cherché plus, j'ai tiré un fil qui m'a emmenée dans une maison, puis dans une autre. J'étais curieuse de tout, comme à l'étranger. Je ne savais pas exactement ce que je cherchais. Si. Je cherchais à comprendre. J'entendais un discours que je n'avais jamais entendu, sous-tendu par des idées que je ne partageais pas. Et même, pas du tout.

Qui composait ce milieu indépendantiste avant la guerre ? Qu'avait-il fait pendant la guerre ? Que sont devenus ces gens après la guerre ? Qu'est-ce qui fait qu'on est prêt à risquer sa vie pour un pays, pour une idée ?

J'ai découvert qu'il n'y avait pas de réponse monolithique. Que même dans un contexte radical se développent des nuances, des histoires. Cette période violente a créé des destins étonnants et romanesques : prises de risques, faux-papiers, exils, condamnations à mort, évasions.

C'est une recherche et une écriture qui se sont faites en Bretagne, à propos de la Bretagne. Mais bizarrement, la Bretagne physique, la Bretagne bleue de Xavier Grall, la Bretagne des grèves, des genêts, de l'odeur d'iode, des maisons de granite, de l'odeur des crêpes, cette Bretagne-là n'apparaît pas dans les paroles des militants. Ils ne m'ont jamais parlé des talus que j'aime tant. Ils ont parlé de leur combat. Ils ont parlé d'engagement.

Pour faire naître les évocations que j'attendais, il a fallu que je parle à des artistes : Per-Jakez Helias, Yvon Le Men, Gilles Servat, Michel Le Bris.

Et ces mondes ne se rencontrent pas.

Entre les deux, j'ai été éclaboussée de récits et d'images et j'ai tenté de retranscrire une petite mesure de la complexité des situations et des humanités qui leur faisaient face.

 

Maryse Le Roux, dimanche 22 octobre 2017

Pour ma part, mon texte de 70 pages est le premier aboutissement, sous forme abrégée, d'un travail passionnant de recherche, de lecture et d'écriture de 2 ans et demi.

J'ai écrit une chronologie marquant de manière synthétique la diversité, les contradictions et les évolutions du mouvement nationaliste et régionaliste breton entre le XIXe siècle et 1946, ainsi que les notices biographiques des nationalistes parfois gravement compromis pendant la seconde guerre mondiale que Maryse Le Roux a rencontrés dans les années 1990, avant d'en tirer un magnifique essai littéraire plaçant l'histoire et la politique à hauteur d'hommes et de femmes, qui cherche à comprendre plutôt qu'à juger et qui contient aussi une très belle galerie de portraits.

Ce livre est publié chez Skol Vreizh et à vendre 18€.

Ismaël Dupont 

 

Présentation de "La Fin d'un chemin" à la fête de l'Huma Bretagne à Lanester à 15h30 le samedi 25 novembre et à Dialogues Morlaix le vendredi 1er décembre à 18h, et la librairie l'Ivresse des Mots de Lampaul-Guimiliau le vendredi 8 décembre à 18h
Présentation de "La Fin d'un chemin" à la fête de l'Huma Bretagne à Lanester à 15h30 le samedi 25 novembre et à Dialogues Morlaix le vendredi 1er décembre à 18h, et la librairie l'Ivresse des Mots de Lampaul-Guimiliau le vendredi 8 décembre à 18h
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22 novembre 2017 3 22 /11 /novembre /2017 06:00
Tout comme plusieurs autres élus, Jean-Paul Vermot (qui y siège au titre de Morlaix Communauté comme élu PS) réclame la tenue d'un conseil de surveillance très vite.

Tout comme plusieurs autres élus, Jean-Paul Vermot (qui y siège au titre de Morlaix Communauté comme élu PS) réclame la tenue d'un conseil de surveillance très vite.

 

Alors que l'hôpital est secoué par une crise, plusieurs élus le martèlent : « Il faut réunir un conseil de surveillance extraordinaire d'urgence », insistent notamment Jean-Paul Vermot, Solange Creignou ou encore Nicolas Floch, membres de l'instance présidée par Agnès Le Brun. 

 

La crise qui frappe le centre hospitalier des pays de Morlaix (CHPM) depuis la fermeture des huit lits de soins intensifs du service de cardiologie continue de faire réagir. « Toutes les mesures doivent être prises afin de défendre farouchement l'établissement », martèlent le maire de Saint-Thégonnec, Solange Creignou, et l'élu morlaisien Jean-Paul Vermot, membres du conseil de surveillance de l'hôpital. Présidé par le maire de Morlaix, Agnès Le Brun, il regroupe quinze personnes. Dont la directrice, Ariane Bénard, des représentants du milieu médical, du personnel, des usagers ou encore des élus. Sa prochaine réunion est prévue le vendredi 22 décembre. Bien trop tard, estiment les deux conseillers départementaux. « Il faut absolument que soit convoqué d'urgence, d'ici fin novembre, un conseil de surveillance extraordinaire », lâchent-ils, en s'appuyant sur la loi qui stipule que cette instance donne notamment son avis sur « les conditions d'accueil et de prise en charge des usagers ».

 

« Obtenir des éclaircissements »

 

« Cela permettrait de réunir les protagonistes de la crise, de débattre et de faire le point sur les services qui trinquent », argumente Jean-Paul Vermot, en rappelant également la fermeture temporaire des urgences de la psychiatrie à Noël. « Face à la pénurie, on ne résoudra pas le problème de la démographie médicale dans notre coin à Morlaix. Il faut que notre voix porte au sein du Groupement hospitalier de territoire (GHT) qui se met en place », poursuivent les deux élus, qui ont été rejoints en cours de journée par deux autres membres du conseil de surveillance, Nicolas Floch, président de Haut-Léon communauté et maire de Saint-Pol-de-Léon, ainsi que Joëlle Tous-Madec, adjointe au maire. Eux aussi demandent à Agnès Le Brun la tenue urgente d'un conseil de surveillance, « car cette instance est, à mon sens, la plus appropriée pour obtenir les éclaircissements nécessaires », souligne notamment Nicolas Floch.

 


 

Rémunération : le Dr Cornec persiste et signe

À travers un communiqué, le docteur Pascal Cornec, chef du service cardiologie de l'hôpital, a réagi aux propos d'Agnès Le Brun, présidente du conseil de surveillance de l'établissement, relayés dans notre édition d'hier. « Vous me mettez encore en cause en affirmant que l'on m'a proposé de travailler à temps partiel afin de poursuivre mon activité " dans le privé lucratif ". Ces accusations, dont je perçois mal les objectifs, mettent en doute jusqu'à ma probité. Et ceci toujours sans le moindre contact avec moi, ce qui me sidère », commence-t-il. « Je l'ai dit clairement et je le répète : l'activité à la clinique n'a jamais été une activité privée ni rémunérée. La présenter comme un " arrangement " concernant ma situation personnelle n'a rien à voir avec la réalité. Je n'ai pas l'intention d'avoir une activité privée. Sinon, j'aurais fait depuis longtemps un autre choix d'exercice », poursuit le docteur.

« Vous devez impérativement me recevoir »


« Le seul sujet est bien celui de l'avenir du service de cardiologie. Vous évoquez le dépassement de temps de travail des praticiens. Ces éléments sont encadrés de la même façon pour n'importe quel praticien et, là encore, aucune irrégularité de ma part n'a jamais été constatée. Pendant que je fais l'objet de ces attaques insensées, je crains que nous ne perdions de vue (je n'ose imaginer que ce soit stratégique) le dossier essentiel que nous devons solutionner. Depuis un an, mes collègues et moi portons la continuité du service sur nos épaules, malgré la pénurie », écrit Pascal Cornec. « Vous devez impérativement me recevoir pour que je puisse porter à votre connaissance les éléments factuels de ce dossier (convention, organisation de l'activité et temps de travail, validation régulière par l'administration, etc.) permettant de rétablir la vérité », termine le médecin.

 

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21 novembre 2017 2 21 /11 /novembre /2017 17:30
photo Le Télégramme

photo Le Télégramme

Pour la 5e édition dans le pays de Morlaix, la semaine de la Solidarité devient le Festival des Solidarités...De nombreux événements sont organisés par La Maison du Monde, avec en sous-titre « Le monde bouge... et nous ?" 

Chaque année en novembre, des milliers de personnes organisent des événements conviviaux et engagés pour parler de solidarité, du local à l'international. Ce temps de mobilisation leur permet de mettre en place des rencontres, pour réfléchir ensemble et inviter les citoyens à devenir acteurs d'un monde plus juste, solidaire et durable. Pour cette 5e édition dans le pays de Morlaix, la semaine de la Solidarité devient le Festival des Solidarités et débutera jeudi jusqu'au 5 décembre. Dans le pays de Morlaix, le Festival des Solidarités est porté par le collectif La Maison du Monde qui rassemble les acteurs locaux de la solidarité internationale. Il est animé par le Réseau d'échanges et de services aux associations du pays de Morlaix (Resam) et propose, à cette occasion, diverses manifestations.

Le programme du mois

(...)

Mardi 21 : projection de « Une famille syrienne », à 20 h 30, au Cinéma Étoile, de Carantec. 

Jeudi 23 : rencontre avec Corinne et Laurent Merer, ancien préfet maritime, baptisée « Trois mois en Palestine au service de la paix », à 20 h, à Ti an Oll. 

Vendredi 24 : rencontre avec Nans Thomassey de l'émission TV « Nus et culottés », à 20 h 30, à Ti an Oll. Réservations au 02.98.72.54.27. 

Mardi 28 : apéro-langues à 18 h, au Ty Coz.

 Mercredi 29 : à MAJ, à 19 h, rencontre autour du parcours d'exil et de la solidarité sur le territoire. 

Mercredi 29 et jeudi 30, le bus « Welcome », d'Amnesty International qui sillonne la France stationnera devant la mairie de Morlaix. 

Jeudi 30 : à 20 h 30, ciné-débat à La Salamandre avec le film « Derrière les fronts, résistance et résilience en Palestine », avec la réalisatrice Alexandra Dolls.

(Le Télégramme, 14 novembre 2017)

La Palestine à l'honneur du festival des solidarités internationales dans le pays de Morlaix: expo à Ti-an-Oll sur Gaza, et conférence débat le 23 novembre avec Corinne et Laurent Merer, Ciné-débat le 30 novembre autour du film "Derrière les fronts"

Dans le Pays de Morlaix, le Festival des Solidarités est porté par le collectif La Maison du Monde qui rassemble les acteurs locaux de la solidarité́ internationale, de la mobilité́ internationale et de l’échange interculturel.

LA PALESTINE en cette année de tristes commémorations pour son peuple sera bien présente lors du Festival. Pas moins de trois soirées sont consacrées à la situation à Gaza et dans toute la Palestine occupée.

Une exposition qui retrace l'histoire des victimes de l'attaque israélienne sur la bande de Gaza en juillet 2014, tuant 2200 Palestiniens dont plus de 500 enfants. À noter que l’expo sera visible du 17 au 24 novembre Il s’agit d’une co-organisation ACAT, AFPS, CCFD-Terre Solidaire, Ti an Oll.

Dans le même cadre nos ami-es de l’ACAT nous proposent une rencontre débat avec Corinne et Laurent MERER qui viennent témoigner de leur séjour de 3 mois en Palestine et qui, eux aussi viennent de sortir un livre : « S’ils se taisent, les pierres crieront… ». Ce sont des militants pour la paix que nous avions croisés à Jérusalem lors de notre voyage. Pendant leur séjour, ils participent à des piquets d’observation face à l’armée israélienne et n’hésitent pas à s’interposer quand les choses se passent mal devant les checkpoints par exemple…

Ils seront présents le jeudi 23 novembre à 20h à Ti an Oll, Plourin les Morlaix. 

L'AFPS organise en partenariat avec La Salamandre un désormais habituel ciné-débat.Cette année, c’est le JEUDI 30 NOVEMBRE que ça se passe. Avec la projection du film d’Alexandra Dols « Derrière les fronts, résistances & résiliences en Palestine ». La projection sera suivie d’un débat avec la réalisatrice. Le film sort en salle le 8 novembre et donne largement la parole au Dr Samah Jabr.

Et pour aller sur le site dédié au film : http://derrierelesfrontslefilm.fr Ces trois soirées seront pour nous l’occasion de faire connaître la situation de Salah Hamouri et de présenter au public nos documents de la campagne nationale de l’Afps « Justice pour la Palestine ».

 

5e édition du Festival des solidarités dans le Pays de Morlaix: de nombreuses animations dès jeudi

DEUXIEME SOIREE PALESTINE organisée dans le cadre du FESTIVAL des SOLIDARITES, c'est jeudi 23 novembre au Centre Ti An Oll...

Corinne et Laurent MERRER sont des militants pour la paix brestois qui viennent témoigner de leur séjour de 3 mois en Palestine. Ils viennent de sortir un livre : « S’ils se taisent, les pierres crieront… ». 

Dans le courant de l’année 2016, Corinne et Laurent Mérer ont vécu trois mois au cœur des territoires occupés, Jérusalem-Est et Hébron, dans le cadre d’un programme international en relation avec les associations israéliennes et palestiniennes qui militent pour une paix juste.

Ils viennent témoigner de leur mission de « présence protectrice » auprès des populations qui souffrent de l’occupation dans leur vie quotidienne : faciliter l’accès au travail (présence aux check- points), aux écoles situées à proximité des colonies, aux lieux de culte…

Pendant leur séjour, ils ont participé à ces piquets d’observation face à l’armée israélienne avec la volonté de s’interposer quand les choses se passent mal pour les palestinien-nes. Une forme de solidarité très concrète et très réfléchie qu'ils viennent nous expliquer…

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21 novembre 2017 2 21 /11 /novembre /2017 07:30
Numéro Spécial de Paroles Communistes (PCF Brest) sur la journée de violences faites aux femmes: 25 novembre, mobilisons-nous pour dire non aux violences sexuelles et sexistes!

 


samedi 25 novembre 2017 : A 14 h rassemblement, place de la Liberté à Brest

A 16h : Manifestation au départ de la place de la Liberté

http://espacelcause.wixsite.com/lcause

Violences sexuelles et sexistes :

La société doit changer !

Plus de 300 000 femmes ont eu le courage de déclarer avoir été victimes de harcèlement, d'agression sexuelle ou de viol. Pour certaines, c'est un conjoint, un membre de la famille, un ami. Pour beaucoup, il s'agit également de harcèlement sexuel au travail, dont 20 % des femmes aujourd'hui sont victimes. C'est particulièrement grave, car nous savons  pertinemment que ce chiffre est en deçà de la réalité. Les femmes sont plus précarisées que les hommes et les réformes du gouvernement Macron, en supprimant les protections des travailleur.se.s, vont aggraver leur situation. Il faut que ça cesse et que soit enfin pris en compte le caractère massif, en France, des violences patriarcales aussi bien dans la sphère privée que dans la sphère publique (rue, transports, entreprises...).

Les communistes, avec les associations féministes, exigent que des mesures soient prises afin de permettre à toutes les femmes d'obtenir justice et de libérer la société de ce fléau.

« Nous demandons de revenir à un ministère des Droits des femmes de plein  exercice, avec des moyens interministériels et un budget dédié à la lutte pour l'égalité qui soit autre que dérisoire. Il serait doté d'un budget de 1 milliard d'euros afin de mener une véritable politique avec des moyens pour une éducation moins sexiste, pour des moyens d'écoute, de réparation et de justice.

Pierre Laurent, Secrétaire National du PCF

Des mesures en urgence

-La loi-cadre contre les violences, élaborée en lien avec le CNDF, doit être votée ainsi que des moyens de sa mise en œuvre.

-La loi travail XXL qui va aggraver la situation sur les lieux de travail, en renforçant encore le lien de subordination entre employeur et employé.e et en supprimant les CHSCT (comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail), ne doit pas être adoptée et la loi El Khomri doit être abrogée.

- Pas de déqualification du viol en agression sexuelle.

-Une éducation à l'égalité doit être enseignée de la crèche à l'université.

-Formation de tou.te.s les professionnel.le.s de santé, de justice et de police aux violences faites aux femmes.

 

Rendez-vous le 25 novembre. 

 

Journée Internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. 

 

Si vous souhaitez rester en contact pcf_brest@yahoo.fr5 rue Henri Moreau 29200 Brest

 

 

 

VIOLENCES SEXISTES : LA HONTE CHANGE DE CAMP

 

La semaine dernière, de nombreuses affaires de violences de genre ont éclaté. De la une des Inrockuptibles mettant en avant Bertrand Cantat, chanteur ayant purgé seulement 3

ans de prison après avoir battu à mort Marie Trintignant puis l'affaire Harvey Weinstein, réalisateur accusé de viol et de harcèlement sexuel par de nombreuses actrices et journalistes, et enfin le #Balancetonporc, lancé par la journaliste Sandra Muller sur Twitter… Les femmes osent prendre la parole et refusent de continuer à subir la violence patriarcale.

Si nous nous réjouissons de voir la honte changer de camp, ces événements doivent nous interroger. D'abord, nous voyons que partout le patriarcat est mis en accusation :

les femmes font majoritairement bloc pour se soutenir et dénoncer, et il est de moins en moins admis de qualifier des actes de harcèlement sexuel de « blagues potaches » ou des agressions sexistes de « drague appuyée ». Les #Balancetonporc, Balancetonagresseur et #Metoo ont recueilli des dizaines de milliers de tweets.

Pourtant, comment se fait-il que ces femmes témoignent sur Twitter, souvent à visage découvert, mais ne s'engagent pas dans des démarches judiciaires ? Devant la peur de ne pas voir sa plainte acceptée, d'amener à un non-lieu après de longues procédures, de faire face à un délai de prescription, les femmes ne portent pas plainte et la justice n'est pas rendue. DE PRESSE

Nous sommes sceptiques face aux déclarations de la secrétaire d’État à l'égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, qui annonce un projet de loi « contre les

violences sexistes et sexuelles » et diminue dans le même temps les subventions faites aux associations féministes.

Nous sommes d’autant plus sceptiques que nos 2 groupes au Sénat comme à l’Assemblée Nationale ont déposé, en 2013, une loi - cadre contre les violences faites aux femmes, élaborée en lien avec le CNDF (Collectif National pour les Droits des Femmes) et que la secrétaire d’État ne s’en empare pas davantage aujourd’hui que le

gouvernement de Monsieur Hollande hier !

Nous saluons le courage de ces femmes qui osent s'exprimer et prendrons toutes les initiatives nécessaires pour exiger qu'enfin cette loi-cadre soit mise en place, afin d'en finir

avec l'impunité dont bénéficie la majorité des auteurs d'agressions sexuelles, de harcèlements et de viols.

Saisissons le 25 novembre, journée contre les violences faites aux femmes, pour faire entendre notre voix et progresser vers l'égalité femmes-hommes !

Parti Communiste Français (Commission nationale « Droits des femmes et féminisme ») Le 20 10 2017

 

Venez débattre à la Fête de l'Huma Bretagne

La 26e Fête de l'Huma-Bretagne se déroulera les 25 et 26 novembre 2017 au parc des expositions du pays de Lorient à Lanester. Elle accueille cette année Pierre Laurent, secrétaire national du Parti Communiste Français. À l'image de celle de  Paris, c'est un grand rendez-vous à la fois politique, convivial, culturel et festif. Cette fête propose des expositions et un programme riche en débats sur les sujets d'actualité, parmi lesquels « Les coups de la domination masculine », débat organisé dans le cadre de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, Le programme artistique comporte, notamment, Avid Diva, Cali, la fanfare « La bande a pas d'air », Didier Porte... Les vignettes d'entrée (10 € la journée, 15 € les deux jours) 

Numéro Spécial de Paroles Communistes (PCF Brest) sur la journée de violences faites aux femmes: 25 novembre, mobilisons-nous pour dire non aux violences sexuelles et sexistes!
Numéro Spécial de Paroles Communistes (PCF Brest) sur la journée de violences faites aux femmes: 25 novembre, mobilisons-nous pour dire non aux violences sexuelles et sexistes!
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21 novembre 2017 2 21 /11 /novembre /2017 07:25
L’ancien chef de l’Etat (2010-2014) a remporté 36,64% des voix lors du premier tour des élections présidentielles . Il affrontera le candidat indépendant (mais apparenté au Parti socialiste et soutenu par le Parti Communiste du Chili) Alejandro Guillier (22,68%)
- article et traduction Nicolas Maury
 
 
Alejandro Guillier (22,68%)
Alejandro Guillier (22,68%)
 
Le candidat de droite Sebastian Piñera est arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle chilienne, dimanche 19 novembre, avec 36,64% des suffrages. L’homme d’affaires milliardaire de 67 ans a devancé son rival de centre-gauche, le sénateur socialiste Alejandro Guillier (64 ans), qui a réuni 22,68% des votes. 

La participation n'a pas dépassée les 50%, cela malgré une hausse de cette dernière : 46,09% (+4,1%). 

Alejandro Guillier pour succéder à Michelle Bachelet 

Le second tour, le 17 décembre, pour déterminer qui succédera à Michelle Bachelet le 18 mars 2018, s’annonce beaucoup plus incertain que prévu. M. Piñera a recueilli beaucoup moins de voix que le prédisaient les derniers sondages, qui le créditaient de 42 % des suffrages. 

Alejandro Guillier veut poursuivre les réformes entreprises par la présidente socialiste Michelle Bachelet en faveur de la santé, de l’éducation et des retraites notamment. Il espère attirer les électeurs de la journaliste Beatriz Sanchez, dont le bon score inattendu (20,28%) la propulse en troisième position, à la tête du Frente Amplio, coalition allant de la gauche radicale aux centristes libéraux, qui a surgi en janvier dans la foulée des mouvements de protestation des étudiants et des retraités.

Les descendants de Pinochets lourdement battus 

Si le « pinochétisme » reste une réalité au Chili, avec nombre de partisans au sein des catégories sociales supérieures, les candidats issues des formations politiques héritières du dictateur ont été lourdement sanctionnée au profit du candidat de droite libérale. 

Le conservateur José Antonio Kast (UDI) remporte 7,92% des voix. L'autre candidate conservatrice, Carolina Goic (DC) , remporte 5,88% des suffrages. 

D'autres candidats de gauche remportent des scores intéressants : Marco Enríquez-Ominami (5,71%), Eduardo Artés (0,51%) et Alejandro Navarro (0,36%). 

Des élections législatives (parlement et sénat) se déroulaient en parallèle.  "Camila Vallejo et Karol Cariola, députées communistes chiliennes réélues. Le groupe PCC comptera trois députés supplémentaires.
Le Front large (FA) aura 20 députés répartis dans plusieurs des 14 organisations rassemblées sous son sigle." (José Fort)
"Camila Vallejo et Karol Cariola, députées communistes chiliennes réélues. Le groupe PCC comptera trois députés supplémentaires. Le Front large (FA) aura 20 députés répartis dans plusieurs des 14 organisations rassemblées sous son sigle." José Fort

"Camila Vallejo et Karol Cariola, députées communistes chiliennes réélues. Le groupe PCC comptera trois députés supplémentaires. Le Front large (FA) aura 20 députés répartis dans plusieurs des 14 organisations rassemblées sous son sigle." José Fort

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21 novembre 2017 2 21 /11 /novembre /2017 07:07
Féminisme et communisme, une association décisive - par Saliha Boussedra, Cause Commune - Novembre 2017
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En 1917, la question des droits réels des femmes prend la forme d'une question de stratégie politique et syndicale décisive dans le cadre d'une perspective communiste révolutionnaire.

8 mars : journée internationale pour les droits des femmes. 8 mars 1917 (23 février), premier jour de la Révolution russe. Les ouvrières russes prennent la rue d’assaut et rencontrent les suffragettes. Dans ces tout premiers jours de la révolution russe, il est encore difficile de savoir s’il s’agit d’une révolte populaire ou bien d’une révolution. Il suffira de quelques jours pour que les soldats se mutinent après avoir tiré sur la foule et rejoignent dès le lendemain la foule révolutionnaire. Quelques jours encore pour voir le tsarisme et l’ancien monde féodal réduits en lambeaux.

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Si la majorité des femmes qui prennent la rue le 8 mars sont des ouvrières et si la minorité sont des suffragettes, ce sont elles qui d’abord entraînent les hommes. Cette entrée dans la Révolution russe par les femmes semble marquer la place qu’elles y occuperont dans les premières années de la Russie révolutionnaire. Nous n’aborderons pas cette histoire des femmes en historienne que nous ne sommes pas mais nous chercherons à saisir les leçons que nous pouvons tirer de cette histoire pour nos luttes actuelles et à venir.

Une avancée considérable des droits des femmes 
Des luttes féministes des années 1970 en France est restée cette leçon, semble-t-il indépassable : la lutte féministe doit se constituer en mouvement autonome car il est impossible de défendre ses intérêts dans le cadre des partis ou des syndicats ouvriers. De cette leçon nous ne sommes toujours pas sortis. Il nous semble que si nous avons une leçon à tirer d’un point de vue à la fois féministe et communiste de l’expérience de la Révolution russe et bolchevique, c’est bien celui-là : des femmes luttant pour des droits ont été en mesure de s’associer à des hommes luttant pour des droits, et cette association, sans négliger tous les obstacles qu’elle a pu rencontrer, au premier rang desquels les difficultés d’ordre matériel liées aux structures patriarcales bien ancrées notamment dans la paysannerie, a permis une avancée considérable des droits des femmes et une avancée tout à fait précoce et extraordinaire au regard du développement socio-économique de la Russie de 1917 et des avancées dans les autres pays européens.

« Abolir la propriété privée familiale ne signifie pas abolir les rapports femmes-hommes, ni la parentalité, mais les conditions matérielles qui fondent ces liens, de la division du travail qui fonde cette forme de propriété privée. »

En effet, du côté des droits fondamentaux : légalisation du mariage civil, droit de divorcer par consentement mutuel, droit de vote, ministère pour la protection de la maternité et de l’enfance, légalisation de l’avortement dès 1920, proclamation de l’égalité homme-femme, adultère et homosexualité supprimés du code pénal, disparition de l’autorité du chef de famille. Du côté des droits du travail : congé maternité, égalité des salaires et égalité professionnelle, journée de huit heures, semaine de quarante-huit heures, création des assurances sociales. Du côté de la division du travail propre à la propriété privée familiale, selon Stéphane Lanchon : « La première Constitution de l’État soviétique reconnaît l’utilité sociale du travail ménager. Le programme du parti adopté en 1919 prévoit la socialisation du travail domestique via des équi­pe­ments communautaires. » Cette position est ainsi résumée par Lénine : « Le travail ménager écrase, étrangle, rabaisse et dégrade la femme ; il l’enchaîne à la cuisine et à la chambre des enfants, et gaspille sa force de travail dans un esclavage barbare, improductif, mesquin, horripilant, déconsidérant et écrasant… Cantines publiques, crèches, jardins d’enfants : voilà quelques exemples de ce qui est indispensable, voilà les moyens simples et quotidiens, sans grande pompe ni décorum, qui peuvent vraiment résorber et abolir l’inégalité entre hommes et femmes dans le domaine de la production sociale et de la vie publique » (Lénine, À propos de l’émancipation des femmes, éditions sociales).
La présence des femmes dans les organisations ouvrières (syndicales et politiques) est déjà constatable dès la Révolution de 1905, ce n’est donc pas, à proprement parler, les révolutions de février et octobre 1917 qui expliquent à elles seules ces avancées. Les femmes représentent déjà en 1917 une partie importante de la classe ouvrière, non pas en tant que femmes d’ouvriers mais bien en tant que travailleuses, dans l’industrie textile notamment. Dès 1905, la frange de la classe ouvrière la plus politisée, que l’on trouve en particulier chez les métallurgistes, a déjà une cons­cience avancée de l’importance de la mobilisation des femmes et de l’importance qu’elles représentent du point de vue de la stratégie politique et syndicale. Parce que notre époque ne lit les révolutions de 1917 que de manière rétrospective en projetant nos propres structures et difficultés à rassembler communistes et féministes, nous ne percevons et nous ne mettons en exergue que les difficultés qu’ont rencontrées les femmes russes à se faire entendre des hommes (difficultés bien réelles) mais, ce faisant, nous ratons l’essentiel, à savoir qu’ils et elles ont réussi dans une certaine mesure à les dépasser.

« La question des femmes et de leurs droits réels n'était donc pas une question secondaire et “sociétale”, elle constituait au contraire un enjeu fondamental dans la remise en cause de la propriété privée et de la division du travail qui la fonde. »

L’importance de la place des femmes dans la perspective révolutionnaire
S’ils ont réussi à les dépasser, c’est  en raison de la profonde conviction, au sein de la fraction révolutionnaire de la classe ouvrière ainsi que de ses dirigeants, de l’importance de la place des femmes dans la perspective révolutionnaire. Contrairement à notre époque où le féminisme est simplement rangé parmi les questions dites « sociétales », les révolutionnaires russes avaient d’une part pris la mesure de la composante matérielle des catégories de travailleurs où les femmes étaient nombreuses, d’autre part ils savaient que le but d’une révolution communiste consiste en l’abolition de la propriété privée. Cela ne signifie rien de moins que l’abolition de la propriété privée des moyens de production ainsi que de la propriété privée qui a trait à la famille et à la division du travail qui la caractérise. (Abolir la propriété privée familiale ne signifie pas abolir les rapports femmes-hommes, ni la parentalité, mais les conditions matérielles qui fondent ces liens, de la division du travail qui fonde cette forme de propriété privée.) La question des femmes et de leurs droits réels n’était donc pas une question secondaire et « sociétale », elle constituait au contraire un enjeu fondamental dans la remise en cause de la propriété privée et de la division du travail qui la fonde.

« Les femmes représentent déjà en 1917 une partie importante de la classe ouvrière, non pas en tant que femmes d'ouvriers mais bien en tant que travailleuses dans l’industrie textile notamment. »

Mais, du côté des femmes révolutionnaires, cela impliquait également le fait qu’elles étaient convaincues que leur sort et leurs intérêts étaient irrémédiablement liés à la victoire de la classe ouvrière. L’histoire du féminisme en France, depuis l’acquisition de droits fondamentaux (citoyenneté, avortement, lutte contre le viol, etc.), n’est pas parvenue à remettre en cause la propriété privée et la division du travail au sein de la famille (en témoignent les éternelles études de l’INSEE sur l’évolution du partage du travail domestique), de même qu’en 2017, l’écart des salaires dans le monde social du travail reste une constante criante. C’est pourquoi si l’autonomie du mouvement féministe français a pu présenter des avantages et des enthousiasmes chaleureux et à bien des égards décisifs, elle le condamne à se priver des organisations ouvrières (partis et syndicats). Continuer à percevoir la lutte féministe seulement comme une question « sociétale » et non comme une lutte fondamentale contre la division du travail et la propriété privée (capitaliste et familiale), c’est se condamner durablement à se priver de l’autre moitié du ciel qui constitue pourtant un enjeu décisif dans le cadre d’une stratégie révolutionnaire.

*Saliha Boussedra est doctorante en philosophie à l'université de Strasbourg.

Saliha Boussedra, membre du PCF, doctorante en philosophie, rédactrice à "Cause Commune", la revue de réflexion politique du PCF

Saliha Boussedra, membre du PCF, doctorante en philosophie, rédactrice à "Cause Commune", la revue de réflexion politique du PCF

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21 novembre 2017 2 21 /11 /novembre /2017 07:03
Les femmes, oubliées d'octobre? - le combat des femmes pour l'émancipation des femmes dans la révolution russe (Hélène Bidard, Cause Commune, novembre 2017)
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L’invisibilisation des luttes des femmes dans l’historiographie empêche la prise de conscience du pouvoir de leur révolte, pourtant déterminant dans toute révolution.

 

«La justice, la paix, le paix ! »  Tels sont les mots scandés par les ouvrières russes descendues dans les rues de Petrograd le 23 février 1917 – 8 mars dans le calendrier grégorien – lors de la journée internationale de la femme que le tsar a tenté d’interdire. Un 8 mars, désormais « Journée internationale de lutte pour les droits des femmes », lors duquel continue de manifester tous les ans le Parti communiste aux côtés des associations féministes. En 1917, ce sont les travailleuses de l’usine Poutilov qui, les premières, se sont mises en grève, amorçant ainsi une mobilisation de masse contre le régime en place.

Elles manifestent et jouent un rôle déterminant dans la fraternisation avec les soldats qui refusent de tirer sur les manifestantes et tournent leurs baïonnettes en direction du pouvoir. Dans son Histoire de la Révolution russe, Léon Trotski relate ainsi cet épisode : « Sans tenir compte de nos instructions, les ouvrières de plusieurs tisseries se sont mises en grève et ont envoyé des délégations aux métallurgistes pour leur demander de les soutenir… Il n’est pas venu à l’idée d’un seul travailleur que ce pourrait être le premier jour de la Révolution. » Et pourtant, c’est bien cet événement déclencheur qui aboutit à la chute de la monarchie tsariste vieille de près de quatre siècles et à l’arrivée au pouvoir des bolcheviks en octobre. Ainsi, les travailleuses russes ont été un élément déterminant pour l’avènement du nouveau système politique. Bien évidemment dans notre mémoire collective française cela fait écho à la manifestation des femmes d’octobre 1789 jusqu’à Versailles, là aussi pour réclamer « du pain ». Et aujourd’hui, dans notre situation politique, réfléchissons à ce qu’il peut se passer « si » – ou plutôt « quand » – les femmes populaires s’en mêlent…

« L’absence de promotion des luttes des femmes dans l’historiographie empêche la prise de conscience du pouvoir de leur révolte, pourtant déterminant dans toute révolution. »

En 1917 comme aujourd’hui, cet engagement militant des femmes dans la lutte implique une prise de conscience de leur condition. Dans son fameux roman La Mère, Maxime Gorki décrit bien le cheminement d’une femme asservie qui, petit à petit, au contact de son fils et de ses amis, s’instruit, comprend le monde, saisit la violence de l’oppression qu’elle subit et finit par trouver en elle-même les ressources pour s’extraire de sa condition et progressivement devenir militante. L’un des personnages résume ainsi la nécessité d’une prise de conscience collective : « Apprendre, et ensuite apprendre aux autres. Nous devons étudier, nous autres ouvriers. Nous devons savoir, nous devons comprendre d’où vient que la vie est si dure pour nous. » Un principe anticipé vingt ans plus tôt en France par Marguerite Durand, lorsqu’elle fonda La Fronde, premier journal féministe au monde rédigé et dirigé uniquement par des femmes. Un modèle subversif est né et poursuivi à la création du PCF en 1920 avec son hebdomadaire L’Ouvrière, puis, entre autres, par Danielle Casanova qui déclarait en 1936 à propos de l’Union des jeunes filles de France : « Nous voulons créer pour elles une organisation qui saura à la fois les réunir dans une atmosphère d’amicale collaboration, les éduquer, leur faire prendre conscience de la force qu’elles représentent, du rôle social qu’elles ont à jouer, les défendre et les armer pour un combat juste. » Pourtant, dans nos institutions bourgeoises françaises, il aura fallu attendre une loi sur la parité en 2000 pour que les femmes aient un minimum de parole politique reconnue.

Un grand pas en avant
Dès sa mise en place, le régime soviétique vise l’évolution rapide de la place des femmes dans la société et la mise en œuvre des conditions d’une véritable émancipation. Pour la première fois au monde, une femme, Alexandra Kollontaï, participe à un gouvernement, les femmes obtiennent le droit de vote et des lois instaurant l’égalité entre les femmes et les hommes, notamment salariale, sont adoptées. Le mariage civil est instauré, les époux y ont les mêmes droits, le divorce est légalisé. Pendant les années suivantes, d’autres mesures sont prises : création d’un ministère de la Protection de la maternité et de l’enfance, congé maternité rémunéré, exemption des tra­vaux trop pénibles, inter­diction des licenciements et du travail de nuit pour les femmes en­ceintes ou venant d’accoucher, cliniques spécialisées en maternité, avortement légalisé. Suivant les préceptes précurseurs d’August Bebel (La Femme et le socialisme, 1879), on « socialise » le travail domestique en créant des lingeries, cantines, garderies. Toutes les lois antihomosexuels sont retirées du Code criminel en 1922 et il devient légal de changer de sexe sur les passeports en 1926. En moins de dix ans sont faites les réformes nécessaires à une émancipation humaine, que d’autres sociétés mettront plus de cent ans à réaliser. Pire encore, nous continuons de lutter pour certaines !

Mais l’égalité réelle, un défi d’aujourd’hui
Obtenir l’égalité réelle dans tous les domaines reste un défi aujourd’hui alors que la lutte des classes s’entremêle toujours avec la lutte contre le patriarcat et que l’enjeu du travail reste central pour l’émancipation de toutes et tous.
Contre toute attente historique, les femmes, partout dans le monde, continuent de subir les inégalités de salaires et le chômage ; elles sont encore contraintes d’accomplir la majorité des tâches domestiques et restent sous-représentées dans les sphères politique et culturelle. Des services publics chèrement conquis pour leur liberté sont régulièrement menacés au nom de l’austérité. Les droits élémentaires, comme celui de disposer de son corps, sont remis en cause ; les violences faites aux femmes ne sont toujours pas l’objet de politiques publiques à la hauteur, voire carrément décriminalisées, comme vient de le faire la Russie.

« Un parti à visée révolutionnaire comprend que l’émancipation de tous passe par l’émancipation des femmes elles-mêmes, qui tiennent entre leurs mains la transformation de la société. »

Alors que, dès 1879, August Bebel a théorisé d’un point de vue socialiste la question des femmes, en établissant un lien de cause à effet entre organisation « par et pour » les femmes et changement radical de la société, l’absence de promotion des luttes des femmes dans l’historiographie empêche la prise de conscience du pouvoir de leur révolte, pourtant déterminant dans toute révolution.
Car un siècle après la révolution d’Octobre, les femmes sont susceptibles de jouer un rôle majeur dans la lutte contre l’oppression à l’instar de la Women’s March qui a immédiatement alerté après l’arrivée de Donald Trump au pouvoir ou des femmes impliquées dans la défense du peuple kurde face au régime de Recep Erdogan et à la barbarie de Daech.
« La femme est le prolétaire de l’homme », résumait Friedrich Engels. Dès lors, un parti à visée révolutionnaire comprend que l’émancipation de tous passe par l’émancipation des femmes elles-mêmes, qui tiennent entre leurs mains la transformation de la société.

*Hélène Bidard est coresponsable de la commission Droits des femmes et féminisme du conseil national du PCF.

Hélène Bidard, coresponsable de la commission Droits des femmes et féminisme au Conseil National du PCF, adjointe au maire à Paris

Hélène Bidard, coresponsable de la commission Droits des femmes et féminisme au Conseil National du PCF, adjointe au maire à Paris

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21 novembre 2017 2 21 /11 /novembre /2017 06:14
Octobre 1917 et l'invention de la modernité artistique (Chimène De, Cause Commune - novembre 1917)
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La révolution soviétique ne fut pas seulement une révolution politique et sociale, elle fut aussi une révolution esthétique. De la peinture au cinéma en passant par la poésie, les œuvres de jeunes artistes communistes ont profondément marqué la modernité.

 

Carré blanc sur fond blanc
En 1918, un tableau de 79 cm sur 79 cm révolutionne l’histoire de l’art de façon radicale et définitive en inventant la modernité artistique. Sur cette toile de taille moyenne, le carré est légèrement de travers et un des angles touche le bord du cadre. Le blanc du carré est un peu plus gris que celui utilisé pour le fond, blanc crème. On y distingue les traces de pinceau et l’épaisseur de la peinture à l’huile. Le peintre s’appelle Kasimir Malevitch, il a 40 ans et il vient d’être élu député. Artiste et député, Malevitch est également enseignant. Il s’est fait remarquer dès 1915 avec un groupe de jeunes artistes lors de l’exposition « 0.10 ».

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Exposition 0.10 : un art neuf pour accompagner un monde neuf
Deux ans avant la révolution de 1917, cette exposition inaugure le début d’un monde nouveau. Quatorze artistes participent : sept femmes et sept hommes, la moyenne d’âge est de 29 ans. Ainsi, le monde nouveau respecte la parité homme/femme et, bien évidemment, il est jeune. Dans le cas de ce groupe, il s’agit autant de révolutionner le monde de l’art que d’accompagner la révolution.
En 1910, en Italie, le poète Filippo Marinetti inventait le premier mouvement d’avant-garde avec un manifeste tonitruant publié dans Le Figaro. Le futurisme rejetait les traditions artistiques et exaltait les inventions industrielles, les machines, la vitesse : le monde ancien devait être détruit pour faire place au monde moderne. Puis, en 1914, de jeunes artistes européens se regroupent en Suisse pour créer Dada. Ils sont peintres, musiciens, poètes, et se moquent de la guerre, de la religion et des bourgeois. En 1917, à New York, Marcel Duchamp fait entrer un urinoir dans l’histoire de l’art ! C’est dire que les artistes répondent avec humour mais aussi avec une subversion déterminée aux événements de l’époque.

« Les avant-gardes ont été avant tout une aventure unique dans l’histoire : la rencontre du politique et de l’artistique, favorisée par l’enthousiasme de la révolution. »

Le monde doit changer totalement
La révolution ne pourrait pas exister dans un environnement où l’esthétique resterait la même qu’auparavant, poussiéreuse et bourgeoise. Il faut changer l’art, la musique, la littérature, mais aussi les décors, les vêtements et tous les objets de la vie courante. Dans cette logique, plusieurs revues vont naître pour diffuser les travaux révolutionnaires dans tous les domaines artistiques : peinture, cinéma, architecture, littérature, théâtre, poésie. Un tout jeune artiste, Lazar Lissitzky (dit El Lissitzky), va devenir le maître d’œuvre de ce nouveau monde. Diplômé d’architecture en 1915, il est également peintre, illustrateur, graphiste, photographe, designer. Lors de la révolution de 1917, il crée le nouveau drapeau soviétique et redécore entièrement les rues de Moscou. Il a seulement 27 ans et démarre alors une remarquable carrière qu’il va consacrer à diffuser les idées de la révolution. D’abord grâce à des affiches au graphisme très simple et direct (formes simples, couleurs primaires) puis grâce à des revues, dont il tient à ce que l’esthétique reflète les changements liés à la révolution, et aussi dans tous les objets du quotidien : mobilier, vêtements, vaisselle… En effet, « l’abstraction révolutionnaire » est utilisée dans tous les domaines de la vie courante.

Le poète de la Révolution
Le poète Vladimir Maïakovski a 24 ans en 1917 et déjà un long passé de révolutionnaire. C’est donc tout naturellement qu’il devient le poète de Lénine et le chantre de la révolution soviétique. Là encore, il s’agit de déconstruire la poésie du monde ancien pour introduire un langage nouveau : direct, parfois cru. Les poèmes de Maïakovski parlent du monde moderne, des ouvriers, de la jeunesse et de ses révoltes.
Extrait du Nuage en pantalon, 1915 :
Votre pensée,
qui rêvasse sur votre cervelle ramollie,
tel un laquais obèse sur sa banquette graisseuse,
je m’en vais l’agacer
d’une loque de mon cœur sanguinolent
et me repaître à vous persifler, insolent et caustique.

Dès ses débuts, il se rapproche des « cubo-futuristes », peintres et sculpteurs, pratique également le graphisme et rédige des pièces de théâtre. En 1918, il réalise et joue dans un film dont il écrit le scénario : La Demoiselle et le voyou, drame dans lequel un jeune homme s’éprend de son institutrice. Amoureux d’Elsa Triolet puis de la sœur de celle-ci, Lili Brik, il se tue d’une balle dans le cœur en jouant à la roulette russe à 36 ans.

Le cinéma, un art très « jeune »
Inventé en 1895 par les frères Lumière, le cinéma est un art essentiellement populaire, un divertissement que l’on trouve dans les fêtes foraines. Dès les débuts, l’industrie s’intéresse à ce procédé grand public et la fréquentation des salles de projection explose très rapidement à travers le monde, de Los Angeles à Tokyo. Les Soviétiques vont en faire l’art majeur de la révolution. Ce sont huit très jeunes artistes qui vont s’engouffrer dans l’aventure cinématographique et y entraîner le pays tout entier.
À leur tête, Dziga Vertov et Sergueï Eisenstein, respectivement 21 ans et 19 ans en 1917. Avec l’énergie de leur jeune âge, ils vont écrire un grand pan de l’histoire du cinéma. Dziga Vertov est le plus radical des deux : il rejette la fiction, car trop théâtrale et divertissante selon lui, et prône un cinéma « vérité », qui documente la vie réelle et instruit le peuple. Son film expérimental L’Homme à la caméra (1929), suite d’images filmées dans la ville pendant une journée, sans scénario et au montage très rythmé, a profondément marqué les cinéastes européens des années plus tard (néoréalisme italien, nouvelle vague en France, etc.). Eisenstein, quant à lui, réalise des longs métrages qui font encore référence aujourd’hui : Le Cuirassé Potemkine avec la fameuse scène du landau dévalant le grand escalier d’Odessa. La première école de cinéma au monde sera créée à Moscou en 1919 avec à sa tête un directeur de 20 ans : Lev Koulechov, inventeur de l’ « effet Koulechov », principe de montage selon lequel la succession de deux images peut créer une infinité d’émotions chez le spectateur.
Fils de paysan, Alexandre Medvedkine, 17 ans en 1917, élabore un grand projet cinématographique dès les années 1920 : sortir le cinéma de ses murs et installer un studio dans un train. Ainsi, le « ciné-train » va parcourir l’ensemble de l’Union soviétique dès 1932 afin de réaliser des films montrant la réalité des paysans, des travailleurs, des habitants… puis il projette ses films immédiatement, créant ainsi des discussions dans le public.
Les avant-gardes soviétiques sont le fruit de deux mouvements européens : d’une part le futurisme italien, mouvement collectif né en 1910 de la main d’un poète, et d’autre part le cubisme et son tableau inaugural, Les Demoiselles d’Avignon, en 1907, fruit des recherches d’un génie de la peinture, Pablo Picasso. Mais les avant-gardes ont été avant tout une aventure unique dans l’histoire : la rencontre du politique et de l’artistique, favorisée par l’enthou­siasme de la révolution. Ce sont de très jeunes hommes et de très jeunes femmes qui ont inventé ce qui est devenu aujourd’hui un héritage incontournable. Dans le cinéma, ce sont des gamins qui ont porté un projet artistique sans précédent. Il aura fallu qu’on leur fasse confiance, qu’on leur donne les moyens de leur énergie et de leur créativité débordantes. Il y a cent ans, des artistes révolutionnaires inventaient la modernité : une exposition zéro point dix et un carré blanc sur fond blanc. 

*Chimène De est professeure d’arts plastiques à l’École d’architecture de Paris La Villette.

Vladimir Maïakovski

Vladimir Maïakovski

Sergueï Eisenstein

Sergueï Eisenstein

Le cinéma, un art très « jeune »
Inventé en 1895 par les frères Lumière, le cinéma est un art essentiellement populaire, un divertissement que l’on trouve dans les fêtes foraines. Dès les débuts, l’industrie s’intéresse à ce procédé grand public et la fréquentation des salles de projection explose très rapidement à travers le monde, de Los Angeles à Tokyo. Les Soviétiques vont en faire l’art majeur de la révolution. Ce sont huit très jeunes artistes qui vont s’engouffrer dans l’aventure cinématographique et y entraîner le pays tout entier.
À leur tête, Dziga Vertov et Sergueï Eisenstein, respectivement 21 ans et 19 ans en 1917. Avec l’énergie de leur jeune âge, ils vont écrire un grand pan de l’histoire du cinéma. Dziga Vertov est le plus radical des deux : il rejette la fiction, car trop théâtrale et divertissante selon lui, et prône un cinéma « vérité », qui documente la vie réelle et instruit le peuple. Son film expérimental L’Homme à la caméra (1929), suite d’images filmées dans la ville pendant une journée, sans scénario et au montage très rythmé, a profondément marqué les cinéastes européens des années plus tard (néoréalisme italien, nouvelle vague en France, etc.). Eisenstein, quant à lui, réalise des longs métrages qui font encore référence aujourd’hui : Le Cuirassé Potemkine avec la fameuse scène du landau dévalant le grand escalier d’Odessa. La première école de cinéma au monde sera créée à Moscou en 1919 avec à sa tête un directeur de 20 ans : Lev Koulechov, inventeur de l’ « effet Koulechov », principe de montage selon lequel la succession de deux images peut créer une infinité d’émotions chez le spectateur.
Fils de paysan, Alexandre Medvedkine, 17 ans en 1917, élabore un grand projet cinématographique dès les années 1920 : sortir le cinéma de ses murs et installer un studio dans un train. Ainsi, le « ciné-train » va parcourir l’ensemble de l’Union soviétique dès 1932 afin de réaliser des films montrant la réalité des paysans, des travailleurs, des habitants… puis il projette ses films immédiatement, créant ainsi des discussions dans le public.
Les avant-gardes soviétiques sont le fruit de deux mouvements européens : d’une part le futurisme italien, mouvement collectif né en 1910 de la main d’un poète, et d’autre part le cubisme et son tableau inaugural, Les Demoiselles d’Avignon, en 1907, fruit des recherches d’un génie de la peinture, Pablo Picasso. Mais les avant-gardes ont été avant tout une aventure unique dans l’histoire : la rencontre du politique et de l’artistique, favorisée par l’enthou­siasme de la révolution. Ce sont de très jeunes hommes et de très jeunes femmes qui ont inventé ce qui est devenu aujourd’hui un héritage incontournable. Dans le cinéma, ce sont des gamins qui ont porté un projet artistique sans précédent. Il aura fallu qu’on leur fasse confiance, qu’on leur donne les moyens de leur énergie et de leur créativité débordantes. Il y a cent ans, des artistes révolutionnaires inventaient la modernité : une exposition zéro point dix et un carré blanc sur fond blanc. 

*Chimène De est professeure d’arts plastiques à l’École d’architecture de Paris La Villette.

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