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3 décembre 2017 7 03 /12 /décembre /2017 08:24
photo Eco-musée des Forges

photo Eco-musée des Forges

Au début du XXe siècle, les Forges d’Hennebont, un établissement produisant du fer-blanc pour les conserveries, deviennent l’un des centres de l’anarcho-syndicalisme en France. Les conflits de 1903, puis 1906, marquent profondément l’histoire sociale de la Bretagne.

 

Le 30 avril 1860, deux ingénieurs d’origine angevine, les Trottier, demandent à l’empereur l’autorisation d’ouvrir une usine destinée à produire «tôles, fer-blanc, fer, fonte et tuyaux en bois et coaltar» au lieu-dit Kerglaw, à Inzinzac, près de Lorient. 

Le choix du site n’a rien d’un hasard, puisqu’il occupe une position centrale sur la côte sud de la Bretagne, où se développent alors des conserveries de poisson, grandes consommatrices de fer-blanc. Le Blavet est navigable et son débit peut produire de l’énergie. Encore très rural, le Morbihan dispose d’une main-d’œuvre abondante… 

L’affaire est rapidement florissante. En 1880, 660 employés produisent plus de 5.000 tonnes de fer-blanc. Les Trottier envisagent de construire des fours plus performants, permettant de mélanger le fer-blanc collecté et le minerai de fer breton. Pour cela, il leur faut augmenter le capital et ils passent sous contrôle de la Société générale des cirages français (SGCF), même s’ils continuent de diriger le site morbihannais jusque 1893. Cette multinationale prend peu à peu le pouvoir aux Forges. 

La vallée noire de Kerglaw

Les dirigeants de la SGCF s’inscrivent dans un contexte européen, voire mondial, de la métallurgie. Ils développent le site d’Inzinzac qui prend le nom de «Forges d’Hennebont» et ne cesse de s’étendre, occupant jusqu’à 2,50 km des berges du Blavet et 21 ha… Kerglaw devient la « vallée noire », remplie de cheminées, d’ateliers de fonderie et de laminoirs. L’espace se structure avec la création de cités ouvrières ou de lotissements pour les ingénieurs. Les conditions de travail au début du XXe siècle, alors que le site emploie désormais près de 2.000 ouvriers et ouvrières, sont très dures. On compte entre trois et quatre ouvriers blessés par jour, parfois mortellement. Une clinique est d’ailleurs créée par les Forges. Les journées de travail peuvent atteindre 18 heures.

L’étincelle de juin 1903

En juin1903, le patron des Forges, l’homme de la SGCF, annonce qu’il met fin à la prime dominicale de la dizaine de gaziers qui nettoient les fours le dimanche. Il refuse catégoriquement toute augmentation aux manœuvres. En réponse, le 29 juin, des premiers débrayages ont lieu chez les équipes de nuit. Le lendemain, plusieurs manœuvres se mettent en grève. Le 1er juillet, on compte 400 grévistes… 

Le 3 juillet, pratiquement tous les employés sont en grève et l’usine est paralysée, ce qui augure d’une lutte longue et dure. Le principal syndicat français, la CGT, délègue plusieurs cadres pour l’organiser, dont Bourchet et Lévy. Le maire d’Hennebont, ancien directeur des Forges, comprend l’enjeu du conflit et concède un terrain au syndicat. Le «Pré-Giband» va devenir le lieu de rassemblement de toute l’agitation sociale. 

 

La situation se tend

Meetings, discours et manifestations se déroulent d’abord dans le calme en juillet. Un journaliste local note que les manifestations de juillet ressemblent à des processions religieuses… La presse parisienne commence à arriver sur place. Il est vrai que le mouvement gêne le gouvernement dirigé par un républicain intransigeant et homme de gauche, le radical Émile Combes. 

Début août, la tension monte régulièrement. Les affrontements se font de plus en plus rudes et les autorités mobilisent de nombreux gendarmes et policiers. Le 62e RI de Lorient est même réquisitionné. La répression des manifestations devient violente, avec coups de crosse et usage de la baïonnette…

Émeute à Lorient

La solidarité s’organise en faveur des métallos grévistes, particulièrement à Lorient où dockers et ouvriers de l’arsenal accompagnent leurs revendications. La CGT, alors fer de lance de l’anarcho-syndicalisme en France, ne cesse de recruter et de se structurer dans la région. Les Forges d’Hennebont deviennent un symbole de l’exploitation du prolétariat. 

La situation explose le 5 août 1903 à Lorient. La cité des cinq ports est en état d’insurrection et de nombreuses vitres de commerces explosent, tandis que plusieurs milliers de personnes se dirigent vers le tribunal où doivent être jugés des grévistes. L’un des leaders de la CGT annonce : « Monsieur le préfet, j’ai derrière moi 3.000 hommes décidés à tout si, d’ici une heure, les condamnés ne sont pas remis en liberté. Nous mettrons la ville de Lorient à feu et à sang». Des barricades sont levées. L’artillerie coloniale est appelée en renfort pour protéger la sous-préfecture. 

La situation est si tendue que la direction cède quelques jours plus tard. Une grande fête de la victoire est organisée, lors de laquelle se mêlent les airs bretons à l’Internationale et la Carmagnole. Aux Forges, l’activité reprend. Trois ans plus tard, un nouveau conflit paralyse l’usine pendant 115 jours afin d’obtenir la journée de travail de huit heures. Ce que le gouvernement accordera en 1919, mais que les Forges n’appliqueront qu’en 1925.

 

Pour en savoir plus 

- « La Montagne des Forges d’Hennebont : mémoires »,Gisèle Le Rouzic, Écomusée d’Inzinzac-Lochrist, 1984. 

- « Voyage aux Forges d’Hennebont (1860-1945) », Gisèle Le Rouzic, La Digitale, 1984. 

- « La Bataille des Forges d’Hennebont », Gisèle Le Rouzic, La Digitale, 1989.

 

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3 décembre 2017 7 03 /12 /décembre /2017 07:48
Journée mondiale contre le Sida - 1er décembre - les députés communistes ont permis de réduire le coût des auto-tests de séropositivité en France

Journée mondiale de lutte contre le Sida

En 2016, les députés communistes avaient fait voter un amendement abaissant la TVA sur les auto-tests. Grâce à cette initiative, durant toute l'année 2017, ce test était disponible à un prix plus bas en pharmacie, le rendant ainsi plus accessible. Convaincus qu'il y a urgence à renforcer la prévention à l'heure où plusieurs dizaines de milliers de nos concitoyens ignoreraient leur séropositivité, les députés ont fait adopter un amendement identique en 2017 à l'occasion du vote du projet de loi de finances. Il devrait permettre, l’année prochaine encore, de garantir un prix de vente accessible à cet outil de dépistage indispensable. Ne baissons pas la garde.

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3 décembre 2017 7 03 /12 /décembre /2017 07:45

Deuxième feu vert de l'Assemblée au projet de budget de la Sécu: "le budget le plus austéritaire depuis 1997." - Pierre Dharréville

AFP | jeudi 30 novembre 2017

L'Assemblée nationale a voté, dans la nuit de mercredi à jeudi, le premier projet de budget de la Sécurité sociale du quinquennat en nouvelle lecture, après le rétablissement quasi total de sa version et des débats confirmant les désaccords à gauche et à droite.

Le texte porté par la ministre de la Santé Agnès Buzyn revient jeudi en nouvelle lecture au Sénat, à majorité de droite, avant un ultime passage la semaine prochaine devant l'Assemblée, qui a le dernier mot.

Comme en première lecture, LREM et MoDem ont voté, cette fois à main levée, pour ce projet de loi, LR contre, les trois groupes de gauche également. Les UDI-Agir-indépendants (anciens Constructifs) se sont partagés entre pour, contre et abstention.

La hausse de la contribution sociale généralisée (CSG) a continué à concentrer des tirs croisés de droite et de gauche.

Défendu dans l'hémicycle également par le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin, le PLFSS prévoit aussi une baisse de l'allocation versée aux parents de jeunes enfants, critiquée sur plusieurs bancs, une hausse de la fiscalité du tabac, décriée surtout à droite, ou une extension du nombre de vaccins obligatoires, questionnée par les Insoumis.

La suppression de la généralisation du tiers payant a été encore critiquée par la gauche, socialistes en tête.

Assez consensuelle, une formule encore modifiée de la taxe soda, visant à mieux lutter contre l'obésité, a été votée dans l'hémicycle, avec un barème en fonction du taux de sucre revu en baisse, à l'initiative du rapporteur Olivier Véran (LREM).

Au prix d'économies dans le domaine de la santé, le déficit de la Sécu doit être réduit à 2,2 milliards d'euros l'année prochaine, niveau inédit depuis 17 ans.

Pour LREM, Thomas Mesnier a vanté des "avancées énormes", comme une "augmentation de pouvoir d'achat des Français en supprimant des cotisations sociales", la suppression du RSI "tant attendue", des "choix courageux de politique familiale" en faveur des "familles monoparentales" notamment.

Si elle a salué des "réformes sans précédent" (innovation, prévention, indépendants, etc) et "une trajectoire volontaire de réduction des déficits", Nathalie Elimas (MoDem) a exprimé certaines "déceptions" en particulier sur la "protection des retraités les plus modestes, la préservation du pouvoir d'achat des agriciulteurs ou la politique familiale".

Jean-Pierre Dord (LR) a regretté une "occasion manquée d'élargir le vote" au-delà de la majorité, invoquant "des articles particulièrement clivants" sur la CSG et la famille. Deux points également fâcheux pour les UDI-Agir-indépendants, malgré de "nombreuses mesures dans le bon sens".

Le socialiste Joël Aviragnet a déploré le rejet de tous les amendements pour contrer le "non recours aux droits" sociaux.

A gauche de la gauche, c'est une "remise en cause radicale de la philosophie de la Sécurité sociale" et la "poursuite de la compression des dépenses" qu'a déplorées Pierre Dharréville (PCF). Fustigeant le "Plfss le plus austéritaire depuis 1997", Adrien Quatennens (LFI) a notamment clamé que "la baisse des cotisations pour l'augmentation de la CSG ne constitue en rien un gain de pouvoir d'achat", les Français la paieront, selon lui, via notamment "le reste à charge, le virage ambulatoire"

Pierre Darhéville

Pierre Darhéville

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2 décembre 2017 6 02 /12 /décembre /2017 20:04

Des responsables politiques français et du gouvernement israélien nous accusent, à mots plus
ou moins couverts, de soutien au terrorisme et d’antisémitisme pour tenter de disqualifier le combat que nous menons pour une paix juste et durable en Palestine. C’est ignoble.
Je veux redire quelques faits essentiels. D’abord sur la motivation profonde de notre combat, qui n’est autre que le respect des droits du peuple palestinien à vivre en paix, dans un État souverain aux côtés de l’État d’Israël. Ce que l’on nomme « conflit israélo-palestinien» n’est pas un conflit religieux, mais un conflit politique et colonial, dramatiquement aggravé par la politique de Benyamin Netanyahou. Ses efforts continus et celui de son gouvernement pour la
colonisation montrent qu’ils ont abandonné tout objectif et processus de paix. La colonisation des territoires, amplifiée depuis l’élection de Donald Trump, au mépris du droit international et de toutes les résolutions de l’ONU, est pour Netanyahou la principale arme de destruction massive de tout processus de paix visant la construction de deux États, Israël et la Palestine, vivant en paix. Ce qu’ils visent, à travers la négation des droits des Palestiniens et à travers leurs visées racistes et destructrices, est un État ségrégué, non plus laïc et démocratique, qui serait une grave impasse pour l’État d’Israël lui-même.
Ce conflit colonial s’enracine dans les décombres d’autres conflits coloniaux plus anciens, hérités des ruines de l’Empire ottoman dépecé par les puissances impérialistes britannique, française et étatsunienne, qui, depuis cent ans, veulent forger le Proche et Moyen-Orient, ses frontières intérieures, l’organisation sociale de ses peuples, à l’aune de leurs intérêts. Ces puissances impérialistes, et d’autres aujourd’hui, s’appuient sur des forces nationalistes ou obscurantistes, des puissances régionales émergentes, quitte à les renforcer contre les forces démocratiques. Le Liban, l’Irak, la Syrie… les peuples kurde et palestinien, plus loin l’Afghanistan, en sont les plus grands perdants, plongés dans des guerres dévastatrices, des années de terreur, de pillage des ressources et d’humiliations.
Notre engagement est donc d’abord celui pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens, pour l’émergence d’une solution à deux États souverains, laïcs et démocratiques. Ce combat est d’abord un engagement pour le respect du droit international, des droits humains fondamentaux et pour l’égalité. Notre engagement, à nous communistes, ici en France, est un engagement pour la justice, le droit et la paix.
Ensuite, sur les ignobles accusations d’antisémitisme, je veux redire clairement que je les
ressens comme une insulte personnelle inacceptable, que nous les ressentons comme une insulte et une blessure indignes de l’histoire de notre parti. Les propos tenus qui nous taxent d’antisémites cherchent à discréditer quiconque s’oppose à la politique coloniale et discriminatoire de B. Netanyahou.
Pour nous, le PCF, l’existence d’Israël n’est évidemment pas en cause. Ce que nous mettons en
cause, c’est la non-reconnaissance de l’État palestinien. Pour nous, la lutte contre l’antisémitisme et la solidarité avec la lutte contre l’occupation coloniale des territoires palestiniens ne sont pas des combats contradictoires. Mais un même engagement pour les droits humains fondamentaux. 

Comme des générations de communistes qui nous ont précédés, nous sommes de ceux qui refusent de concéder tout terrain à la haine du judaïsme et des juifs dans notre pays. L’antisémitisme est un fléau, un délit, qui peut devenir, l’histoire l’a montré, le moteur d’un indicible crime contre l’humanité. Nous l’avons combattu hier pour libérer notre pays du
nazisme hitlérien, nous le combattons aujourd’hui et nous le combattrons demain avec la même
détermination.

Depuis des siècles, la haine des juifs fait des ravages dans notre pays. Mais cette haine trouve
face à elle une conception de la nation née en 1791 avec la reconnaissance de la citoyenneté française à tout individu né sur son sol indépendamment de sa religion. À différentes reprises dans notre histoire, de Napoléon à Pétain, ce droit fondamental a été bafoué. Nous devons rester mobilisés contre les résurgences de l’antisémitisme qui est au fond le même racisme que celui qui frappe nos concitoyens musulmans.

Au nom de la République laïque que nous défendons, nous combattrons sans relâche ceux qui
veulent faire du judaïsme ou de l’islam, l’un et l’autre, ou de toute autre religion, des soi-disant « corps étrangers ». Toute violence faite aux croyants, et faite à ceux d’entre nous qui sont juifs, ou à ceux d’entre nous qui sont musulmans, demeure pour nous un affront fait à tous.
Nous refusons toute banalisation de l’antisémitisme, de la haine de l’islam ou de toute croyance, de toute culture ou origine, comme nous refusons de hiérarchiser les racismes, xénophobies, atteintes à la dignité, les discriminations dont chacune et chacun d’entre nous peut être la cible.

Nous combattons cette conception monolithique infondée qui classe et hiérarchise les êtres humains, qui reste hermétique aux réalités sociales, aux processus historiques qui font que les cultures se reforment sans cesse au contact les unes des autres. Il y a quelque chose de morbide chez ceux qui croient que la culture n’est que tradition, alors qu’elle n’est qu’invention.
Nombreux dans nos rangs ont été, depuis la création du PCF, aux côtés de générations de militants qui croyaient au ciel et ceux qui n’y croyaient pas, comme disait Aragon, des militants de toutes croyances qui s’engagèrent pour que la France soit une communauté de femmes et d’hommes libres et égaux, pour la justice sociale et contre l’exploitation et les dominations. Pendant la Résistance, c’est d’abord dans nos rangs que, Français, immigrés juifs d’Europe centrale, républicains espagnols, immigrés d’Afrique du Nord et d’ailleurs, elles et ils
s’engagèrent pour libérer la France et réinstaurer une démocratie, notre République. L’antiracisme nous a construits, et a construit le meilleur pour la France. Nous sommes fidèles à cette histoire.
L’heure n’est pas à élever des murs qui se retourneront contre tous. Il y a quelques jours, 60000 militants d’extrême droite ont défilé bras tendus en Pologne contre l’islam, contre les migrants, tandis que des milliers meurent en Méditerranée, croupissent dans des camps en Hongrie, ou sont réduits en esclavage en Libye. Ces mêmes 60 000 néonazis défileront peut-être à nouveau demain, brandissant la haine des juifs comme leurs grands-pères le firent dans les années 1930 et 1940. Face à ces dangers, nous voulons plus que jamais unir contre le racisme et pour le respect des droits humains pour tous. Et aucune haine ne nous détournera de ce combat, en France, en Europe, en Israël et en Palestine, comme partout ailleurs dans le monde.
 

Par Pierre Laurent Secrétaire national du PCF
 

 

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

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2 décembre 2017 6 02 /12 /décembre /2017 08:17
Morlaix-Wawel présent pour vendre des céramiques palestiniennes au marché des créateurs le dimanche 3 décembre (10h-17h)

VENTE DE CERAMIQUES

Nous vendrons nos céramiques, le dimanche  3 décembre (10h à 18h) au marché de Noël à Traon Nevez (Le Dourduff) Ces céramiques sont achetées en Palestine (Hébron) et l’argent de la vente est utilisé pour l’achat de matériel scolaire pour les élèves et les étudiants (y compris les réfugiés syriens) du camp palestinien de Wavel (Liban).

Grâce à votre solidarité, nous finançons, depuis 2010, l’achat de fournitures scolaires. Nous agissons également, suivant les résolutions de l’ONU, pour la reconnaissance de l’état palestinien et pour le retour des réfugiés Merci pour votre générosité

Jean-Marc Nayet

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1 décembre 2017 5 01 /12 /décembre /2017 15:59

ET SI LE BON SENS PREVALAIT ?

Dans un hommage rendu à l’action de Jack Ralite lors du combat des intermittents du spectacle, le secrétaire de la « CGT spectacle » soulignait qu’il avait réussi à « faire travailler ensemble des gens qui avaient plus de choses à mettre en commun que de rester divisés » créant ainsi un rapport de forces qui se révéla efficace.

Et si, face à la gigantesque entreprise de démolition sociale entreprise par Macron, ce bon sens prévalait enfin ?

Cela ne vaudrait-il pas mieux que l’exacerbation des égos, la compétition pour le concours du meilleur opposant ou le développement de sa petite boutique ?

L’heure n’est plus à ces petits jeux politiciens que d’ailleurs les Français ont clairement rejetés lors des dernières élections.

Malheureusement il est à craindre que l’intérêt général et le bon sens ne priment pas spontanément.

C’est donc aux citoyens, à toutes celles et tous ceux qui veulent que se développe une véritable alternative, qu’il revient de peser auprès des instances où les décisions se prennent pour que se créent les conditions du vaste rassemblement nécessaire pour que d’autres choix et une autre politique soient possibles. De montrer aussi, par une large participation  à toutes les luttes et toutes les actions qui se développent déjà contre les effets des mesures prises par le gouvernement et des projets destructeurs en préparation, que cette union qui a tant de mal à émerger en haut se réalise plus facilement sur le terrain.

Alain  DAVID

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1 décembre 2017 5 01 /12 /décembre /2017 15:51
Morlaix. Cardiologie. La manifestation citoyenne maintenue à 10h samedi

Les syndicats entendent maintenir la pression contre la fermeture du service de soins intensifs, malgré l’annulation de cette décision à la dernière minute.

L’intersyndicale CFDT-Sud-CGT de l’hôpital a décidé de « maintenir la pression contre la fermeture du service de soins intensifs de l’hôpital de Morlaix ». La manifestation citoyenne prévue ce samedi, à 10 h, au départ de la Manu, est maintenue.

eudi, la direction a annoncé qu’elle renonçait à fermer le service pour le mois de décembre faute de praticiens suffisant pour assurer les gardes. Des cardiologues ont accepté de travailler davantage, en attendant des renforts brestois en janvier et, peut-être, l'installation de cardiologues en fin de spécialisation en février.

Morlaix. Cardiologie. La manifestation citoyenne maintenue à 10h samedi
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1 décembre 2017 5 01 /12 /décembre /2017 14:31
Le Télégramme, 26 novembre 2017 (pages Lannion-Tregor)

Le Télégramme, 26 novembre 2017 (pages Lannion-Tregor)

Publié dans les pages Lannion-Tregor du Télégramme le samedi 26 novembre ce nouvel article sur la démarche et l'essai de Maryse Le Roux avec la parution de "La fin du chemin". 30 livres ont été vendus à la fête de l'Huma Bretagne.

Prochaines rencontres:

A la librairie Dialogues Morlaix, vendredi 1er décembre, 17h (dédidace) - 18h (présentation par Maryse Le Roux et Ismaël Dupont)

A la Manu, local de Skol Vreizh, toute la journée le samedi 2 décembre, avec les autres auteurs de l'année de Skol Vreizh:

Samedi 02 décembre (10h-17h) aux éditions Skol Vreizh (41 quai de Léon - La Manu)
Les éditions seront exceptionnellement ouvertes et vous pourrez y rencontrer de très nombreux auteurs qui auront le plaisir de dédicacer leurs ouvrages : Francis Favereau, François de Beaulieu, Anne Guillou, Maryse Le Roux & Ismaël Dupont, Hervé Lossec, Yann-Bêr Kemener & Anna Magron, Saskia Hellmund, Daniel Leloup, Hervé Jaouen (14h-16h), Patrick Hervé...
Il y aura également un coin "Bonnes affaires / Levrioù marc'hadmad" à partir de 2€
Lectures à 11h & 15h - Intermèdes musicaux par Lizig Cloarec à la harpe - Exposition des tableaux d'Anna Magron

A la librairie L'Ivresse des mots à Lampaul-Guimiliau le vendredi 8 décembre à 18h.

Au plaisir de vous rencontrer lors de ces prochaines présentations du bouquin!

La fin du chemin - 1920-2000 Des indépendantistes en Bretagne, Skol Vreizh, 2017 -18€

La fin du chemin - 1920-2000 Des indépendantistes en Bretagne, Skol Vreizh, 2017 -18€

Présentation et dédicace de La fin du chemin à la librairie Dialogues de Morlaix le vendredi 1er décembre, Skol Vreizh le samedi 2 décembre, à l'Ivresse des mots à Lampaul-Guimiliau le vendredi 8 décembre
Rencontre- débat sur "La fin du chemin" à la fête de l'Humanité Bretagne, à l'espace librairie, samedi 26 novembre 2017

Rencontre- débat sur "La fin du chemin" à la fête de l'Humanité Bretagne, à l'espace librairie, samedi 26 novembre 2017

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1 décembre 2017 5 01 /12 /décembre /2017 14:30
photo de Maha Hassan - Ismaël Dupont - 29 novembre 2017

photo de Maha Hassan - Ismaël Dupont - 29 novembre 2017

Maha Hassan : Shéhérazade à Morlaix

Saviez-vous qu'à Morlaix vivait une grande conteuse et romancière de langue arabe, Maha Hassan ?

Maha Hassan est née à la littérature porteuse des histoires de sa grand-mère paternelle analphabète.

Halima, sa grand-mère spirituelle, une kurde syrienne, originaire d'un village du nord de la Syrie mais vivant à Alep pendant la jeunesse de Maha.

Son père, ouvrier d'une fabrique de tissus à Alep, était lui aussi analphabète.

Il n'y avait pas un livre dans la maison de Maha pendant sa jeunesse.

C'est pourtant grâce aux engagements de son père et à ses camarades du Parti Communiste que la jeune Maha va acquérir très jeune le goût des lectures complexes en commençant à tenter de comprendre les brochures communistes clandestines que font circuler les amis de son père.

« Mon père ne nous a pas éduqués dans le nationalisme. Il ne voulait pas que l'on se reconnaisse d'abord comme kurdes. Nous étions tous syriens, avec une société à construire ensemble, la culture ou religion d'origine était secondaire. La question kurde n'était pas sa priorité ».

Les lectures de Maha vont renforcer ses convictions universalistes.

Maha a un tel appétit d'apprendre qu'à partir de 15-16 ans, après les traductions arabes de Tchékov et Pouchkine, elle découvre Hegel, Marx et Nietzsche.

« Je pleurais quand je n'arrivais pas à comprendre des passages de la dialectique de Hegel ».

Ainsi parlait Zarathoustra était, dit-elle, un livre qui parlait aux lettrés kurdes du fait de la valorisation d'une origine culturelle indo-européenne de l'espace persique auxquels ils pensaient se rattacher.

Mais le grand initiateur est surtout Sartre, pour qui elle éprouve un amour immodéré, jusqu'à lire L'être et le néant à dix-huit ans dans une traduction arabe.

Quand elle arrive à Paris en 2004, Maha ne pense qu'à Sartre, lui parle intérieurement en se promenant dans ses endroits préférés : « J'attendais qu'il me réponde par les rêves, comme mes personnages de roman qui se découvrent pendant la nuit, mais il n'en a rien été ».

Plus tard, elle sera déçue d'apprendre certains aspects du grand ego qu'avait Sartre et le dénouement de sa relation d'amitié avec Camus, un autre des familiers de la jeune Maha Hassan, dont elle lut avec passion une grande partie de l’œuvre dans sa jeunesse.

Mais c'est sans doute l'auteur de La plaisanterie , Milan Kundera qui eut le plus d'influence sur elle et la naissance de sa vocation d'écrivain, par sa prodigieuse liberté, sa faculté à prendre de la hauteur face à la peur et aux mesquineries produites par une dictature policière pour affirmer les droits de l'individu vivant et de l'esprit.

Comme un de ses personnages de roman, Maha Hassan eut l'impression de « respirer Kundera » en circulant dans le quartier de Montparnasse.

Le responsable de l'Institut du Monde Arabe ne crut pas sans doute lui faire un tel plaisir quand il lui dit qu'elle écrivait comme l'écrivain tchèque. C'était faux, sans doute. C'était pour l'encourager.

Pendant des mois, néanmoins, Maha s'exerça pour s'amuser à écrire un chapitre selon ses façons spontanées, un chapitre narré comme un pastiche de Kundera.

Le premier écrit publié de Maha Hassan (elle a dix-neuf ans) est une nouvelle à dimension érotique à peine voilée, « Le marié du doigt », traitant entre autre de manière déguisée de la masturbation des femmes, nouvelle qui paraît dans une grande revue intellectuelle de Beyrouth, Al Naqid, « Le Critique » où son nom apparaît au côté de celui de Samih Alqasim, un grand écrivain. le magazine publie aussi Mahmoud Darwich. Maha ouvre de grands yeux et n'en revient toujours pas ! Jusque dans son exil morlaisien, elle garde cette revue qui la fait rentrer en deux temps trois mouvements dans la cour des grands.

Pour elle qui avait confié à dix-neuf ans le manuscrit à un ami se déplaçant au Liban, c'est complètement inespéré. Évidemment, la nouvelle est interdite de publication par le régime syrien, ainsi que les autres du recueil.

Sans doute en raison de la folle audace d'une écriture qui explore les tabous de la sexualité et de la condition féminine. Pour d'autres raisons aussi, peut-être.

Pour justifier l'interdiction des Chants du néant (2009, qui paraîtront finalement au Liban), un roman qui pose pour la première fois la question existentielle propre aux kurdes, ce qu'a relevé la censure du régime des al-Assad, c'est le caractère subversif d'une note faisant référence à la tradition de la kabbale qualifiée de « soufisme » des Juifs.

Dans la Syrie des Al-Assad, le Juif est l'ennemi par excellence et tabou, le régime appuyant une partie de son entreprise de légitimation sur son statut de résistant à l’État d'Israël.

Autant dire que Maha Hassan sera relativement déboussolée au départ d'être invitée pour plusieurs mois à une résidence d'écrivaine dans l'immeuble d'Anne Frank à Amsterdam après qu'Human Rights Watch lui ait décerné le prix Hellman-Hammett en 2005 réservée aux écrivains persécutés, un prix attribué après les excès du maccartysme aux Etats-Unis.

Un immeuble plein de fantômes, d'éclats de rire et de frissons de peur, pour travailler, dans un voisinage invitant à se questionner plus que tout autre sur la question de l'identité et du piège nationaliste et xénophobe des identités exclusives, identifiées à des appartenances collectives héritées et enfermantes. Maha Hassan réfléchit d'ailleurs aujourd'hui à un livre qui aurait pour titre «le péché d'identité ».

Maha Hassan et Ismaël Dupont après l'entretien - 29 novembre 2017, place Allende - Morlaix

Maha Hassan et Ismaël Dupont après l'entretien - 29 novembre 2017, place Allende - Morlaix

Maha Hassan qualifie elle-même son écriture de « littérature bâtarde ». Ce n'est pas de la littérature kurde, parce qu'elle écrit en arabe. Ce n'est pas de la littérature arabe « pure » parce qu'elle porte une mémoire collective kurde avant même d'avoir appris à parler. Ce n'est pas de la littérature arabe non plus parce qu'elle a découvert la littérature et la philosophie européennes avant Naguib Mahfouz ou d'autres grands écrivains arabes, parce que ses références intellectuelles sont autant occidentales qu'orientales.

La jeune fille issue d'un quartier et d'une famille populaires d'Alep où l'on ne connaissait pas les livres s'est ouverte au monde libérateur de la littérature grâce à la générosité d'un libraire qui lui prêtait des livres traduits qu'elle n'avait pas les moyens de payer.

Après la parution de sa nouvelle dans une grande revue libanaise, elle écrit un livre moins scandaleux pour les autorités syriennes, mais qu'elle aime beaucoup aussi, L'infini, qui paraît en 1995 chez un éditeur de Lattaquié.

C'est pour ses derniers livres, publiés en arabe au Liban, chez les éditions El-Rayyes, dirigé par le responsable du magazine qui l'avait fait connaître à 19 ans, en 1993, pour sa nouvelle détonante, et qui attendait d'elle une confirmation de son talent, que Maha Hassan commence à être reconnue dans le petit monde littéraire des pays arabes.

Elle fait des salons en Tunisie, en Palestine, en Egypte, aux Emirats. Ceux qui paient ne sont pas toujours les pays où l'on trouve le plus de lecteurs, mais les rois du pétrole ou autres princes en quête de reconnaissance internationale.

Deux de ses romans ont été sélectionnés dans la liste finale du prix Booker Arabe.

Maha Hassan a néanmoins le sentiment que le fait d'être kurde rend pour elle la reconnaissance littéraire moins aisée dans le monde arabe.

Ses premiers livres sont considérés comme féministes, parlant de condition féminine, de sexualité, de conservatisme religieux, de politique. En 2000, ses livres sont interdits de parution en Syrie.

Dans les romans, écrits depuis son exil français et publiés au Liban reviennent le sujet des crimes d'honneur contre les femmes (« Les filles des prairies », Banât al-barârî – 2011).

Dans Cordon Ombilical (2010), on a le portrait de deux femmes partagés entre Orient et Occident, interrogeant les notions d'identité kurde, d'appartenance, de relation à l'autre.

Dans les Tambours de l'amour (2012), son avant-dernier roman publié, Maha Hassan construit le premier récit romanesque de la révolution syrienne prenant en comptant l'an un de la révolte démocratique du peuple syrien contre Bachar-al-Assad et son régime d'oppression, révolution qui comme plus tard la guerre syrienne malgré toute sa barbarie, va révéler à eux-mêmes et à la liberté des jeunes femmes et jeunes hommes qui vont se défaire de leurs peurs et des corsets sociaux pour affirmer leur désir d'engagement, de dignité, de vie.

Ce roman est sur le point d'être publié en Italie où il bénéficie déjà d'une très bonne critique.

Maha Hassan m'a dévoilé hier la trame narrative de son dernier roman, le premier qui sera écrit en français, grâce au concours de Anne Cousin et de l'association Tro-coat, qui a fait la rencontre de Maha et lui a proposé cette collaboration pour écrire en français à la suite d'un travail en atelier d'écriture et de leur présentation première lors d'un débat avec l'écrivain yéménite ami de Maha Ali Al Muqri à la librairie « A pleine voix » à Morlaix, tenue par Laurent Baudry.

C'est une fresque historique très ambitieuse et palpitante, avec des situations romanesques fascinantes, où une moderne Shéhérazade et sa fille traversent quarante ans d'histoire de la Syrie. Une première partie met en scène deux femmes en quête de bonheur et d'émancipation d'un quartier traditionaliste d'Alep que la loi des hommes domine, deux femmes qui vivent avec leur mari commun derrière le QG des moukhâbarât, les forces de sécurité du régime, cruelles et despotiques, qui y torturent à tour de bras. La deuxième partie nous plongera dans l'actualité de la guerre en Syrie, où vont s'affronter des jeunes qui se connaissaient dans le camp djihadiste et dans le camp des peshmergas, ce qui donne à Maha Hassan l'occasion d'explorer ce qu'il y a de nouveau dans la condition féminine kurde dans le fait de combattre, et de combattre les partisans d'une forme religieuse dévoyée, portant la haine des femmes, obscurantiste, totalitaire, ultra-violente.

Entendre et imaginer le déploiement de ce roman à travers quelques indications de cette magnifique et profonde conteuse qu'est Maha Hassan ne donne qu'une envie : que ses précédents romans soient vite publiés en français.

Pour y lire ses histoires d'amour, de libération féminine, de relation à la tradition, aux identités, à la tyrannie du régime syrien. Pour y découvrir ses personnages riches et attachants.

Quand elle était étudiante, Maha a fait le tour des partis révolutionnaires et contestataires, kurdes ou communistes.

Son père avait très peur qu'elle s'engage trop en politique même s'il ne s'est pas opposé à ce qu'elle fasse des études, comme pour sa sœur cadette, étudiante en droit elle-aussi, car les moukhâbarât n'hésitaient pas à violer et violenter les filles rebelles ou soupçonnées de l'être. Malgré la défense de son père, Maha était une fille têtue et a mené ses expériences en femme libre et courageuse, affrontant la pression du groupe et des hommes, malgré la peur, omniprésente dans le régime d'oppression de la Syrie d'Hafez-al-Assad puis de Bachar-al-Assad.

Son premier rendez-vous contraint avec les services de sécurité date de ses dix-huit ans, quand, pour financer ses études, elle s'apprête à postuler pour un poste d'institutrice remplaçante et que les renseignements font chantage sur elle dans un bureau de l'éducation nationale et lui demandent de donner des informations sur les amis de son père (les communistes sont pourchassés, emprisonnés, torturés par Hafez-al-Assad). Elle refuse et son certificat de nomination est déchirée sous ses yeux.

C'est à la suite d'un énième entretien forcé avec les moukhâbarât au moment de la révolte kurde au début des années 2000 et de sa répression par le régime qu'elle décide de quitter la Syrie, puis de gagner la France où elle obtient l'asile politique en 2004, d'abord logée pendant quelques mois à la maison des journalistes, avant de rencontrer Philippe, son amoureux breton, et d'arriver à Morlaix avec lui il y a deux ans.

Depuis son père et sa mère sont décédés en Syrie, sa mère des suites du bombardement de sa maison par la rébellion islamique à Alep. Ils ont été enterrés à la va-vite dans un jardin public, dans le quartier de Khaledia. La maison familiale n'existe plus.

Maha a demandé en vain un visa humanitaire pour sa mère et sa sœur au plus fort de la guerre. Beaucoup de ses voisins, de ses amis, sont morts aussi, la plupart victimes des assassinats et tortures du régime. Un de ses voisins a été torturé à mort parce que son frère s'était engagé dans l'armée rebelle.

Ses frères et sœurs sont en Suède, en Finlande, au Pays-Bas, en Allemagne dans un camp pour réfugiés, en Turquie.

Sa mère a été interrogée par les services de sécurité du régime après le départ de Maha : elle leur a dit, pour protéger tout le monde, car sa fille était morte.

Morte à une partie d'elle-même peut-être, mais si vivante dans son désir d'être heureuse, de créer, de construire une littérature d'émancipation éclairant le monde pour le transformer.

Maha connaît la douleur d'avoir été contrainte de quitter son monde, son pays et de le voir disparaître dans la plus fratricide et barbare des guerres. Néanmoins, elle n'en condamne pas pour autant une révolte démocratique qui, au départ, voulait seulement dénoncer la barbarie de la police de Bachar-al-Assad qui avait torturé affreusement des adolescents, exiger plus de justice, de démocratie, de liberté d'expression, moins de corruption et de clientélisme, plus d'égalité. Une révolte laïque où l'on trouvait des jeunes et moins jeunes de toutes les origines culturelles de la Syrie. Pour elle, la guerre a aussi réveillé les Syriens, la révolution a libéré beaucoup de femmes, allant jusqu'à parler de « baiser de la guerre ».

Elle a espéré, espéré, les six années précédentes, que le régime criminel allait enfin tomber, qu'il allait cesser d'assassiner le peuple syrien en toute impunité. En vain, aujourd'hui, elle constate que la guerre est un affrontement d'intérêts internationaux, que Daesh est devenu l'ennemi premier, que Bachar, le boucher de Damas, est revenu au centre du jeu, même pour les Américains et les Français.

Quant aux Kurdes, ils ont agi de manière pragmatique en cherchant à faire progresser leur volonté d'indépendance ou d'autonomie en se protégeant des agressions du régime comme des islamistes djihadistes. Néanmoins, dans sa famille, son frère, kurde, lui aussi, combattait la répression du régime avec ses amis arabes.

Aujourd'hui, Maha vit en exil d'elle-même, ni là-bas, ni tout à fait ici, malgré le plaisir qu'elle a à sentir la sollicitude, la franchise et la vie sereine des Bretons et à vivre à Morlaix avec son ami.

Chaque nuit, chaque sieste ou presque la ramène par ses rêves en Syrie.

Dans la journée, elle a des moments d'absence, où elle retrouve Alep et ses amis et parents.

La littérature est un des moyens qui lui reste pour éprouver son existence.

Littérature de l'exil, littérature de l'affirmation vitale et des naissances à soi, à l'amour et à l'autre, par-delà la tradition patriarcale, le despotisme, la guerre.

Péché d'identité... Tout dernièrement, Maha a découvert que sa grand-mère maternelle était arménienne, qu'elle avait été adoptée à cinq ans par sa famille kurde alors que ses parents allaient à l'abattoir ou avaient déjà été massacrés par les génocidaires turcs et leurs alliés.

Cette grand-mère d'origine chrétienne arménienne avait donné à son premier fils le nom de Mohamed, vivant toute sa vie dans la dissimulation et la culpabilité par rapport à ses origines.

Cette vie tragique est un roman dont le continent reste à explorer... Comme la littérature de Maha Hassan pour le lecteur français.

Entretien avec Ismaël Dupont - 29 novembre 2017

Maha Hassan parlera de son parcours et de la tragédie syrienne samedi 2 décembre à 18h à la MJC avec Anne Cousin et un membre d'Amnesty International.

Romans publiés :
Titres traduits de l'arabe:

- Bonjour la guerre

- Les Tambours de l’Amour, éditions El-Rayyes, Beyrouth, Liban, 2012.
- Les filles de prairies (roman), éditions El- Rayyes, Beyrouth, Liban, 2011.
- Cordon ombilical, éditions El- Rayyes, Beyrouth, Liban, 2010. (sélectionné sur la liste du prix du roman arabe «Booker»).
- Chants du néant, éditions El- Rayyes, Beyrouth, Liban, 2009.
- Le tableau de la couverture. Les murs de déception sont plus hauts, éditions Nashiron, Syrie, 2002.
- L’infini- récit de l’autre, éditions Al-Hiwar, Syrie, 1995.

Maha Hassan, citoyenne morlaisienne, se bat pour la liberté de pensée, de s’exprimer. Lors de cette rencontre, elle parlera de l’écriture retrouvée en France. Maha défend le droit des exilés, victimes des guerres. Primée par Human Right Watch, elle est attentive à la condition des femmes et se questionne sur le départ des jeunes vers la Syrie alors qu’ils vivent librement ici en France.

Maha Hassan, citoyenne morlaisienne, se bat pour la liberté de pensée, de s’exprimer. Lors de cette rencontre, elle parlera de l’écriture retrouvée en France. Maha défend le droit des exilés, victimes des guerres. Primée par Human Right Watch, elle est attentive à la condition des femmes et se questionne sur le départ des jeunes vers la Syrie alors qu’ils vivent librement ici en France.

Maha Hassan parlera de son parcours et de la tragédie syrienne samedi 2 décembre à 18h à la MJC avec Anne Cousin et un membre d'Amnesty International.
Rencontre avec Maha Hassan, écrivaine kurde d’Alep

S’EXILER POUR VIVRE, LE DESTIN D’UNE FEMME D’ALEP À MORLAIX

Le samedi 02 décembre 2017

18h

À 18h à la MJC de Morlaix – suivi d’un moment convivial autour d’un verre

Organisée par Amnesty International et Anne Cousin

Dans le cadre du Festival des Solidarités

MJC de Morlaix
7 place du Dossen

Morlaix 29600

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1 décembre 2017 5 01 /12 /décembre /2017 06:15
Stephane Postollec (CFDT), Florence Porhel (Sud), Christophe Boudrot (CGT) décideront aujourd'hui s'ils maintiennent la manifestation prévue à 10h le samedi à la Manu

Stephane Postollec (CFDT), Florence Porhel (Sud), Christophe Boudrot (CGT) décideront aujourd'hui s'ils maintiennent la manifestation prévue à 10h le samedi à la Manu

Sur le fil ! La direction du CHPM a indiqué hier après-midi qu'un tableau de garde avait été établi pour le mois de décembre à l'unité de soins intensifs de cardiologie. Qui ne fermera donc pas. Les syndicats attendent le conseil de surveillance de ce matin pour dire s'ils maintiennent la manifestation de samedi. 

« Le tableau de garde de cardiologie a été arrêté pour le mois de décembre. Je tiens à remercier la communauté médicale et soignante pour sa mobilisation et son soutien auprès du service de cardiologie, ainsi que le CHRU de Brest et l'Hôpital d'Instruction des Armées Clermont Tonnerre, qui participent à la solidité du dispositif. Ainsi, la totalité de l'offre de soins est préservée pour la population du territoire ». C'est par ce communiqué que la direction du centre hospitalier des pays de Morlaix a annoncé, hier, en fin d'après-midi, que l'unité de soins intensifs de cardiologie (Usic) ne fermerait finalement pas en décembre.

Garanties ministérielles


La nouvelle a immédiatement été transmise au personnel de l'Usic, qui s'en réjouit, évidemment. Comme s'en réjouissent aussi certainement les personnels des autres services, mais surtout les usagers de l'hôpital. Elle sonne également comme un soulagement pour le sénateur Jean-Luc Fichet, la députée Sandrine Le Feur et Agnès Le Brun, maire de Morlaix et présidente du conseil de surveillance du CHPM, qui s'étaient rendus, le matin même, au ministère de la Santé, à Paris, afin de défendre le maintien d'une « offre de soins complète et cohérente » sur le territoire morlaisien. Psychiatrie comprise, donc. Le trio avait même obtenu la garantie, par la conseillère de la ministre, qu'en cas de fermeture provisoire de l'Usic, « tous les moyens seraient mis en oeuvre pour assurer sa réouverture et son maintien dès le début de 2018 ». Car il ne pensait pas qu'une solution de dernière minute serait trouvée.
 
 

Pas de conseil houleux


Du côté de l'intersyndicale CFDT-CGT-SUD, qui a multiplié les réunions et les actions ces derniers jours, on se félicitait aussi de cette annonce qui intervient sur le fil, la veille du jour de fermeture programmé. Heureux que la mobilisation ait payé, les délégués syndicaux se veulent néanmoins vigilants. Et attendent l'issue du conseil de surveillance convoqué ce matin, à leur demande et celle d'élus du territoire, pour juger si « la solution trouvée par la direction est pérenne et permet bel et bien de sortir de cette situation de crise. En décembre mais aussi et surtout dans les mois qui suivront. » Ce qui s'annonçait comme une réunion houleuse, les syndicats reprochant à la direction de « gérer l'hôpital comme au XIXe siècle », ne le sera donc probablement pas.

Quid du rassemblement ?


Reste désormais à savoir si le rassemblement citoyen prévu samedi matin, devant la manufacture, sera maintenu. Forts des milliers de signatures recueillies sur leurs pétitions en ligne et papier, les syndicats s'attendaient à une belle mobilisation. Un défilé était même prévu, du quai de Léon au Pouliet, avec retour par l'allée du Poan-Ben. « Nous ne pouvons encore rien dire, confiait hier soir Stéphane Postollec, de la CFDT. Le conseil de surveillance sera déterminant ». En tout état de cause, la municipalité, elle, maintient son opération « Coeur rouge, Coeur battant, Coeur de ville », organisée en partenariat avec les commerçants du centre-ville (qui ont reçu les ballons hier), afin de montrer leur soutien au service de cardiologie.
 
 
 
 
 
 
Communiqué de l'intersyndicale CGT-SUD-CFDT

Communiqué de l'intersyndicale CGT-SUD-CFDT

Voir aussi les articles du Ouest-France

Morlaix. Cardio : les soins intensifs ne fermeront pas au 1er décembre
 
Morlaix. Soins intensifs en cardio : "Tenir jusqu’à début 2018"
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