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25 mai 2018 5 25 /05 /mai /2018 16:53
Parcoursup. La folle répression des lycéens du 22 mai (Laurent Mouloud, L'Humanité - 25 mai 2018)
Parcoursup. La folle répression des lycéens du 22 mai
LAURENT MOULOUD
VENDREDI, 25 MAI, 2018
L'HUMANITÉ
Ce jeudi, devant le tribunal de Paris, une centaine de manifestants se sont rassemblés pour dénoncer les gardes à vue. Photo : Alain Jocard/ADP
 

Garde à vue à rallonge, mise en examen... des dizaines d’élèves qui voulaient occuper le lycée Arago ont été réprimés dans des conditions invraisemblables.

«On n’est plus dans un État de droit ! » Pierre ne décolère pas. Sa fille Jeanne, 16 ans, fait partie de la centaine de personnes, dont une quarantaine de mineurs, interpellées mardi soir à Paris, alors qu’elles tentaient d’occuper le lycée Arago pour dénoncer la loi Vidal et Parcoursup. Un coup de filet opéré dans des conditions ahurissantes. Et qui se traduit, depuis deux jours, par une répression invraisemblable.

Tout a débuté après la manifestation des fonctionnaires. Vers 19 heures, des dizaines de jeunes décident de pénétrer dans cet établissement afin d’organiser une AG. Alertés, les CRS débarquent en nombre. Fouilles brutales, palpations, interpellations au hasard… une soixantaine de ces jeunes atterrissent dans les bus de la police, garés sur le parking du commissariat du 19e. « Ma fille y est restée enfermée pendant 5 heures, sans eau, sans accès aux toilettes, ni possibilité de communiquer », raconte Pierre. Tous sont finalement dispatchés dans divers commissariats et placés en garde à vue (GAV) bien après le délai maximal de 4 heures de rétention. Et sans que les parents ne soient informés ! Les GAV vont durer 24 heures, parfois plus. Et seront rudes. Une élève, sous le choc, devra être hospitalisée. « D’autres se sont retrouvés avec des détenus majeurs, dont l’un déféquait à même le sol », assure Pierre. Les motifs d’arrestation, eux, restent flous : « attroupement », « intrusion », « vols », « dégradations »… « En fait de dégradations, il s’agit de chaises renversées, quelques tags sur des tables et une vitre brisée par les CRS qui essayaient de rentrer », témoigne un des lycéens. Lucie Simon, membre d’un collectif d’avocats, se dit « choquée » et évoque « des dossiers vides ».

Las, une vingtaine de ces adolescents ont tout de même été déférés, jeudi, au tribunal de grande instance, en vue d’une mise en examen. Rien de moins. Pierre n’en revient pas : « Le gouvernement exerce une répression féroce car il redoute que les lycéens ne bougent, c’est inadmissible. » De la FSU à la FCPE, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer cette intervention disproportionnée. Nicolas Bonnet-Oulaldj, président du groupe PCF-FG au Conseil de Paris, a interpellé le préfet de police. Pierre, lui, a déjà décidé de monter un « collectif du 22 mai ». Et s’apprête à saisir le Défenseur des droits. Laurent Mouloud

Communiqué de la JC Ille-et-Vilaine: 

30 000 personnes refusé·e·s par Parcoursup, plus de 350 000 autres "en attente", une centaine de lycéen·ne·s raflé·e·s et en garde à vue jusqu'à 48H au lycée Arago, sans même que les familles ne soient prévenues...

Des personnes qui meurent dans les hôpitaux par manque de moyens, des lignes de train qu'on ferme, des services publics qu'on vend au privé.

Et à côté de ça, les profits mirobolants de quelques milliardaires s'envolent.

Ce Samedi 26 Mai, soyons des milliers à Rennes pour nous battre pour l'égalité, la justice, et la solidarité, avec toutes les organisations politiques, syndicales, associatives, unies dans un même combat.

RDV à 14H sur le mail François Mitterrand pour une marée populaire contre Macron et son monde ! 

➡️ https://www.facebook.com/events/642339619445204/

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25 mai 2018 5 25 /05 /mai /2018 16:20
Fabien Gay, quand il était encore directeur de la Fête de l'Humanité

Fabien Gay, quand il était encore directeur de la Fête de l'Humanité

Fabien Gay

La banlieue était déjà stigmatisée, elle est désormais méprisée

vendredi 25 mai 2018

"Une chance pour chacun", selon le Président de la République, comme un slogan pour la Française des Jeux. Surtout un ticket gagnant pour les nantis de ce pays, et pour les autres citoyens, un billet perdant, au grattage comme au tirage ! dénonce Fabien Gray lors de la séance des questions d’actualités au Sénat (le 24 mai dernier).

Le président de la République a enterré le rapport Borloo.

En Seine-Saint-Denis, le taux de chômage et les difficultés économiques sont deux fois supérieurs à la moyenne nationale. Et contrairement aux idées reçues, les tribunaux sont deux fois bien moins dotés en magistrats qu’à Paris. L’établissement scolaire le moins bien doté de Paris l’est toujours plus que le mieux doté de Seine-Saint-Denis ! Le budget d’État pour la culture est le tiers de ce qu’il est dans la capitale, sans parler du logement ou des transports.

La banlieue est stigmatisée, elle est désormais méprisée. Nous avons été abasourdis par les propos du président de la République qui a parlé de « deux mâles blancs... ».

Plus que l’espoir des associations et des élus, c’est leur travail que vous avez anéanti sur le terrain. Les banlieues, mais aussi bien des territoires ruraux et une partie des outre-mer, perdent deux fois dans cette loterie : au grattage et au tirage. Nous ne voulons pas voir inscrit libéralisme, inégalités, adversité au fronton de nos mairies ! Monsieur le ministre, allez-vous enfin faire République, ou bien accroître encore l’apartheid territorial ?

Réponse de Jacques Mézard, ministre de la cohésion des territoires

Le bilan de la République est ce qu’il est, il ne remonte pas à juin 2017... Je ne peux pas partager la caricature que vous faites des propos du président de la République. Enterrement du plan Borloo ? Jean-Louis Borloo s’est lui-même dit satisfait.La réalité des banlieues est une responsabilité commune. Des actions ont été lancées en matière économique et sociale, sur l’école, les emplois francs, la modification de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), l’accélération des dossiers. Telles sont les pistes à suivre.

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25 mai 2018 5 25 /05 /mai /2018 15:38
Brest, samedi 26 mai: rassemblement à 15h pour la marée populaire contre la politique d'Emmanuel Macron (Le Télégramme, 25 mai 2018)
 

 Les organisations espèrent mobiliser largement samedi contre la politique du gouvernement Macron.

Quatorze organisations syndicales, associations, collectifs et partis politiques (*) brestois appellent à une « marée populaire » ce samedi, en signe de réaction à la politique du gouvernement. Une mobilisation assez inédite, au mot d'ordre fédérateur : « Pour l'égalité, la justice sociale et la solidarité ».
 
Après la « Fête à Macron », lancée le 5 mai par la France Insoumise, c'est donc une « marée populaire » qui est appelée à battre le pavé à Brest, comme partout en France, où une cinquantaine d'organisations sont mobilisées. Car pour les organisateurs brestois, il y a urgence à répliquer à la politique du gouvernement Macron, « qui attaque tous les secteurs en même temps, avec une telle force et une telle violence qu'ils espèrent un effet de sidération, qui nous empêche de relever la tête ». Pour répondre à ces attaques, les mobilisations traditionnelles et sectorielles ne suffiraient donc pas. « Il faut dépasser les clivages », appellent les organisateurs. « Et rappeler qu'on veut autre chose que la casse des services publics et sa politique libérale décomplexée : on veut plus de solidarité, de protection, pour un épanouissement dans le travail et une libération des initiatives. Cette mobilisation doit favoriser l'émergence de propositions alternatives à la politique du gouvernement ». 

Manif à 15 h 
La mobilisation devrait toutefois prendre une forme assez classique, avec des prises de parole place de la Liberté, à 15 h, ouvrant une manifestation jusqu'au bas de la rue de Siam, où auront lieu de nouvelles prises de paroles. Toutefois, chaque organisation aura la liberté d'apporter ses propres initiatives à l'édifice commun. Avec un objectif : être le plus nombreux possible, pour balayer la résignation qui pourrait gagner les rangs. « Oui, on espère faire mieux que la manifestation de mardi », assurent les organisateurs, alors que près de 4.000 personnes ont défilé à Brest, en début de semaine pour la Fonction publique. Reste à savoir s'il sera possible de capitaliser sur cette « marée populaire » et son modèle original. « Il n'y a pas de raison de ne pas renouveler l'expérience », assurent les organisations mobilisées.
 
* Solidaires, France Insoumise, POID, Tout à faire, Génération.s, Attac, PCF, NPA, Mouvement de la Paix, CGT, Colère 29, PG, Collectif Fête à Macron et FSU.


Le Télégramme

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25 mai 2018 5 25 /05 /mai /2018 05:28
Un plan d'urgence pour l'hôpital public... Le PCF propose un virage à 180 degrés par rapport à la politique menée actuellement de casse de l'hôpital public
Un plan d'urgence pour l'hôpital public... Le PCF propose un virage à 180 degrés par rapport à la politique menée actuellement de casse de l'hôpital public

Un plan d'urgence pour l'hôpital - Création de 100 000 emplois, arrêt des restructurations - les propositions et exigences de civilisation du PCF : nous ne pouvons plus tolérer la casse généralisée actuelle de la santé publique! Ce n'est pas à la finance de gérer nos vies et nos maladies.

Voici le dernier tract de la commission santé du PCF avec nos analyses et propositions transmis par Christiane Caro.  

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25 mai 2018 5 25 /05 /mai /2018 05:25
Le personnel soignant entend se battre jusqu’au bout pour conserver une maternité à Guingamp.

Le personnel soignant entend se battre jusqu’au bout pour conserver une maternité à Guingamp.

Pour le personnel soignant, pas question de baisser les bras devant la décision prise par l’Agence régionale de santé de fermer la maternité de Guingamp au 31 janvier 2019. Les salariés comptent, samedi, sur la mobilisation de la population.

 

« Tout n’est pas perdu. Notre espoir repose désormais sur un recours devant le tribunal et sur la mobilisation de la population*, dont nous avons besoin plus que jamais ! », a lancé ce jeudi, lors d’un point presse, Karen Boualegue, puéricultrice à la maternité de Guingamp.

 

On ne comprend pas

 

Elle et ses collègues aides-soignantes, auxiliaires puéricultrice et sages-femmes ont souhaité revenir sur l’argumentaire développé, et non fondé à leur sens, par l’Agence régionale de santé (ARS). « S’il y a une pénurie de pédiatres sur le territoire, comment se fait-il alors qu’un poste de contractuel ne soit pas renouvelé à l’hôpital de Saint-Brieuc ? », s’interrogent-elles.

Les professionnelles sont dubitatives. Pour elles, la présence pédiatrique est assurée, notamment avec les deux pédiatres de néonatalité qui se relaient à Guingamp. « Nous ne sommes pas moins desservis qu’ailleurs. On ne comprend pas », affirment-elles.

 

Le sentiment d’être sacrifiés

 

Et quid de la réorganisation ? Selon les professionnelles, une quarantaine de salariés serait touchée, dont 15 auxiliaires de puériculture et 17 sages-femmes (sept contractuelles et dix titulaires). À l’annonce de la fermeture, que certaines ont apprise par voie de presse, « l’équipe est restée complètement solidaire, mais anéantie », confie Karen Boualegue. « Il n’y a rien de mis en place. On nous a demandé de réfléchir individuellement à nos projets professionnels, à des départs volontaires, etc. Et il faut faire vite puisqu’à partir de novembre, on nous imposera des choses ».

 

Les salariés ont donc pris le parti de lutter contre la sentence de l’ARS. « On ne lâchera pas. Nous fournissons un travail de qualité et nous aimerions qu’il soit reconnu ».

Et de rappeler que, depuis quatre ans, l’équipe de la maternité est engagée dans le processus de labellisation « Initiative Hôpital Amis des Bébés ». L’objectif étant d’améliorer l’accompagnement des parents avant, pendant et après la naissance de leur enfant. « Nous répondions déjà à dix critères sur douze. Nous devions être évalués sur les deux derniers aujourd’hui et demain ».

Mais sans l’autorisation de renouvellement, la labellisation ne pourra pas voir le jour. « À quoi tout cela aura-t-il servi ? Nous avons le sentiment d’être abandonnés par la direction et d’être les sacrifiés du Groupement hospitalier de territoire ».

 

Tout l’hôpital pourrait en pâtir

 

Un ressenti qui passe mal, d’autant que « l’on sait que le bassin de vie de Guingamp est le plus pauvre de Bretagne. Il y a beaucoup de familles qui venaient en scooter, en voiturette ou en stop. Comment vont-elles faire pour aller à Saint-Brieuc ou à Lannion ? »

En fermant la maternité, « on enlève un gros service à la population ». Les salariés sont également persuadés que tout l’hôpital va pâtir de cette décision. « C’est pour cela que l’on va se battre. Nous ne sommes pas d’accord et on va le faire savoir ! »

* Une manifestation pour la défense de la maternité de Guingamp aura lieu ce samedi 26 mai. Le rendez-vous est fixé à 11 h sur le parvis de la mairie.


Le Télégramme, 25 mai 2018 

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25 mai 2018 5 25 /05 /mai /2018 05:15
L’intersyndicale et le comité de défense de l’hôpital public en Pays de Morlaix informent les usagers

L’intersyndicale et le comité de défense de l’hôpital public en Pays de Morlaix informent les usagers

Ce jeudi 24 mai, l’intersyndicale et le comité de défense de l’hôpital public en Pays de Morlaix faisaient le point sur leurs échanges du 18 et du 23 mai avec l’Agence régionale de santé (ARS). Leur demande : du recrutement en urgence.

« Il faut redémarrer au plus vite, c’est l’urgence. Il faut bien comprendre qu’il y aura des morts. On a déjà frôlé la catastrophe à plusieurs reprises » énonce gravement Philippe Cren, pneumologue-réanimateur à l’hôpital de Morlaix. La veille, il tenait ce discours d’alerte, avec le comité de défense des usagers du Centre hospitalier des pays de Morlaix (CHPM), face au directeur de l’Agence régionale de santé de Rennes. Et cinq jours plus tôt, l’intersyndicale hospitalière rencontrait également l’ARS du Finistère, dénonçant la crise profonde que traverse le service de cardiologie à Morlaix.

 

Des médecins étrangers

 

« Des critères de recrutement drastiques freinent l’arrivée de médecins étrangers, alors qu’à Paris ce recours s’organise de manière bien plus fluide », rapporte Martine Carn, présidente du Comité de défense. Le recrutement de cardiologues étrangers a été au cœur de ses échanges avec le Directeur général de l’ARS, Olivier de Cadeville, mercredi.

 

Ce dernier assure que la piste sera creusée, en lien avec la direction de Paris.

En guise de bilan du rendez-vous avec l’ARS du Finistère, Stéphanie Primel (CFDT) énonce que pour son directeur, Jean-Paul Mongeat, « la dynamique de réseau enclenchée avec le CHRU de Brest est positive ». Pour autant, le soutien du Professeur Mansourati, chef de service de chirurgie thoracique et cardiologue à Brest, ne saura pallier tous les besoins sur le bassin de Morlaix.

 

« Frapper à toutes les portes »

 

Dès lors, la proposition la plus concrète qui a émergé de ces échanges reste l’enveloppe financière sur laquelle s’est engagé Jean-Paul Mongeat pour recourir à l’intérim. Solution qui est loin de satisfaire la demande clairement énoncée par la CGT face à la direction régionale de l’ARS : « la réouverture du service de cardiologie d’ici l’été ». En attendant, « il faut frapper à toutes les portes, multiplier les rendez-vous, et on ne s’arrêtera pas à l’ARS ! », martèle Stéphanie Primel. À venir : une rencontre avec l’ARS de Paris, le 30 mai prochain, et une entrevue en perspective au ministère de la Santé.

Le Télégrammer

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24 mai 2018 4 24 /05 /mai /2018 16:29

Pour l'égalité, la justice sociale et la solidarité

Pour soutenir les cheminots et la SNCF, l'hôpital de Morlaix, une politique d'accueil vis-à-vis des réfugiés

Marée populaire 

Samedi 26 mai  - 10h30 à la gare de Morlaix

La CGT, la FSU, Sud-Solidaires

EELV, Ensemble, France Insoumise, Génération.s, NPA, PCF

Le Comité de défense du centre hospitalier de Morlaix, le Comité Chômeurs et Solidaires du pays de Morlaix, le Mouvement de la Paix, le collectif stop TAFTA-CETA, Stop Linky

Appellent l'ensemble des citoyens qui veulent combattre la politique de Macron et promouvoir une autre politique, au service de l'égalité, de la justice sociale, de la solidarité, 

A manifester au départ de la gare de Morlaix, à 10h30 

Avec défilé entre 11h et 12h jusqu'à l'hôpital de Morlaix, entrée rue de Brest

En passant par la permanence de la députée En marche

Avec une chaussure droite - hommage aux députés godillots de Macron

Des sous pour la tirelire et la caisse de solidarité des cheminots grévistes 

De la bonne humeur, de la combativité

Des chansons

Des instruments de musique

Pique-nique (non fourni) devant l'hôpital rue de Brest  

PRISES DE PAROLE DEVANT LA GARE DE MORLAIX (CHEMINOTS EN LUTTE ET PRISE DE PAROLE UNITAIRE), LA PERMANENCE DE LA DEPUTEE SANDRINE LE FEUR (DEFENSEURS DU DROIT D'ASILE ET DES DROITS DES MIGRANTS ET REFUGIES, L'ENTREE DE L'HOPITAL RUE DE BREST (COMITE DE DEFENSE DE L'HOPITAL, DIFFERENTES LUTTES). 

 

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23 mai 2018 3 23 /05 /mai /2018 06:26
La mort d'un géant de la littérature moderne et contemporaine: Philip Roth - interview de Philippe Jaworski par Muriel Steinmetz dans l'Humanité (5 octobre 2017)
La mort d'un géant de la littérature moderne et contemporaine: Philip Roth - interview de Philippe Jaworski par Muriel Steinmetz dans l'Humanité (5 octobre 2017)

Combien d'heures de jubilation passées avec Philip Roth, un écrivain provocateur, bouffon et sérieux à la fois qui éclaire les beautés et médiocrités de l'existence, de l'âme humaine, avec un regard intelligent, ironique et burlesque? 

Une affection particulière pour les romans "Ma vie d'homme" (mon préféré!), "Portnoy et son complexe", "J'ai épousé un communiste", mais aussi les livres politiques "La tache" et "Le complot contre l'Amérique".

Cet écrivain qui a pris à bras le corps le mouvement du monde, très novateur, porteur de modernité littéraire, culturelle et politique,sexuelle, aurait mérité d'obtenir le Prix Nobel de Littérature, comme Joyce Carol Oates, deux écrivains à l'oeuvre énorme, populaires, drôles et profonds, qui sondent les tréfonds de la société et de l'âme humaine. Philip Roth, c'était d'abord l'exaltation de la vie, du plaisir du corps et de l'esprit, de la drôlerie et de la distance ironique contre l'esprit de sérieux: ces gens là, comme Milan Kundera, ne meurent jamais et on continuera à les lire avec passion encore longtemps, même si leurs bouquins sont aussi enracinés dans une époque, avec un discours très fort à tenir dessus.

Le roi est mort, vive le royaume de la littérature!

Ismaël Dupont

Philip Roth est-il un personnage de roman devenu romancier ?
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR MURIEL STEINMETZ
JEUDI, 5 OCTOBRE, 2017
L'HUMANITÉ
Philip Roth, âgé aujourd’hui de 84 ans, est reconnu comme l’un des plus grands auteurs de sa génération aux États-Unis. Nancy Crampton/Opale/Leemage
 

Le grand écrivain américain entre dans « la Pléiade ». Philippe Jaworski, préfacier de l’ouvrage, nous donne quelques pistes pour mieux saisir celui pour qui écrire est un acte essentiel dangereux.

«La Pléiade » publie cinq romans et nouvelles (1959-1977) de Philip Roth : Goodbye, Columbus, la Plainte de Portnoy, le Sein, Ma vie d’homme et Professeur de désir (1). Philippe Jaworski a préfacé le volume. Il nous parle de Philip Roth.

Philip Roth n’est-il pas un grand écrivain européen qui vit aux États-Unis ?

PHILIPPE JAWORSKI: Il a presque été mieux accueilli en Europe que dans son propre pays. Sollers et Finkielkraut l’ont commenté. Kundera était de ses amis. La préface a été un exercice redoutable. S’agissant d’un écrivain vivant, on manque de perspective. Il n’est pas difficile de lui trouver sa place dans la littérature américaine des XIXe et XXe siècles, aux côtés de Melville, Twain, Faulkner ou Bellow. Roth se réfère à Kafka, à Tchekhov, mais il faut distinguer le romancier de ses personnages, souvent écrivains, critiques, professeurs de littérature. Devant Kepesh transformé en sein géant dans le Sein, on songe à Gogol (le Nez) et à Kafka (la Métamorphose). Il se rattache à toute une tradition américaine. Il y a chez lui deux grands thèmes. Le premier est le chaos. Le roman américain est une chronique du chaos. Le chaos, c’est l’Ouest, l’océan, la jungle urbaine, l’argent, la duplicité, l’exploitation. Face au chaos, deux choix : l’enfermement ou la fuite. Ses personnages entrent dans ce schéma. Le second thème au cœur de son œuvre, c’est le patrimoine. Comment se débarrasser de l’héritage ? Est-ce possible ? Là, on tombe sur le problème de la condition juive. Ses personnages disent : « Non, ce n’est pas possible, j’étouffe. » Il élargit l’héritage aux normes sociales, au conformisme, à la bien-pensance, au milieu culturel. Par ces deux thèmes, il est très américain. L’originalité est dans la manière dont il s’en empare, sur le mode du tragique bouffon, qu’il découvre avec Portnoy et qui vient sans doute de Shakespeare.

Il invente Nathan Zuckerman, qui lui permet d’explorer jusqu’au vertige les rapports entre la vie personnelle de l’écrivain et la fiction, à un point tel qu’on ne fait plus la différence. Jeu dangereux. Avec le risque que l’homme privé perde toute espèce de réalité. Le seul autre exemple de ce type, c’est Proust. Les dix livres de Nathan Zuckerman disent que la vie d’écrivain est un bonheur absolu et un enfer total.

Qu’en est-il, chez lui, du grand roman américain ?

Philippe Jaworski: Cela fait partie de la mythologie littéraire. Le rêve du roman total qui embrasse le pays tout entier. Newark délimite la carte réelle et imaginaire de Roth, comme le comté de Yoknapatawpha pour Faulkner et le Mississippi pour Twain. En 1973, Roth a écrit le Grand Roman américain, mais il peut être candidat à ce championnat par l’ensemble de ses écrits, à peine secs sur le papier.

Comment est-il perçu aux États-Unis ?

Philippe Jaworski: De manière très ambivalente. Passé l’accueil terrible réservé à Port­noy, il a été en butte aux attaques des tenants du politiquement correct, sous le prétexte qu’il ne peignait pas les minorités et les femmes comme il faudrait. On lui a également reproché d’exploiter sa vie privée de façon trop voyante. En même temps, il a reçu un nombre considérable de distinctions et de prix décernés par ses pairs. C’est une gloire dont l’Amérique ne sait trop quoi faire. Il est admiré. On le lit. On l’étudie. Il attend le Nobel depuis longtemps.

J’insiste sur son génie comique, sa verve narrative, son art de raconter. À son sujet, on évoque volontiers la sexualité, les rapports hommes-femmes, la critique des États-Unis, le sarcasme pamphlétaire à l’égard de Nixon, ses passionnants tableaux de l’Amérique des années 1960, 1970, 1980, 1990, sa représentation du juif. Au cœur de mon analyse, je place la fiction, la littérature. Et le danger que suppose l’exposition de soi quand on devient soi-même personnage de fiction. Dans Opération Shylock (1993), il met en scène un personnage qui se nomme Philip Roth, doté d’un double appelé… Philip Roth !

(1) N° 625 de la collection, 1 280 pages. Prix de lancement jusqu’au 30 mars prochain : 64 euros.
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23 mai 2018 3 23 /05 /mai /2018 05:18
Parcours-Sup: une loterie nationale et une machine à stresser et dégoûter les jeunes désireux de faire des études

 

On parle de 810 000 jeunes suspendus aux caprices d'un logiciel et d'une usine à gaz fondée sur des critères de sélection souvent arbitraires et dangereux. On parle de classer les individus pour ouvrir des droits à apprendre. 

La situation est plus grave que nous l’imaginions.

400 lycéens du bassin de Morlaix – Landivisiau – Saint-Pol-de-Léon se sont vu refuser ou mettre en attente l’ensemble de leur voeux.

Il n'y a que la moitié des jeunes qui ont obtenu un oui à l'un de leurs voeux, et pas forcément un de leurs premiers choix. 

Comme nous avions prévu, le dispositif « parcoursup » est un véritable échec et bien au-delà : un désastre social.

Le téléphone de la Fidl n’arrête pas de sonner et nous sommes submergés par les demandes d’aide.

La jeunesse est dépossédée des moyens d’éducation qui lui restent. 

Tous les soirs, nos lycéens vont être suspendus à internet pour voir si d'autres ont libéré une place sur leurs choix d'orientation.

Il y a de toute façon moins de places que de demandes avec le décalage entre les moyens des facs et l'arrivée des bébés du baby boom de l'année 2000. 

Au moins de juin, si le jeune n'a pas une place en établissement ou en fac, il refera 10 vœux parmi les options qui restent et qui ne correspondent sans doute pas ces choix.  

Macron promet vaguement 1 milliard en 5 ans pour l'université: c'est 10 milliards qu'il faut, tout de suite, pour rattraper le sous-investissement qui sape depuis des années l'enseignement supérieur.  

Glenn Le Saout 

 

Glenn  Le Saout avec ses amis syndicalistes Marc Corbel et Patrick Le Goas

Glenn Le Saout avec ses amis syndicalistes Marc Corbel et Patrick Le Goas

Elsa Faucillon, députée communiste de Seine-St Denis:  " Profond soutien aux centaines de milliers de lycéens qui subissent concrètement la sélection dès ce soir. Des rêves d'avenir balayés en masse par #Parcoursup".

Elsa Faucillon, députée communiste de Seine-St Denis: " Profond soutien aux centaines de milliers de lycéens qui subissent concrètement la sélection dès ce soir. Des rêves d'avenir balayés en masse par #Parcoursup".

Pas d’affectation, ou des affectations sans rapport avec les choix premiers des élèves (forcément avec 10 voeux non hiérarchisés), le règne de l’algorithme, del’arbitraire, du tri social et géographique, bref, la jungle ultralibérale dans toute sa violence. Ce soir des centaines de milliers de lycéens sont plongés dans le stress, l’angoisse, l’expectative, à la veille des épreuves du baccalauréat. Parcoursup, miroir d’un gouvernement cynique et d’une société bloquée, asphyxiée, vampirisée par des « élites » aussi médiocres qu’égoïstes.#Parcoursupercherie

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23 mai 2018 3 23 /05 /mai /2018 04:45
photo L'Humanité - Claude Almodovar/divergence - La façade du MUCEM qui annonce l'Exposition "Lieux Saints partagés" Table ronde sur "Géopolitique des Lieux Saints en Méditerranée" à la Villa Méditerranée à Marseille.. 29/04/2015 © Claude Almodovar/Divergence

photo L'Humanité - Claude Almodovar/divergence - La façade du MUCEM qui annonce l'Exposition "Lieux Saints partagés" Table ronde sur "Géopolitique des Lieux Saints en Méditerranée" à la Villa Méditerranée à Marseille.. 29/04/2015 © Claude Almodovar/Divergence

Combative Leila Shahid, précise et lucide comme d'habitude...

"En premier lieu, il faut la suppression de la saison France-Israël, qui n’est là que pour redorer le blason de la force occupante. N’est-ce pas une honte qu’on fasse la propagande d’un pays l’année des 70 ans de la Nakba, de la dépossession des Palestiniens ?"

Pour mémoire, la pétition demandant cette annulation est désormais sur le site de l'AFPS...
http://www.france-palestine.org/Nous-demandons-l-annulation…

Leila Shahid : « Israël doit être sanctionné par les États et boycotté par les citoyens »
Palestine
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR PIERRE BARBANCEY
MARDI, 22 MAI, 2018
L'HUMANITÉ

Celle qui fut longtemps ambassadrice de Palestine en France puis auprès de l’Union européenne, met en perspective les manifestations de Gaza, les crimes de guerre israéliens et l’attitude des gouvernements dans le monde.

Que cherche Israël en commettant un tel massacre, en perpétrant ce qui semble être des crimes de guerre, voire des crimes contre l’humanité ?

Leila Shahid Israël poursuit sa politique habituelle, de tout-militaire, de répression, d’écrasement effroyable par la disproportion des méthodes employées face à une population civile désarmée mais qui a choisi de revenir à une forme de lutte pacifique, non violente, de résistance à l’occupation qui dure depuis 51 ans. Nous en sommes à la quatrième guerre contre Gaza depuis dix ans. Celle-là est peut-être la pire de toutes parce qu’on assiste au retour à une Intifada pacifiste qui est menée uniquement par les jeunes de Gaza, absolument pas par le Hamas, ni d’ailleurs par le Fatah. C’est une nouvelle génération de jeunes Gaziotes, qui vivent maintenant depuis onze ans totalement assiégés. Ils sont enfermés par l’armée israélienne, qui prétend avoir quitté Gaza. Mais, selon le droit, tant que l’armée est présente à tous les accès terrestres, aériens et maritimes, c’est un territoire occupé. Gaza est aussi assiégée par les Égyptiens, qui ont fermé le seul accès que la population avait vers l’extérieur. Mais elle est également assiégée par la guerre de pouvoir entre le Hamas et l’Autorité palestinienne. Le Hamas lui infligeant un régime qui n’arrive pas réellement à avoir des relations internationales et qui ne reçoit aucune aide ; l’Autorité palestinienne refusant de payer les salaires et les factures d’électricité, pensant faire pression sur le Hamas.

Donc, cette population est totalement abandonnée à elle-même. Et le monde, à commencer par le monde arabe, regarde ailleurs, regarde l’Iran, qui est devenu, grâce à Trump, l’ennemi à abattre. Netanyahou se trouve être le meilleur allié de Trump. Il applaudit la décision américaine de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël et de déménager l’ambassade. Les Israéliens pensent pouvoir faire tout ce qu’ils veulent et être impunis.

Israël cherche-t-il à mater totalement le nouveau mouvement palestinien ou à créer la zizanie ?

Leila Shahid Israël n’a pas changé de politique depuis 70 ans. Ce qui veut dire que tout ça se passe au moment de la commémoration de la Nakba, la catastrophe, qui est la dépossession des Palestiniens de leur patrie, de leur sol, de leur identité, de leur culture, de leur histoire, de leur mémoire. Cette politique n’a pas changé même s’il y a eu différents moments entre les travaillistes et le Likoud et, aujourd’hui, ce que j’appellerai le post-Likoud. C’est-à-dire un pays qui prend le chemin du racisme et du fascisme. Parce que la composition actuelle de la Knesset et du gouvernement est beaucoup plus grave que le Likoud. C’est un amalgame de partis racistes. Netanyahou continue l’annihilation de toute revendication de la population palestinienne comme nation. Netanyahou ne veut pas d’État palestinien, ne veut pas reconnaître une nation palestinienne. Il est soutenu dans ce domaine par le nouveau président américain. Il a le sentiment de pouvoir faire ce qu’il veut et, donc, il « finit le boulot » de nettoyage ethnique commencé il y a 70 ans. Comme il ne peut pas jeter les Palestiniens à la mer comme en 1948, à cause des téléphones portables, des journalistes, des réseaux sociaux, il nous écrase avec une violence militaire choquante. D’ailleurs, même les responsables militaires israéliens disent maintenant qu’ils ont perdu la bataille de l’image. Ils sont en train de commettre des crimes de guerre pour lesquels ils devront rendre des comptes devant la Cour pénale internationale (CPI) et toutes les instances internationales si la conscience du monde se réveille.

Est-ce que la réaction internationale est à la hauteur de ce qui est en train de se passer ?

LeIla Shahid Je pense que ce qui s’est passé le 14 mai et la mort de 62 Palestiniens en 24 heures ont provoqué un changement fondamental dans les opinions publiques mondiales, y compris en Israël. Parce qu’il y a un nouveau contexte mondial. Cela fait maintenant plus de trois ans qu’on nous dit que la question palestinienne n’est plus prioritaire, qu’on s’occupe de l’Iran et du terrorisme. Trump et Netanyahou avaient réussi à assimiler les Palestiniens à tout ce mouvement de terrorisme international. C’est pour cela qu’ils tiennent absolument à dire que les marches à Gaza sont organisées par le Hamas, ce dernier étant un mouvement se revendiquant de l’islamisme. Ils mettent tout dans le même sac. Mais les moyens de communication existants permettent aux gens de se faire leur propre opinion. Ils ont vu en live l’assassinat de 62 personnes, les tirs à balles réelles sur des journalistes, des secouristes, des familles, qui ont blessé en un jour 2 700 personnes. Depuis le 30 mars, il y a 12 000 blessés, dont certains seront handicapés à vie à cause de l’utilisation de balles explosives. Or les jeunes à Gaza n’ont pas eu recours aux armes alors qu’ils le pouvaient. Les jeunes ont décidé de ne pas le faire parce qu’ils ont une nouvelle stratégie, parce que les roquettes stupides du Hamas sur Sdérot donnaient des justifications aux Israéliens pour bombarder Gaza. Il y a des moments dans l’histoire où s’expriment le courage des peuples, leur détermination à se sacrifier (parce qu’ils n’ont rien d’autre à part la force de leurs convictions). Ce peuple a voulu forger son propre destin avant même la création de l’État d’Israël, en luttant contre la colonisation britannique.

Mais il faut aussi voir, au moment où Trump et Netanyahou, frères jumeaux racistes et populistes, cherchent la guerre, que, pour la première fois en 70 ans, vous avez des pays arabes avec les Américains et avec les Israéliens, contre les Palestiniens. À commencer par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui considèrent aujourd’hui que leur premier ennemi, c’est l’Iran et donc que leurs premiers alliés sont Trump et Netanyahou. Comme l’a dit le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane lors d’une réunion avec un groupe sioniste aux États-Unis lors de son voyage officiel il y a un mois, les Palestiniens « devraient se taire » (« shut their mouth ») ou accepter la grande proposition de Trump. Or il n’y a pas de proposition mais une décision unilatérale d’imposer aux Palestiniens, avec l’aide de certains pays arabes, des bantoustans séparés par cette nouvelle Jérusalem métropolitaine qui va être dix fois plus grande que celle d’aujourd’hui. Toutes les colonies aux alentours seront annexées à Jérusalem. Et comme c’est la « capitale » reconnue par Washington, le gouvernement israélien va essayer de toutes les manières (économique, sociale, physique) d’expulser les Palestiniens et d’intégrer les 250 000 colons qui sont à Jérusalem-Est pour poursuivre ce qu’il appelle sa « guerre démographique ». Jérusalem va atteindre, à l’est, Jericho, au nord, Ramallah, et, au sud, Bethléem. Ce n’est pas un incident. C’est un moment clé. Ceux qui l’ont compris sont ces magnifiques jeunes de Gaza, dont le plus vieux a 30 ans, qui n’ont rien demandé à personne. Ni au Hamas, ni au Fatah, ni aux Arabes, ni aux Américains, ni aux Européens. Ils ont secoué la conscience du monde en se sacrifiant parce que c’est leur seule arme.

Faut-il encore compter sur les États-Unis pour une paix juste et durable ?

LeIla Shahid Je n’ai jamais pensé que les Américains étaient des parrains objectifs. Ils ont hérité des Britanniques. Pendant la guerre froide, ils étaient opposés aux droits des Palestiniens et aux pays arabes. Après la chute du mur de Berlin, il y a eu une petite fiction à la conférence de Madrid, qui s’est très vite effondrée. Tout a toujours été pensé pour les intérêts financiers, économiques, pétroliers, militaires américains. Yasser Arafat savait tout ça et n’avait pas d’illusions. Mais il avait dit, lors d’un Conseil national palestinien (CNP), que, lorsqu’il y a un match de foot, soit on est un joueur dans une des équipes et on peut marquer un but, soit on reste dans les tribunes et on ne marque jamais et ça ne sert à rien. Il a donc accepté Oslo et il est revenu en Palestine. Ce qui est maintenant irréversible. Car il faut se rappeler que l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) a un talon d’Achille. Elle a commencé dans les camps de réfugiés, dans l’exil. Pas dans les territoires occupés comme au Vietnam, en Algérie ou en Afrique du Sud. C’est pourquoi Arafat restera comme un très grand dirigeant : c’est le premier qui ramène les Palestiniens chez eux en leur enjoignant de continuer. Il a même dit qu’il ne verrait pas la Palestine mais qu’il se faisait un devoir de passer de la phase de l’exil à celle de la lutte à partir de la Palestine. Oslo est terminé. Cela devrait être la preuve de la mauvaise foi des huit gouvernements israéliens successifs, qui cherchaient seulement à gagner du temps et à prendre des territoires avec la colonisation. La Nakba ne s’est jamais arrêtée pour nous. Tous les jours, ils prennent plus de territoire, tous les jours, ils mettent des gens en prison, tous les jours, ils répriment ceux qui manifestent pour leur droit à exister en tant que peuple. Mais cette Nakba se fait sur le sol de la Palestine. C’est à Gaza que la révolution palestinienne a commencé. De Gaza elle est partie en Jordanie puis au Liban et, de Tunisie, Arafat l’a ramenée en Palestine. Aujourd’hui, les jeunes reprennent ce rôle d’avant-garde de la révolution palestinienne. Est-ce que cela va réveiller les consciences de ceux qui ont les moyens de traduire en justice l’armée israélienne pour crimes de guerre ? La réponse est chez vous, dans les opinions publiques européennes, parmi les parlementaires, les élus européens. C’est une occasion pour que l’Europe se réveille de sa léthargie.

Il y a, dans ce contexte, une articulation fascinante. Du local, Gaza, au national, la Palestine, au régional, qui est le Moyen-Orient, au mondial, qui est l’affrontement des sociétés civiles face aux décisions de leurs gouvernants. Avec une alliance, que les lecteurs de l’Humanité comprennent très bien, entre la nouvelle administration américaine, représentant un danger mondial, et le dirigeant d’Israël, son meilleur allié. Notre réponse est ce que font les jeunes à Gaza.

Faut-il sanctionner et boycotter Israël ?

LeIla Shahid Pourquoi la Russie est-elle sanctionnée lorsqu’elle annexe la Crimée mais pas Israël qui annexe Jérusalem ? Pourquoi les boycottages contre Cuba, la Libye, le Congo, contre l’apartheid et pas contre Israël ? Le mouvement Boycott-désinvestissement-sanctions (BDS) ne doit pas être simplement le fait de citoyens courageux dans le monde, il doit être appliqué aussi par les États. C’est une arme non violente. Nous ne demandons pas que vous bombardiez Israël. Nous exigeons que vous appliquiez ce que le droit impose : des sanctions économiques, politiques, diplomatiques et le boycott de tout ce qui a à voir de près ou de loin avec cette politique d’occupation et ces crimes de guerre. Que les Parlements des 28 États de l’Union européenne votent des résolutions pour le boycott comme forme de pression non violente sur Israël. En premier lieu, il faut la suppression de la saison France-Israël, qui n’est là que pour redorer le blason de la force occupante. N’est-ce pas une honte qu’on fasse la propagande d’un pays l’année des 70 ans de la Nakba, de la dépossession des Palestiniens ? Voyez comment l’histoire est faite : les jeunes de Gaza se sont invités à la table sans qu’on les y ait conviés. Et c’est ça qui compte. Les autorités en France peuvent faire autant de manifestations qu’elles veulent, cela n’occultera pas la politique d’occupation criminelle qu’Israël pratique à l’égard du peuple palestinien depuis 51 ans et celle de la dépossession de la Palestine depuis 70 ans.

 
Grand reporter

 

Leïla Shahid à l'espace Glenmor de Carhaix, entourée par Lucienne Nayet, Ismaël Dupont, Alain David (photo Jean-Marc Nayet - 2015)

Leïla Shahid à l'espace Glenmor de Carhaix, entourée par Lucienne Nayet, Ismaël Dupont, Alain David (photo Jean-Marc Nayet - 2015)

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