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7 avril 2018 6 07 /04 /avril /2018 06:25
Jacques Higelin, ici en 2010, aux côtés de sa fille Izia et de l'un de ses fils, Arthur H, a considérablement marqué plusieurs générations d'amateurs de rock et de chanson française

Jacques Higelin, ici en 2010, aux côtés de sa fille Izia et de l'un de ses fils, Arthur H, a considérablement marqué plusieurs générations d'amateurs de rock et de chanson française

Immense émotion hier d'apprendre la mort d'un de nos trois ou quatre chanteurs fétiches qui nous accompagne depuis l'enfance, l'adolescence, qu'on a vu trois fois en concert, pour des spectacles d'une générosité exceptionnelle. Un homme d'un charisme fou, qui, ne serait-ce que dans une émission de radio, avait le pouvoir de vous faire voyager et de vous ouvrir l'esprit. 

Jacques Higelin, c'était la poésie, le talent, la fureur de vivre, la fête, l'amour, les mots qui résonnent dans l'intimité. Comme son amie et sœur de cœur, Brigitte Fontaine, qui aujourd'hui ne peut que crier.  

Pour nous qui avons grandi avec lui, il restera à jamais le compagnon de nos rêves et de nos moments de joie aérienne. 

En son honneur, j'ai appelé mon ancienne chatte "Champagne"...

"La nuit promet d'être belle, car voici qu'au fond du ciel, apparaît la lune rousse".  

I. Dupont. 

La chanson française est orpheline de son poète rock le plus ébouriffant et l'une de ses bêtes de scène les plus généreuses : Jacques Higelin est mort, vendredi matin, à Paris, à l'âge de 77 ans. Cette annonce a suscité une avalanche d'hommages et de réactions émues.

« Aziza, sa femme, Arthur H, Kên Higelin et Izia Higelin ont la douleur d'annoncer la disparition de Jacques Higelin ce matin », a annoncé sa famille dans un communiqué. Ces derniers mois, son entourage avait fait état d'une « fatigue » du chanteur et des rumeurs alarmantes circulaient sur son état de santé. Les causes de son décès n'ont pas été communiquées par la famille. « Je ne peux que crier », a réagi son acolyte, depuis les années 60, Brigitte Fontaine, la voix déchirée par l'émotion. « C'était quelqu'un de bien, c'était d'abord un poète, un rebelle et puis un fidèle. Le propre d'un poète, c'est qu'on ne peut pas l'imaginer mort... Il était dans la vie, l'énergie, la joie de vivre, tout ce qui est positif », a indiqué Françoise Canetti, directrice du label Jacques Canetti, créé par son père qui enregistra les premières chansons d'Higelin, sur des textes de Boris Vian, en 1964. « Jacques Higelin est mort. Cauchemars, fantômes et squelettes, laissez flotter vos idées noires... Mais déjà le ciel blanchit... La folie qui l'accompagne et jamais ne l'a trahi... Champagne pour les poètes et tristesse pour ceux qui les voient partir ! », a tweeté le Premier ministre, Édouard Philippe.

 

« On s'est collé à lui »

Le chanteur Jean-Louis Aubert a salué, sur RTL, celui qui était pour sa génération de musiciens un « géniteur ». « Tout jeune, quand je n'avais pas de groupe, on s'est collé à lui. On habitait tous ensemble. Il se dirigeait vers le rock mais il chantait en français », a-t-il raconté. « Jacques Higelin a fait le Printemps de Bourges », a, pour sa part, rappelé Boris Vedel, patron du festival, dont la première édition avait été portée par le chanteur. Père de trois enfants artistes, le chanteur Arthur H, la chanteuse Izia Higelin, et le réalisateur Kên Higelin, il laisse derrière lui une vingtaine d'albums qui ont marqué la chanson française, comme « BBH 75 » (1974), « Alertez les bébés » (1976) ou encore le diptyque « Champagne pour tout le monde... » et «... Caviar pour les autres », sortis en 1979. À la fin des années 80, il réussit un retour spectaculaire avec l'album « Tombé du ciel », son plus gros succès, qui contient le single éponyme, hommage à son idole Charles Trénet, et restera l'un de ses plus grands tubes. Poète survolté, généreux, engagé, Jacques Higelin aura été l'auteur d'autres chansons restées dans les mémoires telles que « Pars », « Champagne » ou « Poil dans la main ».

Extraordinaire homme de scène

Né pendant la Seconde Guerre mondiale, en 1940, il avait débuté sa carrière artistique au théâtre, au début des années soixante, avant de rencontrer les musiciens Areski et Brigitte Fontaine, avec lesquels il incarna un renouveau de la chanson française au milieu de la décennie. Ses talents de comédien - une trentaine de films en tant qu'acteur - lui ont permis de se tailler une réputation de showman aussi ébouriffant qu'imprévisible. Que ce soit dans la rue, où il improvisait des concerts-happenings, à la télévision et évidemment sur scène, lors de concerts marathon. En 2005, Higelin rend hommage à Charles Trenet, « le fou chantant », mort quatre ans auparavant, avec un spectacle qui témoigne de l'étendue de ses talents d'interprète. Aussi à l'aise dans la poésie, le rock, la chanson, le folk ou même le psychédélisme, il avait célébré ses 50 ans de carrière en 2015, à la Philharmonie de Paris. Beaucoup d'émotion avait accompagné cette soirée où on le voyait notamment chanter aux côtés de sa fille, Izia, et de son fils, Arthur H. Un an plus tard, il sortait, en octobre 2016, « Higelin 75 », son dernier album en date, dans lequel il clamait attendre crânement, « en fumant » que « le temps s'arrête ».

 Le Télégramme, 7 avril 2018

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6 avril 2018 5 06 /04 /avril /2018 10:24
Lycée : Les futurs horaires annoncent des suppressions de postes 

 

Dévoilés par les syndicats, les futurs horaires du lycée, qui seront appliqués en 2019 en seconde et en 2020 en premières et terminales générales et technologiques, annoncent des suppressions de postes. S'il est difficile de prévoir précisément le nombre de postes supprimés, il est clair que l'offre scolaire est réduite et qu'il s'agit, portant sur 20 000 divisions pour chaque niveau, de milliers de postes. Les options sont particulièrement visées.

 

En seconde

 

"La réforme n'est pas faite pour des raisons économiques". Interrogé par le Café pédagogique sur les conséquences en terme de postes de la réforme du lycée, JM Blanquer  avait évoqué une réforme pédagogique sans réduction de moyens. La publication des grilles horaires projetées pour le lycée (rentrée 2019 en seconde et 2020 à la fois en première et terminale) laisse pourtant voir des gains horaires significatifs entre les anciens et les futurs programmes.

 

En seconde générale et technologique, le futur horaire prévoit 26 heures de cours hebdomadaires alors qu'actuellement une classe de seconde nécessite 28h30. Le différentiel représente environ 2700 postes.

 

On remarque l'entrée d'un nouvel enseignement "sciences numériques" , autrement dit de l'informatique, à hauteur d'une heure par semaine. Les SES entrent aussi dans le tronc commun avec 1h30 hebdomadaire. Mais la quasi totalité des élèves suivaient déjà l'enseignement d'exploration de SES avec le même horaire. Les SES pourraient reprendre des éléments de l'enseignement d'économie gestion (PFEG) qui disparait totalement en seconde.

 

On s'interroge sur ce qui reste de l'accompagnement personnalisé (2 h actuellement). En effet il n'a plus d'horaire dédié sauf 54 h annuelles "d'éducation au choix de l'orientation" largement ouvertes aux interventions régionales. Mais l'accompagnement reste mentionné dans le texte officiel. Il est dit que " L’accompagnement personnalisé en classe de seconde est destiné à améliorer les compétences scolaires de l’élève dans la maîtrise écrite et orale de la langue française et en mathématiques. Une évaluation des compétences de chaque élève sur chacun de ces domaines est organisée en début de classe de seconde. L'accompagnement personnalisé est placé sous la responsabilité des professeurs, en particulier du professeur principal". Sur quels heures sera organisé cet accompagnement ? Mystère. D'autres enseignements ou accompagnements connaissent le même sort. Ainsi " Un dispositif de tutorat est proposé à tous les élèves" sans qu'on sache comment. " Les élèves volontaires peuvent bénéficier de stages de remise à niveau", idem.

 

Les élèves peuvent aussi suivre deux enseignements optionnels , soit des enseignements généraux, soit technologiques, sans aucune obligation. Du coup l'enseignement technologique n'est plus qu'optionnel alors qu'il entre aujourd'hui dans les enseignements d'exploration obligatoires.

 

Est-ce une influence du chef R Marcon, proche du ministre ?  La seconde hotellerie restauration bénéficie d'un régime particulier.

 

En première

 

En première on passe à 28h alors que l'horaire actuel est plutôt de 30 heures. Là aussi on a un gain sensible de postes (entre 2 et 3 000 pour le seul enseignement public). Les trois filières du bac général disparaissent en première comme en terminale ce qui rend le calcul horaire plus difficile. Un enseignement scientifique est créé avec 2 heures hebdomadaires ce qui est nettement inférieur aux horaires de maths actuels. Certes il y a dans les spécialités un enseignement de maths (4h) et un autre de "numérique et sciences informatiques" (4 h aussi) mais cela compensera-t-il la réduction de l'enseignement obligatoire ?

 

Les élèves doivent choisir 3 enseignements de spécialité dans une liste de 11 enseignements où on trouve aussi "histoire-géo, géopolitique et sciences politiques" et "humanités, littérature, philosophie". Les SES sont un enseignement de spécialité avec 4 heures hebdomadaires, soit nettement moins que l'horaire de SES en série ES aujourd'hui. Le choix des élèves décide des spécialités de terminale. " A titre exceptionnel, le choix en classe de terminale d’un enseignement de spécialité différent de ceux choisis en classe de première est possible après avis du conseil de classe en fin d’année".

 

" Les recteurs fixent la carte de ces enseignements en veillant à l’équilibre et à leur bonne répartition dans le cadre géographique le plus adapté au territoire, après avis des instances consultatives concernées", ce qui veut dire qu'il n'y a pas de minimum comme cela avait été annoncé et que l'offre scolaire va fortement varier selon les lycées. On peut prévoir qu'elle sera plus riche dans les lycées de centre ville , là où les services rectoraux sont certains de pouvoir remplir les effectifs.

 

Où est passé le "grand oral" ?

 

Largement mis en avant pour faire passer la réforme, le "grand oral" ne dispose finalement d'aucun horaire. Il est précisé que " les élèves réalisent pendant le cycle terminal un travail de projet individuel ou collectif adossé à un ou aux deux enseignements de spécialité suivis, dans la perspective de l’épreuve orale terminale". Autrement dit la préparation à la recherche et à expression orale, qui existe dans les TPE, disparait. La préparation orale va entrer en concurrence avec les enseignements disciplinaires des enseignements de spécialité.

 

L'accompagnement personnalisé voit son contenu redéfini. " L’accompagnement personnalisé est destiné à soutenir la capacité d'apprendre et de progresser des élèves, notamment dans leur travail personnel, à améliorer leurs compétences et à contribuer à la construction de leur autonomie intellectuelle. En classe terminale, l'accompagnement personnalisé prend appui prioritairement sur les enseignements de spécialité". Tout cela est fort bien dit mais aucun horaire n'est attribué à cet enseignement. L'éducation à l'orientation bénéficie comme en seconde de 54 heures annuelles en line avec le conseil régional.

 

Chaque classe dispose d'une enveloppe horaire de 7 heures hebdomadaires (contre 12 en seconde) mais ce volume peut être modifié par les recteurs.

 

En terminale

 

En terminale le principal changement concerne les enseignement de spécialité ramenés à deux ce qui pose problème pour certaines préparations scientifiques. L'horaire est ramené à 27h30 alors qu'il est actuellement de plus de 30 heures. L'horaire de philosophie est augmenté par rapport à l'horaire de S actuel mais inférieur à celui de L.

 

En série technologique on assiste à des regroupements disciplinaires , par exemple management et gestion en stmg, ce qui interroge sur une déprofessionnalisation éventuelle dans les programmes.

 

Globalement la publication de ces textes donne des signes inquiétants. D'abord par la suppression prévisible de 5 000 à 7 000 postes pour le seul enseignement public. Ensuite, la suppression des TPE, un enseignement qui préparait à l'enseignement supérieur, est dramatique. Les TPE sont remplacés par rien puisque le "grand oral" aura à faire sa place en concurrence avec les disciplines. Les options sont menacées au bénéfice de la création d'un enseignement informatique. Enfin on assiste une nouvelle fois à un grand écart entre les annonces ministérielles et la réalité des textes. Il serait bon que le ministère, qui a du faire ses calculs au poste près, les publie.

 

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6 avril 2018 5 06 /04 /avril /2018 06:10
A Morlaix, pourquoi maltraite t-on autant les associations, Mme Le Brun ?
Le président du club cycliste loisirs de Morlaix (Club cycliste morlaisien: existant depuis 70 ans, 95 licenciés) nous a exposé dernièrement comment les élus de la majorité municipale veulent leur retirer un local dont ils jouissaient au pavillon du Poulliet, un local retiré séance tenante sans explication satisfaisante comme à d'autres autres assos (Cyclisme de compétition, Anciens Combattants, boulistes, Amnesty International, Association pour le Droit de Mourir dans la dignité ...).
 
Se voir retirer son local, être déplacé ou délogé sous des mauvais prétextes et sans explication valable et franche, se voir confisqué la clef de son local n'a rien d'agréable.  
 
Pour le CCM, on leur a retiré la clef pour l'état des lieux soi-disant mais sans la rendre: heureusement que le président avait faire refaire ses clefs.
On leur a expliqué tantôt que le bâtiment n'était pas aux normes sécurité, tantôt qu'il allait  être loué pour avoir un gain de recettes supplémentaires pour la mairie, et on a appris dernièrement par voie de presse que la majorité envisageait de confier le local à une autre association: KLT? 
 
L'adjointe aux sports, Charlotte Julie, n'a pas accordé 5 minutes d'entretien au président du Club cycliste morlaisien, après plusieurs demandes de rendez-vous réitérés de sa part... 
 
Le club ne payait pas de loyer pour le local, mais ne recevait pas de subvention non plus. Depuis l'article de presse paru le 29 mars, Agnès Le Brun envisage de dénoncer la convention avec le CCM. 
 
"Le bâton, le bâton". Tu causes un peu trop, tu ne te résignes pas, je te menace! 
 
Le club de foot aurait aussi été menacé de se voir retirer sa subvention s'il partait à Plourin-les-Morlaix pour organiser les internationaux de jeunes en avril. 
 
Cela fait plusieurs années que les clubs de foot et de rugby alertent sur l'état des équipements et des installations qui ne leur permettent pas de se développer et de fonctionner normalement. Rien n'a été fait... 
 
On relogerait le CCM et l'UCPM (Union cycliste du pays de Morlaix) face au services des sports à Aurégan dans un local plus petit, actuellement délabré, qui pour être atteint nécessiterait aux cyclistes du CCM, souvent retraités, de monter une grande côte alors qu'ils auront déjà fait 120 à 150 kilomètres auparavant. Ils n'en ont pas envie. Et ça se comprend! 
 
Le rapport aux associations d'Agnès Le Brun, de Charlotte Julie (adjointe aux sports) est vraiment maltraitant en ce moment.
 
Le mandat de trop quand une équipe municipale n'a plus envie de travailler dans la concertation, l'écoute, le dialogue et le respect a priori des acteurs de la vie associative morlaisienne ?
 
Le discours que nous entendons est trop souvent celui de la suspicion, de la défiance. 
 
Pour les associations, rien n'est de droit, rien n'est acquis: il faut montrer patte blanche pour justifier l'accès au local, à la subvention, aux salles de réunion.   
 
Pour Amnesty, on leur propose le Mille Club pour leurs réunions ponctuelles en lieu et place d'un local où ils ont du matériel.
 
Morlaix-Wurselen s'est vu retiré sa boîte aux lettres en mairie pour le courrier de l'association de jumelage avec l'Allemagne. 
 
Les projets de solidarité des deux associations qui parrainent des associations de réfugiés palestiniens en Cisjordanie et au Liban, l'AFPS, et l'association de jumelage Morlaix-Wawel, sont privées de subventions depuis des années.  Ce qui n'est pas le cas évidemment de "MJ pour l'enfance", l'association de Michel Jestin, patron de l'agro-alimentaire et président du comité de soutien d'Agnès Le Brun lors de sa dernière campagne, qui bénéficie de financements importants alors que son siège est à St Martin des Champs.   
 
La FSU a perdu son local à Kernéguès sans sommation il y a quelques mois. 
 
Les Bab Singers, qui organisaient un concert avec censément mise à disposition gratuite de Langolvas, pour leur dernière représentation, se voit sommés de payer rétrospectivement une facture tout à fait imprévue de plusieurs milliers d'euros pour mise à disposition de matériels, alors qu'ils avaient bouclé les comptes d'une association dont c'était la dernière apparition.     
 
Ce n'est là que quelques exemples. La liste est longue... 
 
D'autant que l'accès aux salles de réunions est devenu un vrai problème pour les associations. 
 
Bref, Morlaix, malgré son extraordinaire richesse et vitalité associative et sociale, n'est plus le paradis des associations qui sont pourtant notre atout n°1!
 
 
Ismaël Dupont - élu d'opposition PCF-FRONT DE GAUCHE 
 
(dupont.ismael@yahoo.fr - 06 20 90 10 52 )
 
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6 avril 2018 5 06 /04 /avril /2018 06:09
Hôpital public, stop à la folie des fermetures - Rassemblement du 6 avril à Rennes devant l'ARS: tract du PCF Bretagne
Hôpital public, stop à la folie des fermetures - Rassemblement du 6 avril à Rennes devant l'ARS: tract du PCF Bretagne
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6 avril 2018 5 06 /04 /avril /2018 05:31
Le Télégramme, pages France, 6 avril 2018: dossier "PS Breton: comment sortir de l'ornière"

Le Télégramme, pages France, 6 avril 2018: dossier "PS Breton: comment sortir de l'ornière"

Le Morlaisien Glenn Le Saout, jeune militant, fait partie de ceux qui ont quitté le Parti socialiste. « Je suis parti parce que j'ai eu l'impression que, quand on est militant, on est juste bon à aller coller des affiches. J'en avais marre de me faire rembarrer, quand je voulais ouvrir la bouche, par des permanents qui n'ont pas compris que le monde évolue, qu'il faut penser autrement pour faire bouger les choses ». Plutôt en colère, Glenn Le Saout, à la hauteur de la fougue et de l'enthousiasme de ses 19 ans. Un enthousiasme et des convictions qu'il a mis, sans compter, quand il était lycéen, au service de la Fidl, puis du Mouvement des jeunes socialistes.

« Ils nous ont lâchés »

 

Le PS, il le vivait à 200 %. Jusqu'à la « déculottée » de la présidentielle en 2017 : « Je n'ai pas compris pourquoi les élus socialistes ne se sont pas posé les bonnes questions à ce moment-là », confie Glenn. Le jeune militant se dit également dégoûté quand il a vu que le premier secrétaire du PS du Finistère (*) n'était pas éjecté « alors qu'on savait très bien qu'il allait rejoindre LREM ». Pour autant, point d'amertume ni de dépit. Le jeune Finistérien rend ainsi hommage aux élus locaux qu'il « respecte : j'ai beaucoup appris avec Marylise Lebranchu, mais aussi avec Gwenegan Bui, avec qui on s'est mobilisés sur le terrain, pour sauver des écoles, par exemple. En fait, j'en veux surtout aux grandes têtes du parti qui nous ont lâchés et torpillés de l'intérieur... »

Attiré par le PC

Glenn a donc décidé de faire une petite pause dans son engagement politique. Avant de rejoindre Génération- s de Benoît Hamon ? « Non, car je lui reproche d'avoir quitté le PS sans avoir persévéré à faire bouger les choses ». Le jeune homme envisage plutôt de se tourner vers le Parti communiste : « Il y a une centaine de militants dans le secteur de Morlaix qui sont très actifs et présents sur le terrain. Je suis tenté de les rejoindre car cela correspond à mon engagement pour les valeurs de gauche ».

 

* Marc Coatanéa.

 

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6 avril 2018 5 06 /04 /avril /2018 05:24
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, sera en visite officielle en France, le lundi 9 et le mardi 10 avril. Il dînera avec Emmanuel Macron, le second jour, afin de nouer un « nouveau partenariat stratégique franco-saoudien », a indiqué l'Élysée, jeudi.

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, sera en visite officielle en France, le lundi 9 et le mardi 10 avril. Il dînera avec Emmanuel Macron, le second jour, afin de nouer un « nouveau partenariat stratégique franco-saoudien », a indiqué l'Élysée, jeudi.

Les ventes d'armes françaises à l'Arabie saoudite, soupçonnée de crimes de guerre au Yémen, sont de plus en plus critiquées, malgré les tentatives de Paris, troisième exportateur d'armement au monde, pour déminer le terrain. «Emmanuel Macron devrait placer le Yémen au coeur de ses discussions avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, attendu en France la semaine prochaine», selon dix ONG humanitaires et de défense des droits humains. 


 

Que demandent les ONG ? 
Une guerre atroce sévit, depuis 2015, au Yémen (lire ci-dessous), où les rebelles houthis soutenus par l'Iran ont conquis d'importantes portions du territoire. De son côté, le gouvernement internationalement reconnu du président Abd Rabbo Mansour Hadi est soutenu par une coalition de plusieurs pays sunnites dirigés par l'Arabie saoudite et dont font partie, entre autres, les Émirats et l'Égypte. Tous les membres de la coalition sont accusés de bombardements aériens répétés de populations civiles. Les ONG (Amnesty International, Médecins du monde, Ligue des droits de l'Homme, etc.) demandent que la France suspende les licences d'exportation de l'ensemble des armes susceptibles d'être engagées au Yémen et qu'elle soutienne l'ouverture de couloirs humanitaires.

Que répond la France ? 
De longue date, Paris a pris fait et cause pour le camp de Riyad. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, en est un ardent défenseur. Il botte les critiques en touche : « Il y a un problème au Yémen, c'est que le processus politique n'a pas commencé, que l'Arabie saoudite se sent agressée régulièrement par les Houthis, qui sont eux-mêmes fournis en armes par l'Iran ». Quant à la ministre des Armées, Florence Parly, elle s'est illustrée par une jolie boulette, arguant que la France avait livré des armes qui « n'étaient pas censées être utilisées (...) Qui pouvait imaginer la survenance de ce conflit au Yémen ? ».

Quels sont les armements concernés ? 

 

Gros clients des industriels français de l'armement, dont Dassault et Nexter, l'Arabie saoudite et les Émirats demeurent, bon an mal an, dans le peloton de tête des pays acheteurs d'armes françaises. Y compris des images satellitaires, du renseignement technique et de la formation tactique. Lors de la visite de Mohammed ben Salmane, un très gros contrat sera signé pour l'achat de patrouilleurs au chantier CMN de Cherbourg. Nexter signera pour la fourniture de nouveaux canons Caesar, mais ce contrat devait demeurer secret, pour ne pas heurter de front les ONG.

Quels sont les choix européens ? 
C'est l'un des problèmes : l'Europe veut moraliser les ventes d'armes, singulièrement celles à destination de l'Arabie saoudite. En Allemagne, le Bundestag veut carrément les interdire, ce point étant âprement négocié par les partenaires de la « Grosse Koalition ». La Norvège a déjà suspendu certains de ses contrats vers les Émirats. Le Parlement européen demande à la France de faire de même, en appliquant avec une plus grande rigueur le « code de conduite » européen en matière de vente d'armes à destination des pays violant le droit humanitaire.

Quelles sont les vraies raisons d'Emmanuel Macron ? 
Quand elle achète compulsivement des armements sophistiqués, l'Arabie s'assure, du même coup, le soutien de ses grands partenaires, États-Unis et Russie compris. La France n'a jamais été qu'un partenaire secondaire, sauf dans les années Giscard. Depuis, tous les Présidents déroulent le tapis rouge à l'ombrageuse dynastie wahhabite, pour une raison très simple : les ventes d'armes assurent en France des dizaines de milliers d'emplois et des contrats particulièrement profitables. C'est l'un des enjeux de la visite princière.
© Le Télégrammehttp://www.letelegramme.fr/monde/ventes-d-armes-un-cas-de-conscience-06-04-2018-11915545.php#KWHj5SzytWhUVqU6.99

Vente d'armes: le jeu trouble de la France avec l'Arabie Saoudite, qui multiplie les crimes de guerre au Yemen (Le Télégramme, 6 avril 2018)
Le Yémen ravagé par une terrible guerre civile

La guerre civile au Yémen oppose, depuis 2014, les rebelles Houthis aux forces gouvernementales soutenues par une coalition menée par l'Arabie saoudite.

Les premiers, issus de tribus chiites se jugeant marginalisées depuis les années 2000, ont conquis peu à peu un territoire correspondant à l'ancien Yémen du Nord (l'ouest du pays). Ils se sont alliés avec les forces fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, lequel a été tué par les rebelles, en 2017, dans la capitale Sanaa, après avoir tenté de trahir ces derniers.

8,4 millions de personnes au bord de la famine

 

Le conflit s'est internationalisé, en mars 2015, avec l'intervention de plusieurs pays du Golfe menés par l'Arabie saoudite. Malgré un imposant déploiement de forces et de nombreux bombardements ayant provoqué la mort de milliers de personnes, cette coalition n'est pas parvenue à changer le cours de la guerre civile.

Riyad accuse l'Iran de soutenir les houthis qui ont, à plusieurs reprises, tiré des missiles sur le territoire saoudien. Ce conflit met également aux prises des groupes de combattants jihadistes, certains étant affiliés à Al-Qaïda, d'autres à l'État islamique. Selon l'Onu, 8,4 millions de personnes sont au bord de la famine au Yémen dont la population dépend, en grande partie, de la nourriture importée.

 

MBS : un jeune prince réformateur

Âgé de 32 ans, Mohammed ben Salmane (MBS) est le prince héritier d'Arabie saoudite, depuis juin 2017. Il a initié dans son pays une politique de libéralisation de l'économie visant à réduire l'influence des milieux religieux conservateurs sur la société. Il est aussi propriétaire du château Louis XIV, à Louveciennes (Yvelines), acquis pour 275 millions d'euros en septembre 2015 et considéré comme la propriété privée la plus chère du monde.
Un député LREM très critique
Député LREM de Haute-Garonne, Sébastien Nadot s'est fait remarquer, jeudi, en réclamant la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les ventes d'armes françaises aux acteurs du conflit au Yémen. « Il s'agit de savoir si la France a tenu ses engagements internationaux en la matière », a-t-il expliqué, en déplorant, par ailleurs, un contrôle parlementaire « inexistant » sur les ventes d'armes.


 

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6 avril 2018 5 06 /04 /avril /2018 05:00
Les dirigeants des clubs de foot et de rugby morlaisiens ont le blues face à l’état des installations sportives de la ville

Les dirigeants des clubs de foot et de rugby morlaisiens ont le blues face à l’état des installations sportives de la ville

Ils n’en peuvent plus. Malmenés depuis le début de l’hiver, footballeurs et rugbymen morlaisiens pointent l’état des installations de la ville, « impraticables, vétustes, dangereuses et éparpillées ». En s’appuyant sur un réservoir d’environ 600 licenciés, jeunes en majorité, ils réclament la réalisation d’un complexe de cinq à six terrains sur un même site.

 

C’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. La décision qui les a poussés à monter au créneau. Il y a quinze jours, impuissante devant les terrains gorgés d’eau, l’équipe organisatrice des Internationaux de football était contrainte de reporter le tournoi disputé traditionnellement à Pâques. Une première en 40 éditions, dont se sont saisis les footballeurs et les rugbymen de la Cité du viaduc pour faire part de leur lassitude.

 

« La situation est inquiétante, pour ne pas dire catastrophique. Quel est l’avenir des sports extérieurs sur Morlaix ? », s’interrogent les dirigeants du Sporting-club morlaisien (SCM), qui revendique 350 licenciés, du Rugby-club du pays de Morlaix (RCPM, 200), de l’Union sportive morlaisienne (USM, 50) et des Vétérans morlaisiens (25). « Ça représente quand même 625 joueurs, dont 450 ont moins de 18 ans. On joue un rôle éducatif et social. Quand les jeunes sont avec nous, ils ne traînent pas ailleurs », font-ils remarquer.

 

« On n’a pas joué à domicile depuis mi-novembre »

 

C’est tout d’abord l’état des pelouses, et en premier lieu celles de Keranroux, qui est dans leur viseur. Alors, bien sûr, ils reconnaissent que la météo désastreuse de ces dernières semaines a amplifié leur détérioration. « Dans d’autres communes aussi, la situation des terrains est compliquée. Mais à Morlaix, c’est particulièrement difficile de jouer en hiver. Et c’est récurrent », constate Philippe Quiviger, le secrétaire de l’USM. « À Elliant, dans le Sud-Finistère, un tournoi de jeunes a pu se dérouler le week-end de Pâques. Ici, c’était inenvisageable. Il y a un déficit de drainage », déplore Jean-Marc Carnot, manager du SCM.

Conséquence, de nombreux matchs ont été reportés, inversés, voire annulés. « On n’a pas joué à domicile depuis mi-novembre », souffle Michel Le Roux, des Vétérans morlaisiens.

 

« On a été contraint de s’exiler à Ploujean, à Saint-Martin, à Garlan ou encore à la Maison familiale rurale de Kérozar où 80 enfants se sont parfois retrouvés à s’entraîner en salle », explique Benjamin Le Ven, co-président du RCPM.

« Parents découragés »

 

« Vestiaires délabrés, mains courantes dangereuses, tableaux électriques vandalisés… » : au-delà des terrains difficilement praticables, la vétusté des installations est également pointée du doigt. Tout comme « l’absence d’éclairage à certains endroits et des parkings trop petits ou en piteux état ». Mais aussi, et surtout, la dispersion des différents terrains.

« On prend des risques. Ça pose des problèmes de sécurité. Sur le plan juridique, on est inquiet. On s’interroge sur nos responsabilités pénales », confie Jacques Corre, l’autre co-président du RCPM. « Avec ces entraînements annulés et ces déplacements d’un lieu à l’autre, les parents s’épuisent et sont parfois découragés. Ils nous disent qu’ils courent partout et qu’au final, ils ne connaissent personne, ils n’ont même pas un endroit pour boire un café », remontent les dirigeants des clubs.

 

Un complexe à Langolvas ?

 

« Tous ces terrains éparpillés et l’entretien qui va avec, ça coûte cher à la ville », imagine Lionel Scanff, vice-président du SCM qui, à la demande de la municipalité, en lien avec les autres clubs et l’office municipal des sports (OMS), a mené une réflexion sur la situation des sports extérieurs. Conclusions ? « L’idéal, ce serait un complexe de cinq à six terrains, dont un synthétique, sur un lieu unique afin de mutualiser nos moyens. Sachant qu’aucun des sites actuels n’aurait la capacité de l’absorber ».

« On connaît la difficulté du foncier à Morlaix. Mais la mairie nous a parlé de Langolvas, près de l’hippodrome », indiquent les footballeurs et les rugbymen, qui n’ont rien chiffré pour l’heure. « À quoi bon, si c’est retoqué… ».

 

 

 

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5 avril 2018 4 05 /04 /avril /2018 19:57
Au marché de St Pol de Léon le mardi 3 avril: Distribution de tract pour le rassemblement  du vendredi 6 avril à Rennes (10h30 devant l'ARS) du comité de défense de l'hôpital de Morlaix

Au marché de St Pol de Léon le mardi 3 avril: Distribution de tract pour le rassemblement du vendredi 6 avril à Rennes (10h30 devant l'ARS) du comité de défense de l'hôpital de Morlaix

Au dernières nouvelles, 8 morlaisiens du comité de défense de l'hôpital sont déjà prévus au co-voiturage pour se rendre à Rennes pour la manifestation régionale de défense de l'hôpital devant l'ARS. 

Un covoiturage est proposé, au départ du parking de Géant (côté Citroën) à 8 h.

Les membres du Comité de défense du CHPM ont procédé, hier matin, à une distribution de tracts invitant la population à se mobiliser pour la défense de l’hôpital public.

Les membres du Comité de défense du CHPM ont procédé, hier matin, à une distribution de tracts invitant la population à se mobiliser pour la défense de l’hôpital public.

Une opération de distribution de tracts, symbolisant une « scène de crime », a eu lieu hier matin sur le parvis de l’Hôtel de ville, organisée par le comité de défense du Centre hospitalier des Pays de Morlaix (CHPM). Il s’agissait, pour les militants, de communiquer sur le mouvement national de défense contre « la tentative de meurtre sur l’hôpital public et sur la Sécurité Sociale » et sur le rassemblement régional qui aura lieu à Rennes le vendredi 6 avril, à 10 h 30, place des Colombes.

 

Un covoiturage

 

Martine Carn, responsable du comité explique : « Face à la catastrophe sanitaire annoncée, c’est une grande première en Bretagne avec la participation de nombreux comités de défense des hôpitaux qui manifesteront devant l’ARS à Rennes ». Le comité appelle le public à s’associer à cette action et à exprimer sa volonté d’une politique de santé qui réponde aux besoins et pour l’accès aux soins pour tous.

Un covoiturage est proposé, au départ du parking de Géant (côté Citroën) à 8 h.

Inscriptions sur cdhchpm@gmail.com ou m.carn@orange.fr

 

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5 avril 2018 4 05 /04 /avril /2018 19:55
Tentative de meurtre sur l'hôpital public et la sécurité sociale (action unitaire devant l'ARS à Rennes vendredi 6 avril de 11h à 15h)

 

TENTATIVE DE MEURTRE CONTRE L'HÔPITAL PUBLIC ET LA SÉCURITÉ SOCIALE

RENNES VENDREDI 6 AVRIL 10H30 

DEVANT L'ARS 

6 PLACE DES COLOMBES 

TOUS ENSEMBLE PERSONNELS HOSPITALIERS, USAGERS, CITOYENS

 

Dans le cadre de la journée mondiale contre la marchandisation de la santé, relayée en France par le collectif Notre Santé En Danger, une initiative régionale est portée en Bretagne par la Coordination Nationale de défense des Hôpitaux et Maternités de proximité et les  collectifs locaux de défense des hôpitaux publics (pour notre département les comités de défense des hôpitaux de Douarnenez, Concarneau, Brest-Carhaix, Morlaix), des syndicats de la santé (CGT et Sud impliqués localement), des partis politiques dont le PCF.

 

Cette action qui vise à interpeller l'ARS Bretagne et à alerter l'opinion publique se déroule en un moment où hôpitaux publics et EHPAD, sont dans une situation d'une gravité extrême, qui a motivé la décision de nos parlementaires d'engager un tour de France des hôpitaux,  où la protection sociale est menacée comme jamais, où les attaques contre le ferroviaire public et la forte mobilisation des cheminots  mettent au cœur des débats et des luttes la question des services publics.

Il est important que nous communistes soyons présents et visibles car la lutte pour l'hôpital et plus généralement les services publics est un marqueur de notre engagement.

 

 

Déroulement  de la journée :

Rendez-vous devant l'ARS 6 place des Colombes à 10h30 où une délégation sera reçue à 11h puis nous défilerons jusqu'à la place de la République (celle de la mairie a été refusée).

Nous instruirons le procès des politiques de santé qui nous ont conduits à ce désastre et ferons des propositions pour sortir de cette catastrophe.

PROGRAMME :
· 11H. : rencontre avec direction de l'ARS (une délégation reçue par le directeur adjoint) et préliminaires de l’enquête
· Défilé avec déplacement des "blessés" (l'hôpital public et la Sécu) vers la place de la République
· Faites du bruit : chants, slogans…
· Présentation de la cartographie des « crimes et châtiments » des hôpitaux et de la Sécurité Sociale
dus à l'ARS BRETAGNE (projet régional de santé), bras armé des gouvernements successifs depuis
trop longtemps.
· Procès des accusés avec témoignages de ceux qui subissent les choix politiques (usagers, salariés,
élus…)
· 13 h Pique nique, cantine, café (une asso proposera des repas)
· Faites du bruit (chansons, musique…)
· 15 h verdict avec prise de parole du juge des assises et notification à toutes et tous des revendications remises à l'ARS

 

 

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5 avril 2018 4 05 /04 /avril /2018 19:54
Tuer pour dissuader: Israël assume ses méthodes à Gaza (Chloé Démoulin, Médiapart)
Tuer pour dissuader: Israël assume ses méthodes à Gaza
 PAR 

Une nouvelle manifestation sous tension doit se tenir vendredi 6 avril à Gaza, une semaine après les tirs de l'armée israélienne qui ont fait 16 morts parmi les manifestants. Alors que les demandes d'enquête se multiplient sur ces événements, Israël assume sa stratégie pour dissuader les Palestiniens de s’infiltrer sur son territoire. Mais cette stratégie s’est révélée contre-productive par le passé.

Malgré les appels au calme de la communauté internationale, la manifestation prévue vendredi 6 avril à Gaza s'annonce sous très forte tension. Droit dans ses bottes, le gouvernement israélien a annoncé le déploiement de renforts supplémentaires. Il a aussi prévenu que les règles d’engagement, autorisant l’armée à tirer sur quiconque s’approche de la frontière, resteraient en vigueur. De l’autre côté, les organisateurs de la protestation, qui prévoient plus de participants que la semaine dernière, ont appelé les Palestiniens à rester « pacifiques ».

Mercredi, des tas de sable ont été élevés pour protéger les manifestants des balles dans un campement installé près de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza. Sur les réseaux sociaux, les appels se sont multipliés pour que les Gazaouis amassent des pneus afin de les enflammer dans l’espoir que la fumée bloque le champ de vision des snipers. Des messages encouragent également les femmes à apporter des miroirs ou des lasers pour aveugler les soldats. Le Hamas a quant à lui publié des « recommandations de sécurité » à destination de ses membres pour leur expliquer comment éviter d’être pris pour cible, notamment en portant des masques ou des keffiehs sur la tête.

En dépit des mises en garde sans ambiguïté de l’armée israélienne, prétendre que le bilan meurtrier de vendredi dernier, en marge de la manifestation qui réunissait des dizaines de milliers de Palestiniens à Gaza, était prévisible serait présomptueux. Seize Palestiniens ont été tués et plus de 700 blessés par des tirs à balles réelles provenant de l’armée israélienne à la frontière de l’enclave.

Des chiffres jamais atteints depuis la guerre de 2014 entre le Hamas et Israël. Alors comment expliquer que l’armée israélienne ait tiré à balles réelles sur autant de Palestiniens ? N’a-t-elle pas à sa disposition de nombreuses autres méthodes non-létales pour repousser ou maîtriser les manifestants qu’elle juge menaçants ?

Pour répondre à ces questions, les Nations unies et l’Union européenne ont réclamé une enquête indépendante. Mais le gouvernement israélien a exclu de but en blanc une telle perspective. Jugeant cette demande « hypocrite », le ministre de la défense israélien Avidgor Liberman, tenant d’une ligne dure vis-à-vis des Palestiniens, a affirmé à la radio publique israélienne que son pays ne coopérerait à « aucune commission d’enquête ». De son côté, le premier ministre Benjamin Netanyahou a réaffirmé son soutien à l’armée en félicitant les soldats israéliens. Au cours de la semaine, Tsahal a toutefois fait savoir qu’une enquête interne serait ouverte.

Aux yeux d’une grande partie de la communauté internationale, il ne fait aucun doute que l’armée israélienne a usé de sa force militaire de façon « disproportionnée ». Un sentiment partagé par la plupart des correspondants étrangers qui couvraient la « grande marche du retour » organisée à Gaza à l’appel de plusieurs organisations, dont le Hamas. Il s'agissait d'un mouvement de protestation réclamant « le droit au retour » des réfugiés palestiniens et dénonçant le strict blocus imposé à l’enclave.

Selon les observations effectuées sur place, la grande majorité des manifestants, dont des femmes et des enfants, étaient pacifiques et ne représentaient aucune menace pour l’armée israélienne. Estimés au nombre de 30 000 par Tsahal – peut-être davantage mais loin des 100 000 promis par le Hamas –, ces derniers ont afflué de cinq points de rassemblement.

Dans la journée, quelques centaines de jeunes Palestiniens se sont approchés de la clôture de sécurité séparant la bande de Gaza d’Israël, pénétrant dans la zone tampon d’environ 300 mètres qui la précède. Qualifiés d’« émeutiers » par l’armée israélienne, plusieurs d’entre eux étaient armés de lance-pierres et de cocktails Molotov, d’autres ont enflammé des pneus. Rien d’inhabituel dans cette zone où des affrontements rituels ont régulièrement lieu entre de jeunes Gazaouis et l’armée, et justifient rarement une riposte à balle réelle, à moins qu’un Palestinien ne vienne toucher la clôture de sécurité ou tente de la franchir.

À la veille de la manifestation, deux Palestiniens étaient toutefois parvenus à traverser la frontière avec un coupe-boulon et un couteau en leur possession. Le quatrième incident du genre depuis le début de la semaine. Autre élément invoqué par les Israéliens : à la suite de l’échec de sa réconciliation avec le Fatah, et dans une volonté de réaffirmer son autorité sur la population gazaouie, le Hamas aurait pu vouloir profiter de la mobilisation pour mener des actions violentes. Une crainte nourrie par le discours de reconquête du groupe islamiste qui, malgré sa nouvelle charte réclamant un retour aux frontières de 1967, avait appelé les Palestiniens à faire de cette marche le « début du retour de toute la Palestine », c’est-à-dire des terres conquises par Israël en 1948.

Dans la hantise que des tentatives d’infiltration massives ou isolées, préméditées ou spontanées, n’aient lieu, les autorités israéliennes avaient donc déployé cent snipers le long de la frontière. Selon l’armée, vidéo à l’appui, au moins deux Palestiniens auraient été tués vendredi dernier alors qu’ils essayaient de franchir la clôture de sécurité au nord de la bande de Gaza. Un autre, toujours selon Tsahal, aurait été abattu après avoir tiré en direction des soldats. Aucun détail n’a en revanche été fourni concernant les circonstances dans lesquelles les quatorze autres Palestiniens ont été tués.

Éléments troublants : une vidéo relayée samedi par le journal israélien Haaretz montre qu’un des jeunes Palestiniens qui se trouvaient dans la zone tampon a été touché d’une balle dans le dos alors qu’il s’éloignait de la frontière en courant avec un pneu à la main ; une autre vidéo montre qu’un Palestinien qui était en train de prier avec plusieurs autres personnes a, lui, été touché à la jambe.

L’armée israélienne s’est défendue en affirmant que le Hamas a l’habitude de publier des enregistrements tronqués et trafiqués. Mais la question demeure : pourquoi les soldats israéliens ont ouvert le feu sur des individus qui ne représentaient visiblement pas de menace immédiate ?

« Sur le papier, l’armée israélienne n’engage la force létale qu’en dernier ressort, mais si l’on en juge par les déclarations de Tsahal et l’ampleur du bilan, cela n’a pas été le casvendredi », constate Yehuda Shaul, porte-parole de l’ONG Breaking The Silence, qui rend publics depuis plusieurs années les témoignages de vétérans de l’armée israélienne.

« Depuis le début de la seconde Intifada jusqu’à aujourd’hui, lors des manifestations de masse, l’armée donne l’ordre de tirer dans les jambes des meneurs. C’est quelque chose que nous avons observé et qui n’est pas rare », affirme le militant. Mais selon lui, cette pratique ne suffit pas à expliquer le bilan meurtrier de vendredi dernier. « Dans de nombreux cas, quand l’armée fait face à des soulèvements de Palestiniens dans les Territoires occupés, elle considère que le moyen de les calmer ou de les faire stopper est d’infliger des dommages sérieux », poursuit-il.

Le blanc-seing d’une grande partie de la société israélienne ?

Cette stratégie, Yehuda Shaul raconte en avoir été témoin pendant son service militaire« au plus fort de la seconde Intifada, entre 2000 et 2004 ». À l’époque, l’Israélien est posté à l’extérieur de Bethléem près de la colonie de Beitar Illit. « Beaucoup de pierres »sont jetées par les Palestiniens du village voisin sur la route menant à la colonie. « Le général trouvait cela inacceptable, alors il a décidé d’apprendre aux Palestiniens à se calmer en postant des snipers. Il était persuadé qu’une fois qu’un lanceur de pierres serait touché, les Palestiniens auraient reçu le message. »

De fait, tandis que les condamnations affluaient samedi dernier, l’armée israélienne a affirmé sur son compte Twitter avoir agi de façon « précise et mesurée ». « Nous savons où chaque balle a atterri », a assuré le porte-parole de l’armée. S’il a depuis été supprimé, ce message sonne comme un terrible aveu.

En substance, l’armée israélienne laisse penser qu’elle a tiré pour tuer. En frappant fort dès le premier jour à Gaza, elle aurait ainsi cherché à dissuader les Palestiniens susceptibles de pénétrer sur le territoire israélien, mais aussi à tuer dans l’œuf la mobilisation qui doit durer six semaines. Si elle est pour l’heure invérifiable, la théorie est en tout cas invoquée côté palestinien. Dans un communiqué publié mardi, l’Autorité palestinienne affirme que le « massacre » de vendredi a été planifié sur ordre de l'état-major israélien.

« Je crois que la nature des événements qui se sont produits vendredi est plus complexe que les médias étrangers voudraient le présenter. Je ne pense pas qu’il y ait eu une intention délibérée de la part de l’armée israélienne de tuer un maximum de Palestiniens », objecte Amos Harel, spécialiste des questions militaires pour Haaretz.

« Quand la branche militaire du Hamas est impliquée et prend part à la manifestation, je ne peux pas blâmer uniquement l’armée israélienne. Il n’y a pas eu d’enfants ou de femmes tués. Je ne crois pas que les Palestiniens qui ont approché la barrière avaient des intentions pacifiques, et selon plusieurs sources, les Palestiniens tués étaient des membres du Hamas ou d’autres organisations », souligne-t-il.

L’armée israélienne a en effet affirmé qu’au moins dix des Palestiniens tués vendrediétaient des « terroristes avec des antécédents ». Huit seraient des membres du Hamas (cinq seulement selon les revendications du groupe islamiste), un du Djihad islamique et un autre des Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, la branche militaire du Fatah. Selon le Djihad islamique, un autre des Palestiniens tués appartiendrait également à ses rangs.

La façon, très rapide et détaillée, dont ces informations ont été livrées par l’armée a cependant de quoi surprendre. En Israël, la révélation des noms des« terroristes » est généralement retardée par de longs embargos. Et « même longtemps après que [leurs]identités ont été publiées dans les médias ou par le service de sécurité du Shin Bet, l’armée s’abstient généralement de les désigner par leur nom », souligne le journaliste Judah Ari Gross du Times of Israël.

 

Pour Yehuda Shaul, il est « insensé » de croire que l’armée israélienne ait pu savoir exactement sur qui elle tirait vendredi. « Ce n’est pas comme si les snipers avaient eu entre les mains des photos de membres du Hamas et avaient pu les identifier dans la foule au moment de tirer », balaie-t-il. Selon le porte-parole de Breaking The Silence, « l’armée a tiré sur ces Palestiniens à cause de ses règles d’engagement » et aurait ensuite tenté de « se blanchir en cherchant dans ses bases de données pour leur trouver une proximité avec le Hamas ou un dossier incriminant ».

Les esprits les plus sceptiques pourraient toutefois se demander si le bain de sang devendredi dernier sert vraiment les intérêts d’Israël. Depuis plusieurs années, de hauts gradés de l’armée israélienne répètent à l’envi qu’un trop grand nombre de victimes risque de mener à l’escalade. Chaque enterrement supplémentaire attiserait les flammes de la résistance palestinienne. « Le meilleur exemple est le début de la seconde Intifada. Cela a commencé par des manifestations de masse. Et à l’époque, l’armée a pensé que si elle infligeait des dommages importants, elle éteindrait la protestation. Mais c’est l’inverse qui s’est produit », rappelle Yehuda Shaul.

D’un autre côté, une grande partie de la société israélienne estime que l’usage de la force par l’armée est légitime pour éviter et même prévenir toute atteinte à l’intégrité d’Israël. Le regard tolérant porté par les Israéliens envers le soldat Elor Azaria, qui avait abattu un assaillant palestinien blessé au sol en 2016, l'a prouvé. Le bilan de vendredi, intervenu à la veille de la pâque juive et très vite éclipsé par d’autres affaires domestiques, n’a de ce point de vue pas suscité de vive émotion au sein du public israélien.

Si ce blanc-seing populaire pourrait en partie expliquer la force de la répression israélienne, un autre facteur peut jouer : le soutien de l’administration Trump. Samedisoir, les États-Unis ont bloqué un projet de déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU appelant « toutes les parties à la retenue » et demandant une enquête. Quelques heures avant les événements de vendredi, l’envoyé spécial de la Maison Blanche au Proche-Orient, Jason Greenblatt, avait quant à lui considéré que le Hamas encourageait une« marche hostile » le long de la frontière israélienne. Un vocabulaire qui disqualifiait d’emblée l’éventualité d’une mobilisation pacifique des Palestiniens et laissait toute latitude à la droite israélienne pour imposer sa narration.

 

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