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17 août 2018 5 17 /08 /août /2018 05:13

Le salaire du futur PDG d'Air France ? 
➡️ 3,3 millions d'euros par an. 
C'est-à-dire : 
➡️ 3 fois plus que son prédécesseur 
➡️ Tout cela avec l'aval de l'État actionnaire.

Ian Brossat 

La nomination du patron d'Air France scandalise les syndicats (Médiapart, Mathilde Goanec, 16 août 2018)
La nomination du nouveau patron d’Air France scandalise les syndicats
 PAR 

Air France-KLM s’est doté jeudi 16 août d’un nouveau patron, le Canadien Benjamin Smith, un choix salué par le gouvernement. Les syndicats sont scandalisés par les conditions de sa nomination, comme par l’augmentation spectaculaire de sa rémunération en plein conflit sur les salaires. Ils s'inquiètent aussi de sa méconnaissance du terrain social français.

« Faire une consultation sur le nom du nouveau dirigeant d’Air France un 16 août, avec une partie des administrateurs à la plage, et dans le même temps annoncer un triplement de son futur salaire, c’est totalement scandaleux… » L’heure n’est pas, d’après ces propos de Karine Monsegu, cosecrétaire générale du syndicat CGT Air France, au chaleureux « welcome » pour Benjamin Smith. L'ancien numéro deux d’Air Canada arrive à la tête de la compagnie aérienne française, à l'issue d'un conseil d'administration extraordinaire ce jeudi.

Sa nomination comme nouveau directeur général d’Air France-KLM est même jugée« inconcevable » par la plupart des syndicats, hormis la CFDT, premier syndicat pour le personnel au sol, qui ne s'est pas encore exprimée. « À la veille d’une intersyndicale, tout ceci n’est évidemment pas de nature à nous calmer », met en garde Karine Monsegu. Une réunion intersyndicale est prévue le 27 août à Paris et l’hypothèse d’une grève semble à nouveau sur la table, après plusieurs semaines d’une contestation déjà très âpre dans l’entreprise ce printemps.

Tout en haut de la pile des mécontentements, le salaire du futur directeur général fait figure de symbole : Benjamin Smith devrait toucher 3,3 millions d’euros chaque année, soit trois fois plus que son prédécesseur Jean-Marc Janaillac, qui a démissionné de son poste en mai dernier. Un gros coup de pouce qui passe mal, alors que les salariés réclament depuis des mois une augmentation de salaire de 6 % pour simplement suivre, selon eux, l’inflation. En vain.

La note gonfle même encore un peu, car le conseil d’administration d’Air France-KLM a également décidé de conserver Anne-Marie Couderc (présidente par intérim après le départ de Jean-Marc Janaillac) dans ses fonctions, pour une rémunération de près de 100 000 euros par mois. Soit au bout du compte, pour deux dirigeants au lieu d’un, un coût presque quatre fois plus élevé que sous Janaillac.

Pour Benjamin Smith, il s’agira d’une hausse de près d’un quart de son salaire canadien, comme le calcule Libération, obtenue en compensation de la perte de ses stock-options. L’homme semble avoir l’habitude de gérer ce type de paradoxe. En 2012, alors que la compagnie demandait à tous ses salariés une baisse de la rémunération pour compenser des pertes colossales, la quasi-totalité des actionnaires d’Air Canada avait augmenté les dirigeants de 10 %, Benjamin Smith compris.

La méthode choisie pour cette nomination du nouveau patron d'Air France ne paraît pas faire davantage consensus. Un conseil d’administration extraordinaire s’est réuni le lendemain du 15 août, soit au plus fort de la torpeur estivale, sans que l’ensemble de ses membres ne soit présent. Les administrateurs vacanciers ont donc été joints par téléphone, « les pieds dans l’eau », ironise Karine Monsegu, qui ne comprend pas une telle urgence alors que la compagnie est engluée depuis des semaines dans ces histoires de nominations.

Restent le profil de Benjamin Smith et, surtout, sa nationalité canadienne. Selon l’intersyndicale, « il est inconcevable que la compagnie Air France tombe dans les mains d’un dirigeant étranger ». Le fait est bel et bien inédit, le groupe Air France-KLM, constitué en 2004, ayant toujours eu à sa tête un dirigeant français.

Se défendant de toute xénophobie mal placée, les syndicats soulignent que tous les pays font, pour leurs compagnies aériennes nationales, preuve « de protectionnisme acharné », dans un contexte de « guerre économique ». Et que le dialogue social à la française ne s’apprendra pas « en trois jours ». Philippe Evain, responsable du puissant et controversé syndicat des pilotes d’Air France, interrogé jeudi sur Europe 1, redoute surtout son « peu de connaissances juridiques ne serait-ce que sur le droit du travail, peu de connaissances économiques sur l'état du marché et de la concurrence et peu de connaissances sur les relations et le dialogue social ».

En clair, les syndicats craignent l’arrivée d’une gestion « à l’anglo-saxonne » pour dynamiter la compagnie aérienne française, encore paralysée au printemps par treize jours de grève, en conflit depuis le mois de février sur les salaires et depuis décembre pour le personnel de la maintenance. « Qu’il soit canadien, américain ou martien, ce n’est pas le problème, assure Karine Monsegu. Mais le modèle social vendu outre-Atlantique ne nous fait pas rêver. Et nous en avons assez des directions hors-sol, qui ne comprennent pas ce qui se passe sur le terrain. Le départ de Janaillac en a fait l’éclatante démonstration. »

Bon connaisseur de l’aérien, il pourrait s’attaquer au modèle social d’Air France

Le 4 mai, les salariés d’Air France avaient voté contre l’accord proposé par leur PDG par référendum à plus de 55 %, en plein cœur d'un conflit social houleux. Jean-Marc Janaillac, pensant l’emporter, avait tenté un coup de poker en mettant sa démission dans la balance. Il a quitté Air France la queue entre les jambes, entraînant dans sa défaite le gouvernement, qui s’était prononcé pour l’accord, et même la CFDT, qui avait appelé à soutenir le plan du PDG.

Cependant, peu de choses relient l’ancien patron français à Benjamin Smith, choisi pour lui succéder. Jean-Marc Janaillac, énarque et haut fonctionnaire, a fait comme nombre de grands dirigeants français une bonne partie de sa carrière en politique, multipliant les allers-retour à la tête d’agences publiques ou d’entreprises variées, allant de l’Office de tourisme et des congrès de Paris au groupe Pierre & Vacances-Center Parcs. Avant d’arriver à la tête d’Air France, il n’avait à son CV qu’une expérience de trois années à la direction de la compagnie AOM French Airlines, disparue en 2003.

Benjamin Smith connaît lui très bien l’univers des compagnies aériennes, il n’a fait quasiment que ça toute sa vie : après plusieurs années passées à travailler comme agent au sein du service clientèle d’Air Ontario, il a fondé une agence de voyages, avant d’entrer chez Air Canada pour y gérer successivement deux compagnies aériennes à bas coût, Tango puis Rouge, des filiales low cost d’Air Canada. Comme nombre de dirigeants canadiens de haut niveau, il maîtrise le français en plus de sa langue maternelle, l’anglais.

Malgré ce CV plutôt flatteur sur le plan technique, des doutes planent quant aux motifs de son transfert en France. L’intersyndicale y voit l’ombre « d’un groupe industriel concurrent », Delta Airlines, compagnie américaine actionnaire à hauteur de 9 % du groupe Air France-KLM depuis un an.

Delta Airlines, selon La Tribune, a fortement soutenu la candidature de Benjamin Smith, au détriment d’autres noms sur la table, comme l’ancien directeur financier de Veolia Philippe Capron, néanmoins néophyte en matière d’aviation, Thierry Antinori, ancien d’Air France passé chez Lufthansa et Emirates, ou encore Fabrice Brégier, ex-président d'Airbus Commercial Aircraft.

C’est un secret de polichinelle : KLM, l’entité néerlandaise du groupe dont fait partie Air France, pousse depuis des années pour une réforme profonde de la compagnie française, lui reprochant des marges beaucoup trop faibles, notamment en raison de son modèle social. Selon le représentant des pilotes actionnaires au conseil d’administration du groupe, Paul Farges, interrogé par BFM, la mainmise de KLM sur Air France par le biais de Delta Airlines présente le « risque de détournement des flux de clientèle d’Air Francevia l’aéroport d’Amsterdam pour des raisons de coûts ».

L’État, toujours actionnaire à plus de 14 % du groupe, ne semble pas s’être particulièrement ému d’un possible cheval de Troie au sein d’Air France. Selon l'AFP, il a voté en faveur de la nomination de Benjamin Smith lors du conseil d'administration extraordinaire du 16 août. Bruno Lemaire, ministre de l’économie, interrogé jeudi lors d’un déplacement au Pays basque, a estimé que le Canadien avait un « excellent profil »et remplissait les trois « conditions » que le gouvernement avait posées en préalable à la« fiche de poste » du futur dirigeant : la bonne connaissance du secteur aérien, la connaissance de la compétition internationale et de l’expérience dans une grande compagnie.

Dans la biographie de Benjamin Smith, déployée depuis que son nom circule dans le cénacle français, reviennent également à la fois son savoir-faire et son appétence pour le low cost, ce que redoutent fortement les syndicats, mais également sa capacité à gérer les conflits sociaux. En effet, il a participé, en 2015 et 2016, à la signature d’accords d’entreprise pour les 6 500 agents de bord d’Air Canada et 700 agents d’Air Canada Rouge, les salariés consentant à des efforts en échange d’une révision des salaires et de leur participation si les objectifs financiers étaient atteints par la compagnie.

 

Mais cet accord a une histoire, qui débute en 2012. À cette époque, Air Canada est au plus mal, les chiffres sont désastreux. La direction prévoit de baisser drastiquement les salaires des pilotes, s’engageant dans un bras de fer féroce avec ces derniers. Elle menace même d’un lock-out, pratique assez courue au Canada comme aux États-Unis, sorte de “grève patronale” qui consiste à fermer une entreprise sous la menace d’un mouvement de grève des salariés.

Le conflit a pris une telle ampleur que le parlement canadien, sous la houlette du gouvernement fédéral dirigé à l’époque par le très conservateur Stephen Harper, fait voter en urgence une loi spéciale qui interdit toute grève au sein de la compagnie aérienne nationale, qualifiée pour l’occasion de secteur économique « essentiel ».

En vertu de cette loi, direction et syndicats sont désormais appelés à régler leurs différends devant un “arbitre fédéral” qui a donné, en 2012, raison à Air Canada sur la négociation salariale, affaiblissant de fait durablement la position des salariés de l'aérien canadien. Point d’arbitre en cas de nouvelle grève chez Air France, ce qui risque fort d'arriver puisque aucune négociation n'a repris depuis le départ de Jean-Marc Janaillac. Benjamin Smith va devoir s'y habituer : en France, on joue encore sans filet.

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16 août 2018 4 16 /08 /août /2018 11:58

Voici ce que l'on lit dans l'Humanité ce 16 août sous la plume de Sébastien Crépel: 

Quinze mille postes supprimés ou menacés à court ou moyen terme chez les entreprises du CAC 40. C’est, a minima, le recensement effectué par l’Humanité pour les 34 sociétés sur 40 qui ont publié à ce jour leurs comptes semestriels.

Ceux-ci sont au beau fixe : plus de 47 milliards de profits sur les six premiers mois de l’année. Tous ces groupes sont bénéficiaires, à l’exception de Carrefour.

Pourtant, un tiers d’entre eux ont annoncé ou procèdent à des coupes dans leurs effectifs en France (Airbus, 470 postes ; Axa, 160 ; BNP Paribas, 5 000 ; Engie, 2 500 ; Michelin, 1 500 ; PSA, 2 200 ; Sanofi, 657 ; Schneider Electric, 150 ; Société générale, 2 135 ; Solvay, 160 ; Veolia, 572).

Cherchez l'erreur! 

Mais peut-être qu'il n'y en a pas, le fonctionnement normal du capitalisme financier étant d'adosser les profits pour les actionnaires à l'exploitation des salariés, que l'on parle salaires, délocalisations pour aller chez des coûts de main d'oeuvre plus élevé, licenciements, externalisations d'activités en demandant toujours au travailleur une productivité plus forte.   

Quand les entreprises du CAC 40 font son beurre en supprimant les emplois à la pelle
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16 août 2018 4 16 /08 /août /2018 06:17

 

Derrière les culottes et autres bas vendus 1 franc pièce à l’époque, la famille Ouaki, du nom du fondateur de la célèbre enseigne Tati, cachait quelques millions d’euros dans des paradis fiscaux.

Qui l’eût cru ? Quand, en 2015, éclate l’affaire des SwissLeaks, nom donné au vaste système de fraude et de blanchiment mis en place par l’établissement britannique HSBC par l’intermédiaire de sa filiale suisse, l’opinion publique découvre qu’entre novembre 2006 et mars 2007 plus de 180 milliards d’euros ont transité à Genève sur les comptes de 100 000 clients : des chefs d’État. Parmi eux, un certain Fabien Ouaki. Son nom ne parle pas au grand public. Il faut dire que l’homme ne fait partie d’aucun cénacle. Il n’en est pas moins le fils de Jules Ouaki, le fondateur de Tati, la célèbre enseigne au vichy rose, la friperie la plus connue de Barbès pour ses prix cassés.

Avec cette nouvelle affaire de paradis fiscaux où les plus fortunés engrangent discrètement des millions sans payer de taxes ni d’impôts, on découvre que l’héritier du groupe, à la tête de l’empire Tati de 1991 à 2004, date à laquelle il a été contraint de vendre, était titulaire de comptes offshore non déclarés. Fabien Ouaki livre au fisc sa version des faits : celle d’un compte caché, hérité de son père, assorti d’une « société artificielle à Panama ». Ce compte avait été créé dans les années 1950 au sein de la banque de l’ex-financier milliardaire Edmond Safra, rachetée ensuite par HSBC. Si Fabien Ouaki reconnaît avoir « fraudé », il affirme que les avoirs dissimulés (21,5 millions d’euros) ont été perdus dans des investissements aux États-Unis.

Il faut dire que le fils « Tati » n’a rien d’un gestionnaire modèle. Quand il reprend les rênes du groupe en 1991, après plusieurs années d’autogestion familiale, c’est un peu contraint et forcé. « Pour faire plaisir »à sa mère. Mais le fils n’a pas la « gnaque » de son père, Jules, décédé en 1982 et inventeur du concept révolutionnaire dans le commerce français de la fringue en vrac. Musicien de rock, fou de son écurie de pur-sang, Fabien Ouaki est plutôt du genre dilettante.

Si, au début des années 1990, les finances sont au vert, le PDG ne sent pas le vent tourner et, surtout, il ne prend pas la mesure de la concurrence de nouveaux discounters. Il se lance alors dans une diversification tous azimuts, en investissant dans des boutiques thématiques (Tati or, Tati voyages, Tati optic) et multiplie les ouvertures de magasins en province et à l’étranger. C’est un flop. Dès lors, les finances dévissent. Le 29 août 2003, l’entreprise se déclare en cessation de paiements. Colère des salariés. D’autant que Fabien Ouaki refuse de communiquer aux élus les comptes des deux principales holdings du groupe. Le premier, Cofited, contrôle Tati, Tati médias et Tati or. Il est lui-même contrôlé à 95 % par la Financière Tati, la société familiale qui chapeaute l’ensemble. « C’est Cofited, par exemple, qui porte les activités de Tati en Russie, pays où nous avons perdu beaucoup d’argent », expliquait alors à Libération Albert Hamoui, de la CFTC commerce. « Nous avons besoin de comprendre le fonctionnement des circuits d’argent à l’intérieur du groupe », s’inquiétait également Karl Ghazi, de la CGT commerce.

Faute de pouvoir redresser la situation, le groupe se résout à la reprise. En 2004, Vetura et Éram mettent la main sur l’enseigne pour moins de 15 millions d’euros. 300 salariés restent sur le carreau. Éram rachètera le tout en 2007, recentrant les activités en supprimant notamment les fameux bacs à fouille au profit de rayonnages plus classiques. La sauce ne prend pas. Et en 2017, Tati se trouve à nouveau en cessation de paiements. C’est finalement le groupe Gifi qui reprend l’affaire, conservant 1 428 des 1 700 emplois. C’était l’offre « la mieux-disante socialement », mais « il y a tout de même 300 licenciés »,regrettait la CGT il y a un an.

 

 

le guide touristique de la fraude.  - SAINT-CHRISTOPHE-ET-NIÉVÈS

Après les parachutes dorés, les passeports dorés.  Saint-Kitts-et-Nevis) se sont fait une spécialité de la vente de passeports ou certifi cats de résidence. Après l’abandon de la

culture de la canne à sucre, cette activité est devenue le secteur d’exportation le plus important du pays. Mis en place dans les années 1990, soutenu par le FMI, ce programme était censé attirer les capitaux étrangers et favoriser l’essor économique des îles. Concrètement, il permet à des personnes d’obtenir un passeport ou un visa, moyennant fi nance, via un investissement dans une entreprise locale, un achat immobilier ou un simple chèque. Une véritable opportunité pour les fraudeurs fi scaux !

Exemple : en achetant la citoyenneté auprès de la fédération, un Français peut ouvrir un compte en Suisse ou ailleurs sous sa nouvelle identité, sans que le fi sc français en soit informé. Récemment, l’Union européenne a retiré le pays de sa liste des paradis fi scaux, Bruxelles ayant estimé qu’il avait pris des engagements suffi sants pour améliorer la transparence fiscale. En attendant, le commerce des visas dorés reste un bien de luxe destiné non pas au 0,1 % le plus riche mais au 0,001 % !

Alexandra Chaignon

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16 août 2018 4 16 /08 /août /2018 06:16

 

Collectif
Signataires : Didier Le Reste (président), Aurélien Djament (vice-président), Laurent Russeil (secrétaire), Francis Portes (secrétaire adjoint), Vincent Jouillé (trésorier), membres du bureau de la Convergence nationale rail (CNR).

 

En 2003, pour les trafics internationaux et en 2006 pour les trafics intérieurs, les intégristes de l’ouverture à la concurrence expliquaient la main sur le cœur que celle-ci allait se traduire par une amélioration de la qualité de service, une augmentation des trafics et une baisse des coûts d’exploitation. Force est de constater qu’ils refusent toujours de faire un bilan objectif, et pour cause. En 2000, la part modale du fret ferroviaire dans le marché des transports en France était de 20,6 %. En 2016, le rail transporte moins de 10 % de marchandises (3 % en Île-de-France). Depuis 2009, 8 000 emplois de cheminots ont été supprimés, plus de 400 gares de fret ont été fermées, sur 21 grands triages, il n’en reste plus que 3 en activité, qui triaient avant 2 000 wagons par jour, aujourd’hui entre 500 et 1 000 par semaine !

Cette stratégie de casse planifiée, délibérée de l’appareil de production a conduit à mettre plus de 1 million de camions chaque année sur les routes alors qu’on annonce un doublement des camions sur ces mêmes routes d’ici à 2050. Le transport routier est hyperdominant, responsable de 27 % des émissions de gaz à effet de serre, qui tuent prématurément 48 000 personnes chaque année en France ! Rappelons que les accidents corporels liés à la route représentent pour la collectivité 37 milliards d’euros par an et la congestion des routes occasionne un coût de 20 milliards d’euros chaque année. 35,9 milliards d’euros, c’est le coût annuel de l’entretien, de la régénération et des travaux sur les routes à la charge des contribuables. Le coût de la route est énorme pour la collectivité !

De reniements en abandons : où sont passés les objectifs du Grenelle de l’environnement de 2009 et de 2010 (25 % de marchandises transportées par rail et voie fluviale d’ici à 2022 !) ? Quid de nos engagements internationaux (COP) de lutter contre le réchauffement climatique en réduisant l’impact des émetteurs de pollutions (transport routier…) ! ? Le rail public, son activité de transport de marchandises pâtissent de l’abandon de l’État de son rôle de stratège, de la mainmise de la technostructure et des lobbys routiers et pétroliers !

Face à l’enjeu de société que cela représente, dans aucun pays, le chemin de fer, ses activités voyageurs et fret ne fonctionnent ni ne se développent sans financements publics. Ainsi, la France est le seul pays européen où le transport de marchandises par rail a considérablement baissé ces dernières années au moment où, en Suisse, le train capte 40 % du transport de marchandises !

Pour Macron, le gouvernement et Pepy, l’avenir du rail, c’est la route ! Pour la Convergence nationale rail (CNR), cette stratégie de casse doit être stoppée ainsi que la logique comptable car, en poursuivant le démantèlement de l’appareil industriel de production, on ne pourra pas engager le report modal du transport de marchandises de la route vers le rail. Pis, si on n’arrête pas cette spirale de déclin, dans quelques années la SNCF ne sera plus en capacité de transporter des marchandises par train. C’est peut-être d’ailleurs l’objectif que se fixent Macron et son gouvernement.

La CNR considère que la production peut et doit être améliorée, fiabilisée dans des organisations adaptées aux besoins des chargeurs (embranchements particuliers…), en lien avec les attentes du tissu économique et industriel des territoires. D’où la relance de la technique dite du « wagon isolé » (trafic diffus) permettant à des chargeurs (entreprises) de confier leurs marchandises à la SNCF. Cela passe par des investissements dans l’appareil de production (infrastructures, chantiers fret, triages, wagons, locomotives…) et la mise en place de moyens humains en qualité et en quantité.

Le ferroutage (camions sur les trains) doit être relancé ainsi que l’interaction entre les ports maritimes et le rail. Tous les grands ports en Europe s’appuient sur le rail pour se développer. La France possède une façade maritime exceptionnelle qui doit permettre de nouer des coopérations entre entreprises publiques des grands ports maritimes et la SNCF.

Le transport de marchandises par train constitue un ensemble logistique complexe de l’expéditeur au destinataire final.

Il faut donc raisonner en système de transport et considérer le ferroviaire comme un segment d’une chaîne multimodale. Pour la CNR, l’irrigation du territoire par le rail constitue un enjeu majeur dans les politiques publiques d’aménagement et de cohérence territoriale. C’est pourquoi le transport de marchandises par train, qui relève de l’intérêt général, doit être géré par les principes du service public et doit bénéficier d’un plan d’investissement public, d’un rééquilibrage vis-à-vis de la politique de concurrence « libre et complètement faussée » en faveur de la route.

La CNR appelle ses collectifs, ses comités, ses adhérent-e-s à créer sur les territoires, en lien avec d’autres forces progressistes, les conditions d’un rapport de forces apte à mettre en échec les politiques de dépeçage du bien public impulsées par Macron, son gouvernement et la direction de la SNCF et à imposer d’autres orientations tournées vers l’intérêt général.

Signataires : Didier Le Reste (président), Aurélien Djament (vice-président), Laurent Russeil (secrétaire), Francis Portes (secrétaire adjoint), Vincent Jouillé (trésorier), membres du bureau de la Convergence nationale rail (CNR).

Dans le prolongement de l’annonce, le 16 avril, du gouvernement de filialiser à terme (antichambre de la privatisation ou de l’abandon pur et simple) le transport de marchandises de la SNCF (fret), et au moment où les cheminots luttent pour défendre l’intérêt général, la direction a dernièrement informé qu’elle allait de nouveau supprimer des emplois dans cette activité à hauteur de 700 unités d’ici à 2020. Guillaume Pepy et le gouvernement sonnent ainsi l’hallali ou comment faire maigrir le malade avant de le tuer !

 

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16 août 2018 4 16 /08 /août /2018 06:15

 

Depuis une semaine, une étude fait polémique. Après avoir publié des données, preuves pour LaREM d’une ingérence russe dans la médiatisation du scandale, l’association est accusée d’avoir opéré un « fichage politique » sur Twitter.

Qu’il semble loin le temps où le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux disait se « réjouir que toute la transparence soit faite ». Son soulagement remonte à une semaine, alors que circule l’hypothèse d’une manipulation de l’affaire Benalla sur le réseau social Twitter. L’origine ? Les prémices d’une étude, menée par l’association EU Disinfo Lab basée à Bruxelles, qui a pour objectif affiché depuis 2017 de lutter contre la désinformation. Ses données brutes, sorties de l’ombre par l’AFP le 3 août afin d’analyser le retentissement de l’affaire Benalla sur Twitter, montraient que 4 millions de tweets avaient été publiés par quelque 250 000 personnes. Mais surtout que « 1 % des comptes ont publié 44 % du contenu », dont une partie serait, poursuit l’association, « pro-Mélenchon », « pro-Rassemblement national (ex-FN – NDLR) » ou « russophiles », du fait de relais d’articles de RT France ou Sputnik. Des comptes parfois « à pseudonymes ou automatisés », est-il noté.

Une dizaine de personnes ont déjà saisi la Cnil

Le tollé avait été immédiat tant l’étude revenait à démontrer, in fine, que le scandale Benalla était monté de toutes pièces, et à évacuer l’origine même de l’emballement sur Internet, soit une enquête du Monde, puis des révélations journalistiques en chaîne. Plus tard, les chercheurs ont publié les conclusions de l’étude où l’influence de comptes « russophiles » a disparu, laissant place à des données recensées dans trois fichiers. Tout ceci dans un « souci de transparence », après les critiques acerbes sur la méthodologie de l’association, selon Nicolas Vanderbiest, l’un de ses fondateurs. Problème : l’un des fichiers – inaccessible depuis – recense chaque profil qui a pu tweeter ou retweeter des éléments concernant l’affaire Benalla, sans aucune anonymisation et par orientation politique. Parmi eux, des militants mais aussi des parlementaires – Fabien Gay, Éric Ciotti, Jean-Luc Mélenchon… – et des journalistes. Pour le PCF, ce document a tout d’un « fichage politique totalement illégal », pour lequel le parti demande des « investigations poussées diligentées par les autorités françaises ».

Une dizaine de personnes ont déjà saisi la Commission nationale informatique et libertés (Cnil). « La collecte et le traitement de données à caractère personnel sont soumis au RGPD (règlement général sur la protection des données) (…). L’ONG à l’origine de l’étude étant située en Belgique, la Cnil instruira les plaintes dont elle a été saisie dans le cadre de la coopération européenne instaurée par le RGPD », a répondu la commission. Pour l’association de défense des libertés numériques la Quadrature du Net, cette pratique va en effet à l’encontre de l’article 6 du règlement européen : « Publier des données personnelles sans consentement est toujours illicite, si ce n’est nécessaire à aucun objectif. » Jusqu’à cet épisode, les premières conclusions de l’étude ont été récupérées par la majorité LaREM, déjà prompte à défendre l’idée que l’affaire n’intéresse « que dans le microcosme parisien », alors même que les audiences des chaînes parlementaires ont explosé et que les sondages indiquent le contraire. Le parti de la « droite constructive », Agir, a même interpellé Philippe Bas, président LR de la commission d’enquête du Sénat, sur cette « manipulation attribuée aux comptes russophiles sur Twitter pour déstabiliser l’exécutif français ». EU Disinfo Lab, qui dit lutter contre la manipulation de l’information, a exprimé sa surprise face à « la médiatisation » de son travail, « son détournement et sa récupération politique ». L’arroseur arrosé ? Reste que l’indépendance politique affichée par cette « ONG » semble bancale. « Financée exclusivement par Twitter à hauteur de 100 000 euros », selon Arrêt sur images, elle compte parmi ses partenaires rien de moins que l’Union européenne, envisagée comme futur financeur, et le think tank américain Atlantic Council. De plus, les membres de l’équipe de chercheurs composent l’organigramme du cabinet de conseil bruxellois Saper Vedere, qui propose ses expertises aux ONG, entreprises privées et institutions.

Audrey Loussouarn

 

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15 août 2018 3 15 /08 /août /2018 09:00
Fête de l'Humanité Bretagne à Lanester le 1er et 2 décembre 2018 : demandez l'affiche artistique !

Une fête de l'Huma peut en cacher une autre... 

Encore un beau programme artistique et musical pour la fête de l'Huma Bretagne 2018 des 1er et 2 décembre au parc des expositions de Lorient, qui suit de 2 mois et demi la fête de l'Humanité de La Courneuve. 

A suivre aussi, en dehors des nombreux débats organisés sur la situation politique et sociale, la culture, la gauche, la présence de Ian Brossat, tête de file des communistes pour les élections européennes de mai 2019 

Ian Brossat sera présent et interviendra à la fête de l'Humanité Bretagne 2018 les 1er et 2 décembre

Ian Brossat sera présent et interviendra à la fête de l'Humanité Bretagne 2018 les 1er et 2 décembre

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15 août 2018 3 15 /08 /août /2018 08:44
Les communistes vendent la vignette et présentent le programme de la fête de l'Huma aux Jeudi du port à Brest le jeudi 16 août
Les communistes vendent la vignette et présentent le programme de la fête de l'Huma aux Jeudi du port à Brest le jeudi 16 août
Les communistes seront présents au jeudi du port du 16 août à Brest.
Rendez vous pour tous ceux qui peuvent venir de 18h30 à19h30 à l'entrée côté ville:
 
Distribution de flyers fête de l'Huma et vente de vignettes . 
Jeudi du Port à Brest - photo Ouest-France

Jeudi du Port à Brest - photo Ouest-France

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15 août 2018 3 15 /08 /août /2018 07:50
Une mystérieuse réduction massive des jeunes non affectés: Parcoursup: le gouvernement a-t-il faussé le décompte? (L'Express, 14 août) - réaction de Ian Brossat

En quelques heures, le nombre de candidats en attente est miraculeusement passé de 90 000 à 16 000. 
Quand on échoue à faire baisser la fièvre, on casse le thermomètre. 
Ou comment masquer le crash industriel de Parcoursup. 
Quand on sait à quel point les familles des classes populaires et des couches moyennes comptent sur l'université pour assurer la réussite de leurs enfants, quel gâchis ! ⬇️

Lire aussi: 

Parcoursup: plus de 66 000 candidats encore sans affectation (Le Monde et Le Parisien, 9 août 2018)

 

Le PCF Finistère avec le Mouvement des Jeunes Communistes Bretagne organise un débat à Paris le samedi 15 septembre à 15h sur "Parcoursup et les inégalités des jeunes face à l'enseignement supérieur" à l'espace Bretagne de la Fête de l'Humanité.    

Une mystérieuse réduction massive des jeunes non affectés: Parcoursup: le gouvernement a-t-il faussé le décompte? (L'Express, 14 août) - réaction de Ian Brossat

Ils ne seraient plus que 16 100 étudiants à rechercher une place pour la rentrée. Contre 90 000 il y a peu. Explications.

A deux semaines seulement de la rentrée, 16 100 candidats seraient toujours à la recherche d'une affectation, contre près de 60 000 à la même période l'an dernier. Un bond impressionnant, survenu entre le 22 et le 23 juillet dernier, lorsque le nombre de personnes en recherche d'affectation dans l'enseignement supérieur est subitement passé de près de 90 000 à 18 390. Comment en est-on arrivé à une amélioration si soudaine du dispositif Parcoursup ? 

Invitée au micro de RTL lundi matin, la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal a détaillé ces chiffres. "Il y a 16 000 jeunes qui sont en recherche active et 50 000 que nous cherchons à contacter et qui pour le moment ne répondent pas à nos sollicitations." Depuis le 23 juillet, ces derniers sont donc isolés des autres dans le tableau de bord présentant, chaque jour, les statistiques de la plateforme. Cette distinction explique le bond opéré, mais elle ne permet pas de savoir qui sont exactement ces "candidats inactifs". Il ne s'agit ni des jeunes accompagnés par les commissions rectorales mises en place, ni de ceux ayant formulé de nouveaux voeux lors de l'ouverture de la procédure complémentaire le 26 juin dernier, ni encore de ceux ayant quitté la procédure. Qui sont-ils alors ? 

Vraiment inactifs ?
 

"On les considère comme inactifs puisqu'on sait que les jeunes peuvent avoir d'autres projets, s'être inscrits et ne plus être en recherche active", a tenté d'expliquer la ministre Frédérique Vidal à l'antenne de RTL. Mais pour Guillaume Ouattara, étudiant-ingénieur à l'UTC de Compiègne, qui a décrypté l'algorithme de la plateforme, cette division entre candidats actifs et inactifs ne tient pas. "Pour être considéré comme actif, il faut avoir formulé des voeux lors de la procédure complémentaire ou avoir pris contact avec la commission rectorale. Or, certains ne savent même pas qu'ils peuvent contacter leur rectorat. Ou n'ont pas non plus trouvé de formations qui leur convenaient en procédure complémentaire. Pourtant, ils se connectent chaque jour pour voir si la situation a évolué." 

Frédérique Vidal et Jérôme Teillard, chef du projet Parcoursup au ministère, assurent les avoir contactés, en vain. "Chaque année, nous connaissons cette déperdition. Nous demandons aux élèves de se manifester s'ils cherchent réellement une place dans l'enseignement supérieur. Nous leur avons envoyé différents messages sur la plateforme", insiste le ministère. Mais Guillaume Ouattara en doute. "Les élèves avec qui j'échange n'ont pas tous reçu de coup de fil ou de message." Quant aux relances restées lettres mortes qu'évoque la ministre ? "Difficile de croire que 50 000 candidats peuvent cesser de répondre du jour au lendemain, sans explication." Selon le jeune ingénieur, "il y a bien 66 000 étudiants en attente, et non 16 000 comme le dit le ministère". Il soupçonne la mise en place de ces nouvelles catégories pour, en apparence, diminuer le nombre de candidats toujours sans affectation. En somme, plutôt que de faire baisser la fièvre, l'exécutif aurait choisi de casser le thermomètre. Ce que le ministère assume auprès de L'Express : il ne s'agit pas selon lui d'une manipulation mais d'une volonté de se montrer "transparent". 

Un choix par dépit
 

Si les chiffres semblent donc bien plus proches de ceux de l'an dernier, une différence persiste cependant. Mais celle-ci n'est pas quantifiable : il s'agit du ressenti des jeunes, bien plus frustrés qu'au temps de l'ex-dispositif APB, si l'on en croit certains témoignages. "Avant, la procédure se faisait en trois phases distinctes. Dès le 19 juillet, les candidats étaient fixés sur leur sort grâce à la hiérarchisation des voeux, rappelle Guillaume Ouattara. Mais, puisque aujourd'hui cette hiérarchie n'existe plus, c'est aux candidats eux-mêmes de prendre la responsabilité d'attendre ou de trouver une autre formation." 

Dans le doute, certains s'accrochent à des places, pour ne pas passer à côté d'une meilleure opportunité, créant ainsi des embouteillages de moins en moins résorbable à mesure qu'approche la rentrée. D'autres fois, ils cèdent, comme David, toujours en attente d'une réponse des écoles qu'il espérait intégrer. Il a décidé de postuler ailleurs, par dépit. "J'ai une réponse positive, dans la mesure où j'ai émis un nouveau voeu, en procédure complémentaire, dans un établissement où il restait de la place. Mais ce n'est pas dans la filière que j'avais initialement demandée." Angoissé à l'idée de ne pas disposer d'un logement à la rentrée, le jeune homme a déjà signé le bail d'un appartement proche de l'établissement qu'il intègrera dans quelques jours.  

Des voeux disparus

David pense abandonner ses autres voeux, en attente, sur la plateforme. Une initiative qui ne tient plus qu'à lui, contrairement au cas de Louis Boyard, président de l'Union national lycéenne, dont tous les souhaits d'orientation ont disparu la semaine dernière. Une surprise pour le jeune bachelier. "J'étais à un séminaire international, avec d'autres syndicats, organisé dans un camping en Italie. Il y a eu une tempête, donc il n'y avait plus d'électricité pendant trois jours", raconte-t-il. "Lorsque j'ai rallumé mon téléphone, tous mes voeux avaient été annulés car je n'avais pas répondu à temps à une proposition [le délai pour répondre est désormais de deux jours, ndlr]. Considéré comme inactif, on m'avait purement et simplement exclu de la plateforme." 

La situation s'arrange finalement, "grâce à mon père, qui a appelé à ma place puisque le numéro vert est injoignable depuis l'étranger". Mais la colère est toujours là. "Il n'est possible de demander à être réintégré que dans les cinq jours, et une seule fois. Je le sais, parce que j'ai été conseillé sur Twitter, mais rien ne m'indiquait sur le site que c'était possible." En prime, le père de Louis s'est vu sermonné par son interlocutrice car, lui a-t-on expliqué, "c'est irresponsable de laisser partir son fils à l'étranger pendant la procédure". "C'est une façon de culpabiliser les jeunes, de les tenir responsable de leur éviction. Mais aussi de libérer dix places d'un coup, si l'exclusion est effective, chaque candidat ayant droit à dix voeux." 

Pour ce syndicaliste originaire de banlieue, qui aimerait intégrer une faculté parisienne, "dire qu'il y a 50 000 lycéens inactifs est mensonger". Le risque, selon lui, si rien n'est fait : "Se retrouver avec des dizaines de milliers de jeunes qui vont purement et simplement commencer à chercher du travail." Il ne croit pas si bien dire. 

De plus en plus de candidats, las d'attendre qu'une place se libère, ont baissé les bras. C'est le cas de Nathan, 4e et 9e sur liste d'attente pour une place en BTS audiovisuel. Et 196e pour 14 places en BTS photographie. Contrairement à ce qu'affirme le ministère, qui dit relancer les élèves en rade, Nathan explique n'avoir eu aucune nouvelle de la commission rectorale depuis début juillet. "C'est plutôt moi qui les relance, mais je me prends des vents", souffle-t-il. La procédure complémentaire ne lui réussit pas non plus. "Les formations ne sont pas ouvertes aux candidats avec mon profil, à savoir un bac pro."  

Résigné, et sans autre possibilité, Nathan multiplie les envois de CV pour travailler dans les grandes surfaces et les fast-foods du coin. Et rejoindre, à défaut de n'avoir pu intégrer le corps étudiant, une toute autre catégorie d'actifs à la rentrée. Ou d'inactifs... 

Des places libérées à la rentrée

Parmi les 66 000 jeunes toujours en attente d'une place dans l'enseignement supérieur, des milliers devraient se tourner vers l'enseignement privé à la rentrée. L'an dernier, 475 000 étudiants faisaient ce choix. Dans le même temps, d'autres étudiants, inscrits dans les universités, feront faux bond en septembre. "C'est l'habituel turn-over de la rentrée", indique le ministère, qui comptabilise chaque début d'année scolaire une défection de l'ordre de 10 %. Ces deux éléments devront permettre de réinjecter des places dans "la machine", tandis que les premiers sélectionnés rejoindront les bancs des facultés. 

 

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15 août 2018 3 15 /08 /août /2018 07:41

En 2017, le nom de la rock star irlandaise est apparu dans un des circuits d’évasion fiscale dévoilés par les Paradise Papers. Ce n’était pas une première pour le héraut des bonnes causes, adepte avec son groupe de l’évitement de l’impôt.

D’un côté, il y a les tournées officielles de U2. Après avoir parcouru les États-Unis, leur dernière en date sillonne le Vieux Continent à partir de fin août. Et puis, il y a les circuits non officiels. Ceux de leurs sous qui passent par des destinations où les quatre gens de Dublin ne se produiront sans doute jamais : Malte, Guernesey, la Lituanie… C’est ce qu’ont dévoilé les Paradise Papers en novembre 2017. Le quotidien britannique The Guardian et le site lituanien 15 min ont relevé le nom de Paul Hewson dans les documents consacrés à une société maltaise, Nude Estates, propriétaire d’un centre commercial à 60 kilomètres de Vilnius. Le patronyme de naissance de Bono apparaît parmi ceux des investisseurs qui ont financé l’acquisition, via des montages financiers optimisés.

Malte est en effet très accueillante pour les étrangers en quête de placements rentables : les plus-values n’y sont imposées qu’à 5 %. En l’occurrence, Nude Estates a acheté en 2007 ce centre commercial contre 5,8 millions d’euros, via une société du même nom créée dans le pays balte. En 2012, le titre de propriété est transféré à une troisième structure, Nude Estates 1, celle-ci enregistrée à Guernesey, où les profits réalisés par les compagnies qui y sont enregistrées ne sont là non plus pas taxés. Placée sur le gril du fisc lituanien après ces révélations, Nude Estates a versé, début 2018, 34 000 euros d’impôt sur le revenu et 19 000 euros d’amende, afin d’éteindre les poursuites.

À l’époque, Bono avait fait valoir qu’il n’était qu’un investisseur « passif » et « minoritaire » dans ce montage. Soulignant qu’il effectuait toujours ses investissements en son nom, et non sous couvert de sociétés-écrans, il avait « salué » la publication de ces révélations. « J’ai milité pour que les propriétaires de sociétés offshore soient rendus publics. (…) Il devrait y avoir des registres publics pour que la presse et le public puissent voir ce que les gouvernements, comme Guernesey, savent déjà. »

Mais ce couplet sonne faux, alors que le chanteur aux multiples causes humanitaires s’est déjà fait prendre la main dans le pot de l’optimisation fiscale. Avant cet épisode, il y eut en 2006 la migration d’Irlande vers les Pays-Bas de U2 Limited, le fonds gestionnaire des bénéfices récoltés via la vente de leurs albums et leurs concerts. Avant 2006, le groupe, comme les autres artistes domiciliés en Eire, bénéficiait d’une ristourne fiscale pour ce genre de revenus. Mais Dublin a eu la fâcheuse idée d’adjoindre un plafond à cette niche fiscale. La bande à Bono a alors envoyé U2 Limited aux Pays-Bas, où l’y attendait un système plus accueillant. Celui-ci permet à toute société de droit néerlandais d’y faire remonter les bénéfices générés par des activités effectuées dans d’autres pays sous forme de versements de royalties et droits de licence. Cette pompe à bénéfices, taxée symboliquement par les Néerlandais, réalise en plus le prodige d’annuler toute taxation ailleurs.

Selon Billboard, l’étape américaine du « Joshua Tree tour 2017 » a engrangé 46,4 millions d’euros. On comprend mieux le tropisme de Bono and Co pour Amsterdam. En 2006, une banderole « Payez vous aussi vos impôts » avait été hissée lors d’un concert. Bono avait répliqué en déclarant « payer une fortune en taxe et être content de le faire. Mais ça ne veut pas dire que, puisque vous êtes bon en philanthropie (…), les gens pensent qu’on devrait être stupide en affaires ». Et Bono s’y connaît en bonnes affaires. En 2009, Elevation Partners, fonds dont il est l’un des fondateurs, avait pris 2,4 % dans un réseau social naissant… Facebook, autre spécialiste de l’optimisation fiscale.

 

Le guide touristique de la fraude - Pays-Bas

 

Quatre-vingt-onze des cent plus grandes multinationales mondiales ont au moins une filiale stratégique aux Pays-Bas. Si elles en profitent pour y déposer leurs brevets et revenus liés à la propriété intellectuelle, exemptés d’impôts, le pays sert avant tout de plaque tournante financière. Les Pays-Bas sont le premier récepteur et émetteur au monde d’investissements directs à l’étranger, autrement dit d’achats et de ventes de titres d’entreprise. On ne parle pas ici d’investissement productif, mais bien d’internationalisation des firmes à but d’optimisation fiscale. Les Pays-Bas ne sont pas directement un paradis fiscal, mais plutôt une gigantesque pompe financière : ils absorbent les milliards des multinationales, et les rejettent, quasiment sans frais,  dans les Antilles néerlandaises, avec lesquelles le pays a de très avantageux accords – empêchant notamment la double imposition – et où les taux d’imposition se situent entre 0 % et 5 %. Cette stratégie bien connue s’appelle le « sandwich hollandais ». 8 000 milliards d’euros de flux financiers transitent ainsi chaque année par les Pays-Bas en toute impunité, puisque l’administration néerlandaise se révèle incapable de contrôler plus de quelques dizaines de transactions.

Stéphane Guérard

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15 août 2018 3 15 /08 /août /2018 07:40

 

Un député de l’opposition, arrêté, a admis sa culpabilité dans la tentative d’attentat contre le président Nicolas Maduro.

Dans une belle et habituelle unanimité, les grands médias internationaux continuent à mettre en doute la tentative d’attentat perpétrée contre le président vénézuélien, Nicolas Maduro, le 4 août. Ainsi l’Agence France Presse (AFP) n’écrit-elle le mot attentat qu’entre guillemets, laissant ainsi penser qu’il s’agit de faits montés de toutes pièces par le gouvernement de Caracas. En cela, elle suit l’opposant vénézuélien en exil Julio Borges, ancien président du Parlement, qui a qualifié de « farce » cette tentative d’assassinat.

Nicolas Maduro a accusé l’opposition vénézuélienne et l’ex-président colombien Juan Manuel Santos d’être derrière cette attaque fomentée avec des fonds provenant des États-Unis. Un mystérieux groupe qui serait composé de civils et de militaires a pourtant revendiqué l’action dans un communiqué diffusé sur les réseaux sociaux qui stigmatise « le système éducatif (qui) n’enseigne plus rien et ne fait qu’endoctriner avec le communisme ». Un texte signé du Mouvement national des soldats en chemise, dont on ne sait si celle-ci est noire.

19 PERSONNES « DIRECTEMENT LIÉES » À CET ATTENTAT

Selon le procureur, 19 personnes au total sont « directement liées » à cet attentat qui, selon le gouvernement, a été organisé depuis une ferme de Chinacota, en Colombie, par des personnes qui ont reçu pour cela 50 millions de dollars. Parmi les personnes incarcérées, le député de l’opposition Juan Requesens, du parti Primero Justicia (la Justice d’abord), fondé par Julio Borges, qui a admis sa culpabilité. « Il y a plusieurs semaines, j’ai été contacté par Julio Borges qui m’a demandé de faire passer une personne du Venezuela vers la Colombie. Il s’agit de Juan Monasterios », un des auteurs présumés de l’attaque, a-t-il déclaré. Monasterios est un militaire vénézuélien à la retraite qui a admis avoir participé à l’attentat.

La vidéo a été présentée par le ministre de la Communication, Jorge Rodriguez. Il a annoncé avoir demandé à Interpol de délivrer une « notice rouge » – message d’alerte de demande d’arrestation adressé à ses États membres – contre Borges, exilé en Colombie. « La demande s’étend à d’autres personnes résidant en Colombie et aux États-Unis », a-t-il précisé, ajoutant : « Je mets au défi ­Julio Borges de démentir » l’aveu de Juan Requesens, dont l’immunité parlementaire a été retirée par décision de l’Assemblée constituante.

DES « CELLULES TERRORISTES » SERAIENT BASÉES EN FLORIDE

Vendredi, les députés de l’opposition et des dizaines de personnes ont défilé jusqu’au siège de l’Organisation des États américains (OEA) à Caracas, pour demander la libération de Juan Requesens et que le mandat d’arrêt délivré contre Borges ne soit pas reconnu par la communauté internationale.

Fort du soutien que lui a réaffirmé l’armée, Nicolas Maduro a dénoncé l’activité de « cellules terroristes » basées en Floride, coordonnées par Osman Delgado Tabosky qui aurait financé l’attaque, et a suggéré à Washington de coopérer à l’enquête. En réalité, les États-Unis cherchent, par tous les moyens, à renverser le gouvernement en place à Caracas et poussent leurs alliés régionaux à faire de même. La tentative d’attentat participe de cette atmosphère, ajoutée à une campagne sur une supposée violation des droits de l’homme et une asphyxie économique du Venezuela. Un scénario utilisé maintes fois ces dernières décennies par les États-Unis pour justifier leur intervention (militaire ou non), comme actuellement vis-à-vis de l’Iran, et changer les régimes en place, coupables de n’être pas dociles et de ne pas s’offrir au souteneur américain. 

Pierre Barbancey

 

 

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