580 : c'est le nombre de signatures recueillies le dimanche 19 août au matin sur le marché de Kerfissien à Cléder pour la réouveture de la cardiologie à l'hôpital de Morlaix.
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580 : c'est le nombre de signatures recueillies le dimanche 19 août au matin sur le marché de Kerfissien à Cléder pour la réouveture de la cardiologie à l'hôpital de Morlaix.
Interview de Ian Brossat, chef de file des communistes pour les élections européennes de mai 2019, pour le "Rouge Finistère" du mois de septembre, le journal de la fédération PCF du Finistère.
le 13 août 2018.
Ian Brossat sera dans le Finistère pour des rencontres sur les enjeux économiques et sociaux liés à l'Europe (économie maritime, travailleurs détachés, agriculture...) et une réunion publique au mois d'octobre prochain dans le cadre de la campagne européenne des communistes. Il sera aussi à la Fête de l'Humanité Bretagne au parc des expos de Lorient à Lanester les 1er et 2 décembre.
Comment qualifierais-tu la situation de l'Union européenne aujourd'hui et les politiques qui sont promues par les gouvernements européens - quand ils trouvent des compromis - et la commission européenne?
Nous avons eu la grande peine d'apprendre hier, dimanche 19 août, le décès de notre camarade Annick Dréan, professeure des écoles en retraite, ayant enseigné pendant plusieurs années et dès le début de l'école à l'école Jean Piaget de Kerfraval, fondée sur les pédagogies nouvelles, la responsabilisation, l'autonomie des enfants, l'expérience et la mise en activité, le lien du scolaire au social. Annick résidait à Saint-Didy à Plouigneau. Elle était adhérente de la section du PCF Morlaix tout en étant restée catholique. C'était l'épouse de notre camarade bien connu Jean Dréan, ancien cheminot, très impliqué politiquement au PCF et syndicalement à la CGT, très mobilisé depuis des années sur la question de la perte d'autonomie, du handicap et des personnes âgées.
Annick justement était malade et dépendante depuis des années, ce qui avait conduit Jean et Annick à intégrer une maison de retraite à Quimper. Jean n'imaginait pas laisser son épouse seule en EHPAD. L'amour et la sollicitude l'ont poussé à rentrer lui aussi en maison de retraite avec Annick.
Nous informerons quand nous les connaîtrons du lieu et de la date de la cérémonie d'adieu.
La section PCF du Pays de Morlaix.
Un covoiturage est programmé : rendez-vous à 9 h sur le Parking Géant (côté Citroën) pour les camarades qui comptent assister aux obsèques.
Cherchez un parti français qui a 97 ans d'histoire, qui est le deuxième en nombre d'adhérents derrière celui de droite des Républicains (60 000 adhérents à jour de cotisation), un parti qui a un groupe à l'Assemblée et au Sénat, 3 députés européens, un parti qui organise la plus grande fête de France (la fête de l'Humanité, plus de 500 000 visiteurs) comme des centaines d'autres, là où les autres organisations politiques sont incapables de le faire, un parti, le seul bien souvent, que vous voyez mobilisé pour défendre les hôpitaux, les bureaux de poste, les services publics de proximité, dont les militants sont actifs, collent des affiches, distribuent des tracts, réalisent des journaux, font du porte-à-porte, un parti où adhèrent une partie significative des syndicalistes engagés dans les luttes, un parti qui dans plusieurs villes luttes contre les expulsions locatives, organise des ventes solidaires de fruits et légumes et des vacances à la mer pour les enfants des quartiers populaires... et, et, ... un Parti qui est quasiment systématiquement écarté des médias au profit d'un PS moribond et plus encore du mouvement France Insoumise.
Son tort: le parti marxiste qui a fait peur à la bourgeoisie et qui continue à porter une vision de la société alternative à celle des classes possédantes et du capitalisme.
Regardez et mettez en rapport à titre d'exemple l'audience d'EELV aujourd'hui dans les médias, qui a dix fois d'adhérents que le PCF et n'a plus de groupes parlementaires ni quasiment de parlementaires...
C'est un véritable scandale démocratique au niveau de la représentation du pluralisme politique dans les Médias. Aujourd'hui, c'est le Télégramme qui, faisant un article sur les têtes de liste pressenties aux Européennes, oublie Ian Brossat, chef de file des communistes, dont la candidature a été annoncée au mois de juin dernier et rencontre pourtant de l'écho dans l'opinion de gauche et dans la presse (portraits du Nouvel Observateur, de Paris Match, etc...). Dans le même numéro du Télégramme, on parle des universités d'été tout en "oubliant" celle du PCF à Angers. N'en jetez plus, la coupe est pleine!
Samedi 18 août, c'était le Ouest-France qui comme le Parisien la veille et probablement la dépêche AFP, "oubliait" l'université d'été du PCF, qui l'an passé a réuni pourtant 1000 participants (la deuxième université d'été politique de France derrière celle de FI en 2017) et qui va accueillir de nombreux parlementaires, syndicalistes, intellectuels.
La désinformation par omission à ce niveau là est indigne de la presse régionale d'information, presse qui sait se souvenir de l'existence des communistes pour agiter comme des épouvantails l'expérience Syrisa en Grèce, Maduro au Vénézuela, ou le PC Chinois.
Pendant l'affaire Alexandre Benalla, alors que nos parlementaires étaient particulièrement actifs pour démonter les rouages de cette affaire et l'expliquer, les médias n'avaient d'yeux que pour Mélenchon et FI, voire quelques parlementaires socialistes. C'est un choix: ils font le choix d'une alternative à gauche entre centre-gauche libéral et populisme de gauche, en mettant de côté la gauche marxiste avec une volonté de rassemblement et de conquête pour les classes populaires.
Voilà le courriel qu'a adressé à la direction de Ouest-France Philippe Jumeau, secrétaire départemental du Morbihan:
" Monsieur,
Je viens de vous laisser un message sur votre portable pour m’étonner du fait que pour la deuxième année consécutive, l’article de ce samedi, en page nationale consacrée aux universités d’été des organisations politiques, cite plusieurs formations (LR, PS, RN, LFI) mais oublie une nouvelle fois, de citer l’initiative du PCF qui se tient à Angers les 24, 25 et 26 aout prochains. Cet « oubli » malencontreux fait tristement écho à un article sur le même sujet du Parisien Libéré d’il y a quelques jours, qui affiche une carte de France avec tous les lieux des Universités d’été des partis sans noter celle du PCF !
L’an passé, ce sont plus de 1 000 participant.es qui ont assisté aux nombreux débats des 3 jours.
Afin de vous donner une idée de ce qui va se passer le week-end, prochain, je me permets de vous joindre le programme de l’édition de 2 018 où vous pourrez ainsi juger de la diversité des thèmes (Communisme, européennes, Mais 68, centenaire de Marx…) et des intervenant.e.s (Hubert Krivine, Gérard Mordillat, Alain Bougrain-Dubourg , Bernard Thibault,…).
Il me semble qu’il serait juste que cette précision soit indiquée dans une prochaine édition de votre journal, afin que votre lectorat que je sais être important, lise toutes les infos de manière équitable.
Bien entendu, je reste à votre disposition pour tout échange sur ce sujet (voire d’autres) si vous le souhaitez.
Bien cordialement
Philippe Jumeau
Secrétaire départemental du PCF 56"
Voici la lettre au Télégramme envoyé par Daniel Ravasio, secrétaire de section du PCF pays de Morlaix:
Dans l’édition du Télégramme du mardi 21 août on trouve un article (page nationale « le fait du jour ») consacré aux universités d’Eté des organisations politiques citant plusieurs formations (LR, PS, RN, LFI) mais oublie de citer l’initiative du PCF qui se tient à Angers les 24, 25 et 26 aout prochains. Cet « oubli » malencontreux fait tristement écho à un article sur le même sujet du Parisien Libéré d’il y a quelques jours, qui affiche une carte de France avec tous les lieux des Universités d’été des partis sans noter celle du PCF !
L’an passé, ce sont plus de 1 000 participant.es qui ont assisté aux nombreux débats des 3 jours.
Afin de vous donner une idée de ce qui va se passer le week-end, prochain, je me permets de vous joindre le programme de l’édition de 2 018 où vous pourrez ainsi juger de la diversité des thèmes (Communisme, européennes, Mais 68, centenaire de Marx…) et des intervenant.e.s (Hubert Krivine, Gérard Mordillat, Alain Bougrain-Dubourg , Bernard Thibault,…).
Cet état de fait n’est pas acceptable. Je vous demande donc de corriger cet « oubli » en portant cette information à vos lecteurs dans une prochaine édition qui auront ainsi une information équitable.
Dans le même ordre d’idée, on trouve (même journal) un article sur les élections européennes, article intitulé « le difficile choix des listes ». Et « curieusement » Ian BROSSAT, chef de file des communistes, dont la candidature est annoncée depuis le mois de juin dernier, est de nouveau « oubliée » alors qu’elle rencontre un écho certain dans l’opinion et dans la presse (portraits du Nouvel Observateur , de Paris Match, …).
Cet état de fait n’est pas acceptable. Je vous demande donc de corriger cet « oubli » en portant cette information à vos lecteurs dans une prochaine édition qui auront ainsi une information équitable.
Paris, août 2017. Aujourd’hui, sur la place de la Bastille à Paris comme au pied des immeubles des villes populaires d’Île-de-France, des producteurs du Sud-Ouest vont proposer des denrées maraîchères accessibles. Ils seront des milliers, précaires, salariés aux faibles revenus, retraités, à pouvoir s’offrir ce privilège de bien manger. Patrick Gély
Avec leur vente solidaire annuelle de fruits et légumes, PCF et Modef démontrent, le temps d’une journée, que les classes populaires ne sont pas condamnées à se priver de produits de qualité et à un prix juste.
Déguster un gratin de courgettes, une tarte aux prunes ou même une salade de tomates relève parfois du luxe pour des familles aux revenus modestes ou des retraités aux pensions faibles. Mais, au pied des immeubles des villes populaires d’Île-de-France comme sur la place de la Bastille, au cœur de Paris, ils seront encore des milliers aujourd’hui à pouvoir s’offrir des fruits et légumes frais, de qualité, et à des prix justes, aussi bien pour le producteur que pour le consommateur. En réalisant leur initiative annuelle de vente à prix coûtant, la Confédération syndicale agricole des exploitants familiaux (Modef) et le Parti communiste français réduisent, le temps d’une journée, la différence du contenu des assiettes entre les couches sociales.
Car, si la France est le 4e producteur de fruits et légumes en Europe (après l’Espagne, l’Italie et la Pologne), tous ses citoyens n’y ont pas accès de la même manière. Un rapport réalisé tous les sept ans par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, et publié l’an dernier, démontre combien les habitudes alimentaires sont un reflet saisissant des inégalités sociales. Dans ces habitudes, la consommation de fraises, petits pois, tomates et aubergines est davantage le fait d’individus ayant un niveau d’études supérieur à bac + 4 que de leurs compatriotes ayant quitté les bancs de l’école en primaire ou au collège, qui en mangent en proportions moindres. Ces derniers, davantage touchés par le chômage ou occupant des emplois d’ouvriers ou d’employés, perçoivent des revenus moins importants. Leurs choix se portent davantage sur de la viande rouge, pourtant peu bon marché, mais symbole de l’assiette des catégories aisées, ou sur des pommes de terre et des produits issus de céréales, jugés plus nourrissants. D’autant que, selon Faustine Régnier, docteur en sociologie de l’alimentation à l’Institut de recherche agronomique (Inra), les ménages modestes, qui consacrent une part importante de leur budget à leur alimentation, sont plus sensibles aux variations des prix. Or, saisonnalité oblige, les prix des fruits et légumes frais passent parfois du simple au double en quelques mois sur les étals. Le résultat de ces arbitrages contraints n’est pas sans conséquence sur la santé, puisque les Français aux revenus modestes sont davantage victimes de maladies cardio-vasculaires, de diabète ou d’obésité.
Pourtant, les pouvoirs publics avaient bien initié une campagne choc, il y a une quinzaine d’années, avec l’ordre intimé de consommer cinq fruits et légumes par jour. Depuis, si le slogan a été intégré par une majorité de Français, les études s’accordent à constater que le conseil n’est pas suivi. À tel point que, depuis dix ans, l’obésité reprend sa progression. Selon le Centre de recherches pour l’étude et l’observation des conditions de vie, la proportion d’enfants en surpoids ou obèses était de 19,8 % en 2017, contre 15,8 % en 2007, avec une surreprésentation de « 35 % dans les foyers avec moins de 9 900 euros annuels par unité de consommation ». Ceux qui précisément font l’impasse sur les fruits et légumes frais. C’est dire si la seule injonction, voire la culpabilisation des consommateurs, ne suffit pas à modifier leur comportement alimentaire. D’autant que les messages de recommandation ne sont pas entendus de la même manière selon les catégories sociales. Dans les foyers modestes, la priorité est plutôt donnée au goût et à l’abondance, tandis que, chez les plus aisés, l’alimentation est davantage associée à la santé.
Force est d’ailleurs de constater que les qualités organoleptiques des fruits et légumes proposés en grande surface ne sont pas au rendez-vous, contrairement à celles des produits que l’on peut se procurer sur les marchés de producteurs et dans les magasins bio. Pour Catherine Richard, directrice de recherche à l’Inra d’Avignon (Vaucluse), les sélections génétiques des fruits et légumes majoritairement consommés portent davantage sur leur résistance aux maladies et aux ravageurs et sur leur facilité à être transportés plutôt que leurs qualités nutritives. Ainsi, des tomates récoltées tournantes (orangées) par le producteur et passées par une succession de chambres froides n’auront pas le même goût que les mêmes tomates récoltées mûres et vendues peu de temps après. L’une et l’autre ne contiendront pas non plus le même taux de lycopène, ce nutriment qui prévient le cancer de la prostate et que l’on trouve dans les tomates récoltées mûres. Là aussi, les inégalités se retrouvent dans l’assiette.
Pourtant, chez les plus précaires aussi les fruits et légumes sont également prisés, dès l’instant qu’ils y ont accès. Aux Restos du cœur, on constate que, lors des distributions de denrées alimentaires, bananes, melons, radis ou courgettes ont toujours du succès. Signe que le revenu est un facteur décisif dans le contenu de l’assiette.
Mais Arnaud Faucon, secrétaire national de l’Indecosa CGT, rappelle que, même quand les couches populaires pourraient avoir accès à des fruits et légumes, ceux-ci sont d’une qualité inférieure à ceux qui garnissent les plats des catégories aisées. Et le syndicaliste de pointer la culpabilisation que l’on fait subir aux consommateurs qui devraient « bouger plus », manger « moins gras », ne pas gaspiller ou consommer « plus de légumes ». L’Association pour l’information et la défense des consommateurs de la CGT se bat d’ailleurs pour la démocratisation de l’accès aux fruits et légumes, tout en rappelant que, d’un côté, les producteurs sont contraints d’écraser leurs prix de vente et, de l’autre, les citoyens sont soumis à des prix élevés.
Une situation qui s’aggrave, selon Arnaud Faucon, avec la concentration des centrales d’achats, symptômes du système capitaliste monopolistique, qui rend captifs producteurs et consommateurs. Tout en saluant l’initiative annuelle du Modef et du PCF qui se décline dans 80 points de vente en Île-de-France (voir encadré), il estime que, pour permettre à tous de bien se nourrir, une augmentation des salaires et des pensions est nécessaire, ainsi qu’un encadrement des prix, qui puisse rémunérer le producteur et permettre au consommateur de manger équilibré. Un moyen d’inverser la tendance que défendent les agriculteurs du Modef depuis longtemps et dont le PCF s’est emparé. Son porte-parole, Olivier Dartigolles, explique que « ni les états généraux de l’alimentation, ni la loi agriculture et alimentation telle qu’elle est ne donneront de résultats en faveur des consommateurs et des producteurs tant qu’il n’y a pas de remise en cause de la logique dominante ». Pour le dirigeant communiste, l’accès aux fruits et légumes pour tous est un enjeu de santé publique. Enjeu qui peut s’inscrire dans un cercle vertueux où une plus juste rémunération du travail des paysans remplacerait l’accaparement de la valeur ajoutée par les intermédiaires. Pour y parvenir, une proposition de loi, retoquée en 2016, émanant des parlementaires PCF et visant à garantir le revenu des agriculteurs tout en encadrant les marges de la grande distribution est prête à être rediscutée.
Photo Elie Joussellin, vente solidaire de fruits et légumes à Paris par le PCF et le Modef, 22 août 2018
Photo Elie Joussellin, vente solidaire de fruits et légumes à Paris par le PCF et le Modef, 22 août 2018
Didier Le Reste - Photo Elie Joussellin, vente solidaire de fruits et légumes à Paris par le PCF et le Modef, 22 août 2018
C'est parti ! Le PCF Paris et le MODEF vendent les fruits et légumes à prix coûtant place de la Bastille ! Contre les marges de la grande distribution, pour des halles alimentaires, alors que l'alimentation est le deuxième budget des Parisiens derrière le logement, les communistes restent mobilisés pour une alimentation saine et de qualité pour toutes et tous !
Elli Joussellin (PCF Paris)
Ce matin, à Paris et dans 80 points de la Région parisienne, ventes solidaires de fruits et légumes, à l'initiative du Parti communiste français et du MODEF, une organisation de petits producteurs agricoles. Des fruits et légumes de qualité, à un prix accessible pour les consommateurs mais rémunérateurs pour le producteur. En effet, l'alimentation reste marquée par les inégalités sociales. Le PCF, "LE" parti des solidarités concrètes ! La liste des points de vente : www.humanite.fr/fruits-et-legumes-au-juste-prix-les-points-…
Difficile de parler de l’économie française sans aborder le cas de la 12e personnalité la plus riche de France. L’homme d’affaires, dont le nom est apparu dans les Panama Papers, est à la tête d’un véritable empire pesant près de 20 milliards d’euros.
«C e qui me plaît, c’est qu’on ne sait presque rien de vous, à cette époque de tout puissant visible, où la visibilité est devenue l’une des valeurs suprêmes de cette époque un peu folle. Un homme secret »,s’amusait Bernard-Henri Lévy en parlant de Patrick Drahi, en 2015, à l’occasion d’une remise des prix de l’université de Jérusalem. « Secret », le patron d’Altice l’est. Même si quelques aspects du personnage sont bien connus.
Déjà, et surtout, son empire. Altice Europe, c’est un groupe multinational, basé sur deux grands piliers : les télécoms et les médias. En France, on retrouve d’un côté SFR-Numericable et Virgin Mobile, et de l’autre Libération, et l’ensemble du groupe l’Express. Financièrement, le groupe de Patrick Drahi est un mastodonte. Comme un Janus à deux visages, avec une fortune colossale et un endettement qui l’est encore plus, estimé à 50 milliards d’euros. La cause ? Son choix de méthode d’investissement, appelée « AEL », pour achat à effet de levier (LBO en anglais). Le principe est simple : une société finance, partiellement ou en totalité, le rachat d’une entreprise en s’endettant au-delà de ses fonds propres. Le déficit est ensuite compensé au fil du temps par une ponction plus importante des flux de trésorerie… par le biais notamment de restructurations.
IL APPARAÎT SUR LA LISTE DES PLUS GRANDES FORTUNES DE SUISSE
Ainsi, entre 2014 et 2015, Drahi a racheté suffisamment d’entreprises pour gagner 194 places au classement Forbes des plus grandes fortunes mondiales. L’homme a par ailleurs choisi d’élire domicile à Zermatt, en Suisse, en 1999. Chez nos voisins helvétiques, aussi, Patrick Drahi tire son épingle du jeu. Ces quatre dernières années, il apparaît sur la liste des plus grandes fortunes de Suisse, où il a investi entre 100 et 150 millions d’euros dans l’immobilier à Genève et Zermatt. Un placement colossal quasi défiscalisé, puisque, en tant que résident fiscal de Zermatt, il n’est imposé que sur la moyenne des dépenses effectuées dans la commune. « Quelqu’un qui habite en France et qui a un compte en Suisse, c’est de la fraude fiscale. Quelqu’un qui habite n’importe où dans le monde et qui optimise sa fiscalité, c’est quelqu’un de malin », ose, amusé, le magnat de la presse.
Pour optimiser sa fiscalité, justement, ce dernier a choisi une société dont le nom apparaît en 2016 dans les Panama Papers : Jenville SA, présentée comme la société propriétaire de Libération et l’Express. Jenville « a été utilisée sur des opérations accessoires pour des raisons de stricte confidentialité et dans des conditions parfaitement légales », assure Drahi dans un communiqué daté du 4 avril 2016, mais sans « aucune incidence fiscale ». Une façon d’utiliser le nom de Jenville SA pour dissimuler celui de Patrick Drahi.
Dans ce même communiqué, on apprend également qu’Altice n’est plus en lien avec le Panama depuis décembre 2010, date à laquelle Jenville SA se serait retirée du capital du groupe. Pour prendre la place ainsi libérée, Patrick Drahi a décidé d’utiliser sa propre structure offshore : Uppernext Limited Partnership Incorporated. Ce choix ne manquera pas de susciter de vives réactions du côté du syndicat de journalistes de l’Express, qui y voit une manière d’ « alléger (s)a fiscalité » et de « faire circuler l’argent à l’abri des regards ». Reste que, depuis cette affaire, Patrick Drahi, qui chute de quatre places cette année dans le classement Challenges des plus grosses fortunes de France, ne semble pas avoir été inquiété pour son implication dans les Panama Papers.
MARTIN Gausseran
« Synergie », « sélectivité », « amélioration de l’efficience » : ces mots ne font pas rêver. Ce sont pourtant ceux utilisés pour évoquer le service public de la culture dans le fameux rapport CAP 22, cette bombe à retardement que le gouvernement n’a toujours pas eu le courage de dévoiler publiquement. Ses préconisations risquent de parachever l’œuvre de destruction massive d’une politique culturelle sans doute inaboutie, mais qui avait le mérite de graver dans le marbre républicain que les arts et la culture, la création et sa diffusion doivent être au cœur des politiques publiques. Certes, Emmanuel Macron n’est pas le premier à s’y attaquer.
Du « temps de cerveau disponible » à l’« inutile » Princesse de Clèves de Nicolas Sarkozy, l’argent privé et les critères de rentabilité ont sournoisement grignoté le financement de la culture pour tuer à petit feu la décentralisation et étouffer la création. Dans le « nouveau monde » macroniste, le terme même de « politique culturelle » aurait disparu de l’espace public sans ces inépuisables vigies qui résistent aux logiques mercantiles pour faire circuler l’imaginaire. Jack Ralite, disparu cette année, était le premier d’entre eux, rappelant à chaque occasion qu’« un peuple qui abandonne son imaginaire culturel à l’affairisme se condamne à des libertés précaires ». C’est aussi le sens du cri d’alarme du précieux Robin Renucci. Car un an après les publicités mensongères du macronisme, vendant le rêve d’une « réinvention des politiques culturelles », les premiers actes du quinquennat en la matière disent tout le contraire. Sa recherche illusoire de rentabilité des services publics est en passe de vider de sa substance le ministère de la Culture, quasi mis sous tutelle de l’Élysée. Dans la Part maudite, Georges Bataille disait des « dépenses improductives » ceci : « Chaque fois que le sens d’un débat dépend de la valeur fondamentale du mot utile, c’est-à-dire chaque fois qu’une question essentielle touchant la vie des sociétés humaines est abordée, il est possible d’affirmer que le débat est nécessairement faussé et que la question fondamentale est éludée. »
Par Maud Vergnol
Le général communiste Enrique Líster a joué un rôle de premier plan dans l’organisation et la direction des « maquis » espagnols.
L’opération « Reconquista de España» supposait également qu’un hôpital de l’arrière, en France et pas loin de la frontière, serve de « retaguardia » médicale (arrière-garde) aux guérilleros blessés. Le PCE et « l’Amicale des anciens FFI et résistants espagnols » aménagent à Toulouse, quartier Saint-Cyprien, un vieux bâtiment qui devient « l’Hôpital Varsovie », au 15 de la rue du même nom, un hôpital de qualité, solidaire, militant, qui peu à peu opère et soigne bien au-delà des guérilleros. La plupart des médecins sont militants du PCE ou proches de lui.
L’hôpital sera lui aussi, impitoyablement, victime du déploiement policier du gouvernement de « centre-droit et gauche », de l’ Opération de « Guerre froide » « Boléro-Paprika » ; « el hospital de los guerrilleros », véritablement décapité, et ses médecins espagnols arrêtés, déportés eux aussi, ou assignés à résidence, etc. Dans la journée même, des médecins communistes français prennent le relais, et l’hôpital prendra le nom de « Joseph Ducuing » en hommage à celui qui reprit la direction et le flambeau. La grande rafle suscite peu de réactions en France de l’époque. Plus il est gros et répété, mieux le mensonge passe... « L’Humanité », la CGT, le PCF, la Ligue des Droits de l’Homme... mènent une campagne de dénonciation et de solidarité. Le chef d’accusation finalement unique appliqué à tous les détenus, au-delà du grotesque : « intelligence avec une puissance étrangère », c’est l’accusation « d’appartenance communiste », et de surcroît étrangère.
LÉON BLUM VOLE AU SECOURS DES « BOLÉRISTES » ET LANCE : « LE COMMUNISME INTERNATIONAL A DÉCLARÉ LA GUERRE À LA DÉMOCRATIE »[1].
Les militants espagnols, intégrés aux syndicats français, luttent avec leurs camarades. Les autorités françaises, de droite, gaullistes, socialistes, radicales, de « troisième force », haïssent ces « rouges espagnols » révolutionnaires, « bouffeurs de curés », et de patrons. Une belle « union sacrée » ! Le 29 octobre 1948, le président du gouvernement, en pleine grève minière, accuse « la foule criminelle des communistes espagnols » d’avoir « attaqué les forces de l’ordre... ». Il fait porter aux Espagnols la responsabilité des affrontements sanglants, fruits de sa terrible répression contre les puits d’Alès, de Saint-Etienne, du Nord... et les mineurs grévistes. A partir de 1947, la France tourne le dos totalement aux Républicains espagnols et se place ouvertement sous la tutelle des Etats-Unis.
La presse française, « Le Figaro » en tête, accusent, eux-aussi, « la cinquième colonne » qui préparerait une « invasion soviétique » du sud de la France. Un danger mortel, totalement fantasmé, mais matraqué jusqu’à plus soif. Une telle parano , il faut le faire ! Ces propos sont repris par le très référentiel « Le Monde », et même « Le Populaire », journal du PS, « France Soir »... « L’Humanité » s’insurge contre l’arrestation de 300 antifranquistes, et le gouvernement qui cède aux pressions de Madrid[2], maltraite des héros de la Résistance, veut « nettoyer » de leur présence le grand sud de la France.
Peu à peu, la lutte des classes reprend ouvertement son cours normal. « Mieux vaut Franco que le ‘frente crapular’ ! ». Les socialistes jouent l’attentisme ; en septembre 1945, le plenum du PSOE condamnait l’organisation « de révoltes et d’incidents » qui pourrait légitimer, au plan international, l’existence d’un gouvernement de fait en Espagne »[3]. Le premier août 1950, le sénat nord-américain avait autorisé l’octroi d’un prêt de 62,5 millions de dollars à l’Espagne franquiste. Le 4 novembre 1950, l’ONU revient sur sa résolution du 12 décembre 1946 et autorise désormais ses membres à rétablir les relations diplomatiques avec l’Espagne. Décembre 1951, en ce qui concerne la France... Quelques semaines après « Boléro-Paprika ». Tout est là. Le 8 mai 1948, et le 14 juin 1949, la France et l’Espagne avaient déjà signé des accords commerciaux et financiers.
LE 23 SEPTEMBRE 1953, LE PRÉSIDENT EISENHOWER PARAPHE À MADRID AVEC FRANCO, EN GRANDE POMPE, LES « ACCORDS DE MADRID », EN TOUTE « COHÉRENCE » : RECONNAISSANCE DIPLOMATIQUE DU FASCISME ESPAGNOL CONTRE SOUTIEN ÉCONOMIQUE ET MILITAIRE DE WASHINGTON, ET QUATRE BASES MILITAIRES.
Comme Somoza, Franco était un « fils de pute », mais c’était « notre fils de pute », comme le déclara, un jour d’inhabituelle lucidité, le président nord-américain.
[1] DENOYER Aurélie, « Résonances françaises de la guerre d’Espagne », HAL, Archives ouvertes, ed. D’Albray, 2011, p. 295-312.
Le journaliste, le premier de son pays à interviewer Yasser Arafat, est décédé hier à 94 ans. Il avait participé à la création du Bloc de la paix.
Il prônait fermement une solution à deux États, seule manière, selon lui, d’assurer la paix à Israël, et le droit au retour des Palestiniens. Le pacifiste israélien Uri Avnery s’est éteint, hier, à l’âge de 94 ans. Journaliste, il avait été le premier citoyen de son pays à réaliser un entretien avec le leader de l’Organisation de libération de la Palestine, Yasser Arafat, en juillet 1982 à Beyrouth, encerclée par l’armée d’Israël. Il était alors interdit aux Israéliens de rencontrer des « terroristes ».
Né en 1923 en Allemagne, il avait émigré en Palestine, alors une colonie britannique, en 1933, après l’accession d’Adolf Hitler au pouvoir. À l’âge de 15 ans, il s’engage dans l’Irgoun,...
Voici l'hommage que l'AFPS consacre à Uri Avnery:
Uri Avnery vient de nous quitter mais il restera dans l’histoire comme un des pionniers en Israël qui ont tracé la voie vers une paix véritable, une paix fondée sur la reconnaissance des droits nationaux du peuple palestinien.
Dans son enfance juive en Allemagne, il avait été marqué par la montée du nazisme et de l’antisémitisme. Sa famille ayant émigré en Palestine, il s’engage dans un des groupes sionistes les plus extrêmes, l’Irgoun, mais il le quittera bien vite. Son expérience militaire lui fera prendre conscience de l’existence du peuple palestinien, et il en sortira convaincu qu’il n’y aura pas de paix sans que ce dernier se voie reconnaître ses droits.
Toute sa vie ensuite, il n’aura de cesse de se battre pour que le peuple palestinien ait son propre État, combat qu’il mènera en tant que journaliste mais aussi en tant qu’homme politique, puisqu’il avait été élu à la Knesset en 1969.
A une époque où il était interdit en Israël d’entrer en contact avec l’OLP, il brave courageusement cette mesure en rencontrant un émissaire de Arafat en 1974. Depuis, il rencontrera ce dernier à plusieurs reprises, notamment en 1982 en pleine guerre du Liban, où il ira l’interviewer dans Beyrouth assiégée. En 1994, il fondera l’organisation anticolonialiste Gush Shalom, qui plaidera en particulier pour le droit au retour des réfugiés palestiniens.
Dans une société israélienne à la dérive avec un gouvernement d’extrême-droite qui l’emmène vers des jours bien sombres, l’optimisme indestructible d’Uri Avnery manquera beaucoup.
L’AFPS salue cet homme qui a montré le chemin vers une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, et adresse ses condoléances à sa famille.
Le Bureau national de l’Association France Palestine Solidarité
21 août 1941 : à Barbès-Rochechouart, Fabien tire
L’acte du militant communiste et résistant, qui, à vingt et un ans, a déjà combattu le fascisme en Espagne, donne le signal de la lutte armée contre l’occupant.
Il est encore tôt, ce matin du 21 août 1941 à Paris. Au métro Barbès-Rochechouart, un officier de la Kriegsmarine s’apprête à monter dans la rame. Deux coups de feu claquent, il s’écroule. C’est dans la France occupée le premier acte de la résistance armée.
Son auteur, Pierre Félix Georges, entrera dans l’histoire sous le nom de colonel Fabien. Né dans le 19e arrondissement, il n’a que vingt et un ans, mais il a déjà combattu le fascisme, en Espagne.
À la fin de l’année 1936, il s’est engagé dans les brigades internationales en mentant sur son âge. Il est communiste. Les deux coups de feu de Fabien vont avoir un sens clair. Pour les nazis, cela veut dire qu’en dépit de la collaboration active du gouvernement de Pétain, de l’appui de la police française dirigée par Bousquet, ils ne seront plus en sécurité. Pour une part de l’opinion française, encore fidèle à Pétain, c’est le signe que la guerre continue. Certes, depuis Londres, le général de Gaulle l’a dit dès le 18 juin 1940. Mais il s’agit de rassembler les forces de l’empire colonial et de reconstituer à partir de Londres une force combattante, s’appuyant en France sur des réseaux de résistance tournés vers le renseignement ou constituant des forces d’appoint dans l’attente du grand jour. L’action de Fabien signifie que le combat au cœur même de la capitale et des villes passe par la lutte armée. C’est aussi un acte politique majeur. La résistance française, pour le PCF, sera populaire, sur la terre de France. La portée de cette décision est considérable. Sans elle, à tout bien considérer, la libération de Paris « par lui-même », selon la formule du général, n’aurait peut-être pas eu lieu.
« Paris a froid, Paris a faim, Paris ne mange plus de marrons dans la rue, Paris a mis de vieux vêtements de vieille », écrivait Paul éluard. Pas pour tout le monde. La collaboration est devenue pleinement active, ce qui ne va pas sans interrogations dans l’opinion. Le 12, Pétain déclare à la radio qu’il sent souffler un vent mauvais : « L’inquiétude gagne les esprits, le doute s’empare des âmes, l’autorité de mon gouvernement est discutée. » Le 14, Vichy décrète que les magistrats, les hauts fonctionnaires et les militaires doivent prêter serment au maréchal. Le 20, la police française, à la demande des Allemands, arrête 3 447 juifs, internés à Drancy.
Au matin du 21 août, un communiqué officiel annonce : « Pour activité en faveur de l’ennemi, le juif Samuel Tyszelman et le nommé Henri Gautherot, tous deux domiciliés à Paris, ont été condamnés à mort. Ils avaient participé à une manifestation communiste dirigée contre les troupes d’occupation allemandes. En exécution de l’arrêt, ils ont été fusillés. » Tous deux étaient des amis de Fabien.
Pour les communistes français, le trouble du pacte germano-soviétique de 1939 est déjà loin. Pas seulement parce que l’Allemagne est lancée depuis juin contre l’Union soviétique, mais parce que la répression contre les communistes, dès juillet 1940, ne laisse guère de place aux ambiguïtés. Pour Vichy comme pour les nazis, les communistes sont l’ennemi principal. Dès octobre 1940, les communistes ont créé les OS, organisations spéciales, dont le but est d’agir contre l’occupant. Le 15 mai, le PCF lance un appel à la constitution d’un front national de lutte pour la libération de la France, et des attentats et sabotages, en particulier contre les installations ferroviaires, commencent à se multiplier. Mais il faut faire plus. Les nazis, dès septembre 1940, ont déjà désigné des otages qui seraient exécutés en cas de troubles. Ils ont exécuté des patriotes. Jacques Bonsergent qui a « bousculé des soldats allemands » en décembre 1940, André Masseron qui a chanté la Marseillaise, le 19 juillet 1941, Roger Roig le 24 qui a tenu des propos injurieux. Le premier, sans doute, fut à Rouen, Étienne Dechavanne, dès juillet 1940.
Il faut un choc. Ce n’est pas si simple. Est-ce la bonne stratégie ? Fabien va donner l’exemple. Ce jeune homme est déjà un combattant aguerri, devenu sous-officier en Espagne, grièvement blessé en 1938. Revenu à Paris il est « ajusteur d’avion » et épouse Andrée Coudrier qui sera déportée à Ravensbrück. Élu au Conseil national de la jeunesse communiste, puis arrêté dans son usine où les ouvriers se solidarisent en se mettant en grève, il s’évade, commence à organiser l’activité clandestine du PCF dans différentes régions. Il revient à Paris début 1941, à la demande de la direction du PCF. Le 21 août, il tire.
Fabien installe ensuite le premier maquis de France dans le Doubs, attaqué en octobre par la gendarmerie. Il est de nouveau blessé, à la tête. Il traverse le Doubs à la nage, regagne Paris. Arrêté par la police française, il est torturé et remis à la Gestapo. Il s’évade du fort de Romainville et reprend les combats dans divers maquis. En 1944, il est l’un acteurs importants de l’insurrection parisienne. Le groupe qu’il commande devient le 151e régiment d’infanterie sous les ordres du général Delattre de Tassigny. Ce dernier le voyait déjà général. Le 27 septembre 1944, Pierre Georges, le colonel Fabien, saute sur une mine dans des conditions restées imprécises. Il avait vingt-cinq ans.
Maurice Ulrich