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20 août 2018 1 20 /08 /août /2018 05:39

 

Les bénéfices des sociétés de l’indice phare ne riment pas forcément avec embauches. Un tiers d’entre elles, ultrarentables, sont engagées dans des destructions de postes, certaines profitant des facilités des ordonnances Macron.

Quinze mille postes supprimés ou menacés à court ou moyen terme chez les entreprises du CAC 40. C’est, a minima, le recensement effectué par l’Humanité pour les 34 sociétés sur 40 qui ont publié à ce jour leurs comptes semestriels. Ceux-ci sont au beau fixe : plus de 47 milliards de profits sur les six premiers mois de l’année. Tous ces groupes sont bénéficiaires, à l’exception de Carrefour. Pourtant, un tiers d’entre eux ont annoncé ou procèdent à des coupes dans leurs effectifs en France (Airbus, 470 postes ; Axa, 160 ; BNP Paribas, 5 000 ; Engie, 2 500 ; Michelin, 1 500 ; PSA, 2 200 ; Sanofi, 657 ; Schneider Electric, 150 ; Société générale, 2 135 ; Solvay, 160 ; Veolia, 572).

Certaines de ces sociétés affichent même des profits en forte hausse, comme PSA (+ 18 %), Veolia (+ 13 %), la Société générale (+ 11 %) ou Michelin (+ 6 %). Pour Nasser Mansouri-Guilani, ces pratiques sont la preuve que « le discours libéral selon lequel il faut que les profits s’améliorent pour que l’on crée des emplois est infondé. C’est un discours idéologique, constate l’économiste et syndicaliste à la CGT (lire notre entretien page 6). Depuis au moins trois décennies, la part des profits monte sans que l’investissement et encore moins l’emploi n’augmentent nécessairement. Il n’y a pas de mystère : si ça augmente pour le capital, ça baisse pour le travail ».

Certains plans de suppression de postes sont officiels et s’étalent parfois sur plusieurs années, d’autres, comme la délocalisation du service clientèle chez Engie, s’apparentent à des « plans sociaux déguisés », estime l’expert d’un cabinet spécialisé. Selon cette source, « de plus en plus d’entreprises brouillent les pistes en jouant la carte de la transformation permanente : vente de filiales, départs forcés et, désormais, rupture conventionnelle collective (RCC), conséquence des ordonnances Macron ».

Jusqu’alors, les sociétés ne manquaient pas de solutions pour éviter de passer par la case licenciements, mais cela nécessitait le plus souvent la mise en œuvre d’un plan dit de sauvegarde de l’emploi (PSE) ou de départs volontaires (PDV). À l’instar de ce qui s’est passé chez Total, à La Mède (Bouches-du-Rhône), où le PSE qui court toujours permet à la direction de « jouer sur les mots, puisque la destruction de 182 postes s’est traduite non par des licenciements mais par des retraites anticipées, des mutations, des démissions », indique Fabien Cros, secrétaire CGT du comité d’entreprise. « Ce qui est nouveau, ce sont en effet les ordonnances Macron, qui donnent plus de facilité aux patrons pour réduire le “coût du travail” en se débarrassant des travailleurs dont ils ne veulent plus », souligne Nasser Mansouri-Guilani.

De grandes entreprises du CAC 40 n’hésitent pas à y recourir : à la Société générale, un accord de RCC a été signé dans le cadre de la suppression de 2 135 postes. Idem chez PSA, qui prévoit 1 300 départs via une RCC, sur un total de 2 200. Sans que les embauches annoncées en regard ne viennent compenser ces destructions. 

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MICHELIN. LES PROFITS GONFLENT, PAS LES EFFECTIFS (Loan Nguyen)

Profits au 1er semestre : 917 millions d’euros. Emplois supprimés : 1 500 (2017-2021).

Le géant du pneu a décidé en 2017 de se séparer de 1 500 de ses salariés français, dont 970 dans son berceau historique de Clermont-Ferrand. Pourtant, la marque au Bibendum avait enregistré des profits en hausse de 43 % l’année précédente, avec 1,66 milliard d’euros de bénéfices. Une tendance confirmée en 2017 avec un résultat net de 1,7 milliard d’euros sur l’année, et qui s’est poursuivie au premier semestre : près de 1 milliard d’euros de bénéfices. Fidèle à son image paternaliste, Michelin a souligné que ces suppressions d’emplois se feraient par le biais d’un plan de départs volontaires. Une stratégie loin d’être indolore, néanmoins, pour les centaines de salariés restants, qui voient leur charge de travail s’alourdir. L. N.

 

ENGIE. DUMPING SOCIAL ET CASSE DE L’EMPLOI (Marion d'Allard)

Profits au 1er semestre : 938 millions d’euros. Emplois menacés : 2 500 (2016-2019).

De cessions en restructurations, « la politique de réduction des coûts installe une baisse constante des effectifs », explique Éric Buttazzoni, coordinateur CGT chez Engie. En 2016-2017, 1 400 postes ont été supprimés et de nouvelles coupes sont à prévoir. Comme dans la branche commerce, où 600 emplois sont menacés d’ici à 2019. En parallèle, une nouvelle restructuration du siège de la Défense – la 5e depuis 2010 – prévoit la suppression de 500 postes. « Le plan Lean 2018 prévoyait une économie de 3 milliards d’euros sur trois ans. La direction cherche à réduire les coûts sur tout et généralise le dumping social en externalisant au maximum », déplore la CGT. M. d’A.

 

AIRBUS. DES DIVIDENDES TOUJOURS EN HAUSSE (Marion d'Allard)

Profits au 1er semestre : 496 millions d’euros. Emplois supprimés : 470 en France.

En tout, le groupe aéronautique a annoncé au printemps la suppression de 3 700 postes dans le monde, dont 470 en France. Une baisse d’effectifs qui correspond, selon la direction, à des ajustements nécessaires, consécutifs aux baisses de cadence sur les programmes A380 et A400M. Le groupe affiche pourtant un carnet de commandes à près de 1 milliard d’euros et cumule, pour l’exercice 2017, 2,9 milliards d’euros de bénéfice net. « La direction a profité de l’annonce de ces résultats pour proposer une nouvelle hausse de 11 % pour le dividende versé aux actionnaires, soit une augmentation de plus de 500 % en sept ans », dénonce la CGT. 

 

SCHNEIDER ELECTRIC. LICENCIEMENTS TRÈS PROFITABLES (Loan Nguyen)

Profits au 1er semestre : 1,02 milliard d’euros. Emplois supprimés : 150 sur deux sites.

Le groupe spécialisé dans la gestion de l’énergie et l’automatisation a annoncé la fermeture de deux de ses usines à Fabrègues (Hérault) et Beynost (Ain) début 2018, supprimant au passage 150 emplois, alors même que Schneider Electric avait réalisé des profits record en 2017. Avec une hausse de 23 % entre 2016 et 2017, les bénéfices ont atteint 2,15 milliards d’euros. Une dynamique qui se confirme début 2018 : le groupe a engrangé un résultat net de 1 milliard au premier semestre. Pour supprimer ces emplois, l’électricien a même eu recours à des PSE censés s’appuyer sur un motif économique justifiant les licenciements. 

 

SANOFI. UN POIDS LOURD QUI ALLÈGE LE PERSONNEL (Loan Nguyen)

Profits au 1er semestre : 1,77 milliard d’euros. Emplois supprimés : 657 (2016-2018).

Cas d’école, le mastodonte pharmaceutique enchaîne PSE et suppressions de postes depuis des années, malgré des profits florissants. En 2015, Sanofi a par exemple récolté 7,37 milliards d’euros de bénéfices et versé des dividendes aux actionnaires en hausse pour la 22e année consécutive. Des performances qui n’ont pas empêché la direction d’annoncer 657 suppressions d’emplois sur les trois années suivantes. Jugées pas assez rentables, les divisions santé animale et génériques ont ainsi été cédées. Si le premier semestre 2018 – avec « seulement » 1,77 milliard d’euros de bénéfices – peut sembler très décevant sur le papier, ces résultats sont en grande partie dus à des amortissements d’actifs, des coûts de restructuration et l’impact des taux de change. L. N.

 

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20 août 2018 1 20 /08 /août /2018 05:37

 

Le leader historique du FN n’a jamais reculé devant un moyen d’acquérir, de préserver ou d’accroître sa fortune. Même par personne interposée, la Suisse ou la mer des Caraïbes est moins une question de tourisme que d’affaires.

«Je ne suis pas du tout dans l’affaire des Panama machin ! » En avril 2016, la révélation par la presse internationale de centaines de fraudeurs fiscaux dans ce qu’on appellera les Panamas Papers atteint par ricochet Jean-Marie Le Pen, le leader historique du Front national (il rebaptisera l’affaire « Panama Pampers »). Il aurait confié à son homme de confiance – et trésorier de son microparti, Cotelec –, Gérald Gérin, la dissimulation d’une partie de sa fortune sur un compte HSBC à Guernesey, puis à la Compagnie bancaire helvétique (CBH) aux îles Vierges britanniques, via la firme panaméenne au cœur du scandale, Mossack Fonseca. Lui se dit « victime collatérale » de l’affaire, et sa fille Marine Le Pen, bien qu’en froid avec lui, prend son parti en défendant ses proches (également prestataires principaux du FN), eux aussi visés par les révélations, et en dénonçant « le pouvoir de nuisance de la finance mondialisée qui joue contre l’intérêt général ».

Une partie de l’affaire avait été dévoilée par Mediapart un an plus tôt. Le site évoquait un signalement de Tracfin, la cellule antiblanchiment de Bercy, qui ciblait Balerton, un trust immatriculé aux îles Vierges donc, mais géré depuis Genève, dont l’ayant droit serait depuis 2008 l’assistant de Jean-Marie Le Pen. Selon ce signalement, le trust comprendrait un compte abondé à hauteur de 2,2 millions d’euros, dont 1,7 sous forme de lingots et de pièces d’or. Le plus vieux des Le Pen, son épouse et Gérald Gérin, donc, étaient tous trois visés par une plainte du fisc pour « fraude fiscale aggravée ». En novembre, la demeure familiale des Le Pen de Montretout, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine), et les maisons de Rueil-Malmaison et La Celle-Saint-Cloud étaient perquisitionnées.

Jean-Marie Le Pen n’est pas un novice en matière de dissimulation. Le leader d’extrême droite, qui a grandi dans une famille très modeste, a su mettre sa famille à l’abri du besoin. Lui qui confiait à Henry Chapier, sur son Divan, le 9 décembre 1989, n’avoir « aucun problème avec l’argent » doit sa bonne fortune… à celle des autres. En 1976, il hérite de son « camarade » nationaliste Hubert Lambert, des ciments du même nom, après tractations avec la famille qui s’estimait lésée. Entre 30 et « 40 millions de francs lourds », selon son ex-femme Pierrette, interrogée par Genève Home Informations après son divorce, en décembre 1987, plus l’hôtel particulier de Montretout (estimé à plus de 6 millions d’euros), un immeuble rue du Cirque, dans le 8e arrondissement de Paris… La somme équivaut « au salaire qu’un ouvrier de Lambert aurait pu espérer toucher en l’espace de… dix siècles », relevaient Jean Chatain et Maryse Lelarge dans l’Humanité du 23 septembre 1987.

Dans un manuscrit jamais publié mais dont le site Internet Bakchich livrait des extraits en juin 2010, l’ex-épouse du patriarche Le Pen, 90 ans aux cerises, décrit comment il a « nargué le fisc », « reprochant à l’administration de l’avoir dépouillé (…) alors que l’essentiel de cet héritage se trouve en Suisse », à la fondation Saint-Julien, ce que confirmaient des enquêtes de l’Événement du jeudi et du Canard enchaîné. Pierrette Le Pen brosse le portrait du pourfendeur du « capitalisme apatride » en porteur de valises dans Genève Home Informations : « Jean-Marie a demandé que cette fondation soit réalisée, en liquide, et l’argent a été déposé à l’UBS et nous avons mis de l’argent à la banque Darier. » De temps à autre, Pierrette Le Pen sera chargée par son mari de retirer de ce compte des « petits nègres », code correspondant à 10 000 francs de l’époque. La Suisse, les îles Vierges britanniques… Et Le Pen qui est toujours contre la binationalité !

Grégory Marin

 

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20 août 2018 1 20 /08 /août /2018 05:34

 

L’argent est en effet un outil économique fondamental de la société, un bien commun qui doit être mis au service de tous et non confisqué par quelques-uns. Il ne s’agit pas seulement de morale, mais aussi d’efficacité. Car le rôle de l’argent est d’irriguer les circuits économiques, et le problème actuel est que trop souvent sa circulation et sa distribution sont entravées, que l’argent se trouve dérivé et piégé dans les circuits annexes stériles de la spéculation ou dans des poches d’accumulation où il est retenu et empêché d’irriguer l’économie. Les circuits économiques sont alors asséchés et l’économie s’en trouve étouffée. La demande, qui existe toujours, n’est alors plus solvable, et l’offre ne trouve plus de débouchés suffisants, suscitant pressions sur les salaires, réductions d’effectifs, fermetures d’entreprises, et chômage, avec comme conséquence une réduction accrue de la demande solvable, et un étouffement accru de l’économie, selon une spirale dangereuse.

Pour maximiser les flux économiques, il faut donc maximiser la demande solvable et s’assurer que l’offre peut suivre. Et pour maximiser la demande solvable, il faut rendre solvable le maximum du potentiel de demande existant. Or, ce potentiel repose en fait sur les ménages et les collectivités publiques. Les ménages sont en effet les consommateurs finaux de toute filière de production de biens et de services marchands, et les collectivités publiques sont chargées de fournir les biens et les services publics partagés : routes, rues, trottoirs, parcs, hôpitaux, police, justice, armée, etc. Les entreprises, elles, ne consomment des biens et services marchands que pour produire d’autres biens et services qui en bout de chaîne sont toujours consommés soit par les ménages, soit par les collectivités publiques. Les entreprises ne peuvent donc consommer qu’en fonction de ce que les ménages et les collectivités publiques sont en mesure de consommer, et globalement, la maximisation des flux économiques repose exclusivement sur celle de la demande des ménages et des collectivités publiques. Quant à elles, les collectivités publiques fournissent des biens et services qui sont « consommés » par les entreprises, dont les clients en bout de chaîne sont les ménages et les collectivités publiques, et par les ménages, en tant qu’usagers ; et elles sont financées pour cela par l’impôt. On voit donc qu’en fin de compte la demande globale repose exclusivement sur les ménages, soit en tant que consommateurs dans le secteur marchand, soit en tant qu’usagers de biens et services publics et de contribuables pour les financer.

Pour maximiser le flux économique, il faut maximiser la solvabilité de la demande potentielle. Et pour maximiser la demande solvable, il faut donc maximiser le nombre de ménages pouvant satisfaire leur demande potentielle. Cela suppose que l’argent soit distribué de la manière la plus homogène possible. Chaque ménage n’a en effet qu’un potentiel limité de consommation, et ne peut que stocker, ou faire circuler dans des circuits annexes improductifs comme ceux de la spéculation, l’argent qu’il ne peut pas consommer.

On peut se poser la question de la limite de l’extensibilité de la demande d’un ménage. De fait, il y a une limite physique à la quantité d’aliments, de vêtements, de véhicules, de logements, de services divers qu’un ménage peut raisonnablement et effectivement consommer. C’est du côté de la qualité qu’il peut y avoir une bonne marge : épicerie fine, vêtements, véhicules et résidences de luxe, voyages en première, personnel de maison, etc. Mais on peut faire trois remarques sur ce point de l’extensibilité de la capacité d’un ménage à dynamiser les flux économiques par sa consommation :

1. Le système économique produit des biens et des services de toutes sortes, mais majoritairement destinés au plus grand nombre : des biens et services de qualité moyenne, dont la capacité de consommation effective (manger, porter un vêtement, conduire une voiture, voyager, etc.) par un ménage donné est physiquement limitée. On ne peut donc pas compter sur quelques ménages à très haut revenu pour consommer les biens et services produits par la majorité des flux économiques.

2. On constate que plus le revenu d’un ménage est élevé, plus la proportion du revenu qu’il consacre à l’épargne croît, au détriment de la consommation. On peut objecter que cette épargne alimente notamment le marché des actions, et augmente la capacité d’investissement des entreprises. Mais on revient ici à l’exposé ci-dessus : une entreprise n’investit pas si son carnet de commandes est vide. Avoir une capacité d’investissement est intéressant, mais ne sert à rien s’il n’y a pas de consommation en bout de chaîne.

3. Un certain niveau de disparité de revenu est un facteur parmi d’autres (culturels, géographiques, etc.) de diversification des biens et services, et la diversité est en général facteur de robustesse et d’adaptabilité ; mais la concentration des revenus réduit aussi la solvabilité de la demande potentielle de la majorité des ménages. Ce serait intéressant de réfléchir à une manière de formaliser cela.

Éric Chenin

Coordinateur du système d’information sur la biodiversité, chercheur Unité mixte internationale de modélisation mathématique et informatique des systèmes complexes

Contrairement à ce que serine à l’envi la litanie libérale, la France n’a aucun rapport « traumatique » (1) avec l’argent. Simplement elle ne souffre pas, comme beaucoup d’Anglo-Saxons, d’un rapport hypnotique à l’argent, et elle souhaite au contraire majoritairement qu’il n’y ait pas de secret, mais de la transparence, sur sa circulation : transparence sur les revenus et sur les patrimoines.

(1) Selon une formule utilisée en début d’année 2015 par Emmanuel Macron, formule qui a motivé la rédaction de ce texte.

 

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20 août 2018 1 20 /08 /août /2018 03:14
Fête du Travailleur Bigouden à Loctudy le 17 août 2018: un beau succès populaire pour cette fête organisée par le PCF Pays Bigouden, avec la venue d'Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF
Fête du Travailleur Bigouden à Loctudy le 17 août 2018: un beau succès populaire pour cette fête organisée par le PCF Pays Bigouden, avec la venue d'Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF
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Fête du Travailleur Bigouden à Loctudy le 17 août 2018: un beau succès populaire pour cette fête organisée par le PCF Pays Bigouden, avec la venue d'Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF
Fête du Travailleur Bigouden à Loctudy le 17 août 2018: un beau succès populaire pour cette fête organisée par le PCF Pays Bigouden, avec la venue d'Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF
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Fête du Travailleur Bigouden à Loctudy le 17 août 2018: un beau succès populaire pour cette fête organisée par le PCF Pays Bigouden, avec la venue d'Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF
Fête du Travailleur Bigouden à Loctudy le 17 août 2018: un beau succès populaire pour cette fête organisée par le PCF Pays Bigouden, avec la venue d'Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF
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Fête du Travailleur Bigouden à Loctudy le 17 août 2018: un beau succès populaire pour cette fête organisée par le PCF Pays Bigouden, avec la venue d'Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF
Fête du Travailleur Bigouden à Loctudy le 17 août 2018: un beau succès populaire pour cette fête organisée par le PCF Pays Bigouden, avec la venue d'Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF
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Stand de l'AFPS Cornouaille

Stand de l'AFPS Cornouaille

caravane de la CGT

caravane de la CGT

Dédicace d'Olivier Dartigolles (photo Caro Berardan)

Dédicace d'Olivier Dartigolles (photo Caro Berardan)

 (photo Caro Berardan)

(photo Caro Berardan)

Fête du Travailleur Bigouden à Loctudy le 17 août 2018: un beau succès populaire pour cette fête organisée par le PCF Pays Bigouden, avec la venue d'Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF
Albert Coïc et les bénévoles du Pays Big à la plonge

Albert Coïc et les bénévoles du Pays Big à la plonge

Fête du Travailleur Bigouden à Loctudy le 17 août 2018: un beau succès populaire pour cette fête organisée par le PCF Pays Bigouden, avec la venue d'Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF
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Fête du Travailleur Bigouden à Loctudy le 17 août 2018: un beau succès populaire pour cette fête organisée par le PCF Pays Bigouden, avec la venue d'Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF
Fête du Travailleur Bigouden à Loctudy le 17 août 2018: un beau succès populaire pour cette fête organisée par le PCF Pays Bigouden, avec la venue d'Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF
Fête du Travailleur Bigouden à Loctudy le 17 août 2018: un beau succès populaire pour cette fête organisée par le PCF Pays Bigouden, avec la venue d'Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF
Fête du Travailleur Bigouden à Loctudy le 17 août 2018: un beau succès populaire pour cette fête organisée par le PCF Pays Bigouden, avec la venue d'Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF
Fête du Travailleur Bigouden à Loctudy le 17 août 2018: un beau succès populaire pour cette fête organisée par le PCF Pays Bigouden, avec la venue d'Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF
Fête du Travailleur Bigouden à Loctudy le 17 août 2018: un beau succès populaire pour cette fête organisée par le PCF Pays Bigouden, avec la venue d'Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF
Fête du Travailleur Bigouden à Loctudy le 17 août 2018: un beau succès populaire pour cette fête organisée par le PCF Pays Bigouden, avec la venue d'Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF
Fête du Travailleur Bigouden à Loctudy le 17 août 2018: un beau succès populaire pour cette fête organisée par le PCF Pays Bigouden, avec la venue d'Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF
Fête du Travailleur Bigouden à Loctudy le 17 août 2018: un beau succès populaire pour cette fête organisée par le PCF Pays Bigouden, avec la venue d'Olivier Dartigolles, porte-parole national du PCF

Reportage photo Caro Berardan, Ismaël Dupont, Olivier Dartigolles

Loctudy, fête du Travailleur de la Mer organisée par la section du PCF Pays Bigouden le 17 août 2018, la troisième des fêtes d'été de la section après Lesconil (où il y avait encore plus de monde!) et Le Guilvinec, des fêtes qui réunissent chaque année entre 1500 et 2000 personnes grâce au dévouement de dizaines de militants et sympathisants qui construisent ces fêtes populaires, rendez-vous incontournables des estivants de la région, souvent très fidèles. 

 Une très belle fête ce vendredi 17 août 2018 avec plus de 500 personnes sous un beau soleil rayonnant et dans un cadre extraordinaire. Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, auteur de "Macron, entreprise de démolition" était hier à la fête du Travailleur Bigouden de Loctudy, et a prononcé un discours percutant et généreux devant 500 personnes face à la mer et à l'île Tudy: 
- L'effondrement du pont de Gênes comme effet des politiques de collusion avec les milieux financiers et d'austérité, le constructeur étant lié à Ecomouv. 
- Le spectacle lamentable donné par les gouvernements européens dans la réponse inhumaine qu'il donne aux réfugiés qui quittent la Libye pour traverser la Méditerranée: comment peut-on laisser un bateau rempli de 2/3 de femmes et d'une moitié d'enfants qui quittent l'enfer libyen (pour les migrants africains) errer 4 jours en Méditerranée sur un bateau surchauffé en chipotant pour accueillir 200 malheureux en détresse dans un cas d'extrême urgence? Le peuple de marins et d'amoureux de la mer du pays bigouden ne peut que se révolter contre ça! 
- La redescente sur terre du président jupitérien dont les égarements du nervi casqué et botté Benalla et de ses collègues cassant la gueule à des étudiants et syndicalistes avec la bénédiction des services de l'Etat illustre une dérive autoritaire et anti-sociale extrêmement grave de Macron, dont les Français situent désormais de mieux en mieux le projet au service des quelques milliers de premiers de cordée de la finance.

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19 août 2018 7 19 /08 /août /2018 06:54
Rol-Tanguy:  un Brestois né à Morlaix dirige l'insurrection de Paris: le 19 août, prise de la Préfecture de Paris par Rol-Tanguy et les policiers résistants
Ce 19 août 1944 , la Préfecture de police est prise par les policiers résistants et Rol-Tanguy , chef régional des FFI de la région "P1"

Ce 19 août 1944 , la Préfecture de police est prise par les policiers résistants et Rol-Tanguy , chef régional des FFI de la région "P1"

Le 18 août 1944, dans l'après-midi, est placardé à Paris et en banlieue l'appel à la mobilisation générale signé par le colonel commandant de la Région, Rol Tanguy.

"Tous les Français et Françaises valides doivent se considérer comme mobilisés. Ils doivent rejoindre immédiatement les formations FFI de leur quartier ou de leur usine. (...) s'armer par tous les moyens (...), attaquer l'ennemi partout (...), protéger les services publics"

Contre l'occupant nazi, les premières barricades fleurissent notamment à Vitry après la grève des cheminots le 10 août rejoints par les postiers, policiers...

Débute ainsi la Libération de Paris et de sa région.

Le 19 août 1944 , la Préfecture de police est prise par les policiers résistants et Rol-Tanguy , chef régional des FFI de la région "P1" (Seine, Seine-et-Oise, Seine-et-Marne, Oise . Son GQG parisien vient d'etre installé en sous-sol Place Denfert-Rochereau ), qu'il baptise « Île-de-France », les harangue au milieu de la cour d'honneur . Le 21 août, il fait afficher l'ordre de dresser les barricades. 600 barricades sont rapidement érigées dans la capitale. Il réalise, avec 100 000 hommes placés sous ses ordres, dans les journées du 20 au 24 août une manœuvre générale libérant les 9/10e de la capitale

Le Télégramme, 11 août 1994

Le Télégramme, 11 août 1994

Ouest-France, août 1994: entretien avec Rol-Tanguy à l'occasion de sa venue à Concarneau

Ouest-France, août 1994: entretien avec Rol-Tanguy à l'occasion de sa venue à Concarneau

A lire de Roger Martelli:

"25 août 1944. Le métallo (Rol-Tanguy) et les généraux" par Roger Martelli

Ismaël Dupont, élu PCF-Front de Gauche, a été à l'initiative d'un vœu signé par toute l'opposition de gauche morlaisienne pour inaugurer une oeuvre d'art sur la place Rol-Tanguy face à la gare à la mémoire de l'ancien combattant de la résistance et des Brigades Internationales en profitant de l'actualité de la mise en place du Pôle d'échange multimodal à la Gare, mais la majorité de droite de Morlaix n'a pas souhaité donné suite et appuyer cette demande, pas plus qu'à Morlaix-Communauté d'ailleurs:

Les élus de gauche de Morlaix demandent que la ville dédie une oeuvre d'hommage à Rol-Tanguy, héros de la Résistance et de la guerre d'Espagne, sur la future esplanade de la Gare

Vœu de la minorité municipale pour le Conseil Municipal du jeudi 13 novembre 2014

Le 12 juin 1908, Henri Tanguy naissait en gare de Morlaix à l'issue d'un accouchement précipité.

107 ans plus tard, la ville de Morlaix et la Communauté d'Agglomération, pilotent avec leurs partenaires et l'aide de l'Etat et de plusieurs collectivités la rénovation de la Gare de Morlaix et de ses environs immédiats pour requalifier le quartier, accueillir les nouveaux voyageurs prévus dans le cadre de la LGV et de l'augmentation du trafic TER.

La place Rol-Tanguy, anciennement place de la gare rebaptisée sous le dernier mandat Le Goff, va devenir une esplanade piétonne très passante et active. Un lieu de vie sociale, sans doute plus encore qu'aujourd'hui où elle sert surtout de passage pour les voitures arrivant en gare.

N'est-ce pas le bon moment, en ces années de commémoration de la Libération et du rétablissement de la République, d'honorer particulièrement ce grand résistant breton, en lui dédiant une statue ou un portrait-fresque sur support rigide ou mural, commandé à un artiste sur le parvis qui porte son nom? Ne pourrait-on pas penser par exemple à un artiste comme le brestois Paul Bloas?

Henri Rol-Tanguy fut en effet un des dirigeants de la Résistance qui a organisé la Libération de Paris... Paris libéré par l'insurrection de son peuple. Après 4 ans sous le joug allemand. L'action armée des résistants unis au sein du F.F.I. conjuguée avec le soulèvement de la population parachevée par les blindés de Leclerc chasse l'occupant et peut-être signifie la signature de l'acte de la capitulation auquel participe Rol-Tanguy.

"Nous avons donné le coup de grâce à l'ennemi, mais Paris était déjà aux mains des Parisiens" (Eisenhower, commandant en chef des forces alliées en Europe)?

Son courage, son combat pour un monde de Liberté, d'Egalité, de Fraternité sont des exemples pour notre époque et il importe que les générations présentes, jusque-là épargnées par les tempêtes de l'histoire, n'oublient pas ce que le rétablissement de la démocratie et la lutte contre le fascisme doivent au dévouement de ces hommes pétris d'idéal et d'altruisme qui ont su dire non à la fatalité de la régression et de la barbarie. Henri Rol Tanguy a su aussi s'engager dans les batailles de l'après-guerre: la reconstruction et l'application du programme de transformation sociale et économique bâti par le CNR.

Henry Rol-Tanguy fut longtemps président de l'Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance et il eut l'occasion de revenir de nombreuses fois à Morlaix à ce titre.

Rol Tanguy à Concarneau novembre 1979

Rol Tanguy à Concarneau novembre 1979

Rol-Tanguy à Concarneau Ouest-France novembre 1979

Rol-Tanguy à Concarneau Ouest-France novembre 1979

Avec l'intervention de Pierre Le Rose, ancien résistant, dirigeant des Jeunesses communistes, des FTP et du Conseil Départemental de Libération, à l'occasion de la venue de Rol-Tanguy à Concarneau pour une exposition sur la résistance et une conférence débat:

 

Intervention de Pierre Le Rose à une conférence-débat avec Rol-Tanguy, le mardi 6 Novembre 1979 à Concarneau

" Vous qui restez, soyez dignes de nous, les 27, qui allons mourir".

Ces mots, écrits par Guy Môquet, ce jeune communiste de 17 ans, dans sa dernière lettre, quelques instants avant d'être fusillé dans la carrière de Châteaubriant, ont profondément marqué, dès qu'ils furent connus, les communistes concarnois.

Etre dignes d'eux, c'était poursuivre alors, dans les conditions de la guerre, contre l'occupant hitlérien et ses valets de Vichy, la lutte que ces 27 communistes fusillés le 22 octobre 1941 avaient entrepris, bien avant la guerre pour que les hommes et les femmes de ce pays vivent mieux, pour la liberté contre le fascisme et pour la Paix. "Plutôt Hitler que le Front Populaire" proclamaient à notre classe ouvrière et à notre peuple, ni l'union anti-fasciste, ni la victoire électorale, ni les conquêtes sociales de 1936. "Plutôt Hitler..." aboutissait à désigner pour le peloton d'exécution par un ministre français les 27 otages, fusillés parce que communistes suivant l'avis d'exécution paru à l'époque dans "l'Ouest-Eclair"et "la Dépêche de Brest", porte-paroles des allemands et du gouvernement Pétain Laval. La bourgeoisie collaborationniste se vengeait en frappant ces ouvriers et ces intellectuels communistes, de la grande peur ressentie les années précédentes face à l'union réalisée entre les forces de démocratie et les possibilités qu'avait cette union de grandir encore davantage. Aussi livrait-elle aux Allemands ces communistes pour lesquels elle avait construit ses camps d'internement. Elle frappait Charles Michel, le député, Pierre Semant et Jean-Pierre Thimbault, les militants syndicalistes, Guy Moquêt, fils de député communiste, Grandel, le maire de Gennevilliers, Pierre Guéguin, le Conseiller Général et Maire Communiste de Concarneau, Marc Bourhis, militant syndicaliste et antifasciste, dont le père était un adjoint au maire de la Municipalité de Front Populaire de Concarneau.

Oui, durant toute la guerre contre l'occupant, les communistes de Concarneau ont été dignes de la juste cause pour laquelle combattaient ceux de Châteaubriant. Ils ont, avec patience, multiplié les efforts d'information de la population, remontant son moral, montrant les possibilités de la Victoire, donnant confiance. Ils sont passés aux actions de sabotage contre les installations de l'occupant, à la lutte armée avec la formation de l'Organisation Spéciale (l'O.S) dont Alain Le Lay fut l'un des actifs organisateurs. Ils ont entrepris au printemps de 1942 les liaisons avec les sous-marins et puis la livraison, par mer, des premiers envois d'armes par les anglais. Aussi la répression les a t-elle durement frappés et comme Alain Le Lay, sont morts en déportation (après la rafle des policiers de Vichy conduits par le Commissaire des Renseignements Généraux, en septembre 1942) Théophile Louam, Esprit Jourdain, Carduner de Lauriec, Yves Le Gall, Auguste Soulfès. Joseph Berthou et Eugène Le Bris étaient fusillés.

Mais la lutte continuera. Trente-cinq résistants de l'organisation communiste sont mis hors de combat, mais l'organisation se reconstituera. Les jeunes viendront nombreux dans les détachements de F.T.P dont les premiers détachements concarnois prendront les noms de Pierre Guéguin et Marc Bourhis, marquant leur fidélité aux idéaux qui animaient les fusillés de Châteaubriant. L'organisation du Front National prendra de l'extension, multipliant ses efforts d'union de tous les patriotes pour une France Libre et Indépendante, tandis que l'organisation du Parti Communiste et celle des Jeunesses Communistes recruteront à Concarneau et dans les alentours plus d'une centaine d'adhérents, distribuant des tracts clandestins, collant des affichettes, publiant à deux reprises un journal polycopié "L'Etincelle". Bientôt naîtra une compagnie entière de la Milice Patriotique qui allait devenir la 7e Compagnie des F.T.P. L'autre compagnie, la 5e, portant le nom de Leclerc (ses membres voulant montrer l'unité de combat entre les Forces de la France Libre et celles "sans uniforme") perdait son chef, un jeune fouesnantais de 20 ans, notre camarade Etienne Millau dans le combat de Kernabut le 14 juillet 1944, tombé en même temps que Massé et Hervé, deux forestois.

Etre dignes du combat des 27 de Châteaubriant, c'était également après le débarquement entreprendre l'unification de toutes les forces de la Résistance, unir dans une même organisation ceux qui par des chemins différents, sous des formes diverses, avaient menés de longs mois, de longues années, le même combat, avec le même mérite, les mêmes sacrifices pour les mêmes buts: chasser l'envahisseur, rendre aux français leur liberté et à la France son indépendance. Aussi dans les combats libérateurs les FFI formaient une seule force, sous un commandement unique et les comités de libération rassemblaient toutes les opinions de notre population pour rétablir la démocratie, à l'image du Conseil National de la Résistance, pour soutenir le Gouvernement provisoire de la République au sein duquel toutes les tendances étaient représentés...

Etre dignes d'eux, c'était depuis, - et c'est encore aujourd'hui - poursuivre le combat et l'effort de rassemblement pour le bonheur des hommes, la liberté, l'Indépendance de notre pays, pour sauvegarder la Paix. Nous pensons, nous communistes, depuis trente ans, avoir mené ce combat sans défaillance aussi bien contre la guerre d'Indochine, contre la guerre d'Algérie que contre l'oppression partout où elle se manifeste dans le monde. Nous avons conscience de le faire aujourd'hui quand nous voulons rassembler, unir notre peuple afin qu'il gagne lui-même une vie meilleure, qu'il contribue au désarmement et à l'entente entre les peuples, qu'il avance vers toujours plus de démocratie, de liberté, de droits pour l'homme.

La grande leçon de la résistance, c'est l'invincibilité de notre peuple quand il est uni. A cette union les communistes ont conscience d'avoir contribué. Nous persévérerons dans cette voie pour unir toutes les forces vives de ce pays, pour comme il y a trente-cinq ans, nous trouver ensemble, "celui qui croyait au ciel et celui qui n'y croyait pas"...

Lettre de Rol-Tanguy à Pierre Le Rose, 1979

Lettre de Rol-Tanguy à Pierre Le Rose, 1979

Rol-Tanguy (l'homme situé le plus à gauche) à la fête de la Bretagne au début des années 50 - Photos Archives Pierre le Rose

Rol-Tanguy (l'homme situé le plus à gauche) à la fête de la Bretagne au début des années 50 - Photos Archives Pierre le Rose

Photo Archives Pierre Le Rose

Photo Archives Pierre Le Rose

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19 août 2018 7 19 /08 /août /2018 06:38
Les juifs algériens dans la lutte anticoloniale et les travaux pionniers de Pierre-Jean-Le Foll-Luciani - par Malika Rahal)
Les juifs algériens dans la lutte anticoloniale et les travaux pionniers de Pierre-Jean-Le Foll-Luciani - par Malika Rahal)

Lu sur l'excellente page Facebook Histoire Populaire et sur le site: 

http://histoirecoloniale.net/Les-juifs-algeriens-dans-la-lutte-anticoloniale-1954-1965.html

 

Les travaux pionniers de Pierre-Jean Le Foll-Luciani

Les juifs algériens dans la lutte anticoloniale (1954-1965)
 

samedi 18 août 2018

« De l’entre-deux-guerres à l’indépendance de l’Algérie, une petite minorité de Juifs issus de familles autochtones ont suivi des trajectoires (…) vers le projet politique inouï de s’affirmer Algériens. (…) Ces hommes et ces femmes ont engagé leur vie pour une Algérie décolonisée et socialiste dont ils seraient citoyens, participant pleinement — mais non sans difficultés dans leur confrontation avec le nationalisme algérien dominant — au mouvement national. » Ainsi Pierre-Jean Le Foll-Luciani introduit-il son livre sur les juifs algériens dans la lutte anticoloniale et jusqu’en 1965. Nous publions l’article que lui a consacré l’historienne Malika Rahal. De nombreux compléments à cet ouvrage figurent dans le blog de Pierre-Jean Le Foll-Luciani.

Pierre-Jean Le Foll-Luciani, Les juifs algériens dans la lutte anticoloniale. Trajectoires dissidentes (1934-1965), PUR, 2015.

Source [1]

par Malika Rahal

L’ouvrage de Pierre-Jean Le Foll-Luciani, issu d’une thèse de doctorat soutenue en 2013, retrace les parcours de juifs algériens engagés dans la lutte anticoloniale. Le parcours de l’un d’entre eux, William Sportisse, avait déjà fait l’objet d’un ouvrage écrit à quatre mains et avec beaucoup de rigueur par l’historien et le témoin [2]. On suit donc ici des juifs engagés aux côtés du Front de Libération Nationale (FLN) durant la guerre d’indépendance, d’autres qui ont milité au Parti Communiste Algérien (PCA) mais d’autres encore, qui ont « mis en pratique leurs idées anticolonialistes », et pas seulement par ces engagements plus radicaux. Certains d’entre eux seulement évoluent vers ce que l’auteur qualifie de « projet politique inouï de s’affirmer Algérien » (p. 205).

Outre le travail d’archives, la recherche repose sur une quarantaine de parcours individuels, l’auteur ayant mené des entretiens avec tous ceux qu’il a pu identifier. Autrement dit, ces plus de cinq cents pages sont consacrées à un groupe numériquement très restreint. De plus, certains témoins ont exprimé lors des entretiens un malaise avec l’identification faite d’eux et qui semblait relier le fait d’être juif à l’anticolonialisme. La difficulté de cet ouvrage, c’est précisément de travailler un groupe qui ne se revendique pas comme tel. Toute sa finesse consiste à ne pas chercher à toute force à le constituer par sa recherche. La réflexion posée en introduction notamment sur l’usage des catégories, et sur les catégories utilisées par l’auteur (juifs algériens et anticolonialistes) est particulièrement fine et stimulante : alors même qu’on parle volontiers de « juifs marocains » ou « juifs tunisiens », on comprend comment l’expression plus courante de « juifs d’Algérie » se construit en écho à « Français d’Algérie ».

C’est un tour de force que de respecter à chaque étape la façon dont les acteurs se définissent eux-mêmes, leurs adhésions (ou pas) à ces catégories. Leurs récits se démarquent de la téléologie de l’émancipation et de la francisation selon lesquels les juifs d’Algérie auraient évolué de la condition sombre et arriérée de la domination musulmane aux lumières de la société française. En fait, nous dit Pierre-Jean Le Foll-Luciani, « le point le plus aveugle de l’historiographie concerne les attitudes des juifs d’Algérie face à ces divers processus coloniaux, comme face à la conquête française elle-même » (p. 13). Le décret Crémieux de 1870, qui faisait des juifs algériens des citoyens français et les séparait ainsi des autres « indigènes », constitue selon Benjamin Stora, le premier de leurs exils [3]. On retrouve dans les anecdotes personnelles l’idée que la transformation collective vécue (ou subie) par les juifs algériens est parfois de l’ordre de la perte, notamment la perte de la langue arabe.

Le livre se découpe en trois parties : dans la première, il est question de la façon dont les juifs sont vus, à la fois par les autorités, puis par les partis politiques (et en particulier par le PCA) et enfin durant la guerre, par le FLN. La seconde se focalise sur les biographies individuelles. Dans la dernière partie, c’est la question de l’invention des algérianités dans le temps de la guerre et les premières années de l’indépendance qui est abordée.

Le livre s’ouvre avec les émeutes antijuives de Constantine, en août 1934. Il s’agit de déconstruire le discours des sources dans le contexte particulier du Constantinois. A Constantine, l’atmosphère est marquée par un fort antisémitisme « européen » incarné par le maire, Emile Morinaud (1865-1952). Avec une analyse fine des sources policières, et l’analyse du « repérage racial » auquel elles procèdent, l’ouvrage va dans le même sens que les travaux de Joshua Cole [4], et contribue au renouvellement historiographique sur ces émeutes. Chez les deux auteurs, ces dernières sont perçues dans leur dimension profondément coloniale, c’est-à-dire française.

L’étude biographique est à la fois riche et touchante car on y entre dans l’intimité des familles, dans le vécu des identités changeantes, fluides, contradictoires d’une personne à l’autre. C’est là qu’on mesure le mieux l’impossible généralisation permettant d’expliciter l’ensemble des rares parcours anticolonialistes et de les distinguer de ceux qui n’ont pas fait le choix de ces engagements. Car ce qu’on repère avant tout, ce sont des phénomènes de génération : la plupart des personnes interviewées sont nées dans l’entre-deux-guerres, et au-delà des évocations des passés familiaux plus lointains, on retrouve sans surprise l’événement fondateur de la Seconde Guerre mondiale, des lois antijuives de Vichy, de l’exclusion de l’école française, et de la création d’écoles juives privées. Plus surprenant, le soulagement évoqué par certains témoins d’avoir été ainsi soustraits aux manifestations de racisme ordinaire de la part des Français d’Algérie.

La Seconde Guerre mondiale pose de nouvelles questions, notamment au PCA créé dans les années 1930, qui recrute à la fois dans la population coloniale et dans la population colonisée, et où militent des juifs. Après avoir évolué vers une position plus indépendantiste, le parti repasse durant le conflit plus fermement sous la coupe du PCF, sacrifiant la lutte contre le colonialisme à la lutte antifasciste. L’auteur pose alors des questions difficiles : les résistants juifs en Algérie étaient-ils des patriotes français ? Étaient-ils des anticolonialistes ? Et comment évoquer leurs engagements sans les assigner à des catégories qui ne conviendraient pas ? Dans l’après-guerre, on voit le PCA évoluer de nouveau vers l’indépendantisme, alors que l’expression « patrie algérienne » se répand dans ses rangs, surtout chez les plus jeunes.

Les mobilisations antifascistes qui se prolongent après-guerre ouvrent une période de bouillonnement, durant laquelle la rupture avec la France est envisageable à travers deux engagements. C’est d’une part le sionisme, avec un « moment sioniste » qui concerne même certains devenus par la suite d’ardents antisionistes. L’auteur évoque l’impact sur la jeunesse de la Nouvelle Organisation sioniste d’Algérie (NOSA), du Betar et de Dror, présents en Algérie, contribuant au champ d’étude des dynamiques qui animent les juifs d’Algérie [5]. La question de la Palestine vient troubler les mobilisations juives, communistes et anticolonialistes, en particulier de 1947 à 1949, lorsque l’Union soviétique est favorable à la création d’Israël et que le PCA hésite avant d’analyser la situation en termes coloniaux, laissant parfois ses militants démunis face à des militants ou des électeurs nationalistes pour lesquels la question de Palestine est à la fois claire et centrale. D’autre part, c’est le communisme qui peut offrir une voie de sortie, avec un PCA qui se repositionne après-guerre sur la ligne d’un anticolonialisme algérien dans lequel certains juifs se retrouvent. Les engagements au sein du PCA, ou au sein de l’UJDA — l’Union de la Jeunesse démocratique algérienne, une organisation liée au PCA —, les études, l’exil vers la France permettent parfois des amitiés ou amours entre Juifs et musulmans, et ouvrent à certains des chemins d’expérience concrète pour devenir algériens.

Se sentir algérien après 1965 ?

A mesure que l’on avance vers la dernière partie, le groupe auquel s’attache Pierre-Jean Le Foll-Luciani devient plus cohérent et certainement plus restreint encore. L’on suit en effet ceux qui entrent en guerre effectivement, subissent la répression, et font le choix à l’indépendance de devenir pleinement des Algériens. Cette guerre ouvre la possibilité de se grimer, de se travestir, d’endosser une autre identité dans la clandestinité, de même qu’elle perturbe des rôles de genre, avec les figures jugées « contre-nature » de femmes « européennes » poseuses de bombes. Ce « corps en transformation » de la guerre, c’est pour les juifs un corps qui devient algérien. On suit également à travers les parcours individuels la création des maquis du PCA et leur intégration, parfois difficile, au FLN. Ce sont eux, ceux qui sont allés jusqu’au bout de cet engagement qui sont au cœur de l’ouvrage, et leurs parcours dessinent une trajectoire qui semble les mener d’évidence à l’Algérie indépendante. Une des forces de ce travail est de se prolonger au-delà de l’indépendance, brisant la malédiction de la « fin de l’histoire » en 1962. Se pose alors la question pour ces juifs devenus Algériens de continuer à se sentir tels dans les années qui suivent, notamment après le coup d’Etat du colonel Boumedienne en 1965 : la répression contre ceux qui s’opposent au coup d’Etat dans l’Organisation de la Résistance populaire (ORP), dont de nombreux communistes, pousse certains, comme Henri Alleg, à partir. D’autres sans doute, sans y être acculés par la répression, choisissent eux aussi de quitter l’Algérie à cette période.

Le sujet est important mais il crée toutefois un malaise : car au fond, parce que le groupe des juifs engagés sous diverses formes dans la lutte anticoloniale n’est pas constitué en une appartenance formelle, la question de la défection ou du retrait n’a jamais été posée auparavant. Tous les juifs anticolonialistes des années 1940 le sont-ils restés ? Ont-ils tous fait le choix de devenir Algériens ? Il est possible aux lecteurs et lectrices de se référer aux courtes et très utiles biographies placées à la fin de l’ouvrage pour en avoir une idée, mais la question méritait d’être posée : quand, pourquoi et selon quelles modalités les juifs ont-ils bifurqué d’un chemin qui les aurait conduits à devenir et demeurer Algériens ? Faute de quoi, il y a un risque que l’ouvrage soit utilisé comme un autre récit téléologique où l’engagement anticolonialiste mènerait automatiquement à une algérianité empêchée uniquement in extremis par les errements du régime algérien.

Malgré cette réserve, la lecture de l’ouvrage est d’une grande richesse et l’approche biographique extrêmement féconde. Les résumés biographiques, le cahier de photographies et l’index approfondissent les usages que l’on pourra en faire. C’est d’ores et déjà un ouvrage de référence.

Malika Rahal
CNRS, Institut d’Histoire du Temps Présent (IHTP),

 

Pierre Ghenassia (1939-1957), un maquisard juif algérien

Pierre Ghenassia (1939-1957), un maquisard juif algérien

Né à Ténès, le 24 juillet 1939, Pierre Ghenassia, dès l’âge de 15 ans, interne au lycée Bugeaud d’Alger, est profondément anticolonialiste et proche de membres du Parti communiste algérien (PCA) — dont il n’a jamais été membre — et du FLN. Dès 1954, il est favorable à l’insurrection algérienne, et, en novembre 1956, il rejoint un maquis de la wilaya IV de l’Armée de libération nationale (ALN). Il y mourra trois mois plus tard dans une attaque de l’armée française, le 22 février 1957, à l’âge de 17 ans.

Son chef, le commandant de l’ALN Si Azzedine, écrira en 1976 [6] :

Parmi les infirmiers et médecins, l’une des figures les plus attachantes fut celle de notre infirmier zonal, Hadj. Nous l’appelions ainsi, mais son vrai nom était Ganacia (sic). Il était israélite, parlait très bien l’arabe. Pour tous ceux qui tiennent comme un fait établi le prétendu antagonisme de nos origines religieuses, je voudrais qu’on le sache : Hadj est mort, refusant d’abandonner ses blessés. C’était un frère et nous l’avons pleuré. À Boukren, il sauva Boualem Oussedik de la gangrène. […] Hadj est mort à Tiberguent, en défendant une infirmerie et les blessés dont il avait la responsabilité ».

La dernière lettre qu’il a pu adresser à ses parents depuis le maquis, le 3 février 1957, est celle d’un jeune homme qui se considère de toute évidence comme un Algérien :

Le 3 février 1957

Chers Parents

J’emprunte cette fois ci l’organisation du maquis pour vous faire parvenir de mes nouvelles qui sont excellentes. En ce moment je me remets très vite dans une infirmerie d’une petite affection intestinale. Je vais déjà très bien. Cela fait déjà trois mois que je vous ai quittés et je n’ai pas vu le temps passer. Bien des aventures me sont arrivées mais celles-ci je me réserve de vous les conter après l’indépendance In challah.

Je milite depuis au milieu de millier de jeunes qui comme moi ont rejoint le maquis et dans un magnifique élan d’enthousiasme tendent tout leur être vers la réalisation de leur idéal. Un véritable esprit Révolutionnaire existe et nous marchons infailliblement vers la liberté. Je suis pour le moment assez loin de vous mais je pense peut être revenir dans nos parages. Et vous comment allez-vous ? Anne-Marie travaille-t-elle toujours aussi bien en classe. Et la 203 se porte-elle toujours aussi bien.

Nous avons ici un excellent moral car nous sommes sûrs en considérant tous les symptômes politiques que l’issue est proche. J’ai été affecté au service de presse de la wilaya et j’ai dernièrement fait, armé d’un appareil de photos, une enquête sur les atrocités des Nazis Français dans un douar particulièrement éprouvé. J’en été écœuré.

« Ici vois-tu l’on sue et l’on crève » comme dit la chanson. On ne se lave pas souvent non plus et on a des poux : mais cela fait rien on a tout accepté. J’ai appris par les journaux que l’organisation de Tenes avait été décapitée. J’ai fui à temps.

Bon je crois que je vous ai assez rassuré comme cela. Je vous quitte en vous embrassant affectueusement.

A bientôt dans une Algérie libre et indépendante.

Pierre – dit "El Hadj" » [7].

D’après le livre de Pierre-Jean Le Foll-Luciani, Les juifs algériens dans la lutte anticoloniale. Trajectoires dissidentes (1934-1965), p. 369-371.


derniers articles publiés :

• « Madame, je suis Arabe, moi ! » La famille Schecroun, d’une clandestinité à l’autre.

• « Vous, vous êtes un anti-Français ! » Le siècle de Lucien Hanoun (1914-2018).

• « La rue de France, c’est une rue d’Algérie ». Rolland Doukhan, un poète algérien.

• Alger, 16 octobre 1956. Un mariage avant la tempête.

• « Je souris ». La guerre d’indépendance de Boualem Khalfa (1923-2017).

• « Je suis encore à Alger ». Jean-Pierre Saïd (1933-2016).


Voir en ligne : http://www.trajectoires-dissidentes.com/


[1Malika Rahal, « Le Foll-Luciani Pierre-Jean, Les juifs algériens dans la lutte anticoloniale. Trajectoires dissidentes (1934-1965), PUR, 2015 », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée [En ligne], Lectures inédites, mis en ligne le 23 juin 2018, consulté le 18 août 2018. URL : http://journals.openedition.org/remmm/10292

[2William Sportisse et Pierre-Jean Le Foll-Luciani, Le camp des oliviers . Parcours d’un communiste algérien, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2012.

[3Benjamin Stora, Les trois exils . Juifs d’Algérie, Paris, Stock, 2006.

[4Joshua Cole, « Antisémitisme et situation coloniale pendant l’entre-deux-guerres en Algérie », Vingtième Siècle. Revue d’histoire, 108, no 4 (2010) : 3,https://doi.org/10.3917/ving.108.00033

[5Voir parmi d’autres références Sarah Abrevaya Stein, Saharan Jews and the Fate of French Algeria, Chicago , London, The University of Chicago Press, 2014 ; Brahim Oumansour, « Le rôle de l’American Jewish Committee pendant la guerre d’Algérie, 1954-1962 », Revue française d’études américaines, no 151 (2017) : 227‑45, https://doi.org/10.3917/rfea.151.0227.4

[6Si Azzedine, On nous appelait fellaghas, Paris, Stock, 1976, p. 134.

[7Lettre manuscrite de Pierre Ghenassia à ses parents, 3 février 1957 (archives personnelles de Jean-Pierre Saïd). L’orthographe est d’origine.

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19 août 2018 7 19 /08 /août /2018 05:48

 

La proposition de remplacer les retraites à prestations garanties par des retraites à cotisations bloquées (retraites à points), qui va réduire les ressources des retraités et en pousser plus d’un vers la pauvreté, la suppression des retraites par réversion, la politique de restriction dans le système de santé, qui casse le progrès en termes de qualité et de durée de vie, la fin du caractère universel des politiques familiales, qui appauvrira in fine les enfants, la démolition des services publics, la remise en cause des statuts (fonctionnaires, cheminots), qui déstabilise la société, la suppression de la médecine du travail et des CHSCT, la réduction des aides aux plus pauvres (APL, minima sociaux), la culpabilisation des chômeurs, la sélection d’une jeunesse à qui le système n’offre aucune perspective de vie sociale à travers l’emploi, la baisse générale des salaires, la paupérisation, l’arrêt progressif des cotisations patronales à la Sécurité sociale, la perspective de la suppression de l’aide médicale pour les étrangers, la politique anti-immigration, le refus même d’accueillir les naufragés de la mer et demain les camps de rétention pour immigrés, tout cela va rayer de la carte des décennies de progrès social. C’est l’individualisme poussé à fond. C’est le court-termisme. C’est l’explosion des inégalités.

Et à la fin ? Un effondrement économique. La protection sociale dans sa globalité assure à la fois la cohésion sociale et la richesse économique du pays parce qu’elle investit dans l’humain. Or ce sont les humains qui créent la richesse. Ce sont eux qui alimentent les investissements et qui consomment ce qui est produit.

En oubliant cette règle fondamentale, Macron ouvre la porte des tempêtes. Il y aura toujours quelqu’un pour proposer plus de sévérité envers les pauvres, plus de rigueur pour les travailleurs. Il y aura toujours quelqu’un pour proposer plus de transgression, plus de populisme, plus de nationalisme. Plus d’extrême droite. Le glissement s’opère déjà en Europe comme aux États-Unis. Les barrières morales tombent tandis que les barrières poussent sur les frontières. Et l’on voit un président américain séparer les enfants des parents pour faire pression ; il finira par justifier la torture. Cette politique ne réduira pas le chômage. Elle ne traitera pas de la question écologique. Elle accentuera les politiques de domination et les guerres.

Il faut mettre fin à cette dynamique mortifère. Par la lutte sociale. Par la lutte politique. Et d’abord par la prise de conscience de ce qui se passe, de ce qui se joue aujourd’hui. C’est cette convergence des consciences qui ouvrira une alternative. Le libéralisme est une théorie qui n’a aucun fondement scientifique prouvé et donc c’est un simple habillage d’intérêts. Le capitalisme est dans l’incapacité de résoudre les problèmes de l’humanité.

Dr Michel Limousin

Rédacteur en chef des Cahiers de santé publique et de protection sociale

 

 

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19 août 2018 7 19 /08 /août /2018 05:45

 

Plus de quarante ans après son dénouement, l’affaire Lip refait surface. Entretien avec Guillaumes Gourgues, universitaire et coauteur d’un livre-enquête sur le sujet.

Plus de quarante ans après le dénouement de l’affaire Lip, pourquoi enquêter et publier cet ouvrage (1)  ?

Guillaume Gourgues L’affaire Lip est connue pour la « grève productive » de l’été 1973 : s’opposant aux licenciements promis par l’actionnaire suisse, les ouvriers occupent leur usine, confisquent les montres, redémarrent partiellement la production. C’est le slogan : « On fabrique, on vend, on se paye ». Mais, lorsqu’on dépasse ce mythe autogestionnaire, on se rend compte que les ouvriers ont essentiellement affirmé, arguments économiques à l’appui, que leur usine était viable. C’est ce syndicalisme de combat économique qui rend possible la reprise de l’usine, en 1974, et l’évitement des licenciements. Or, la fin de la reprise, deux ans à peine après son lancement, était principalement imputée à son patron de l’époque, Claude Neuschwander, et restait peu étudiée. En reprenant les archives inédites de cette séquence, nous pouvions répondre à une question actuelle : au-delà des erreurs de l’ancien patron, la reprise de Lip a-t-elle été interrompue pour dissuader les travailleurs de contester le bien-fondé économique de leurs licenciements ?

Défendez-vous l’idée que la faillite de Lip a été « orchestrée » par l’État et le patronat ?

Guillaume Gourgues En 1976, on assiste moins à une faillite « orchestrée » qu’à un revirement politique. En 1973, le retentissement international du conflit Lip pousse une partie de la droite au pouvoir et du patronat à s’interroger : et si les syndicalistes de Lip avaient raison ? Et si les licenciements pouvaient être évités ? C’est le pari que fait Antoine Riboud, à l’origine de la relance, ou de Jean Charbonnel, le ministre du Développement industriel et scientifique, qui la défend au sein du gouvernement. Mais les idées néolibérales, dont l’influence grandit au sein des élites administratives, politiques et patronales et s’affirment avec l’élection présidentielle de 1974, ont raison de la relance. Face aux Xnouvelles difficultés que rencontre l’entreprise en 1975, Riboud rentre dans le rang et abandonne l’entreprise, le gouvernement Chirac se désengage. Les ouvriers réembauchés de Lip, qui symbolisent la possibilité d’éviter les licenciements, sont sommés de rejoindre la masse grandissante des chômeurs.

Quelles leçons pourrions-nous tirer aujourd’hui de cette affaire ?

Guillaume Gourgues La reprise de Lip prouve que les licenciements économiques sont évitables, même lorsque les actionnaires affirment le contraire. C’est pour cette raison qu’elle a été brutalement interrompue. Comme d’autres, nous essayons de démontrer dans ce livre que les règles du capitalisme ne se sont pas imposées naturellement mais qu’elles résultent bien de choix politiques. Dans la seconde moitié des années 1970, les responsables politiques et patronaux occidentaux ont choisi de déréguler l’économie, d’endetter les États auprès des marchés ou de ne plus chercher à empêcher les licenciements. En réhabilitant la dimension politique de l’affaire Lip, nous affirmons que l’économie ne repose sur aucune loi transcendantale, et que nous devons nous battre, aujourd’hui comme en 1973, pour remodeler son fonctionnement, aussi bien à l’échelle des entreprises qu’à celle des politiques macroéconomiques.

(1) Pourquoi ont-ils tué Lip ? de Guillaume Gourgues et Claude Neuschwander. Raisons d’agir.

Entretien réalisé par Nidal Taibi

 

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19 août 2018 7 19 /08 /août /2018 05:38

 

Le premier maire adjoint de Jean-Claude Gaudin, pourfendeur de la fraude « sociale » lorsqu’il était député, a été reconnu coupable de fraude fiscale. Et il est toujours en place.

Le charme discret de la bourgeoisie marseillaise n’est plus ce qu’il était. Et l’un de ses enfants les plus en vue s’est fait rattraper par un climat nouveau qui, petit à petit, jette une lumière sur les zones d’ombre de l’argent dissimulé ou soustrait au fisc. Un député de surcroît, celui des beaux quartiers : Dominique Tian (« Les Républicains »).

Pourtant, la fraude, il en avait fait un cheval de bataille politique. La « fraude sociale », s’entend. En 2011, droit dans son costume toujours bien mis, il avait présenté un rapport sur le sujet, estimant que la fraude aux prélèvements et aux prestations en France s’élevait à 20 milliards d’euros. À ce moment-là, Dominique Tian était un fraudeur fiscal depuis plus de quinze ans… Personne ne le savait encore. Tout le monde le saura bientôt. L’affaire Cahuzac est passée par là et la vigilance a redoublé. En 2015, la déclaration de patrimoine du député présente une anomalie : 2 millions d’euros « oubliés ». La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) transmet au parquet de Paris. La justice est en route. Elle mènera l’élu jusqu’au procès.

Lui feint la bonne foi : en janvier 2014, il a lui-même demandé, via son avocat, la régularisation de sa situation fiscale. La veille du dépôt de sa déclaration d’intérêts patrimoniale… Se sachant pris, il prend les devants. Bercy le lui permet : les fraudeurs « repentis » ne subiront pas de poursuite pénale. Il déclare deux portefeuilles d’actions en Suisse. La régularisation se passera par un redressement à hauteur de 664 394 euros, soldé en juin 2016. Affaire réglée… momentanément.

Il est condamné à un an de prison avec sursis, trois ans d’inéligibilité et une amende de 1 450 000 euros

Pour l’élégant premier adjoint au maire de Marseille, les soucis volent pourtant en escadrille. En juin 2017, dans un fief de la droite, il est battu par une candidate macroniste. Peu après, la HATVP jette un œil sur sa déclaration de patrimoine de 2012, dans laquelle il avait certifié ne détenir à l’étranger aucun bien mobilier, immobilier, ni compte. Or, depuis 1996, il est bien l’un des bénéficiaires d’un compte à la banque Pictet de Genève. Cette année-là, son père, Marius, un chef d’entreprise, décède. Un banquier se déplace alors à Marseille et rencontre Dominique et ses deux frères pour les informer de la réalité du compte ouvert par le père vingt ans plus tôt, dont l’origine des fonds restera inconnue. Les trois décident de laisser les choses en l’état. Les droits de succession manqueront aux caisses de l’État.

Dans les mois qui suivent, celui qui est alors maire du 4e secteur de Marseille ouvre deux autres comptes : l’un chez UBS, l’autre chez Lombard Odier. En 2005, afin de contourner une directive européenne sur la levée du secret bancaire suisse en cas de soupçon de fraude fiscale, les deux comptes changent d’ayant droit : ce sont désormais deux sociétés domiciliées au Liechtenstein et au Panama qui font écran. Mais c’est toujours Dominique Tian qui en profite, échappant ainsi à l’impôt de solidarité sur la fortune.

Au terme de son procès devant la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris, Dominique Tian a été reconnu coupable, début 2018, de « blanchiment de fraude fiscale » et d’« omission dans sa déclaration de patrimoine ». Il est condamné à un an de prison avec sursis, trois ans d’inéligibilité et une amende de 1 450 000 euros. Il a décidé de faire appel. Il y a quelques semaines, il a annoncé qu’il ne serait pas candidat aux municipales de 2020. Mais il restera jusque-là premier adjoint de Jean-Claude Gaudin. Personne n’a officiellement demandé sa démission. Et lui-même n’en discerne pas l’évidence.

Demain Patrick Drahi, le loup des télécoms s’ouvre un canal avec le Panama.

Christophe Deroubaix

LE GUIDE TOURISTIQUE DE LA FRAUDE : Canada

« Un bon endroit pour créer des structures d’optimisation fiscale afin de minimiser les impôts. » Le brevet est décerné par l’impayable cabinet panaméen Mossack Fonseca, au cœur du scandale révélé par les Panama Papers, nom donné à la fuite gigantesque de documents confidentiels en 2016. Mais le pays auquel il décerne ce satisfecit peut sembler plus surprenant que des incontournables Bahamas ou une peu surprenante île de Man. Il s’agit en effet du Canada. On apprend ainsi que le pays, dirigé par le très « cool » Justin Trudeau, est une destination privilégiée pour la création de sociétés-écrans. De très officiels cabinets spécialisés font leur œuvre, pour quelques milliers d’euros, de la création de ces sociétés fictives. Le quotidien le Monde a pointé, au moment de la révélation des fameux Papers, « la fiscalité avantageuse proposée par différentes provinces », ainsi que « l’opacité juridique et fiscale ». Ultime « atout » du Canada : son image de pays bien propre sur lui. Créer une Limited Partnership en Ontario ne met la puce à l’oreille de personne… ou presque. Mais ça, c’était avant. Désormais, tout le monde sait. On a même appris, depuis, que des proches de Justin Trudeau avaient trempé dans ces montages légaux qui organisent l’illégalité.

 

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18 août 2018 6 18 /08 /août /2018 08:24
Fête de l'Isole de la section PCF de Scaër les samedi 18 et dimanche 19 août 2018 au Grand Champ
L'actualité du PCF dans le Finistère est riche ce week-end. 
 
En plus de la fête de Loctudy (19h) au port organisée par le PCF Pays Bigouden avec la présence du porte-parole national du PCF, Olivier Dartigolles, le vendredi 17 août, voici en pièce jointe le programme de la fête de la section du PCF de Scaër, la fête de l'Isole, ce week-end. 
 
Concours de boule en doublette, panier garni, etc. 
 
Un moment fort sera l'apéritif-débat à 12h30 le dimanche 19 août, avec intervention en introduction du débat d'un des responsables de la section de Scaër, Christian Carduner, et du secrétaire départemental du PCF Finistère, Ismaël Dupont. 
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