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17 novembre 2018 6 17 /11 /novembre /2018 07:25
Pierre Ouzoulias (à gauche), sénateur communiste des Hauts-de-Seine, spécialiste des questions d'éducation et d'enseignement supérieur, universitaire (archéologue), ici en débat à la fac Ségalen de Brest avec des syndicalistes et la JC à l'invitation du PCF et de la JC le 22 octobre 2018

Pierre Ouzoulias (à gauche), sénateur communiste des Hauts-de-Seine, spécialiste des questions d'éducation et d'enseignement supérieur, universitaire (archéologue), ici en débat à la fac Ségalen de Brest avec des syndicalistes et la JC à l'invitation du PCF et de la JC le 22 octobre 2018

Communiqué de presse - Paris, le 16 novembre 2018
L’austérité s’abat sur l’enseignement supérieur et la recherche
 
 
 
 

La loi de finances rectificative a été adoptée par l’Assemblée nationale, en première lecture, le 12 novembre. Elle sera examinée par le Sénat, en séance publique, le 19 novembre prochain. Ce projet prévoit l’annulation de plus de 200 millions d’euros de crédits destinés à la recherche et à l’enseignement supérieur (MIRES). Contrairement aux affirmations de la ministre lors de son audition par la commission de la culture du Sénat le 6 novembre, il ne s’agit pas de crédits qui n’auraient pas été utilisés, mais de ressources budgétaires mises en réserve et supprimées. Ces annulations considérables sont complétées par une baisse des plafonds d’emploi qui représente la suppression de 662 emplois équivalent temps plein annuel travaillé (ETPT).

Ces baisses interviennent alors que tous les moyens promis pour la mise en œuvre de la loi ORE n’ont pas été octroyés aux établissements de l’enseignement supérieur et que la recherche française connaît un décrochage sans précédent. Elles ne sont malheureusement que l’ébauche d’une régression encore plus importante des moyens de la MIRES, consacrée par le projet de budget pour l’année 2019. Poursuivant un processus engagé il y a plus de dix ans, le budget moyen par étudiant·e, le taux d’encadrement et les crédits de fonctionnement des universités continueront de baisser, notamment en raison de l’augmentation de la démographie et de l’inflation. Par ailleurs, le ministère impose aux opérateurs de la recherche publique une diminution drastique et historique des recrutements qui compromet à moyen terme les capacités de la science française.

Dans le même esprit, le Gouvernement s’apprêterait à autoriser les universités à augmenter les droits d’inscription pour les étudiants extra-communautaires, jusqu’à un tiers du coût réel de la formation. Il est douteux que cette mesure renforce l’attractivité de la France alors qu’elle vient de perdre son troisième rang des pays d’accueil d’étudiants étrangers au profit de l’Australie et que le nombre de bourses octroyées à ces étudiant·e·s a baissé de 40 % en dix ans.

Les organisations syndicales et la communauté de la recherche, de plus en plus largement, s’alarme de la régression constante du rang de la France dans la recherche internationale et plusieurs sociétés scientifiques demandent à la représentation nationale, lors de la discussion budgétaire, de « remettre notre système de recherche sur une trajectoire ascendante ».

Le groupe CRCÉ a entendu cet appel. Il est le seul à avoir voté, en commission, contre le projet de budget de la MIRES. Lors du débat budgétaire, il rappellera au Gouvernement ses engagements politiques en faveur d’une société de la connaissance et déposera des amendements pour satisfaire cette ambition.

 

 

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17 novembre 2018 6 17 /11 /novembre /2018 06:59
Communiqué de presse du syndicat des cheminots CGT de Morlaix sur la ligne ferroviaire Morlaix-Roscoff

COMMUNIQUE DE PRESSE

SYNDICAT DES CHEMINOTS CGT DE MORLAIX

SUR MORLAIX ROSCOFF

 

Des évolutions inquiétantes se font jour sur le devenir de la ligne Morlaix Roscoff.

 

Alors même que la restitution de l’étude socio-économique engagée par la Région Bretagne n’a pas encore eu lieu, la SNCF vient d’annoncer qu’elle cessera d’exploiter cet axe ferroviaire à la fin de cette année. Elle suit, en agissant de la sorte, les orientations du gouvernement qui laissent à la Région politique la décision d’un financement ou d’une fermeture …

Pour mémoire, la SNCF et le gouvernement ont mis en avant, entre autre, l’ouverture à la concurrence possible en 2020 pour justifier la réforme ferroviaire : sur Morlaix Roscoff, c’est la désertion en rase campagne. Quelle perfidie !

 

Au même moment, la Région Bretagne propose une offre de desserte par cars à partir du 2  janvier 2019, justifiant cet empressement par les importants dégâts causés par les fortes pluies le 3 juin dernier. Tout le monde sait pourtant que, depuis, le pont routier a été conforté et qu’il suffisait de quelques jours de travaux supplémentaires pour retrouver la continuité de la voie ferroviaire.

Pour mémoire, aussi, la SNCF avait prévu de limiter la vitesse à … 0 km/h à la fin de l’année 2018 !

 

Si le passage du billet de car à un tarif unique fixé à 2 € entre Morlaix et Roscoff parait attrayant, cela ne se réalisera pas dans le même contexte qu’actuellement.

Première conséquence, la gare de Roscoff va fermer à compter de cette date : pour acheter ses billets de train, il faudra aller soit à Landerneau soit à Morlaix ou sur internet.

La SNCF disparaîtra du paysage léonard et ne vendra plus de billets pour les destinations de Saint-Pol-de-Léon ou Roscoff. Il n'y aura plus de possibilité d'acheter un billet de train Paris Roscoff ou Marseille Saint-Pol-de-Léon par exemple. Les horaires des correspondances ne seront plus dans les ordinateurs de la SNCF.

Les correspondances des cars avec les TGV seront elles assurées ?

Quel est l'avenir du ferroviaire sur l'axe Morlaix Roscoff ? Nous n'avons toujours pas les résultats de l'étude socio-économique. Mais les expériences montrent que lors du transfert du train vers le bus on perd environ 40 % de la clientèle … qui reprend la voiture.

Le transport des handicapés en fauteuil devient beaucoup plus problématique voir impossible pour les fauteuils roulants électriques. Le transport des vélos est également plus compliqué dans le car.

Quel impact y aura-t-il sur l’emploi dès lors que l’activité disparaît ?

Quelle sera la situation de l’association « A Fer et à Flots » ?

 

Au moment où le TGV met 3 heures pour faire Morlaix Paris, au moment où l’environnement et le carburant sont à l’ordre du jour, au moment où les structures communales ont investi dans un pôle d’échanges multimodal et une passerelle, n'est-il pas incohérent de se priver d'un moyen de transport tel que le train entre Morlaix et Roscoff.

 

Nous en appelons, de nouveau, à la vigilance et à l’action sur ce dossier : la restitution à venir de l’étude (que nous souhaitons ouverte au public), peut y contribuer.

Communiqué de presse du syndicat des cheminots CGT de Morlaix sur la ligne ferroviaire Morlaix-Roscoff
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16 novembre 2018 5 16 /11 /novembre /2018 06:53
Alfred Gerson (photo L'Humanité)

Alfred Gerson (photo L'Humanité)

Immense tristesse d’apprendre la mort d’Alfred Gerson, notre « Fredo », ancien dirigeant du journal l'Humanité, militant anticolonialiste, torturé par l'armée française pendant la guerre d’Algérie. Il était responsable du journal clandestin la Voix du soldat, diffusé parmi les appelés.

Rosa Moussaoui, journaliste à l'Humanité

" Frédo, dont le rôle est alors sous-estimé par l’armée française, arrive à échapper aux griffes des paras jusqu’au printemps 1957. Mais, le 27 mars, à 5 heures du matin, il est arrêté et conduit à la tristement célèbre villa Sésini. Il y passera trois semaines, « à subir la gégène et la baignoire », avant d’être emprisonné à Barberousse, puis dans le camp de Lodi, où fut aussi détenu Henri Alleg. Méconnaissant son rôle exact, le tribunal militaire condamna Alfred Sepselevicius à dix-huit mois de prison. « Au total, j’ai été privé de liberté pendant trente-deux mois, racontait-il. Mon avocat, Jules Borker, m’avait demandé si j’étais d’accord pour qu’une campagne soit organisée pour moi en France. Mais comme ils n’ont jamais pu établir que j’étais l’envoyé du PCF – mon nom d’état civil n’est pas le même que celui sous lequel je militais –, j’ai jugé préférable d’en rester à ma version d’un engagement individuel. » Il est finalement expulsé vers Paris. Mais l’Algérie ne l’a jamais quitté". 

L'ACTION CLANDESTINE DANS LE CONTINGENT
Mardi, 1 Novembre, 1994 - L'Humanité

Durant toute la guerre d'Algérie, des journaux clandestins ont appelé les soldats à la lutte. Des centaines de militants communistes ont participé au sein même de l'armée à l'action pour mettre fin à l'aventure coloniale.

SOUVENT méconnue, l'activité politique menée auprès des soldats du contingent français n'en a pas moins été un aspect important du combat des communistes contre la guerre d'Algérie. En partie clandestine, pour des raisons imputables au contexte répressif et idéologique de l'époque, cette action a toujours été intégrée, durant près des huit années du conflit, à la lutte globale du Parti communiste dans la société française. Il est peu de dire encore aujourd'hui combien les communistes ont combattu à «contre-courant» cette guerre, que le pouvoir masquait sous l'appellation de «pacification». Tant était fort pour nos concitoyens ce «principe» affirmé depuis cent trente ans que l'Algérie était la France. Le mouvement en faveur de la paix a connu ses périodes d'essor mais aussi de crise, et même de reflux.

Ainsi, en 1955, le rappel des disponibles et l'envoi de renforts en Algérie, à majorité composée d'hommes du contingent, provoquent les premiers grands mouvements d'opposition. Ces derniers, cependant, ne parviennent pas à mobiliser en profondeur population et soldats. Pourtant, un peu partout en France, à l'initiative des communistes, des manifestations ont lieu devant les casernes ou dans les gares, où les trains sont bloqués.

Un journal. clandestin

La moitié des 60.000 rappelés d'alors participent à la contestation. Mais, dans l'armée, la chasse aux sorcières est systématique. Les réfractaires sont isolés, voire déportés. Tout communiste repéré est éliminé des écoles d'officiers de réserve. L'action des civils en direction de l'armée est elle-même durement réprimée. En 1955 et 1956, 270 personnes sont inculpées pour avoir participé aux manifestations des rappelés. 120 d'entre elles sont condamnées à des peines de prison. Dans ce climat répressif, nier «l'Algérie française» et parler d'indépendance entraînent la saisie des journaux. Distribuer des tracts «factieux» vaut aux militants communistes d'être arrêtés et inculpés au chef «d'atteinte à la sécurité du territoire.» «L'Humanité» du 24 août 1955 est saisie pour avoir dénoncé «la sale guerre», et son correspondant Robert Lambotte est expulsé d'Algérie. Bien d'autres numéros seront saisis dans les sept années suivantes...

Dans l'armée, toute expression légale des communistes est impossible. Depuis 1949 des mesures discriminatoires y interdisent les diffusions de la presse du PCF. Le travail politique auprès des soldats du contingent prend corps, notamment avec la diffusion de journaux clandestins. Le premier en date est «Soldat de France», créé en 1950 en pleine guerre d'Indochine. Grâce aux informations fournies par les appelés, le journal se fait l'écho des contestations qui éclatent dans les casernes. Il publie de précieux indices sur le «climat» dans l'armée, les difficultés que rencontre la «pacification», et surtout il révèle les tortures infligées aux prisonniers, les pillages des villages, les exactions de toutes sortes... En mars 1957 «Soldat de France» dénonce l'exhumation, tenue secrète, de 1.400 soldats au cimetière d'El-Alia, à Alger, et de 2.900 autres dans toute l'Algérie avant que les corps soient peu à peu remis aux familles. Dans le même temps, le chiffre officiel ne faisait état que de 1.892 tués entre le 1er novembre 1954 et le 31 décembre 1956.

De décembre 1954 à mars 1962, 44 numéros de «Soldat de France» seront édités. Certains tirages atteindront 180.000 exemplaires lors des événements de 1960 et de 1961. Au cours de l'été 1958, après le retour de de Gaulle au pouvoir, trois autres titres clandestins verront le jour: «Secteur postal... Algérie», «le Parachutiste» et «Marin de France». Au total 5 millions d'exemplaires de ces journaux ont été imprimés et distribués par les voies les plus diverses. Grâce aux jeunes soldats communistes, à leurs familles, à leurs proches et aussi avec l'aide des militants cheminots, dockers, marins qui, lors des transferts, étaient en contact avec les conscrits.

La voix du soldat

Au cours des années 1955 et 1956, une expérience semblable a été conduite en Algérie avec la publication clandestine de «la Voix du soldat». En juillet 1955, le secrétaire de la section communiste du 18e arrondissement de Paris, Alfred Gerson, se rend à Alger avec pour mission, auprès du Parti communiste algérien, quelques mois avant que celui-ci ne soit interdit, de poursuivre un travail politique auprès des soldats français sur le sol algérien. En septembre 1955 est publié le premier numéro de «la Voix du soldat». Le réseau de fabrication et de diffusion est mis en place dans des conditions extrêmement dangereuses. Il s'étend cependant à toutes les régions de l'Algérie et son activité durera 14 mois, pendant lesquels 17 numéros ont été publiés, représentant environ 15.000 exemplaires. Les responsables du réseau sont activement recherchés. Alfred Gerson, Lucien Hanoun et André Moine (ces deux derniers membres du PCA) sont arrêtés à l'automne 1956 et condamnés respectivement à 19 mois, 4 ans et 5 ans de prison. André Moine devait plus tard témoigner que des contacts avec les combattants algériens de l'Armée de libération nationale avaient rendu possible, notamment en Kabylie, la diffusion des exemplaires de «la Voix du soldat» auprès des appelés. Soit en les lançant sur les pistes, soit en les accrochant aux arbres ou bien même aux cornes du bétail.

S'il est toujours difficile de mesurer l'impact qu'a eu la presse clandestine, on sait toutefois qu'elle fut prise sérieusement en compte par les ultras. Dans son livre «la Vraie Bataille d'Alger», le général Massu fait savoir que les militants du réseau «la Voix du soldat» sont «activement recherchés». «Le PCA, écrit-il, édite une espèce de torchon appelé «la Voix du soldat», visant à démoraliser les troupes.»

Dans l'hebdomadaire officiel de l'armée, «le Bled», tiré à 300.000 exemplaires, un certain caporal-chef Holeindre (aujourd'hui dirigeant du Front national de Le Pen) se plaint dans une livraison de mars 1957: «Il serait temps de mettre hors d'état de nuire les propagandistes communistes et autres jean-foutistes. Ces gens-là étant sûrs d'être suivis par la masse inerte d'indécis qui forment la grosse majorité de la jeunesse française, en particulier sous les drapeaux.»

L'intervention des communistes auprès de la jeunesse, dont une bonne partie était destinée à aller combattre en Algérie, s'est appuyée sur un travail patient de dénonciation de la guerre et de l'utilisation du contingent dans la répression. «Nous ne demandons pas aux soldats un refus d'obéissance isolé et qui ne peut conduire à rien, mais d'organiser la fraternisation comme un mouvement conscient», déclarait Maurice Thorez au Congrès constitutif de l'Union de la jeunesse communiste en décembre 1956. Ce fut là le choix politique fondamental du PCF durant la guerre.

Le refus d'Alban Liechti

Cependant, à l'automne 1956, le refus d'un jeune communiste, Alban Liechti, d'être envoyé en Algérie et le mouvement de solidarité qui se crée autour de lui suscitent une réflexion sur les moyens d'amorcer un nouveau courant de résistance. A la suite d'Alban, une quarantaine de jeunes communistes font publiquement savoir au gouvernement, entre 1957 et 1959, leur opposition à aller combattre le peuple algérien. Tous seront emprisonnés sans que leur démarche soit véritablement comprise par l'opinion publique. Fallait-il continuer à soutenir ces refus qui privaient de leur influence dans l'armée des jeunes gens convaincus de l'injustice de cette guerre?

La question se posait ainsi à la fin de l'année 1959. La direction du PCF répondait par la négative et confirmait la nécessité du travail politique d'explication au sein des unités. Cette action délicate en direction du contingent a été poursuivie jusqu'aux émeutes de janvier 1960 à Alger qui ont marqué la rupture entre les ultras et les appelés. Celle-ci se confirmera lors du putsch de 1961 avec un refus massif du contingent de suivre les généraux rebelles.

Durant les derniers mois de la guerre, la fidélité aux institutions républicaines se manifeste avec la création dans les unités, souvent impulsée par les jeunes communistes, de «comités anti-OAS». Ceux-ci se sont chargés de repérer les officiers factieux et ont empêché dans bien des cas le vol d'armes et de munitions destinées à des attentats. La lutte contre les activistes fascistes est devenue dès lors inséparable du combat pour la paix.

DOMINIQUE BARI

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16 novembre 2018 5 16 /11 /novembre /2018 06:25

Extrait de l'échange tendu entre Olivier Dartigolles (Porte parole national PCF)  et Pascal Praud, dans l’émission l'Heure des Praud sur CNEWS

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16 novembre 2018 5 16 /11 /novembre /2018 06:22

 

Hormis des mesurettes, le premier ministre ne lâche rien face au ras-le-bol des tarifs à la pompe et maintient son racket sur les ménages. Fiscalité injuste, spéculation sur les cours, marges indécentes : décryptage d’une véritable pompe à fric.

«Non, on ne va pas annuler la taxe carbone. » L’exécutif persiste et signe. En quinze minutes sur RTL, le premier ministre a confirmé hier les dispositifs « d’accompagnement » visant à atténuer la flambée du prix à la pompe (voir ci-contre). Chèque, prime… Si la boîte à outils semble plus généreuse, le dogme reste identique, laissant sans réponse le motif au cœur de la colère qui prévoit de s’exprimer le 17 novembre. Pis, la carotte étant insuffisante, le premier ministre n’a pas hésité à agiter le bâton. « Celui qui se dit “je vais bloquer ici” (...), il sait que, ce faisant, il prend un risque s’il ne respecte pas la loi. » Signe que l’opération déminage est loin d’être à la hauteur de l’exaspération.

1 Une taxe qui sert de variable d’ajustement budgétaire

En 2018, entre les mesures fiscales et la hausse des prix du carburant, la facture s’élèvera de 100 à 225 euros par foyer, a calculé l’association de consommateurs CLCV. Si les automobilistes ont la fiscalité dans le collimateur, c’est que celle-ci représente près des deux tiers du prix d’un litre de gazole ou de sans-plomb 95. Outre la TVA, la principale taxe est la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques). Quatrième source de financement du pays, juste derrière la TVA, l’impôt sur le revenu et celui sur les sociétés, ses recettes sont transférées en grande partie aux régions et aux départements. Depuis 2014, une composante « carbone » est venue s’ajouter et compenser le déficit budgétaire. C’est cet élément, mais aussi le rapprochement de la fiscalité de l’essence et du diesel qui ont déclenché la flambée des prix. Les deux mesures cumulées devraient dégager 3,7 milliards d’euros de recettes en 2018.

Or la facture s’annonce à l’avenir encore plus salée, puisque aux 2,6 centimes d’euro de plus chaque année pendant quatre ans sur la fiscalité du gazole s’ajoutera la contribution carbone, qui passera de 44,6 euros la tonne en 2018 à progressivement 86,2 euros en 2022. « Cela induirait un surcoût annuel moyen pour les ménages de 313 euros par an en 2022 par rapport à 2017 », a calculé la CGT finances publiques. En ciblant les produits énergétiques (gaz, fioul, pétrole, charbon...), la taxe carbone, comme toute fiscalité indirecte, touche plus fortement les ménages les plus modestes en les imposant au même taux que les plus riches, et ce, alors même qu’ils sont déjà les plus sensibles aux hausses du prix du combustible, soit du fait de la vétusté des logements (augmentation du prix du chauffage), soit du fait de l’éloignement entre leur domicile et leur travail (augmentation du prix du carburant), ajoute le syndicat.

Cette taxe sur les carburants, présentée comme une réponse aux enjeux du réchauffement climatique, « va surtout servir à boucher les trous du budget, note de son côté l’association Attac. En 2019, sur les 37 milliards prévus de taxe sur les produits énergétiques, seuls 7,2 milliards seront affectés à la transition écologique ». Pis, de l’aveu même du premier ministre, hier sur RTL, il s’agit, au travers de la taxe carbone, d’« organiser un système dans lequel on va progressivement faire peser sur le pétrole, et donc sur le carbone et donc sur la pollution, une partie des prélèvements fiscaux plutôt que sur le travail ».

2 Les géants du pétrole toujours gagnants

Si le plein d’essence brûle le porte-monnaie, l’État est loin d’être le seul responsable. Le prix du carburant est lié aux soubresauts du cours de l’or noir. Depuis 2016, celui-ci a été multiplié par trois, en passant la barre des 80 dollars le baril. Même si, depuis quelques semaines, celui-ci est repassé sous la barre des 70 dollars, plusieurs éléments alimentent la spéculation sur les cours. Or le prix de la matière première pèse entre 28 % et 30 % dans le prix des carburants, le raffinage y entrant pour 5 %.

De l’extraction au raffinage et même jusqu’à la distribution, les géants du pétrole jouent sur tous les leviers. De telle sorte que, lorsque le cours est à la baisse, les supermajors vont chercher à écouler le stock de pétrole acheté plusieurs mois auparavant à un prix plus élevé. Et ainsi profiter quelque temps de la baisse des prix du pétrole pour restaurer leurs marges. Alors que, lorsque l’envolée du cours survient, la répercussion à la pompe est quasi immédiate. C’est ce qu’on appelle « l’effet parachute », explique Éric Sellini, coordinateur CGT du groupe Total.

3 Les Grandes surfaces prennent leur part du butin

Une aubaine dont jouent également les grands de la distribution. Outre les effets slogans marketing à moindres frais, ces derniers ne gèrent pas moins de 45 % du parc des stations-service, et écoulent 61 % des volumes de carburant vendus. Or, s’ils ont longtemps pratiqué des marges de 6 à 7 centimes le litre, correspondant aux plus basses d’Europe pour rafler le marché, les choses ont depuis bien changé. Selon l’association de consommation CLCV, « la hausse tendancielle » porte désormais les marges à « une dizaine de centimes le litre ». Ainsi, la marge appliquée par les distributeurs était de 13,9 centimes en moyenne depuis le début de cette année pour l’essence et de 12,6 centimes en moyenne pour le gasoil.

Face à cette rente, les compagnies pétrolières exultent. À l’image de Total qui, l’an dernier, a engrangé 8,6 milliards d’euros de profits. Selon Éric Sellini, cette manne devrait doubler et avoisiner les 14 à 15 milliards d’euros en 2018. Un pactole que le gouvernement n’ose pas toucher. Pis, l’État n’hésite pas chaque année à distribuer les chèques. Pour Total, ce sont entre 70 et 80 millions d’euros au titre du crédit d’impôt recherche, et 40 millions de Cice. Alors que, selon France Info, la multinationale ne paierait pas d’impôt sur les sociétés sur une partie de ses activités en France.

Clotilde Mathieu

 

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15 novembre 2018 4 15 /11 /novembre /2018 20:58
photos Ismaël Dupont

photos Ismaël Dupont

La Shoah, l'antisémitisme en Pologne et en Europe: l'écrivain Valère Staraselski invité des amis de l'Humanité pour son dernier roman "Le Parlement des cigognes", à Brest, Petite Libraire Rue Danton
La Shoah, l'antisémitisme en Pologne et en Europe: l'écrivain Valère Staraselski invité des amis de l'Humanité pour son dernier roman "Le Parlement des cigognes", à Brest, Petite Libraire Rue Danton
La Shoah, l'antisémitisme en Pologne et en Europe: l'écrivain Valère Staraselski invité des amis de l'Humanité pour son dernier roman "Le Parlement des cigognes", à Brest, Petite Libraire Rue Danton
La Shoah, l'antisémitisme en Pologne et en Europe: l'écrivain Valère Staraselski invité des amis de l'Humanité pour son dernier roman "Le Parlement des cigognes", à Brest, Petite Libraire Rue Danton

Après sa conférence sur Aragon la veille au local du PCF Morlaix, l'écrivain Valère Staraselski, en duo avec Guy Abgrall qui a lu de très beaux extraits du Parlement des Cigognes  (Prix Licra 2018) a présenté avec toujours la même exigence intellectuelle, érudition et profondeur, et sur la base de ses nombreuses recherches une page pas forcément connue par tous de notre histoire européenne: l'histoire des juifs d'Europe de l'est (Pologne et ex-empire tsariste), l'extermination des Juifs de Pologne avec la complicité d'une partie de la population polonaise, le rapport des communistes à la question juive et des juifs au communisme, l'impact de la Shoah sur la mentalité israélienne.  Döblin, Martin Gray, Zeev Sternhell, et bien d'autres rescapés de la Shoah ont été convoqués par Valère. 20 personnes environ étaient présentes pour l'écouter et échanger sur le livre et sa thématique à La petite librairie de la rue Danton à Brest, pour un moment unique. 

Photos Ismaël Dupont  

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15 novembre 2018 4 15 /11 /novembre /2018 20:43
photo Le Télégramme

photo Le Télégramme

Le prochain Conseil Municipal de Morlaix aura lieu le vendredi 16 novembre à 19h. 

Il portera essentiellement sur le débat d'orientation budgétaire. 

A cette occasion, Ismaël Dupont y portera une question orale sur les services de la Poste au centre commercial du Leclerc de la Boissière:

Question orale présentée par Ismaël Dupont
 
Conseil Municipal du 16 novembre 2018
 
Fermeture du bureau de poste de la Boissière : pour un meilleur service ?
 
 
Le 5 juillet dernier, nous alertions dans une question orale présentée en Conseil Municipal sur la nécessité de défendre la présence du bureau de Poste dans la zone commerciale du Leclerc à La Boissière.
 
Cette intervention était couplée avec des courriers envoyés au directeur de la Poste pour qu'il ne prive pas les Morlaisiens des quartiers du plateau d'un service de proximité très utile. La CGT essayait elle de mobiliser la population pour la défense de ses intérêts, à travers des informations sur des tracts, des signatures de pétition, des manifestations. Cela n'a pas suffi, malheureusement.
 
Suite à la lecture de notre question orale, vous nous aviez répondu Madame Le Brun en justifiant presque la fermeture du bureau de Poste. Sur cette fermeture, vous prétendiez n'avoir aucune prise au demeurant - alors que selon nos informations, vous auriez pu au moins garantir 12h30 de présence postale dans le bureau de poste de la galerie commerciale de la Boissière.
 
Vous estimiez en juillet dernier qu'il ne fallait pas se lamenter sur la fermeture de nos services publics mais positiver au contraire, qu'un meilleur service serait assuré avec un relais commerçant externalisant une partie des missions de la Poste, avec notamment une plus grande amplitude en horaire d'ouverture.
 
Vous aviez parlé de 60 h d'ouverture semaine, oubliant au passage que les services bancaires ne seraient plus assurés et que les deux employés du bureau de Poste de la Boissière seraient transbahutées d'un bureau à l'autre en perdant leur poste de travail fixe.
 
Aujourd'hui, après quelques jours d'activité seulement de relais commercial de la Poste, le gérant de la Maison de la Presse de la zone commerciale du Leclerc a cessé d'assurer ces services pour la distribution de colis, de recommandés, de courriers, bien trop débordé pour faire face à l'afflux de nouvelles tâches exigeant une expertise technique spécifique qu'il n'avait pas forcément anticipée.
 
C'est donc à ce jour une perte sèche pour les Morlaisiens et les habitants des communes voisines qui avaient l'habitude d'utiliser les services du bureau de la Boissière.
 
Comptez-vous avoir une intervention pour favoriser la réouverture de ces services postaux dans la zone commerciale ? Et si oui, quand et comment ?

 

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15 novembre 2018 4 15 /11 /novembre /2018 20:13
Ian Brossat "la politique de Macron pourrit la vie quotidienne de millions de gens" (Ian Brossat - PCF, 15 novembre)

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15 novembre 2018 4 15 /11 /novembre /2018 19:30
La France doit soutenir le cessez-le-feu à Gaza (PCF, 15 novembre 2018)
La France doit soutenir le cessez-le-feu à Gaza

Le communiqué du gouvernement français faisant du Hamas le seul responsable des violences que subissent les populations civiles israéliennes frontalières de Gaza sans jamais évoquer le sort des populations civiles gazaouies est particulièrement scandaleux et ne permet pas d’envisager la paix.

C'est oublier que le gouvernement israélien, alors que des pourparlers étaient engagés entre le Hamas et les services israéliens sous l’égide de l’Égypte, a envoyé dans la bande de Gaza un commando dans le but d'éliminer un responsable du Hamas. Cette opération s'est soldée par la mort de sept Palestiniens et d’un militaire israélien. Le Hamas a riposté par l'envoi de roquettes qui ont tué un Palestinien d’Israël, et Israël a bombardé : 7 Gazaouis sont morts, 150 sites ont été détruits dont celui de la chaîne de télévision Al Aqsa.

Cet enchaînement malheureusement prévisible et parfaitement condamnable a été délibérément provoqué par Israël. Nous demandons avec insistance au gouvernement français qui prétend jouer un rôle dans la construction de la paix de garder une attitude responsable.

La population civile de Gaza qui a, depuis le mois de mars, choisi une lutte pacifique pour réclamer le droit des Palestiniens (fin du blocus, droit au retour), mérite le respect et doit être protégée. On ne peut accepter les déclarations partisanes, s'il est légitime de déplorer toutes les victimes civiles, on ne peut ignorer qu'il y a une population victime d'un blocus qui conduit au désespoir et à une catastrophe humanitaire. Le PCF est aux cotés de cette population.

A l'annonce de ce cessez-le-feu, le ministre ultranationaliste Avigdor Lieberman a donné sa démission et a demandé la convocation de nouvelles élections. ​Nous serons aux cotés des progressistes qui ont essayé de se dresser contre la nouvelle loi fondamentale État-nation en proposant d'instaurer en Israël un État de tous ces citoyens.

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15 novembre 2018 4 15 /11 /novembre /2018 18:59

En 2018, l’égalité entre les femmes et les hommes n’existe dans aucun pays. Les luttes des féministes ont pourtant permis de belles conquêtes. Mais naître femme entraîne une propension à ce que nos devoirs soient plus nombreux que nos droits ! Dès lors, ne convient-il pas de s’interroger sur cette injustice qui perdure au fil des siècles ? Pourquoi un tel acharnement ? Revendiquer l’égalité c’est, non pas nous « hisser » au même statut que les hommes mais modifier les statuts tels qu’ils existent aujourd’hui.

L’égalité, par essence, n’accepte aucune domination, aucune soumission, aucune exploitation. L’émancipation des femmes est avant tout une émancipation humaine.

En ce sens, chacune de nos revendications sociales est à même de déstabiliser l’ordre établi pour ouvrir vers la transformation profonde de la société.

En fait, on voit bien que l’organisation du travail, telle que nous la connaissons, maintient les femmes dans un statut d’infériorité institué sur le modèle patriarcal. Elles subissent la reproduction du partage traditionnel des rôles comme dans la sphère privée. Vouloir s’attaquer, pour ne prendre qu’un exemple, aux temps partiels imposés, vécus majoritairement par les femmes, permettrait non seulement d’améliorer les conditions de travail des femmes mais révolutionnerait le travail de tous. Les conséquences ne s’arrêteraient d’ailleurs pas aux portes des entreprises mais remettraient en cause l’organisation même de l’Etat social. En effet, cela pousserait par exemple au développement et à l’amélioration des services publics, notamment ceux concernant l’accueil de la petite enfance ou l’accompagnement à la personne.

Chaque droit gagné pour les femmes permet donc non seulement de faire évoluer les conditions de travail de tous mais également de mieux articuler les temps sociaux.

On voit bien que le pouvoir n’a pas intérêt à satisfaire les revendications féministes. D’où les promesses non tenues de Macron qui a choisi une secrétaire d’état qui manie bien le verbe mais n’agit pas concrètement en faveur de l’égalité ! Faire de l’égalité Femmes-Hommes une grande cause nationale nécessiterait des financements publics à la hauteur de cet enjeu.

Le sexisme n’est pas une discrimination comme une autre, c’est la mère de toutes les discriminations comme le soulignait Françoise Héritier.

Raison pour laquelle nos combats sont multiples et concomitants : lutte en faveur de l’égalité professionnelle, contre les violences sexuelles et sexistes, contre toute marchandisation du corps (GPA ou prostitution), exigence d’un partage à égalité de l’espace public et des responsabilités, du droit de choisir de devenir mère ou pas, ou encore obtenir la protection des droits reproductifs et sexuels, le respect de toute orientation sexuelle...

Nous sommes, au lendemain de Metoo et de Balance Ton Porc, à un moment charnière, où les femmes quel que soit le milieu social ou l’âge, connaissent une exaspération maximale concernant les inégalités et les violences qu’elles vivent au quotidien. Elles ne tolèrent plus la culture du viol, les violences, leurs salaires inférieurs car toujours considérés comme salaires d’appoint ! Elles ne tolèrent plus que malgré un arsenal législatif conséquent, l’égalité reste à conquérir.

Plus que jamais, la remise en cause des fondements du patriarcat est un combat majeur qui ouvre de grands chantiers de transformation de la société.

Il est donc indispensable de sortir d’une approche au cas par cas de la discrimination pour passer à une analyse collective qui prend en compte le caractère organisationnel et systémique des inégalités entre les femmes et les hommes. C’est tout l’enjeu de notre féminisme-lutte de classes.

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