Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
26 décembre 2022 1 26 /12 /décembre /2022 07:19
« Les Kurdes ont besoin de protection » - Agit Polat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France - Entretien avec Pierre Barbancey, L'Humanité, 26 décembre 2022
« Les Kurdes ont besoin de protection »

Porte-parole du Conseil démocratique kurde en France, Agit Polat revient sur la tuerie de la rue d’Enghien, à Paris, survenue à l’heure où une soixantaine de femmes kurdes auraient dû se réunir sur les lieux du drame.

Publié le Lundi 26 Décembre 2022

Il y a une vingtaine de jours, vous aviez alerté les autorités françaises pour demander un renforcement de la protection de vos associations. Pour quelles raisons ?

Avant tout, à partir de l’évaluation de la situation géopolitique, et des déclarations des représentants turcs, particulièrement des ministres des Affaires étrangères et de l’Intérieur, ainsi que de Recep Erdogan lui-même. On sentait bien que les menaces étaient en train de se renforcer. Et bien sûr, à l’approche de l’anniversaire des assassinats d’il y a dix ans, on éprouvait une tension plus forte. D’autant que la Turquie est dans une impasse totale d’un point de vue politique. Elle n’a pas pu gagner sa guerre contre le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan – NDLR) au Kurdistan irakien, elle n’a pas pu lancer son opération terrestre au Rojava, au Kurdistan syrien, et a été empêchée de mettre ses menaces à exécution contre la Grèce. J’ai donc alerté les autorités françaises face à cette situation particulière.

Mais votre demande est restée lettre morte ?

Visiblement. Nos locaux de la rue d’Enghien sont des lieux sous surveillance. Mais ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de surveillance mais de protection. On est surveillés, mais pas protégés. C’est la deuxième fois qu’on se fait assassiner, qu’on n’est pas protégés. On ne peut plus accepter ça. Les autorités ont une responsabilité, elles auraient dû prévenir ces assassinats.

Quels sont les éléments qui vous font dire que ce qui s’est passé vendredi n’était pas fortuit, que cet homme est venu pour tuer des Kurdes ?

Dans un premier temps, il s’en est pris particulièrement à notre association. L’une des personnes tuées, Emine Kara, était une figure emblématique du mouvement des femmes kurdes. Et comme les trois militantes tuées il y a dix ans à Paris, elle aussi a été prise pour cible. Selon nos informations, Emine Kara a d’abord été blessée. Puis l’homme a tiré sur d’autres personnes, l’une était à côté d’elle et une autre sur le trottoir. À ce moment-là, le tueur s’aperçoit qu’Emine Kara n’est pas morte. Il revient et lui loge une balle dans la tête. C’est une exécution. C’est un fait concret. De même, il s’est rendu dans un restaurant kurde. Les Kurdes étaient pris pour cible, et plus particulièrement Emine Kara. Le garde des Sceaux a déclaré que toute la France était en deuil. Ce qui signifie que c’est aussi une attaque contre la France. Or, ces dernières semaines, on a constaté une prise de position ferme de Paris contre une éventuelle opération militaire turque au Rojava. Il s’agit d’une ligne stratégique nouvelle France-États-Unis contre l’expansionnisme turc. L’attaque contre notre centre, vendredi, est aussi à examiner sous cet angle : à Paris, et contre les Kurdes.

Ce qui voudrait dire que l’attaquant était au courant que cette responsable allait se trouver là à ce moment-là ?

Je ne l’affirmerai pas. Mais une chose est sûre, ce jour-là, il était prévu qu’une réunion se tienne pour les préparatifs des manifestations du 7 janvier, qui marqueront les 10 ans de l’assassinat de nos trois camarades Fidan Dogan, Sakine Cansiz et Leyla Söylemez, dans ce même quartier. Emine Kara devait donc être là. L’heure de la réunion a été décalée la veille. L’information a ainsi pu circuler, et cet homme est arrivé au moment où cette figure du mouvement des femmes kurdes était présente.

Comment considérez-vous la décision du parquet antiterroriste de ne pas se saisir de l’affaire ?

Ils disent que, à ce stade, ce ne sont pas que les Kurdes qui étaient visés, mais qu’il s’agit de motivations racistes. C’est en tout cas comme ça qu’ils souhaitent nous convaincre. Nous ne partageons pas une telle version. Ils disent également que, jusqu’ici, aucun lien n’a été établi entre cet homme et une puissance étrangère. En l’occurrence, je pense qu’il doit s’agir de la Turquie.

La commémoration, le 7 janvier, des 10 ans de l’assassinat des trois militantes kurdes sera-t-elle également un moment pour la recherche de la vérité et la levée du secret-défense dans ces dossiers ?

Il y a dix ans, l’assassin était un homme malade. Il est d’ailleurs mort en prison à cause d’un état de santé défaillant. Aujourd’hui, encore une fois, on invoque l’état de santé de celui qui a agi vendredi. Ce qui s’est passé ce 23 décembre est dans la continuité du triple assassinat du 9 janvier 2013. Si ces meurtres avaient été élucidés, ces nouveaux assassinats ne seraient pas survenus. Les autorités turques – car, pour nous, elles sont derrière – n’auraient pas pu procéder de cette façon-là. Les commanditaires n’ont pas été démasqués parce que le secret-défense n’a pas été levé par les autorités françaises. C’est la clé.

Rassemblons nous à Lorient le 26 décembre à 18h devant la FNAC de Lorient en soutien aux camarades kurdes suite à l'attentat de Paris !

Rassemblons nous à Lorient le 26 décembre à 18h devant la FNAC de Lorient en soutien aux camarades kurdes suite à l'attentat de Paris !

Partager cet article
Repost0
26 décembre 2022 1 26 /12 /décembre /2022 07:10
l’actrice iranienne Taraneh Alidoosti (photo Page Wikipédia)

l’actrice iranienne Taraneh Alidoosti (photo Page Wikipédia)

Iran. Arrestation de l’actrice Iran. Arrestation de l’actrice Taraneh Alidoosti

La comédienne a été arrêtée par les autorités iraniennes. Militante du droit des femmes, Taraneh Alidoosti a soutenu à maintes reprises les mouvements de contestation qui ont suivi la mort de Mahsa Amini. Sur Instagram, la semaine dernière, elle dénonçait l’exécution de Mohsen Shekari pour son implication dans les manifestations.

Publié le Lundi 19 Décembre 2022 - l'Humanité

Vous l’avez peut-être vue dans les films d’Asghar Farhadi À propos d’Elly ou  le Client, oscar du meilleur film étranger. Plus récemment, elle était à l’affiche de Leïla et ses frères, sélectionné cette année en compétition à Cannes. La comédienne Taraneh Alidoosti est en prison depuis samedi. Militante du droit des femmes, elle a soutenu à maintes reprises les mouvements de contestation, nés à la suite du décès de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, le 16 septembre. Elle avait succombé après trois jours de coma et une arrestation par la police des mœurs à Téhéran pour «  port de vêtements inappropriés ».

« Toute organisation internationale qui regarde ce bain de sang sans réagir représente une honte pour l’humanité. » Taraneh Alidoosti

« Taraneh Alidoosti a été arrêtée en raison de ses actions récentes en publiant de fausses informations et contenus, et pour incitation au chaos », précise Tasnim, l’agence semi-officielle de la République islamique. « Toute organisation internationale qui regarde ce bain de sang sans réagir représente une honte pour l’humanité », avait dénoncé l’actrice de 38 ans sur Instagram, le 8 décembre, après la pendaison de Mohsen Shekari, condamné pour « guerre contre Dieu ».

Déjà en novembre, elle avait promis de rester dans son pays et de « payer le prix » qu’il faudrait pour défendre ses droits. Elle avait pris la décision d’arrêter de travailler pour soutenir les familles des victimes des manifestations. Selon une collaboratrice de Farhadi, elle serait à la prison d’Evin à Téhéran, tristement connue pour les mauvais traitements infligés aux détenues.

À l’instar de milliers d’Iraniens et d’une quarantaine d’étrangers détenus dans les geôles de la République islamique, le monde du cinéma paie un lourd tribut à la répression de la révolte populaire. En juillet, les cinéastes Mohammad Rasoulof, Mostafa Aleahmad et Jafar Panahi ont été emprisonnés pour une tribune contestant l’attitude des autorités lors d’une manifestation. Ils sont toujours en détention.

 

Iran. Arrestation de l’actrice Taraneh Alidoosti - Michael Mélinard, L'Humanité, 2022
Partager cet article
Repost0
26 décembre 2022 1 26 /12 /décembre /2022 07:04
Aragon: Un monde habité par le chant - Clément Garcia, L'Humanité, 23 décembre 2022
Aragon : Un monde habité par le chant

La poésie d’Aragon s’est rendue populaire grâce à des musiciens qui ont brodé sur ses vers des mélodies impérissables. « Une forme supérieure de critique » pour le poète. Et une histoire toujours vivante.

Publié le Vendredi 23 Décembre 2022

De chant, il est largement question dans l’œuvre d’Aragon. Pourtant, et contrairement à bon nombre de ses contemporains, le poète n’a jamais versifié pour la chanson. Comme pour s’indigner du paradoxe, les chansonniers ont en retour mis en musique son œuvre avec une constance admirable. Entre « la voix Ferrat, la voix Ferré », se sont frayés quantité de chemins de traverse. Hélène Martin, Georges Brassens, Lino Léonardi, Marc Robine, pour en rester là, ont composé sur ses vers des mélodies entonnées par des interprètes fameux : Jacques Douai, Monique Morelli, Marc Ogeret, Francesca Solleville et tant d’autres. Une somme qui permet à l’œuvre d’Aragon de continuer à vivre dans la mémoire populaire. « La mise en chanson d’un poème est à mes yeux une forme supérieure de critique poétique, écrivait Aragon. Même si ce n’est pas tout ce que j’ai dit ou voulu dire, c’en est une ombre dansante, un reflet fantastique, et j’aime ce théâtre qui est fait de moi. » Aujourd’hui encore, il n’est pas rare qu’un jeune musicien se prenne au jeu du « reflet fantastique ». Comment expliquer pareille permanence ?

Léo Ferré note que « ce qu’Aragon déploie dans la phrase poétique n’a besoin d’aucun support, bien sûr, mais la matière même de son langage est faite pour la mise sur le métier des sons ». Le chanteur anarchiste relève ici ce qui apparaît comme une évolution formelle commandée par la politique. Dans son ouvrage Aragon et la chanson (Textuel, 2007), Nathalie Piégay-Gros relève que, « dès la fin des années 1930 puis de manière décisive pendant les années de guerre, Aragon renoue avec une ancienne tradition littéraire française : il s’agit de montrer la continuité de la culture française et d’affirmer qu’elle est prête à résister à l’occupation (…). En puisant dans la tradition du “chant” français, Aragon entend prolonger la veine épique qui a tissé une identité et forgé une langue ». Cette reconnexion au patrimoine littéraire se manifeste par une attention apportée à la rime comme à la cadence des vers, de manière à être retenus, lus et chantés. Georges Auric comme Francis Poulenc prendront la balle au bond, le premier avec la Rose et le Réséda et le second en composant, si l’on peut dire, le premier tube sur un texte d’Aragon avec C. Le poète ne se départira plus de cette manière épique perceptible dans le Roman inachevé comme le Fou d’Elsa, abondamment butinés par Ferré et Ferrat.

Le groupe Feu ! Chatterton perpétue la tradition dans son album ­ l’Oiseleur (2018) avec une composition originale du prodige Samy Osta sur le poème Zone libre, tiré du recueil résistant le Crève-cœur. Le groupe clôt également ses concerts en reprenant l’Affiche rouge. « Avec ­l’Affiche rouge, l’intime et le politique s’embrassent avec une puissance prodigieuse », confiaient-ils à l’Humanité. La chanteuse Véronique Pestel dédie un spectacle à Aragon avec des mélodies nouvelles, quand Thomas et Jacques Dutronc viennent de publier Aragon, morceau qui reprend les vers du poème Bierstube Magie allemande et sa lancinante question : « Est-ce ainsi que les hommes vivent ? » Quelques mois plus tôt, le rockeur Axel Bauer s’inspirait des mêmes vers dans un album dédié à son père résistant.

L’auteur-compositeur Florent Marchet s’est distingué en composant la musique de tout un spectacle sur divers poèmes d’Aragon clamés par le comédien Patrick Mille. Dans la revue Hexagone, il explique : « La poésie d’Aragon a une dimension intemporelle (…). Nous avons aussi besoin de l’esprit de résistance qu’il véhicule. L’époque n’est plus la même mais il y a un engagement qui est tout autant nécessaire. » Lyrique, épique et politique, le mariage de la musique et du texte aragonien a encore de beaux jours devant lui.

Partager cet article
Repost0
26 décembre 2022 1 26 /12 /décembre /2022 06:53
Aragon et Elsa

Aragon et Elsa

Aragon dans les tourments du siècle

Il y a quarante ans, le 24 décembre 1982, disparaissait Louis Aragon. Sa vie, son œuvre épousèrent les espoirs et les désillusions du XXe siècle. Envers et contre tout, il demeure l’un des plus grands écrivains de son temps.

Publié le
Vendredi 23 Décembre 2022

Y a-t-il un mystère Aragon ? Quarante ans après sa mort, comment comprendre son œuvre littéraire sans se (re)plonger dans la tourmente du XXe siècle ? Son engagement en littérature, ce goût prononcé pour la modernité, celle qui marque des ruptures essentielles dans tous les arts comme en politique, sont indissociables. Sa vie fut aussi tumultueuse que le siècle qui le vit grandir.

Il découvre, à 20 ans, les horreurs de la Première Guerre mondiale. C’est au Chemin des Dames qu’il commence l’écriture d’Anicet ou le panorama, roman. Démobilisé, il retourne à Paris. Aragon fréquente les milieux littéraires. Entre des amours tumultueuses, contrariées ou trahies, il se lance à corps perdu dans l’écriture comme un remède à cette mélancolie teintée de rage qui traverse sa génération. Dadaïste, surréaliste, il s’insurge contre la littérature bourgeoise, qu’il veut jeter à la Seine, rien de moins. Période prolifique. Paraîtront le Paysan de Paris, le Con d’Irène (qui lui vaudra les foudres de la censure), des poèmes (Persécuté persécuteur), des essais (Traité du style). Avec André Breton, ils adhèrent au Parti communiste. Mais le climat entre les deux écrivains s’envenime. Breton quitte le PCF. Ils se retrouveront pourtant en 1931 pour dénoncer l’exposition coloniale, « ce carnaval de squelettes ».

Un engagement communiste couplé à un antifascisme viscéral

Aragon a rencontré Elsa Triolet, belle-sœur de Maïakovski, qui se suicide en 1930. Avec Elsa, ils séjournent fréquemment en Union soviétique. Les années 1930 sont constellées d’engagements politiques et esthétiques vigoureux, d’affrontements rudes alors que l’Europe sombre dans le fascisme. Le soutien aveugle et indéfectible à l’Union soviétique se conjugue cependant avec l’engagement antifasciste face à des droites qui préfèrent Hitler au Front populaire. Aragon est de tous ces débats. Il prend la plume comme journaliste à l’Humanité et à Ce soir. Il obtient le Renaudot pour les Beaux Quartiers en 1936.

En 1939, il est de nouveau mobilisé. Après la défaite, il entre en résistance. En publiant clandestinement les Lettres françaises, il rallie, bien au-delà de la sphère communiste, les intellectuels qui refusent de capituler. À la Libération, Aragon acquiert une nouvelle dimension. Après avoir été l’une des figures du surréalisme, le romancier engagé, le poète de la Résistance, il est consacré poète national. La guerre froide, les interventions soviétiques à Budapest, à Prague provoquent des ruptures sans retour parmi les intellectuels français. Aragon est souvent ébranlé mais ne renoncera jamais. En Mai 68, à la Sorbonne, il est chahuté par les étudiants. Une blessure de plus.

La politique, la littérature : Aragon a mené de front ces deux engagements. Avec le Roman inachevé, Olivier Barbarant estime qu’il « réintègre la communauté littéraire » (lire ci-contre). L’avait-il jamais quittée ? À la fin de sa vie, Aragon affiche son homosexualité, porte des masques. « Je ne suis pas celui que vous croyez », laisse-t-il entendre. Son œuvre est dense et cruelle, comme le siècle qui l’a inspirée, avec sa cohorte de trahisons et de désillusions, ses remises en question, y compris dans ses périodes les plus sombres. Et s’il revendique dans Épilogue « le droit au désespoir », il ajoute : « Le chant n’est pas moins beau quand il décline. Il faut savoir ailleurs l’entendre qui renaît comme l’écho dans la colline. »

Aragon, de la flamme à la brûlure

Acquis à la révolution russe et au soutien de l’URSS dès les années 1930, Aragon prend ses distances dans les années 1950, d’abord à mots couverts puis ouvertement, tout en restant fidèle au PCF dans une visée démocratique.

Publié le
Vendredi 23 Décembre 2022

Septembre 1968. Trois mois seulement se sont écoulés après le grand mouvement de mai avec, dans la rue, la jeunesse et les usines. Aragon est allé à la rencontre des étudiants malgré, pour une part d’entre eux, son image de stalinien. Un mois depuis l’invasion de la Tchécoslovaquie par les troupes de l’Union soviétique et le pacte de Varsovie, mettant fin à sa démocratisation, pour, dit-on alors, un socialisme à visage humain. Dans les Lettres françaises, dont il est le directeur, Aragon publie un article sans concession contre cette intervention, qu’il intitule « J’appelle un chat un chat », reprenant une phrase de Boileau. C’est une réponse directe à la Literatournaïa Gazeta de Moscou commentant et critiquant une déclaration du Comité national des écrivains condamnant l’agression soviétique. « J’ai la certitude, écrit-il, que l’odieux est du côté de ceux qui donnent un nom mensonger à l’invasion brutale de la Tchécoslovaquie, à la rupture brutale de la fraternité entre les partis communistes, au recours à la force comme méthode de discussion. » Dans la période précédente, les Lettres françaises ont déjà apporté leur soutien aux écrivains Andreï Siniavski et Iouli Daniel, traduits en justice à Moscou pour des écrits satiriques sur la vie en URSS… Il soutient Rostropovitch, un ami personnel, le cinéaste Paradjanov.

Il n’en a pas toujours été ainsi. En 1931, alors qu’il a déjà adhéré au PCF, Aragon publie le poème Front rouge. Son excès de zèle révolutionnaire y éclate en formules chocs. « Descendez les flics, camarades, descendez les flics, feu sur les ours savants de la social-démocratie ! » L’Humanité désavoue le poème, qui fait crépiter aussi les lettres SSSR, comme un tir de mitrailleuses. Faut-il le dire, malgré ou avec ses excès, c’est en même temps un superbe poème, faisant écho à ceux de Maïakovski. « Quand les hommes descendaient des faubourgs / et que place de la République / le flot noir se formait comme un poing qui se ferme / les boutiques portaient leurs volets à leurs yeux pour ne pas voir passer l’éclair… »

Dès lors, toutefois, Aragon apparaît comme un écrivain dévoué à la révolution, telle qu’elle s’incarne alors dans l’Union soviétique, aux yeux de millions de communistes. Il a rompu avec André Breton et les surréalistes, voyage en URSS en 1934 avec André Malraux et Jean-Richard Bloch. Il marque cependant une distance avec le réalisme socialiste qui y prévaut désormais en parlant de réalisme français, de Courbet, Poussin, Flaubert… Résistant, il va faire circuler ses poèmes, renvoyant souvent à l’histoire même de la France, y compris avec ses figures emblématiques comme celle de Jeanne d’Arc, « quand Jeanne vint à Vaucouleurs » dans ses « chants de la France malheureuse »…

Les années d’après guerre voient le Parti communiste, grandi par son rôle dans la Résistance, à la première place des débats politiques et intellectuels. Le couple Aragon-Elsa Triolet en est un des phares. Bien au-delà de ses militants, l’Union soviétique et Staline jouissent d’un prestige considérable. Pourtant, peu à peu, les certitudes se fissurent. En 1953, Aragon et Elsa reviennent de Moscou en plein doute alors qu’y a lieu le procès de médecins juifs dit « du complot des blouses blanches », accusés du meurtre de dirigeants soviétiques. L’affaire tombera deux mois après la mort de Staline, cette même année.

« Pour ce qu’on a fait de nous /prenant tout pour de l’eau pure »

En 1956, Aragon publie, dans le recueil le Roman inachevé, le poème la Nuit de Moscou. « On sourira de nous d’avoir aimé la flamme / au point d’en devenir nous-mêmes l’aliment. » Un an plus tard, dans la Semaine sainte, il met sa désillusion dans la bouche du peintre Géricault et règle son compte au réalisme socialiste. En 1963, dans le Fou d’Elsa, œuvre aux entrées multiples, sa tristesse se lit de page en page : « Pour ce qu’on a fait de nous / prenant tout pour de l’eau pure. » En 1972, quand ferment les Lettres françaises, il écrit : « J’ai gâché ma vie et c’est tout. » Il n’en est pas moins et toujours membre du comité central du PCF, et s’implique pleinement dans ses débats, pour la liberté de création, l’ouverture, la diversité…

« Homme de demain, soufflez sur les charbons / À vous de dire ce que je vois. »

 Aragon dans les tourments du siècle - Marie José Sirach et Maurice Ulrich, L'Humanité, 23 décembre 2022
Partager cet article
Repost0
24 décembre 2022 6 24 /12 /décembre /2022 07:37
Le Sang des Cerises, tome 2, Delcourt, 130 pages, 23 euros

Le Sang des Cerises, tome 2, Delcourt, 130 pages, 23 euros

Interview de François Bourgeon par Pierre Serna suite à la parution du chef d'oeuvre de la BD "Le Sang des Cerises", suite de la saga des "Passagers du Vent" dans le contexte de la commune de Paris
François Bourgeon. « Fraternité républicaine et sororité féminine vont ensemble »

Bande dessinée Le Sang des cerises, de François Bourgeon, 9e et dernier album de la saga des Passagers du vent commencée en 1979, est la parabole d’une utopie fracassée dans les massacres.

Publié le Jeudi 22 Décembre 2022 - L'Humanité

Après 9 albums, l’aventure se termine par le long voyage en train de deux femmes, Zabo et Klervi. La première raconte les suites judiciaires de la Commune. Les combattants condamnés, déportés, ont été mis au ban de la société, avant que la République ne les amnistie, en fait ne fasse tout pour les oublier. Au sommet de son art, lucide sur les combats à mener pour parvenir à l’égalité des femmes avec les hommes, François Bourgeon fait revivre cette mémoire enfouie, jusqu’au dénouement final entre Zabo et Klervi, comme une claire vie enfin retrouvée.

Le fil directeur des 9 albums est la volonté de confier à des héroïnes la conduite des histoires. C’est exceptionnel dans la bande dessinée française…

Oui, c’est une histoire par et avec les femmes. J’ai très tôt commencé à dessiner pour la revue Lisette destinée aux filles. Ce qui n’était qu’un gagne-pain est devenu un métier où je devais inventer des héroïnes pour de jeunes lectrices… Puis, 1968 est arrivé, avec ses luttes pour l’émancipation des femmes. C’est à ce moment que j’ai eu la chance de rencontrer Jean-Claude Forest, le père de Barbarella, une femme libre et forte. Quand le premier volume des Passagers du vent paraît, en 1979, rien n’est vraiment prémédité, mais depuis, j’ai voyagé en compagnie des femmes qui sont devenues les actrices principales de l’histoire.

On a l’impression de partager l’épopée d’une lignée de femmes courageuses, comme si l’Histoire, du milieu du XVIIIe siècle à la fin du XIXe siècle, pouvait s’écrire par le jeu de la filiation féminine.

Il est vrai que, d’Isa à Zabo, un lien de sang unit des femmes. Mais, plus que cela, une communauté de destins rassemble quatre générations de femmes. Elles doivent faire face à une adversité constante. Isa, dans la Fille sous la dunette (1979), subit une méprise de la part de sa famille et doit lutter seule. Zabo est fille de planteurs de Louisiane mais perd tout et affronte une guerre civile aux États-Unis et en France, à travers la Commune. Et puis, pour qu’il y ait généalogie, il faut qu’il y ait des hommes aussi ! Plus discrets, ils n’en sont pas moins importants. Je crois à la complémentarité masculin-féminin, surtout lorsqu’elle met davantage en valeur la place des femmes dans nos sociétés, au XVIIIe siècle, au XIXe siècle mais aussi au XXIe siècle. Ce qui m’intéresse dans des situations terribles (répression brutale, guerre civile, agression sexuelle, infériorisation des femmes dans l’ordre familial et patriarcal), c’est de décrire la solidarité féminine, indispensable pour faire front aux hommes brutaux. Les vrais combats ne se gagnent qu’à plusieurs. La complicité entre hommes et femmes est aussi déterminante dans la lutte. Fraternité républicaine et sororité féminine vont ensemble.

Entre l’Ancien Régime avec son commerce triangulaire inique et la Commune, suivie de la répression féroce du mouvement ouvrier, il y a la révolution de Saint-Domingue qui va voir la naissance d’Haïti.

L’aventure commence dans un vaisseau La Marie-Caroline, qui participe à la traite dans l’ancien Dahomey. Elle se termine presque sur un autre vaisseau négrier, La Virginie, transformé en bateau-prison transportant les hommes et les femmes en Nouvelle-Calédonie, condamnés après la Commune. Entre-temps m’est apparue l’énormité de l’esclavage et de ses méfaits, d’où Bois-Caïman. Je désirais effectuer des recherches pour comprendre dans quel espace-temps se mouvait Isa. Le livre de P. Verger, Flux et reflux de la traite des nègres entre le golfe de Bénin et Bahia de Todos Os Santos, m’a été précieux, tout comme les travaux de Simone Berbain, le Comptoir français de Juda au XVIIIe siècle, sans oublier le travail de Jean Boudriot, une mine pour saisir la rude vie à bord des vaisseaux. Qu’avait vu Isa, senti, goûté, touché ? En me posant ces questions, j’ai fait des recherches sur la faune et j’ai découvert l’existence du caïmitier, ce petit arbre fruitier tropical, bien aidé aussi par la Société pour l’étude et la protection de la nature en Bretagne. Pour faire entrer Isa dans la grande histoire des esclaves révoltés de Saint-Domingue, il m’a fallu poursuivre les lectures et inventer, de façon réaliste et cohérente, le parcours de ces femmes dans l’histoire des révolutions, de l’Amérique à l’Europe.

On vous sent vous-même révolté et surtout sensible à toutes les formes de soulèvement contre l’injustice…

Oui et cela fait partie d’une histoire familiale. Mon père avait rompu avec le Parti communiste au moment du pacte germano-soviétique, mais a de suite retrouvé ses camarades, dès le début de la guerre, pour organiser la résistance contre les nazis, dans une lutte à caractère universel. Voilà aussi pourquoi les 9 albums se situent entre la France, les États-Unis, la Caraïbe, l’Afrique, les océans Pacifique et Atlantique, jusqu’en Nouvelle-Calédonie. C’est l’histoire d’une révolution-monde qui m’intéresse avec la conscience politique qu’elle implique. Dans ma vie, ce choc politique a débuté de façon tragique, le 8 février 1962, à Charonne, lorsque, secouriste bénévole, j’ai vu de mes yeux la violence de la répression policière. Jamais je n’oublierai ce petit monsieur que nous avions secouru et qui est mort de ses blessures quelques jours après. Combien furent-ils dans son cas ? J’en ai tout de même retiré une leçon que la victoire est rare mais le combat permanent. C’est le sens de toute l’humanité en nous.

Ces propos très forts constituent une belle transition pour aborder le dernier opus, le Sang des cerises, belle parabole d’une utopie fracassée dans le sang et le massacre.

Et c’est encore une histoire de femmes. Je me souviens de ma grand-mère chantant le Temps des cerises. Je voulais porter ce récit, non seulement pour raconter le printemps 1871, mais au-delà, dans l’histoire de la répression juridique, avec les déportations en Nouvelle-Calédonie. L’espoir ne meurt pourtant jamais, dans ce cas, avec la poursuite d’un anarchisme renouvelé, qu’un Élisée Reclus incarne à merveille et qui m’a tant frappé dans son Histoire d’un ruisseau.

Cette violence faite au peuple, à sa mémoire, à son histoire prend aussi un autre visage. En 1979, Isa a été violée par une bande de libertins aristocrates et, en 2022, Zabo est violée par des soldats versaillais. On en revient aux risques que prennent les femmes pour mener leur combat.

Durant ces quarante-trois ans, de 1979 à 2022, j’ai voulu accompagner ces femmes qui s’exposent mais ne renoncent jamais, au risque de la blessure terrible, celle du viol. Mais il fallait décrire ces crimes, sans complaisance, cette violence insoutenable faite aux femmes dans tous les conflits. C’était ma façon de combattre auprès des femmes aujourd’hui.

Partager cet article
Repost0
24 décembre 2022 6 24 /12 /décembre /2022 07:29
Le PCF mobilisé aux côtés des Kurdes suite à l'attentat de Paris - 23 décembre 2022
Le PCF mobilisé aux côtés des Kurdes suite à l'attentat de Paris
 
C'est avec une immense émotion que le Parti communiste français a appris l'attentat d'extrême-droite ce jour contre le siège du CDKF. Dix ans après le triple assassinat de militantes, une nouvelle fois les Kurdes sont frappés en plein Paris.
 
Le PCF adresse ses sincères condoléances aux familles et aux proches des trois personnes décédées et les assure de sa pleine solidarité dans cette épreuve. Nos pensées vont également aux blessés. Nous remercions les services de secours et les forces de l'ordre pour leur réactivité.
 
L'urgence est de protéger les Kurdes de Paris. Et toute la lumière doit être faite sur ce crime odieux.
 
Alors que l'auteur attaquait des réfugiés soudanais il y a 11 mois, ces meurtres montrent que l'extreme-droite, mue par sa haine raciste, tue dans notre pays. Cela révèle un climat nauséabond qui grandit en France, nourrit par des discours xénophobes et racistes, ouvertement tenus dans les médias et par des responsables politiques.
 
De plus, alors que le Conseil Démocratique Kurde en France (CDKF) est clairement visé dans un contexte de multiples menaces proférées par la Turquie, l'enquête doit déterminer si cette attaque a été commanditée.
Le PCF continue d'exiger la levée du secret défense sur l'assassinat de 2013 pour qu’enfin la justice soit faite et que la vérité éclate sur l’implication directe de l’Etat turc. Nous demandons que l’Etat français protège les kurdes de France qui subissent des menaces en raison de leur engagement pour les droits humains et ceux du peuple kurde. Aujourd'hui comme hier le PCF assure les Kurdes de son soutien dans leur lutte.
 
Le PCF appelle à participer à la manifestation organisée par le CDKF demain 24 décembre à 12h Place de la République à Paris.
 
Parti communiste français.
 
Paris, le 23.12.2022
Partager cet article
Repost0
24 décembre 2022 6 24 /12 /décembre /2022 07:23
Emine Kara

Emine Kara

Parmi les trois victimes mortellement touchées par l’attaque de ce vendredi au Centre culturel kurde Ahmet-Kaya se trouvait Emine Kara, responsable du Mouvement des femmes kurdes en France. La France avait rejeté sa demande d’asile alors même qu’elle était menacée par le régime d’Erdogan.
Ces derniers mois, elle a consacré toute son énergie à la solidarité avec la révolution des femmes d’Iran. Elle préparait avec ses camarades la manifestation du 7 janvier pour exiger la vérité et la justice sur les assassinats voilà 10 ans, à Paris, tout près des lieux de l’attentat d’aujourd’hui, des trois militantes kurdes Fidan Dogan, Sakine Cansiz et Leyla Saylemez. Elle devaient se retrouver nombreuses, aujourd’hui, rue d’Enghien, à l’heure de l’attaque. Le report impromptu du rendez-vous, décalé d’une heure, a sauvé bien des vies.
Il reste la sidération, la colère, la tristesse, et, encore, encore, l’exigence que toute la lumière soit faite sur ce crime odieux.
Rosa Moussaoui, journaliste à l'Humanité
Emine Kara, responsable du Mouvement des femmes kurdes en France, victime du massacre devant le  Centre culturel kurde Ahmet-Kaya
Partager cet article
Repost0
24 décembre 2022 6 24 /12 /décembre /2022 07:19
Le tueur de la rue d’Enghien en mission contre les militants kurdes?
Le tueur de la rue d’Enghien en mission contre les militants kurdes?

Selon les informations recueillies par l’Humanité, l’homme aurait été déposé par une voiture devant le siège du Conseil démocratique kurde de France (CDKF) alors que devait se tenir une réunion d’une soixantaine de femmes kurdes, finalement décalée d’une heure au dernier moment. Un massacre a été évité. Qui aurait renseigné le tueur ?

Publié le Vendredi 23 Décembre 2022

La tuerie qui s’est déroulée ce vendredi rue d’Enghien, dans le Xe arrondissement de la capitale serait-elle le fait d’un homme un peu détraqué, dont les motifs devraient être recherchés dans le racisme et la xénophobie ? L’homme arrêté, William M., 69 ans, ancien conducteur de train, est connu de la justice pour deux tentatives d’homicide commises en 2016 et décembre 2021.

Selon la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau, l’homme serait connu pour «  des faits en Seine-Saint-Denis où il serait passé récemment en jugement, aurait été condamné, mais à la suite de la condamnation un appel aurait été interjeté par le parquet ». Il est aussi  « lié à des faits qui se sont passés du côté de Bercy à Paris », a poursuivi la magistrate. Les faits visés concerne l’attaque d’un camp de migrant le 8 décembre 2021 dans le parc de Bercy (XIIe arrondissement), qui avait bléssé deux personnes à l’arme blanche.

Il avait été mis en examen pour violences avec arme avec préméditation à caractère raciste ainsi que pour des dégradations. Il avait ensuite été placé en détention provisoire avant d’être remis en liberté le 12 décembre dernier.

Le CDKF avait alerté les services de renseignements français il y a 20 jours

Selon Gérald Darmanin, l’homme serait en revanche inconnu des fichiers du renseignement territorial et de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), ni « fiché comme étant quelqu’un d’ultradroite » il a par ailleurs précisé que le suspect fréquentait un stand de tir et avait décalré de nombreuses armes en préfecture. Le parquet national antiterroriste et ses services sont venus sur place mais il n’y a  «aucun élément qui privilégierait la nécessité de leur saisine», a très vite conclu la procureure. Une enquête a été ouverte des chefs d’assassinat, tentative assassinat, violences volontaires avec armes et infraction à la législation sur les armes, a-t-elle précisé. 

Or, de nombreux éléments laissent penser qu’il pourrait s’agir d’une attaque non pas dirigée contre de simples étrangers, mais au contraire d’un acte politique visant explicitement non seulement les Kurdes mais plus directement le Conseil démocratique kurde de France (CDKF).

Selon Agit Polat, porte-parole du Conseil démocratique kurde en France qui s’exprimait quelques heures à peine après l’attentat, « il est inadmissible que dans cette affaire le caractère terroriste ne soit pas retenu et qu’on essaie de nous faire croire qu’il s’agit d’un simple militant d’extrême-droite, un récidiviste tout juste sorti de prison le 12 décembre. » Ce même responsable kurde révélait également: « Il y a à peine vingt jours de cela, lors d’un échange avec les services de renseignements français, j’ai moi-même fait part personnellement de mes craintes concernant notre sécurité. J’ai souligné la nécessité d’augmenter la sécurité au sein et autour de notre association.

Selon les éléments que nous avons pu recueillir, une voiture aurait déposé William G. devant le siège du CDKF. Il est descendu d’un véhicule, son arme à la main, à l’heure même où devait se tenir une importante réunion de femmes kurdes pour préparer les manifestations du 4 et du 7 janvier, commémorant le 10e anniversaire de l’assassinat de trois militantes kurdes (Fidan Dogan, Sakile Cansiz et Leyla Soylemez) en plein Paris, le 9 janvier 2013, et dont les commanditaires ne sont toujours pas identifiés.

Une réunion d’une soixantaine de militantes kurdes était prévue ce vendredi

Difficile de croire au hasard. Une soixantaine de militantes kurdes devaient être là, sur ces mêmes marches, ce vendredi, lorsque l’assassin a fait feu sur les quelques personnes présentes. L’assassin connaissait-il la date et l’heure de la réunion ? Il ne savait pas que celle-ci avait été décalée dans la matinée à cause de problèmes de RER et ne devait démarrer qu’une heure plus tard. Un massacre a été évité, bien qu’il se soit ensuite tourné vers le restaurant kurde, situé de l’autre côté de la rue puis vers un salon de coiffure attenant.

Le centre kurde n’était pas protégé par la police

Berivan Firat, porte-parole des relations extérieures du CDKF ne retient pas sa colère ni sa tristesse. « Nous sommes à la veille du 9 janvier. Il y a dix ans trois femmes Kurdes étaient assassinées. C’est encore une attaque visant des femmes. Qu’on ne nous dise pas qu’il s’agit seulement d’un acte raciste. Si les commanditaires des meurtres du 9 janvier 2013 avaient été démasqués (seul le tueur a été identifié mais aujourd’hui décédé, N.D.L.R.) , la tuerie d’aujourd’hui ne se serait pas produite. »

Partager cet article
Repost0
24 décembre 2022 6 24 /12 /décembre /2022 06:30
Salah Hamouri: Macron a laissé faire - Pierre Barbancey, L'Humanité
Salah Hamouri: Macron a laissé faire - Pierre Barbancey, L'Humanité
Partager cet article
Repost0
21 décembre 2022 3 21 /12 /décembre /2022 08:22
AG PCF 29 du 12 novembre dernier à la salle de la MPT de Quimerc'h sur Pont-de-Buis les Quimerc'h (montage Isabelle Maugeais)

AG PCF 29 du 12 novembre dernier à la salle de la MPT de Quimerc'h sur Pont-de-Buis les Quimerc'h (montage Isabelle Maugeais)

Assemblée Générale du PCF Finistère le samedi 7 janvier à la MPT de Quimerc'h (Pont-de-Buis les Quimerc'h): débat sur la proposition de base commune du Congrès, repas convivial et spectacle sur la Commune de Paris
A l'occasion du Conseil départemental du PCF Finistère le lundi 19 décembre, à la fédération à Brest, nous avons affiné le programme et l'organisation de la prochaine Assemblée Générale du PCF Finistère qui aura lieu le samedi 7 janvier à la MPT de Quimerc'h.
 
Accueil à partir de 9h15
 
Café de 9h15 à 9h30
 
9h30: Mot d'accueil, précisions sur l'organisation de la journée et de l'AG
 
10h-12h45: Débats sur la base commune de discussion du Congrès votée au CN du 4-5 décembre : "L'ambition communiste pour de nouveaux "Jours Heureux" et qui sera soumis au vote des adhérents fin janvier, les 27, 28, 29 janvier, ainsi que le ou les autres textes alternatifs.
 
10h-11h: "Ruches" en 4 groupes (les camarades devront s'inscrire dans un des groupes):
 
échanges / débats libres à 15-20 camarades introduits par un animateur de ruche qui va introduire un ou deux chapitres associés en présentant 10 idées forces de ce ou de ces chapitres prêtant à débat et à réflexion collective.
 
une prise de note sera faite et chaque groupe désignera un rapporteur qui présentera ensuite les idées exprimées dans le groupe portant sur la base commune à l'ensemble de l'assemblée.     
 
Pierre-Yves Thomas introduira sur une des ruches le chapitre I (2018-2023: Des années d'action au service de la transformation du pays) et le chapitre VII (Poursuivre le redéploiement du PCF)
 
Roger Héré introduira sur la deuxième ruche le chapitre II (Devant un défi de civilisation) et le chapitre IV (L'actualité brûlante du projet communiste)
 
Jeannine Daniel introduira sur la troisième ruche le chapitre III ( La France face à une crise de régime) et le chapitre V (Ouvrir un nouvel horizon pour la France)
 
Claude Bellec introduira sur la quatrième ruche le chapitre VI sur la stratégie (Agir pour le rassemblement majoritaire de notre peuple)
 
11h15-12h45: "Rapports" ou compte rendus présentant ce qui s'est échangé dans chacune des "ruches" suivi d'un débat avec l'ensemble des participants. Chaque groupe désignera un rapporteur qui présentera ensuite les idées exprimées dans le groupe portant sur la base commune à l'ensemble de l'assemblée.   
 
La presse sera invitée au cours des travaux de la matinée.
 
13h-14h30: Apéritif et repas chaud commandé à un traiteur.
 
15h-16h: Spectacle chanté sur la Commune de Paris - "Les mauvais jours finiront" par la troupe du Théâtre de la Corniche.
 
Inscriptions auprès de la fédération: federation@29.pcf.fr
 
Assemblée Générale du PCF Finistère le samedi 7 janvier à la MPT de Quimerc'h (Pont-de-Buis les Quimerc'h): débat sur la proposition de base commune du Congrès, repas convivial et spectacle sur la Commune de Paris
Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011