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15 février 2019 5 15 /02 /février /2019 07:44
COMMENT LES DIRECTIVES DE LIBERALISATION ASSASSINENT NOS SERVICES PUBLICS (Groupe GUE/NGL au parlement européen, groupe dont le PCF est membre)
COMMENT LES DIRECTIVES DE LIBERALISATION ASSASSINENT NOS SERVICES PUBLICS (Groupe GUE/NGL au parlement européen, groupe dont le PCF est membre)
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15 février 2019 5 15 /02 /février /2019 06:54

Sous l'impulsion des député.e.s Européens Marie Pierre Vieu, Marie Christine Vergiat une enquête a été menée sur les services publics en Europe. 

 

L'étude fait la démonstration concrète que l’Union européenne n’est pas une main invisible insaisissable mais qu'elle est le fruit d’un processus politique, tant parlementaire que gouvernemental, avec, à la manœuvre, les chefs d’Etat des 27 pays-membres. Notre impératif, à gauche, c'est qu'elle devienne un terrain citoyen et de revendications. La mise en place du processus de libéralisation auquel on est confronté actuellement est donc du ressort de la responsabilité politique des gouvernements !

Et l’étude le démontre parfaitement même si, dans chaque pays, l’application des directives européennes peut se faire de manière différente. Ainsi le quatrième paquet ferroviaire – c’est-à-dire la quatrième étape des directives européennes sur le rail - est l’une des raisons principales du démantèlement de l’entité SNCF. Mais il faut aussi savoir nuancer cette responsabilité car ces directives ne signifiaient pas automatiquement, comme l’a fait la France au printemps dernier, la casse du statut des cheminots. La responsabilité de l’Europe est pour une grande part, celle des nations qui constituent l’Europe.

 

Ensuite, ce qui ressort aussi de l’étude, c'est que la libéralisation des services publics aboutit à l’inverse de l’efficacité affichée. Elle creuse les inégalités territoriales et aggrave les injustices sociales. Dans le même temps, elle ne favorise pas du tout la transition écologique – voire crée encore plus de pollution. A ce titre, le domaine des transports est emblématique : moins de fret, c’est ainsi plus de camions sur les routes et donc nécessairement une accélération de l’émission des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. A cela, il faut ajouter que, contrairement à ce que la doxa médiatique voudrait nous faire croire, la libéralisation ne fait pas baisser les tarifs. En réalité, c’est même le contraire dans la mesure où les entreprises privées finissent souvent pas se mettre d’accord et faussent de facto la concurrence.

 

De plus, l’étude aboutit à la conclusion que la réponse n’est pas dans le tout monopole, ni dans la domination d’oligopoles, détenus par une petit nombre de grandes entreprises au bénéfice des actionnaires comme c’est le cas aujourd’hui dans le gaz et l’électricité. Les services publics doivent se construire à partir du terrain, dans une démarche globale qui intègre les dimensions sociale, écologique, démocratique. Il est une évidence pour moi qu’il y a des secteurs nationaux à préserver voire à renationaliser. Mais la question est tout autant celle des pouvoirs aux salariés et aux acteurs sociaux, aux élus locaux et citoyens pour s’assurer que ce sont bien des politiques publiques qui sont menées. Les services publics ne sont pas des réalités statiques, figées. Ils doivent accompagner des mouvements de vie mais toujours avec pour fonction de redistribuer les richesses et d’assurer l’égalité. Ainsi, sur la base de mon expérience de terrain et de la réforme de la Politique Agricole Commune, je me dis que l’on pourrait aujourd’hui poser la question d’un service public de l’alimentation.

 

Enfin, cet audit donne des arguments, des outils et surtout des débouchés pour résister et faire grandir des alternatives en territoire au recul des services publics. Que chacun-e s’en empare comme il l’entend !

 

Et pour retrouver l'étude, c'est par ici : http://mariepierrevieu.fr/audit-comment-ils-assassinent-nos-services-publics/

 

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15 février 2019 5 15 /02 /février /2019 06:51

 

Les autorités françaises restent totalement mobilisées au côté du régime saoudien dans sa guerre au Yémen, malgré des efforts permanents pour dissimuler les conditions concrètes d’un soutien qui se manifeste au-delà des seules ventes d’armes. Revue de détail de ce jeu trouble.

Pas de keffieh, pas de tunique traditionnelle mais des costumes bien coupés ; le groupe se fond sans difficulté dans la masse des personnels qui passent quotidiennement les contrôles d’entrée de l’École militaire. Un détail pourrait toutefois distinguer les sept officiers qui composent l’équipe des autres arrivants matinaux : avant de rejoindre leur salle de cours, ceux-ci ont quitté l’hôtel de luxe qui leur sert de pension pendant leur séjour en France.

Ils appartiennent à la Royal Saudi Air Force (RSAF), composante aérienne des forces armées du royaume saoudien qui ne lésine pas sur la dépense. En octobre et novembre 2018, ces stagiaires ont suivi une formation poussée d’analyste-image. Le cursus est adossé à des modules standard élaborés avec la Direction du renseignement militaire : analyses techniques (localisation), télédétection optique (imagerie infrarouge, mais aussi reconnaissance et interprétation de la situation de sites), exercices de synthèse et mises en condition opérationnelle.

Ce programme qui a fait l’objet d’une autorisation administrative en bonne et due forme est évidemment confidentiel puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de développer les capacités de ciblage d’experts de la RSAF, engagée depuis 2015 au Yémen dans une sanglante guerre aérienne contre les territoires contrôlés par les rebelles houthis.

Mais de bons esprits expliqueront que ce perfectionnement peut aussi permettre de limiter les « bavures » à répétition, comme le 9 août dernier où la frappe d’un bus tua au moins vingt-neuf écoliers dans la province de Saada… La formation s’inscrit dans un plan pluriannuel de coopération que Florence Parly, la ministre des armées, a renforcé en signant, le 8 juillet, un nouvel accord technique sur les échanges bilatéraux d’informations classifiées. Ce qui inclut, outre la lutte antiterroriste, le travail sur l’imagerie spatiale fournie aux armées saoudiennes aussi bien par les satellites du Pentagone que par ceux de son ministère.

La dynamique a prospéré sous le quinquennat Hollande. L’existence d’une filière « d’assistance » aux combats terrestres, composée d’anciens légionnaires, avec un feu vert tacite de l’Élysée, est même évoquée par des sources dignes de foi. Sans pouvoir être confirmée… La présidence Macron qui ignore, en la matière, toute rupture avec « l’ancien monde » a perpétué l’engagement sans faille des autorités nationales.

Et pour cause. Paris y voit un moyen de contourner la tutelle exercée sur les dirigeants saoudiens par la puissance américaine. Le président français devra cependant attendre le second semestre 2019 pour vérifier les effets de sa complaisance avec le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (MBS), puisque le voyage officiel qu’il devait effectuer à Riyad en fin d’année a finalement été repoussé.

Ce raisonnement vaut aujourd’hui pour le ravitaillement en vol des appareils de la RSAF. Début novembre, la coalition militaire menée par l’Arabie saoudite a demandé aux États-Unis de cesser leur assistance à ses avions, notamment dans les raids d’appui aux forces qui tentent de reprendre le port de Hodeïda aux rebelles qui le contrôlent depuis 2014. De ce fait, les pilotes de F-15, d’Eurofighter et de Tornado saoudiens devraient être approvisionnés à l’avenir par l’un des six A-330 MRTT d’Airbus livrés à Riyad depuis février 2013. En outre, cet ajustement place le groupe industriel européen en bonne position pour vendre deux appareils supplémentaires ainsi que des A-400M de transport. Ce qui aurait pesé dans les récentes tensions entre Donald Trump et Manuel Macron.

Aucun responsable n’évoque les conséquences pratiques. Mais, au vu des compétences requises sur certains segments de la chaîne opérationnelle mise en œuvre en pareil cas, la participation d’experts européens doit être envisagée au titre du « service après-vente » des MRTT. Et ce que ceux-ci soient des spécialistes civils ou qu’ils soient issus des armées de l’air des pays membres du consortium Airbus, à commencer par la France.

Le soutien de Paris à la guerre sans fin voulue par MBS s’exerce donc pleinement sur ces segments stratégiques puisque, pour une armée moderne, la formation tactique, la fourniture de renseignements et l’assistance technique comptent tout autant que les ventes d’armes. Le régime du « secret défense » permet d’éviter tout questionnement à ce sujet.

À défaut, opposants et ONG investis dans le « Riyad bashing » ciblent les plus classiques livraisons d’armements soumises à des règlements internationaux. Leur objectif : tenter d’obtenir une suspension de la fourniture d’équipements qui peuvent être engagés au Yémen, même si aucun embargo ne vise Riyad. En tout cas, pour répondre au malaise provoqué par la tournure prise par le conflit, la rhétorique de la ministre Parly ne suffit plus – comme sur France Inter le 9 janvier dernier lorsqu’elle affirmait que la France avait livré des armes « qui n’étaient pas censées être utilisées » ! Depuis quelque temps, l’exécutif a ainsi fini par décider que certaines licences seraient examinées en fonction de l’évolution du conflit.

La Commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre (CIEEMG) a ainsi tout récemment repoussé un dossier de vente d’obus de 155 mm. Décision qui n’a fait l’objet d’aucune annonce. Il s’agissait, semble-t-il, de « recompléter » les stocks de munitions de batteries de canons tractés TRF1 et surtout d’automoteurs d’artillerie Caesar de Nexter. Cet engin acquis à plus de 130 exemplaires est en dotation depuis 2010 dans les unités de la Garde nationale, tout particulièrement celles qui sont positionnées à la frontière entre le royaume et le Yémen. Officiellement, ceux-ci ne font l’objet d’aucun emploi offensif contre les Houthis. En réalité, ces matériels d’une portée supérieure à 40 km ont été largement utilisés contre les forces rebelles positionnées sur le front nord, notamment autour des villes de Saada et de Dammaj. En outre, les personnels qui les utilisent s’appuient sur des relevés cartographiques et du renseignement de terrain. Ce qui implique de recourir à des mini-drones de reconnaissance, comme les Tracker (Airbus Defense) et les Spy’Ranger (Thales) également proposés à l’état-major saoudien. Un marché sur lequel les Italiens de Leonardo ont, eux, placé plusieurs dizaines de drones Selex ES.

Les obus de 155 mm – vendus entre 2 000 et 3 000 euros l’unité – sont produits par Nexter dans son usine de La Chapelle-Saint-Ursin près de Bourges. Par deux fois au moins au début des années 2017 puis 2018, alors que les conseillers des ministres des affaires étrangères et de la défense se divisaient sur l’opportunité de prises de commandes et de livraison, l’Élysée avait tranché favorablement. Ce n’était donc plus le cas cet automne.

La décision des autorités allemandes, annoncée en mai par le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, de suspendre toute licence d’exportation de matériels de guerre vers l’Arabie saoudite explique pour partie le revirement. Alors que le « couple franco-allemand » est mobilisé pour développer des capacités communes de défense européenne, il était inopportun d’ouvrir un contentieux avec le gouvernement Merkel. Des pièces d’origine allemande sont en effet utilisées dans ces obus, que les élus du Bundestag peuvent désormais refuser de voir livrer à Riyad. Notamment, des composants de Junhans Mitrotec servant au système de correction de trajectoire « Spacido » utile dans les premières secondes d’un tir.

Cette contrainte nouvelle n’inquiète toutefois pas vraiment des industriels comme Nexter, désormais associé à l’allemand KMW dans la holding KNDS, ou Arquus (ex-Renault Trucks Defense), même si certains de leurs engins (les VBCI, et les PVP par exemple) intègrent des pièces d’origine allemande, notamment pour leurs boîtes de vitesses. D’ailleurs, en espérant que les blocages politico-administratifs ne seront que passagers, les prospections de leurs équipes commerciales n’ont pas été suspendues.

L’enjeu est d’importance alors que de nouvelles gammes de matériels inscrites dans la nouvelle loi de programmation militaire nationale peuvent être désormais proposées à l’export. En l’occurrence des blindés de reconnaissance et de combat Jaguar, des véhicules de combat légers Griffon, des nouveaux véhicules blindés multi-rôles (VBMR), ainsi que des véhicules blindés d’aide à l’engagement (VBAE). Leur vente à l’étranger permettra de rentabiliser les investissements consentis pour lancer leurs productions en série. En la matière, avec ses achats compulsifs, Riyad reste le client idéal : le budget de la défense saoudien devrait en effet passer de 32 à 48 milliards d’euros d’ici 2020 pour permettre au régime d’être à la hauteur de ses ambitions régionales.

« Nous avons acté de plusieurs sujets qui suscitent beaucoup de sensibilités »

Cette trajectoire explique qu’en 2016 et 2017, les livraisons à Riyad se sont respectivement élevées à 1 085 et 1 381 millions d’euros. Avec une enveloppe de 764 millions d’euros en 2016, le niveau des prises de commandes validées par la CIEEMG a lui aussi progressé par rapport à la moyenne des livraisons réalisées depuis 2011 (552,3 millions d’euros par an, mais à peine 10 % des dépenses du pays auprès des États-Unis…). La baisse relative observée en 2017 (626 millions d’euros de livraison) est, quant à elle, liée à la création d’une nouvelle structure centralisée de contrôle des achats, la Saudi Arabian Military Industry (SAMI), qui permet désormais à MBS – et à ses proches – de contrôler directement toutes les procédures d’achat militaires. Cela conduit aujourd’hui le PDG de Thales, Patrice Caine, à travailler en direct avec le prince héritier pour tenter de renouveler, en 2019, le parc de la défense sol-air de courte portée du royaume, avec notamment des radars de défense GM200 et GM400 ainsi que les systèmes de commandement de l’ensemble.

Principale source d’informations ouvertes dans ce domaine, le rapport 2018 au Parlement sur les exportations d’armement de la France ne dresse que des bilans généraux adossés à la nomenclature des 23 « military lists » consignées par l’Union européenne. Pour autant, une lecture attentive permet d’en extraire quelques données significatives et de les confronter à d’autres sources. Cela vaut, par exemple, pour les deux « licences spatiales » accordées en 2017, d’une valeur globale de 137 millions d’euros, qui permettent la fourniture d’imageries militaires, de logiciels d’interprétation et des formations évoquées plus haut. Sur le même registre, on lit que l’Arabie saoudite a été cette même année le plus gros pays client de la France en fusils de précision (520 au total). Difficile, là aussi, de ne pas faire la relation avec l’engagement de forces spéciales saoudiennes au Yémen.

Pour 2018, les chiffres semblent repartir à la hausse grâce notamment à deux contrats traités lors de la visite de trois jours de Mohammed ben Salmane à Paris en avril. L’un (évalué à 550 millions d’euros) assure la vente de trente-neuf patrouilleurs HSI 32 du chantier naval de Cherbourg CMN détenu par Iskandar Safa, selon La Tribune, quinze de ces navires devant être fabriqués à Dammam par le groupe saoudien Zamil, partenaire de CMN. L’autre contrat porte sur la vente de canons tractés LG1 Nexter de 105 mm. Conclu au terme d’une longue négociation entre officiels des deux pays, celui-là reste tenu secret. Et pour cause : ces engins sont conçus pour des unités à vocation de déploiement rapide, avec un emploi possible au Yémen donc. « En matière de défense, nous avons acté de plusieurs convergences et de plusieurs sujets qui suscitent parfois des commentaires ou beaucoup de sensibilité », s’était contenté de dire Emmanuel Macron, dans son style inimitable, lors de la conférence de presse conjointe organisée à l’Élysée, le 11 avril.

À défaut d’un « marché du siècle » à gérer, les livraisons en cours s’organisent principalement depuis deux ans autour du Saudi Fransi Military Contract (SFMC), dont la première tranche établie à hauteur de 600 millions d’euros a commencé à être réglée fin 2016 aux industriels par le ministère des finances du royaume. La mise en œuvre de cette tranche est supervisée par l’office français d’exportation (ODAS). En matière d’armement terrestre, des missiles sol-air très courte portée Mistral figuraient sur la shopping-list, ainsi qu’une centaine de véhicules Sherpa et de transports de troupes VAB Mk3 (produits par Arquus, par ailleurs fournisseur des véhicules Bastion Patsas aux forces spéciales du royaume). Une seconde tranche d’un montant égal doit en principe suivre, actuellement discutée entre la DGA et ses interlocuteurs saoudiens ; les négociateurs de cette liste complémentaire tablent notamment sur le transfert de vingt-cinq autres canons Caesar de nouvelle génération pour la Garde nationale, sur des hélicoptères Cougar, sur des drones SDTI Sperwer et sur de nouveaux patrouilleurs maritimes.

Ces matériels, financés par Riyad, devaient à l’origine équiper l’armée libanaise par l’entremise d’un contrat validé en 2015 et appelé DONAS. Cela, avant que Mohammed ben Salmane ne se ravise un an plus tard et décide finalement d’équiper ses propres forces en faisant adapter ces armements à leurs besoins spécifiques (climatisation renforcée, postes de communication, etc.). Rétrospectivement, après l’épisode de la prise en otage du premier ministre libanais Saad Hariri en novembre 2017, on comprend mieux ce revirement : c’était la première pression exercée par MBS sur le dirigeant libanais accusé de soutenir trop mollement sa politique régionale guerrière. Pour faciliter cette bascule, les dirigeants français sont allés loin. Selon nos sources, Paris aurait par exemple accepté en 2017 que l’Arabie saoudite réexporte certains des matériels commandés : ainsi, l’utilisateur final d’une partie du parc des transports de troupes VAB Mk3 serait en réalité l’armée égyptienne à laquelle les djihadistes infligent de grosses pertes au Sinaï.

Les conditions d’adaptation du contrat au client saoudien laissent aussi quelque doute. Selon des sources diplomatiques, les lourdes procédures administratives préalables aux réunions décisionnaires de la CIEEMG ont été « aménagées pour éviter les pertes de temps ». Cela, entre février 2016, date de l’annulation des fournitures au Liban et de la décision de MBS de les récupérer à son profit, et le mois de décembre 2016, date des premiers paiements des matériels. Avec l’accord de François Hollande, son ministre de la défense Jean-Yves Le Drian s’est de facto contenté d’apporter trois avenants techniques au contrat initial DONAS destiné Liban. Dans ce parcours administratif accéléré, le ministère de la défense a largement profité de l’effacement du nouveau venu au Quai d’Orsay, Jean-Marc Ayrault, qui avait succédé à Laurent Fabius le 11 février 2016. Avec son directeur de cabinet Laurent Pic, un spécialiste des affaires européennes, celui-ci aurait accepté sans renâcler les arrangements voulus par son collègue de la défense.

 

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15 février 2019 5 15 /02 /février /2019 06:48
A lire - Le jour où Nina Simone a cessé de chanter, Darina Al-Joundi, Mohamed Kacimi: une histoire de fureur de vivre et de cendre dans le Liban en guerre

Une histoire crue d'une beauté folle et cruelle dans  la tragédie de la guerre civile libanaise.

Darina al-Joundi raconte son enfance et sa jeunesse dans le Liban en guerre avant l'exil en France avec son père communiste, ex-étudiant en philosophie, athée, libre penseur et bon vivant qui fume cinq paquets de gitane par jour et tient réception toute la journée, un amoureux du golfe du Morbihan, originaire du nord de la Syrie, avocat de Carlos, opposant au régime des Al-Assad, et sa mère journaliste radio issue d'une grande famille sunnite libanaise:

" Mon père, loin de me faire la leçon, jubilait de mes bêtises. Il avait une passion barbare pour tous mes écarts. Dès notre haute enfance, je crois qu'il avait refusé son rôle de père, pour être le complice de nos fautes, de nos errements et de notre réussite. Pour nous apprendre l'arabe, il nous chantait des chansons de Salamiyeh à 6 heures du matin, il adorait qu'on se réveille tôt. Même dans les chiottes, il nous donnait la réplique en poésie. Il avait écrit un seul recueil de poésie, durant son séjour en prison en Syrie, sur des paquets de cigarettes. Il en récitait des vers, quand il ne mettait pas à fond la Callas avant de se plonger à voix haute dans des poésies bachiques arabes. Il adulait Mahmoud Darwich et exécrait Adonis qui n'a jamais condamné la dictature du régime alaouite de Damas. Il passait des soirées à évoquer la gloire des Omeyades ou des Abbassides avant de se lancer parfois dans un discours sur le matérialisme dialectique.  Il nous assurait que Marx était né à Salamiyeh".

" Quel est le prix de la liberté ? Liberté sexuelle, amoureuse, politique, sociale ou religieuse… Darina al-Joundi raconte, sous la plume de Mohamed Kacimi, une histoire stupéfiante, une histoire faite de vérité et de folie, de violence et de tendresse. Toute l’histoire du Liban contemporain concentrée en l’histoire d’une personne, fidèle au rêve persistant d’un père journaliste et écrivain pour qui la liberté n’est pas négociable. Ce rêve va pourtant se fracasser sur la violence et la haine de la guerre civile, là où tout devient possible, le sexe défie la peur, la drogue défie la vie, le refus de toutes les règles sociales et des convenances religieuses défie une société qui va se venger durement contre la jeune insoumise… Ce livre est bien plus qu’une confession, c’est l’histoire d’une rédemption, des retrouvailles avec la vie d’une jeune fille qui devient femme au voisinage de la folie et de la mort. Il touche au cœur, au plus profond des entrailles, là où l’émotion se libère par un tremblement, dit toute la vérité d’un être dans son immense fragilité et son irréductible force. Le Jour où Nina Simone a cessé de chanter commence le jour de la mort du père, dans un lieu appelé autrefois château de Beaufort… Un texte qui reprend et prolonge le spectacle-événement du Festival d’Avignon. Née en 1968 à Beyrouth (Liban), Darina al-Joundi est comédienne depuis l’âge de huit ans. Parallèlement, elle écrit et réalise des courts métrages. Mohamed Kacimi, né en 1955 à El-Hamel (Algérie), vit à Paris. Il a publié des romans, des essais et des pièces de théâtre, dont 1962 chez Actes Sud-Papiers en 1988, La Confession d’Abraham chez Gallimard en 2001 et Terre sainte, à L’Avant-Scène en 2007" (Commentaire des éditions Actes Sud)

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14 février 2019 4 14 /02 /février /2019 10:32
A lire - Dans la tête de Bachar al-Assad, de Subhi Hadidi, Ziad Majed, Farouk Mardam-Bey

Je recommande cet essai de trois intellectuels d'origine syrienne (Subhi Hadidi et Farouk Mardam Bey) et libanaise (pour Ziad Majed) vivant en France sur le fonctionnement du pouvoir syrien, depuis l'installation de la dictature de Hafez al-Assad jusqu'à celle de Bachar al-Assad. Le mode de fonctionnement de ce régime mafieux et terroriste, ses leviers pour conserver le pouvoir, ses contradictions et rivalités du pouvoir, sa clientèle et ses otages, sa psychologie, ses modes de justification et de légitimation idéologiques, les rivalités du clan au pouvoir, y sont décrits avec une précision chirurgicale, sans pathos, et avec une grande connaissance de la complexité de la société syrienne et du jeu des puissances vis-à-vis du pouvoir syrien, ses mystifications idéologiques. 

Ismaël Dupont

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14 février 2019 4 14 /02 /février /2019 08:25

 

France, 2019… Réveillés par les hallucinations d’une réalité de caniveau, nous voilà confrontés, de nouveau, à l’abject. Cet abject tout droit sorti des poubelles de l’histoire, dont les couvercles ne se referment jamais vraiment. Coup sur coup, nos yeux et nos poings se sont crispés de colère en découvrant, là, les portraits de Simone Veil barrés de croix gammées, là, un tag « Juden » écrit en lettres jaunes sur la vitrine d’un restaurant, là encore, les arbres plantés en mémoire d’Ilan Halimi sciés, sans parler, sur les réseaux sociaux, de slogans si infâmes que les mots nous manquent pour traduire au plus près ce que l’émotion emprunte à l’indignation…

La France va mal. Ce n’est pas très nouveau, certes, mais la prolifération des actes antisémites en ce tout début d’année confirme les statistiques concernant 2018 : ils étaient en augmentation de 74 %. Ces faits et gestes d’une poignée d’illuminés et d’extrémistes, s’ils ne reflètent pas la France dans ses générosités, tendent un miroir cru qui nous projette une vérité qu’il convient de regarder droit dans les yeux. Souiller ainsi la France des droits de l’Homme et du citoyen, comme aux pires heures de Vichy ou des années 1930, n’a rien d’anodin, ni d’ordinaire. C’est un poison indigne, insupportable, qu’inoculent de lâches et vils personnages…

L’immense crise sociale que nous connaissons depuis l’émergence des gilets jaunes aurait comme encouragé certains comportements, dans la mesure où l’extrême droite a tenté d’en profiter pour diffuser ses slogans. Toutes les études démontrent pourtant que la « porosité » est infinitésimale et ne correspond en rien à la réalité des statistiques : sur les neuf premiers mois de 2018, les actes contre les juifs étaient déjà en augmentation de 69 %. Les responsables de ces ignominies, quels qu’ils soient, n’ont ainsi rien à voir avec la colère sociale actuelle. La majorité des Français en lutte réclament de l’égalité, de la justice sociale et fiscale, plus de droits civiques, etc. Les haineux, en ­revanche, nous les connaissons. Tel un invariant historique, les extrémistes sortent toujours de leur tanière par temps de crise sociale, pointant le juif, le musulman, l’immigré, le migrant, selon les époques et les moments, tentant de détourner l’exaspération populaire au profit d’obsessions identitaires ou religieuses.

Nos humanités – les mots, les mémoires, les engagements – ont peut-être perdu des batailles, mais pas la guerre. Ne cédons jamais à l’antisémitisme et à la xénophobie. Unis, ne cédons rien face à ceux qui, par leur haine et leur apologie de l’ignorance, salissent la République et l’idée que nous nous faisons du futur commun. Tant d’idéaux arrachés aux fosses communes méritent, non un sourire de faux jeton ou une sombre indifférence, mais une salve d’honneur. C’est un combat permanent.

Par Jean-Emmanuel Ducoin

 

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14 février 2019 4 14 /02 /février /2019 08:23

Interview de Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord par Nicolas Demorand et Léa Salamé

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14 février 2019 4 14 /02 /février /2019 08:23

« la France, championne du monde des prélèvements obligatoires », « la nécessité de baisser les prélèvements obligatoires en France », ces affirmations sont rabâchées dès que le débat sur la justice fiscale et sociale est ouvert, qu’en est-il ?

Des comparaisons internationales biaisées :

L’appellation de « prélèvements obligatoires » n’a pas la même signification selon les pays, elle ne regroupe pas les mêmes ressources.

Comparer les Taux de Prélèvements Obligatoires n’a pas de sens. En effet, ce taux apparaît plus faible dans les pays, comme les États-Unis, où l’assurance maladie et les régimes de retraite sont très largement privés. Les cotisations sont alors versées à des mutuelles, des assurances ou des fonds de retraite privés et ne constituent pas des prélèvements obligatoires, ce qui ne veut pas dire que les travailleurs ne doivent rien payer, bien au contraire !

En effet, les soins ne sont pas gratuits aux États-Unis, le poids des dépenses de santé dans le PIB est même plus élevé qu’en France et se monte à 17,2% (cf FIG 2).

 

 

 

Il ne s’agit simplement pas de prélèvements obligatoires mais de dépenses contraintes. Et ces dépenses sont de plus en plus lourdes pour un système de santé défaillant. Ainsi, aux États-Unis le montant des primes (cotisations) d’assurance santé a progressé de 25% en 2017 et augmentent avec l’âge. Alors même que les États-Unis arrivent derniers des pays riches concernant la mortalité infantile, l’espérance de vie à 60 ans etc...

 De même ; le part des retraites dans le PIB est du même ordre aux États-Unis et en France (FIG 3-4).

 

 

 

 

Or, le système de retraite en France permet d’avoir un taux de pauvreté des plus de 65 ans (8,2%) plus bas que dans les autres pays ; même si c’est encore trop, notre système doit évoluer vers plus de justice, plus de prélèvements obligatoires, et non pas moins, les comparaisons internationales le démontrent.

Les prélèvements obligatoires sont de plus en plus lourds

L’évolution du Taux de Prélèvements Obligatoires d’une année sur l’autre doit être interprétée avec précaution. Ainsi, ce taux diminue, toutes choses égales par ailleurs, si la Sécurité sociale baisse les cotisations sociales obligatoires et cesse de rembourser certains médicaments qui sont ensuite pris en charge par les ménages ou par des mutuelles dont le coût augmente en proportion.

La part dans le Produit Intérieur Brut des prélèvements obligatoires destinés à l’État, aux administrations centrales et à l’Union européenne est en baisse en France depuis 40 ans : 19,3% en 1970 ; 17,5% en 2000 ; 13,5% en 2015.

 

 

Poursuivre dans la restriction des dépenses publiques c’est donc aggraver encore la dégradation des services publics alors que nous sommes au même niveau de dépenses que le Canada (13,3% du PIB), l’Espagne (13,8%) , ou même que les États-Unis (15,9% si on ajoute le niveau fédéral et étatique).

La France est l’un des pays industrialisés où la part dans le PIB des cotisations sociales est la plus élevée (en baisse de 18,8% en 2011 à 16,8% en 2017 selon les chiffres établis par l’OCDE, contre 14,2% pour l’Allemagne, 6,4% pour le Royaume-Uni et 6,3% pour les États-Unis).

 

Cela s’explique par le faite que nous nous sommes doté d’un système de sécurité sociale, qui est moins cher, plus juste et plus efficace que les systèmes privés (les comparaisons internationales le prouvent).

Accepter la logique de réduction des prélèvements obligatoires revient à accepter une baisse des dépenses publiques et donc de notre protection sociale (cf FIG 3 ci-dessous de France Stratégie).

 

 

Ce mouvement amènerait automatiquement une augmentation des prélèvements privés, c’est-à-dire des dépenses contraintes lourdes, injustes et au final moins efficaces ; ce contre quoi se révolte aujourd’hui le peuple.

Mobilisons nous pour développer la sécurité sociale au sens large (santé, chômage, retraite), afin d’etre mieux protégés pour un coût bien moindre, les prélèvements obligatoires ne doivent pas baisser.

Il faut également porter l’exigence d’une profonde réforme fiscale afin que le poids des prélèvements obligatoires soit mieux réparti pour que les plus grandes entreprises et les plus riches soient davantage mis à contribution.

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13 février 2019 3 13 /02 /février /2019 10:25
A lire - J'ai couru vers le Nil - de Alaa El Aswany: le roman des illusions perdues de la révolution egyptienne

Avis aux amateurs de récit engagé et néanmoins romanesque, en prise avec la brutalité du réel et du monde contemporain, le Chiffon Rouge vous conseille vivement le dernier roman d'Alaa El Aswany, interdit en Égypte, sur la révolution égyptienne de 2011, les faux semblants du traditionalisme islamique, et la férocité du régime des généraux. Un livre très dur, mais beau et émouvant qui rappelle par son ambition et sa réussite à décrire la réalité contemporaine égyptienne L'Immeuble Yacoubian, déjà un grand coup de cœur! Mais ce livre est encore plus sombre, à l'image de la cruauté de l'effondrement des rêves du peuple égyptien en lutte contre Moubarak et le droit à la dignité pendant la révolution.

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13 février 2019 3 13 /02 /février /2019 07:51

Une poignée d’extrémistes salissent nos murs et les vitrines de divers magasins de tags antisémites. Ces actes sont indignes et insupportables. Ils mettent en cause nos valeurs républicaines, le vivre ensemble.

Halte aux actes antisémites, halte à tous les racismes ! (Fabien Roussel )

Leurs responsables n’ont rien à voir avec la colère sociale qui s’exprime actuellement dans le pays. La majorité des Français, qu’ils portent un gilet jaune ou pas, réclament plus de justice sociale, plus de justice fiscale. Ils ne sont pas des porteurs de haine.

Comme toujours, lorsque la crise sociale est forte, lorsque la question sociale monte, l’extrême droite s’agite et tente de dévoyer l’exaspération populaire vers ses obsessions identitaires, ethniques ou religieux.

C’est sa manière d’exonérer les fauteurs de crise de leurs responsabilités et de faire de l’Autre le bouc-émissaire des problèmes de nos concitoyens.

Non, ce n’est pas à cause des Juifs, des immigrés, des réfugiés que les usines ferment, que les salaires sont gelés, que les retraites baissent ou que les maternités ferment. C’est du fait d’un système qui génère l’inégalité. C’est à lui qu’il faut s’attaquer.

Nous dénonçons les actes antisémites qui se multiplient, comme nous combattons toutes les manifestations de racisme. Leurs auteurs et ceux qui les encouragent, quels qu’ils soient, doivent être retrouvés, jugés et sévèrement condamnés.

Notre peuple doit s’unir pour faire vivre ses belles valeurs de solidarité, de fraternité, d’égalité, de liberté, aujourd’hui menacées.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord

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