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28 octobre 2023 6 28 /10 /octobre /2023 09:37

 

 

1000 milliards de dollars, soit 950 milliards d’euros, une somme vertigineuse qui correspond aux PIB cumulés du Danemark et de la Belgique, ou encore à trois fois les recettes du budget de notre pays. Cette somme correspond aux profits que les grandes entreprises de la planète ont transférés vers les paradis fiscaux sur la seule année 2022.

C’est le bilan établi par l’Observatoire Européen de la fiscalité, rendu public dans un rapport annuel en début de semaine. Nous y apprenons, par ailleurs, que les milliardaires du monde ont un taux effectif d’imposition compris entre 0 et 0,5%.

Á force de baisser constamment l’impôt sur les sociétés et sur les grands patrimoines, les gouvernements, dont le nôtre rognent eux-mêmes leurs propres recettes.

L’argument libéral qui pointe qu’il y a évasion fiscale car les impôts sont trop élevés, ne résiste pas à la réalité malgré la baisse constante des prélèvements sur les entreprises, la fuite des profits reste constante et son volume augmente.

Pire encore, elle a lieu au cœur de l’Union européenne vers des pays comme l’Irlande ou les Pays-Bas.
Monsieur le Ministre, n’est-il pas temps pour notre gouvernement de mettre un terme décisif à cette concurrence fiscale dévastatrice et d’ouvrir, enfin, le chantier de l’harmonisation fiscale au sein de l’Union européenne ?

Je crains, Monsieur le ministre, que notre pays ne soit une partie du problème du fait des choix faits par votre majorité. En adoptant, dernièrement, à l’Assemblée nationale, un amendement qui exonère d’impôt société, de cotisations foncières et sur la valeur ajoutée des entreprises pour attirer en France les fédérations sportives internationales, votre majorité alimente cette course folle au moins disant fiscal si dommageable pour nos finances publiques et les grands défis que notre société a à relever.

 

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27 octobre 2023 5 27 /10 /octobre /2023 08:21
Conseil départemental du Finistère du 26 octobre - Intervention d'Ismaël Dupont sur le rapport de la Cour régionale des comptes sur les collèges du département du Finistère

Conseil Départemental du Finistère du 26 octobre 2023

Intervention d’Ismaël Dupont sur le Rapport de la Chambre régionale des Comptes sur les collèges du Finistère.

On peut discuter du contenu des préconisations de la Chambre régionale des Comptes surtout quand elles sont justifiées sur le plan de la qualité de l’enseignement ou de l’efficacité pédagogique mais ce rapport a néanmoins le mérite de nous permettre d’établir des comparaisons sur un nombre limité de critères dans le temps et au niveau national, régional et départemental, et de nous rendre sensible certaines évolutions de nos collèges, et pas seulement pour ce qui concerne l’action publique départementale.

Sur cette question de l’éducation publique qui, les débats inquiets et douloureux qui ont suivi les meurtres de Samuel Paty et Dominique Bernard en attestent, reste centrale du point de vue de notre projet social global, du vivre ensemble, de la société dans laquelle nous voulons vivre, comme de l’émancipation intellectuelle et culturelle et de la construction des personnes humaines, ne pouvant simplement se penser à partir de critères comptables et budgétaires, mais justifiant tous nos efforts, ceux de l’État comme ceux des collectivités selon leurs compétences.

La légère augmentation annuelle de la population finistérienne ne se traduit pas par une augmentation des jeunes scolarisés en collège.

Le nombre de collégiens a baissé de 4000 et de près de 9 % en 26 ans, passant de 47 000 en 1994 à 43 000 en 2020 dans le Finistère. Une tendance à la baisse qui, nous dit-on, pourrait perdurer avec la diminution de nombre de naissances depuis 10 ans.

Il y a un risque, on le voit, comme le rectorat d’académie demande à récupérer des moyens dans le Finistère et les Côtes d’Armor, pour les redéployer sur l’Ille-et-Vilaine, dont la démographie et la population scolaire est en plein boom…

Un risque qu’on nous encourage à fermer une partie de nos 61 collèges publics, et à regrouper certains collèges, ou certains collèges avec des lycées en des cités scolaires mutualisant certains moyens matériels, humains, équipements.

Nous prenons acte cependant de l’intention de la majorité actuelle de ne fermer aucun collège public sous ce mandat et saluons cette volonté affirmée clairement et qui nous semble aller dans le bon sens.

Dans le rapport de la « Cour régionale des comptes », il est beaucoup question du taux d’occupation limité sur certains collèges. Ce rapport laisse même entendre qu’une trop grande proximité des collèges par rapport aux lieux de domicile des enfants pourrait être à corréler avec de moins bons résultats scolaires, moins de mixité sociale, moins d’émulation.

On voit ce qu’on veut démontrer. Il faut tout de même noter l’impact du réseau privé sur la mixité sociale, et la sur-représentation des catégories les plus défavorisées et populaires, dans les établissements publics, et cela en milieu urbain comme en milieu rural.

Or, en matière d’éducation aussi, on peut constater que bien souvent, jusqu’à un certain point, « small is beautiful » : un petit collège de 200 à 300 élèves peut permettre, mieux qu’un grand collège à effectif de moyenne nationale ou au-dessus de la moyenne (+440 élèves) - un meilleur encadrement humain et pédagogique, un meilleur investissement des parents, et une interconnaissance entre parents et équipes, une meilleure intégration au quartier, au bourg et au réseau des villages et à leur vie sociale, un meilleur climat scolaire.

Si les résultats au DNB dans le Finistère sont bons, au niveau de la moyenne Bretonne, c’est lié à des facteurs culturels et sociaux de long terme, des particularités bretonnes, notamment la valorisation de l’école et de la réussite scolaire dans les familles, mais aussi à la vitalité de ce réseau de collèges, et à l’investissement de leurs équipes éducatives, des plus petits aux plus grands.

 

Notre réseau des collèges correspond d’ailleurs dans sa densité au maillage des petites et moyennes villes qui font l’originalité du département et une partie de son climat social caractérisé comme plus solidaire, actif, et aussi fraternel et apaisé que dans d’autres départements.

 

"A cet égard la chambre régionale des comptes invite la collectivité à poursuivre le regroupement de certains collèges marqués par de faibles taux d'occupation et des résultats insuffisants au diplôme du brevet".

 

Cette idée est répétée plusieurs fois, assortie de l'hypothèse de regroupements en Cité scolaire avec des lycées gérés par la région.

 

Méfions-nous donc. La notion de taux d’occupation nous semble à manier avec précaution :

 

« En outre, plusieurs secteurs affichent des taux d’occupation particulièrement bas. Ainsi les collèges situés en zones rurales comme Huelgoat, Guerlesquin, Crozon, Plozévet, Plouescat, Plougasnou sont occupés à moins de 60 % »

 

Le rapport cite aussi quelques éléments sur les moyens publics consacrés aux collèges : Il qualifie les dépenses du département pour les collèges privés et publics de maîtrisées sur la période 2016-2021, avec un progrès de 11 % sur cette période de 5 ans.

Malgré ce réseau dense de collèges et cette moyenne moins forte d’élèves par collèges, le département du Finistère consacre 37,82€ par habitant à ses collèges contre une moyenne nationale de 41,44€/habitant.

Les dépenses du département par collégien (public et privé confondus) sont de 818€ par collégien/ médiane nationale à 1006€/ collégien.  « Le coût par collégien du secteur privé (507€) est inférieur au coût par collégien du secteur public en 2019 (1050€). C’est légèrement inférieur à la moyenne bretonne. Le 56 et le 22 donnent plus, le 35 donne moins pour le privé.

Le taux d’encadrement de personnel départemental par élèves de collège public est conforme à la moyenne régionale.

"Le coût par collégien du Finistère inférieur à la moyenne bretonne s’explique par des dotations aux collèges moins élevées que la moyenne, d’une part, ce malgré la faiblesse des achats pris en charge directement par le département et par des frais de personnels par collégien du public (750 € en 2019) légèrement inférieurs à la moyenne (moyennes métropolitaine de 752 € et régionale de 779 €), d’autre part."

Nous avons une marge de progression par conséquent. Tant mieux. On ne fera jamais trop pour la qualité de l’éducation de nos enfants ! Et bien souvent les moyens pédagogiques dans les établissements publics sont chichement comptés, l’éducation nationale et le département se renvoyant la balle pour le financement des manuels, des livres, des projets pédagogiques, même s’il y a de l’argent à chercher dans le cadre des appels à projet de l’État, dans des cadres très définis, moins pour ce qui fait le quotidien scolaire des enseignants et des élèves dans les disciplines.

Le rapport note aussi que le département du Finistère est caractérisé par des collèges à taille réduite et par une forte concurrence avec le secteur privé.

43,4% de collégiens inscrits dans le réseau privé en Bretagne

42,8% dans le Finistère (moyenne nationale à 22% de collégiens dans le privé).

Le Finistère compte ainsi 109 collèges, dont 61 collèges publics. 56% de collèges publics accueillant 57,2% de collégiens.

Mais la part du secteur privé s'accroît proportionnellement, et c’est ce qui doit nous préoccuper, car les écoles privées ne sont pas soumises aux mêmes obligations de mixité sociale, d’accueil de tous les enfants en fonction de leur sectorisation, de laïcité:

En 1994, le département comptait 47 149 collégiens, dont 27 281 dans le secteur public (58% de l'effectif). Le secteur public a perdu depuis 30 ans 2600 collégiens. Et le secteur privé n'a perdu dans le même temps, dans le Finistère, que 1400 collégiens.

Le rapport dit que cette tendance « peut s'expliquer par une stratégie d'évitement de la carte scolaire".

A Brest, dans les collèges, la part du secteur public est passée de 60% à 53% entre 1994 et 2020, de 66% à 53% à Concarneau.

A Quimper, perte des effectifs des collèges publics qui s’est accrue à partir des années 2010, le privé devenant dominant en 2017.

La Chambre régionale des comptes invite à repenser la carte scolaire pour tenter d’homogénéiser le degré de mixité sociale entre les établissements publics d’une même commune. Elle invite à « restructurer les cartes scolaires de Brest et Quimper »

A Morlaix, il y a eu un rééquilibrage, porté notamment, dit la Chambre régionale des comptes, "par l'amélioration des résultats au DNB du collège Mendès France".

En Comité Académique restreint de l’éducation nationale, on présente aux syndicats tous les ans le financement attribué par les Collectivités territoriales aux établissements privé : 2, 221 M pour le 29 contre 600 000 € dans le 22 ; 2,3 M dans le 35 et sans surprise 2 519 818 € dans le 56 qui atteint les plafonds de la loi Falloux.

Il y a manifestement aujourd’hui une volonté de l’exécutif d’aider davantage les collèges privés.

On peut s’inquiéter à cet égard des conséquences sur les effectifs des élèves en collège public de l’impact du bouclier tarifaire sur la cantine pour les élèves boursiers du public et du privé dans les collèges du Finistère (écrêtement du coût du repas à 2€ pour les familles qui ont droit aux bourses, sans progressivité en fonction des revenus), car comme prévu, la mesure favorisera considérablement les collèges privés: 75 986€ d'aide à la restauration pour les écoles publiques  (17 148 collégiens en 2023) / 165 924€ pour les écoles privées (14 665 collégiens en 2023). Surtout, cela rend les collèges privés + attractifs (puisque la cantine pouvait coûter 5€ et quelques aux familles, et maintenant elle ne coûtera que 2€ aux familles boursières)

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27 octobre 2023 5 27 /10 /octobre /2023 08:18
Conseil départemental du Finistère du 26 octobre 2023 - Intervention d'Ismaël Dupont sur le CPER Mobilités et les investissements dans le réseau ferroviaire breton
 
 
Je suis intervenu pour le groupe Finistère et Solidaires au Conseil départemental du Finistère en séance plénière ce jeudi 26 octobre sur le volet mobilités du contrat de plan état région et singulièrement sur la question sur les investissements sur le réseau ferré (études) dans le CPER.
"Dans un contexte où le dérèglement et le réchauffement climatique se confirment et s'accentuent au fil des ans, profitant de l’insuffisance et des retards de l’action des États, comme des entreprises et des particuliers, laissant craindre la production des scénarios les pires, une augmentation de 4 degrés de la température moyenne du globe, de 6 degrés sur certaines zones, et une augmentation de plusieurs mètres du niveau de la mer, il y a une nécessité reconnue de décarboner les transports.
Rappelons que les transports routiers sont responsables de 30 % des émissions de gaz à effet de serre.
Pourtant, il nous semble qu’au contraire des intentions affichées, le financement de l’État pour le développement du train, se réduit comme peau de chagrin tant pour le transport des voyageurs que des marchandises.
Il est grand temps de changer de paradigme pour que le contexte et les besoins climatique et sociaux soient réellement pris en compte.
Pour la Bretagne, à la fin juin, le financement de l’État pour le Contrat de Plan État Région - CPER 2023-2027 était annoncé à 189 millions, dont 75 millions € pour le ferroviaire. Nous rejoignons la majorité quand elle écrit que la maquette financière n’était pas à la hauteur d’un développement équilibré du territoire, des besoins du Finistère et de la Bretagne, et qu’elle ne reflétait pas le poids démographique de la Bretagne : 2,2 % de l’enveloppe nationale pour 5 % de la population.
Ce budget a été jugé nettement insuffisant, inadmissible par tous, comparé aux 264 millions € du précédent CPER 2015-2022 .
Une baisse de dotation de 75 millions d’euros, alors que les besoins sont en augmentation et que l’urgence climatique n’a jamais été aussi grande, c’était incompréhensible.
Fin septembre, les 44 millions € de plus obtenus après négociations de la Région avec l’État ne font à notre sens toujours pas le compte et sont toujours insuffisants, comparés aux 264 millions € du précédent CPER 2015-2022. 233 millions, c’est toujours 31 millions de moins que le précédent CPER, alors qu’entre temps, il y a eu une sacrée inflation ! Et des besoins nouveaux se sont affirmés!
58 millions par an : Comparé aux dotations des différentes régions, sur les 5 ans à venir au titre du CPER, la Bretagne malgré sa position péninsulaire est en queue de peloton, 70€ par habitant, loin derrière l'île de France (environ 4 fois plus de dotation par habitant sans compter les 4 milliards par an des investissements du grand Paris Express… Et en totalité 4,6 milliards par an pour l’Ile-de-France, 58 millions d’euros pour la Bretagne).
Si la Bretagne était traitée comme l’Île-de-France, l’apport de l’État serait de près d’un milliard de dotation CPER sur 4 ans, pas de 229 millions d’euros.
La dotation de la Bretagne, c’est aussi deux fois moins de moyens que la région Nouvelle Aquitaine.
C'est anormal, incompréhensible, injuste, compte tenu de l'éloignement de la capitale, de notre situation péninsulaire, surtout pour Quimper ou Brest, de la géographie – la périphérie bretonne étant encore plus sensible dans le Finistère qu’ailleurs.
Compte tenu des besoins de mobilités croissants, de l’inflation, de la crise énergétique, de l’urgence climatique, de la perte de pouvoir d’achat des salariés et des citoyens… il aurait fallu que le budget 2023-2027 soit réévalué, a minima à hauteur de l’inflation, d’un montant largement supérieur au précédent CPER.
Les moyens existent. L’État, le gouvernement n’avait t-il pas annoncé, par la voix d’Elisabeth Borne, son intention dernièrement de mettre 100 milliards € d’investissement récemment pour le ferroviaire d’ici à 2040, pour la rénovation du réseau ferré et les petites lignes, avec la priorité pour les trains du quotidien ?
N’a t’il pas fait voter récemment 413 milliards € sur 7 ans pour la loi de programmation militaire ?
Pour le ferroviaire, en dehors des études sur la LNOBPL et les différentes options et scénarios sur la grande vitesse, nous ne voyons pas assez assez d’investissement sur l’accessibilité quotidienne du ferroviaire, les trains du quotidien, les lignes dites « de desserte fine du territoire ».
Concernant le projet « BreizhGo Express Sud » d’ici fin 2025 , si l’intention est bonne de faire circuler des TER entre Quimper et Vannes à une cadence de trains augmentée allant jusqu’à 21 trajets supplémentaires par jour « soit 47 % d’arrêts en plus » avec l’objectif d’un train toutes les 30 minutes aux heures de pointe, on peut douter de la réalisation technique sans gros travaux de modernisations des voies et de la signalisation d’ici à 2025.
Va t-on demander par ailleurs aux intercommunalités (Vannes, Auray, Lorient, Quimperlé, Concarneau, Quimper) de financer ce service augmenté ?
Il faut se féliciter du renouvellement et prolongation de la convention de la région Bretagne avec la SNCF pour le TER, marque de confiance pour un meilleur fonctionnement mais il faut être attentif au fait que cette nouvelle convention demanderait 3 millions € d'exigence de gains de productivité..
Il faut refuser que ces gains de productivité se traduisent encore par des suppressions de postes dans les gares et dans les trains. Nous réclamons, au contraire, la réhumanisation de ceux-ci pour les besoins, la sécurité et la sûreté des voyageurs et du personnel cheminot, réclamée par tous.
Concernant la désaturation de la gare de Rennes, nous enregistrons positivement la mise en place de de l’organisation 2 TMV (2 trains, même voie) mais, nous doutons fortement de cette seule solution pour doubler le trafic TER d’ici à 2040 , mettre en place un RER Rennais et dans le même temps accueillir plus de TGV en réduisant les temps de trajet à 3h00 de la pointe bretonne.
Il y aurait de l’intérêt à lancer dès à présent des études pour une 2ème gare à Rennes, avec un contournement par le nord de la ville afin d’anticiper l’augmentation de la population et les besoins de transports ferrés, y compris pour le fret marchandise.
Cela permettrait aussi de faire circuler davantage de TGV entre Paris et Rennes/ d’une part, Paris et Brest, et Paris et Quimper d’autre part, car souvent le train est difficile à réserver depuis Brest ou Quimper vers Paris quand on ne s’y prend pas assez en avance.
Nous enregistrons positivement la remise en état des lignes Guingamp – Carhaix et Auray -Quiberon dont nous réclamons le fonctionnement toute l’année.
Concernant la ligne Quimper – Brest, nous notons l’amélioration prévue de l’atelier de maintenance à Quimper mais, nous ne comprenons pas que seules des études soient envisagées pour l’amélioration de la ligne !
Des études ont été faites récemment pour la rénovation et remise en service le 10 décembre 2017 , après 1 an de travaux pour 77,8 millions €.
Il suffit de reprendre les études initiales pour effectuer les travaux prévus à l’origine, en réactualisant les budgets.
Les décideurs SNCF, Région, État, savent déjà ce qu’il est nécessaire de faire pour augmenter le trafic et la fréquentation des trains comme des arrêts dans les gares intermédiaires entre Quimper et Brest, assurer les correspondances et les rabattements avec les TGV, avoir des horaires adaptés aux besoins des populations, avoir une tarification attractive serait nécessaire pour réduire le CO2, les bouchons à l’entrée et la sortie de Brest/Plougastel. Concernant cette ligne, nous ne comprenons pas que des travaux de rénovation du quai de la gare de Hanvec, totalement fonctionnelle par ailleurs, ne soit pas engagés pour permettre l’arrêt des TER réclamés par la population locale et les usagés potentiels depuis plusieurs années !
Idem pour la ligne Morlaix – Roscoff. Nous ne comprenons pas le report éternel de décision de réouverture de la ligne, fermée depuis juin 2018, mais avec une exploitation très dégradée depuis des années auparavant faute d’investissement sur la rénovation de la ligne.
Des études ont été faites depuis la fermeture après l’effondrement de la voie. Une étude socio-économique en 2018, une étude en cours actuellement, un comité de pilotage en place. Quid de l’inscription du port de Roscoff, surtout depuis le Brexit, dans le schéma des ports en eau profonde et du raccordement ferroviaire au réseau trans-européen RTE-T ?
Quid du raccordement ferroviaire d’une des plus grande zone légumière de production agricole d’Europe avec Rungis, à l’identique du train Perpignan – Rungis ? L'équilibre économique de l'exploitation de la ligne ferroviaire et l'avenir du port de Roscoff passent par une solution de fret ferroviaire.
On peut aussi s’interroger sur l’engagement de budget d’études pour des tronçons de LGV (Ligne à Grande Vitesse ) à coût de plusieurs milliards d’euros pour des gains de temps de trajets marginaux entre Redon et Rennes, un projet que veut imposer SNCF Réseau mais qui peut-être ne pourrait pas se faire en raison de la loi ZAN , de l’opposition des populations des villes intermédiaires et de la priorité à accorder aux lignes du quotidien et à la modernisation de l’ensemble du réseau breton par des rectifications des courbes, des suppressions de passages à niveaux, par des travaux de mise en place du système ferroviaire ERTMS ( système de gestion des circulations des trains de dernière génération développé au niveau européen, améliorant les capacités et les vitesses, permettant de faire rouler plus de trains, plus vite, avec moins d’intervalles entre les circulations, en toute sécurité), moins coûteux et qui bénéficiera à tous.
Cette modernisation ERTMS permettrait d’augmenter le nombre de trains en circulation sur toute la Bretagne , de faire du cadencement, d’augmenter les vitesses de tous les trains sur les voies actuelles (TGV, TER, Fret ), de mettre enfin Brest et Quimper à 3h00 de Paris, en uniformisant le réseau au normes européennes RTE-T.
Enfin, quid des liaisons Rennes – Fougères, Rennes -Nantes par Châteaubriant et St-Brieuc-Auray via Pontivy?
Vous l’aurez compris, même s’il y a eu un petit bougé sur le CPER, il ne va pas assez vite, pas assez loin, sur les besoins d’investissement pour la Bretagne. Nous voulons une équité de traitement entre la Bretagne et les autres régions. Tout particulièrement pour le Finistère qui est plus enclavé que l’Ille-et-Vilaine ou le Morbihan par exemple."

Conseil Départemental du Finistère du 26 octobre 2023

Intervention sur le CPER Mobilités qui commence à 2:32 jusqu'à 2:43

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27 octobre 2023 5 27 /10 /octobre /2023 08:01
Manifestations pour un cessez-le-feu à Gaza, une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens à Quimper et à Brest ce samedi 28 octobre à 14h30

Pour un cessez-le-feu immédiat, et une paix juste et durable en Israël et Palestine.

 Rassemblons-nous très nombreux le samedi 28 octobre à 14h30

 place Saint-Corentin à Quimper

Ce texte commun sera lu au départ place Saint-Corentin au nom des 17 organisations appelant à la manifestation :

AFPS, ACAT Quimper-Cornouaille, ARAC, ATTAC, CNT 29, Comité de jumelage Douarnenez-Rashidiyé, Ensemble !, FSU, Jeunesses communistes 29, LDH, LFI, Mouvement de la Paix, NPA, PCF, PG, Solidaires, Union locale CGT de Quimper

Manifestations pour un cessez-le-feu à Gaza, une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens à Quimper et à Brest ce samedi 28 octobre à 14h30

Après l’interdiction de la manifestation prévue le 21 octobre, nous avons eu confirmation que cette manifestation du 28 octobre à BREST, place de la Liberté à 14h30, est autorisée.

COMMUNIQUE

Des événements dramatiques se déroulent au Proche-Orient, Israël et Palestine, depuis le 7 octobre. Déjà des milliers de morts et blessés, notamment dans la bande de Gaza soumise à d’intenses bombardements israéliens depuis 20 jours 1. Les civils paient un prix très lourd.

Attachés au droit international, nous condamnons tous les actes visant les populations civiles et nous demandons un cessez-le-feu immédiat.

En France, comme à Brest, des manifestations de soutien au peuple palestinien ont été interdites par le ministre de l’Intérieur. Atteinte évidente à la liberté d’expression et de manifester, pourtant inscrites dans le droit français.

POUR UNE PAIX JUSTE AU PROCHE-ORIENT

POUR L’ARRET IMMEDIAT DES BOMBARDEMENTS ET DES MASSACRES

POUR LE RESPECT DU DROIT INTERNATIONAL ET DU DROIT HUMANITAIRE

POUR LA LIBERTÉ D’EXPRESSION ET DE MANIFESTATION

Les signataires appellent à un rassemblement suivi d’une manifestation

à Brest samedi 28 octobre à 14 h 30, place de la Liberté

Association France Palestine Solidarité, CGT Brest, France insoumise, Fédération syndicale unitaire, Gauche éco-socialiste, Ligue des Droits de l’Homme, Mouvement de la Paix, Mouvement des Jeunes Communistes français, Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples, Nouveau Parti anticapitaliste, Parti communiste français, Solidaires 29, Union communiste libertaire, Union démocratique bretonne, Union pirate, Université européenne de la Paix

 

1 A ce jour 1 400 morts et environ 5 600 blessés israéliens suite à l’attaque du Hamas le 7 octobre ;

au moins 7000 morts palestiniens et plus de 3000 enfants tués et plus de 20 000 blessés (sources : RFI et le Monde)

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26 octobre 2023 4 26 /10 /octobre /2023 16:35
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26 octobre 2023 4 26 /10 /octobre /2023 04:56
Rassemblement pour Gaza et le peuple palestinien sous les bombes à Morlaix ce 25 octobre - Lecture de la lettre à Macron de l'écrivaine libanaise Dominique Eddé
Rassemblement pour Gaza et le peuple palestinien sous les bombes à Morlaix ce 25 octobre - Lecture de la lettre à Macron de l'écrivaine libanaise Dominique Eddé
Rassemblement pour Gaza et le peuple palestinien sous les bombes à Morlaix ce 25 octobre - Lecture de la lettre à Macron de l'écrivaine libanaise Dominique Eddé
Rassemblement pour Gaza et le peuple palestinien sous les bombes à Morlaix ce 25 octobre - Lecture de la lettre à Macron de l'écrivaine libanaise Dominique Eddé
Beaucoup de monde et d'émotion au rassemblement pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza devant le kiosque à Morlaix. Des prises de parole fortes et une commune détermination à peser sur notre gouvernement et notre président pour qu'il pèse pour l'arrêt des massacres et l'affirmation d'une paix entre Israéliens et Palestiniens fondée sur la justice.
 
François Rippe, président de l'AFPS pays de Morlaix, a notamment lu cette tribune puissante de Dominique Eddé, écrivaine libanaise, parue dans "L'Humanité", tribune adressée au président Macron:
 
" Monsieur le Président,
C'est d'un lieu ruiné, abusé, manipulé de toutes parts, que je vous adresse cette lettre. Il se pourrait qu’à l’heure actuelle, notre expérience de l'impuissance et de la défaite ne soit pas inutile à ceux qui, comme vous, affrontent des équations explosives et les limites de leur toute puissance.
Je vous écris parce que la France est membre du Conseil de sécurité de l'ONU et que la sécurité du monde est en danger. Je vous écris au nom de la paix.
L’horreur qu’endurent en ce moment les Gazaouis, avec l’aval d’une grande partie du monde, est une abomination. Elle résume la défaite sans nom de notre histoire moderne. La vôtre et la nôtre. Le Liban, l’Irak, la Syrie sont sous terre. La Palestine est déchirée, trouée, déchiquetée selon un plan parfaitement clair : son annexion. Il suffit pour s’en convaincre de regarder les cartes.
Le massacre par le Hamas de centaines de civils israéliens, le 7 octobre dernier, n’est pas un acte de guerre. C'est une ignominie. Il n'est pas de mots pour en dire l'étendue. Si les arabes ou les musulmans tardent, pour nombre d’entre eux, à en dénoncer la barbarie, c’est que leur histoire récente est jonchée de carnages, toutes confessions confondues, et que leur trop plein d’humiliation et d’impotence a fini par épuiser leur réserve d’indignation ; par les enfermer dans le ressentiment. Leur mémoire est hantée par les massacres, longtemps ignorés, commis par des Israéliens sur des civils palestiniens pour s’emparer de leurs terres. Je pense à Deir Yassin en 1948, à Kfar Qassem en 1956. Ils ont par ailleurs la conviction – je la partage – que l’implantation d’Israël dans la région et la brutalité des moyens employés pour assurer sa domination et sa sécurité ont très largement contribué au démembrement, à l’effondrement général. Le colonialisme, la politique de répression violente et le régime d’apartheid de ce pays sont des faits indéniables. S’entêter dans le déni, c’est entretenir le feu dans les cerveaux des uns et le leurre dans les cerveaux des autres. Nous savons tous par ailleurs que l’islamisme incendiaire s’est largement nourri de cette plaie ouverte qui ne s’appelle pas pour rien « la Terre sainte ». Je vous rappelle au passage que le Hezbollah est né au Liban au lendemain de l’occupation israélienne, en 1982, et que les désastreuses guerres du Golfe ont donné un coup d’accélérateur fatal au fanatisme religieux dans la région.
Qu’une bonne partie des Israéliens reste traumatisée par l’abomination de la Shoah et qu’il faille en tenir compte, cela va de soi. Que vous soyez occupé à prévenir les actes antisémites en France, cela aussi est une évidence. Mais que vous en arriviez au point de ne plus rien entendre de ce qui se vit ailleurs et autrement, de nier une souffrance au prétexte d’en soigner une autre, cela ne contribue pas à pacifier. Cela revient à censurer, diviser, boucher l’horizon. Combien de temps encore allez-vous, ainsi que les autorités allemandes, continuer à puiser dans la peur du peuple juif un remède à votre culpabilité ? Elle n’est plus tolérable cette logique qui consiste à s’acquitter d’un passé odieux en en faisant porter le poids à ceux qui n’y sont pour rien. Écoutez plutôt les dissidents israéliens qui, eux, entretiennent l’honneur. Ils sont nombreux à vous alerter, depuis Israël et les États-Unis.
Commencez, vous les Européens, par exiger l’arrêt immédiat des bombardements de Gaza. Vous n'affaiblirez pas le Hamas ni ne protégerez les Israéliens en laissant la guerre se poursuivre. Usez de votre voix non pas seulement pour un aménagement de corridors humanitaires dans le sillage de la politique américaine, mais pour un appel à la paix ! La souffrance endurée, une décennie après l’autre, par les Palestiniens n’est plus soutenable. Cessez d’accorder votre blanc-seing à la politique israélienne qui emmène tout le monde dans le mur, ses citoyens inclus. La reconnaissance, par les États-Unis, en 2018, de Jérusalem capitale d’Israël ne vous a pas fait broncher. Ce n’était pas qu’une insulte à l’histoire, c’était une bombe. Votre mission était de défendre le bon sens que prônait Germaine Tillion « Une Jérusalem internationale, ouverte aux trois monothéismes. » Vous avez avalisé, cette même année, l’adoption par la Knesset de la loi fondamentale définissant Israël comme « l’État-Nation du peuple juif ». Avez-vous songé un instant, en vous taisant, aux vingt et un pour cent d'Israéliens non juifs ? L’année suivante, vous avez pour votre part, Monsieur le Président, annoncé que « l’antisionisme est une des formes modernes de l’antisémitisme. » La boucle était bouclée. D’une formule, vous avez mis une croix sur toutes les nuances. Vous avez feint d’ignorer que, d’Isaac Breuer à Albert Einstein, un grand nombre de penseurs juifs étaient antisionistes. Vous avez nié tous ceux d’entre nous qui se battent pour faire reculer l’antisémitisme sans laisser tomber les Palestiniens. Vous passez outre le long chemin que nous avons fait, du côté dit « antisioniste », pour changer de vocabulaire, pour reconnaître Israël, pour vouloir un avenir qui reprenne en compte les belles heures d'un passé partagé. Les flots de haine qui circulent sur les réseaux sociaux, à l’égard des uns comme des autres, n’exigent-ils pas du responsable que vous êtes un surcroît de vigilance dans l’emploi des mots, la construction des phrases ? À propos de paix, Monsieur le Président, l’absence de ce mot dans votre bouche, au lendemain du 7 octobre, nous a sidérés. Que cherchons-nous d’autre qu’elle au moment où la planète flirte avec le vide ?
Les accords d’Abraham ont porté le mépris, l’arrogance capitaliste et la mauvaise foi politique à leur comble. Est-il acceptable de réduire la culture arabe et islamique à des contrats juteux assortis – avec le concours passif de la France – d’accords de paix gérés comme des affaires immobilières ? Le projet sioniste est dans une impasse. Aider les Israéliens à en sortir demande un immense effort d’imagination et d’empathie qui est le contraire de la complaisance aveuglée. Assurer la sécurité du peuple israélien c’est l’aider à penser l’avenir, à l’anticiper, et non pas le fixer une fois pour toutes à l’endroit de votre bonne conscience, l’œil collé au rétroviseur. Ici, au Liban, nous avons échoué à faire en sorte que vivre et vivre ensemble ne soient qu’une et même chose. Par notre faute ? En partie, oui. Mais pas seulement. Loin de là. Ce projet était l’inverse du projet israélien qui n’a cessé de manœuvrer pour le rendre impossible, pour prouver la faillite de la coexistence, pour encourager la fragmentation communautaire, les ghettos. À présent que toute cette partie du monde est au fond du trou, n’est-il pas temps de décider de tout faire autrement ? Seule une réinvention radicale de son histoire peut rétablir de l’horizon.
En attendant, la situation dégénère de jour en jour : il n’y a plus de place pour les postures indignées et les déclarations humanitaires. Nous voulons des actes. Revenez aux règles élémentaires du droit international. Demandez l’application, pour commencer, des résolutions de l’ONU. La mise en demeure des islamistes passe par celle des autorités israéliennes. Cessez de soutenir le nationalisme religieux d'un côté et de le fustiger de l'autre. Combattez les deux. Rompez cette atmosphère malsaine qui donne aux Français de religion musulmane le sentiment d’être en trop s’ils ne sont pas muets.
Écoutez Nelson Mandela, admiré de tous à bon compte : « Nous savons parfaitement que notre liberté est incomplète sans celle des Palestiniens, » disait-il sans détour. Il savait, lui, qu’on ne fabrique que de la haine sur les bases de l’humiliation. On traitait d’animaux les noirs d’Afrique du Sud. Les juifs aussi étaient traités d’animaux par les nazis. Est-il pensable que personne, parmi vous, n’ait publiquement dénoncé l’emploi de ce mot par un ministre israélien au sujet du peuple palestinien ? N’est-il pas temps d’aider les mémoires à communiquer, de les entendre, de chercher à comprendre là où ça coince, là où ça fait mal, plutôt que de céder aux affects primaires et de renforcer les verrous ? Et si la douleur immense qu’éprouve chaque habitant de cette région pouvait être le déclic d’un début de volonté commune de tout faire autrement ? Et si l’on comprenait soudain, à force d’épuisement, qu’il suffit d’un rien pour faire la paix, tout comme il suffit d’un rien pour déclencher la guerre ? Ce « rien » nécessaire à la paix, êtes-vous sûrs d’en avoir fait le tour ? Je connais beaucoup d’Israéliens qui rêvent, comme moi, d’un mouvement de reconnaissance, d’un retour à la raison, d’une vie commune. Nous ne sommes qu’une minorité ? Quelle était la proportion des résistants français lors de l’occupation ? N’enterrez pas ce mouvement. Encouragez-le. Ne cédez pas à la fusion morbide de la phobie et de la peur. Ce n’est plus seulement de la liberté de tous qu’il s’agit désormais. C’est d’un minimum d’équilibre et de clarté politique en dehors desquels c’est la sécurité mondiale qui risque d’être dynamitée."
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26 octobre 2023 4 26 /10 /octobre /2023 04:51
Lettre d'un enseignant de Gaza, Ziad Medoukh : « Pourquoi la population civile de Gaza paie toujours la folie meurtrière ? » (L'Humanité, 25 octobre 2023)

Sous les bombes, dans Gaza assiégée, Ziad Medoukh a pris la plume pour nous confier son témoignage précieux. Professeur de français dans les universités de Gaza, il a refusé de quitter sa maison, par esprit de résistance, après avoir mis sa famille à l’abri, plus au sud.

Ziad Medoukh- Professeur de français dans les universités de Gaza

Tribune dans L'Humanité du 25 octobre 2023

Est-ce une agression ? Une escalade ? Une offensive ? Une vengeance ? Un pilonnage ? Est-ce une guerre, comme quelques médias occidentaux l’appellent, eux qui mettent dos à dos l’armée israélienne et le Hamas ?

Tout le monde sait que ce qui se passe à Gaza actuellement est un vrai génocide commis par le gouvernement israélien d’extrême droite pour mettre la pression sur la population civile afin qu’elle quitte la bande de Gaza. Cette population, qui subit un blocus inhumain depuis plus de seize ans avec des conséquences économiques, sociales et psychologiques très graves, et a subi aussi quatre grandes offensives israéliennes en 2009, 2012, 2014 et 2021. Malgré tout cela, elle est toujours là, debout.

Quel que soit le statut de cette opération militaire israélienne contre les civils palestiniens de Gaza – qui entre dans sa troisième semaine – le bilan est très lourd. Près de 5 000 morts palestiniens dont 2 000 enfants et 1 300 femmes ; 15 000 blessés dans des hôpitaux débordés et qui manquent de tout. Et une destruction massive de toute une infrastructure civile dans cette région dévastée et abandonnée à son sort par une communauté internationale – je parle de l’officielle – complice.

L’offensive la plus violente, la plus meurtrière et la plus destructrice

L’armée israélienne avance toujours le même prétexte, à chaque offensive : elle va détruire tel parti politique palestinien et écraser telle faction militaire de Gaza. Or, les Palestiniens de Gaza se réveillent à la fin de chaque agression et constatent que le parti politique est plus fort et la faction militaire plus puissante qu’auparavant.

Autre problème : les dirigeants occidentaux et beaucoup de médias répètent systématiquement le récit israélien et propagent la propagande et les mensonges israéliens sans prendre en compte les morts et les blessés palestiniens de Gaza. Ils cautionnent donc les crimes, donnent toujours raison à l’armée israélienne et justifient ses bombardements intensifs sur les civils de Gaza.

Moi, citoyen de Gaza, j’ai subi, avec toute la population civile, les quatre précédentes offensives. Cette cinquième, commencée le samedi 7 octobre, est la plus violente, la plus meurtrière et la plus destructrice. Plus de 300 raids israéliens par jour, partout dans la bande de Gaza, des bombardements toutes les deux, trois minutes avec un bruit assourdissant. Du jamais-vu depuis plusieurs décennies. Cette fois-ci, le nombre de victimes palestiniennes en dix-sept jours a dépassé le nombre de civils tués lors de toutes les offensives précédentes. Avec la destruction massive des infrastructures civiles, Gaza n’est plus Gaza.

Cette fois-ci, il y a presque un million de déplacés, obligés de quitter leurs quartiers dévastés, leurs maisons détruites et leurs immeubles endommagés. Ils vivent une situation dramatique, réfugiés dans des hôpitaux, dans des écoles et dans des centres d’accueil. Aucune organisation internationale ne s’occupe d’eux, ils dorment par terre, ne trouvent ni nourriture ni eau. Quelques activistes essaient de distribuer des repas mais, hélas, impossible de nourrir tout le monde.

La fermeture totale de tous les passages depuis le début de cette nouvelle agression a aggravé une situation humanitaire déjà précaire. Lors des précédentes agressions israéliennes, il y avait quelques jours de trêve, de cessez-le-feu, d’accalmie qui permettaient l’entrée de camions pour les civils.

Le pire, pour cette population horrifiée, est qu’aucun dirigeant arabe ou international – à part des déclarations – n’a eu le courage de faire pression sur le gouvernement israélien afin qu’il mette fin à ses bombardements.

L’angoisse, la peur, l’inquiétude et la colère

Or, les Palestiniens de Gaza attendent du concret. L’aide humanitaire qui a commencé à arriver, samedi 21 octobre, via le passage de Rafah au sud, est bien sûr saluée par la population civile, mais reste largement insuffisante. La bande de Gaza a besoin de 150 camions par jour pour faire face aux besoins énormes, et pas seulement 15 ou 20 camions contenant quelques bouteilles d’eau et une quantité limitée de nourriture.

L’urgence est de laisser entrer l’oxygène, les médicaments et les carburants pour les hôpitaux débordés afin de sauver des vies. Les médecins dans ces hôpitaux, visés et menacés, font des opérations chirurgicales dans les rues car ils manquent de tout.

La population civile est dans l’angoisse, la peur, l’inquiétude et la colère. Elle attend toujours, elle attend la fin de cette nouvelle agression israélienne, elle attend un changement et elle attend une solution politique.

Cette population civile en souffrance est divisée en trois parties. D’abord, les presque un million de personnes qui habitent le nord et la ville de Gaza, qui ont décidé de rester, au péril de leur vie. Elles ne veulent pas participer à un nouvel exil et préfèrent mourir debout, chez elles. Ensuite, les 750 000 déplacés, réfugiés dans les écoles et les hôpitaux dans des conditions humanitaires et sanitaires catastrophiques. Enfin, les familles d’accueil au sud de la bande de Gaza qui ont reçu les déplacés chez eux et qui manquent, aussi, de nourriture et d’eau.

Même cette réalité, sur place, personne ne pourra la décrire vraiment

Même les réseaux sociaux censurent les publications des Palestiniens de Gaza sous les bombes ou les solidaires de la cause palestinienne. Ainsi, l’injustice se poursuit pour les Palestiniens. Moi-même, je suis obligé de mettre mes photos personnelles sur ma page Facebook pour pouvoir décrire la situation et témoigner de l’horreur absolue.

Même cette réalité, sur place, personne ne pourra la décrire vraiment. Un enfant de 5 ans, qui a perdu 25 membres de sa famille et qui est le seul survivant. Un père, qui a perdu ses 9 enfants et sa femme. Un jeune, qui devait se marier cette semaine et dont la fiancée a été assassinée par un missile israélien. Une petite-fille de 10 ans, qui voulait boire mais qui est tuée avant que sa mère ne lui donne le verre. Des familles entières, massacrées et effacées du registre civil palestinien. Et beaucoup d’autres histoires qui brisent nos cœurs, qui saignent jour et nuit.

Malgré l’ampleur de cette nouvelle agression israélienne contre les civils de Gaza, le bilan très lourd des victimes, l’impuissance, la peur, la crainte et l’inquiétude, la population de Gaza est confiante, elle tient bon. Pour le moment. Elle est fière de sa résilience, de sa patience et de sa résistance historique face à une armée puissante et soutenue, directement ou indirectement, par presque tous les pays de ce monde officiel, qui voient la paix et la justice assassinées sans bouger.

« Des familles entières, massacrées et effacées du registre civil palestinien. Et beaucoup d’autres histoires qui brisent nos cœurs, qui saignent jour et nuit. »

Les Palestiniens de Gaza ont fortement apprécié les manifestations de solidarité organisées dans beaucoup de pays, qui montrent une fois de plus que la cause de la Palestine est une cause de justice, une cause noble et que les personnes de bonne volonté dans le monde ne laissent pas passer ces crimes odieux.

L’armée israélienne profite de cette situation pour tuer des Palestiniens en Cisjordanie occupée, plus de 100 de nos frères ont été assassinés par des soldats et des colons israéliens depuis le début de cette nouvelle agression israélienne.

Voici les questions qui se posent : pourquoi est-ce toujours les civils palestiniens de Gaza qui payent cher cette folie meurtrière ? Pourquoi le monde officiel ne bouge pas pour mettre fin à ces atrocités ? Et pourquoi assassine-t-on les enfants palestiniens en toute impunité ?

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26 octobre 2023 4 26 /10 /octobre /2023 04:46
Guerre Israël-Hamas : « C’est une décision stratégique du pouvoir israélien de laisser Gaza au Hamas », assure Charles Enderlin - L'Humanité, 25 octobre 2023

L’ancien journaliste, spécialiste du Proche Orient, Charles Enderlin, retrace l’histoire de l’émergence du Hamas à Gaza et du rôle du gouvernement de Benyamin Netanyahou. « Ce qui est arrivé le 7 octobre, c’est l’échec d’une stratégie », estime-t-il.

25.10. 2023 - L'Humanité

Vous avez écrit sur les millénaristes et l’émergence du Hamas favorisée par les gouvernements israéliens. Comment analysez-vous les attaques du 7 octobre ?

Tout est lié. Ce qui est arrivé le 7 octobre, c’est l’échec d’une stratégie, d’une vision, d’une politique et d’une idéologie. Quand une nation subit une surprise stratégique de cette ampleur, cela signifie que tous les échelons non seulement du pouvoir mais aussi de la société sont concernés. Selon moi, c’est la conséquence de la stratégie menée par Israël envers les Palestiniens depuis 2005 et le retrait unilatéral des colonies de Gaza décidée par Ariel Sharon.

La communauté internationale applaudissait, croyant qu’il s’agissait d’un pas vers la paix. Ce n’était pas le cas. J’étais alors dans le bureau du négociateur palestinien Saeb Erekat qui suppliait au téléphone le bureau du premier ministre israélien, Ehoud Olmert – Sharon était déjà dans le coma –, de laisser Mahmoud Abbas déployer à Gaza un bataillon de policiers palestiniens formés en Jordanie par les Américains et les Jordaniens, avec l’accord des services israéliens.

Il s’agissait de renforcer la police et les services de sécurité de l’Autorité autonome. La réponse a été non. Le retrait s’est fait en laissant la police d’Abbas en position d’infériorité face au Hamas. Ensuite, sont venues les élections législatives palestiniennes : le renseignement militaire, le Shin Bet et même la CIA disaient aux Israéliens : « Il ne faut pas laisser le Hamas présenter des candidats aux élections, car ils risquent de les remporter. Ces élections s’inscrivent dans le cadre du processus d’Oslo, donc on ne peut pas laisser le Hamas qui veut le détruire y entrer. » Mais le Hamas a présenté des candidats et a remporté les élections comme prévu.

Ensuite, en 2007, le Hamas lance un coup de force à Gaza, passe à l’assaut des institutions de l’autorité autonome, tue 120 combattants du Fatah. Les généraux israéliens vont voir le premier ministre et lui disent : « On veut envoyer trois hélicoptères de combat pour soutenir le Fatah, l’Autorité palestinienne. » Là aussi, la réponse a été négative. La direction israélienne avait décidé de laisser le Hamas contrôler Gaza. À ce moment-là, en Cisjordanie, la police palestinienne et l’armée israélienne avaient repris leur coordination.

Est-ce à ce moment-là que débute ce « pas de deux » entre le Hamas et le gouvernement israélien ?

Ce n’est pas un pas de deux, c’est la décision stratégique du pouvoir israélien de laisser Gaza au Hamas pour bloquer toute possibilité d’accord avec les Palestiniens. Séparer Gaza de la Cisjordanie. Sur le fond, et contrairement à ce qui s’est raconté, le Hamas et le Fatah sont ennemis : ils se sont affrontés à Gaza lorsque le Cheikh Yassine, le fondateur de l’Union islamique à Gaza, a développé, dès la fin des années soixante, son mouvement, construisant de nouvelles mosquées, attaquant les éléments de gauche, tuant des professeurs considérés comme communistes, incendiant les cafés où l’on buvait encore de la bière…

À quelle époque ont eu lieu ces événements ?

La Moujamaa Al-Islami – l’Union islamique – a vu le jour en 70, dans le camp de réfugiés Chati et s’est développée très vite avec la bénédiction des autorités militaires. En septembre 1973, accompagné par le général gouverneur de Gaza, le Cheikh Yassine a inauguré le bâtiment de l’Union islamique. Il s’agissait en fait du siège des Frères musulmans à Gaza. La première intifada débute en décembre 1987 : on voit partout des drapeaux palestiniens, des portraits d’Arafat, et les religieux de l’Union islamique se tiennent d’abord tranquilles pour la plus grande satisfaction des militaires qui, dans un rapport, estiment qu’« ils sont formidables »…

Huit mois plus tard, ils découvrent que la Moujamaa Al-Islami s’est transformée en Hamas, le mouvement de résistance islamique, opposé à l’existence d’Israël. Sa branche armée, le commando Ezzedine Al-Qassam, attaque les forces israéliennes. Mais revenons en 2009, Netanyahou revient au pouvoir, et décide de poursuivre la politique menée par ses prédécesseurs, à savoir laisser Gaza au Hamas. Mais il faut lui donner les moyens de gouverner… et donc assurer son financement.

Vous vous êtes exprimé très récemment à ce sujet, une enquête a également été publiée par le quotidien israélien Haaretz… Comment se déroulait ce financement ?

Cela fait des années que je l’explique. Un jet privé venant du Qatar arrivait à l’aéroport Ben Gourion, un émissaire descendait avec des valises pleines de dollars, puis un convoi de la police israélienne l’accompagnait depuis le tarmac jusqu’à l’entrée de Gaza. Les valises étaient remises au Hamas, puis l’émissaire revenait et repartait dans l’avion. Je ne sais pas si ce sont des cadeaux du Qatar au Hamas ou s’ils étaient faits pour le compte d’Israël. Sur un temps long, cela représente des milliards.

S’il est difficile de déterminer l’origine de ce financement, est-il certain qu’il bénéficiait de l’assentiment d’Israël ?

Complètement. Pour autoriser l’arrivée d’un jet privé avec des dollars en liquide pour le Hamas, il faut l’autorisation du premier ministre de l’État d’Israël, de Netanyahou qui en 2019 expliquait aux députés du Likoud : « Qui veut empêcher la création d’un État palestinien, doit soutenir le renforcement du Hamas et le transfert de fonds au Hamas ».

Pendant les derniers mois, avez-vous décelé des signes annonciateurs des massacres du 7 octobre du côté du Hamas ? Quid du gouvernement de Benyamin Netanyahou ?

Dès la formation du gouvernement Netanyahou fin décembre 2022, j’ai eu le sentiment, que cette coalition ultranationaliste, orthodoxe et messianique, menait à une catastrophe. C’est le thème du Libelle que je publie au Seuil, Israël, l’agonie d’une démocratie. J’avais le sentiment que tôt ou tard, l’affaire palestinienne allait exploser, je croyais que cela arrivera en Cisjordanie. Il faut dire que le programme gouvernemental proclame d’emblée : « Le peuple juif a un droit exclusif et inaliénable sur la terre d’Israël. Le gouvernement développera l’implantation partout, y compris en Judée-Samarie (la Cisjordanie). »

Dès le 4 janvier, le ministre de la Justice, Yariv Levin, a présenté le projet de refonte judiciaire destiné à émasculer le pouvoir de la Cour suprême, le seul contre-pouvoir. Surtout Benyamin Netanyahou, pour réaliser le changement de régime, a fait entrer dans sa coalition les colons les plus radicaux, les plus racistes. Ils sont sur la même ligne idéologique que lui, persuadés que le peuple palestinien est une création factice du monde arabe pour détruire Israël. Il l’a écrit dans son livre programme, publié en 1993, Une place au sein des nations. C’est l’idéologie de son père, l’historien Benzion.

Pour le comprendre, il faut remonter aux années vingt et 30, au bouillonnement d’idées au sein de la communauté juive de Palestine. L’affrontement entre la vision d’un sionisme travailliste de David Ben Gourion et le sionisme nationaliste de Vladimir Jabotinsky, opposé à l’idée d’un judaïsme universaliste et au socialisme. Au sein de son mouvement, Jabotinsky faisait face à une opposition encore plus à droite. Néo fascistes, ils faisaient l’apologie de Mussolini. Le père de Netanyahou était très proche de ces groupes-là. Historien, il avait une vision profondément pessimiste de l’Histoire : « Le peuple juif a toujours été menacé de génocide : par les Égyptiens, les Persans, etc. Et aujourd’hui, ce sont les Arabes. »

Élu de justesse en 1996, Benyamin Netanyahou, qui, en 1995 et 1994, présidait de gigantesques manifestations où on scandait « à mort Arafat » et « à mort Rabin », a été obligé, sous la pression du président américain Bill Clinton, de serrer la main d’Arafat et d’accepter un retrait partiel de Hébron. La droite et les sionistes religieux ne lui ont pas pardonné cette concession. Il a perdu les élections en 1999.

Dix ans plus tard, il est de retour au pouvoir dans un environnement entièrement différent : Arafat n’est plus là, l’Autorité palestinienne a été laminée par la seconde intifada. Certes il y a Obama qui demande l’arrêt de la colonisation, mais le sionisme religieux, les colons sont passés à l’offensive. Après le retrait de Gaza en 2005, ils ont redéfini leurs objectifs : « Notre ennemi, c’est l’Israël séculier, les tribunaux, les médias. » Avec leurs valeurs messianiques, ils se lancent et infiltrent tous les instruments du pouvoir, trouvent de l’argent, créent des think tanks, par exemple Kohelet, qui va devenir une organisation centrale dans la galaxie sioniste religieuse. Ils aideront Netanyahou à faire voter, en 2018, la loi qui qualifie Israël d’État-nation du peuple juif et qui discrimine les non-juifs.

C’est la montée en puissance du messianisme que vous avez décrit dans votre ouvrage ?

Tout à fait, avec une première édition en 2013, « L’irrésistible ascension du messianisme juif ». À l’époque on me disait que ce n’était pas important, qu’ils étaient minoritaires ! Le livre est réédité, et mis à jour. Il vient de paraître, cette fois avec le sous-titre « Au nom du temple : l’arrivée au pouvoir des messianiques juifs ».

Précisément, qu’est-ce qui a changé depuis dix ans ?

Leur infiltration dans toutes les strates du pouvoir. Netanyahou les y a fait entrer comme ses alliés. Le gouvernement actuel compte des gens comme Bezalel Smotrich, Avi Maoz qui est un illuminé intégriste homophobe et raciste, qui ne veut pas de femmes en politique ni à l’armée, Orit Strook qui habite une colonie à l’intérieur d’Hébron. Ou encore Itamar Ben Gvir, le kahaniste ouvertement raciste

Je raconte dans mon livre comment Netanyahou durant la campagne électorale de 2022, convoque chez lui, à Césarée, Ben Gvir, et lui explique au bord de la piscine : « Si tu veux entrer au gouvernement et devenir ministre de la Sécurité intérieure, tu vas enlever la photo de Baruch Goldstein (le terroriste juif qui assassina 29 Palestiniens à Hébron en 1994, N.D.L.R.) de ton salon. Et tu dis à tes supporters d’arrêter de crier morts aux Arabes, qu’ils crient plutôt morts aux terroristes. »

Et Ben Gvir, considéré comme un dangereux activiste radical, devient ministre de la Sécurité intérieure, qu’il a renommée Sécurité nationale. Une de ses premières décisions a été de réduire le temps des douches chaudes pour les détenus palestiniens : on croit rêver. Tout ce beau monde, avec leurs entourages de personnalités plus extrémistes les unes que les autres, est entré au gouvernement grâce à Netanyahou.

À cela il faut ajouter les ultraorthodoxes. Ils veulent garantir l’autonomie de leur communauté : pas d’armée, pas de travail, mais un financement de l’État. Dans les mois qui ont suivi la formation de ce gouvernement, on a assisté à un véritable pillage du budget de l’État. Des milliards sont allés dans les écoles talmudiques. D’un coup, Israël, pays high-tech, se retrouve avec des histoires moyenâgeuses…

Ce gouvernement a été très contesté par ce que l’on appelle le « mouvement pro-démocratie » ? Pensez-vous que celui-ci puisse avoir un avenir après les attaques du Hamas et la guerre actuelle ?

Je n’ai jamais vu les Israéliens manifester de la sorte contre le gouvernement. Le mouvement est gigantesque et bien vivant. Des milliers de volontaires remplacent le pouvoir là où il est absent. Car les choses se passent dans un désordre inimaginable dans ce pays censé être une grande start-up nation. Qu’il s’agisse d’évacuations de populations des zones de front, ou de la logistique et du transport des centaines de milliers de réservistes.

À Gaza, la situation est catastrophique, croyez-vous qu’il existe un risque de « seconde Nakba » ?

Non, il n’y aura pas d’expulsions de Palestiniens de Gaza. D’abord parce que l’Égypte n’en veut pas, et n’en a jamais voulu. Même avant 1967, lorsque Gaza était tenue par l’armée égyptienne, les Palestiniens n’avaient pas le droit d’aller en Égypte, ni même dans le Sinaï. Ce qui se passe à Gaza aujourd’hui est une tragédie épouvantable pour les Palestiniens, mais pas une nouvelle Nakba.

Dans ce cas, quel est l’objectif de Benyamin Netanyahou et de son gouvernement ?

L’objectif est simple : Israël vient de subir la plus grande défaite militaire depuis sa création et ne peut pas accepter l’existence à sa frontière d’une organisation capable de commettre de tels massacres. La mission confiée à l’armée est donc la destruction des capacités militaires du Hamas. Se pose la question des 222 otages israéliens, mais aussi des étrangers, auxquels s’ajoutent entre 100 et 200 disparus. Cela risque d’être bien pire si une intervention terrestre a lieu… Comment la société israélienne réagirait ? Il y aura une intervention terrestre, c’est sûr. La colère, la peur, la rage des Israéliens est immense. Les pertes palestiniennes sont déjà terribles. Cette guerre déclenchée par les massacres commis par le Hamas mène à des bains de sang comme la région n’en a pas connu depuis longtemps.

Venons-en à la Cisjordanie. Alors que tous les regards sont braqués sur Gaza, une centaine de Palestiniens y ont été tués depuis le 7 octobre. Quel regard portez-vous sur la situation ?

Les colons, et les plus radicaux d’entre eux, profitent de l’absence de l’armée qui maintenait un semblant d’ordre, pour attaquer des agriculteurs palestiniens, détruire des maisons. Il faut suivre la situation de très près, et ce serait peut-être le moment pour la communauté internationale et les Européens de s’exprimer et de condamner ces attaques de colons. Leur silence est scandaleux.

Pensez-vous qu’à un moment la société israélienne va demander des comptes à Netanyahou ?

Je l’espère ! Et je le crois, oui. Je vois autour de moi des gens qui étaient favorables à « Bibi » il y a un an et qui sont violemment contre aujourd’hui, dans un électorat plutôt séfarade, de classe moyenne. Les Israéliens lui reprochent la catastrophe, la gestion qui y a conduit, l’argent qui est allé là où il ne devait pas, dans les colonies, chez les orthodoxes, le non-développement de secteurs entiers du territoire, la corruption, l’impréparation militaire, l’échec de la défense passive… On a installé une barrière pour un milliard de dollars et elle a tenu dix minutes. Selon les sondages, si des élections avaient lieu, ce gouvernement serait totalement ratiboisé. Mais « Bibi » fait tout pour rester au pouvoir, et prépare l’après-guerre par toutes sortes de combines.

 

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24 octobre 2023 2 24 /10 /octobre /2023 13:02
Les retraités dans la rue pour exiger une hausse de 10 % des pensions ( Julia Hamlaoui, L'Humanité, 24 octobre 2023)
Les retraités dans la rue pour exiger une hausse de 10 % des pensions

À l’appel de neuf syndicats et associations de retraités, des manifestations auront lieu partout en France ce mardi 24 octobre pour une augmentation de 10 % des pensions de retraite. Une première étape indispensable d’un « véritable rattrapage du pouvoir d’achat », selon les organisateurs.

Les retraités battront le pavé, ce mardi 24 octobre, pour leur pouvoir d’achat. En tête des revendications des neuf organisations à l’origine de la journée d’action (UCR CGT, UCR FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR-F, LSR, E & S-UNRPA) : une revalorisation des pensions de « 10 % immédiatement » et l’ouverture d’une « négociation pour rattraper le pouvoir d’achat perdu » ces dernières années.

Fin septembre, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a annoncé une hausse de toutes les pensions de 5,2 % au 1er janvier 2024. « Le compte n’y est pas », dénonce l’intersyndicale dans un communiqué commun. Non seulement, en application de la loi, « les pensions devraient augmenter d’au moins 5,35 %, et même plus en ajoutant l’inflation des mois de septembre et octobre 2023 lorsqu’elle sera connue », estiment les organisations de retraités.

Mais « depuis le 1er janvier 2017, les années du Président Emmanuel Macron ont fait perdre 9,6 % (de pouvoir d’achat aux retraités, N.D.L.R.) et l’équivalent de 2,4 mois de pension, et même, pour celles et ceux qui ont subi l’augmentation de la CSG au 1er janvier 2018, 11,5 % et 3,6 mois de pension ». En conséquence, les 10 % d’augmentation revendiquée ne sont qu’une première étape à « un véritable rattrapage du pouvoir d’achat ».

Face à l’inflation, les retraités en première ligne

D’autant que les personnes âgées sont particulièrement touchées par les effets de l’inflation, évaluée à 4,9 % sur un an en septembre. « Depuis deux ans (les prix) des produits de première nécessité et des dépenses incompressibles augmentent bien plus que l’inflation officielle : gaz 80 %, électricité 28 %, pâtes 37 %, légumes frais 33 %, beurre 30 %, fromages 25 %, viandes, poissons et œufs 16,4 % », rappelle l’intersyndicale, soulignant que « l’enquête ”Budget de famille” de l’lnsee note que l’inflation frappe davantage les plus âgés, qui utilisent davantage du gaz ou du fioul, dont les prix ont bien plus augmenté que ceux de l’électricité, qui consacrent 20 % de leurs dépenses à l’alimentation à domicile ».

Et parmi ces générations, les femmes sont en première ligne avec une pension brute moyenne de 1 178 euros (contre 1 950 euros pour les hommes), rappelait le représentant de FO, lors de la conférence de presse commune annonçant la journée d’action, la semaine dernière.

Face à un exécutif qui prétend avoir les mains liées par la nécessité de rester dans les clous de la rigueur budgétaire et de la « compétitivité » des entreprises, les neuf organisations de retraités font valoir leurs arguments. « En un an en France, le nombre de personnes détenant plus d’un million de dollars est en hausse de 25 %, tandis que la richesse des ménages a reculé de 3,8 % en termes réels. Les inégalités augmentent, c’est un choix politique : augmenter les pensions et retraites, c’est possible », assurent-elles. Elles sont également déterminées à ne pas laisser l’État faire main basse sur les 68 milliards d’euros d’excédents des régimes complémentaires de l’Agirc-Arrco.

Indre, Cher, Charente, Vaucluse, Creuse… de nombreuses manifestations sont prévues ce mardi par les organisations syndicales. À Paris, le cortège partira à 14 h 30 du boulevard des Invalides, à côté du métro Varennes, non loin de l’Assemblée nationale.

 

 

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24 octobre 2023 2 24 /10 /octobre /2023 12:56
Participez à la collecte solidaire de l'école alternative des Monts d'Arrée

Collecte solidaire de l’École Alternative des Monts d'Arrée -

Plusieurs camarades et sympathisants du PCF ont déjà contribué, comme la section du PCF Morlaix elle-même.

Les premiers dons ont été remis ce 24 octobre. Possibilité pour ceux qui le souhaitent de faire des dons (aliments, vêtements, chèques) demain, mercredi 25 octobre, au local du PCF Morlaix, 2 petite rue de Callac de 11h à 12h15 où nous tiendrons une permanence.

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