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5 juillet 2019 5 05 /07 /juillet /2019 04:58
Énergie. À Total, la palme du mauvais choix
Jeudi, 4 Juillet, 2019

La raffinerie de biocarburants de la major française de la Mède a démarré sa production à base d’huile de palme, au grand dam des associations de défense de l’environnement.

 

C’est dans la nuit de lundi à mardi que la production de biodiesel à la raffinerie de la Mède (Bouches-du-Rhône) a été lancée. Elle sera l’une des plus grandes bioraffineries d’Europe avec celles de l’énergéticien Eni en Italie et de Neste en Finlande. Il y a quelques semaines, lors de l’assemblée générale des actionnaires, le PDG de Total, Patrick Pouyanné, avait annoncé la couleur : « Maintenant tout est opérationnel. » Mais c’est dès la fin mars que le lièvre était levé, lorsque la première cargaison d’huile de palme brute en provenance de l’île de Sumatra (Indonésie) – 20 000 tonnes – était arrivée à bon port. Pour rappel, cette raffinerie fonctionnera pour moitié avec la transformation d’huile de palme importée. Projet lancé en 2015, avec l’approbation du gouvernement afin de convertir l’ancienne raffinerie de pétrole brut en « bio », elle permettra, selon le groupe pétrolier, la sauvegarde de 250 emplois sur les 430 qui existaient. Seulement voilà, le bonheur des uns ne fait pas celui des autres et plus particulièrement des ONG environnementales qui se battent pour que ce projet, jugé contre nature, ne voie pas le jour.

Alors qu’en 2017 le plan climat annonçait la fin de l’utilisation d’huile de palme dans les carburants, qu’en 2018 l’Assemblée votait l’exclusion des produits à base de cette huile de la liste des « biocarburants » dès 2020, le gouvernement espère encore pouvoir changer la donne en faveur du pétrolier. De quoi faire bondir Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France : « Le gouvernement a beau vanter l’exemplarité de la France sur le plan climatique, il autorise tout de même une aberration environnementale sur notre territoire. » Un sentiment que partage Sylvain Angerand, président de Canopée et porte-parole de la fédération des Amis de la Terre France : « Dans six mois, sauf revirement, le couperet tombera et ce projet sera condamné économiquement. » L’exclusion de l’huile de palme de la liste des biocarburants va en effet priver Total d’un avantage fiscal non négligeable : environ 100 millions d’euros par an.

L’huile de palme, l’une des causes principales de déforestation

Qu’importe la déforestation dans les pays exportateurs, Total déploie ses plus beaux atours sur notre territoire comme le révèle son communiqué : « La plateforme de la Mède comprend : une bioraffinerie d’une capacité de 500 000 tonnes par an de biocarburants ; une ferme solaire d’une capacité de 8 mégawatts capable d’alimenter 13 000 habitants ; une unité de production d’AdBlue, un additif qui permet de réduire les émissions d’oxydes d’azote des poids lourds… » Et d’ajouter que dans le cadre de la transformation du site, « 65 % des commandes ont été passées à des entreprises locales, soit 800 emplois et 140 millions d’euros de chiffre d’affaires ». Certes, mais reste que l’huile de palme est l’une des causes principales de déforestation dans le monde. En Indonésie, ce sont 339 000 hectares qui ont disparu ces dernières années et, en Malaisie, 144 000 ha. « Les agrocarburants, c’est pire qu’une énergie fossile, parce qu’on déboise, on utilise des terres destinées à l’alimentation », conclut, remontée, Laura Monnier, juriste à Greenpeace.

Éric Serres
Energie - A Total, la palme du mauvais choix : comment la raffinerie de biocarburants de la Mède alimente la déforestation de l'Indonésie (Eric Serres, L'Humanité, 4 juillet 2019)
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4 juillet 2019 4 04 /07 /juillet /2019 06:27

Merci à Yves Jardin (AFPS pays de Douarnenez) pour la traduction et la transmission de cet article.

http://maki.org.il/en/?p=18953

Le Hadash et les partis arabes s’unissent à nouveau pour les prochaines élections générales
PCI / il y a 6 jours
 
Le Hadash (Le Front Démocratique pour la Paix et l’Egalité - Parti Communiste d’Israël) (1) et trois partis politiques représentant la minorité nationale arabo-palestinienne d’Israël, Ta’al (2), Ra’am (3) et Balad (4), ont annoncé qu’ils s’uniront à nouveau pour les prochaines élections à la Knesset
Hadash MK Ayman Odeh and Secretary General of the
            Communist Party of Israel, Adel Amer, during a meeting in
            Haifa

Le député du Hadash, Ayman Odeh, et le Secrétaire Général du Parti Communiste d’Israël,  Adel Amer, pendant un meeting à Haïfa (Enregistrement: page Facebook du Hadash)

Les quatre partis s’étaient unis une première fois en 2015 dans la campagne pour la  20ème Knesset, à la suite de la décision législative adoptée à l’initiative de l’extrême-droite pour relever le seuil électoral pour entrer à la Knesset (5) à 3,25% (un minimum de 4 sièges), qui était de façon précise dirigé contre la représentation des arabes à la Knesset, en formant la Liste Unie qui avait obtenu 13 sièges dans le parlement de 120 membres en devenant le troisième groupe politique.

Après leur prestation décevante aux élections d'avril, où les quatre partis, faisant campagne en deux blocs, ont obtenu 10 sièges au total, le mouvement actuel d’unification, comme en 2015, est destiné à  amplifier la participation électorale et à améliorer la représentation de la minorité arabe et des forces progressistes juives au parlement d’Israël. Le pays se dirige vers ses deuxièmes élections générales cette année, le 17 septembre, après que le premier ministre d’extrême-droite, Benjamin Netanyahu, ait échoué à former une coalition de gouvernement majoritaire à la suite du scrutin d’avril.

Le député du Hadash, Ayman Odeh, l’éventuel chef du groupe, a déclaré jeudi, 20 juin, que cela avait été une erreur de faire campagne de façon séparée. Odeh a dit après l’annonce de la décision: «nos forces sont unifiées, nous avons des passés semblables, des vues semblables pour notre avenir, et, à partir d’aujourd’hui, une liste commune. Nous nous battrons pour les droits des Arabes dans ce pays, pour la paix, et pour la démocratie pour tous les citoyens d’Israël. » Le quotidien communiste Al Ittihad a rapporté qu’un forum commun se réunira dans les jours prochains pour décider de la constitution finale de la liste.

Les partis ont déclaré qu’une liste commune n’était pas moins importante aujourd’hui qu’elle ne l’était en 2015, compte tenu particulièrement de l’adoption l’an dernier  de « la  Loi raciste, coloniale de l’Etat-nation (6) et de ses conséquences, les politiques discriminatoires, le siège (de Gaza), la confiscation des terres dont les Arabes sont propriétaires, la pénurie de logements disponibles dans la communauté arabe, la volonté  des pouvoirs établis de vider de tout son sens notre citoyenneté et de notre volonté de combattre la criminalité et la violence croissantes dans nos communautés.» 

Le communiqué publié conjointement par les quatre partis a déclaré que les résultats des dernières élections – dans lesquelles ils ont perdu trois sièges – constituaient un « coup rude pour le travail politique » dans la communauté arabe. A ce titre, il était essentiel d’en tirer des conclusions et d’en retenir les enseignements.

Le communiqué a ajouté: «à cette fin, il y a de nouveaux défis au niveau diplomatique, particulièrement à la suite des démarches de l’administration des EU  de mettre en oeuvre l’«Affaire du Siècle » en reconnaissant Jérusalem comme la capitale d’Israël et en y transférant l’Ambassade des EU, en reconnaissant l’annexion des Hauteurs du Golan, à la suite des attaques  contre l’UNRWA (l’organisation des NU pour les réfugiés palestiniens, dont le budget a été coupé par les EU); et à la suite des inquiétantes «conversations régionales » qui ont lieu, telle que la prochaine conférence  qui doit se tenir à Manama, la capitale de Bahreïn.”

(traduit de l’anglais par Yves Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers palestiniens) 
 
(1) Le Hadash (= nouveau en hébreu), créé en 1977, réunit diverses organisations de gauche  dont la plus importante est le Parti Communiste d’Israël, parti israélien binational, qui conserve son statut indépendant; le Hadash avait cinq sièges dans la Knesset élue en 2015);
 
(2) Ta'al (acronyme en hébreu pour le Mouvement arabe pour le renouveau), parti nationaliste arabe fondé en 1996; aux élections de janvier 2009, juste à la fin de la première attaque israélienne contre Gaza, l’alliance Ta’al- Ra’am fut interdite de se présenter aux élections.
 
(3) Ra’am  (acronyme en hébreu pour la Liste arabe unie), parti créé en 1996, par l’union du Parti démocratique arabe et des éléments de la branche Sud du Mouvement islamique et du Front d’unité nationale.
 
(4) Balad (acronyme en hébreu pour la Ligue démocratique nationale), parti nationaliste arabe créé en 1995, progressiste et démocratique; comprend aussi des militants juifs. 
 
(5) Knesset (= assemblée): parlement monocaméral de l’Etat d’israël, siégeant à Jérusalem; il compte 120 députés, élus à la proportionnelle avec un seuil électoral de 2 %, porté en 2014 à 3,25 %, pour une durée de 4 ans; mais sur 20 Knesset élus, 13 ont été dissoutes et les élections anticipées sont fréquentes en Israël.
 
(6) Le 19 juillet 2018, a été adoptée une loi fondamentale à valeur constitutionnelle (Israël n’a pas de constitution écrite), faisant d’Israël l’«Etat-nation du peuple juif »; cette loi officialise et aggrave un régime d’apartheid, qui existait  déjà de fait en Israël.  
 
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4 juillet 2019 4 04 /07 /juillet /2019 06:00
ADP: la France n'est pas à vendre ! Signez la pétition pour un référendum d'initiative partagée contre la privatisation, déjà 500 000 signatures! Objectif 4,7 millions

 

ADP : Tous ensemble, nous pouvons obtenir ce référendum et mettre Macron en échec sur son projet de privatisation. (Fabien Roussel)

SIGNEZ ICI

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4 juillet 2019 4 04 /07 /juillet /2019 05:52
Santé: le député communiste Alain Brunel plonge dans l'enfer des urgences - L'Humanité, 3 juillet 2019 - Maud Vergnol
La pétition lancée par Alain Bruneel contre les fermetures de lits et de services dans les hôpitaux, pour de nouveaux moyens financiers dans l'hôpital public. Cliquez sur le lien:  Urgence Santé
 
Objectif 1 million de signatures
Santé. La plongée d’un député dans l’enfer des
urgences
Mercredi, 3 Juillet, 2019

L’élu PCF du Nord Alain Bruneel a passé six heures aux urgences de Douai pour juger par lui-même les conditions de travail et d’accueil des patients : « Dramatique ».

 

Enveloppée de verre, la façade moderne de l’hôpital de Douai, dans le Nord, ne laisse rien deviner de la fièvre qui monte derrière ses murs. Il est 21 h 30 lorsque Alain Bruneel pousse la porte des urgences. Le député communiste, venu incognito, vendredi, pour juger de ses propres yeux ce que vivent les usagers et les agents, ne sera pas déçu du voyage. Le service est saturé. 200 autres patients sont déjà enregistrés. Première étape : le « tri ». Alain Bruneel prétend souffrir de violents maux de ventre. « Une fois que ma tension et ma température ont été prises, j’ai été installé sur un brancard dans une salle de régulation avant qu’une deuxième infirmière se charge de me faire un électrocardiogramme. » Il est « abasourdi » que seules deux infirmières de régulation assument toute une nuit l’accueil des patients, l’appel des familles, le lien avec le Samu ou les ambulanciers. « De véritables héroïnes », lâche-t-il.

« C’est grâce à leur professionnalisme que l’hôpital tient encore debout »

À 22 h 50, l’une d’elles l’oriente vers la zone des « semi-lourds ». Comprendre : « pas d’urgence vitale ». Au bout de ce couloir étroit, où une vingtaine de brancards sont placés en file indienne : le sésame. À savoir ces fameux « box » où il pourra enfin être ausculté par un médecin. Ce sera cinq heures plus tard. Mais le député ne le sait pas encore. Allongé sur sa civière, Alain Bruneel observe, prend des notes. « De toute manière, je ne pouvais pas travailler sur mon portable car il n’y a pas de réseau. » Dans ce passage saturé, le personnel hospitalier peine à se faufiler au milieu des brancards. Six heures sans eau ni nourriture. Une personne âgée veut aller aux toilettes. Personne à l’horizon pour l’aider. Alors Alain Bruneel et un autre patient viennent à son secours et la guident. C’est qu’aucune infirmière n’est disponible pour accompagner les patients dans ce goulet d’attente interminable. Alors c’est un agent de sécurité qui les rassure. C’est lui qui répondra des dizaines de fois aux questions récurrentes : « Ça va être encore long ? », « Vous êtes sûr que je vais pouvoir voir un médecin ? ». Ce soir-là, pas d’esclandres, ni d’agressions. « J’ai été étonné de la solidarité entre les patients et leur respect du personnel soignant, confie Alain Bruneel. Les grèves ont permis de faire prendre conscience au public des conditions de travail et de l’engagement des salariés. » Le 18 juin, au même endroit, une infirmière avait reçu deux coups de poing au visage. Une agression qui venait s’ajouter à une cinquantaine d’autres depuis le début de l’année. Le lendemain, les 110 salariés des urgences, tous postes confondus, avaient initié un mouvement de grève. Cette année, une infirmière de nuit a tenté de se suicider. Le taux d’absentéisme ne cesse de grimper. Le CHSCT et la médecine du travail sont débordés…

Une heure du matin. Et toujours rien. Pas de cohue dans les couloirs, juste le silence, parfois perturbé par des sonneries ou des soupirs. Et le bruit des portes battantes qui claquent de temps à autre, laissant espérer l’appel de son nom. « La souffrance des personnels se lit sur leur visage. C’est indécent comme on les traite ! enrage le député. Alors que c’est grâce à leur professionnalisme que l’hôpital tient encore debout. » À côté de lui, un vieux monsieur angoisse. « Je vis ma dernière heure », lance-t-il au député. La vie et la mort, le soulagement ou l’inquiétude : c’est ça, l’hôpital. Il est 3 h 15 : « Monsieur Bruneel ? » Enfin… Six heures après son arrivée, il va pouvoir rencontrer un médecin. C’est parfois bien pire. Quel que soit leur âge, des personnes peuvent attendre quatorze à vingt-quatre heures sur un brancard. Mais le parcours du combattant n’est pas terminé. La médecin qui l’a appelé s’agace : « Bon sang, on n’a pas de box disponible, c’est plus possible de travailler comme ça ! » Une fois un box libéré, elle y accueille le député, qui lui confie son identité et les raisons de cette immersion. « J’appréhendais un peu sa réaction, mais elle a été très surprise et touchée de ma présence. Je ne voulais pas la déranger trop longtemps, mais elle m’a parlé des conditions indignes de travail, du danger pour les patients… » Quand Alain Bruneel s’en va, elle lui lance : « Vous le direz, hein, qu’il manque des box ? » Six heures qui en disent plus que n’importe quel rapport, et qui expliquent le caractère inédit du mouvement de grève qui s’est manifesté, hier encore, à Paris (voir page 9).

« De l’argent, il y en a. Ce n’est qu’une question de volonté politique ! »

Si c’est la première fois que le député communiste du Nord se rend aux urgences de Douai pour lui-même – il habite à dix minutes en voiture –, le terrain ne lui était pas inconnu, venu il y a quelques semaines soutenir les grévistes. Début avril, il y avait organisé une chaîne humaine pour protester contre l’annonce d’un plan d’économies de 2 millions d’euros. Et puis, il connaît son sujet, lui qui ferraille régulièrement dans l’Hémicycle pour un système de santé ambitieux. Il est l’un des parlementaires communistes à avoir initié le tour de France des hôpitaux en 2018, qui aboutira sur une proposition de loi-cadre pour la santé, présentée par les communistes en septembre. « Les solutions existent. De l’argent, il y en a. Ce n’est qu’une question de volonté politique ! » rappelle celui qui a visité plus de 50 hôpitaux et Ehpad sur tout le territoire. De quoi se faire une idée précise d’une situation explosive qu’il résume ainsi : en 2000, les urgences accueillaient 5 millions de passages. En 2017, 21 millions. Dans la même période, 100 000 lits ont été supprimés… Des chiffres qui claquent, des êtres humains qui souffrent.

Maud Vergnol
 
Voir également  le clip produit par Alain Bruneel sur "urgence santé"
Accéder à la vidéo sur Facebook
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4 juillet 2019 4 04 /07 /juillet /2019 05:43
APL : les Thénardier au pouvoir (Ian Brossat - PCF)

Le Canard enchaîné révèle aujourd'hui la réforme des APL engagée par le gouvernement. C’est un nouveau coup dur. Ce sont plus d’un million de familles qui subiront de plein fouet une baisse des aides, voire une suppression totale.

Une fois de plus, ce gouvernement de Thénardier fait les poches aux familles populaires. La perte de pouvoir d’achat est immense : un milliard d’euros prélevé aux plus modestes. Pour une famille, ce sera 1000 euros en moins par an, soit presque un SMIC.

Après des mois de mobilisation sociale, c’est une véritable provocation.

C’est d’autant plus hallucinant que le gouvernement avait lui-même reconnu son erreur, après avoir baissé une première fois les APL en 2017.

Pourtant, deux ans après, Macron s’attaque de nouveau au pouvoir d’achat des familles populaires. N’oublions pas qu’entre temps, les cadeaux aux plus riches se sont multipliés : il est clair que le président des riches mérite plus que jamais son surnom.

 

Ian Brossat, porte parole du PCF et Responsable de la commission Logement au PCF

3 juillet 2019

APL: les Thénardier au pouvoir - Ian Brossat, porte-parole du PCF
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4 juillet 2019 4 04 /07 /juillet /2019 05:31
Accords commerciaux. Avec la ratification du Ceta, le pouvoir macroniste face à ses mensonges (Maud Vergnol, L'Humanité, 4 juillet 2019)
Accords commerciaux. Avec la ratification du Ceta, le pouvoir macroniste face à ses mensonges
Jeudi, 4 Juillet, 2019

En dépit des mobilisations politiques et citoyennes, le Conseil des ministres a validé, hier, le projet d’adoption du Ceta, qui sera soumis aux députés le 17 juillet. Une décision en contradiction totale avec les promesses de Macron.

 

Voilà un passage en force qui contredit sévèrement le prétendu virage écologiste de la majorité. En dépit des fortes oppositions à ce traité commercial avec le Canada, l’exécutif compte bien faire ratifier le Ceta le plus rapidement possible. « Le Conseil des ministres a délibéré et approuvé le projet de loi », a indiqué, hier, le secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne à la sortie du Conseil des ministres, jugeant « très positif » le bilan de cet accord, déjà entré en vigueur à 95 % depuis septembre 2017, avant même d’avoir été ratifié par les Parlements. « Nos exportations vers le Canada ont progressé de 6,6 % entre 2017 et 2018 », s’est-il félicité. Pourtant, les rapports réalisés sur les conséquences du Ceta, jugé « climaticide » par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), racontent une tout autre histoire. « Cet accord risque surtout d’être préjudiciable aux mesures prises par les États dans l’intérêt général, comme en matière de santé ou d’environnement, ces mesures étant susceptibles d’être accusées d’entraver le commerce », avertissait la CNCDH en 2016. Plus dures encore à assumer pour le gouvernement : les conclusions de la commission indépendante mandatée par le premier ministre lui-même. Cette mission d’experts a rendu des conclusions sans appel. Selon leurs travaux, le Ceta entraînera une forte hausse des émissions de gaz à effet de serre, causée par l’augmentation du transport international et la promotion des investissements dans les énergies fossiles. Elle relève également le risque d’une influence accrue des lobbys et d’utilisation des tribunaux d’arbitrage, une aberration démocratique qui permet à une multinationale de porter plainte contre un État lorsqu’elle considère qu’une de ses politiques va à l’encontre de ses intérêts. En dépit de ces premiers bilans accablants et malgré le changement de pied de la majorité sur le Mercosur, Emmanuel Macron compte bien passer en force. Pourtant, il y a moins d’un mois, à l’occasion de son allocution lors du centenaire de l’Organisation internationale du travail, le président déclarait : « Je ne veux plus d’accords commerciaux internationaux qui alimentent le dumping social et environnemental, et, en tant que dirigeant européen, je le refuserai partout où je n’aurai pas les garanties sur ce point. » C’est dire si sa propre majorité peine à assurer le service après-vente, préférant mettre en avant leur inquiétude au sujet du Mercosur. « J’ai le sentiment que l’on se dirige vers suffisamment de garanties, affirmait, hier, le député LaREM Aurélien Taché. Tout ce qui peut permettre une coopération et nourrir une forme d’interdépendance entre les nations va dans le bon sens. »

« Le Ceta va créer un précédent pour de nombreux autres accords bilatéraux »

Ce n’est pas l’avis des 72 organisations, d’Attac à la CGT, en passant par les professionnels des filières d’élevage, les associations de solidarité, de consommateurs ou de défense de l’environnement, qui, dans une lettre publique, demandent aux parlementaires de ne pas ratifier l’accord commercial. « Les risques sont largement documentés et doivent être pris d’autant plus au sérieux que le Ceta va créer un précédent pour de nombreux autres accords bilatéraux », alertent les signataires, qui s’inquiètent également au sujet des tribunaux d’arbitrage. D’autant que, comme « tout retour en arrière pourrait s’avérer extrêmement difficile, soulignent-ils, puisque des clauses – dites crépusculaires – prévoient que ces tribunaux pourraient exister encore vingt ans après une éventuelle dénonciation de l’accord (article 30.9.1 du Ceta) ». Selon leurs calculs, 41 811 entreprises américaines se verraient donc doter de nouvelles possibilités d’attaquer des lois et réglementations dans les États membres de l’UE. Ce choix apparaît d’autant plus incompréhensible pour les 72 organisations que « les États-Unis et le Canada, qui avaient été les premiers pays industrialisés à se doter entre eux d’un mécanisme d’arbitrage entre investisseurs et États, dans le cadre de l’Alena, ont justement décidé de l’abandonner ». Hier, Nicolas Hulot est également monté au créneau. « Le Canada est l’un des pires élèves du G20. Signer le Ceta, c’était le conforter, alors que ne pas le signer, c’était l’encourager à faire autrement », dénonce l’ancien ministre de la Transition écologique du premier gouvernement d’Édouard Philippe. De son côté, le député Matthieu Orphelin, ex-« marcheur », compte demander un « ajournement » du vote à fin 2019. À gauche, les parlementaires ne décolèrent pas. « Emmanuel Macron, s’il était conséquent en matière climatique comme il prétend l’être, et il ne l’est pas, devrait tout faire pour que ces accords soient refusés », estime le député FI Adrien Quatennens. Lors d’une conférence de presse, mardi, le député communiste Pierre Dharréville, dénonçant le caractère antidémocratique du traité, négocié dans la plus totale opacité sans aucune consultation des Parlements, a rappelé que son groupe avait fait adopter en 2017 une résolution qui préconisait notamment l’organisation d’un référendum. Une proposition reprise par les parlementaires socialistes, qui veulent soumettre, la semaine prochaine, une motion référendaire pour que cet accord soit soumis au suffrage des Français. Le projet de ratification, censé être voté le 17 juillet, arrive dès mardi prochain en commission.

Maud Vergnol
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4 juillet 2019 4 04 /07 /juillet /2019 05:21
Carrière

Il faut le lire pour le croire. Jacques Julliard, ce mondain qui fit toute sa carrière sous les ors de la social-démocratie, consacre une pleine page du Figaro pour annoncer que « les intellectuels n’aiment pas la liberté ».

Il est sur le sujet absolument catégorique. Dans l’Histoire, dit-il, ils auraient été fachos ou staliniens. Il aligne Aragon, Eluard, Joliot-Curie, Picasso. Et pour ce plumitif, le pire de tous semble avoir été Jean-Paul Sartre, assassiné ici comme « mauvais romancier qui a justifié tous les massacres pourvu qu’ils se réclament du socialisme », « petit vieillard en charentaises » et « insatiable buveur de sang ». Pourquoi tant de rage ? On se dit d’abord qu’il a mal digéré la canicule, un coup de chaud de trop. Et puis on se souvient que nos dominants veulent effacer de la mémoire nationale les traces de la Libération, du programme du CNR, des idées révolutionnaires d’alors. En loufiat appliqué, Julliard fait sa part du job en crachant sur l’intelligentsia et les idées émancipatrices de cette époque. Car, c’est sûr, Julliard, lui, il sait ce qu’est un vrai intellectuel, ce bobo néo-libertaire qui finit sa trajectoire pigiste au Figaro.

Gérard Streiff

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3 juillet 2019 3 03 /07 /juillet /2019 05:50
Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Caro Berardan

Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Caro Berardan

Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Caro Berardan

Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Caro Berardan

Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Caro Berardan

Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Caro Berardan

Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Caro Berardan

Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Caro Berardan

Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Ismaël Dupont

Mardi de l'éducation populaire - 1er juillet 2019 - Bérénice Manac'h - photo Ismaël Dupont

Mardi de l'éducation populaire avec Bérénice Manach, 1er juillet 2019 au local du PCF Morlaix: voyage dans l'Italie fasciste, la France des immigrés italiens des années 30, l'URSS du stalinisme, et la plus belle histoire et triste d'amour entre Nella, 16 ans et demi, et Emilio, le beau communiste italien déporté par Staline et exécuté en 1938, quand Nella rejoint Emilio à Pinega, où il est déporté au niveau du cercle polaire, pour des mois de vie d'amour et d'eau chaude, sans quasiment rien à manger, avant qu'Emilio soit déporté en Sibérie et que Nella ne rentre en Italie, à Turin, pour en France où elle commence à vivre avec l'ami d'Emilio, Etienne Manac'h, ancien militant et agent communiste, professeur de philosophie, futur diplomate, qui la fait venir à Istanbul où il travaille au lycée de Galatasaray tout en étant missionné par la France Libre. 

Un moment riche et poignant!

Bérénice Manach a dédicacé ensuite "Le livre de Nella" (publié chez skol vreizh) l''histoire belle, triste, passionnée de sa mère, de son premier amour, communiste italien victime du stalinisme, et de son combat pour la vérité. Elle nous a présenté des photos et des documents de l'URSS ou des partis communistes italiens, suisses et français des années d'une valeur extraordinaire.

 

"Le livre de Nella - Des vies d'exil" (Skol Vreizh, 2019, 22€)

Nella, la mère de Bérénice, est la fille de Teresa et Constante, ouvriers du Frioul en Italie du Nord contraints à se refugier en Europe car Constante Masutti, cadre du parti communiste, a tué un dirigeant du milice fasciste en 1921 dans un réflexe de légitime défense.  La famille va émigrer en Suisse, puis en France, avant de partir vivre en URSS où Nella passe une grande partie de sa jeunesse et de son adolescence, et tombe amoureuse d'Emilio, un autre italien communiste de la région de Turin, réfugié en URSS, mais qui, trop indépendant, sera bientôt victime de la répression stalinienne, déporté puis liquidé par le NKVD en 1938. Nella vivra plusieurs mois de déportation avec Emilio. Pendant la guerre, Nella s'unit à un ami d'Emilio, Etienne, un breton de Plouigneau émigré à Paris dans sa jeunesse, ancien militant communiste, passé à la France Libre au début de la guerre, profitant de son poste de professeur de philosophie à Istanbul. Ensemble, ils vont avoir à gérer le tempérament d'Etienne, Don Juan égocentrique, et le souvenir d'Emilio et une vie de diplomates en Europe de l'est. A la fin de sa vie, Nella, qui s'est éloignée d'Etienne, va faire la vérité sur la fin de vie d'Emilio, victime de la terreur stalinienne comme bien d'autres communistes italiens réfugiés en URSS.   

" Ce livre n'est ni un manuel d'Histoire ni un roman. Il tient pourtant de l'un et de l'autre. Il raconte l'histoire d'une famille ouvrière d'origine italienne écartelée entre plusieurs pays et plusieurs langues. C'est une histoire d'exils, de départs, de retours, qui se mêle plus ou moins étroitement à bien des drames que l'Europe a vécus au cours du 20e siècle. Les gens simples ont rarement été là pour dire ce qu'ils ont vécu. Ce récite retrace la vie de ces témoins et leur donne la parole, de l'Italie fasciste à l'immigration clandestine en région parisienne, de l'expatriation à Moscou sous la terreur stalinienne au retour en France.."

A la découverte des destins extraordinaires de Nella, Emilio, Costante, Etienne, marqués par le communisme et les tragédies du XXe siècle - photos de la conférence de Bérénice Manac'h pour les Mardis de l'éducation populaire le 1er juillet 2019
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2 juillet 2019 2 02 /07 /juillet /2019 09:33
Italie. Solidarité pour la « capitaine Courage »
Lundi, 1 Juillet, 2019

Carola Rackete, aux commandes du Sea-Watch 3, a été interpellée en Sicile, après quinze jours d’errance forcée en mer, avec 42 migrants à bord de son bateau.

 

«Dévoué, le marin accepte l’incertitude du lendemain, est prêt à affronter le danger et à agir par tous temps et en tous lieux, quelles que soient les circonstances. » Ces mots sont inscrits en première page du Livret des valeurs de la marine française. La capitaine Carola Rackete, aux commandes du navire humanitaire Sea-Watch 3, n’a fait qu’obéir à ces valeurs. Elle force le respect. À son arrivée, samedi, dans le port de Lampedusa (Italie), pour y débarquer 42 exilés sauvés des eaux 17 jours plus tôt, la jeune femme a dû faire face à l’attaque d’un navire de guerre, envoyé pour la stopper par le très xénophobe ministre italien de l’Intérieur, Matteo Salvini. Mais au final, rien n’aura empêché cette scientifique, spécialisée dans la navigation en Arctique et en Antarctique, de mener jusqu’au bout sa mission de sauvetage. Une vingtaine de policiers l’attendaient à sa descente du navire pour l’assigner à résidence. De nombreux militants de la solidarité étaient là aussi, venus l’applaudir pour avoir su tenir tête au nouveau « duce » (guide – NDLR) de l’extrême droite européenne et avoir fait revenir de force l’humanité en Europe.

Des messages haineux, sexistes et xénophobes...

« Carola, merci d’avoir mis ton corps dans cette bataille de civilisation », a publié sur Twitter l’écrivain antimafia Roberto Saviano, parmi des centaines d’autres messages rendant hommage à la jeune capitaine allemande. « Vous avez obéi à la loi des hommes, les mêmes hommes qui, il y a plus de 70 ans, ont plongé dans le trou noir de l’histoire, ceux qui relèvent encore la tête aujourd’hui. »

Ces derniers étaient, pour leur part, une poignée à vociférer sur le quai. « Les menottes ! », « J’espère que tu vas te faire violer par ces nègres », ont-ils aboyé, se plaçant à la même hauteur de langage et de pensée politique que leur mentor, Matteo Salvini, qualifiant, l’avant-veille, Carola Rackete d’« emmerdeuse » qui lui « casse les couilles ». La fachosphère française également, sur le site de Riposte laïque notamment, diffuse depuis toute une série de messages haineux, sexistes et xénophobes, et qualifiant les naufragés secourus par le bateau humanitaire de « 42 futurs égorgeurs ».

La justice italienne doit annoncer aujourd’hui, à l’issue d’un interrogatoire mené par le parquet d’Agrigente, en Sicile, si la capitaine de 31 ans sera effectivement poursuivie. Comme sa consœur Pia Klemp, en attente de son procès depuis 2017, elle est passible de quinze ans de prison. Elle pourrait également être accusée de « résistance à un bateau militaire ». Un délit passible de trois à dix ans de réclusion.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, demande, quant à lui, une « clarification rapide » des accusations. « Sauver des vies est une obligation humanitaire, a-t-il déclaré samedi. Le sauvetage en mer ne doit pas être criminalisé. » La France, elle, se contente d’annoncer qu’elle peut accueillir dix des exilés mis à l’abri par Carola Rackete. « Ni la Commission européenne ni aucun gouvernement européen n’ont trouvé la solution pour le débarquement des 40 survivants, déclare pour sa part l’ONG qui affrète le navire humanitaire. C’est finalement la capitaine Carola Rackete qui, étant à la fois forcée et aussi prête à prendre ses responsabilités, a enfin mis en sécurité ces personnes. »

Une cagnotte pour l’aider à financer ses frais de justice atteignait bientôt, hier après-midi, les 400 000 euros tandis que dans plusieurs communes d’Europe se tenaient des rassemblements de soutien à la « capitaine Courage ».

Émilien Urbach
Italie. Solidarité pour la capitaine Courage Carola Rackete, interpellée à bord du Sea-Watch 3 en Sicile, pour avoir sauvé 42 migrants à bord de son bateau (L'Humanité, 1er juillet 2019)  
Avec Carola Rackete et Pia Klemp, pour la justice et l’humanité

https://you.wemove.eu/campaigns/avec-carola-rackete-et-pia-klemp-pour-la-justice-et-l-humanite

Au gouvernement italien
Au Parlement européen, à la Commission européenne et aux gouvernements de l'Europe
A tous les citoyens et citoyennes de l'Europe

Cette pétition prend la suite de l’appel publié les 27 et 28 juin sur Le Monde, Paris, et Il Manifesto, Rome : « Sea-Watch 3 : C’est maintenant qu’il faut inverser la destruction du droit et de l’humanité », avec 700 signataires. Elle est proposée par le Comité Européen contre la Criminalisation du Sauvetage en Mer (CECCSM).

Un appel international

En faisant arrêter la capitaine Carola Rackete comme « hors la loi » et l’accusant de « rébellion » militaire, en séquestrant son navire comme « bateau pirate », en menaçant l’ONG propriétaire d’une « maxi-sanction » de dizaines de milliers d’euros, le Ministre Matteo Salvini qui semble exercer désormais dans son pays un pouvoir sans limites vient d’ajouter le délire à l’infamie. C’est lui qui place l’Italie en dehors du droit international et des principes fondamentaux dont nos Etats tirent leur légitimité démocratique. De graves conséquences vont s’ensuivre si on n’y fait pas obstacle.

De son côté, en « forçant le blocus » de la douane italienne après 14 jours d’atermoiements de l’UE et l’aveu d’incapacité lamentable de la CEDH, en accostant malgré l’interdiction à Lampedusa pour sauver ses passagers en détresse, la Capitaine du Sea Watch 3 n’a fait que son devoir. Elle en a assumé les risques mais ne doit pas en payer injustement le prix. Il appartient aux citoyens d’Europe et à leurs gouvernements – premiers concernés et impliqués – de faire immédiatement le nécessaire pour que cesse la persécution illégale et déshonorante contre les sauveteurs et l’équipage du Sea Watch 3.

Ne l’oublions pas cependant : une autre capitaine allemande est jugée en Italie pour avoir sauvé plus d’un millier de vies en Méditerranée : accusée d’aide à l’immigration clandestine et de complicité avec les « passeurs », Pia Klemp risque vingt ans de prison pour les vies qu’elle a sauvées – ce qui provoque l’indignation de beaucoup en Europe et dans le monde mais ne semble pas émouvoir nos gouvernements. On veut faire peur aux sauveteurs, mais Carola et Pia ne seront pas les dernières à prendre de tels risques alors que l’hécatombe des noyades se poursuit en Méditerranée avec la complicité des Etats qui devraient l’empêcher.

Nous exigeons donc que le gouvernement italien se ressaisisse, abandonne ses poursuites, libère immédiatement la capitaine Rackete et débloque le Sea Watch 3 pour qu’il puisse poursuivre sa mission. Nous exigeons qu’il accueille les hommes, femmes et enfants rescapés de la guerre et de la noyade, en concertation avec les ONG et les autres pays européens, et instruise correctement leur demande d’asile. Nous exigeons qu’il cesse de criminaliser la solidarité exercée au nom des droits humains par ses propres citoyens. Nous exigeons qu’il cesse d’ameuter l’opinion publique contre les migrants dénués de tout et forcés de quitter l’Afrique.

Nous appelons le nouveau Parlement européen à proposer, la Commission à élaborer, et les Gouvernements à décider enfin, dans l’esprit de la Convention de Genève, la politique commune de l’asile, ainsi que les règles de répartition équitable des personnes qui permettront à l’Europe de remplir ses obligations, de restaurer sa légitimité morale, en faisant preuve de sa capacité politique. Nous les appelons à respecter les conventions SOLAS et SAR qui imposent le débarquement en lieu sûr des personnes secourues en mer, en déclarant que ni la Libye ni la Tunisie ne sont aujourd’hui des lieux sûrs. Nous les appelons à ordonner la reprise des sauvetages en mer et à cesser de financer et d’entraîner les garde-côtes libyens qui traquent et torturent les fugitifs sous prétexte de lutter contre les trafics. Toute autre attitude est en réalité criminelle, elle relève de la lâcheté et de l’idiotie. En voulant épargner des conflits à l’Europe, elle les aiguise et détruit son propre avenir.

Enfin nous appelons tous les citoyens et citoyennes d’Europe à s’élever contre la politique d’hostilité envers les réfugiés et les migrants dont l’Italie aujourd’hui se fait gloire et que d’autres pays pratiquent de façon hypocrite. Nous les appelons à se solidariser avec Carola Rackete et Pia Klemp. A l’heure où Matteo Salvini et d’autres cherchent ainsi à nous entraîner dans l’ignominie, ces femmes courageuses, avec leurs équipages, sont l’honneur du continent européen. Citoyens et citoyennes de l’UE, battons-nous pour les libérer et rejoignons-les dans leur combat qui s’amplifie. Il est certes difficile, mais ses enjeux sont incontestables : contre l’arbitraire, contre l’hystérie xénophobe et le racisme, pour le droit, pour la vie humaine, pour l’hospitalité et aux côtés de tous ceux qui la font vivre. Ne restons pas spectateurs.

Photo: SeaWatch

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2 juillet 2019 2 02 /07 /juillet /2019 06:31
Photo du Conseil communautaire de Morlaix, Pierre-Yvon Boisnard, 1er juillet 2019

Photo du Conseil communautaire de Morlaix, Pierre-Yvon Boisnard, 1er juillet 2019

Photo du Conseil communautaire de Morlaix, Pierre-Yvon Boisnard, 1er juillet 2019

Photo du Conseil communautaire de Morlaix, Pierre-Yvon Boisnard, 1er juillet 2019

Comme à Morlaix (12 voix pour dont 4 des élus de la majorité de droite et 8 des élus d'opposition de gauche, et le reste, 21 abstentions), le vœu que j'ai présenté en fin de conseil le 1er juillet 2019 en Conseil de Communauté de Morlaix-Communauté a été adopté avec 35 voix pour, 8 abstentions, 2 oppositions. 

Il a donné lieu à un débat politique, Christian Le Manac'h, maire de Plouégat Guérand, et sympathisant LREM, demandant un report du vote, disant qu'il n'avait pas assez d'éléments pour juger à ce stade (sic), malgré le débat parlementaire et le fait que cette question soit dans le cœur de l'actualité depuis des mois, Jean Guy Guéguen, maire de droite de Carantec, se montrant favorable à la privatisation, au motif que les aéroports de Paris selon son expérience personnelle ne fonctionnerait pas bien, Cathy Lucas (maire PS de Lanmeur), Thierry Piriou (président de la communauté PS, maire de Pleyber-Christ), Guy Pennec (maire de Plourin-les-Morlaix, vice-président à l'environnement, PS), Jean-Paul Vermot (élu d'opposition PS à Morlaix et Conseil Départemental), Solange Creignou (maire de Loc Eguiner Saint Thégonnec et conseillère départementale PS) intervenant à l'inverse en faveur d'un vote pour le vœu, citant le fiasco des autoroutes (Thierry Piriou et Cathy Lucas), un choix à faire entre ce qui pouvait relever du privé et du public, Guy Pennec évoquant même la privatisation de l'armée, de la sécurité et de la guerre, dans certains pays. Au final, cette question a donné lieu à un vrai débat politique, ce qui était heureux car ce n'est pas si courant à l'occasion du vote d'un vœu, qui souvent, ne donne pas lieu à débat. En fin de conseil, Cathy Lucas m'a annoncé qu'elle présenterait ce vœu au conseil municipal de Lanmeur.

Ismaël Dupont

 

Vœu pour un référendum contre la privatisation d'ADP - Aéroports de Paris

Conseil Communautaire de Morlaix-Communauté du 1er Juillet 2019

Présenté par :  Ismaël Dupont

Le  Président de la République et le Gouvernement ont pour objectif de privatiser complément  les Aéroports de Paris (ADP) – qui gèrent Roissy Charles de Gaule, Orly, Le Bourget – un groupe dont l’État est actuellement actionnaire à 50,6 %. La privatisation d'ADP a été votée par la loi Pacte au printemps 2019. Outre ADP, elle prévoit aussi la vente de ENGIE et de la Française des Jeux. Ils rapportent à eux trois 800 millions d'euros par an à l’État : 173 millions de dividendes pour l’État l'an passé pour ADP. ADP est la deuxième valeur boursière détenue par l’État après EDF.

Ce projet soulève une très forte opposition dans tout le pays, à l'Assemblée Nationale et au Sénat..

En effet, la maîtrise publique de nos plus grands aéroports nationaux est un enjeu d'intérêt national avec une forte dimension stratégique, économique et sécuritaire.  86 % des aéroports dans le monde sont sous contrôle public, dont 100 % aux États-Unis.

Si ADP est privatisé, quel impact sur l'aménagement du grand Paris ? Sur une augmentation des coûts des prestations pour les compagnies aériennes et les usagers ?

Pour privatiser, l’État devra payer les actuels actionnaires minoritaires d'ADP à hauteur de 1 milliard. Parmi eux, le groupe Vinci, qui est candidat au rachat ! ADP est le principal hub d’Air France, le privatiser c’est faire courir des risques à la compagnie nationale. La privatisation d'ADP fait peser de lourdes menaces sur les conditions de travail des salariés de l'entreprise.

Un exemple devrait inciter le président de la République à plus de prudence : le précédent de la vente de l'aéroport de Toulouse. Vendu pour 308 millions d'euros à un groupe chinois sans aucune expérience en matière aéroportuaire et composé à 51% d''une entreprise publique chinoise et à 49% d'un fonds d'investissement Hong Kongais domicilié dans un paradis fiscal - les îles vierges britanniques - il a été revendu 200 millions d'euros plus cher après que les actionnaires en aient vidé les caisses. Cette privatisation a été épinglée par la Cour des comptes.

Les compagnies aériennes se sont déclarées défavorables à la privatisation car elles craignent une augmentation des coûts pour elles et donc une répercussion sur les prix des billets. L'association internationale du transport aérien a en effet mené une étude sur près de 90 aéroports internationaux qui confirme que les aéroports privatisés sont plus chers que ceux restés dans le giron public

A l’initiative des parlementaires PCF, FI, PS et LR, la représentation nationale a réussi à imposer un Référendum d’Initiative Partagée (RIP) sur la reconnaissance du caractère de « service public national » des aérodromes parisiens, proposition d'un RIP validé le 9 mai dernier par le Conseil Constitutionnel. Il faudra réunir avant le 12 mars 2020 4,7 millions soutiens à la loi cosignée par 248 parlementaires de gauche et de droite qui consacre ADP comme un service public national, donc non cessible au privé.

Si ces 4,7 millions de signatures sont recueillies, le gouvernement se trouvera l'obligation de consulter les Français sur ce projet. Il va être possible de s'opposer à une nouvelle privatisation et au bradage du patrimoine public au profit exclusif des intérêts privés.

C'est un enjeu de maîtrise publique d'un secteur stratégique pour notre pays, un enjeu de démocratie, et aussi un enjeu financier pour l’État car ADP est rentable et permet d'investir des millions chaque année dans le service public.

En tant qu'élus de Morlaix-Communauté, nous nous sentons concernés par la possibilité que puisse se tenir ce Référendum d'initiative partagée et souhaitons que les habitants de la communauté d'agglomération puissent s'exprimer sur ce sujet.

En tant qu'élus de Morlaix-Communauté, nous exprimons notre refus de la vente et de la privatisation complète d'ADP, une question qui nous concerne tous.

Conseil communautaire de Morlaix du 1er juillet: le voeu contre la privatisation d'ADP présenté par Ismaël Dupont adopté à 35 voix pour, 8 abstentions, 2 oppositions
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