C’est avec beaucoup de tristesse que j’ai appris le décès de Jean LUCAS, ancien maire de Botsorhel à qui un hommage émouvant a été rendu vendredi 30 août dans la salle polyvalente de la commune.
Adjoint au Maire puis Maire à la suite de la dissolution du conseil municipal en 1980, il accédera à nouveau, à deux reprises, au poste de Maire en 1983 puis en 1995 jusqu’en 2001.
Jean LUCAS n’était pas de ces élus pour qui un mandat municipal est un marchepied pour tenter de se construire une carrière politique… au contraire.
Au cours de ses deux mandats et demis il a considérablement transformé la commune comme l’a rappelé, avec force détails, celui qui fut son secrétaire de mairie. Aménagement du bourg, travaux à l’école, garderie, vie associative, sport, urbanisme, voirie si importante dans les communes rurales, … rien de ce qui était nécessaire à la vie de ses concitoyens ne lui était étranger. Une gestion de « l’humain d’abord » avant l’heure, quoi !
Rien d’étonnant car sa gestion municipale s’appuyait sur des valeurs fortement vécues dont il ne s’est jamais départi. Un esprit républicain d’abord, fortement ancré à gauche et soucieux de répondre toujours mieux aux besoins sociaux. Avec aussi une profonde fibre laïque qui se traduisait par une prise en compte attentive de tout ce qui touchait à l’école. Une sollicitude aussi vis-à-vis des retraités et des personnes âgées. Y compris en en acceptant la présidence… lorsqu’il mit fin à ses activités municipales.
Avec une telle vie comment s’étonner que la salle polyvalente ait été comble. La population, toutes générations confondues, tenant à lui manifester son attachement, son respect et ses remerciements pour tout le travail accompli en sa faveur.
Un élu de terrain et de fidélité donc tout entier dévoué à sa commune, à sa population, aux valeurs et aux combats de sa vie.
Chaque fois que j’ai rencontré Jean LUCAS (en tant qu’élu de la Ville de Morlaix, dirigeant de l’Association Départementale des Elus Communistes et Républicains, comme lors des différentes élections auxquelles j’ai été candidat), j’ai été impressionné par sa disponibilité, sa qualité d’écoute, son bon sens, sa lucidité et sa fermeté sur ses valeurs. Son sens du service public aussi. Sa volonté de répondre toujours le mieux possible aux attentes et aux besoins de la population.
Même si sa modestie n’aurait pas aimé que je le dise ainsi : « Jean LUCAS a été un grand Maire ». Un de ces élus de terrain, imprégnés de leur commune, porteurs des valeurs de la République et des solidarités dont, trop souvent, on ne tient pas compte et que l’on veut réduire au silence.
A sa famille, à ses amis, à la population de Botsorhel nous adressons nos condoléances .
7 camarades du PCF étaient présents hier soir devant la mairie à Morlaix pour le rassemblement en faveur de la libération immédiate du militant altermondialiste italien réfugié en France, Vincenzo Vecchi. Le rassemblement a regroupé une quarantaine de personnes ce 30 août à Morlaix. On reste mobilisés!
Le comité de soutien morlaisien de Vincenzo Vecchi appelair à se rassembler à 18h devant la mairie de Morlaix le vendredi 30 août. Il appelle à sa libération. Pour rappel, Vincenzo Vecchi est actuellement en prison à Vezin. Le militant altermondialiste de 46 ans a été condamné en Italie à 11 ans et 8 mois de prison pour participation aux manifestations contre le G8 à Gênes en 2001, et sous le coup d'un mandat d'arrêt européen, Vincenzo Vecchi s'est réfugié en 2011 à Rochefort-en-Terre (56). Il avait été arrêté le 8 août. Plus récemment, vendredi 23 août, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a demandé un supplément d'information concernant le mandat d'arrêt international décerné à l'encontre de Vincenzo Vecchi.
Communiqué du comité de soutien morlaisien de Vincenzo Vecchi, Le Télégramme - 28 août 2019
Le PCF soutient cet appel au rassemblement.
Vincenzo qui vit à Rochefort en Terre (Morbihan) depuis 8 ans, sans aucune histoire et complètement intégré à la vie locale, est arrêté par la police. Son arrestation à lieu sous mandat d’arrêt européen. Il est emmené au centre de détention de Vézin le Coquet, pour une procédure d’extradition.
Vincenzo avait participé tout d’abord en 2001 à Gênes à la manifestation contre le G8 et en second lieu en 2006 à Milan à une manifestation anti-fasciste non autorisée. Ce sont ces 2 faits qui lui sont reprochés par la justice italienne.
De nombreux militants avaient été arrêtés à Gênes et une quinzaine de personnes avaient été condamnées à des peines lourdes (8 à 15 ans fermes) sous le chef d’inculpation officielle de « Dévastation et saccage ». Vincenzo en faisait partie. Devant cette inculpation injuste et disproportionnée, il décide d’échapper à la prison et arrive alors à Rochefort en terre.
Le PCF apporte son soutien à Vincenzo VECCHI et à la lutte entamée pour sa libération
Communiqué du PCF Bretagne – Vincenzo Vecchi ne doit pas être extradé en Italie.
Le PCF Bretagne apporte son soutien à Vincenzo Vecchi qui ne doit pas être extradé en Italie.
Vincenzo Vecchi, citoyen italien vivant depuis 8 ans à Rochefort-en-Terre, militant altermondialiste et antifasciste, a été condamné en Italie à 11 ans et 8 mois de prison en vertu d’une loi inique pour participation aux manifestations contre le libre-échange et le capitalisme financier au G8 à Gênes en 2001. La répression féroce de ces manifestations par le gouvernement de Berlusconi avait été caractérisée à l’époque par Amnesty International comme « la plus grande violation des droits humains et démocratiques dans un pays occidental depuis la Seconde Guerre mondiale»: un jeune homme, Carlo Giuliani, avait été abattu et des centaines d’altermondialistes tabassés, blessés, torturés ou détenus arbitrairement.
Et pourtant Vincenzo Vecchi est convoqué ce mercredi 14 août à la chambre d’instruction de Rennes qui pourrait décider de son extradition dans l’Italie de Salvini, où les droits humains sont de plus en plus bafoués et où il deviendrait un prisonnier politique, un prisonnier d’opinion.
10 manifestants du contre-sommet du G8 à l’issue des violences déclenchées par la police et les brigades spéciales du gouvernement avaient été condamnés à des peines de 6 à 15 ans en recourant au délit de « dévastation et saccage ». Un élément du Code pénal italien, introduit par les fascistes de Mussolini en 1930, et remis au goût du jour par Berlusconi, qui permet, dans les faits, au nom de la notion de simple « concours moral » aux événements, de sanctionner avec des peines de 8 à 15 ans de prison la simple présence et la participation à des manifestations considérées comme insurrectionnelles.
Il faut dire que la justice italienne reproche aussi à Vincenzo Vecchi la participation à une manifestation interdite contre l’extrême-droite à Milan en mars 2006.
Ce serait une entorse grave aux droits de l’homme et au droit d’asile d’extrader Vincenzo Vecchi en Italie, dans un contexte où l’extrême-droite a pris le pouvoir et en abuse sans respect des droits humains.
Le PCF Bretagne soutient Vincenzo Vecchi et se félicite de l’élan rencontré par son comité de soutien et du rassemblement citoyen en solidarité avec lui à 9h devant la cour d’appel de Rennes le mercredi 14 août.
Flux tendu et sous-traitance en cascade, la stratégie financière des laboratoires entraîne des accidents de production et de distribution.
La tribune est signée de 26 médecins et professeurs. Publiée en plein cœur de l’été dans les colonnes du JDD, elle tire la sonnette d’alarme sur la pénurie de médicaments qui guette dans les hôpitaux : « 868 signalements de tensions ou de ruptures d’approvisionnement » recensés en 2018, « vingt fois plus » qu’il y a dix ans, s’inquiètent les signataires. Une situation alarmante qui fait écho à la crise sociale inédite que traverse le secteur hospitalier, et qui assombrit encore le quotidien de l’hôpital public.
Sur le banc des accusés, les laboratoires pharmaceutiques, coupables, par obsession du profit, d’organiser la pénurie. « L’approche financière des laboratoires est une cause majeure de ces ruptures de stock », affirme Thierry Bodin, coordinateur CGT chez Sanofi. « La recherche de la rentabilité maximale, et donc de la baisse des coûts, pousse les entreprises à fonctionner à flux tendu », poursuit le syndicaliste. Une politique du zéro stock qui ne permet pas aux laboratoires d’absorber la moindre secousse dans la chaîne de production. Par ailleurs, « la sous-traitance de la production des principes actifs, particulièrement en Chine et en Inde, entraîne mécaniquement des incertitudes sur les livraisons et peut créer des situations de rupture », note Thierry Bodin, qui indique que « 80 % des principes actifs d’origine chimique » sont aujourd’hui importés d’Asie. Idem pour la fabrication des produits finis (enrobage notamment). Massivement externalisée en France et à l’étranger, elle est à la charge d’entreprises prestataires, « qui elles aussi courent après la rentabilité ». Résultat, « la maintenance des sites de production laisse à désirer et, sur les 120 usines françaises sous-traitantes, les problèmes sanitaires sont récurrents ». Les lots fabriqués non conformes sont rejetés par les autorités de contrôle et détruits, aggravant ainsi la menace de rupture et de pénurie.
Enfin, les grossistes répartiteurs ont également leur part de responsabilité. Intermédiaires dans la distribution aux officines et aux hôpitaux, ils n’hésitent pas, en jouant sur les prix, à écouler les stocks à l’étranger plutôt qu’en France, quand le marché y est plus favorable. Dans leur tribune, les médecins, excédés, demandent que soit imposée aux laboratoires la constitution de stocks pour les remèdes cruciaux. Reste que la stratégie à l’œuvre s’avère payante pour les mastodontes de l’industrie pharmaceutique. « Chez Sanofi, conclut Thierry Bodin, les actionnaires ont vu leurs dividendes augmenter pour la 25e année consécutive. »
Selon un rapport confidentiel du gouvernement britannique, les conséquences d’une sortie sans accord avec l’Union européenne promettent d’être lourdes : pénuries de médicaments et ralentissement des échanges sont à prévoir.
Il pleuvra des grenouilles pendant cinquante ans. Lancé en 2005 lors du référendum sur le traité constitutionnel européen en France, le chantage aux châtiments pour les peuples récalcitrants est éprouvé : outre-Manche, depuis le vote sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne (Brexit), en juin 2016, il refait surface régulièrement, raillé sous l’expression « Project Fear », « Projet peur »)… À une différence près, et de taille, avec les versions précédentes : c’est que les plaies et les bosses auxquelles le gouvernement de Boris Johnson, avec ses accents à la fois ultralibéraux et xénophobes, expose les Britanniques et les Européens, avec sa promesse – répétée le week-end dernier – de sortie sans accord le 31 octobre prochain, ne sont pas toutes systématiquement fantasmatiques… Les services du gouvernement britannique l’admettent eux-mêmes, désormais.
À cet égard, cela n’est sans doute pas fortuit si c’est le Sunday Times, l’édition dominicale du quotidien conservateur anglais, qui révèle ces jours-ci une série de prévisions internes du gouvernement en cas de sortie sans accord avec l’Union européenne (UE). « Ce n’est pas le Projet peur, promet une source proche des cercles du pouvoir au journal. C’est l’évaluation la plus réaliste de ce que les citoyens vont affronter en cas d’absence d’accord. Ce sont des scénarios basiques et raisonnables, et non pas le pire des cas ! » Le gouvernement Johnson, lui, évacue les questions en qualifiant de « dépassés » les documents présentés par le journal.
Par endroits, l’essence pourrait venir à manquer
Sous l’énigmatique label « Operation Yellowhammer » (« opération Bruant jaune », du nom d’une espèce de passereau réputé pour son chant ressemblant à une demande, « Un petit peu de pain et pas de fromage »), les documents évoquent plusieurs pénuries graves et prolongées dans le temps. Cela pourrait être le cas pour les médicaments et les fournitures médicales pendant six mois au moins. Pour l’alimentation, le rapport gouvernemental prédit des ruptures de stock, avec un resserrement de l’offre et une montée des prix des denrées. L’essence pourrait venir à manquer dans certains coins.
C’est sur les délais des échanges que le rapport, daté du début du mois d’août, s’avère le plus alarmiste : 50 % à 85 % des camions traversant la Manche pourraient ne pas être prêts aux yeux des autorités douanières françaises et, dans le pire mais toujours rationnel scénario, les poids lourds pourraient devoir patienter entre 36 et 60 heures avant de recevoir l’autorisation de passer… Autre exemple frappant : à Gibraltar, les 15 000 frontaliers passant chaque jour la frontière depuis l’Espagne devraient s’attendre à une attente pouvant aller jusqu’à quatre heures. Ce ralentissement drastique de toutes les activités pourrait se prolonger bien au-delà de trois mois, prévient encore le Sunday Times.
Sans surprise, en plus des manifestations et des contre-manifestations qui, mobilisant les forces de police, ne manqueraient pas de survenir en cas de décision unilatérale du Royaume-Uni, ces sombres prophéties faites par les services ministériels eux-mêmes dans le cadre de l’« opération Bruant jaune » laissent une bonne place au retour d’une frontière physique entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord. Rien de bien neuf, toutefois, sur ce qui est la principale pierre d’achoppement depuis des mois entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. L’accord trouvé entre Bruxelles et Londres prévoyait la mise en place d’un « filet de sécurité » garantissant, faute de mieux, à l’issue d’une période transitoire, le maintien du nord de l’île dans les dispositions douanières et réglementaires du marché commun, mais Theresa May a échoué à convaincre sa majorité conservatrice et ses alliés unionistes ultras du DUP nord-irlandais. Le gouvernement Johnson envisage de recourir à des moyens technologiques pour protéger sa frontière, sans remettre en place des barrières et des postes de douane. Mais, selon le document officiel, « cela ne pourra pas marcher à long terme du fait des risques économiques, légaux et liés à la sécurité sanitaire ». De quoi, là aussi, réveiller les spectres de la guerre civile en Irlande du Nord…
Un dumping social et fiscal aux portes de l’Europe
Au-delà des prévisions catastrophiques liées à une sortie sans accord avec l’UE, Boris Johnson compte bien échafauder un accord de libre-échange transatlantique avec les États-Unis de Donald Trump. En visite à Londres la semaine dernière, John Bolton, le conseiller spécial à la sécurité du président américain, un des faucons néoconservateurs à Washington, l’a promis au premier ministre britannique. Avec Trump, a-t-il juré, il fait partie des premiers partisans du Brexit. « S’il doit y avoir une sortie sans accord, ce sera la décision du gouvernement britannique, mais nous la soutiendrons avec enthousiasme », assure-t-il. Il promet au passage un traité de libre-échange « secteur par secteur » afin, vante encore Bolton, de privilégier ceux dans lesquels l’accord sera vite trouvé… Précisant, au passage, que cela risque d’être plus complexe pour les « services financiers ».
Dans une situation de fragilité, Johnson, tout à son rêve de développer un champion du dumping social et fiscal aux portes de l’Europe, en concurrence directe avec les États membres de l’UE, compte donc s’en remettre à Trump, et les deux ne manqueront sans doute pas de mettre en scène leur amitié indéfectible lors du G7 de Biarritz à la fin de la semaine. Mais, ce faisant, le Royaume-Uni risque, comme le dénonce l’opposition travailliste depuis des mois, de livrer le système public de santé et de sécurité sociale – le National Health Service – aux géants états-uniens du secteur. Début juillet, Woody Johnson, ambassadeur des États-Unis en Grande-Bretagne et ami proche de Trump, ne cachait pas son intérêt : « Je pense que l’économie tout entière, tout ce qui peut être mis sur le marché, devra être sur la table. En effet, la santé devra l’être aussi. »
Enfin, au rang des mesures destinées à améliorer la « compétitivité » d’un pays qui, déjà largement remodelé depuis les années Thatcher, a depuis des décennies imposé ses vues au sein de l’UE dans les matières sociales, un think tank conservateur propose désormais de repousser l’âge de départ à la retraite à 70 ans en 2028 et 75 ans en 2035. Chaque jour en apporte une preuve supplémentaire : c’est une dangereuse utopie néolibérale qui, sous couvert de Brexit, s’est installée au 10, Downing Street. Autre chose qu’un Projet peur totalement virtuel : c’est un modèle de société en guerre contre ses classes populaires et ses couches moyennes, contre les étrangers, mais aussi contre les États voisins…
L’hyperpuissance semble d’autant moins pouvoir échapper au ralentissement global de l’activité qu’elle y a contribué.
Les effets du bras de fer commercial avec la Chine
Déjà le phénomène dit d’inversion entre les taux à long et court terme, qui s’est produit à plusieurs reprises depuis le début de l’année et pour la dernière fois le… 14 août, avait donné l’alerte. Illustrant la défiance à l’égard de la solidité de l’activité dans les années à venir, l’observation du phénomène a été, à chaque fois depuis 1956, corrélée à une entrée des États-Unis en récession.
Paradoxe, alors que les signes de ralentissement ne cessent de se préciser des pays émergents à l’Europe, les États-Unis semblaient continuer de pouvoir surfer sur une forte croissance. La crise est partie des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), où l’activité a globalement tendance à s’effondrer depuis maintenant deux ans. Ce qui s’est traduit par une chute des commandes de biens d’équipement qui touche particulièrement les exportations allemandes, poussant désormais la première économie de la zone euro au bord de la récession.
La longue période de réduction du loyer de l’argent et de prêts quasiment gratuits offerts aux marchés financiers par la Fed est à l’origine de cet enchaînement. Les Brics et autres pays émergents, qui se sont endettés massivement en dollars pour financer leurs investissements, se sont retrouvés pris au piège quand les grands argentiers états-uniens ont commencé de relever les taux, rendant insupportable le poids de leurs créances. Pour eux, le mouvement de baisse initié par la Fed arrive trop tard.
Donald Trump, en campagne pour sa réélection en 2020, aurait tout intérêt à ce que la croissance ne s’essouffle pas d’ici là. Mais, si son « option » national-libérale est désormais ralliée par une bonne partie de Wall Street, le bras de fer commercial avec la Chine pourrait avoir un effet amplificateur sur la crise et la ramener vite aux États-Unis, au cœur du système financier mondial.
Les signes annonciateurs d’une récession mondiale, qui toucherait d’ici à 2020 ou 2021 des États-Unis aujourd’hui épargnés, se précisent toujours davantage. Les économistes les plus proches des milieux d’affaire outre-Atlantique en sont persuadés. Selon un sondage publié hier et réalisé auprès de 226 d’entre eux par la National Association for Business Economics (Association nationale des économistes d’affaires), une majorité (38 %) se dit persuadée que cette contraction interviendra dès 2020, 34 % estimant qu’elle ne se produira qu’un an plus tard, « compte tenu des mesures » (retour à une politique de baisse des taux) engagées par la réserve fédérale, la banque centrale états-unienne.
Déclaration – Si le 2 août 2019 marque la fin du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (INF) établi entre la Russie et les USA, cette date doit aussi marquer le lancement de nouvelles mobilisations des peuples pour obtenir l’entrée en vigueur du Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN) adopté à l’Onu le 7 juillet 2017.
Suite à l’annonce du retrait des USA du traité INF, ce Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) (INF) a expiré ce vendredi 2 août 2019. Le 23 octobre 2018 le président américain Donald Trump avait annoncé son intention de dénoncer ce traité et avait confirmé sa décision le 1er février 2019. Ce traité était jusque-là considéré comme l’un des principaux accords de désarmement nucléaire convenus entre les Etats-Unis et la Russie. Signé en 1987 il entérinait la volonté d’éliminer les missiles nucléaires de croisière et missilesbalistiques américains et soviétiques lancés depuis le sol et ayant une portée se situant entre 500 et 5 500 km. Il représentait un des résultats positifs auxquels ont contribué les mobilisations pacifistes des années 80 sous le thème « Ni Pershing, Ni SS20 »
Si Moscou et Washington peuvent avoir chacun des responsabilités, il est clair que les USA ont joué un rôle extrêmement négatif, accentué par Trump, en cassant tout ce qui a été obtenu de positif dans ce combat pour l’élimination des armes nucléaires, comme par exemple le retrait des USA du traité ABM (anti balistique missile), du Traité INF, de l’accord sur le nucléaire iranien et la relance de la course aux armes nucléaires par les USA, la non ratification du Traité d’interdiction des essais nucléaires, la présence illégale d’armes atomiques américaines sur le territoire d’Etats européens et le non-respect des engagements pris au moment de la dissolution de l’Urss de ne pas implanter le système de guerre des étoiles (bouclier-antimissiles implanté en Europe par les USA) qui est perçu comme un facteur de menace par la Russie et contribue à la relance de la course aux armements nucléaires.
Face à cette situation nouvelle beaucoup de journaux européens axent leurs analyses sur les aspects négatifs et sur les dangers de la reprise de la course aux armements nucléaires (voir 1 et 2). C’est vrai que c’est une mauvaise nouvelle pour la paix et la sécurité du Monde car maintenant ces deux États peuvent produire des armes nucléaires qui visent à anéantir par millions des populations civiles et permettent d’atteindre des cibles de 500 à 5 500 kilomètres. Ces armes constituent un réel danger et un péril pour l’Europe et le monde entier.
Cependant il est stupéfiant que la plupart des médias ignorent volontairement ou involontairement qu’il y a deux ans, le 7 juillet 2017, le long combat contre l’arme nucléaire a été marqué par un succès historique à savoir l’adoption aux Nations Unies du Traité d’Interdiction des Armes Nucléaires (TIAN).
Malgré l’opposition de la plupart des 9 Etats dotés de l’arme nucléaire dont la France (3), un vaste front mondial s’est constitué pour l’élimination des armes nucléaires et pour la ratification de ce Traité (Front constitué de 122 Etats à l’ONU, le Vatican, la Croix-Rouge internationale, la Conférence syndicale Internationale (CSI) qui regroupe toutes les organisations syndicales au plan mondial, et de nombreuses ONG).
Au 2 août 2019, 71 Etats ont signé le TIAN, 25 Etats l’ont déjà ratifié. Il entrera en vigueur lorsque 50 États l’auront signé et ratifié.
La solution pour arrêter la reprise de la course aux armements nucléaires, c’est bien de gagner l’élimination totale des armes nucléaires à travers la ratification du TIAN par au moins 50 Etats. Nous sommes en mesure de gagner cet objectif.
Nous appelons à agir pour la ratification du TIAN par la France en signant la pétition nationale et en participant à toutes les actions organisées en France pour obtenir cette ratification (4).
Le Mouvement de la Paix – le 2 août 2019
«Le naufrage du traité FNI risque d’emporter avec lui le concept global du contrôle des armements. Et ce à un moment où la révolution technologique gagne aussi le domaine militaire à une telle vitesse que les « courses à l’armement » se multiplient. … Ceci appellerait l’adoption urgente de nouvelles règles et de nouveaux accords ». journal hollandais De Volkskrant
« Les missiles volent plus vite que jadis et ne peuvent quasiment pas être interceptés par les dispositifs de défense. La course à l’armement gagnera bientôt l’espace. … En revanche, le nombre des dirigeants irrationnels, inadaptés à ‘l’équilibre de la terreur’ ne cesse d’augmenter.» Le journal autrichien Kurier de langue allemande
Si les USA s’opposent au TIAN, le Gouvernement actuel de la France s’y oppose aussi. En effet la France est engagée dans un processus similaire sur certains points comme l’a montré la conférence de presse commune des USA, du Royaume Uni, de la France le 27 mars 2017 à New York, à l’initiative des USA (Dépêche AFP) pour s’opposer à l’adoption du TIAN à l’Onu. Par ailleurs la France est engagée dans le quasi doublement des crédits consacrés aux armes nucléaires en France (de 3,5 à 6 milliards d’euros par an), pour le renouvellement quasi complet de l’arsenal en armes atomiques de la France dans le cadre de la loi de programmation militaire actuelle.
Les 6 et 9 août à l’occasion de l’anniversaire des bombardements des USA sur Hiroshima et Nagasaki, le 21 septembre dans le cadre de la journée internationale de la paix et des marches pour la Paix, le 26 septembre lors de la journée international de l’ONU pour l’élimination des armes nucléaires.
Alors que les coûts de production sont en train d’augmenter sensiblement et durablement, le prix des bovins de boucherie est orienté à la baisse dix mois après le vote de la loi EGALIM à travers laquelle le président Macron promettait aux éleveurs qu’il serait possible de construire les prix en tenant compte des coûts de production. Comme si cela ne suffisait pas, les accords de libre échange avec le Canada et les pays du Mercosur sont de nature à accroître les difficultés des éleveurs français.
Les déversements de paille et de fumier devant les permanences de plusieurs députés du groupe La République En Marche (LaREM) ont marqué le milieu de l’été. Ces députés ont approuvé par leur vote l’accord de libre échange conclu avec le Canada. Ils l’ont fait au moment ou la Commission européenne, en toute fin de mandat, venait de conclure un autre accord de libre échange, cette fois avec les quatre pays de Mercosur que sont l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay. Tous ces pays veulent augmenter leurs exportations de produits agricoles en Europe à la faveur de la baisse, voire de la suppression, des droits de douanes sur les viandes bovines, porcines et de volailles, ainsi que sur les céréales, le sucre de canne et l’éthanol.
Des prairies transformées en paillassons
Mis en cause par l’action des paysans, des députés du groupe LaREM ont tenté de minimiser les conséquences du seul accord avec le Canada, en oubliant le contexte dans lequel ils l’ont majoritairement approuvé. Or, cette approbation est intervenue au moment où plusieurs facteurs aggravants sont en train de fragiliser l’élevage en France. Le premier de ces facteurs est la sécheresse qui a transformé les prairies en paillassons dans la plupart de nos régions d’élevage. Il en résulte une augmentation du prix de revient de chaque kilo de viande bovine et ovine, comme d’ailleurs de chaque litre de lait de vache, de brebis et de chèvre. Car il faut entamer dès l’été et l’automne les réserves de fourrages prévues pour l’hiver et augmenter les achats de nourriture du bétail durant les mois à venir faute de pouvoir en produire assez sur sa ferme.
Un veau laitier vendu 100€ contre 180€ en 2018
Parallèlement, la consommation de viande à tendance à diminuer au fil des ans tandis que l’offre risque d’augmenter dans les prochains mois. En effet, certains éleveurs diminueront la taille de leur troupeau afin de réduire les achats d’aliments. Cette « décapitalisation » risque de prendre de l’ampleur dans les prochaines semaines alors que les cours sont déjà trop bas. En ce mois d’août, à Bourg-en-Bresse, le kilo de vache de réforme de race mixte cote 3% de moins que l’en dernier à pareille époque. A Châteaumeillant, le broutard charolais de dix mois vendu à l’exportation pour l’engraissement cote 7% de moins que l’an dernier à la même date. Du côté des veaux mâles laitiers de race Prim’ Holstein destinés à l’engraissement, le prix moyen d’un animal de 50 à 60 kilos est actuellement de 100€ au lieu de 150€ en juin 2019 et 180€ en juillet 2018.
Dans leur dernier bulletin d’information, « Les entreprises française de la viande » indiquent ceci : « A l’aval, malgré les bonnes intentions affichées pendant les Etats Généraux de l’Alimentation, le prix semble plus que jamais rester la seule variable d’arbitrage des acheteurs (…). A l’export, vu le niveau très bas des cours mondiaux, il est illusoire de vouloir rivaliser avec les marchés préemptés par les pays à l’activité exportatrice industrialisée (…) Sur le marché intérieur, la compétition est tout aussi intense. Approvisionner et satisfaire notre propre marché est devenu un défi à relever chaque jour. Car dans l’assiette des Français, la viande est de plus en plus allemande, espagnole, polonaise, irlandaise ect. Les distorsions de concurrence pénalisent les entreprises françaises engagées dans la meilleure réponse aux attentes sociétales (sécurité sanitaire, qualité, traçabilité, proximité, bien-être animal), alors même que les Français optent massivement pour le meilleur prix sans ergoter ».
La situation particulière de la France
Pour saisir le bien fondé de cet argumentaire, il faut connaître la situation particulière de l’élevage bovin en France. Notre pays nourrit d’un côté 3,7 millions de vaches laitières et de l’autre près de 4 millions de vaches de races à viande, comme la charolaise et la limousine. La viande de ces dernières est de meilleure qualité que celle des laitières. Mais la viande des laitières de réforme coûte moins cher et alimente aussi bien les rayons des grandes surfaces que la restauration collective, fut-ce en faisant croître les importations dans le but de faire baisser les cours.
Telles est la réalité du marché européen de la viande aggravée par la mondialisation des échanges près de deux ans après le discours du président Macron à Rungis le 11 octobre 2017. Ce jour-là il avait posé la question suivante : « Quels sont aujourd’hui nos défis ? Nous avons les défis du prix qui touchent tous les acteurs de la chaîne (…) Celui de la souveraineté alimentaire qui est un objectif que nous devons poursuivre à l’échelle du pays, mais plus largement de l’Europe. Celui aussi de la santé de nos concitoyens ». Dans ce même discours, Emmanuel Macron faisait cette promesse aux paysans : « Nous modifierons la loi pour inverser cette construction du prix qui doit pouvoir partir qui doit pouvoir partir des coût de production».
Du fait des conséquences durables des sécheresses de 2018 et de 2019, les coûts de production de la viande et du lait des herbivores sont en hausse sensible et durable. Mais les prix de marché ne suivent pas cette hausse des coûts. Ils sont en baisse concernant la viande. Dit autrement, la loi EGALIM voté définitivement par la majorité parlementaire le 2 octobre 2018 n’a pas été conçue pour tenir compte des coûts de production concernant la formation des prix. Il n’est donc pas étonnant que le monde paysan demande des comptes aux députés du groupe LaREM.
À l’exception de quelques photos célèbres qui montrent des femmes fusil en bandoulière dans les rues de Paris, quand on imagine les bataillons qui viennent libérer la ville en août 1944, on visualise des soldats masculins. Les raisons de cet « oubli » sont multiples.
Si vous vous rendez au 6, place Petit-Pont, dans le 5e arrondissement de Paris, vous y trouverez la plaque que Béatrice Briant, boulangère et cheffe de groupe des FFI, a dédiée aux hommes qui ont défendu le fortin de la Huchette avec elle. Et pourtant, ce n’est pas son nom à elle qui est entré dans l’imaginaire collectif. On connaît le nom des héros de la Libération de Paris, moins celui des héroïnes. Les plaques commémoratives qui jalonnent les avenues de la capitale les évoquent, qu’elles soient tombées au combat ou qu’elles aient offert ces plaques pour leurs camarades tombés à leurs côtés.
Un exemple de rôle assuré par les femmes dans la Résistance et le combat pour la Libération est celui d’agente de liaison. Dans l’Humanité du 25 août 2014, Cécile Rol-Tanguy, aujourd’hui âgée de 100 ans, raconte le mois d’août 1944 semblable au reste de son engagement, une évidence pour elle : elle accompagne son mari, l’épaule dans la préparation de l’insurrection. Le 15 août, il lui « demande de venir à Montrouge avec la machine à écrire et sa mitraillette ». Quatre jours plus tard, il lui envoie une voiture pour qu’elle le rejoigne à l’établissement de l’état-major à Denfert-Rochereau. Elle y part sans hésiter, avec tout son matériel de secrétariat, et y restera jusqu’à la fin de la déroute allemande.
Les femmes qui prennent les armes sont souvent mal considérées
Rita Thalmann, pionnière de l’histoire du genre et spécialiste des femmes durant la Seconde Guerre mondiale, a mis en évidence l’oubli de ces dernières dans l’historiographie de la Résistance. Dans la revue Clio (1), elle expose les raisons de cette absence de représentation, qui touche toutes les périodes historiques, mais particulièrement celles de conflits. Il faut dire que, hors d’une romance et d’une sexualisation peu réalistes de l’image de la combattante, les femmes qui prennent les armes sont souvent mal considérées. Thalmann dresse dans son article le portrait de la combattante : elle doit réussir à accéder à une formation au maniement des armes, ce qui est beaucoup plus difficile que pour un homme, qui bénéficie de la formation du service militaire. Elle doit également ne pas avoir de famille à charge pour ne pas déroger au carcan patriarcal qui la maintient dans son rôle de mère et d’épouse, « développant, par voie de conséquence, un plus grand besoin de sécurité et un sens souvent profond de culpabilité chez celles que leur action de résistance obligeait à s’éloigner des leurs pour les protéger de la répression ou privait (…) d’être ou de devenir mères ».
Enfin, son statut juridique, qui la place sous l’autorité quasi inéluctable d’un homme, père, frère ou mari – et « en faisait des marginales de la vie publique » –, est souvent un frein conséquent à sa mobilité, donc à sa capacité d’engagement. C’est pourquoi la plupart des femmes ne sont pas directement au front durant les combats d’août, mais construisent des barricades, assurent le ravitaillement, l’exfiltration et le soin des blessés, ou encore des rôles de messagères, et que la plupart de celles qui combattent sont très jeunes, des veuves ou des étrangères qui ont fui la marche allemande sur l’Europe de l’Est, le franquisme espagnol ou le fascisme italien.
L’historienne Rita Thalmann déplore le manque de recherches universitaires sur le sujet
Certaines figures de combattantes se détachent tout de même des photographies de la Libération. L’une d’entre elles, Simone Segouin, dite Nicole, qui s’est déjà illustrée durant la libération de Chartres quelques jours plus tôt, suit le général de Gaulle dans sa route vers Paris et prend part à l’insurrection, ce qui lui vaut le grade de sous-lieutenante, mais rien de plus à la sortie de la guerre. Une autre, Anne Marie Dalmaso, dite Annita, est l’une des femmes décorées à l’issue des combats. Durant ceux qui eurent lieu place de l’Hôtel-de-Ville, cette jeune femme d’origine italienne, membre des Équipes nationales, groupe de jeunes dédié originellement au secours des victimes de bombardements, s’illustre avec ses compagnons dans les combats du centre de Paris.
Enfin, la plus connue est sans doute la communiste Madeleine Riffaud. Adolescente au début de la guerre, elle s’engage dans la Résistance et mène, à seulement 20 ans, des assauts sur des contingents ennemis durant l’insurrection parisienne. Elle survit à la fin de la guerre, devient grand reporter et passe le reste de sa vie là où elle l’a commencée : au milieu de conflits à travers le monde. Mémoire vivante des femmes combattantes et résistantes, au même titre que Cécile Rol-Tanguy, l’ancienne journaliste de l’Humanité défend toujours les mêmes positions à 94 ans qu’à 20 ans sur les barricades parisiennes.
L’historienne Rita Thalmann déplore encore, dans son article, le manque de recherches menées par des universitaires, mais surtout espère « que les historiennes des nouvelles générations auront à cœur de rendre un nom, un visage, à celles qui se sont engagées au péril de leur vie pour défendre la liberté et la démocratie dont elles bénéficient aujourd’hui ». Ses attentes sont peut-être trop hautes pour l’histoire à la française d’un point de vue ministériel : le chapitre « Femmes dans la Résistance » vient d’être supprimé des programmes d’histoire-géographie au lycée, alors qu’il était déjà réservé à feu les sections littéraires.
(1) Lire « L’oubli des femmes dans l’historiographie de la Résistance », revue Clio, 1995.
Au deuxième trimestre, les actionnaires ont empoché 513,8 milliards de dollars. Un nouveau record. Les entreprises françaises se sont montrées très généreuses.
L’indécence n’a plus de limites. Après un record l’an dernier, les dividendes mondiaux n’en finissent pas de grimper, atteignant, au deuxième trimestre, 513,8 milliards de dollars (462,93 milliards d’euros), selon une étude menée par le fonds de gestion Janus Henderson Investors.
Bien que ces chiffres astronomiques donnent le vertige, cette nouvelle salve est toutefois révélatrice du ralentissement économique mondial. D’autant que « les dividendes sont un indicatif tardif de la santé des sociétés », explique le fonds dont le portefeuille d’actifs gérés est de 316 milliards d’euros. Après une progression de 14,3 % au deuxième trimestre de l’an dernier et de 7, 8 % au premier trimestre, le 1,1 % de croissance enregistré d’avril à juin montre que la rémunération du capital financier marque sérieusement le pas, en enregistrant son taux « le plus faible en plus de deux ans ». Alors que, depuis 2015, les dividendes mondiaux du deuxième trimestre n’ont cessé de croître.
L’Hexagone est « de loin » le pays en Europe où les rentiers sont les mieux rémunérés
Au bord de la récession, pénalisée par la faiblesse de sa monnaie face au dollar – les effets de change ayant entraîné une baisse de 2,9 points des dividendes mondiaux –, l’Europe est « particulièrement touchée ». Car, même si les actionnaires devraient empocher près de 170 milliards de dollars (153 milliards d’euros), les dividendes affichent une chute de 5,3 %, contre une hausse de 9,2 % au premier trimestre. « Le ralentissement économique mondial est particulièrement notable en Europe, ce qui a une incidence sur les bénéfices et, par conséquent, limite la capacité des sociétés européennes à augmenter leurs dividendes », explique Janus Henderson. En Allemagne, par exemple, alors que l’activité a viré au rouge, plusieurs constructeurs automobiles allemands, BMW et Daimler en tête, dont les bénéfices ont été affectés par la morosité du secteur, ont réduit leur distribution de dividendes.
La France fait ici figure d’exception. Avec 51 milliards de dollars versés et une croissance de 3,1 % contre 1,1 % pour le reste du monde, l’Hexagone est « de loin » le pays en Europe où les rentiers sont les mieux rémunérés. Une performance hexagonale qui tient à l’allégement de l’imposition sur les dividendes à la suite de la réforme de 2018 avec la mise en place d’un taux unique, la flat tax, à 30 %. Et qui, comme en 2018, a fortement incité les chefs d’entreprise à verser d’avantage de dividendes. Puisque, pour un dividende de 10 000 euros par exemple, le contribuable percevra 7 000 euros désormais après taxation, contre 5 980 euros en appliquant le système d’imposition progressif d’avant 2018.
À l’image du Vieux Continent, la région Asie-Pacifique, hors Japon, a vu la croissance de ses dividendes plonger dans le rouge (-2,9 %). « Un quart des sociétés de Hong Kong de notre indice ont réduit leurs dividendes, dont China Mobile. Il s’agit là d’un pourcentage bien plus important que sur les autres principaux marchés, reflétant le ralentissement de l’économie chinoise », observe Janus Henderson.
La première économie mondiale devrait entrer en récession en 2020 selon des prévisions économiques
Aux États-Unis, alors que 38 % des économistes pronostiquent une entrée de la première économie mondiale en récession en 2020 (34 % en 2021), le « rythme de progression » de versement de dividendes, avec 4,4 % contre 8,1 % le trimestre précédent, a été « le plus lent en deux ans ».
Dans ce contexte, Janus Henderson a toutefois rassuré ses clients. Après avoir rappelé que « les dividendes sont bien moins volatils que les bénéfices », le fonds de gestion a maintenu pour l’année 2019 ses prévisions, assurant un pactole record de 1 430 milliards de dollars de dividendes, soit une hausse annuelle de 4,2 %.
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