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24 août 2022 3 24 /08 /août /2022 08:06

 

Nasser Mansouri-Guilani

Entre juin 2021 et juin 2022, les prix ont augmenté de 8,6 % dans l’Union européenne et de 5,8 % en France. Ces « taux moyens » masquent le réel fardeau pour les travailleurs salariés, retraités, privés d’emploi. Ainsi, en France, le coût de l’énergie, qui représente environ 10 % des dépenses des ménages, a augmenté de 28 % sur cette même période.

Alimentée par la pandémie de Coronavirus, puis la guerre en Ukraine, la hausse des prix s’explique fondamentalement par les mécanismes de fonctionnement de l’économie capitaliste, caractérisée à présent par une financiarisation à outrance.

La hausse des prix réduit le pouvoir d’achat et durcit les conditions de vie, particulièrement celles des travailleurs. En effet, la baisse du pouvoir d’achat constitue le premier sujet de préoccupation des travailleurs en France. Mais la hausse des prix affecte aussi l’activité économique et l’emploi.

Le problème n’est pas propre à la France et devient universel. En particulier, les régions les plus pauvres du monde souffrent de plus en plus à la fois d’une hausse des prix et d’une pénurie de denrées alimentaires. À tel point que la plupart d’entre eux est confrontée au problème de l’insécurité alimentaire. Comme le constate la Banque mondiale : « Avant même la survenue de la pandémie de COVID-19, qui a fait chuter les revenus et désorganisé les chaînes d’approvisionnement, la sous-alimentation chronique et aiguë était en augmentation… L’impact de la guerre en Ukraine ajoute des risques qui menacent la sécurité alimentaire… ce qui pourrait plonger des millions de personnes supplémentaires dans une situation d’insécurité alimentaire aiguë » (Banque mondiale, Le point sur la sécurité alimentaire, mai 2022).

Patronat et libéraux veulent faire supporter le coût de la hausse des prix par les travailleurs

Le discours libéral dominant présente la hausse des prix comme un « phénomène exogène », quelque chose qui serait venu de l’extérieur du système. Ils attribuent ainsi la hausse des prix à la pandémie, puis à la guerre en Ukraine.

Certes, ces événements sont lourds de conséquences, et ceci non uniquement en termes de prix. Mais de tels propos visent à camoufler le fait que les difficultés viennent du mode de développement capitaliste, de la soif insatiable du profit et des politiques libérales et leurs effets néfastes sur l’emploi, les salaires, les conditions de travail et de vie des travailleurs et sur l’environnement.

On nous dit qu’après trois décennies de prix bas, nous entrons dans une phase de la hausse des prix. Ainsi, le ministre de l’Economie affirme qu’il va falloir désormais s’y habituer, ne serait-ce que du fait de la transition écologique (France Inter, 1er juin 2022). Parallèlement, pour habituer les citoyens à la hausse des prix, certains responsables et observateurs politiques font le lien avec la guerre en Ukraine, prévoyant que celle-ci sera de longue durée.

Une telle présentation vise en fait à enjoliver les politiques libérales appliquées en France depuis un demi-siècle, à l’instar des autres pays capitalistes. Elle est critiquable car ces prix bas avaient, ont, comme contreparties une « déflation salariale » et, parallèlement, une « inflation financière ».

Expression de la solution capitaliste à la crise structurelle du capitalisme, le couple « déflation salariale / inflation financière » constitue aussi une caractéristique essentielle de la financiarisation de l’économie.

Sans entrer dans les détails, nous passerons ici en revue les conséquences de cette combinaison « déflation salariale / inflation financière » au travers des mouvements conjoncturels de l’économie française du demi-siècle passé.

Au cours des années 1970, on assiste à une coïncidence de faiblesse de l’activité économique (stagnation) et de hausse régulière des prix (inflation). La notion de « stagflation » rend compte de cette configuration.

Le remède, de ceux qu’il est à présent convenu d’appeler « les libéraux », à cette crise fut de dévaloriser le travail. C’est la fameuse « désinflation compétitive » qui constitue, depuis, l’alpha et l’omega des politiques économiques et de gestion des entreprises. Cette logique libérale a également présidé les choix politiques au niveau de la construction européenne.

Cette politique a certes permis de réduire l’inflation, mais à quel prix ?

  1. Faiblesse structurelle des salaires, de l’emploi et de la formation, hausse du chômage massif et de longue durée, développement de la précarité… (« déflation salariale ») ;
  2. Hausse des prix des actifs financiers et de l’immobilier (« inflation financière »), avec son corollaire, hausse du « coût du capital ». 

En effet, l’une des conséquences les plus importantes et les plus structurantes de cette combinaison « déflation salariale / inflation financière » est un partage des fruits du travail aux dépens des travailleurs — qui créent les richesses par leur labeur — et au profit des détenteurs de capitaux. Cette déformation se réalise par deux mécanismes simultanés :

  1. baisse de la part des salaires (et des cotisations sociales des salariés et des employeurs) dans la valeur ajoutée ;

2. inversement, hausse des prélèvements opérés par le capital sur cette même valeur ajoutée.

Ces prélèvements prennent plusieurs formes : dividendes et bénéfices versés aux actionnaires et propriétaires, intérêts versés aux créanciers, rachat d’actions, rente foncière… La notion de « coût du capital » fait référence à cet ensemble. On peut donc dire que l’une des conséquences de la combinaison déflation salariale / inflation financière est bien la hausse du coût du capital.

En effet, l’accumulation du capital en général et particulièrement celle du capital financier nécessité de mobilier une part de plus en plus importante de la valeur ajoutée pour « rémunérer » ce capital. Ce qui veut dire qu’il en restera moins pour les travailleurs en termes absolu (salaire net) et relatif (affaiblissement de la protection sociale du fait de l’insuffisance relative des recettes de la Sécurité sociale et de l’État au regard des besoins à satisfaire).

En termes de comptabilité nationale, le concept de « taux de marge » (excédent brut d’exploitation) est une expression de ces prélèvements réalisés au profit du capital.

Le graphique 2 retrace l’évolution du taux de marge des entreprises sur la longue durée. On constate une hausse vertigineuse au cours des années 1980 qui coïncide avec les débuts de la mise en place de la politique de désinflation compétitive, puis une hausse depuis une petite dizaine d’années en lien avec la multiplication des « cadeaux » accordés aux entreprises notamment dans le cadre de la politique dite d’« économie de l’offre », promue particulièrement par Emmanuel Macron, conseiller du président Hollande devenu plus tard ministre de l’Économie puis président de la République.

Dans la vie quotidienne, ces prélèvements se traduisent dans le prix des biens et services. On mesure et la pression qu’ont subie les travailleurs, autrement dit le degré d’exploitation et l’ampleur de la déflation salariale tout au long de ces années, car en même temps que ces prélèvements — qui, rappelons-le, constituent une partie du prix des biens et services — augmentaient, ces prix, eux-mêmes, n’augmentaient guère.

Ce constat est important pour le débat actuel autour de la hausse des prix et les moyens d’y faire face. Il confirme que contrairement à ce que prétendent les libéraux et le patronat, la hausse des prix ne s’explique pas par celle des salaires. Elle s’explique, de façon structurelle, par le coût exorbitant, et croissant, du capital. Même si, comme cela a été évoqué plus haut, elle s’explique aussi, de façon conjoncturelle, par la pandémie et surtout par la guerre en Ukraine.

La conclusion logique qu’on peut tirer de ce constat est que pour faire face à la hausse des prix, il faut remettre en cause le sacro-saint principe libéral qui consiste à tout faire pour veiller à la rentabilité du capital ; principe connu aussi sous le vocable de « théorie de ruissellement », revêtu également par M. Macron sous la formule des « premiers de cordée ».

La combinaison déflation salariale / inflation financière a également d’autres conséquences de portée économique, sociale et environnementale :

  • des économies sur la recherche-développement, délocalisation des activités, désindustrialisation, affaiblissement du potentiel productif du pays, déficit chronique du budget de l’État, des comptes de la Sécurité sociale et du commerce extérieur… ;
  • atteintes contre l’environnement, par exemple à travers la multiplication des transports de marchandises dans le cadre des délocalisations et de segmentation des processus productifs ;
  • hausse des inégalités sociales à cause de trois phénomènes majeurs : un partage de la valeur ajoutée au détriment des travailleurs ; une hausse importante des hauts et très hauts salaires alors que les autres échelons de salaires restaient très peu dynamiques ; un affaiblissement des services publics et de la protection sociale…[1]

Cette configuration produit aussi des fragilités économiques et financières se manifestant (outre la faiblesse chronique de l’activité économique, le chômage massif et de longue durée et le développement de la précarité) par une répétition des crises foncières d’ampleur plus ou moins importante, qui s’avèrent lourdes de conséquences pour les travailleurs.

Le piège du débat technicien sur la stagflation

Depuis quelques mois, on assiste à une combinaison de la hausse des prix et du ralentissement de l’activité économique. Comme cela a été évoqué plus haut, les responsables politiques et le patronat attribuent ces évolutions à la pandémie puis à la guerre en Ukraine qui ont engendré des difficultés d’approvisionnement de matières premières, d’énergie et de certains produits. D’où la résurgence du débat sur la stagflation.

Il importe de souligner qu’avant même ces événements, une nouvelle crise économique et financière se profilait à l’horizon, précisément à cause de la déflation salariale et de son corollaire, la financiarisation de l’économie.

Ces responsables politiques et le patronat évoquent la stagflation pour justifier la déflation salariale et revendre leurs vieilles recettes : empêcher la hausse des salaires, soi-disant pour éviter la spirale « hausse des salaires-hausse des prix » ; améliorer la rentabilité du capital et le taux de marge des entreprises ; restreindre les services publics et la protection sociale ; et pour certains, augmenter les taux d’intérêt et réduire l’offre de monnaie.

À vrai dire, le débat technicien sur la stagflation interdit de débattre du vrai sujet qui est la combinaison « déflation salariale/inflation financière » et des thèmes fondamentaux comme la part des profits dans les prix et celle de la spéculation dans la hausse récente de ceux-ci, l’usage des centaines de milliards d’euros d’aides accordées par l’État ou injectés par la Banque centrale européenne (BCE), les effets néfastes de la financiarisation, la mainmise des actionnaires et des financiers sur les entreprises.

Pour les travailleurs, l’enjeu n’est pas de savoir si on entre en stagflation et qu’elles en seront l’ampleur et la durée. L’enjeu est bien de sortir de la déflation salariale.

Spéculateurs et actionnaires des grands groupes sont les gagnants de la hausse actuelle des prix

Sur un fond de phénomènes structurels (par exemple, le réchauffement climatique) qui affectent la disponibilité des ressources et des produits, et sur la base des « coûts de production » (qui, rappelons-le encore, incluent aussi les profits des entreprises), à un moment donné le prix dépend de la rencontre entre l’offre et la demande. Les moments de tension, comme c’est le cas actuellement, perturbent cette rencontre et sont propices à la spéculation (acheter aujourd’hui pour revendre plus cher demain).

La Russie et l’Ukraine sont parmi les plus gros fournisseurs de denrées alimentaires et d’engrais. Leur production n’a pas diminué du jour au lendemain, suite au déclenchement de la guerre. Pourtant les prix de ces produits ont grimpé. La raison en est que, profitant de la guerre, les « fonds spéculatifs » — qui ne sont parfois que les filiales des banques, des compagnies d’assurances et d’autres institutions financières — ont acheté pour revendre plus cher.

Ainsi, entre avril 2021 et 2022, au niveau mondial le prix des produits alimentaires a augmenté de 30 %, celui des céréales de 34 %, de l’huile végétale de 46 %, des produits laitiers de 23,5 %, du sucre de 22 % et de la viande de 17 % (source : FAO). En mai 2022, le prix des produits agricoles a grimpé de 42 % par rapport à janvier 2021, celui du maïs et du blé de 55 % et 91 % respectivement (source : Banque mondiale).

C’est la même chose en ce qui concerne le pétrole. D’après l’Opep, la guerre en Ukraine a « suscité des inquiétudes quant à une perturbation de l’approvisionnement à court terme … Les fonds spéculatifs et autres gestionnaires de fonds ont augmenté leurs positions en prévision d’une hausse des prix du pétrole. »

Les graphiques 3 et 4 illustrent bien le caractère spéculatif de la hausse des prix.

Ces évolutions expliquent aussi, partiellement, la hausse des bénéfices des grands groupes. Ainsi, grâce à la hausse des prix de l’énergie, TotalEnergies a engrangé au premier trimestre 2022 un bénéfice net de 4,9 milliards de dollars, et cela malgré les dépréciations liées à la Russie (source : Le Figaro, 28 avril 2022).

Pour la paix, la stabilité et le progrès social

Le prolongement de la guerre en Ukraine affectera les conditions de production et par conséquent l’offre de certaines matières premières, de denrées alimentaires et plus généralement de produits.

Or, comme le souligne une note réalisée par les ONG Attac et Oxfam : « Avant même cette guerre, l’insécurité alimentaire dans le monde était en effet en hausse pour la sixième année consécutive : en 2020, 2,4 milliards de personnes en souffraient, que ce soit en Europe (10 % de la population touchée) ou ailleurs. »

Selon le Fonds monétaire international (FMI), « la situation des pays fragiles ou touchés par un conflit est particulièrement préoccupante, car leurs réserves stratégiques couvrent moins de 2,5 mois de consommation intérieure nette. Globalement, les hausses des prix alimentaires et les risques de pénuries de blé pénalisent davantage les pauvres, qui consacrent une part supérieure de leurs dépenses à l’alimentation. Ce contexte accentuera la pauvreté et les inégalités mais aussi les risques de troubles sociaux. »

Trois mois après le déclenchement de la guerre en Ukraine, force est de reconnaître que chaque jour de conflit engendre des souffrances pour le peuple ukrainien, première victime de cette guerre abominable, et aussi pour les autres peuples. Dans l’intérêt de tous les peuples, il est donc indispensable d’explorer toutes les voies diplomatiques pour y mettre fin le plus vite possible, car la fuite en avant dans la guerre aggrave la situation et ne profite qu’aux spéculateurs et aux fabricants et marchands d’armes.

L’enjeu est d’autant plus grand que cette guerre sert d’alibi pour une dérive dans la militarisation à travers le monde. L’Union européenne n’y échappe pas. Ainsi, l’Allemagne budgétise des dizaines de milliards d’euros à cette fin, particulièrement pour l’achat des avions de combat américains. Et en France, le président de la République nouvellement réélu ordonne une nouvelle loi de programmation militaire.

Au-delà de la guerre en Ukraine et ses effets dévastateurs, la situation actuelle pose un ensemble de questions qui, en dernière analyse, ont trait au droit de tous les peuples au progrès social et au mode de développement ; elle met aussi en exergue la nocivité des politiques libérales appliquées en France, en Europe et dans le reste du monde.

Le fait que les « pays les moins avancés » dépendent largement des importations de denrées alimentaires témoigne du caractère néfaste des « programmes d’ajustement structurel » imposés par le FMI et la Banque mondiale avec le soutien des grandes puissances, parmi lesquelles l’Union européenne. Il témoigne aussi de l’absolue nécessité de transformer la politique d’aide au développement pour en faire un levier de véritables coopérations permettant, entre autres, de développer des services publics de qualité et de promouvoir une agriculture diversifiée et autonome assurant la sécurité et la souveraineté alimentaires.

De la même manière, le fait que les fonds spéculatifs et les grands groupes profitent de cette situation pour enrichir leurs actionnaires prouve la nécessité d’un contrôle public et social de leurs activités. Il s’agit notamment des droits d’intervention des salariés et leurs représentants sur les choix stratégiques de ces entreprises. L’enjeu est d’appliquer les critères sociaux et environnementaux et de repousser l’exigence de rentabilité financière, ce qui permettrait d’alléger la pression sur les travailleurs et, entre autres, réduire les coûts et par conséquent les prix à la consommation.

Dans la mesure où les institutions financières et les groupes énergétiques se rangent parmi les grands gagnants de cette situation, la question d’une ré-appropriation publique et sociale de ces institutions se pose également, car leur privatisation a contribué à cette situation et n’a profité qu’aux actionnaires.

Enfin, et non la moindre des choses, face à la hausse des prix, le soutien du pouvoir d’achat des travailleurs est fondamental. Il est erroné de croire qu’on pourra y arriver par des mesures ponctuelles comme les primes et les chèques. Des mesures telles que l’encadrement des prix des produits et services de première nécessité ou encore la taxation des bénéfices des groupes obtenus grâce à la spéculation sont nécessaires. Plus fondamental encore, il est indispensable d’augmenter les salaires pour sortir de la déflation salariale et de la trappe à bas salaires car, comme cela a été souligné plus haut, contrairement à ce que disent les libéraux et les patrons, ce qui handicape notre économie, ce n’est pas le prétendu coût élevé du travail, mais bien le coût exorbitant et croissant du capital.

Graphique 1

Indices des prix à la consommation

 

 

 

 

 

 

 

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23 août 2022 2 23 /08 /août /2022 08:27
6 juillet 1947 - Maurice Thorez à Brest
Document original - Maurice Thorez à Brest/ Carte postale du PCF. Le 6 juillet 1947, le secrétaire général du Parti communiste français rassemble 40 000 personnes a Brest sur le cours d'Ajot. Le PCF compte alors entre 7000 et 10 000 adhérents dans le Finistère, les JC puis l'UJRF 10 000 adhérents aussi de leur côté. En novembre 1946, 3 des 10 députés finisteriens sont communistes (dont une femme, Marie Lambert, résistante de Landerneau, et le jeune Gabriel Paul, ancien résistant lui aussi, et Alain Signor, lui même ancien dirigeant de la résistance dans le sud, d'où il a été exfiltre depuis la bigoudenie) et 105 800 voix dont rassemblées par le parti communiste dans le Finistère. Archives de Jean-Claude Cariou, ayant appartenu à son père, instituteur à Goulien, né à Plogonnec, bretonnant, résistant et permanent du PCF dans le Finistère à la Libération, membre du comité fédéral du PCF, ami avec Charles Tillon et Daniel Trellu. CF. 1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 17/ Alain Cariou (1915-1998)
Dans une lettre datée du 16 octobre 1985, Pierre Le Rose, ancien secrétaire départemental du PCF, donne à Pierre Crépel, un camarade de l'IRM (Institut de Recherche Marxiste) basé à Lanester, des renseignements complémentaires sur le Parti Communiste à la Libération, période qu'il a connue en tant que dirigeant et acteur. On trouve dans cette lettre des informations tout à fait importantes d'un point de vue historique qui justifient qu'on la publie, avec l'accord de la fille de Pierre Le Rose:
"L'audience du Parti était très grande dans le Finistère à la Libération. On évaluait les adhérents à 10 000 ou 12 000. Les cartes étaient placées aux réunions publiques au lendemain de la libération. L'organisation ne suivait pas. Mais dans les localités importantes (Brest, Morlaix, Quimper, Douarnenez, Concarneau), les cellules avaient des Bureaux et des activités réelles. Le premier pointage réel que j'ai pu faire en Avril 47 (je venais d'avoir la responsabilité de l'organisation fédérale) faisait apparaître plus de 7000 adhérents. Nous avons vu jusqu'à 12 000 personnes à nos fêtes fédérales (fête de la Bretagne, notre journal, avec Marcel Cachin; 40 000 personnes à Brest sur le cours d'Ajot avec Maurice Thorez le 6 juillet 1947). Parallèlement, les JC (44-45) puis l'UJRF (à partir d'avril 45) comptaient entre 9 et 10 000 adhérents (jeunes venus des FTP, jeunes filles très nombreuses). Les jeunes prenaient leurs responsabilités pour organiser les activités ( 400 Jeunes Communistes à Quimper, 200 à Concarneau, mêmes chiffre à Douarnenez; organisations existant dans les localités rurales du Centre Finistère, Riec sur Belon, etc...). Les meetings des JC rassemblaient autant et parfois plus d'auditeurs que le Parti. Ce sont les JC (garçons et filles) qui ont vite fourni les cadres du Parti (peut-être au détriment de l'organisation des jeunes).
L'audience du Parti est venue du combat clandestin, puis de l'activité des militants, des élus et des ministres communistes, activité qui continuait le combat national, le confirmait.
Dans des élections législatives à la proportionnelle, le Parti Communiste recueillait 70 000 voix en novembre 1945 (2 députés), 80 000 voix en mars 1946 (2 députés), 105 800 voix en novembre 1946 (3 députés sur 10 députés finistériens).
La part de la jeunesse et des femmes fut considérable dans cette période. Nous avions la première femme maire (Kernevel), des adjointes. Notre Parti faisait le plus confiance aux jeunes (Gabriel Paul, député et secrétaire fédéral à 26 ans), Marie Lambert, députée et secrétaire fédérale à 33 ans (idem dans les Côtes d'Armor avec Hélène Le Jeune). On retrouve des jeunes de nos fédérations bretonnes également à Ouest-Matin (sur Rennes comme correspondants).
La composition du Parti: bien sûr des ouvriers et des ouvrières d'usines dans le sud, mais aussi des paysans, des marins et des classes moyennes. A noter la présence d'enseignants, souvent secrétaires de cellules et sections. A noter, l'apport au Parti d'anciens SFIO (souvent les plus sectaires à l'égard des socialistes) et d'anciens soutiens des radicaux baillistes (région du Cap-Sizun). Cet apport a eu des effets positifs et négatifs sur le fonctionnement des cellules.
Après l'exclusion des communistes du gouvernement: le Parti, tel qu'il était composé, pouvait réagir vite et avec beaucoup d'allant aux mesures de Ramadier puis de Robert Schumann (c'était l'époque du Rapport Jdanov). D'où l'ampleur des grèves de 47, puis en 48, en 50 (Arsenal), en 52 (bâtiment), en 53 (fonctionnaires). Grèves aussi dans la conserve, les pêcheurs de Concarneau (1949), première guerre de marins ayant un caractère de classe (les grèves dans la pêche artisanale étaient jusque là plutôt dirigées contre les usiniers, les mareyeurs - cette fois-ci contre les armateurs industriels apparus à Concarneau pendant la guerre). On peut dire que l'audience du Parti, la participation de ses militants aux luttes, y compris aux luttes revendicatives dans la CGT, expliquent l'ampleur des luttes de cette période. Mais en même temps, le caractère de classe de ces actions écarte les classes moyennes. En 1951, nous perdons plus que d'autres départements aux élections (2 députés), probablement les couches gagnées entre 45 et 46 et nous stabilisons le 2 janvier 1956 (2 députés). Intéressant: la vague poujadiste à ces mêmes élections, Demarquet élu député.
Les luttes revendicatives se sont déroulées dans cette période sur un fond de combats politiques (guerre d'Indochine, Henri Martin, luttes pour la paix). On ne peut séparer la dureté de la répression à Brest en 50 (assassinat d'Edouard Mazé le 17 avril 1950 et plus de 20 blessés hospitalisés) de la politique de guerre froide donc pro-américaine du gouvernement. La question du débarquement d'armes à Brest était posée. A cette manifestation, Alain Signor et Marie Lambert, députés, furent arrêtés et jugés. Le procès d'Henri Martin à Brest en 1951 avait lieu pendant les grèves du bâtiment.
Les paysans étaient nombreux dans le parti avec la naissance d'une solidarité à l'égard des grévistes (envoi de pommes de terre, keufs, etc.). Dans le Centre Finistère, ils faisaient la liaison avec leurs propres luttes, constitutions de comités de défense paysannes, manifestations aux perceptions avec des charrettes de pommes de terres".

lire aussi:

L'audience du Parti Communiste à la libération dans le Finistère

 

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23 août 2022 2 23 /08 /août /2022 08:15
22 août 2022 - 80 ans après son exécution au stand de tir de Balard à Paris par les Allemands, poignant hommage à notre camarade résistant communiste brestois Carlo de Bortoli au cimetière de Kerfautras à Brest
22 août 2022 - 80 ans après son exécution au stand de tir de Balard à Paris par les Allemands, poignant hommage à notre camarade résistant communiste brestois Carlo de Bortoli au cimetière de Kerfautras à Brest
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80 ans après, au moment où les héritiers du fascisme et de la collaboration sont extrêmement forts en Italie et en France, le devoir de mémoire -
 
22 août 2022- cimetière de Kerfautras à Brest, en présence de plusieurs camarades du PCF et notamment de la section de Brest, de son secrétaire de section Jean-Paul Cam, secrétaire départemental du PCF, tout près de la tombe d'Édouard Mazé ("Un homme est mort" ... L'ouvrier cégétiste tué lors de la répression de la manifestation du 17 avril 1950 par les gardes mobiles et les gendarmes qui avait fait en outre une vingtaine de blessés), très émouvant hommage à Carlo de Bortoli, résistant communiste brestois fusillé à 33 ans le 22 août 1942 par les Allemands au stand de tir de Balard dans le 15e arrondissement de Paris, après avoir été arrêté et torturé par la police française à Brest, "chargé" par elle en tant que militant communiste pris avec des tracts, emprisonné à la prison de Pontaniou de Brest et à Quimper, où sont venus le voir son épouse et ses enfants, puis à Fresnes, et un hommage aussi à sa femme, Aline de Bortoli, militante communiste elle aussi, qui résistait avec lui, et a continué à le faire après sa mort a Brest et dans les Côtes d'Armor, poursuivant ses engagements après guerre, notamment à la CGT, au PCF et à l'ANACR.
L'historien et chercheur Gildas Priol qui avait été a l'initiative de la cérémonie et de son organisation a introduit l'hommage en présentant le rôle des FTP et de l'OS du PCF au sein du tableau global de la résistance brestoise, qui avait de nombreux réseaux et composantes, suivi des enfants de Carlo et Aline de Bortoli, Sonia et Edgar, présents au côté des petits-enfants et arrière petits-enfants, et de Anne Friant Mendres, présidente de l'ANACR 29 et fille du résistant Jacob Mendres, ami et camarade de Carlo de Bortoli.
Eric Guellec, adjoint PCF de Brest, aux anciens combattants et cérémonies patriotiques, et Anne Friant, ont ensuite remis une gerbe de fleurs devant la tombe d'Edgar et d'Aline, décédée dans le pays bigouden, ainsi que Edgar et Sonia les enfants, devant le porte-drapeau de l'ANACR, Roger Berthelot.
Sonia, la fille de Carlo et Aline de Bortoli, a rappelé l'importance de se mobiliser aujourd'hui comme hier et demain pour la Paix.
 
Photos et commentaire Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère, présent à la cérémonie pour rendre hommage à l'engagement dans la résistance de nos camarades Carlo et Aline de Bortoli.
22 août 2022 - 80 ans après son exécution au stand de tir de Balard à Paris par les Allemands, poignant hommage à notre camarade résistant communiste brestois Carlo de Bortoli au cimetière de Kerfautras à Brest
Pour en savoir plus sur Carlo de Bortoli, la notice de Gildas Priol: https://www.resistance-brest.net/article1108.html
Carlo (Charles) Antonio De Bortoli, émigré italien en 1925, est mosaïste à Paris. Il y rencontre une bretonne, Aline Morin qu’il épouse en 1931. Quelques années plus tard, la famille s’installe à Saint-Brieuc où naît leur fille Sonia en 1934. Toujours plus à l’ouest, on retrouve les De Bortoli à Brest en 1935. Ils s’installent à Lambézellec au 48 rue Jean Jaurès. Impliqué dans le militantisme, Carlo est l’un des responsables de l’Union Populaire Italienne (U.P.I) de Bretagne, qui regroupe les antifascistes transalpins. Il y rencontre Luigi Pezziga et tous deux adhèrent au Parti Communiste Français en 1936. L’année suivante, Carlo se spécialise dans les devantures et monuments funéraires. En 1938, il se rend au commissariat de Police de Lambézellec pour faire une demande de naturalisation et son second enfant, Edgard, voit le jour. Peu après la famille s’installe définitivement au 47 rue François Rivière. En 1939, il fait voter par les Italiens de l’U.L.P une motion où ils s’engagent à défendre la France contre toute attaque fasciste, y compris de l’Italie mussolinienne. A la déclaration de guerre, il souhaite incorporer l’armée française mais trop suspect, cela le lui est refusé.
Au lendemain de l’entrée des allemands à Brest, le 20 juin 1940, plusieurs réunions du P.C.F sont organisées à Brest. Carlo et Aline De Bortoli assistent à celle de chez les Goasguen, en présence de Raymonde et André Vadaine ainsi que Jules Lesven. Tous sont partants pour continuer le militantisme clandestin pour le parti. Au début 1941, il devient l’un des responsables du Triangle de direction du P.C.F pour le secteur du Bâtiment. Comme tous les français occupés, qui plus est dans le bâtiment, il est contraint de travailler pour l’occupant. Il participe cependant à la formation et à l’organisation de la résistance communiste parmi les ouvriers, avec Pierre Corre. Il intègre à sa création, l’Organisation Spéciale (O.S) au début 1941 et effectue des sabotages, notamment à l’École Navale où il est employé en février 1941. Carlo diffuse la presse clandestine du mouvement ainsi que les tracts. En mars 1941, il aurait participé avec Jules Lesven à l’immersion dans la rade de trois ou cinq corps de soldats allemands, abattus par l’O.S dans une embuscade au port de commerce.
Alors qu’il se rend chez Henri Moreau avec Yves Prigent, Charles Cadiou et Mathurin Le Gof, Carlo est arrêté le 28 avril 1942 par deux policiers brestois. Carlo subit un interrogatoire musclé par la police française qui tente de lui arracher des informations. Après quoi, il est livré à l’armée allemande avec ses camarades. Interné dans un premier temps à Pontaniou, il est traduit devant le Conseil de Guerre allemand de Brest. La déposition du policier français responsable de son arrestation accable Carlo qui était porteur d’une valise avec du papier destiné à l’imprimerie clandestine des communistes. De Bortoli, lucide sur son sort, endosse la responsabilité des divers actes de la résistance locale pour clore les enquêtes ou lever des soupçons. Il est alors condamné à mort le 14 mai 1942.
Il est ensuite interné à Quimper et Rennes, du 25 juin au 24 juillet, et enfin à Fresnes du 27 juin au 22 août 1942. Carlo De Bortoli est fusillé à Paris le 22 août 1942 au stand de tir de Balard dans le 15e arrondissement de Paris. Sa dépouille est jetée dans une fosse commune du cimetière parisien d’Ivry le jour même
. En 1948, son épouse fait rapatrier sa dépouille à Brest. Une cérémonie civile et militaire se déroule dans la chapelle ardente du cimetière de Saint-Martin avant qu’il soit inhumé, le 7 févier au cimetière de Kerfautras.
À titre posthume, pour son engagement dans la clandestinité, il reçoit la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile d’argent le 24 avril 1947 puis la médaille de la Résistance le 24 septembre 2014. En sa mémoire, une rue de Brest porte son nom depuis le 22 mars 1997.
La sépulture de Carlo De Bortoli se trouve dans le cimetière de Kerfautras à Brest [Carré 44, Rang 12, Tombe 28]
Publiée le mercredi 4 mars 2020, par Edgard De Bortoli, Gildas Priol, mise à jour vendredi 22 juillet 2022
***
Aline de Bortoli:
Née le 15 juillet 1908 à Bréhand (Côtes-du-Nord, Côtes d’Armor), morte le 21 avril 2004 à Lesconil (Finistère) ; aide-soignante ; militante communiste, résistante FTPF, vice-présidence de l’ANACR du Finistère ; femme de fusillé.
Aline Morin naquit à Bréhand (Côtes-du-Nord), petit village situé entre Moncontour et Lamballe, de parents agriculteurs, Pierre Morin et Marie Glâtre. Le couple avait six enfants dont deux moururent en bas âge. Ses parents louaient leurs bras, lui tantôt pour tenir une petite ferme, tantôt comme cantonnier, ouvrier agricole ou docker au déchargement du charbon au port du Légué à Saint-Brieuc Sa mère se rendait souvent à Paris comme employée de maison.
En 1925, à dix-sept ans, pour aider ses parents à construire leur petite maison, Aline Morin monta à Paris rejoindre sa sœur Marie. Elles travaillaient toutes les deux dans les hôtels, les restaurants, les cliniques. En deux ans, la maison fut payée intégralement. Quatre ans après son arrivée dans la capitale, elle fit la connaissance de Carlo de Bortoli fils de paysans pauvres ayant cinq frères et sœurs. Il était venu à Paris à quinze ans avec son père Angelo, militant socialiste antifasciste italien, conseiller municipal "bousculé" et menacé par ses collègues car il ne saluait pas le portrait de Mussolini à la fin du Conseil municipal, emprisonné sous Mussolini pour ses idées, fuyant le régime fasciste et la misère pour faire vivre la famille restée au pays. Ils se marièrent le 23 mai 1931 à Paris VIIIe arr. et eurent deux enfants : Sonia le 8 décembre 1934 à Saint-Brieuc, et Edgard le 7 juillet 1938 à Brest. Le couple s’était installé en Bretagne, en septembre 1935 à Brest où Carlo travaillait comme artisan mosaïste-carreleur,
Ils militèrent dans de nombreuses organisations : l’Union Populaire Italienne, la Ligue des Droits de l’Homme, le Parti Communiste Français, le Secours Populaire Français, la CGT, la Ligue Antifasciste, le Comité Mondial pour la Paix, le Soutien de l’Enfance.
Elle entre au PCF en octobre 1939 alors qu'il vient d'être interdit par le gouvernement Daladier après avoir commencé à militer dans la solidarité avec l'Espagne Républicaine de 1936 à 1939.
Le 6 septembre 1939, Carlo tenta de s’engager dans l’Armée Française mais il fut refusé car il avait conservé sa nationalité italienne. Il liquida alors sa petite entreprise, redevint ouvrier pour être plus libre de ses mouvements.
Après la guerre éclair de mai-juin 1940, Aline et son mari entrèrent dans la Résistance. Leurs premières actions furent d’ empêcher les militants de rejoindre l’Angleterre, puis, plus tard, de convaincre les hommes de ne pas partir travailler en Allemagne.
Aline commença sa propagande de résistance par une distribution de tracts du PCF en juillet 1940, tract dénonçant la trahison du gouvernement Pétain à Vichy et la collusion du vieux maréchal avec l'occupant allemand et ses chefs nazis.
Aline De Bortoli se fit embaucher à l’Arsenal de Brest et Carlo à l’École navale, pour faire des sabotages. Aline animait des groupes de femmes, organisait des manifestations devant la mairie pour réclamer du pain, du beurre, de la viande pour les enfants, distribuait des tracts, parfois avec sa fille, à la sortie des cinéma, tracts dénonçant la collaboration. Elle hébergeait des responsables de la Résistance, dont Robert Ballanger, inter-régional du PCF pour la Bretagne, et Alain Le Lay, responsable régional quelques mois pour le Finistère, mort en déportation à Auschwitz, et assurait d’importantes liaisons entre les groupes FTP. Les réunions de femmes étaient de plus en plus réprimées
Carlo De Bortoli fut arrêté dans la rue le soir du 28 avril 1942, avec trois camarades alors qu’il portait une valise pleine de papier blanc pour imprimer les tracts du 1er mai. Carlo fut condamné à mort par un tribunal allemand sur les témoignages de policiers français, pour faits de Résistance et pour propagande communiste. Aline essaya de le faire évader, en vain. Le 22 août 1942, il a été fusillé au stand de tir place Balard, puis enterré au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine, dans le Carré des Fusillés.
Aline De Bortoli resta trois ans sans nouvelles de son mari, elle n’apprit son exécution qu’à la Libération.
Dans un premier temps, après l'arrestation de Carlo de Bortoli, Aline dût chercher du travail et en trouva à l'arsenal, près de la prison allemande de Pontaniou où était détenu son mari. Elle effectua là des sabotages de camions allemands par des coupures de pneus notamment. Elle tenta de faire évader son époux, et, selon Eugène Kerbaul, manquera de peu d'y réussir. Charles restera emprisonné à Pontaniou du 15 mai au 1er juillet 1942... (1918-1945, 1640 militants du Finistère, Dictionnaire biographique de militants ouvriers du Finistère élargi à des combattants de mouvements populaires de Résistance - Eugène Kerbaul)
Elle continua la lutte sous le pseudonyme de "Térésa" prénom de sa belle-mère et devint responsable du "Comité des Femmes Patriotes" de Brest, alors composé exclusivement de femmes communistes qui en avaient pris l'initiative. Elle continue sur ces périodes, jusqu'au 9 février 1943, d'importantes liaisons PCF-FTP, mais, devant la menace d’être arrêtée, elle se réfugia chez sa marraine, dans son village natal de Bréhand, en février 1943. La police allemande la recherchait à Saint-Brieuc, où vivait sa mère.
Elle y resta jusqu’en octobre 1945, travaillant dans les fermes pour vivre, poursuivant son activité comme agent de liaison entre les maquis FTP (Bréhal et Montoncour), leur fournissant des renseignements sur l’ennemi, du ravitaillement, des vêtements, diffusant tracts et journaux du PCF, du Front National de Libéation, et des FTP à la population. Son rôle était aussi d’aller chercher à pied et de raccompagner des résistants à la gare de Lamballe, à sept kilomètres et de nuit, et d’organiser des réunions clandestines de la Résistance.
A la Libération, Aline de Bortoli a le grade de adjudant F.T.P.
De retour à Brest, elle retrouva son appartement, intact malgré les ravages dus aux bombardements alliés sur la ville. Aline vécut de petits emplois jusqu’à ce qu’elle entre à l’hôpital Ponchelet de Brest comme employée d’abord puis ensuite comme aide-soignante. Elle fit le choix de ne pas se remarier pour se consacrer à ses enfants et ses activités militantes. En 1946, elle fit la connaissance de ses beaux-parents.
Elle devint responsable de l’Association Nationale des Familles de Fusillés et Massacrés de la Résistance pour le Finistère, à l’Union des Femmes Françaises, milita activement au syndicat CGT des Hospitaliers et à l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance – ANACR – dont elle était encore Vice-présidente jusqu’à son décès. Elle était « combattant volontaire de la Résistance ».
En 1950, elle s’installa à Lesconil où elle fit construire une petite maison, pour sa retraite et sa famille.
Son dernier combat, elle le mena pour le maintien du nom de Jean Moulin au fronton du Lycée Professionnel de Plouhinec.
Inhumée au cimetière de Lesconil le 24 avril 2004, Louis Le Pape lui rendit hommage en retraçant le parcours de sa vie militante.
Sources:
Maitron - Article de Annie Pennetier Pour citer cet article :https://maitron.fr/spip.php?article206871, notice DE BORTOLI Aline, née MORIN par Annie Pennetier, version mise en ligne le 8 octobre 2018, dernière modification le 10 octobre 2018. SOURCES : Louis le Pape : ancien maire de Plobannalec-Lesconil, Président du Comité Bigouden le l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance, ANACR, texte d’hommage auquel cette notice doit beaucoup . — Témoignage de son fils Edgard De Bortoli, 2018.
Eugène Kerbaul 1918-1945, 1640 militants du Finistère, Dictionnaire biographique de militants ouvriers du Finistère élargi à des combattants de mouvements populaires de Résistance.
 
Voir aussi:
22 août 2022 - 80 ans après son exécution au stand de tir de Balard à Paris par les Allemands, poignant hommage à notre camarade résistant communiste brestois Carlo de Bortoli au cimetière de Kerfautras à Brest
22 août 2022 - 80 ans après son exécution au stand de tir de Balard à Paris par les Allemands, poignant hommage à notre camarade résistant communiste brestois Carlo de Bortoli au cimetière de Kerfautras à Brest
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23 août 2022 2 23 /08 /août /2022 07:48

 

 

 

 

 

 

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22 août 2022 1 22 /08 /août /2022 07:43

 

 

 

 

 

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21 août 2022 7 21 /08 /août /2022 17:00
A coeur ouvert - Journal santé du PCF, 3e trimestre 2022
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21 août 2022 7 21 /08 /août /2022 16:58
Débat de l'atelier citoyen santé du PCF à la Fête de l'Humanité: dimanche 11 septembre à 11h - T2A, rendez les soins aux soignants! ,
Débat de l'atelier citoyen santé du PCF à la Fête de l'Humanité: dimanche 11 septembre à 11h - T2A, rendez les soins aux soignants! ,
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21 août 2022 7 21 /08 /août /2022 16:30
Hommage au résistant brestois Carlo de Bortoli - lundi 22 août 2022 (ANACR Finistère)
Lundi 22 août - Hommage au résistant Carlo de Bortoli
 
Le comité du Finistère de l'Association nationale des anciens combattants de la Résistance (ANACR) organise un hommage au résistant brestois Carlo de Bortoli, à l'occasion du 80ème anniversaire de son exécution par l'occupant Allemand.
Un temps de recueillement sous la forme d'une cérémonie publique se déroulera devant la sépulture des époux DE BORTOLI, au cimetière de Kerfautras à BREST lundi 22 août 2022 à 11 heures. Ses enfants seront présents et lui rendront hommage.
Pour en savoir plus sur Carlo de Bortoli, la notice de Gildas Priol: https://www.resistance-brest.net/article1108.html
Hommage au résistant brestois Carlo de Bortoli - lundi 22 août 2022 (ANACR Finistère)
Hommage au résistant brestois Carlo de Bortoli - lundi 22 août 2022 (ANACR Finistère)

Carlo (Charles) Antonio De Bortoli, émigré italien en 1925, est mosaïste à Paris. Il y rencontre une bretonne, Aline Morin qu’il épouse en 1931. Quelques années plus tard, la famille s’installe à Saint-Brieuc où naît leur fille Sonia en 1934. Toujours plus à l’ouest, on retrouve les De Bortoli à Brest en 1935. Ils s’installent à Lambézellec au 48 rue Jean Jaurès. Impliqué dans le militantisme, Carlo est l’un des responsables de l’Union Populaire Italienne (U.P.I) de Bretagne, qui regroupe les antifascistes transalpins. Il y rencontre Luigi Pezziga et tous deux adhèrent au Parti Communiste Français en 1936. L’année suivante, Carlo se spécialise dans les devantures et monuments funéraires. En 1938, il se rend au commissariat de Police de Lambézellec pour faire une demande de naturalisation et son second enfant, Edgard, voit le jour. Peu après la famille s’installe définitivement au 47 rue François Rivière. En 1939, il fait voter par les Italiens de l’U.L.P une motion où ils s’engagent à défendre la France contre toute attaque fasciste, y compris de l’Italie mussolinienne. A la déclaration de guerre, il souhaite incorporer l’armée française mais trop suspect, cela le lui est refusé.

Au lendemain de l’entrée des allemands à Brest, le 20 juin 1940, plusieurs réunions du P.C.F sont organisées à Brest. Carlo et Aline De Bortoli assistent à celle de chez les Goasguen, en présence de Raymonde et André Vadaine ainsi que Jules Lesven. Tous sont partants pour continuer le militantisme clandestin pour le parti. Au début 1941, il devient l’un des responsables du Triangle de direction du P.C.F pour le secteur du Bâtiment. Comme tous les français occupés, qui plus est dans le bâtiment, il est contraint de travailler pour l’occupant. Il participe cependant à la formation et à l’organisation de la résistance communiste parmi les ouvriers, avec Pierre Corre. Il intègre à sa création, l’Organisation Spéciale (O.S) au début 1941 et effectue des sabotages, notamment à l’École Navale où il est employé en février 1941. Carlo diffuse la presse clandestine du mouvement ainsi que les tracts. En mars 1941, il aurait participé avec Jules Lesven à l’immersion dans la rade de trois ou cinq corps de soldats allemands, abattus par l’O.S dans une embuscade au port de commerce.

Alors qu’il se rend chez Henri Moreau avec Yves Prigent, Charles Cadiou et Mathurin Le Gof, Carlo est arrêté le 28 avril 1942 par deux policiers brestois. Carlo subit un interrogatoire musclé par la police française qui tente de lui arracher des informations. Après quoi, il est livré à l’armée allemande avec ses camarades. Interné dans un premier temps à Pontaniou, il est traduit devant le Conseil de Guerre allemand de Brest. La déposition du policier français responsable de son arrestation accable Carlo qui était porteur d’une valise avec du papier destiné à l’imprimerie clandestine des communistes. De Bortoli, lucide sur son sort, endosse la responsabilité des divers actes de la résistance locale pour clore les enquêtes ou lever des soupçons. Il est alors condamné à mort le 14 mai 1942.

Il est ensuite interné à Quimper et Rennes, du 25 juin au 24 juillet, et enfin à Fresnes du 27 juin au 22 août 1942. Carlo De Bortoli est fusillé à Paris le 22 août 1942 au stand de tir de Balard dans le 15e arrondissement de Paris. Sa dépouille est jetée dans une fosse commune du cimetière parisien d’Ivry le jour même

. En 1948, son épouse fait rapatrier sa dépouille à Brest. Une cérémonie civile et militaire se déroule dans la chapelle ardente du cimetière de Saint-Martin avant qu’il soit inhumé, le 7 févier au cimetière de Kerfautras.

À titre posthume, pour son engagement dans la clandestinité, il reçoit la Croix de Guerre 1939-1945, avec étoile d’argent le 24 avril 1947 puis la médaille de la Résistance le 24 septembre 2014. En sa mémoire, une rue de Brest porte son nom depuis le 22 mars 1997.

La sépulture de Carlo De Bortoli se trouve dans le cimetière de Kerfautras à Brest [Carré 44, Rang 12, Tombe 28]

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21 août 2022 7 21 /08 /août /2022 16:03
Fête de l'Humanité 2022 à la base aérienne 217 de Plessis-Pâté dans l'Essonne: les 9, 10, 11 septembre: réservez votre week-end!
Un « nouvel élan » pour la Fête de l’Humanité

Après vingt-deux ans passés en Seine-Saint-Denis, cet événement musical et politique majeur, grand rendez-vous politique de rentrée de la gauche, organisé par les communistes depuis plus de 90 ans, va poser ses valises sur l’ancienne base aérienne 217, au Plessis-Pâté, dans l’Essonne, les 9, 10 et 11 septembre. Fini l’aire des Vents, une nouvelle ère s’ouvre.

 
En 2022, la Fête de l’Humanité prend son envol ! 🪂
 
C’est une toute nouvelle Fête de l'Humanité, intégralement repensée et complètement inédite, qui sera à découvrir les vendredi 9, samedi 10 et dimanche 11 septembre prochains, sur La Base 217 du Plessis-Pâté en Essonne !
 
Il est possible d'acheter votre bon de soutien ouvrant droit aux 3 jours d'entrée sur la fête auprès des militants et sections communistes du Finistère pour 35 euros par bon de soutien avec une invitation pour l'entrée à valider ensuite par internet.
 
Ce bon de soutien est aussi un soutien au journal l'Humanité. Et il est possible d'acheter un bon de soutien de 35 euros pour soutenir le journal l'Humanité, journal engagé pour l'alternative sociale et politique de gauche, et les idées émancipatrices et communistes, sans venir à la fête soi-même.
 
Si vous souhaitez participer à la fête de l'Humanité comme bénévole sur le stand du PCF Finistère, qui fonctionne chaque année avec 60-70 bénévoles et militants et qui dispose d'un espace de restaurant (Kig-ha-Farz finistérien, Saucisses de Molène-Pommes de terre grenailles) et bar, ouverts du vendredi au dimanche, vous pourrez en donnant 3h par jour minimum de travail pour le stand vivre une très belle expérience collective, fraternelle et festive, et profiter de la fête de l'intérieur tout en plantant votre tente à l'arrière du stand si besoin.
 
Les fiches d'inscription sont annexées en pièce-jointe avec les plannings à la publication. Contact et retours avant le dernier week-end d'août à federation@29.pcf.fr /et PCF 29 - 5 rue Henri Moreau - 29 200 BREST - renseignements: 02 98 43 47 78 
 
 
Possibilité d'envisager des covoiturages pour se rendre sur la fête.
 
Vous serez les bienvenus sur le stand du PCF Finistère les 3 jours de la fête. Il sera situé dans l'espace Bretagne Avenue Gisèle Halimi.
 
L'espace Bretagne aura une scène commune:
 
Avec Fest-Noz le vendredi soir
 
Débat sur les Transports et Mobilités le samedi après-midi, 10 septembre, à 15h:

"Le train : un service public, efficace pour les breton.ne.s et pour le climat "

Animé par Gladys Grelaud, Conseillère régionale PCF, de Bretagne

Dimanche 11 Septembre à 11h, Espace – débats Bretagne:

T2A : "Rendre le soin aux soignants..."

- Hamama Bourabaa – Fondatrice et présidente de l'association “Rendre le soin aux soignants”

- Jean-Marie Fessler – Docteur en économie de santé - Président du conseil scientifique de l'Institut Montparnasse – Docteur en éthique médicale – Ancien directeur d'hôpital et des établissements de soins de la MGEN

- Fabien Cohen – Commission santé / protection sociale du PCF – Membre du Comité national du PCF

Animé par Christiane Caro, Atelier Citoyen Santé Bretagne,PCF "

 
 
 
Sinon, entrée commerciale à la fête de l'Humanité actuellement à 50 euros pour les 3 jours à vendre sur le site de l'Humanité:
 
 
🔴 Pass 3 Jours en vente ici dès maintenant* 👉 http://fetehumanite.seetickets.com/
 

Si la base 217 peut paraître lointaine, elle n’est pas moins accessible en transports en commun que ne l’était l’aire des Vents. « Entre l’entrée de la Fête et la station de Brétigny sur la ligne C, la distance est la même que celle qui séparait le RER du Bourget du site de La Courneuve, approximativement 3 kilomètres », indique le directeur de la Fête.

En outre, des navettes assureront la liaison durant tout le week-end entre les gares des RER C et D (cette dernière étant un peu plus éloignée) et la Fête. « Et nous avons travaillé avec la SNCF et les collectivités pour adapter le plan de transport, afin de s’assurer que le site sera accessible, poursuit le responsable. Une vingtaine de trains supplémentaires seront ainsi rajoutés ce week-end-là. » Le lieu proposera également davantage de places de parking sur site, à proximité du cœur de Fête.

Pour ceux qui souhaiteraient dormir sur place, ce sera bien évidemment possible. Le camping, qui existait déjà sur l’aire des Vents, sera là-bas proposé avec de nouveaux services : locations de tipis, de tentes, de matelas, de draps. Un coin famille sera également proposé. Une importante zone sera dédiée aux camping-cars, au prix de 20 euros les trois jours.

 

Informations diverses:

https://www.facebook.com/FetedelHumanite

https://fete.humanite.fr/

 
🔴 OUVERTURE DE LA BILLETTERIE PARKING !
Vous pouvez désormais réserver vos billets pour le parking de la Fête de l'Humanité, situé directement aux abords du site de la Fête.
♿ Parking PMR/PSH : un parking gratuit est accessible en Porte B sur présentation de la carte mobilité inclusion.
🚲🏍 Parking 2 Roues : un parking gratuit est accessible en Porte R (motos et scooters) et via l'entrée piéton (vélos). Ce parking est géré par la FFMC - Fédération Française des Motards en Colère, partenaire de la Fête de l'Humanité.
Réservez votre parking sur 👉 https://parkings-fh.agp.fr/
Fête de l'Humanité 2022 à la base aérienne 217 de Plessis-Pâté dans l'Essonne: les 9, 10, 11 septembre: réservez votre week-end!
FOCUS SUR... La programmation de la Scène Angela Davis ! 👀
Du rap à la soul en passant par la chanson française et l’électro, la programmation de la Scène Angela Davis vous fera voyager dans des univers musicaux éclectiques. Les 9, 10 et 11 septembre prochain vous pourrez y retrouver Jacques Dutronc & Thomas Dutronc, Sexion D'Assaut, Selah Sue, Laylow, CHRISTOPHE MAE, Kungs, Benjamin Biolay, Ibeyi, Ronisia, Zamdane, The Excitements et le Grand Choeur du Canto ! 🔥
Fête de l'Humanité 2022 à la base aérienne 217 de Plessis-Pâté dans l'Essonne: les 9, 10, 11 septembre: réservez votre week-end!
Entre beats tranchants, rythmes dansants, et textes émouvants, ils viendront tous enflammer la scène Joséphine Baker sur la Base 217, nouvelle terre d’accueil de la Fête de l’Humanité ! 🔥
Pass 3J à retrouver 👉 fetehumanite.seetickets.com
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21 août 2022 7 21 /08 /août /2022 10:13
Un livre à lire sur les combats de la Résistance en Bretagne après le débarquement et les SAS de la France Libre: "Chez nous, il n'y a que des morts" par Kristian Hamon (Les parachutistes de la France Libre en Bretagne - été 1944 - Skol Vreizh, 2021)
Note de lecture par Ismaël Dupont - 21 août 2022
 
Je viens recommande la nouvelle enquête historique de Kristian Hamon sur la seconde guerre mondiale et l'Occupation en Bretagne, après les passionnants "Agents du Reich en Bretagne" (2011, Skol Vreizh, 19€: sur les espions et collabos bretons travaillant pour la police et les services de renseignement allemands et les méthodes de ces derniers dans la traque de la résistance), "Les nationalistes bretons sous l'occupation" (2005, Yoran Embanner, 16,70€), , "Le Bezen Perrot" (2004, Yoran Embanner, 15€), un livre ambitieux au titre accrocheur "Chez nous, il n'y a que des morts!" (Les parachutistes de la France Libre - été 1944) publié chez Skol Vreizh en 2021 (20€).
 
Ce livre s'intéresse cette fois non plus à la collaboration bretonne mais à la Résistance de la France Libre qui va intervenir en Bretagne à partir du débarquement du 6 juin 1944, avec des parachutages d'agents de renseignement et de liaison, les SAS français de la France Libre formés en Angleterre et dans les combats d'Afrique du Nord, ces résistants de la France Libre qui vont combattre au côté des forces de la résistance intérieure, FFI et FTP, notamment à Duault et Saint-Marcel, dans des combats à l'issue tragique (les FFI y compris anciens FTP en Bretagne représentent 12 000 à 15 000 hommes au moment du débarquement, dont 9000 peut-être qui étaient armés). Ce livre très fouillé et documenté, appuyé sur des documents d'archives, de nombreux témoignages, commence par faire l'histoire des SAS et de leur première utilisation en Libye et en Égypte, de leur entraînement en Grande-Bretagne, des liens entre les services britanniques et gaullistes, et présente les hommes, leur origine sociale (on apprend notamment la présence d'un grand nombre de juifs dans la France Libre, originaires d'Algérie ou de France Métropolitaine, se heurtant parfois à l'antisémitisme de certains cadres des FFL), avant d'aborder les missions SAS en Bretagne après le débarquement, portant un nouvel éclairage sur la bataille de Saint-Marcel notamment.
 
Une lecture à recommander pour toutes les personnes intéressées par l'histoire de la résistance et de la seconde guerre mondiale en Bretagne.
 
***
Résumé de l'éditeur:
"“Chez nous, il n’y a que des morts !” Les parachutistes de la France libre en Bretagne – été 1944
Kristian Hamon
En juillet 1944, alors que les Alliés piétinent en Normandie, d’importants largages d’armes, de munitions, des parachutages de militaires de la France libre, chargés d’encadrer les maquis du Centre-Bretagne, sont effectués dans les secteurs de Duault (22) et de Saint-Marcel (56).
La libération de la Bretagne semble proche ; pourtant, l’occupant, avec l’aide de collaborateurs zélés, se livre alors à des actes de barbarie innommables : arrestations, tortures, massacres…
Chez nous, il n’y a que des morts : c’est par ces mots que le commandant Bourgoin, chef du bataillon de parachutistes de la France libre, les fameux SAS, informe ses supérieurs du déroulement de sa mission dans le secteur de Saint-Marcel.
Si les SAS ont fait l’objet de nombreux ouvrages, Kristian Hamon -l’un des meilleurs historiens de la Seconde Guerre mondiale en Bretagne – apporte quelques révélations dans un livre remarquablement documenté : il nous apprend qu’un second débarquement en Bretagne a été envisagé par les Alliés, qu’un quart du bataillon SAS était composé de juifs séfarades…
Aboutissement d’années de recherche dans les archives privées et publiques, françaises et étrangères, de collecte de témoignages, ce livre important fait un sort aux rumeurs, aux mensonges, à l’ignorance et aux silences."
Date de parution : novembre 2021
ISBN : 978-2-36758-132-3
Nombre de pages : 372 pages
Format : 16,0 x 24,0 cm à l’italienne. Couverture souple, impression NB
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