Un président qui se balade avec un jerricane dans la main et un briquet dans l'autre
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Le Chiffon Rouge
Morlaix
Un président qui se balade avec un jerricane dans la main et un briquet dans l'autre
Fabien ROUSSEL, secrétaire national du PCF, dans une tribune au « Monde », affirme que le défi de la gauche est de « travailler à une société qui garantit à chacun d’avoir un emploi, une formation et un salaire tout au long de sa vie ».
En déclarant préférer le travail au chômage, je n’imaginais pas provoquer pareille polémique. Que n’avais-je dit ? Certains ont pris leurs plus beaux airs indignés et y ont vu une saillie inspirée des pires discours de la droite réactionnaire. D’autres sont allés jusqu’à s’élever contre un racisme à peine larvé. Quel délire !
Quand on parle des autres, on parle d’abord de soi. En s’indignant ainsi, que disent-ils d’eux-mêmes ? Qu’ils ont démissionné. Qu’ils ont renoncé à la grande ambition qui devrait rassembler la gauche : celle d’éradiquer le chômage. Si l’esclavagisme revenait demain, ils négocieraient avec le Medef le poids des chaînes. Pas moi. Car le chômage tue, il bousille des vies. Il fait basculer des familles entières dans la pauvreté. Il instille partout le venin de la division entre ceux qui ont un emploi et ceux qui en sont privés. De là où je vous parle, dans ce Nord ouvrier depuis si longtemps fier de ses usines et du savoir-faire de ses travailleurs, on sait la dureté du travail et le coût du chômage. On sait intuitivement que le chômage est « l’armée de réserve » du capital, comme le disait si bien Marx.
Remettre en cause la logique libérale du chômage
C’est la menace du chômage qui permet au Medef et aux libéraux d’imposer les bas salaires, les horaires élargis sans supplément de rémunération, le quotidien infernal d’une vie sans pause et sans plaisirs. Et nous devrions accepter le chômage de masse et nous contenter de garantir un revenu d’existence ? Il est temps, au contraire, de remettre en cause les logiques libérales qui ont toujours entretenu le chômage plutôt que de l’éradiquer, qui ont préféré l’accompagner plutôt que d’empêcher le déménagement de pans entiers de notre industrie.
Ouvrons les yeux. L’industrie représentait 24 % de notre PIB en 1980 et seulement 10 % en 2019. Notre flotte de pêche est passée de 11 500 bateaux, en 1983, à 4 500, aujourd’hui. Quant à la saignée paysanne, elle nous a fait passer de 1 263 000 exploitations agricoles, en 1979, à 429 000, en 2017. Résultat : 5 millions de privés d’emplois, 2 millions de bénéficiaires du RSA, 4,5 millions de primes d’activité versées par la CAF. Et 10 millions de Français sous le seuil de pauvreté. Beau succès.
Alors, j’assume. Je me bats pour une société qui se fixe comme horizon de garantir un emploi, une formation, un salaire à chacun de ses concitoyens. Et je m’inscris en faux contre ceux qui théorisent la « fin du travail ». Ce discours passe totalement à côté des réalités qui se font jour. Ayons de l’ambition pour notre pays.
Tant de besoins mériteraient d’être satisfaits. De quoi permettre à chacun de trouver sa place dans la société et de retrouver sa dignité par le travail.
Redonner du sens au travail
Regardez ces classes sans professeurs, ces trains qui ne circulent pas faute de conducteurs, ces services d’urgences fermés faute de personnels. Qui peut croire que nous relèverons le service public sans fonctionnaires en plus ? Qui peut imaginer que nous conduirons la transition écologique sans créer d’emplois ? Qui peut penser que nous pourrons reconquérir notre souveraineté énergétique, industrielle, alimentaire sans millions d’emplois supplémentaires ni formations massives ?
Bien sûr, à titre transitoire, les salariés ont besoin de protections, d’accompagnement et je serai à leur côté pour dénoncer toutes les attaques du gouvernement contre eux, avec cette réforme de l’assurance-chômage ou encore le projet de travail obligatoire en échange du RSA.
Mais quel beau défi pour un pays, pour la gauche, que de travailler à une société qui garantit à chacun d’avoir un emploi, une formation et un salaire tout au long de sa vie professionnelle. Un projet révolutionnaire qui va de pair avec l’amélioration des conditions de travail, la hausse des salaires, la réduction du temps de travail et le rétablissement de la retraite à 60 ans et vise à sécuriser tous les âges de la vie. Redonnons du sens au travail en l’émancipant de la puissance aveugle du marché et en se posant partout la question : comment produire et répondre à nos besoins, en respectant autant les êtres humains que la planète ? C’est l’ambition qui m’anime. Ni plus ni moins.
Fabien Roussel
Secrétaire national du PCF
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Il restait quelques bourriches d'huîtres et on a vendu des huîtres au détail à la fin de la fête, notamment au mathématicien à la médaille Fields et député Cédric Villani, dont on a découvert à la fête qu'il était abonné à "Progressistes", la revue de débat et de réflexion scientifique du PCF, dirigée par Amar Bellal.
Photos Ismaël Dupont, Jacqueline Héré, Gilles Dussautiez, Daniel Laporte, Gladys Grelaud, etc.
Pouvoir d’achat L’envolée des tarifs et les craintes de coupure cet hiver étaient au cœur des discussions au Forum social. La CGT mines et énergie lance la bataille de l’opinion pour rompre avec la dérégulation du secteur et la dépendance aux marchés.
Les prix de l’énergie s’emballent, mais à qui la faute ? Pour Catherine, Laurent et Hubert, venus de Cholet à la Fête de l’Humanité, leur avis s’est forgé après une heure d’échanges chocs entre Gabriel Attal, ministre du Budget, Fabien Roussel, député PCF, ou Sébastien Menesplier, de la CGT mines-énergie. « On parle de sobriété, de bouclier tarifaire ou de chèques énergie mis en place par le gouvernement. Les gens autour de nous sont paumés. Mais, pour nous, c’est désormais clair que derrière tous ces dispositifs censés contenir les augmentations, la politique suivie reste celle de servir les actionnaires de tous ces groupes privés. On ne s’attaque pas aux causes du problème, qui sont celles du mar ché et de la concurrence », résume Laurent.
Pour les syndicats, instances représentatives des personnels et experts présents en nombre au Forum social, des solutions existent à la crise énergétique et à l’augmentation des prix pour les consommateurs. Mais leur mise en place nécessite de mener une bataille politique et culturelle auprès de l’opinion publique afin de rompre avec la libéralisation du secteur et sa dilution dans un marché qui craque de tous côtés. « Les gens sont nombreux à venir nous voir. Ils nous parlent de leurs problèmes de facture, de démarchages abusifs, de crainte de devoir arrêter de se chauffer cet hiver pour éviter les impayés et les coupures », raconte Gwénaël Plagne sur le stand du Conseil national de l’énergie, constitué l’an dernier par les comités centraux d’entreprise d’EDF et Enedis au plus fort de la bataille contre le projet Hercule de découpe du groupe électricien.
Ces problèmes du quotidien concernent aussi les élus de collectivités locales. « Un maire d’une commune d’Île-de-France nous a demandé ce qu’il pouvait faire alors que toutes ses mesures d’économies d’énergie ne suffisent pas à contenir l’envolée de la facture des bâtiments municipaux, reprend Gwénaël Plagne. En racontant leurs problèmes, les gens voient bien que le marché de l’électricité et du gaz ne fonctionne plus. On bat chaque jour des records sur les cours, mais les coûts de production n’ont pas varié. Ce n’est que de la spéculation. Quant aux boucliers et autres chèques, ils ne suffisent plus. Les préoccupations des usagers entrent en résonance avec nos propositions. On marque des points. »
Écouter les agents énergéticiens présents sur la Fête raconter leurs conditions de travail permet d’appréhender un système usé par vingt années de dérégulation et d’économies. Au temps d’une garantie réelle de service public de l’énergie, 75 % des interventions demandées par les usagers devaient être effectuées dans la demi-heure. Cette obligation de résultat est devenue de plus en plus lâche au fil des années, en temps (dans l’heure) comme en zones couvertes toujours plus étendues. « Comme celle-ci est comptabilisée au niveau national, on est sûr de la remplir grâce aux interventions en zones urbaines, où notre maillage est encore suffisamment dense. Mais dans les campagnes, on ne dépanne plus immédiatement. Les économies sur les personnels, les véhicules, les locaux aboutissent à une désertification de nos services », se désole Yann Renard, du CSE central de GRDF. À ses côtés, Thomas Dotel, secrétaire du même CSEC, fait le lien avec les préoccupations des usagers : « Ils voient bien que le système actuel mène à un affaiblissement des services rendus. Avant, notre statut d’énergéticien nous permettait de prendre le temps de régler un problème, quitte à allonger notre emploi du temps. Aujourd’hui, comme Engie ne veut pas payer d’heures supplémentaires, passé les dix heures d’astreinte, l’agent doit laisser le chantier, fini ou pas. »
Face à tous ces constats, la tentative de rapprochement du ministre Gabriel Attal lors du débat sur l’avenir du système énergétique a fait long feu. « Du bouclier tarifaire au chèque énergie, je demande que tout ce que nous avons fait pour protéger les Français soit reconnu. C’est un investissement massif : 1,5 % du PIB. Sur la préparation de l’avenir, des convergences existent entre nous, comme la place du nucléaire », a proposé le ministre du Budget. Réponse cinglante de Sébastien Menesplier, de la CGT : « Depuis vingt ans, les responsables se sont succédé et ont tous mené la même politique : ils ont cassé un monopole public de production et de distribution de l’énergie pour jouer au Monopoly avec le gaz et l’électricité. Il va falloir que vous vous expliquiez. »
Après deux mois caniculaires, parmi les plus chauds jamais enregistrés en France, la coprésidente du groupe n° 1 du Giec Valérie Masson-Delmotte, présente samedi 10 septembre à la Fête de l’Humanité, était invitée à Matignon le 31 août pour présenter les enjeux de la lutte contre le réchauffement. La climatologue alerte sur son intensification : « Nous ne sommes pas prêts. »
Elle est l’une des 100 personnalités les plus influentes du monde selon « Time », mais doit se contenter de travailler dans un préfabriqué mal isolé. C’est là, sur le plateau de Saclay (Essonne), que Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue de renom et coprésidente du groupe de travail n° 1 du Giec, a reçu « l’Humanité magazine ». L’occasion de revenir sur les catastrophes climatiques de l’été, de parler des jets privés et de sa venue à la Fête de l’Humanité.
Nous avons vécu avec sévérité trois des quatre grands risques majeurs identifiés pour l’Europe de l’Ouest : les extrêmes chauds, avec leurs effets sur nos conditions de vie, la santé au travail, les écosystèmes aquatiques et les forêts ; les pénuries d’eau, avec des taux d’humidité des sols pires qu’en 2003, entraînant des chocs sur les rendements agricoles mais également sur le transport de marchandises à cause de fleuves à sec ; les inondations enfin, avec des pluies intenses, un fort ruissellement, le débordement des cours d’eau mais également la hausse du niveau de la mer, qui touche notamment les zones de basse terre. Tout ceci nous a montré à quel point nous sommes vulnérables, que nous ne sommes pas prêts.
Si des enquêtes d’opinion montrent que les préoccupations climatiques sont de plus en plus prégnantes parmi le grand public, les travaux scientifiques nous apprennent aussi que certains facteurs peuvent conduire – ou pas – à agir. Et, paradoxalement, ni le degré d’information ou de connaissance, ni même l’expérience vécue d’événements extrêmes ne sont nécessairement des facteurs déclenchant l’action. En revanche, la dynamique collective est porteuse.
Je n’utilise pas ce mot. Accélération signifie mathématiquement que les choses vont de plus en plus vite. Or, du point de vue du climat, la seule chose qui s’accélère stricto sensu, c’est la montée du niveau de la mer. Je préfère parler d’intensification. Cet été, en France, la température moyenne a été de 2,3 °C supérieure à celle des 30 dernières années. Cela ressemble aux conditions estivales attendues autour de 2050 si rien ne change en termes de politiques publiques. Il existe une tendance lourde, liée à l’influence humaine sur le climat, à laquelle s’ajoutent des variabilités spontanées, internes au climat et qui peuvent tantôt exacerber, tantôt masquer temporairement cette tendance de long terme. C’est la superposition de ces deux phénomènes qu’il faut déchiffrer.
La chaleur continue d’être associée au bien-être. Or, cela alimente un imaginaire en décalage avec les effets réels de ces événements climatiques : ne pas pouvoir se reposer la nuit, travailler dans des conditions infectes, souffrir davantage lorsque l’on est en situation de vulnérabilité. Des journaux ont parlé d’un « bel été ». Ça a choqué beaucoup de monde, y compris moi, en tant que scientifique. Non, ce n’était pas un bel été. Nous venons de vivre la fin de l’insouciance.
LA SITUATION EST TRÈS GRAVE ; NOUS AVONS BESOIN DE TISSER DES PONTS ENTRE LES CONNAISSANCES ET LES DÉCIDEURS, ET DE FAIRE MONTER LE NIVEAU DE CULTURE SCIENTIFIQUE DU GRAND PUBLIC.
Parmi les obstacles à l’action, on constate souvent un manque de littératie (NDLR, aptitude à lire, à comprendre) : connaître les causes, les mécanismes et les implications pour bien comprendre les liens causes-conséquences et définir les leviers d’action. Comment peut-on réduire les rejets de gaz à effet de serre, préserver la biodiversité, comment le faire de manière juste ? Comment limiter les risques en tenant compte des vulnérabilités, en évitant de dégrader les écosystèmes pour préserver certaines activités ? Ce sont des compétences qu’il faut avoir. Ce n’est pas toujours le cas. Ces moments d’échange permettent une certaine appropriation des enjeux. Et puis, face à l’action pour le climat – structurelle et de long terme –, il y a toujours d’autres urgences économiques, sanitaires, géopolitiques, qui font rebasculer le climat en sous-priorité.
Si nous savons qu’aujourd’hui deux tiers des Français vivent dans des zones exposées aux aléas climatiques, la vulnérabilité en fonction de l’âge, de l’état de santé, de la situation économique et sociale, manque en revanche d’évaluation. C’est un point crucial pour construire une véritable stratégie d’adaptation. Nous ne sommes pas tous égaux dans notre capacité à faire face aux impacts d’un climat qui change. Par ailleurs, nous avons souvent le sentiment de courir d’une crise à l’autre, ce qui révèle un manque de vision intégrée. Un manque de moyens aussi, criant à l’échelle des territoires et dans tous les organismes compétents. À l’ONF, au Cerema, à Météo France, partout, les effectifs se sont effondrés. C’est un frein énorme à l’adaptation. Enfin, il faut être attentif à ce que j’appelle la mal-adaptation, qui retarde les risques et augmente les dommages. C’est par exemple le cas lorsqu’en moyenne montagne, où l’enneigement diminue, on utilise la ressource en eau et les moyens pour les canons à neige au lieu de diversifier les activités touristiques. Ou lors de fortes chaleurs lorsqu’on allume la clim pour pouvoir dormir. À l’échelle individuelle, c’est de l’adaptation mais, en réalité, cela augmente la consommation électrique et rejette l’air chaud dehors, accentuant le phénomène d’îlots de chaleur urbain.
La sobriété est définie par le Giec comme une baisse de la demande en énergie, en matériaux non renouvelables, en eau et en sol tout en permettant à chacun de vivre décemment. Cette notion a été introduite particulièrement dans le secteur du bâtiment, et c’est l’un des points clés. Mais la sobriété, c’est également agir sur la demande et les services, en favorisant des styles de vie sobres en carbone : éviter les suremballages, favoriser le télétravail, éviter les vols longue distance, remplacer les voitures thermiques, etc. Ce seul levier, à l’échelle mondiale, peut permettre de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de 40 à 60 % d’ici à 2050. Il s’agit d’ailleurs moins de choix individuels que d’une organisation collective.
C’est symbolique mais révélateur. Ces questions sont très souvent abordées de façon binaire et sont utilisées par certains secteurs pour se dédouaner de leur capacité à agir. Derrière, il y a aussi, bien sûr, la notion d’exemplarité. Si les plus aisés valorisent ce type de déplacement et communiquent l’image de la réussite sociale par ce genre d’activité, ça donne une impression de dissonance, d’inégalité, d’injustice.
NE PAS POUVOIR SE REPOSER LA NUIT, TRAVAILLER DANS DES CONDITIONS INFECTES, SOUFFRIR DAVANTAGE LORSQUE L’ON EST EN SITUATION DE VULNÉRABILITÉ… VOILÀ LES EFFETS RÉELS DES ÉVÉNEMENTS CLIMATIQUES.
Moins qu’au début, car une grosse partie du travail est faite. Dans mon rôle, ce qui était important était de m’assurer que le travail scientifique soit rigoureux. S’il y a une faille, c’est ma responsabilité. À chaque fois, il y a la peur d’une erreur, d’être à côté de la plaque, que ce ne soit pas clair, etc. Au moment de la COP21, j’ai senti une énorme pression, car le Giec avait été invité à faire un rapport spécial sur la hausse des températures de 1,5 °C. Les attentes de la société civile et du monde politique étaient très fortes. C’était un marathon et l’approbation du rapport a été atroce. Il a été rejeté, à la COP24, par les États-Unis de Trump, la Russie, l’Arabie saoudite et le Koweït. C’était lourd.
Oui, car nous passons en revue les méthodologies scientifiques pour définir ce qui est crédible ou non. Je ne connais aucun équivalent. L’Europe de l’Ouest, les États-Unis ou la Chine pourraient très bien fonctionner sans, grâce à leur communauté scientifique. Mais, pour beaucoup de régions du monde, ce socle de connaissances n’est pas disponible. De même, concernant les leviers d’action, il existe tant d’intérêts contradictoires et de jeux de pouvoir qu’avoir une instance qui les étudie reste pertinent. Il reste une question : qui évalue les politiques mises en œuvre ? C’est le sujet qui, à mon sens, va monter concernant les questions d’adaptation.
Le changement climatique n’est pas neutre : ce sont des sujets à l’interface entre la science et la société. Le reconnaître signifie que nous avons une place dans la vie publique. La situation est très grave ; nous avons besoin de tisser des ponts entre les connaissances et les décideurs, et de faire monter le niveau de culture scientifique du grand public. En Corée du Sud, en Allemagne, à Singapour, au Royaume-Uni, les scientifiques ont leur place dans les rouages des gouvernements afin d’éclairer la prise de décision. En France, quelque chose ne fonctionne pas.
Je n’ai jamais trouvé d’offre politique qui m’aurait permis de rester moi-même. Mais je me rends disponible pour dialoguer avec ceux qui le souhaitent. Depuis 2015 et ma prise de responsabilités au Giec, je me suis mise en retrait pour protéger l’institution. Je sais produire des recherches fondamentales ou évaluer les politiques publiques françaises avec le Haut Conseil pour le climat. Et, en faisant cela, je mesure tout ce que je ne connais pas. Voilà venu le temps de la mise en œuvre : il faut des personnes capables pour travailler à l’articulation entre l’État et les régions, à l’aménagement du territoire, pour mettre en place des politiques d’adaptation. Je n’ai pas ces compétences. La recherche de consensus n’est pas faite pour moi. Il y a aussi un équilibre à trouver entre vie professionnelle et vie personnelle. Avec une vie de ministre, c’est impossible.
LE FAIT QUE DES ACTEURS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE S’IMPLIQUENT EST UNE PREUVE DE L’INTÉGRATION DES ENJEUX CLIMATIQUES DANS LA VIE DÉMOCRATIQUE.
Je préfère dire que je suis lucide. Nous ne sommes pas dans une tragédie grecque : les choses ne sont pas écrites. L’évolution future du climat dépend de ce que nous allons faire. Des solutions existent, mais sommes-nous capables de les actionner vite et fort, et de manière juste ? L’écoanxiété vient du sentiment d’un décalage entre ce qui est mis en place et ce qu’il est nécessaire de faire, mais aussi d’un sentiment d’impuissance. Pour ma part, j’ai en tête les choses à venir, mais surtout les rencontres que j’ai faites dans différentes régions du monde, par exemple, les témoignages de ceux qui ont vécu d’intenses cyclones aux îles Fidji. Et leur inquiétude sur la transmission d’une culture ancrée dans un lieu aujourd’hui menacé par la montée des eaux.
C’est atroce de faire peser la charge mentale de l’action pour le climat sur les plus jeunes, qui n’ont pas les moyens d’agir. Il existe un effet d’âge très net dans la prise de conscience, car des générations entières ont grandi avec la fonte des glaciers, la disparition des animaux, etc. Les jeunes ont intégré le changement climatique de plusieurs façons : certains le tiennent à l’écart pour se soulager, d’autres sont submergés par une angoisse permanente, d’autres en font le déterminant d’une action collective. Le dialogue intergénérationnel, notamment dans les familles, est très intéressant, car la prise de conscience de certains peut faire évoluer les pratiques d’autres.
Il faut des gens qui s’approprient cette matière pour faire évoluer les rapports de forces dans la société. Beaucoup de personnes influentes n’ont pas intérêt au changement. Le fait que des acteurs de la société civile s’impliquent est une preuve de l’intégration des enjeux climatiques dans la vie démocratique. C’est une lutte contre des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général.
Je suis nulle pour être drôle. Je suis sérieuse, mais j’essaie d’éviter le jargon en essayant de me mettre à la place des autres pour arriver à partager le savoir scientifique. Le dialogue direct est important. La plupart des gens voient le changement climatique comme un tableau impressionniste. Quand on est trop près, on ne voit que des taches de couleur. Il y a un incendie, une négociation internationale, un projet de loi... Pour beaucoup, il est compliqué de donner du sens à chaque actualité. L’échange me permet d’aider les gens à situer ces taches de couleur dans une image d’ensemble : le constat, les causes, les conséquences, les leviers d’action. La Fête de l’Humanité attire un public jeune et le fait de se sentir membre d’une dynamique collective, dans un cadre festif, fait du bien.
L'AFPS du Pays de Morlaix est particulièrement heureuse d'inviter ses adhérent-es et tous les ami-es de la Palestine à une conférence-débat sur la résistance populaire palestinienne. Cette rencontre se fera en présence de deux militant-es palestinien-nes qui jouent un rôle considérable dans les mobilisations populaires contre l'occupation et la colonisation de la Palestine
Ouest-France, 11 septembre 2022
Il se souviendra longtemps de l’édition 2022 de la fête de l’Huma, à Paris. Samedi 10 septembre, Enzo de Gregorio, secrétaire départemental du Finistère du Mouvement jeunes communistes de France, a été marié symboliquement à son compagnon, Paul Mongault-Girard, par Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF, devant plusieurs milliers de personnes.
C’est une scène insolite, mais touchante, à laquelle les spectateurs de la fête de l’Huma, à Paris, ont pu assister, samedi 10 septembre 2022. Alors que Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), candidat à la présidentielle de 2022, achevait son meeting sur la scène Angela Davis, il a décidé de marier symboliquement deux jeunes militants de 19 ans : Paul Mongault-Girard et Enzo de Gregorio.
C’est une scène insolite, mais touchante, à laquelle les spectateurs de la fête de l’Huma, à Paris, ont pu assister, samedi 10 septembre 2022. Alors que Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), candidat à la présidentielle de 2022, achevait son meeting sur la scène Angela Davis, il a décidé de marier symboliquement deux jeunes militants de 19 ans : Paul Mongault-Girard et Enzo de Gregorio.
Tous deux sont membres du Mouvement Jeunes communistes de France (MJCF). Paul Mongault-Girard est secrétaire à l’organisation à Paris, Enzo de Gregorio, secrétaire départemental du MJCF, et originaire de Carantec. Contactés par téléphone, les deux jeunes hommes racontent : « C’est symbolique pour nous, nous nous sommes mis en couple il y a un an, à la fête de l’Huma ». Devant « 5000 à 10 000 personnes », estiment-ils, ils se sont embrassés.
Depuis un an, un travail a été construit sur le droit à la mobilité en Bretagne auquel vous avez participé grâce aux rendez-vous aux quatre coins de la Bretagne avec les usager.e.s, militant.e.s, élu.e.s. Les droits des classes populaires aux plus fragiles pour le droit à un logement décent, pour le droit à la mobilité, pour le droit de se chauffer, de manger sont remis en cause de toutes parts.
Comme annoncé dans notre courriel de début juillet et à l’initiative du PCF Bretagne, je vous confirme une rencontre régionale sur les mobilités ouverte à tout.e.s, militant.e.s, usager.e.s et élu.e.s, pour :
une rencontre régionale sur le droit à la mobilité pour tout.e.s
Samedi 8 octobre après-midi à Morlaix. Agora Café, derrière la Gare de Morlaix, 11h-17h30