Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
22 novembre 2024 5 22 /11 /novembre /2024 06:16
« Chiche, si tout se passe bien, je m'en fais fais tatouer une ! », Augustine et Arlette Julien, la sardine symbole de victoire (L'Humanité, Léa Petit Scagnola, 20 novembre 2024)
« Chiche, si tout se passe bien, je m'en fais fais tatouer une ! », Augustine et Arlette Julien, la sardine symbole de victoire

Augustine, la grand-mère d’Arlette Julien, était ouvrière dans une conserverie en 1924, lors de la grande grève des sardinières. Sa petite-fille raconte son aïeule, déterminée à arracher une augmentation salariale et de meilleures conditions de travail pour elle et ses camarades de lutte.

Léa Petit Scalogna

Une sardine dessinée jusque dans la peau. Lorsque la manche d’Arlette Julien, 72 ans, dévoile son avant-bras gauche, un petit poisson tatoué y nage. Une œuvre marine ébauchée il y a dix ans, lorsque son compagnon lutte contre un cancer : « Chiche, si tout se passe bien, je me fais tatouer une sardine ! lance alors Arlette. C’est mon symbole de victoire. » Celui de sa grand-mère aussi, ouvrière dans l’entreprise Parmentier qui, avec plus de 2 000 autres sardinières, déserte les usines de Douarnenez et se met en grève, le 21 novembre 1924. Les travailleuses réclament 1,25 franc pour chaque heure harassante passée à vider, éviscérer et mettre en boîtes les poissons.

Augustine Julien, l’aïeule d’Arlette, se charge de compter le nombre d’enfants par famille pour la distribution de la soupe et des biscuits. Le 25 novembre, un comité de grève se met en place et Augustine est sollicitée par acclamation pour en faire partie. Elle devient l’une des six femmes membres, sur les 15 personnes qui le compose. Quarante-six jours de lutte acharnée plus tard, les ouvrières finissent par obtenir 1 franc de l’heure.

« Elle a toujours été discrète quant à son rôle dans cette lutte », se souvient Arlette, malgré la part considérable qu’elle a prise. Formée par la militante communiste Lucie Colliard, surnommée « la Dame aux chapeaux » – dont le port détonne des coiffes bretonnes –, Augustine se forge une vision du monde. Elle constate que les sous reviennent surtout aux usiniers, puis aux marins. Elle s’indigne que les sardinières n’écopent que des miettes, et se révolte.

Non loin du port, un collage représentant Augustine orne d’ailleurs un mur de la rue Obscure. Elle tient une bourse serrée contre la hanche, l’air déterminé. Arlette y emmène deux de ses petits-enfants pour qu’ils voient leur aïeule, de quatre générations leur aînée.

« Les larmes me seraient presque venues », s’émeut-elle. À la tête d’un magazine d’histoire locale, Mémoire de la ville, la petite-fille détaille le visage d’Augustine, âgée de 38 ans au moment de la révolte. Quelques mots la décrivent dans un de ses articles d’un numéro dédié à la lutte de 1924. « Elle a un nez un peu fort, une bouche plutôt large, des yeux verts, de grandes mains. » Puis aussi, et surtout, « un air résolu ».

« Augustine cachait et distribuait de la viande aux résistants pendant la Seconde Guerre mondiale »

Plongée dans les réminiscences de son adolescence, elle revoit les doigts de sa mamie, déformés et écorchés par la saumure et l’eau glacée. « Elle voulait nourrir ses enfants à leur faim, se sortir de la misère et s’abîmer bien moins le corps », insiste Arlette.

Il le fallait bien, alors que son mari, revenu sourd et esquinté de la Grande Guerre, quitte ce monde des suites de ses blessures en 1933, sans que sa compagne ne puisse obtenir de suite l’entièreté de sa pension de veuve. Pugnace, elle finit par recevoir l’argent dû. « Mon grand-père lui avait appris à écrire et à lire avant la guerre, elle qui n’a été que deux jours à l’école. Ce fut une perte douloureuse », confie Arlette. Mais Augustine n’était pas du genre à baisser les bras.

Un œil du côté des ruelles escarpées menant au port, les souvenirs remontent à la surface. Arlette revoit sa grand-mère qui lui raconte les sabots qui claquent sur les pavés, les phalanges qui cognent contre les volets, quelques voix qui scandent « Augustine, da friture ! » (la friture, en français). Augustine se réveille au gré des appels à l’usine, termine souvent chez elle affalée sur une chaise, assoupie quelques heures entre la fin tardive de la journée et le début de la suivante.

« Parfois, elle n’avait même pas le temps d’enlever sa coiffe », conte Arlette, qui ne l’a jamais vue sans ce morceau de tissu de dentelle sur les cheveux. Il ne l’a jamais quittée, tout comme son sens de la révolte. « Augustine cachait et distribuait de la viande aux résistants pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle disait que c’était sa mission de nourrir ceux qui avaient faim », explique Arlette, fière de pouvoir raconter l’histoire d’une grand-mère qui lui a laissé en héritage sa pugnacité et son esprit de lutte. Augustine parlait d’ailleurs souvent de Joséphine Pencalet à sa famille.

Une sardinière camarade de grève qui, en 1925, devint la première femme élue conseillère municipale en Bretagne, sur la liste communiste de Douarnenez. Élection qui finit par être invalidée… à cause de son genre. Ce qui n’a pas empêché Joséphine, Augustine et toutes les autres, d’engranger des conquêtes et de poursuivre une lutte toujours d’actualité.

Partager cet article
Repost0
22 novembre 2024 5 22 /11 /novembre /2024 06:08
« Ce n’était pas réellement une grève féministe, mais plutôt une grève de femmes contre la misère », à Douarnenez les sardinières et leurs héritières, cent ans après (L'Humanité, 20 novembre 2024)

En 1924, les ouvrières des usines de sardines de Douarnenez se mettent en grève « pour les sous ». Le début d’une lutte historique, dont les traces demeurent à chaque coin de rue, dans les représentations artistiques, les usines et la célébration du centenaire de cette mobilisation, ce jeudi 21 novembre.

Léa Petit Scagnola, L'Humanité, 20 novembre 2024

Un brin malicieuses, les comparses chantonnent les quelques mots révolutionnaires, interdits à l’époque de leurs aïeules : « Saluez, riches heureux, ces pauvres en haillons, saluez, ce sont eux qui gagnent vos millions. » Attablées aux Loups des mers, restaurant niché sur les quais du port du Rosmeur, deux Douarnenistes badinent : « Au départ de Tréboul, où y a des filles qui sont moches comme tout ! » entonne Françoise Pencalet, professeure d’histoire et conseillère municipale de gauche à Douarnenez (Finistère). Monique Prévost, ancienne maire socialiste, rit avec elle.

Elles chérissent les souvenirs d’airs fredonnés aux repas de famille, en mer pour le pêcheur de langoustines qu’était le père de Françoise, et à l’usine par un chœur constitué des ouvrières de la sardine. On les appelait autrefois les Penn Sardin, dans la bouche des bretonnants (en français, « têtes de sardine »).

Ces travailleuses des conserveries de poisson de Douarnenez, dans les années 1920, se lèvent à l’aube, enfilent leur tablier sombre et s’affairent à couper, éviscérer et mettre en boîte les petits poissons. Leur grève victorieuse en 1924, pour de meilleurs salaires et conditions de travail, est célébrée cette année, pour le centième anniversaire de la lutte.

Ce 21 novembre, sa commémoration, faite de chants, conférences et de quiz, a vu le jour grâce à un collectif créé par Monique Prévost et Françoise Pencalet. Elles espèrent rassembler les 14 000 âmes de la commune, encore ouvrière, où tout le monde se connaît.

Les deux acolytes pointent les usines surannées et agglutinées en contrebas du port de pêche. Plusieurs ont été transformées en logements HLM, l’ancien séchoir à thon du dernier étage est devenu une buanderie. Quelques maisons plus loin, l’Abri du marin incarne à lui seul une forme d’amnésie de la mémoire ouvrière.

Autrefois lieu d’instruction catholique des pêcheurs, il accueille aujourd’hui des touristes fortunés dans des locations de luxe. Il faut imaginer que, cent ans plus tôt, plus de 2 000 travailleuses exigeaient et scandaient dans ces ruelles exiguës du vieux village : « Pemp real a vo ! » Littéralement, « cinq réaux (monnaie espagnole de l’époque), il y a aura » dans leur bourse, représentant 1,25 franc par heure de labeur.

Du petit matin jusqu’à ce que le stock de sardines soit épuisé, tard le soir, les travailleuses endurent des journées harassantes, pouvant durer jusqu’à 18 heures. Elles ne sont guère récompensées : 0,80 franc de l’heure, soit le prix d’un litre de lait, rappelle Françoise Pencalet.

Une grève de femmes contre la misère

Le 21 novembre 1924, une vague de rébellion prend naissance à la conserverie Carnaud, avant de se répandre dans les 25 entreprises de Douarnenez ; 2 000 travailleuses cessent de courber l’échine et de mettre en boîte les sardines pêchées par leurs maris ; 70 % des grévistes sont des femmes et mettent alors à l’arrêt le premier port sardinier du pays.

La mobilisation s’organise, soutenue par des militants syndicaux, féministes et communistes venus de Paris. Comme Charles Tillon, syndicaliste de la CGTU, futur commandant en chef des Francs-Tireurs et Partisans et ministre communiste.

Mais aussi, Lucie Colliard, activiste féministe et membre du comité directeur du PCF. Augustine Julien, ouvrière de production et déléguée de l’usine Parmentier, a conté à sa petite-fille sa rencontre avec la militante communiste : « Lucie Colliard lui a ouvert les yeux quant au fait d’être » citoyenne », de se battre pour ses droits ». Monique et Françoise se battent pour que Lucie Colliard soit enfin honorée à Douarnenez, étant donné ce qu’elle a apporté à la grève et aux sardinières.

Elles recueillent des signatures pour que l’ancienne usine Béziers, symbole de la répression patronale, devenue un parking, porte le nom de la militante. « Elle a tenté d’importer ses revendications d’égalité des genres, mais ça n’a pas pris du côté des sardinières, mesure Françoise Pencalet. Ce n’était pas réellement une grève féministe, mais plutôt une grève de femmes contre la misère. »

Après des mois de lutte acharnée, les sardinières finissent par obtenir un salaire horaire d’un franc, une augmentation de 50 % après 22 heures et au-delà de la dixième heure de travail consécutive, ainsi que la reconnaissance du droit syndical. La scène de la victoire est collée sur les murs de la ville grâce à un photomontage de Marianne Larvol, artiste locale. « Regardez comme elles étaient ravies ! » s’enthousiasme Monique Prévost.

Cent ans après, l’ancienne maire porte autour du cou un talisman mémoriel qui ne la quitte plus : un réal percé d’un trou, le sou tant convoité, et obtenu par les Penn Sardin lui colle à la peau. Sur les quais du port Rhu, un autre photomontage, plus dramatique cette fois, raconte les jours qui précèdent la victoire, le 8 janvier 1924.

Car, avant de céder, les usiniers engagent des briseurs de grève parisiens et tentent d’assassiner l’un des tenaces défenseurs des sardinières, Daniel Le Flanchec, maire communiste de la ville. Marianne Larvol est ainsi à l’origine de douze œuvres mémorielles dans la cité. Adossée au mur de l’ancienne maison de l’édile, elle détaille le portrait de ce « héros local ». Blessé par balle à la gorge, il survit. La tentative d’assassinat indigne largement dans le pays et participe à faire basculer la lutte.

Les Penn Sardin de 2024

À bâbord, le regard des deux femmes se pose sur des mouettes rieuses qui planent au-dessus des bateaux de pêche. Leur vol suit un marin. Jean s’en va en mer pour la journée uniquement, « de quoi gagner un salaire misérable, revenir dormir à la maison et recommencer », gronde-t-il, la capuche de son ciré sombre rabattue sur les yeux. Il ramène aussi la godaille – rebut de pêche offert aux marins – pour nourrir ses trois petits garçons apprentis pêcheurs.

Françoise Pencalet se régalait de ces « chutes » de langoustines rapportées par son père tous les trois mois. « C’est pour cela que les filles et les fils de langoustiniers ont le teint tout rose, ils ont passé leur enfance à manger de la langoustine », taquine Monique Prévost.

À Douarnenez, les deux plus gros employeurs sont toujours, en 2024, des usines d’agroalimentaire. La moitié de la population active y travaille. Mais les marins peinent encore à vivre dignement, tandis que les ouvriers des usines de sardine et de thon se battent toujours pour un salaire à la hauteur du sacrifice d’un corps esquinté. L’entreprise Chancerelle, qui existait déjà il y a cent ans, s’est installée en périphérie de la ville. Seules les âmes d’anciennes sardinières tuées à la tâche flottent encore dans les ruines des anciennes conserveries du centre-ville.

« Le travail est resté artisanal, pénible, répétitif et payé une misère », déplore Sébastien Friant, délégué CGT de l’entreprise. Ce sont encore majoritairement des femmes qui s’y collent : 327 des 500 salariés sont des travailleuses. Patricia, ouvrière de production depuis 1994, ne supporte plus les cadences infernales. Son dos la fait souffrir, ses épaules et ses poignets aussi. « Je ne tiendrai jamais jusqu’à la retraite… » souffle-t-elle, éreintée. « Nous sommes conscients que les métiers de nos collaborateurs dans nos ateliers de production peuvent être exigeants », commente l’entreprise…

Comme pour les sardinières de l’époque, la journée de Patricia se termine uniquement lorsque les poissons sont mis en boîtes et prêts à être livrés. Parfois à 17 heures, parfois à 19 heures selon les stocks et ce que le patronat décide. La lutte des classes continuerait-elle à Douarnenez ? Tiphaine Guéret, journaliste indépendante et autrice de l’ouvrage Écoutez gronder leur colère, les héritières des Penn Sardin de Douarnenez, fait un lien entre la lutte de 1924 et celle, en octobre 2023, des ouvrières actuelles, pour une hausse de salaire de 10 % et une amélioration des conditions de travail.

« On a fini par obtenir 2,6 % de revalorisation de nos primes, 30 euros en plus par mois sur un salaire à peine au-dessus du Smic », s’attriste Sébastien Friant. La direction se targue de salaires « environ 3 % au-dessus des minima conventionnels » et « au-dessus du Smic, ce qui nous positionne comme une entreprise mieux-disante que la plupart des entreprises environnantes ».

« C’est fédérateur de fêter le centenaire, mais les conditions de travail ont bien changé », assure aussi la maire divers droite de la commune, Jocelyne Poitevin. Comme si les sardinières d’aujourd’hui n’étaient pas confrontées elles aussi à des conditions de travail et de très bas salaires pour leur époque. Et comme s’il n’y avait ici rien à remuer…

Mémoire ouvrière, un enjeu politique

Les commémorations ne sont d’ailleurs pas sorties de nulle part. Il y a un an, Françoise Pencalet et Monique Prévost se scandalisent d’une coupure de presse : une interview de la maire actuelle, Jocelyne Poitevin donc, qui, dans le Télégramme de mai 2023, déclare : « À chaque fois, on nous ramène l’histoire ouvrière, les sardinières (…). C’était il y a cent ans, il faut arrêter ! » Monique Prévost écarquille les yeux, abasourdie : « Comment peut-on tourner le dos à notre histoire ouvrière ? Nous ne pouvions pas laisser dire cela ! » Contre-attaque. Les deux femmes décident de créer un collectif de célébration du centenaire de la lutte et imaginent un cycle de conférences, en plus d’inclure les commerçants et les associations du coin aux festivités.

Les cordes vocales toujours échauffées, elles imaginent une foule chantant les airs révolutionnaires des sardinières et rassemblent largement. Sept répétitions plus tard, Eva et Manon, qui se définissent comme « passeuses de chant », se disent fières « de ce mélange de gens, des enfants de l’école jusqu’aux personnes âgées en Ehpad ».

Ethan, 7 ans, récite les paroles le soir avant de s’endormir, pour ne pas les oublier. « Il faut travailler, il n’y a pas d’horaires. À bout de fatigue, pour n’pas s’endormir. Elles chantent en chœur, il faut bien tenir », balbutie-t-il. Ses parents font aussi partie de la foule chantante : des répétitions imprévues ont parfois lieu au moment du dîner, « pour que les paroles rentrent dans nos mémoires » !

D’autres sentraînent à reproduire le rythme de la musique : « Il faudra battre la mesure en entrechoquant deux sabots », explique Gildas Sergent, de l’association Emglev Bro Douarnenez, qui promeut la culture et la langue bretonnes. Et les tenues complètes des sardinières sont à découvrir dans les locaux de la médiathèque, avec une exposition réalisée par la municipalité, malgré sa volonté de reléguer la grève de 1924 à un folklore lointain.

« Il ne faut pas minorer la participation de la municipalité dans le programme », se défend la maire. « La municipalité a soutenu notre collectif, mais elle n’est pas à l’origine d’une quelconque action, bien qu’elle ait été notre partenaire financier pour le logo, la location de salle », pointe Françoise Pencalet.

L’artiste Marianne Larvol continue : « Politiquement, il lui aurait été impossible de ne pas s’associer au centenaire étant donné ce que nous, le collectif, organisons. » Preuve que tout est question de rapport de force et que, cent ans après, les sardinières entraînent encore les foules derrière elles.

« Ce n’était pas réellement une grève féministe, mais plutôt une grève de femmes contre la misère », à Douarnenez les sardinières et leurs héritières, cent ans après (L'Humanité, 20 novembre 2024)
Partager cet article
Repost0
21 novembre 2024 4 21 /11 /novembre /2024 06:39

Ouest-France

Depuis Morlaix, un projet pour favoriser l’accès à l’eau dans un camp de réfugiés en Cisjordanie

Publié le

Depuis Morlaix communauté (Finistère), un projet d’ampleur est piloté pour favoriser l’accès à l’eau dans le camp palestinien de Jalazone, en Cisjordanie. Au total, 3 millions d’euros seront investis. Explications.

Le camp de Jalazone, il y a plusieurs années, avec des bidons pour récupérer l’eau de pluie sur les toits.

Le camp de Jalazone, il y a plusieurs années, avec des bidons pour récupérer l’eau de pluie sur les toits. | NURPHOTO VIA AFP

Morlaix communauté (Finistère) se mobilise sur son territoire, mais pas uniquement. Lundi 18 novembre 2024 au soir, lors du conseil communautaire, les élus ont approuvé une convention avec l’Agence française de développement. Elle permet de porter un projet d’une ampleur unique pour l’accès à l’eau en Cisjordanie, dans le camp de réfugiés palestiniens de Jalazone. Pour rappel, ce camp accueille 16 000 personnes environ, sur 0,25 km².

Un projet déjà en cours

D’après le président de Morlaix communauté, Jean-Paul Vermot, il s’agit même « du plus gros projet, financièrement, de coopération décentralisée avec la Palestine, qui est mené depuis l’Agglomération ».

Lire aussi : ENTRETIEN. Gaza : « On atteint un seuil d’inhumanité redoutable » estime France Palestine Solidarité

En mai 2022, Morlaix communauté s’était engagée dans le soutien à un projet d’amélioration d’accès à l’eau et à l’assainissement de la population du camp. Via la loi Oudin-Santini (1), l’Agglomération a alloué des fonds à Jalazone, de l’ordre de 29 880 € pour 2024.

En débloquant cet argent, Morlaix communauté a déclenché d’autres aides, avec notamment une subvention française de l’Agence française de développement de 1 995 000 €, soit 62 % des dépenses, mais aussi la Délégation pour l’action extérieure des collectivités territoriales du ministère des affaires étrangères français, avec 147 600 €, l’Agence de l’eau Loire-Bretagne pour 398 391 €… Le budget total du projet s’élève à 3 220 514 €, et Morlaix communauté participera à hauteur de 121 623 €, de 2022 à 2027.

Déjà des actions menées

Ce projet de coopération décentralisée est déjà dans sa phase opérationnelle. En amont du conseil communautaire, Jean-Paul Vermot, président de Morlaix communauté, expliquait qu’un « réservoir a été installé pour assurer l’arrivée d’eau potable de manière permanente sur le camp. Des travaux de réfection ont déjà été faits, mais aussi de curage du réseau d’assainissement, pour aller jusqu’à une station d’épuration et éviter l’engorgement des tuyaux ».

Une action environnementale de traitement des déchets a également été menée, afin d’éviter qu’ils ne tombent dans les caniveaux et « n’obstruent le système de collecte des eaux usées », poursuit l’élu. Un camion hydrocureur, « pour déboucher les tuyaux » a été acheté. Enfin, « en collaboration avec la coopération décentralisée japonaise, une réfection d’ensemble des réseaux humides d’une route a été faite ».

An Dour pilote le volet technique

L’action est pilotée depuis la régie de l’eau An Dour, « au niveau du volet technique ». Sur place, en Cisjordanie, c’est le consul général de France à Jérusalem qui fait office de relais local. Le président de Morlaix communauté souligne l’important soutien de l’État dans ce projet.

Lire aussi : Ces huit Finistériens se rendent dans un camp de réfugiés palestiniens

Les élus ont voté à l’unanimité cette délibération, et Ismaël Dupont, conseiller communautaire, a souligné : « C’est un projet extrêmement important, dans le contexte dramatique que vit le peuple palestinien aujourd’hui. Je pense que c’est un geste et des investissements qui sonnent certes comme un soutien humanitaire, mais aussi comme une forme de soutien politique, du droit à l’existence du peuple palestinien, dans cette région qui est celle où il vit depuis des millénaires. »

(1) La loi Oudin-Santini autorise les collectivités, syndicats et agences de l’eau à consacrer jusqu’à 1 % de leur budget eau et assainissement pour financer des actions de solidarité internationale dans ces secteurs.

https://www.ouest-france.fr/environnement/eau/depuis-morlaix-un-projet-pour-favoriser-lacces-a-leau-dans-un-camp-de-refugies-en-cisjordanie-cf314258-a5c8-11ef-b729-1d466315993e

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2024 4 21 /11 /novembre /2024 06:38

Ouest-France

Morlaix co intègre le Pacte local des solidarités et obtient 100 000 €, voici ce que cela implique

Publié le

Sortie du Contrat de veille active au 1er janvier 2024, Morlaix (Finistère) regagne les 100 000 € perdus en intégrant, via Morlaix communauté, le pacte local des solidarités. Voici ce que cela implique.

En mai 2024, une mobilisation avait eu lieu à Morlaix (Finistère), pour s’opposer à la sortie du contrat de veille active.

En mai 2024, une mobilisation avait eu lieu à Morlaix (Finistère), pour s’opposer à la sortie du contrat de veille active. | ARCHIVES OUEST-FRANCE

La mobilisation a payé. Lundi 18 novembre 2024, les élus de Morlaix communauté ont voté en faveur d’un conventionnement avec le Pacte local des solidarités, un pacte « qui prend la suite de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté pour la période 2024 à 2027 », a expliqué Anne-Catherine Lucas, vice-présidente en charge de la cohésion sociale pour l’Agglomération.

Près de 20 % des ménages sous le seuil de pauvreté

Depuis des mois, plusieurs élus du secteur dénonçaient la sortie de la ville de Morlaix du Contrat de veille active, un dispositif qui faisait partie d’un plan plus large nommé politique de la ville. Les moyens alloués par l’état avaient été réduits depuis plusieurs années, pour être finalement totalement supprimés au 1er janvier 2024, avec notamment la perte d’une aide de 100 000 €.

Si Morlaix ne correspondait plus aux critères pour intégrer le Contrat de veille active, la situation dans la ville n’en demeurait pas moins fragile. En 2022, elle était d’ailleurs la plus pauvre du Finistère, avec « près de 20 % des ménages qui vivaient sous le seuil de pauvreté », précise Anne-Catherine Lucas. Elle poursuit : « Alors que le Contrat de veille n’a pas été reconduit, ce nouveau conventionnement est une réponse de l’État pour accompagner les collectivités territoriales dans la lutte contre la pauvreté ».

Lire aussi : À Morlaix, ville la plus pauvre du Finistère, « c’est parfois compliqué de faire les courses »

L’État, avec ce pacte, attribue 100 000 € d’aide à Morlaix communauté pour 2024, qui seront répartis comme suit : « 50 000 € pour le dispositif de réussite éducative, 30 000 € pour l’accompagnement social renforcé avec l’association Coallia et 20 000 € pour un poste de médiateur social avec Carré d’As ».

À l’issue de la délibération, qui a été adoptée à l’unanimité, Jean-Paul Vermot, maire de Morlaix et président de Morlaix communauté, a souligné l’importance de ce dispositif pour les jeunes, dans le contexte récent. En effet, depuis début novembre, plusieurs jeunes de 14 à 21 ans ont été arrêtés dans le cadre d’affaire de stupéfiants dans le secteur.

https://www.ouest-france.fr/bretagne/morlaix-29600/morlaix-co-integre-le-pacte-local-des-solidarites-et-obtient-100-000-euros-voici-ce-que-cela-implique-4eded35e-a5d2-11ef-b729-1d466315993e

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2024 4 21 /11 /novembre /2024 06:33
Le Télégramme, lundi 18 novembre - pages Finistère / Bretagne.

Le Télégramme, lundi 18 novembre - pages Finistère / Bretagne.

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2024 4 21 /11 /novembre /2024 06:30
Le Télégramme Morlaix, 19 novembre : bénévoles et covoiturage pour la fête de l'Humanité Bretagne
Le Télégramme Morlaix, 19 novembre : bénévoles et covoiturage pour la fête de l'Humanité Bretagne
Partager cet article
Repost0
21 novembre 2024 4 21 /11 /novembre /2024 06:28
A Brest, le ras-le-bol des communistes - Ouest-France, Mickaël Louedec, 20 novembre 2024
«Toutes les semaines, ce mois-ci, on a changé les serrures» : à Brest, le ras-le-bol des communistes
Pour Ismaël Dupont, secrétaire départemental du parti, « la coupe est pleine ». Les locaux du PCF sont régulièrement pris pour cibles à Brest (Finistère).
Ismaël Dupont (au centre), dans les locaux du PCF, à Brest. | OUEST-FRANCE
Ouest-France - Recueilli par Mickaël LOUÉDEC. Publié le 19/11/2024
Depuis le mois d’août, les locaux du PCF, à Brest (Finistère), sont les cibles de dégradations répétées. Pour Ismaël Dupont, secrétaire départemental du parti, « la coupe est pleine ». Il pointe du doigt l’extrême droite.
Que s’est-il passé vendredi 15 novembre 2024 ?
Vendredi, on a de nouveau eu de la colle dans nos deux serrures, celle du local de la fédération et celle de la section locale de Brest. On a appelé la police lundi matin. Ils sont venus et on a porté plainte. On a choisi de communiquer car la coupe est pleine. C’est peut-être donner le beau rôle à ceux qui nous veulent du mal, mais de toute façon, ça peut être difficilement pire que ce qu’on est en train de vivre. Il faut que la préfecture prenne au sérieux ces actes délictuels, qui nuisent à la liberté d’expression des organisations politiques.
Quel est le préjudice pour vous ?
Toutes les semaines, ce mois-ci, on a dû changer les serrures. Ça prend des heures et il y a un préjudice financier important. Depuis fin août, c’est la sixième fois que ça nous arrive. Ça représente à peu près 2 000 €, entre le déplacement des serruriers et les clés à refaire. Des plaintes ont été déposées.
Qui souhaiterait vous nuire ?
On a de forts soupçons. Il pourrait s’agir d’actes de malveillance de sympathisants et militants d’extrême droite. LFI à Brest avait aussi été victime de dégradations sur ses serrures. Le mode opératoire semble le même. Ça s’inscrit dans un climat tendu, où les locaux sont particulièrement visés. On a eu des tags nazis, des insultes racistes et antisémites… Il n’y a pas eu de violences sur les militants, heureusement.
Comment y remédier ?
La police s’est engagée à faire des rondes plus fréquentes dans le quartier, le soir et le week-end. Nous aussi, on va prendre nos dispositions pour essayer d’identifier les auteurs des faits. On réfléchit à plusieurs solutions, dont l’installation d’une caméra.
Votre assurance vous rembourse-t-elle les dommages ?
On n’est pas assurés pour les dommages volontaires. On a tellement de frais liés à ce vandalisme politique, que si on demande une extension de garantie d’assurance, ça nous coûterait sans doute très cher. On est donc plutôt dans l’idée de trouver les auteurs des faits.
Partager cet article
Repost0
21 novembre 2024 4 21 /11 /novembre /2024 06:26
Morlaix Co s'engage auprès des personnes exilées au travers d'un voté voté à l'unanimité par les élus du Conseil Communautaire (Ouest-France, 20 novembre 2024)
Partager cet article
Repost0
21 novembre 2024 4 21 /11 /novembre /2024 06:24
Débat santé de la fête de l'Humanité Bretagne 2024 le 24 novembre, 11h: défendre nos maternités et hôpitaux de proximité
Débat santé de la fête de l'Humanité Bretagne 2024 le 24 novembre, 11h: défendre nos maternités et hôpitaux de proximité
Partager cet article
Repost0
19 novembre 2024 2 19 /11 /novembre /2024 06:31

 

 

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
  • Contact

Visites

Compteur Global

En réalité depuis Janvier 2011

Articles Récents