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S’il fallait une preuve que patronat et ministres n’ont que faire des valeurs humaines, un bel échantillon nous en a été servi durant ces fêtes de Pâques. Alors que les « forçats du coronavirus », ces combattants du quotidien, prennent d’énormes risques pour tenir le pays et soigner leurs semblables tout en comptant des décès, que des milliers de familles sont endeuillées, que d’autres sont terrassées par l’angoisse, voici que resurgit la petite musique des disques rayés des prétendus « premiers de cordée » s’acharnant contre « les premiers de corvée ».
Pour les communistes l'intervention d'Emmanuel Macron ce soir n'est pas à la hauteur d'une crise historique. Au delà de l'annonce d'un déconfinement le 11 mai, où sont les mesures fortes tant attendues ? Où est la rupture avec les politiques conduites ces dernières décennies ?
La poursuite nécessaire du confinement pour quatre semaines supplémentaires ne s'accompagne pas de mesures permettant de répondre efficacement à la crise et aux difficultés de nos concitoyens alors que la précarité et la pauvreté s'aggravent chaque jour dans notre pays. Derrière les paroles, notre pays, parmi les premières puissances mondiales, ne dispose toujours pas d'une stratégie pour fournir toutes les protections nécessaires à la population et aux salariés.
La priorité devrait porter sur la production et la mise à disposition de matériels de protection et de tests en grand nombre, permettant d'engager un processus de déconfinement maîtrisé ainsi qu'une grande politique de prévention. Les malades devraient être isolés dès maintenant. Cela ne peut pas s'envisager sans un renforcement de la démocratie sanitaire, permettant aux salariés et aux élus de faire valoir leurs propositions et d'exercer si besoin leur droit de veto.
Les activités non essentielles devraient être totalement arrêtées. Il n'est pas possible d'affirmer que l'on veut protéger les populations et laisser en même temps le patronat faire repartir la production dans des secteurs qui ne sont pas immédiatement vitaux pour le pays.
Alors que notre système de santé est durement éprouvé, les moyens prévus pour le renforcer sont très insuffisants. Quant à l'aide financière annoncée pour les plus précaires, aucun montant précis n'est avancé alors même que les difficultés financières de nos concitoyens s'aggravent chaque jour. Pourtant, des collectivités comme le Département du val-de Marne ont su concrètement renforcer les aides sociales. En outre, le recours à une application numérique pour tracer les malades n'est pas une priorité sanitaire et comporte des risques importants pour les libertés.
Rien ne justifie par ailleurs la poursuite des mesures dérogatoires au droit du travail : elles doivent être abrogées. Les réformes des retraites et de l'assurance chômage définitivement abandonnées. Il faut en finir définitivement avec l'austérité budgétaire en France et en Europe et mettre un terme aux cadeaux sans limites aux actionnaires et aux grandes fortunes.
Ce soir, le président de la République a tenu à exalter les valeurs de la Révolution française. Ce ne sont que des mots dès lors que que l'on n'engage pas les ruptures indispensables pour répondre à la crise et s'attaquer enfin à ses causes, en commençant par la mise en débat d'une nouvelle loi de santé publique construite avec les personnels et un véritable plan de relance industrielle et de recherche ainsi que de nouvelles coopérations en France, en Europe et dans le monde, libérées de la domination des marchés financiers.
Parti Communiste Français
Lundi 13 avril 2020.
100 ans d'engagements communistes en Finistère:
68/ Charles Moigne (1894-date de décès inconnue)
Né le 6 janvier 1894 à Brest (Finistère) ; ajusteur, dessinateur, cafetier ; militant socialiste puis communiste ; militant de l’ARAC
Charles Moigne naquit le 6 janvier 1894, fils de Paul Moigne, menuisier au port, et de Perrine Jacolot, ménagère, avant dernier enfant d’une famille de quatre, dont deux, un frère et une sœur, devinrent instituteurs, un troisième employé communal. Charles devint ajusteur après de solides études à l’École pratique d’industrie et de commerce de Brest, où il obtint un prix d’excellence en 1908.
Mobilisé en 1914, il fut blessé à l’avant bras et à la main gauche, le 1er juillet 1916 à Fleury-devant-Douaumont pendant la bataille de Verdun, et en resta infirme. Après deux ans d’hôpital, il fut réformé définitif avec pension 30% pour fracture du cubitus gauche consolidé mais avec trouble grave à la main gauche et notamment du pouce et les 3 doigts suivants, le dernier ne fonctionnant plus, restant en crochet. Il dût abandonner l’idée de poursuivre son métier d’ajusteur, puis celui de dessinateur. En 1922, Charles Moigne acheta un petit café, 7 rue Louis Pasteur à Brest, appelé le « Bar Brestois » et devint cafetier.
Membre du Parti socialiste SFIO avant le congrès de Tours, puis du Parti communiste, Charles Moigne devint en janvier 1921, membre du bureau de la section de Brest (Finistère) du Parti socialiste devenu SFIC.
En 1921, il était même co-secrétaire fédéral avec Jean Le Tréis.
Le nouveau bureau de la section réorganisé suite à la défection de la plus grande partie des élus qui refusaient la décision du congrès de Tours, se composait ainsi : Secrétaire : J. Le Meur ; Secrétaire-adjoint : Le Rubrus ; Trésorier : Berthou. Membres du bureau : Nardon H, Le Tréis, Guiban, Huguen*, Goaran*, Derrien, Lavenant*, Goadic* et Vibert et Charles Moigne. Rapidement il remplaça le trésorier et devint administrateur du journal communiste « Germinal »
La même année, il anima le secrétariat de la commission exécutive de l’ARAC du Finistère et, en janvier 1922, la trésorerie de la section locale du PC. Au congrès national de l’ARAC (Levallois, août 1921) il entra comme suppléant du comité central. Le 13 janvier 1924, il fut élu au comité fédéral du PC par le congrès de Quimper. Il était également trésorier de la Maison du Peuple de Brest.
Le 24 novembre 1938, il refusa, dans le cadre des exercices de la défense passive, d’éteindre la lumière et de fermer le rideau de fer de son café. En réalité il avait éteint les lumières de la devanture, mais laissé allumé une lampe à l’intérieur de son établissement. D’après La Dépèche de Brest il fut agressé par une foule de « plus de 500 personnes qui conspuèrent le récalcitrant ». Il fut, selon d’autres sources, traité de « juif » et « d’allemand », tandis que des projectiles commençaient à pleuvoir sur sa devanture, le sous-préfet et le commissaire présents, refusant de protéger un récalcitrant qui « n’était pas français ». D’après La Dépèche de Brest le commissaire de police serait finalement intervenu pour décider Charles Moigne à baisser le rideau de fer de sa devanture. A la suite de cette affaire il fut poursuivi en correctionnelle pour « infraction à arrêtés municipaux », et condamné à 16 francs d’amende le 20 juillet suivant.
Arrêté en juillet 1941, Charles Moigne fut interné au camp de Châteaubriant. Il fit partie d’une liste de 18 personnes devant être libérées, publiée dans Ouest-Éclair, du 21 août 1941, mais il semble avoir disparu.
En 1922 il habitait 15 rue Fautras à Brest.
https://maitron.fr/spip.php?article122550, notice MOIGNE Charles, Joseph par Gilles Pichavant, version mise en ligne le 30 novembre 2010, dernière modification le 28 octobre 2017.
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1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 4/ Corentine Tanniou (1896-1988)
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1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 2/ Marie Lambert (1913-1981)
1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère:
69/ Jean Le Tréïs (1884-1970)
Né et mort à Châteaulin (Finistère) : 26 décembre 1884-16 janvier 1970 ; fils d’un facteur ; surnuméraire des PTT ; militant syndicaliste, socialiste puis communiste, premier secrétaire départemental de la SFIC.
J. Le Tréïs fit ses études primaires à Châteaulin, puis des études primaires supérieures à Quimperlé avant d’être reçu surnuméraire des PTT.
Nommé à Rouen en 1903, il milita aussitôt dans le groupe de l’AG des PTT. Incorporé en 1905 au 24e dragon, puis au 2e RIC, il fut, à sa libération, nommé à Brest où il devint secrétaire de l’AG ; il adhéra alors au Parti socialiste. Muté à Quimper, sur sa demande, il continua à militer, mais fut révoqué à la suite de la grève générale de 1909. Il ne devait être réintégré que treize mois plus tard et nommé à Nantes. L’année suivante, il rejoignait Brest et reprenait ses activités syndicale et politique. Secrétaire de la section brestoise du Parti socialiste, il devenait bientôt secrétaire fédéral.
En 1911, à la suite d’un meeting contre la vie chère, Le Tréis voulut dégager une femme et un enfant, alors que chargeaient les gendarmes. Arrêté, il fut condamné à quinze jours de prison avec sursis qui furent transformés en un mois de prison ferme afin que suive la révocation qui dura vingt-sept mois.
Le Tréis devint alors rédacteur en chef du Cri du Peuple, organe du Parti socialiste.
Élu conseiller municipal de Brest, les 5 et 11 mai 1912, puis conseiller d’arr. du 1er canton en août 1913, il fut candidat aux élections législatives de 1914 dans la 2e circonscription de Châteaulin, mais ne fut pas élu. Il avait été délégué aux congrès nationaux de Brest (1913) et d’Amiens (1914).
Signataire de la motion d’adhésion sans réserves à la IIIe Internationale, Jean Le Tréïs fut élu secrétaire de la Fédération communiste du Finistère en mars 1921 et réélu en 1922. Également secrétaire de la section de Brest, il fut délégué aux congrès de Marseille (décembre 1921) et de Paris (octobre 1922). Il avait créé l’hebdomadaire Germinal.
Le 1er numéro du journal "Germinal de Brest", "Organe régional communiste, sous le contrôle de la fédération socialiste du Finistère" (SFIC), sous le contrôle des majoritaires du Congrès de Tours, les partisans de la IIIe Internationale, revient sur les suites du Congrès de Tours et la "trahison" de certains élus et notables de la SFIO qui n'ont pas voulu se plier aux décisions de Congrès:
Jean Le Tréïs, secrétaire fédéral, dénonce, avec une certaine violence, la rébellion des élus et des militants qui n'ont pas suivi la ligne majoritaire, en France comme dans le Finistère :
"Au Congrès de Tours:
3.208 mandats se sont prononcés pour la IIIe Internationale
1.022 mandats sont allés à la motion Longuet-Paul Faure, dite des reconstructeurs.
Chose inouïe, les 1.022 mandats ont la prétention d'obliger les 3.208 mandats à s'incliner devant leur volonté!
Une poignée de factieux voudraient à l'immense majorité des militants, imposer la loi du silence et de la soumission!
C'est un peu fort!
Jaurès sacrifia tout à l'unité. Et les scissionnistes osent se réclamer de Jaurès! Ils prétendent continuer le Parti, eux qui viennent de le quitter, eux qui abandonnent la lutte au plus fort de l'action!
En vérité, nous assistons à une simple rébellion d'élus.
Parmi ceux qui les ont suivis, il y a des enuques, de ceux-là nous ne nous intéressons pas, demain ils crieront aussi bien "vive le roi" si les seigneurs et maîtres leur en donnaient l'exemple, mais il y a aussi des camarades abusés ou ignoblement trompés. A ceux-là, nous adressons un pressant appel. Que diable, eux qui ne connaissent ni Dieu ni maître, ne pourront longtemps consentir à servir des individus, traîtres au Parti, qui du jour où les gueux en ont fait des élus se sont crus des surhommes!
Travailleurs, faites comprendre aux félons, aux "insurgés" que vous ne sauriez être des suiveurs; que, militants disciplinés, vous entendez que les élus se soumettent au désir nettement exprimé par la majorité ou se démettent! (...)
Travailleurs, vous ne sauriez suivre les dissidents"...
J. Le Tréis
Jean Le Tréïs annonce aussi la convocation d'un congrès de la SFIC du Finistère le 29 février 1921 à la Mairie de Quimper. Son annonce laisse entendre le profond état de désorganisation de la maison socialiste devenue communiste et ralliée à la IIIe Internationale, avec la désaffection de nombre de militants et de cadres dans le Finistère: "Dans les localités où le bureau a déserté le devoir socialiste, et où la section n'a pas encore été reconstituée, il appartiendra à un camarade de convoquer d'urgence les militants fidèles au parti afin de désigner un délégué au Congrès Fédéral... L'importance de l'ordre du jour n'échappera à personne. Ce sera la première fois depuis la scission que les militants socialistes du Finistère se retrouveront. Leurs rangs seront quelque peu éclaircis mais leur force combative n'aura rien perdu de sa valeur. L'idéal qui les inspirait hier les anime aujourd'hui. La trahison de certains ne leur feront que plus en concevoir la beauté et ne leur rendra que plus cher".
En 1919, Jean Le Tréïs participa au congrès constitutif de la Fédération postale qui se tint le 28 août à la Grange-aux-Belles à Paris. . Il intervint dans la 4e séance du congrès pour proposer que les postiers s’arrêtent tous les dimanches pour obtenir de repos dominical. Lorsqu’en octobre 1922, l’administration des PTT le suspendit pour injure à son ministre, le Parti communiste en fit son délégué régional pour les départements de l’Ouest. Le Tréïs fut réintégré à Lunéville (Meurthe-et-Moselle) où il aurait quitté le Parti communiste. Il revint quelques années plus tard dans le Morbihan. De 1932 à 1935, en poste à Gourin, il fut secrétaire du syndicat des agents des PTT (CGT) de Vannes.
Pendant l’Occupation, il rallia la Résistance (réseau Libé-Nord), fut arrêté et échappa de peu à l’exécution.
Retraité en 1945, il se retira à Châteaulin en 1952 et y mourut en 1970.
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1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 23/Pierre Jaouen (1924-2016)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 22/ André Berger (1922-1943)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 21/ Joseph Ropars (1912-1943)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 20/ Paul Monot (1921-1943)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 19/ Jean-Désiré Larnicol (1909-2006)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 18/ Jean Le Coz (1903-1990)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 17/ Alain Cariou (1915-1998)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 16/ Jean Nédelec (1920-2017)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 15/ Alain Le Lay (1909-1942)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 14/ Pierre Berthelot (1924-1986)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 13/ Albert Abalain (1915-1943)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 12/ Andrée Moat (1920-1996)
1920-2020: cent ans d'engagements communistes en Finistère: 11/ Jean Le Brun (1905-1983)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 10/ Denise Larzul, née Goyat (1922-2009)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 9/ Pierre Le Rose
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 8/ Marie Salou née Cam (1914-2011)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 7/ René Vautier (1928-2015)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 6/ Denise Firmin née Larnicol (1922-2019)
1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 5/ Fernand Jacq (1908-1941)
1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 4/ Corentine Tanniou (1896-1988)
1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 3/ Albert Rannou (1914-1943)
1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 2/ Marie Lambert (1913-1981)
Après deux semaines d’échanges houleux, les ministres des Finances de la zone euro trouvent un accord, mais sur la ligne imposée par l’Allemagne et les Pays-Bas. La mutualisation des dettes est renvoyée aux calendes grecques et les prêts aux Etats, hors dépenses de santé, serviront à surveiller strictement les politiques des Etats membres.
L’Eurogroupe se joue à 19 et, à la fin, c’est l’Allemagne qui gagne. Ou alors, parfois aussi, ces derniers temps, les Pays-Bas, mais c’est tout comme... C’est sous leurs propres applaudissements, nous font-ils savoir, que les ministres des Finances de la zone euro ont, jeudi, dans la nuit, achevé une visioconférence concluante. Au bout de quinze jours de déchirures au sein de l’Union européenne - et seize heures de discussions infructueuses dans la nuit de mardi à mercredi ( vous pouvez en lire ici le récit ) -, ils ont réussi à adopter un plan «de sauvetage» pour soutenir les Etats membres face à la pandémie du nouveau coronavirus et ses conséquences économiques, financières ou sociales.
Dans le détail, les aides se répartissent sur trois piliers: un mécanisme de co-financement du chômage partiel, baptisé SURE («Soutien d’urgence pour contrer les risques en matière d’emploi»), pour un montant de 100 milliards d’euros, un programme de distribution de 200 milliards d’euros de liquidités aux entreprises par la Banque européenne d’investissement (BEI) et le recours au Mécanisme européen de stabilité (MES) qui pourra établir, pour les Etats membres en difficulté, des lignes de crédit jusqu’à un total de 240 milliards d’euros.
Selon Olaf Scholz, le ministre allemand des Finances, «c’est un grand jour pour la solidarité européenne». «Il est important que nous tous apportions une réponse commune qui permette à nos États de surmonter les défis sanitaires mais aussi les défis économiques suscités par la pandémie de Covid-19», communique-t-il. Bruno Le Maire, son homologue français, en fait également des tonnes. «Chacun a été très marqué par les 16 heures de négociations de la nuit derrière, décrit-il. Passées l’émotion et la fatigue, chacun a vu qu’il n’était pas possible de continuer comme ça. C’était soit un accord, soit un risque de dislocation européenne. L’Europe décide et se montre à la hauteur de la gravité de la crise.»
En réalité, derrière ces narrations grandiloquentes destinées à convaincre de la centralité du «couple franco-allemand», les conceptions toujours marquées, malgré la pandémie, par l’obsession austéritaire l’ont emporté, sans contestation possible. Pour une solidarité substantielle - sans même parler de l’indispensable bouleversement d’un système qui contraint les Etats à se vendre sur les marchés financiers -, il faudra repasser, et pas avant un bon moment ! Dans l’accord conclu, aucune trace de «corona bonds» ou «euro bonds», ces obligations émises à l’échelle de l’Union européenne qui permettraient une forme de mutualisation des dettes publiques entre les Etats membres et qui étaient réclamées par l’Italie, l’Espagne et sept autres pays. Pas plus de signe tangible d’un fonds commun «de relance», contrairement à ce qu’affirme Bruno Le Maire. Le sujet est renvoyé au niveau du Conseil européen, et donc des chefs d’Etat et de gouvernement. Ce qui correspond à la demande d’Angela Merkel qui ne compte pas s’engager sur cette voie avant l’automne. Par ailleurs, et plus essentiellement encore, loin des récits dans les médias dominants, ce vendredi matin, les aides potentielles du Mécanisme européen de stabilité (MES) seront accordées avec des conditions de contrôle sur les politiques économiques ou sociales et de surveillance budgétaire, à l’exception stricte des fonds utilisés pour financer les systèmes de santé. Ce qui était exactement, là aussi, la position du gouvernement des Pays-Bas et de ses soutiens autrichiens, suédois ou danois.
Après avoir annoncé sur tous les tons que l’Italie refuserait de solliciter le MES - par défiance à l’égard d’un système intrinsèquement lié aux programmes austéritaires qui, depuis une décennie, ont dévasté les Etats lors de la crise dite «des dettes publiques» -, Roberto Gualtieri, le ministre des Finances italien, tente de sauver la face, en promettant que le combat n’est pas fini. «On a mis sur la table les obligations européennes et retiré de la table les conditionnalités du MES, estime-t-il. Nous confions une proposition ambitieuse au Conseil européen, nous nous battrons pour la réaliser.» En miroir, Wopke Hoekstra, son collègue des Pays-Bas qui, rappelons-le, doivent leur bonne santé budgétaire à un système fiscal pillant les ressources des autres Etats membres ( lire aussi), rentre dans le détail avec une délectation non feinte: «Nous mettons en place un paquet conséquent qui va aider les pays à financer les coûts de santé, aider les entreprises et les salariés. Avec des conditions légitimes, il aidera également à reconstruire nos économies nationales à long terme. Le MES peut accorder une aide financière pour les dépenses médicales. Il sera également disponible pour du soutien à l’économie, mais avec des conditions. C’est juste et raisonnable.»
Ex ministre au sein du gouvernement d’Alexis Tsipras au premier semestre 2015 et bon connaisseur, par la force des choses, des arcanes de la machine de guerre austéritaire que reste l’Eurogroupe, Yanis Varoufakis réagit avec colère, loin des auto-congratulations et du storytelling béni-oui-oui. «L’Italie et les autres sont ligotés, écrit-il sur les réseaux sociaux. Ils ont accepté les prêts du MES, ce qui va les mener à une stricte austérité dans les prochaines années, de pitoyables prêts pour les entreprises de la BEI, un programme pseudo-fédéral contre le chômage et quelques miettes de charité... En contrepartie, ils seront condamnés à la récession permanente.» Le tacle est sévère, mais il n’y a pas faute.
Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples
43, boulevard de Magenta – 75010 PARIS – Tél. 01.53.38.99.99 – Fax.- 01.40.40.90.98 –
e.mail : direction@mrap.fr
Coronavirus : le MRAP demande la fermeture d’urgence des centres de rétention et la fin de la répression au Mesnil Amelot
Le MRAP vient de recevoir deux appels particulièrement inquiétants du centre de rétention de Mesnil Amelot. Alors que les organisations de défense des droits humains demandent instamment la fermeture des centres de rétention, le gouvernement répond à la légitime inquiétude des sans papiers par la répression. Les policiers sont intervenus ce dimanche 12 avril au Mesnil Amelot, face à cette intervention, les sans papiers ont résisté pacifiquement aux matraques et au gaz ; les téléphones ont été saisis. La situation a dégénéré samedi soir lorsqu’un sans papiers qui avait gardé du pain en sortant du réfectoire a subi des violences de la part des gardiens. En solidarité, les sans papiers sont sortis dans la cour, le directeur du centre a alors fermé les bâtiments et les sans papiers ont dû passer la nuit dehors.
Les informations qui nous sont parvenues font état d’une situation particulièrement inquiétante : un sans papier a été relâché il y a quelques jours suite à une suspicion de covid-19.
Les détenus n’ont ni masques ni gel hydro-alcoolique, et les deux personnes qui font le ménage n'ont ni javel ni produits désinfectants. Le service médical est présent une heure par jour et la laverie ne fonctionne pas . La direction du centre interdit également aux policiers de porter des masques « pour ne pas effrayer les sans papiers ». Des policiers inquiets demandent également la fermeture du centre !
Scandalisé par cette situation, le MRAP demande une nouvelle fois la fermeture des centres de rétention et la régularisation des sans papiers comme cela a été fait au Portugal.
Paris le 12 avril 2020
Quarante-cinq sans-papiers retenus au Mesnil-Amelot ont occupé la cour de leur centre, dans la nuit de samedi à dimanche, pour réclamer leur libération. Le mouvement a pris fin dimanche matin par une répression violente de la police.
Ils demandent leur libération immédiate. En pleine crise sanitaire, environ 170 étrangers, sans titre de séjour et promis à l’expulsion, sont toujours retenus dans des centres de rétention administrative (CRA), sans aucune précaution sanitaire. « On vit dans des conditions ignobles. Rien n’est désinfecté, les policiers qui entrent et sortent n’ont pas de gel, pas de masque, nous non plus, rien. Franchement, on a peur de tous l’attraper et quand on dit quelque chose, les policiers nous frappent », s’alarme Karim (*), retenu depuis un mois au CRA du Mesnil-Amelot.
Samedi soir, dans ce centre de Seine-et-Marne, les 45 retenus ont occupé la cour aux cris de « Liberté ! », afin de demander la fermeture immédiate du CRA. « On a discuté avec le directeur du centre mais il nous a dit qu’il n’avait aucune solution à nous apporter, déplore l’un des retenus. On lui a dit qu’on resterait dans la cour jusqu’à ce qu’ils ferment et on a ramené nos matelas. » Mais le directeur du centre a ensuite fermé les grilles et réquisitionné les matelas des retenus, pour éviter l’incendie.
Dimanche matin, une centaine de policiers sont intervenus pour réprimer la révolte, non sans violences. « Ils nous ont tous regroupés dans un coin, plaqués au sol et pris nos téléphones. J’en ai vu quelques uns se prendre des coups de matraque, du gaz, alors qu’on ne bougeait plus », raconte Karim. Sept retenus, identifiés comme « leaders » ont été embarqués, les autres ont été enfermés dans leurs chambres. « Ils nous ont dit qu’on pourrait ressortir lundi si on était sages, poursuit-il. Mais que si on recommençait, ils allaient nous faire mal et on serait condamnés. »
La peur des retenus a enflé, ces derniers jours, après l’annonce d’un cas de contamination au Covid-19 au CRA de Vincennes (Val-de-Marne), jeudi. Le parquet de Paris a été saisi pour demander l’ouverture d’une information judiciaire sur la situation sanitaire dans le CRA. A Vincennes, où 52 personnes sont encore retenues, et au Mesnil-Amelot, plusieurs prisonniers ont entamé ces dernières semaines des grèves de la faim, en vain.
Depuis le début du confinement, de nombreux avocats et associations réclament la fermeture de ces centres. Des demandes de mise en liberté pour tous les prisonniers ont été transmises aux juges des libertés et de la détention, en s’appuyant à la fois sur la fermeture des frontières (et donc l’impossibilité d’expulser) et les conditions sanitaires. Dans les dix premiers jours du confinement, plus de 1 300 prisonniers ont été libérés. Ils sont encore environ 700 à être retenus dans les CRA.
Fin mars, les associations ont déposé un reféré auprès du Conseil d’Etat pour demander « la fermeture temporaire des CRA », lequel a été rejeté le 27 mars, les magistrats jugeant que le maintien en rétention n’est pas un « facteur d’évolution de l’épidémie ». Depuis, de moins en moins de remises en liberté sont prononcées, « les juges considérant qu’il n’y a plus de risque de contamination dans les CRA parce qu’il y a moins de prisonniers enfermés », déplore Rafael Flichman, de la Cimade.
En plus du risque sanitaire élevé auquel sont exposés les prisonniers des CRA, leurs conditions de vie se sont dégradées. « Les parloirs sont interdits ; quand on est malades, on nous dit qu’on ne peut rien faire pour nous, les cellules et les salles communes sont de plus en plus sales, les policiers de plus en plus violents », énumère Karim, retenu au centre du Mesnil-Amelot.
Les 700 étrangers toujours en rétention s’inquiètent également de leur avenir, alors qu’ils sont promis à l’expulsion. « On nous dit que les avions ne décolleront pas avant septembre. Ça veut dire qu’on va rester croupir ici jusque-là ? s’inquiète Karim. Physiquement et mentalement, j’en suis malade. Je n’ai plus de contact avec l’extérieur puisqu’il n’y a plus de parloir et qu’on nous a pris nos téléphones, et on ne sait même pas ce qu’on va devenir. »
Si les expulsions sont pour le moment impossibles, la loi limite cependant la rétention des étrangers sans titre de séjour à 90 jours. Qu’adviendra-t-il, alors, des personnes qui atteindront cette limite mais ne pourront être expulsées ? Les associations craignent une modification de la loi. Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, qui est revenu jeudi sur la situation dans les CRA, n’a apporté aucune réponse à cette question.
(*) Le prénom a été modifié.
Dans ce domaine, la France a commis des erreurs lourdes de conséquences. Détecter l’immunité de la population paraît indispensable pour envisager et mettre en place le déconfinement.
« Tester, tester, tester ! » La consigne, martelée depuis plus d’un mois par l’OMS, aura mis du temps à être respectée. Après plusieurs semaines de déni, entre février et mars, le gouvernement français a fini par revoir sa stratégie pour passer d’un « usage rationnel » des tests à un « dépistage massif ». Un revirement devenu quasi obligatoire, notamment dans la perspective du déconfinement. Pour l’heure, le test PCR est le seul à pouvoir être réalisé en France pour dépister le Covid-19. Par prélèvement nasal, il permet de repérer la présence du génome viral, donc de la maladie au moment du test.
Actuellement, environ 12 000 tests PCR sont réalisés chaque jour, contre 4 000 il y a encore trois semaines, avant le changement de doctrine. Lundi, Olivier Véran a annoncé un objectif de 50 000 tests quotidiens pour la mi-avril . « Il faudrait atteindre le niveau de l’Allemagne, qui réalise entre 300 000 et 500 000 tests par semaine, mais pour l’instant, ce n’est pas possible, à cause d’une pénurie de réactifs », détaille Bernard Binetruy, directeur de recherche à l’Inserm. Le réactif est le composé qui réagit si le virus est présent dans l’échantillon prélevé – il est produit principalement en Chine et aux États-Unis. Pour avoir choisi de tester peu, les autorités sanitaires françaises n’ont pas anticipé une augmentation nécessaire de l’importation de ces produits.
Il y a pourtant urgence à démultiplier les dépistages, afin d’isoler les malades, notamment ceux hospitalisés ou vivant dans des centres d’hébergement collectif. « Ces isolements seront aussi utiles pour envisager la suite de l’épidémie et envisager le déconfinement, explique Bernard Binetruy. En parallèle, un dépistage massif par des tests sérologiques reste indispensable. » Ces tests, effectués par prélèvement sanguin, visent à détecter si une personne a développé des anticorps contre le virus, plusieurs jours après avoir contracté la maladie. Quand le PCR dévoile si une personne est atteinte aujourd’hui du Covid-19, le test sérologique permet, lui, de détecter l’immunité de la personne. L’intérêt sera individuel : les personnes immunisées pourraient ne plus être obligées de se confiner. Mais aussi collectif, en permettant d’évaluer l’avancée de l’épidémie et l’immunité générale de la population.
« On estime que, pour pouvoir mettre fin à l’épidémie, il faut que 60 % de la population soient immunisés, détaille Bernard Binetruy. Quel que soit le scénario de déconfinement choisi (progressif, par étape, par région…), il sera nécessaire d’avoir une image globale de l’immunité de la population dans le temps, pour maîtriser à la fois le déconfinement et l’épidémie elle-même. Il faudra donc dépister le plus de personnes possible. »
Ces tests sérologiques ne sont pas encore disponibles mais la PME bretonne NG Biotech, qui se présente comme la « seule » entreprise approuvée en France à commercialiser un test « rapide », espère pouvoir fournir ses 500 000 premiers exemplaires en mai, et poursuivre avec un objectif de 6 millions de tests en six mois. Pas encore suffisant pour un dépistage vraiment massif. Ce qui pourrait prolonger d’autant le confinement.
Quelles que soient ses modalités et son échéance, la fin du confinement dépend d’outils encore indisponibles, rendant très incertaine l’issue de la crise sanitaire.
Alors qu’Emmanuel Macron doit à nouveau prendre la parole devant les Français lundi 13 avril, les espoirs de ceux qui pensaient entrevoir une date limite au confinement sont douchés pour un bon moment. Le 7 avril, devant l’Assemblée nationale, le premier ministre Édouard Philippe a prévenu : « Aujourd’hui, c’est l’heure du confinement. Et l’heure du confinement va durer. » Mercredi, en annonçant la prise de parole du président de la République pour le 13, il était désormais acquis pour le pouvoir qu’il allait falloir jouer les prolongations. Mais alors, quand les autorités seront-elles en mesure d’entamer un déconfinement, fût-il progressif ?
La réponse est à ce jour quasiment impossible à donner. Non parce que la pandémie serait en elle-même imprévisible, mais parce que son issue dépend avant tout de la mise à disposition d’outils qui n’existent pas encore, du fait de choix politiques antérieurs à la crise sanitaire. Pour déconfiner la population, et en l’absence de vaccin, le gouvernement doit d’abord savoir où en est exactement l’épidémie sur le territoire national : quelle proportion de la population a été contaminée et donc immunisée. Les épidémiologistes estiment qu’il faut que 60 % à 70 % de la population ait rencontré le virus pour obtenir une « immunité collective » et entrevoir la fin de l’épidémie.
Or, à ce jour, les seuls indicateurs fiables sortent des hôpitaux. Il s’agit des cas avérés, c’est-à-dire testés, du nombre de personnes en réanimation et en service de soins intensifs, du nombre de décès… Autrement dit, il s’agit d’informations partielles. On sait que ce virus est très contagieux, et qu’il peut être asymptomatique ou ne donner que des symptômes bénins. Des milliers de cas passent donc en dessous des radars, tandis que le recensement du nombre de décès dans les Ehpad n’a démarré que depuis une semaine.
En conséquence, les hypothèses de sortie du confinement se sont considérablement compliquées. Le pic épidémique était jusqu’ici attendu en France pour le milieu du mois d’avril. Une étude réalisée par le groupe Boston Consulting est plus pessimiste : elle situerait ce pic un mois plus tard, à la mi-mai. Et envisagerait donc une fin du confinement entre la mi-juin et la fin juillet… Pour les scolaires, l’hypothèse d’une reprise des cours seulement en septembre est même évoquée.
Interviennent ensuite les différents scénarios de sortie du confinement. D’abord, le « stop and go » : une alternance entre période de « distanciation sociale », telle qu’elle est en vigueur depuis le 17 mars en France, dès que les admissions aux urgences augmentent, et retour à la vie normale. Ensuite, le déconfinement en fonction des tranches d’âge : les plus âgés, plus vulnérables au virus, resteraient confinés plus longtemps afin de limiter le nombre de décès. Enfin, il reste le scénario d’un déconfinement au cas par cas : confiner les malades avérés et leur entourage, déconfiner ceux qui ont guéri ou ne sont pas porteurs.
Cette hypothèse ne serait possible qu’à l’aide, d’une part, d’un dispositif de traçage des malades et de leurs contacts grâce à des applications sur smartphone, utilisé en Chine et en Corée du Sud et étudié par le gouvernement en France sur la base d’un engagement volontaire. D’autre part, il dépend de l’existence et de la disponibilité massive des tests rapides. Cinq millions de ces tests sont actuellement commandés selon Olivier Véran, le ministre de la Santé, ce qui devrait permettre un dépistage de 100 000 personnes par jour… mais pas avant le mois de juin.
Outre la crise sanitaire qui se rallonge donc pour une durée indéterminée, ce sont ses conséquences économiques qui s’en trouvent de moins en moins calculables. Après trois semaines de confinement, la Banque de France annonçait déjà 6 % de récession pour le PIB français au premier trimestre de 2020.
Publié le
Pour faire aux conséquences de la crise du Coronavirus, des députés du parti communiste et du groupe de la Gauche démocratique et républicaine proposent près de « 75 mesures d’urgence. » Parmi les propositions fortes, un « plan de soutien de 10 milliards d’euros aux hôpitaux publics », ou encore l’organisation d’une campagne de dépistage systématique du virus.
Les députés communistes et leurs alliés ultramarins du groupe de la Gauche démocratique républicaine proposent jeudi 75 mesures d’urgence
pour faire face aux conséquences sociales et économiques de l’épidémie de covid-19 qui ont vocation à être immédiatement applicables
.
Ces propositions qui se veulent une première étape
, visent à protéger la santé, les conditions de vie de nos concitoyens ainsi que la démocratie de notre pays
, indiquent les élus dans un document transmis à la presse listant leurs propositions.
Parmi celles-ci, regroupées en chapitres (urgence sanitaire, sociale, économique, démocratique…) figurent un plan de soutien de 10 milliards d’euros aux hôpitaux publics
, des mesures de réquisition d’entreprises pour fabriquer des produits sanitaires manquants (masques, gants, gel hydroalcoolique, bouteilles d’oxygène…)
ou encore l’organisation d’une campagne de dépistage systématique du coronavirus.
Au chapitre de l'urgence sociale
, les élus communistes plaident pour le retrait définitif de la réforme de l’assurance chômage, une indemnité de chômage partiel à hauteur de 100 % du salaire net
ou encore la suspension immédiate des dérogations en matière de droit du travail en période d’urgence sanitaire
.
En matière d'urgence économique
, ils proposent par exemple une concertation avec les partenaires sociaux pour dresser, par décret, une liste des secteurs utiles à la nation
, les autres devant être arrêtés et les salariés indemnisés. S’y ajoutent des mesures en matière de solidarité
, comme la gratuité des transports en commun et des péages
pour aider les salariés qui travaillent.
Au titre de l'urgence démocratique
, ils évoquent notamment l’idée d’un nouveau droit d’interpellation
, qui permettrait à un groupe de demander à entendre un ministre en commission.
D’autres mesures concernent l’éducation et la culture, afin notamment de garantir les droits des intermittents, la justice, avec par exemple la suppression de l’allongement des délais de la détention provisoire
, ou encore la diplomatie.
Certaines de ces mesures transitoires ont d’ores et déjà été portées et défendues par le groupe, notamment lors de l’examen des projets de loi d’urgence
fin mars, précisent les députés.