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18 avril 2020 6 18 /04 /avril /2020 09:06
Fête du Viaduc 2019

Fête du Viaduc 2019

Fête du Viaduc 2019

Fête du Viaduc 2019

Fête du Viaduc 2019

Fête du Viaduc 2019

Fête du Viaduc 2019

Fête du Viaduc 2019

COMMUNIQUE DE PRESSE - 15 avril 2020

 

Annulation et report de la fête du Viaduc, qui devait se tenir le 1er mai place Allende

 

Suite aux annonces du Président de la République, l'association des Amis du Viaduc et la section PCF du Pays de Morlaix, organisant traditionnellement leur grande fête du 1er Mai à Morlaix, ne seront pas en mesure, au vu du contexte national lié à la crise sanitaire, d'assurer leur traditionnelle manifestation politique, la fête du Viaduc.

Cette fête devait comporter un banquet (180 personnes), des concerts (Le Théâtre de la Corniche, Claude Couamme et Patricia Paulus, Célestino Lopez, etc), une rétrospective artistique des photos de Jean-Marc Nayet, des stands divers (jeux, librairie, loterie, stand politique, crêperie, associations amies: AFPS, Morlaix-Wavel), une intervention politique d'un jeune dirigeant national du PCF, Guillaume Roubaud-Quashie, animateur des initiatives du centenaire du PCF, et de la maison Aragon et Elsa Triolet. 

C'est une lourde décision mais nous n'avions pas le choix : la situation de crise sanitaire et le confinement imposé pour des raisons de santé publique ne nous permettent pas d'organiser l'évènement le 1er mai, le jour de la journée internationale de défense des droits des travailleurs.

Ce sera la première fois depuis 56 ans que la fête du Viaduc ne pourra pas se tenir le 1er mai. Mais beaucoup d'autres événements culturels, artistiques, sportifs ou politiques sont bien évidemment impactés par l'interdiction justifiée des rassemblements dans la période.

Nous tenons également par ce communiqué à remercier les bénévoles, militants et sympathisants, professionnels, habitants de la région de Morlaix, qui permettent chaque année la bonne tenue de cette fête populaire réunissant plusieurs centaines de personnes, des acteurs sans qui cette fête n'existerait pas.

Nous n'abandonnons pas l'idée qu'une 56e « Fête du Viaduc » sous un autre format puisse se faire après l'été, par exemple à l'automne prochain.

L'association des amis du Viaduc et le PCF Pays de Morlaix souhaitent bon courage à toutes et tous dans cette période compliquée d'épidémie du Coronavirus et remercient l'ensemble des habitués de la fête du 1er mai pour leur soutien.

L'association des amis du Viaduc et le PCF Pays de Morlaix.

Fête du Viaduc 2018

Fête du Viaduc 2018

Ouest-France, 18 avril 2020

Ouest-France, 18 avril 2020

La Fête du Viaduc du 1er-Mai annulée
Le Télégramme

Au vu du contexte national lié à la crise sanitaire, et suite aux annonces du Président de la République, l’association des Amis du Viaduc et la section PCF du Pays de Morlaix ne seront pas en mesure d’organiser leur traditionnelle fête du 1er-Mai à Morlaix, baptisée « Fête du Viaduc ». Elle devait comporter un banquet (180 personnes), des concerts (Claude Couamme, Célestino Lopez), une rétrospective artistique des photos de Jean-Marc Nayet, des stands divers et une intervention politique d’un jeune dirigeant national du PCF (Guillaume Roubaud-Quashie), animateur des initiatives du centenaire du PCF et de la maison Aragon et Elsa Triolet. C’est la première fois, depuis 56 ans que la fête du Viaduc existe, qu’elle ne peut pas se tenir le 1er mai. Elle pourrait, si les conditions sanitaires le permettent, se faire après l’été, par exemple à l’automne.

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18 avril 2020 6 18 /04 /avril /2020 08:26
Ouest-Franc
Morlaix. Les librairies de la ville se mettent au drive

Publié le

Vous avez tout lu à la maison ? Les deux librairies Dialogues et À la lettre thé ont décidé de vendre leurs livres en drive pour permettre à leurs clients de lire pendant le confinement.

Les amoureux du livre retrouvent le sourire avec le drive et la livraison de livres à la maison.

 

Les amoureux du livre retrouvent le sourire avec le drive et la livraison de livres à la maison. | OUEST-FRANCE

Plus rien à lire et pas fan de tablettes ? Les deux librairies morlaisiennes ont lancé depuis début avril un drive littéraire permettant d’acheter des livres et de les récupérer devant les boutiques.

Comme les autres commerces non-vitaux, les librairies ont fermé le 16 mars. Mais l’arrêté prévoit ces fermetures sauf livraison et retrait de commande.

« J’ai lancé le drive vendredi dernier, les gens répondent, rien qu’entre hier soir et ce matin, il y avait vingt commandes, des livres jeunesse, des BD mais aussi du poche, polars et romans, précise Géraldine Delauney, de la librairie, rue d’Aigillon. On voit que les lecteurs sont arrivés au bout de leurs réserves. » Cette formule est pour la directrice de Dialogues, une façon de conserver le lien et d’écouler un peu de stock. Le déroulement est immuable : une commande par e-mail, le paquet préparé peut être retiré le mardi et mercredi de 10 h à 13 h, le jeudi et vendredi de 9 h à 18 h, et le samedi de 9 h à 13 h. Pour commander, consulter le site Internet dialoguesmorlaix.com et écrire à contact@dialoguesmorlaix.com

Livres et thé livrés

À la lettre thé, la librairie propose deux possibilités. La première est une livraison à domicile. Si quelque chose vous plaît dans le stock dont les photos sont sur la page Facebook de la librairie, il suffit d’envoyer un mail avec les titres, et votre adresse, avant le mardi 20 h. Ou peut aussi commander du thé.

Les ouvrages et les paquets de thé vous seront livrés le mercredi à la maison. Il faut commander pour un minimum de 20 €. La librairie pratique aussi le drive à la librairie sur le même principe d’une commande par mail. Les commandes seront disposées le samedi matin sur une table à l’extérieur de la boutique, place de Viarmes.

Contact : page Facebook A la lettre thé alalettrethe@hotmail.fr

https://www.ouest-france.fr/bretagne/morlaix-29600/morlaix-les-librairies-de-la-ville-se-mettent-au-drive-6810107

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18 avril 2020 6 18 /04 /avril /2020 08:10
Ziad Medoukh, poète palestinien:  Ce monde regarde mourir lentement nos prisonniers, qui ne cessent de souffrir (L'Humanité, 17 avril 2020)

Vendredi, 17 Avril, 2020 - L'Humanité


Ziad Medoukh: « Ce monde regarde mourir lentement nos prisonniers, qui ne cessent de souffrir »
 

Palestine. Les détenus palestiniens sont coincés entre le risque de contamination par le Covid-19 et les mesures atroces du service pénitentiaire de l’occupation, dénonce dans un texte pour l’Humanité le poète palestinien Ziad Medoukh depuis Gaza, tandis que s’ouvre, vendredi, la «journée des prisonniers» palestiniens.

Dans un contexte très particulier, les Palestiniens partout dans le monde commémorent ce 17 avril, comme chaque année, la Journée nationale du prisonnier palestinien, même de chez eux, confinés. Avec l’espoir de libérer tous ces détenus depuis des années.

Une commémoration très symbolique, sans manifestations, ni rassemblements, dans les villes palestiniennes et devant les sièges des organisations internationales dans les territoires palestiniens qui sont en train de lutter contre la propagation de l’épidémie du coronavirus, depuis le début du mois de mars 2020. Le peuple palestinien et avec lui les solidaires de bonne volonté rendent un vibrant hommage à tous les prisonniers palestiniens en souffrance permanente derrière les barreaux israéliens.

Tous les Palestiniens où qu’ils soient pensent à ces détenus qui continuent à vivre une situation alarmante et préoccupante, une situation dramatique, avec la torture, la violence physique et psychologique, la négligence médicale et les conditions carcérales inhumaines dans les prisons israéliennes.

Ces conditions qui se sont aggravées ces derniers jours avec le risque d’avoir une contamination rapide pour ces prisonniers, notamment après la découverte, début avril, de quatre personnes infectées par le coronavirus : un prisonnier palestinien libéré, un enquêteur israélien et deux détenus palestiniens dans la prison d’Ofer, près de Ramallah. Aucune mesure urgente n’a été prise par les autorités pénitentiaires israéliennes pour freiner la propagation de ce virus (aggravée par la surpopulation carcérale) dans cette prison ni dans aucune autre, pour protéger les 5 000 prisonniers palestiniens.

Dans ces prisons, leur situation se dégrade jour après jour, et les autorités israéliennes aggravent encore leurs souffrances par des mesures illégales et des provocations permanentes. Une mort lente les attend.

Surtout que, parmi ces prisonniers, se trouvent des personnes fragiles, susceptibles de céder plus facilement à l’épidémie comme les enfants, les femmes, les personnes âgées, les malades et les blessés. Sans oublier le surpeuplement, l’insalubrité et la mauvaise nutrition. Tout cela fait des prisons des lieux dangereux de reproduction du virus.

En plus, l’administration israélienne refuse l’entrée des produits sanitaires et de stérilisation, ainsi que des médicaments pour les détenus. Et cela, malgré l’appel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de la Croix-Rouge internationale aux autorités israéliennes, fin mars, afin d’intervenir pour isoler les prisonniers palestiniens, qui sont entassés par dizaines dans des cellules étroites et qui sont en contact direct entre eux au quotidien avec une possibilité de transmettre ce nouveau virus, et pour améliorer les dépistages et les conditions sanitaires des cinq mille prisonniers.

Au contraire, jour après jour, les prisonniers palestiniens sont exposés à une négligence médicale délibérée. Ils reçoivent leur traitement médical avec beaucoup de retard ; beaucoup de détenus très malades et très âgés sont sur la voie de mourir dans des prisons surpeuplées et privées de kits de dépistage. Il faut rappeler ici qu’en 2019, cinq prisonniers palestiniens sont morts en captivité, dont quatre à la suite d’une négligence médicale délibérée. Voilà comment cet État d’apartheid traite les malades palestiniens dans des geôles insupportables. Une mort lente et cruelle.

D’autant plus que – comme une punition collective, et pour mettre la pression sur ces prisonniers et sur leur famille – l’administration pénitentiaire israélienne a profité de cette situation sanitaire exceptionnelle pour suspendre les visites des familles et des avocats, ainsi que les appels vidéo. De plus, toutes les procédures devant les tribunaux militaires sont reportées indéfiniment, et cela depuis début mars dernier.

Même le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), seule structure autorisée à communiquer directement avec les prisonniers palestiniens et à leur rendre visite, n’a pas la possibilité de faire entrer les produits d’hygiène et d’assainissement adéquats dans la cantine de la prison, nécessaires dans ces conditions particulières.

Autre aspect dramatique, les forces d’occupation israéliennes continuent à arrêter des Palestiniens en Cisjordanie occupée et à Jérusalem, même en pleine période de pandémie. Parmi eux des enfants. Et cela, malgré l’appel de l’ONG Defence for Children International afin que les autorités israéliennes prennent des mesures immédiates pour libérer tous les enfants palestiniens détenus dans les prisons et les centres de détention israéliens à cause de l’épidémie du Covid-19, et pour sauver leur vie en accord avec le droit international.

Selon l’association al-Dhamir qui s’occupe des prisonniers palestiniens, l’armée israélienne a arrêté 96 Palestiniens entre le 10 mars et le15 avril 2020. Parmi eux, 14 enfants et 5 femmes.

Ces arrestations arbitraires augmentent le nombre de prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes. Plusieurs milliers se retrouvent dans de petites cellules, sans accès à des sanitaires propres et privés. De tels traitements augmentent les risques et l’exposition à des conditions non hygiéniques dans lesquelles le virus Covid-19 prospère.

Oui, plus de cinq mille Palestiniens sont toujours détenus dans les différentes prisons israéliennes. Selon les derniers chiffres du Club du prisonnier palestinien – Al-Asir Club –, début avril 2020, il y a actuellement 5 123 détenus et, parmi eux, 43 femmes, 210 enfants de moins de 18 ans, 5 députés, 27 journalistes, 500 prisonniers malades dont 40 très gravement, 130 prisonniers âgés de plus de 60 ans, 443 prisonniers qui sont condamnés à perpétuité une ou plusieurs fois, 152 prisonniers qui sont en prison depuis plus de vingt ans, et 25 arrêtés avant les accords d’Oslo en 1994. Parmi eux, deux sont en prison depuis trente ans, dont le plus ancien prisonnier palestinien Karim Younis, en prison depuis trente-sept ans, considéré comme le doyen des prisonniers palestiniens.

Quarante-trois femmes courageuses et déterminées sont toujours prisonnières, parmi elles, 16 mères de famille, 4 en détention administrative illégale, 8 blessées, et 2 journalistes.

Phénomène très particulier cette année : les 12 prisonniers palestiniens libérés entre le 15 mars et 14 avril 2020 après la fin de leur peine n’ont pas eu cet accueil attendu par leurs famille, proches et voisins dans leur ville respective, ni de rassemblements de joie et de fête, cela à cause des mesures préventives face à l’épidémie du coronavirus. Or, la sortie de n’importe quel prisonnier est considérée comme fête nationale en Palestine. Cette fois, ces prisonniers libérés ont été mis directement en quarantaine, sans voir leur famille. Il y avait parmi eux des personnes ayant passé dix-huit ans dans les prisons, terrible ! Mais l’espoir reste intact pour libérer tous nos prisonniers, nos héros et nos résistants.

Par milliers, les Palestiniens, résistants, activistes, députés, hommes politiques, militants, engagés, combattants ou simples civils, hommes, femmes ou enfants, croupissent dans les prisons israéliennes en toute illégalité au regard du droit international.

Nos prisonniers avec leur résistance remarquable continuent de donner une leçon de courage et de détermination, pas seulement aux forces d’occupation israélienne, mais au monde entier. Ils sont un exemple de patience et de persévérance, de volonté et d’attachement à la justice. Ils sont nos héros, ils sont notre dignité, ils sont notre espoir ! Ils sont libres malgré l’isolement. Eux, les militants d’un idéal. Ils sont les prisonniers de la liberté !

Malgré la cruauté de l’occupant, le silence complice de cette communauté internationale officielle, l’absence de pressions de la part des organisations des droits de l’homme, et le silence des médias qui occultent leurs souffrances, le combat de nos prisonniers continue jusqu’à la liberté, et pour la justice.

Nos prisonniers défient l’occupation ! Ils résistent, existent et persistent ! Ils se révoltent et organisent des grèves de la faim et des actions de protestation. L’arrestation, la détention et le jugement de nos 5 000 prisonniers retenus jusqu’à présent dans 20 prisons israéliennes sont illégitimes, car ils sont les prisonniers de la liberté, ce sont les prisonniers de la dignité.

Parmi ces prisonniers, des dizaines souffrent de maladie grave, leur vie est en danger à cause de la négligence médicale des autorités israéliennes qui veulent faire pression sur eux pour qu’ils cessent leur combat. Selon le Comité des prisonniers palestiniens, 34 détenus souffrent d’une maladie grave comme le cancer, la paralysie, l’immunité très faible, des difficultés respiratoires, un accident vasculaire et cérébral, une infection du sang, de l’hypertension, du diabète, de troubles des fonctions cardiaques, d’épilepsie, de leucémie, d’une tumeur cérébrale, de maladie nerveuse et d’autres maladies chroniques graves.

Parmi ces prisonniers, des dizaines sont enfermés dans les prisons israéliennes depuis des décennies. Leur seul crime a été d’avoir résisté face à l’occupation illégale. Parmi ces prisonniers, plus de 600 personnes sous détention administrative illégale sans jugement, ni procès.

En 2020, nos prisonniers vont poursuivre leur mobilisation et leur lutte comme chaque année afin de faire entendre leur voix, pour améliorer les conditions de leur détention et mettre la pression sur les autorités israéliennes. Une action soutenue par toute une population qui considère la cause des prisonniers comme la première cause.

Le combat de nos prisonniers pour la liberté est suivi en Cisjordanie, dans la bande de Gaza, et dans les territoires de 1948 par des milliers de Palestiniens qui organisent partout des actions de soutien à ces prisonniers dans leur résistance quotidienne.

Malgré quelques initiatives courageuses et appréciées prises dans certains pays par des militants de bonne volonté et des associations de la société civile, en solidarité avec les prisonniers palestiniens, via des campagnes, des appels, des pétitions et des actions – même virtuelles cette année vu le contexte actuel –, on peut observer le profond silence des médias, des intellectuels, des partis politiques, des organisations des droits de l’homme, et celui des gouvernements d’un monde qui se dit libre et démocratique, mais qui n’arrive pas à bouger et à réagir devant une telle injustice.

Malgré la cruauté de l’occupant et le silence du « monde libre », le combat de nos prisonniers continue jusqu’à la liberté et pour la justice.

Et en ce temps de risque de contamination, ils poursuivent leur lutte légitime

Honte à l’occupation et à toutes ces mesures atroces dirigées contre eux.

Honte au monde dit libre qui ne bouge pas pour arrêter leurs souffrances.

Ce monde regarde mourir lentement nos prisonniers qui ne cessent de souffrir.

Souffriront-ils encore longtemps ?

Où sont donc les organisations des droits de l’homme ?

Où est donc le monde libre ?

Ne voit-il pas ? N’entend-il pas ?

Quand y aura-t-il une réelle pression sur les autorités israéliennes d’occupation ?

Le cri des ventres vides de nos prisonniers sera-t-il entendu ?

Jusqu’à quand cette injustice ?

Vive le combat légitime de nos prisonniers pour la liberté et pour la vie.

Vive la solidarité internationale avec nos prisonniers palestiniens et avec notre cause de justice.

Une seule évidence : la lutte continue. Les prisonniers palestiniens vont développer davantage les actions pacifiques et de mobilisation individuelle et collective à la fin de cette nouvelle épreuve afin de faire entendre leur voix. La voix des opprimés, mais la voix légitime de ces résistants contre toutes les mesures atroces de l’occupant jusqu’à la liberté.

En attendant, derrière ces prisonniers et ces héros, tout notre peuple poursuivra le combat, jusqu’à la conquête de ses droits légitimes et jusqu’à la sortie du dernier détenu des prisons et des cachots israéliens.

 

Lire aussi:

Appel de l'association palestinienne de défense des droits de l'homme Addamer pour la libération des prisonniers politiques palestiniens et pétition pour la libération des enfants palestiniens détenus

17 avril - journée internationale pour la libération des prisonniers politiques: liberté pour Marwan Barghouti et les prisonniers politiques palestiniens! (MJCF)

Ziad Medoukh, poète palestinien:  Ce monde regarde mourir lentement nos prisonniers, qui ne cessent de souffrir (L'Humanité, 17 avril 2020)
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18 avril 2020 6 18 /04 /avril /2020 08:07
Carhaix - le PCF réclame plus de solidarité nationale (Le Télégramme, Carhaix)

Selon la section du Parti communiste français de Carhaix-Huelgoat, « l’allocution d’Emmanuel Macron de lundi soir n’est pas à la hauteur des attentes des Français et Françaises. Rien sur la solidarité nationale concernant le retour de l’ISF, la taxation des revenus financiers et une politique volontariste pour récupérer les milliards placés dans les paradis fiscaux. Rien sur la demande de paiement à 100 % pour les salariés en chômage dû au confinement ». Dans un communiqué, le porte-parole de la section, Pierre-Yves Thomas, estime aussi que « les activités économiques non essentielles devraient être arrêtées. Il n’est pas possible d’affirmer que l’on veut protéger les populations et laisser en même temps le patronat faire repartir la production dans des secteurs qui ne sont pas immédiatement vitaux pour le pays. Rien ne justifie par ailleurs la poursuite des mesures dérogatoires au droit du travail : elles doivent être abrogées. Les réformes des retraites et de l’assurance chômage définitivement abandonnées.

Toujours pas de distribution de masque à la population ni de tests. Toujours un manque de matériels pour celles et ceux qu’il nomme des héros ! » Le PCF dit par ailleurs son « incompréhension concernant la reprise des cours scolaires à la mi-mai. Comment comprendre que l’on pourra envoyer nos enfants en classe et dans quelles conditions ? Avec ce que cela sous-entend, au-delà des enseignants, réouverture des cantines, mise au travail des Asem, des services de nettoyage, des cars scolaires… Il faut rester confiné ! Et dans le même temps les salariés sont remis au boulot. En cela il répond positivement au vœu du Medef. Le fric avant la vie », conclut-il.

Le Télégramme, 17 avril 2020

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18 avril 2020 6 18 /04 /avril /2020 07:46
Thomas Hillion, grand résistant, titulaire de la légion d'honneur et de la médaille de la résistance, militant communiste dans les Côtes d'Armor, est décédé à l'âge de 94 ans - photo Ouest-France

Thomas Hillion, grand résistant, titulaire de la légion d'honneur et de la médaille de la résistance, militant communiste dans les Côtes d'Armor, est décédé à l'âge de 94 ans - photo Ouest-France

Thomas Hillion, grand résistant, est décédé

Thomas Hillion, dit Thom, a livré son dernier combat. Résistant de la première heure, il a été président départemental de l’Association des anciens combattants et ami(e)s de la Résistance (Anacr), dans les Côtes-d’Armor.

Thomas Hillion, né le 31 août 1925, à Plouagat (Côtes-d’Armor), est mort le mardi 14 avril 2020, à l’âge de 94 ans. Dès 16 ans, en 1941, il entrera en Résistance contre les Allemands qui ont envahi la France. C’est ainsi qu’il participera à la protection de Marcel Cachin et de son épouse, exfiltrés de leur maison de Lancerf en 1942.

 

Engagement politique et syndical

Il continuera le combat jusqu’à la Libération et sera grièvement blessé à la main par l’explosion d’une grenade. Ce sera alors pour lui le temps de l’engagement politique et syndical.

 

Devenu postier, Thomas Hillion travaillera à Paris, où il militera au PCF ainsi qu’à la CGT. Et il poursuivra ces engagements lors de son retour en Bretagne, à Penvénan, créant une section communale de l’Association des anciens combattants et ami(e)s de la Résistance (Anacr), dont il deviendra le président départemental.

«  La vie de Thom aura été une vie de combats, du combat contre le joug nazi aux combats pour la justice sociale et l’émancipation humaine », saluent ses camarades de la section départementale du Parti communiste français.

Thomas Hillion, grand résistant, est décédé - Hommage de Ouest-France et du PCF Côtes d'Armor, 17 avril 2020
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18 avril 2020 6 18 /04 /avril /2020 05:00
1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 74/ André Garrec (1922-1944)
1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère:
 
74/ André Garrec (1922- 4 février 1944)
 
 

André Garrec est tôlier à l’arsenal de Brest. Il adhère au Parti Communiste Français (P.C.F) en 1942. Peu de temps après, il intègre les Francs-Tireurs et Partisans (F.T.P) de Brest, et rejoint ainsi la lutte armée contre l’occupant allemand. Il aurait participé à de nombreux attentats et sabotages. Après la vague d’arrestations en 42, il reprendra l’action avec le groupe Giloux en 1943.

Noël 1943, une nouvelle vague d’arrestations touche les communistes. Diminué et traqué le groupe se disperse. André Garrec quitte Brest et se dirige vers Trédudon en Berrien avec Guy Raoul et Marcel Boucher. Il y retrouve Albert Yvinec et son petit groupe de maquisards. Les sept hommes se cachent à la ferme du Goënidou. Parmi leur prévision d’actions, il y a le sabotage de l’usine de Saint-Herbot par dynamitage du barrage de la réserve d’eau de Brennilis. Mais pour ce faire, il faut de l’explosif que Boucher et Yvinec s’apprêtent à aller dérober à la poudrerie de Pont-de-Buis.

Le projet est avorté quand une patrouille allemande débarque, le 3 février 1944, à la ferme où les résistants se cachent. Il s’agit d’un officier et d’un soldat allemand qui font le tour du secteur pour demander à la population d’évacuer temporairement les lieux en raison de séances de tirs de mortiers à Roc’h Trédudon. Curieux, l’allemand insiste pour visiter la ferme, il lui en coûte la vie, abattu par Marcel Boucher. Le soldat allemand qui l’accompagne est lui abattu par Jean Coguiec.

Craignant des représailles, le groupe se disperse et les trois brestois veulent regagner Brest. Ils passent semble t-il par Pleyber-Christ et arrivent à Landerneau dans la soirée où ils passent la nuit chez Jean Sizorn. Le lendemain, Marcel Boucher, Guy Raoul et André Garrec reprennent la route mais vers 17 heures ils sont arrêtés par un barrage allemand de la feldgendarmerie. De là, l’histoire diffère et deux versions s’opposent pour, hélas, s’accorder sur le sort final.

Rapport de la gendarmerie française du 5 février 1944

Le 4 février 1944, vers 17 heures, sur la vieille route romaine La Forest-Landerneau et Pont-Mesgrall, deux gendarmes allemands ont essuyé le feu de trois individus qu’ils voulaient contrôler. Un gendarme allemand a été tué et le second blessé. Les trois civils ont été tués par le gendarme blessé. Le cultivateur Bihan Podel, de Kerlarhan à Landerneau, et son commis ont été témoins de l’incident. Le commis a été retenu par les Allemands jusqu’à présent. Le Bihan-Podel déclare que les civils étaient porteurs d’une valise et ont tiré les premiers une rafale de mitraillette sur les gendarmes allemands. L’identité des trois civils n’a pu être obtenue jusqu’à présent.

Ce n’est que le 9 février, que la gendarmerie française est mise au courant par la Geheime Feldpolizei (G.F.P) de Brest, de l’identité des trois résistants. La gendarmerie indique par la suite que ces individus étaient les auteurs de nombreux attentats et cambriolages à Brest et dans la région. Ils étaient l’objet de recherches de la part de la police de Sûreté de Rennes, qui les signalait dangereux et armés.

Version d’Eugène Kerbaul en 1985
Dans son ouvrage, 1270 militants du Finistère (1918-1945), il indique que le retour à Brest du groupe de Marcel Boucher est motivé par le renforcement des effectifs se trouvant à Brest et avec comme premier objectif, tenter un coup de main sur la Pyrotechnie de Saint-Nicolas.

Après avoir contourné Landerneau, Boucher scinde son groupement en deux. Lui-même conduira le premier groupe qui comprend, en plus de Boucher, Guy Raoul et André Garrec. Mission : se diriger vers Guipavas par la voie la plus directe. Mais ce premier groupe a à peine dépassé Landerneau qu’il tombe sur une patrouille de la Feldgendarmerie qui veut fouiller les valises dont sont porteurs les F.T.P. Or, elles contiennent des armes. Les F.T.P n’ont pas d’hésitation, et bénéficiant de l’effet de surprise, abattent deux Allemands. Mais l’un des Français est blessé - on ne saura jamais lequel.

Tous trois parviennent à se replier vers un endroit isolé, une carrière, à La Palud, selon certains témoignages. Cependant une femme a entendu les coups de feu, Mme X..., collaboratrice "horizontale", qui alerte la Feldgendarmerie. Celle-ci envoie 30 élèves de l’école de Feldgendarmerie de Landerneau dans la direction qui lui est précisée par la femme, et ils ne tardent pas à localiser les résistants en train de soigner leur blessé, qu’ils n’ont pas voulu abandonner.

Le combat s’engage, inégal. Écrasé sous le nombre, les trois F.T.P - le blessé a fait le coup de feu comme ses camarades, succombent. Boucher, Garrec et Raoul ont infligé de lourdes pertes à l’ennemi avant l’épuisement de leurs cartouches. Ils seront massacrés sur place.

Au final, les deux versions divergentes arrivent à la même funeste conclusion. Les corps ne seront jamais retrouvés, probablement inhumés en secret par les allemands dans la région de Landerneau. Cette pratique était courante pour éviter qu’on puisse rendre hommage aux "Terroristen ".

En 1946, est apposée sur la route menant de La Grande-Palud à Guipavas, une plaque en hommage aux trois résistants. A Brest, une rue est renommée en sa mémoire en 1955. André Garrec reçoit à titre posthume la médaille de la Résistance en 1962.

Leur mémoire s’étiola avec le temps, malgré les fleurs régulièrement déposées près de la plaque. En 2020, une action est menée pour refaire une plaque commémorative et déplacer son emplacement non loin, pour la rendre plus accessible à tous. La glissière de sécurité et le flux de véhicules circulant sur cet axe routier important, ne permettant plus aucune cérémonie ni recueillement.

Publiée le , par Gildas Priol, mise à jour

Sources - Liens

  1. Famille Garrec, iconographie.
  2. Ordre de la Libération, liste des médaillés de la Résistance française.
  3. Archives de Brest, dossier biographique de Frantz Marcel Boucher (2BIO107).
  4. Archives Départementales du Finistère, archives de la sûreté nationale.
  5. KERBAUL Eugène, 1270 Militants du Finistère (1918-1945), à compte d’auteur, 1985.
  6. LE BRAS Joël, Du groupe Giloux au Bataillon Giloux – 1943 à 1944, travaux personnels, 2001.
  7. CISSÉ Gérard, Rues de Brest - de 1670 à 2000, éditions Ar Feunten, Brest, 2012.
  8. Service historique de la Défense (S.H.D) de Vincennes, dossier d’André Garrec (GR 16 P 244474) - Non consulté à ce jour.
  9. S.H.D de Caen, dossiers d’André Garrec (AC 21 P 612068 et AC 21 P 191358) - Non consulté à ce jour.

Lire aussi:

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 73/ Frantz Boucher (1924-1944)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 72/ François Echardour (1925-1988)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 71/ Marie Le Manchec (1914-1999)

100 ans d'engagements communistes en Finistère: 70/ Charles Moigne (1894-date de décès inconnue)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 69/ Jean Le Tréis (1884-1970)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 69/ Jean Le Tréis (1884-1970)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes: 67/ François Tournevache (1919-1993)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 66/ Jos Quiniou (1900-1976)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 65/ François Gaonac'h (1901-1978)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 64/ Paul Lespagnol (1949-2003)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 63/ Jean-Marie Le Scraigne (1920-2016)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 62/ Le docteur Tran

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes en Finistère: 61/ Jean-Marie Plonéis (1934-2018)

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes dans le Finistère: 60/ Guillaume Bodéré

1920-2020: Cent ans d'engagements communistes dans le Finistère: 59/ Pierre Salaun

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 58/ Guy Laurent (1940-1994)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 57/ Eugène Kerbaul (1917-2005)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 56/ Pierre Cauzien (1922-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 55/ Albert Jaouen (1909-1976)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 54/ Pierre Hervé (1913-1993)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 53/ Julien Gracq, de son vrai nom Louis Poirier (1910-2007)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 52/ Yves Le Meur (1924-1981)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 51/ Jean Burel (1921-1944)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 50/ Jacob Mendrès (1916-2012)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 49/ Henri Tanguy dit Rol-Tanguy (1908-2002)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 48/ Carlo de Bortoli (1909-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 47/ Robert Jan (1908-1987)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 46/ Denise Roudot (1933-2002)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 45/ Paul Le Gall (né en 1925)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 44/ René Le Bars (1933-2016)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 43/ Louis Le Roux (1929-1997)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 42/ Pierre Corre (1915-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 41/ Daniel Le Flanchec (1881-1944)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 40/ Joséphine Pencalet (1886-1972)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 39/ Sébastien Velly (1878-1924)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 38/ Edouard Mazé (1924-1950)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 37/ Guy Liziar (1937-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 36/ Henri Moreau (1908-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 35/ Alphonse Penven (1913-1994)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 34/ Michel Mazéas (1928-2013)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 33/ Pierre Guéguin (1896-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 32/ Jean-Louis Primas (1911-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 31/ François Paugam (1910-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 30/ Angèle Le Nedellec (1910-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 29/ Jules Lesven (1904-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 28: Raymonde Vadaine, née Riquin

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 27/ Jeanne Goasguen née Cariou (1901-1973)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 26/ Gabriel Paul (1918-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 25/ François Bourven (1925-2010)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 24/ Yves Autret (1923-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 23/Pierre Jaouen (1924-2016)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 22/ André Berger (1922-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 21/ Joseph Ropars (1912-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 20/ Paul Monot (1921-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 19/ Jean-Désiré Larnicol (1909-2006)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 18/ Jean Le Coz (1903-1990)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 17/ Alain Cariou (1915-1998)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 16/ Jean Nédelec (1920-2017)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 15/ Alain Le Lay (1909-1942)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 14/ Pierre Berthelot (1924-1986)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 13/ Albert Abalain (1915-1943)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 12/ Andrée Moat (1920-1996)

1920-2020: cent ans d'engagements communistes en Finistère: 11/ Jean Le Brun (1905-1983)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 10/ Denise Larzul, née Goyat (1922-2009)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 9/ Pierre Le Rose

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 8/ Marie Salou née Cam (1914-2011)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 7/ René Vautier (1928-2015)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 6/ Denise Firmin née Larnicol (1922-2019)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 5/ Fernand Jacq (1908-1941)

1920-2020: 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 4/ Corentine Tanniou (1896-1988)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère: 3/ Albert Rannou (1914-1943)

1920-2020 - 100 ans d'engagements communistes en Finistère - 2/ Marie Lambert (1913-1981)

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17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 18:00
Cocos, confinés et actifs ! - Témoignage de Christian Beaumanoir dans la presqu'île de Crozon

A l'image d'autres militants communistes finistériens, comme Martine Le Nozerh, qui s'occupe d'une jeune réfugiée syrienne à Plozévet, plusieurs autres étant aussi engagés avec le Secours Populaire ou dans d'autres réseaux de solidarité, notre camarade Christian Beaumanoir, secrétaire de section du PCF sur la presqu'île de Crozon, ancien cheminot et responsable de la CGT Cheminots, ancien élu municipal et qui milite toujours à la CGT Finistère ainsi qu'au Secours Populaire, ne chôme pas en ces temps de Corona virus. 

Il y a d'abord l'engagement au Secours Populaire pour cet homme qui a bien connu Julien Lauprêtre, "un communiste d'envergure et un mec extraordinaire".

Un engagement au Secours populaire de Crozon, dont il est le trésorier, plutôt du côté logistique et organisation que distribution alimentaire, même s'il lui arrive de livrer des personnes isolées, et d'aller chercher des aliments. Le comité Secours populaire de Crozon travaille avec 45 bénévoles, dont 20 ou 25 sont actifs régulièrement, les autres s'engageant dans les collectes alimentaires deux fois dans l'année. Il peut compter sur l'apport de deux véhicules, une camionnette et un camion. 110 à 120 familles reçoivent des produits alimentaires. Le secours populaire de Crozon ne s'est pas arrêté de distribuer des aliments pendant le Covid-19: les usagers viennent à heure fixe, une fois par semaine, mais le Secours populaire est ouvert tous les jours de semaine, le matin. L'équilibre financier est plus précaire en ces temps de corona virus avec la fermeture imposée du vestiaire à vêtements où l'on peut trouver des fringues pas chères dont la vente permet de trouver des recettes pour le Secours pop. A l'année, pour le secours populaire de Crozon, cela représente 50 000€ de recettes. Le comité ne travaille qu'avec 3000€ de subventions, 5000 à 6000€ de dons annuels, il reçoit l'équivalent de 240 000€ de nourriture à date limite d'un supermarché comme Leclerc qui valorise ensuite ses dons par un procédé de défiscalisation. 4 ou 5 passages au Leclerc sont faits chaque jour pour aller chercher de la nourriture. Les FAED, fonds d'aides européens, représentent des produits de première nécessité comme le sucre, la farine, poisson congelé, etc: c'est à peu près 25% de ce que distribue le comité du secours populaire de Crozon pendant l'année.  Mais on les reçoit de plus en plus tard. Ces aides européennes menacées et dont le maintien avait été défendu ardemment à l'époque par le député européen communiste Patrick Le Hyaric, devraient être sérieusement amputées dans le cadre de la réforme de la PAC et des orientations libérales de l'UE, sauf virage contraire. Tous les ans, le comité du Secours populaire de Crozon achète aussi pour 7000 ou 8000€ de produits frais à des agriculteurs locaux pour compléter les produits proposés aux usagers. Christian Beaumanoir y travaille comme bénévole au côté de Claude Boulic, l'ancien secrétaire général du comité, devenu aussi adhérent du PCF à la dernière fête de l'Humanité. L'augmentation de la pauvreté sur la presqu'île de Crozon se ressent. "Des gens qu'on avait pas vus depuis des années reviennent. La fréquentation du Secours populaire est aussi tributaire des cycles économiques. Mais on a pas mal de travailleurs pauvres que l'on aide. Des gens qui doivent faire des kilomètres en voiture pour bosser dans l'agro-alimentaire et qui n'ont pas les moyens de faire le plein. Tous les ans, on dépense environ 8000€ pour l'aide aux travailleurs (pleins d'essence, aides pour payer les formations, les déplacements) et pour financer des aides aux sorties des enfants organisées avec le comité départemental du Secours Populaire".

Comme militant du secours populaire, et en partenariat avec des bénévoles d'un collectif qui regroupe aussi des enseignants, des militants de la LDH, Christian Beaumanoir s'occupe aussi d'une famille tchétchène installée sur la presqu'île de Crozon pour lui livrer de la nourriture, l'aider dans ses déplacements, rencontrer le principal et les profs du collège pour assurer la continuité pédagogique avec les enfants, prendre leurs livres et leurs cours. Il salue à cet égard l'engagement formidable des enseignants et personnels du collège public de Crozon pour assurer la continuité pédagogique et le lien scolaire avec la famille. Avec une copine, il a aussi suivi et porté toute la procédure pour la demande d'asile de cette famille, avec pour l'instant des portes qui ne cessent de se fermer alors que le père est en danger en Tchétchénie: OFPRA, CNDA, et maintenant une OQTF. Malgré tout, 300 personnes soutiennent cette famille sur la presqu'île et continuent à se battre et à travailler pour faire valoir ses droits et la réalité du droit d'asile sur notre territoire français et breton. Ce collectif assure aussi l'aide minimale dans cette période particulière du confinement.

Après avoir suivi de très près la grève des cheminots contre la réforme des retraites et avoir aidé à remplir la caisse de solidarité pour les grévistes, Christian Beaumanoir, même confiné, continue à agir pour les causes qui lui sont chères, à commencer par celle de la solidarité.           

SECOURS POPULAIRE FRANÇAIS – COMITE DE LA PRESQU’ILE DE CROZON

APPEL AUX DONS

 

Depuis l’obligation de confinement pour combattre la propagation du coronavirus, le comité de Crozon ne dispose plus des ressources financières de son boutique solidaire qui lui permettaient de répondre à tous les besoins de solidarité pour les habitants de tous âges de la Presqu’ile.

La solidarité alimentaire n’a jamais été interrompue, les locaux du 38 rue de la Marne sont ouverts de 10H00 à 11H00 tous les jours de la semaine à l’exception du vendredi et du dimanche. De nombreux bénévoles maintiennent leurs engagements pour répondre aux besoins alimentaires et autres, y compris en livrant les colis alimentaires et sanitaires à domicile quand les bénéficiaires ne peuvent pas se déplacer .Nous assurons cette solidarité dans ce contexte difficile en complémentarité des actions du secours catholique et des restaurants du cœur de la presqu’Ile.

Pour continuer à assumer cette solidarité indispensable à de nombreuses familles et personnes en difficulté sur les 7 communes de la Presqu’ile, nous sollicitons votre générosité financière par l’envoi de dons de tout ordre à l’adresse suivante :

Secours populaire Comité de Crozon

38, rue de La Marne 29160 Crozon

Par avance nous vous remercions de votre générosité qui nous permettra de répondre à tous les besoins cruciaux durant la durée de ce confinement

 

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17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 14:23
BD de Kris et Davodeau - Un homme est mort

BD de Kris et Davodeau - Un homme est mort

Nous mettons en ligne en pièce jointe le très beau dossier réalisé par le collectif finistérien de l'IHS CGT sur les grèves de 1950 et la répression ayant causé la mort de notre camarade Édouard Mazé , l'amputation de notre camarade Pierre Cauzien.

En complément de ce dossier vous pourrez trouver les articles sur le Chiffon Rouge a consacré à nos camarades.

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17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 12:08

Le gouvernement a annoncé plusieurs mesures pour récompenser les efforts de la fonction publique contre l’épidémie de Covid-19. Mais en fonction des métiers et des territoires, le montant de ces primes n’est pas garanti.

France Info fait le point sur la question 

https://www.publicsenat.fr/article/societe/coronavirus-le-flou-autour-des-primes-pour-les-fonctionnaires-181973

Le gouvernement a annoncé plusieurs mesures pour récompenser les efforts de la fonction publique contre l’épidémie de Covid-19. Mais en fonction des métiers et des territoires, le montant de ces primes n’est pas garanti.

Qui touchera une prime et qui n’en aura pas ? Au lendemain des annonces d’Édouard Philippe et d’Olivier Véran en direction des soignants et des fonctionnaires, le flou subsiste.

La mesure phare, le versement de 1500 euros nets d’impôts et de cotisations aux soignants ne concerne pas tout le monde. Léonard Corti, de l’Intersyndicale Nationale des Internes (ISNI), salue un « geste à la hauteur » mais veut rester « vigilant sur la manière dont la prime sera attribuée. »

Des différences selon les territoires

Cette prime de 1500 euros sera versée à tous les personnels hospitaliers dans la trentaine de départements les plus touchés par l’épidémie. Elle sera aussi accordée aux soignants dans des régions moins impactées par le virus, mais où des cas de Covid-19 ont été admis. Ailleurs, la prime sera de 500 euros. L’ensemble des personnels hospitaliers verront leurs heures supplémentaires exonérées de charges et de cotisations, pour un gain estimé à 600 euros par agent selon Olivier Véran.

Dans les départements moins touchés, « ça va être compliqué, dans beaucoup de cas particuliers, de savoir quelle prime verser » prévient Léonard Corti. « Si certains services ont été entièrement reconvertis en ‘Covid +’, on a aussi accueilli des patients infectés dans d’autres services, qui n’étaient pas clairement identifiés ‘covid’. » Le syndicaliste redoute des « différences entre les territoires » et des « frustrations. »

Des primes aussi pour les non-soignants

Les primes ne seront pas versées qu’aux seuls infirmiers et médecins. Agents de service, administratifs, blanchisseuses, personnels de restauration, « tous ont formé un collectif dont l’effort doit être reconnu et valorisé » précise le communiqué du ministère de la santé. « On a le sentiment d’avoir été entendus là-dessus » se félicite Sophie Crozier, du Collectif Inter-hôpitaux, qui redoutait que la prime ne soit versée qu’aux seuls personnels soignants.

« Un hôpital c’est un tout » renchérit Jean-Emmanuel Cabo. Le secrétaire général de FO-APHP reste méfiant : « La dernière fois, on nous avait écrit que tous les agents de la petite couronne étaient éligibles à la prime territoriale. Et on a trouvé des subterfuges, et au bout du bout (...) beaucoup d’agents non-soignants n’ont pas touché leur prime. »

Dans un mail adressé le 16 avril aux syndicats, le directeur de l’APHP Martin Hirsch affirmait pourtant avoir reçu des « assurances fermes » du gouvernement sur le fait que les primes « concernent tout le monde, sans exclusive et sans distinction de métier, de fonction et au même niveau. »

L'exécutif veut aussi étendre le dispositif aux personnels des Ehpad et de l’hôpital privé. « Quid des internes dans le privé non-lucratif ? En ambulatoire ? Il reste pas mal de modalités à éclaircir » juge Léonard Corti, de l'Intersyndicale des internes.

Revendications salariales

Et ce coup de pouce ne dispensera pas le gouvernement d’une revalorisation des salaires à l'hôpital, « gelés depuis 12 ans » rappelle Jean-Emmanuel Cabo, de Force Ouvrière. Par écrit, Olivier Véran s’est d’ailleurs engagé à une « réflexion indispensable et concertée » en la matière dès la crise passée.

Sophie Crozier, du Collectif Inter-hôpitaux, s’en réjouit. « C’est très important. Mais si c’est une revalorisation de 50 ou de 100 euros, ça ne va pas aller. En revanche, si on arrive au moins au niveau moyen des pays de l’OCDE, c’est-à-dire une revalorisation de 300 euros pour une infirmière, oui, ça nous ira. »

Prime au mérite ?

Quant aux agents de la fonction publique d’État, ils pourront bénéficier d’une prime « modulable » allant jusqu’à 1000 euros, a annoncé Édouard Philippe le 15 avril. Un effort que le gouvernement chiffre à 300 millions d’euros pour les caisses de l’État. « On est déçu et mécontent » tranche Mylène Jacquot de la CFDT. Pour cette syndicaliste, « on réintroduit la prime au mérite », le montant alloué à chaque agent n’étant pas fixe.

« Ce qu’on comprend, c’est que suivant les chefs de service, il pourrait y avoir des primes différentes, versées en fonction des métiers, des services ou de l’implication de chacun » décrypte Luc Farre, secrétaire général de l’UNSA-Fonction publique. « Nous disons que tous les agents qui sont sur le terrain doivent pouvoir bénéficier du taux maximum, c’est-à-dire 1000 euros. »

Le gouvernement n’a pas encore confirmé quelles catégories de fonctionnaires allaient bénéficier de la prime. Celle-ci sera versée à 400 000 agents, soit environ 1 fonctionnaire sur 5 a fait savoir Gérald Darmanin sur Europe 1. « On estime aujourd’hui dans la fonction publique d’état qu’il y a entre 40 et 50% des agents qui travaillent, en présentiel ou en télétravail » calcule Mylène Jacquot. « Donc on voit bien qu’il y a un écart. »

Dialogue social

Concernant les agents territoriaux, le gouvernement laisse le choix aux collectivités locales de leur distribuer une prime. « On avait proposé au gouvernement qu’il y ait dans l’ordonnance l’obligation pour chaque collectivité de se positionner » regrette Luc Farre de l’UNSA. « Afin que tous les conseils régionaux, départementaux et municipaux inscrivent à leur ordre du jour la possibilité de verser une prime à leurs agents. »

Résultat : « On pourra avoir sur un même territoire des agents avec des métiers très proches, certains auront une prime et d’autres pas » avance Mylène Jacquot, de la CFDT. Mais la syndicaliste dénonce avant tout le manque de concertation de la part du gouvernement.

« On est dans l’unilatéral, dans l’absence de dialogue, alors que les politiques indemnitaires relèvent des instances de dialogue social. Depuis les annonces du Président de la république sur les primes (le 25 mars, ndlr), on était en demande de dialogue. On a l’impression de se faire claquer la porte sur les doigts. » Un dialogue social qui est pourtant « l’une des conditions pour réussir la sortie de crise » estime-t-on du côté de l’UNSA. 

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17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 08:22
Vendredi, 17 Avril, 2020 - L'HUMANITE
Disparition : Luis Sepúlveda n’écrira plus des romans d’amour

Le maître de l’art du conte chilien, emprisonné sous Pinochet, combattant pour la défense des Indiens et de la forêt amazonienne, est mort en Espagne du Covid-19.

 

Lire des romans d’amour, et peut-être sans attendre de vieillir, c’est peut-être le dernier conseil que nous laisse Luis Sepúlveda. L’écrivain chilien est mort ce jeudi 16 avril à l’hôpital universitaire central des Asturies à Oviedo. Il s’était installé à Gijón, non loin de la capitale provinciale, sur les conseils de l’écrivain Paco Ignacio Taibo II, natif du lieu, qui savait qu’il aimerait les traditions de lutte de cette région du nord de l’Espagne. C’est là qu’il a fini sa vie, victime du coronavirus, après une longue lutte contre la maladie, dont il avait été un des premiers cas diagnostiqués. Il était âgé de 70 ans.

Des geôles chiliennes à la révolution sandiniste

Luis Sepulveda était né le 4 octobre 1949 à Ovalle, au nord de Santiago, dans une famille de militants communistes. Il s’y engage dès l’âge de 12 ans, en 1961, et s’oppose au coup d’État de Pinochet en 1973. Arrêté, il échappe de justesse à la peine de mort et est condamné en 1975 à une peine de vingt-huit ans d’emprisonnement. En 1977, Amnesty International obtient sa libération, contre l’obligation d’un exil silencieux en Suède. Mais, dès 1978, il est en Équateur où il fonde une troupe de théâtre avec l’Alliance française, puis vit avec les Indiens shuars dans la forêt amazonienne, dans le cadre d’un programme d’ethnologie de l’Unesco. On le retrouve en 1979 au Nicaragua, où il participe à la lutte armée aux côtés des sandinistes et travaille pour le journal Barricada.

Mais, déjà, il est écrivain. En 1969, ses poèmes ont été remarqués. En 1979, son expérience dans les tribus shuars lui donne l’idée d’un roman où les rapports des Indiens, des hommes blancs et des animaux se noueraient en une intrigue tragique et mortelle. Le héros en est un vieil homme blanc, significativement nommé Bolivar. Arrivé dans la tribu il y a bien des années, il va dénouer le mystère de meurtres dont on accuse les indiens, et les attribue à la femelle d’un jaguar. Obligé de l’abattre, il va se réfugier dans les romans d’amour que lui apporte un dentiste à l’occasion de ses tournées. Le vieux qui lisait des romans d’amour, publié en 1992, aura un succès planétaire.

Au niveau de la tragédie, voire de la mythologie

Son œuvre s’est poursuivie avec, entre autres, Patagonia express, Un nom de torero, la Folie de Pinochet, Une sale histoire, note d’un carnet de moleskine, la Fin de l’histoire, de nombreux recueils de nouvelles et livres pour enfants. Mais dès le début, la thématique de Sepúlveda est déjà en place : engagement politique, soutien aux tribus indiennes, souci de la nature, puissance de la littérature. Mais c’est aussi son talent de conteur qui emporte l’adhésion. L’économie de moyens est mise au service de personnages et de faits haussés au niveau de la tragédie, voire de la mythologie. Anne-Marie Métailié, son éditrice française, disait : « Je croyais qu’il ne parlait que de gens exceptionnels, jusqu’au moment où j’ai lu ce qu’il écrivait sur des personnes très ordinaires et qu’il en faisait des êtres extraordinaires. »

Luis Sepúlveda se rendait souvent en France. L’automne dernier, sa chaleureuse présence et son humour avaient enchanté les rencontres de Saint-Nazaire, où aimait se rendre cet homme que l’on pensait solide comme un roc.

***

https://www.actualitte.com/article/monde-edition/luis-sepulveda-emporte-par-le-coronavirus/100269

Atteint par l’épidémie, le romancier Luis Sepúlveda est décédé, apprend-on de son éditeur. Il avait contracté le virus lors d’un déplacement au Portugal. Lui et sa femme, également malade, avaient été transférés à l’Hôpital sanitaire central des Asturies, à Oviedo (Nord de l’Espagne).

Début mars, Luis Sepúlveda  avait été hospitalisé avec son épouse Carmen Yáñez, qui présentait également des symptômes du Covid-19. Les autorités portugaises avaient pris contact avec toutes les personnes présentes lors du festival Correntes d’Escritas, pour lequel l’écrivain avait été invité. 

C’est en 1992 que Sepúlveda publie son premier ouvrage, Le Vieux qui lisait des romans d’amour, traduit par François Maspero pour les éditions Métailié la même année. 
 

De dictatures en engagements


Sepúlveda, né le 4 octobre 1949, est originaire d’Ovalie (Chili). Très jeune, il manifesta un militantisme engagé, en rejoignant les Jeunesses communistes vers 1961. À cette époque, la dictature d’Augusto Pinochet fait rage, et il écopera de deux années et demi de prison à Temuco, au milieu d’autres opposants politiques. 

Il fut accusé en février 1975 « de trahison de la patrie, conspiration subversive, et appartenance aux groupes armés », comme il le raconta lui-même par la suite. Il est condamné à purger 28 années de prison — la peine de mort fut évitée de justesse

Amnesty International parvint à le faire libérer deux années plus tard, et la prison fut commuée en exil, pour 8 années, en Suède. Mais Luis Sepúlveda préfère traverser l’Amérique du Sud, s’arrêtant en Équateur pour fonder une troupe de théâtre, ou encore au Pérou et en Colombie. En 1978, il décidera de partager la vie des Indiens shuars au Nicaragua : cette mission, « l’impact de la colonisation sur les populations amazoniennes », à l’initiative de l’UNESCO, vise à analyser les conséquences de la colonisation sur la population. 

Il reprendra également du service politique en 1979, en rejoignant les rangs de la Brigade Internationale Simón Bolívar, optant pour le camp des sandinistes — parti socialiste fondé en 1961 qui déclenchera en 1979 la Revolución Popular Sandinista, mettant à bas le régime dictatorial d’Anastasio Somoza Debayle.
 

L'arrivée en Europe, l'écriture


Sepúlveda optera pour la plume, d'abord pour celle du journaliste, avant de migrer en Europe, pour s’installer en Allemagne dans un premier temps. Ses nombreux voyages en Amérique latine lui donnent l’occasion de reportages. Toujours ce goût de l’évasion et de la lutte, quand il prend le parti de collaborer avec Greenpeace durant 5 années, jusqu’en 1987. 

C’est à la fin de cette période qu’il s’installera en Asturies, avec son épouse, sans quitter pour autant l’engagement politique : il est aux côtés de la Fédération internationale des droits de l’homme, pour défendre les populations. Il fonda également le salon du livre ibéro-américain, se mettant alors à l’écriture de romans, tout en fournissant des chroniques pour des journaux italiens. 

Parmi ses dernières œuvres, toutes traduites et publiées aux éditions Métailié, "Histoire d'une baleine blanche", texte particulièrement émouvant traduit par son éditrice, Anne-Marie Métailié. 


L'écrivain laisse une œuvre d'une trentaine de romans, textes où se côtoient les thèmes qui ont marqué sa vie : la défense des opprimés, l’Histoire et ses tournures parfois incompréhensibles. Mais c’est par un art de conteur hors pair qu’il a marqué ses lecteurs, où l’émotion et l’humour servent un humanisme constant:

Le Vieux qui lisait des romans d'amour, de La mouette et le chat, La Folie de Pinochet, Les Roses d'Atacama, Dernières nouvelles du sud, La fin de l'histoire... 

Le grand écrivain Luis Sepúlveda, ancien militant des Jeunesses communistes au Chili, est décédé du Corona virus en Espagne

Luis Sepúlveda est né en 1949 au Chili. Il milite très jeune dans les jeunesses communistes en 1961. Il a été prisonnier politique de Pinochet pendant deux ans et demi et beaucoup de ses camarades et amis ont été éliminés, torturés, dans les prisons de la junte d'extrême-droite. « À la fin d’un procès sommaire du tribunal militaire, en temps de guerre, à Temuco en février 1975, au terme duquel je fus accusé de trahison de la patrie, conspiration subversive, et appartenance aux groupes armés, entre autres délits, mon avocat commis d’office (un lieutenant de l’armée chilienne) est sorti de la salle — nous sommes restés dans une salle à côté — et, euphorique, m’a annoncé que ça s’était bien passé pour moi : j’avais échappé à la peine capitale et j’étais condamné seulement à vingt-huit ans de prison. » En 1977, il est libéré grâce à Amnesty International, sa peine de 28 ans de prison étant commuée en 8 années d'exil en Suède.

Dans cette tribune en dernière page du Monde Diplomatique de septembre 2019, Sepúlveda exprime avec les mots les plus justes la signification et la portée universelle de l'insurrection du peuple chilien contre Sebastián Piñera et son monde, celui du néo-libéralisme autoritaire et de l'oligarchie.

 

Chili, l'oasis asséché - par Luis Sepúlveda - Le Monde Diplomatique, décembre 2019

Cétait début octobre, quelques semaines à peine avant l’explosion sociale qui secoue le Chili dans toute la longueur de son étrange géographie. Une explosion qui, à la fin novembre, s’était traduite par plus de vingt morts, des centaines de mutilés, des milliers de blessés, un nombre indéterminé de détenus, des actes de torture, des agressions sexuelles et d’innombrables atrocités commises par la police et les forces armées. Juste avant ce basculement, le président chilien Sebastián Piñera s’était exprimé sur les convulsions qui balayaient le reste de la région. Il avait alors présenté le Chili comme une « oasis » de paix et de tranquillité au milieu de la tempête.

Ce n’était pas la présence d’une eau particulièrement douce, ni de palmiers au feuillage exubérant, qui caractérisait cette « oasis », mais les barrières apparemment infranchissables qui la ceinturaient. Les Chiliens se trouvaient du bon côté de cette clôture, forgée dans un alliage singulier : économie néolibérale, absence de droits civils et répression. Les trois métaux les plus vils.

Jusqu’à ce que la foule noircisse les rues chiliennes ces dernières semaines, les économistes et les dirigeants politiques qui s’accrochent au credo « moins d’État, plus de liberté d’entreprendre » comme à une bouée expliquaient qu’un miracle s’était produit au Chili. Presque par génération spontanée. De ce miracle, ils lisaient la preuve irréfutable dans les chiffres de la croissance et dans des statistiques économiques applaudies par le Fonds monétaire international et la Banque mondiale.

Mais ce petit paradis austral n’existait pas pour l’ensemble de la population. Il ignorait tout de détails apparemment aussi subjectifs que le droit à un salaire juste, à des retraites décentes, à une éducation publique de qualité, à un système de santé digne de ce nom. Il ne s’intéressait guère au droit des citoyens à décider de leur sort, au lieu d’être relégués à la seule fonction de déglutir les chiffres macroéconomiques dont le pouvoir s’emploie à les gaver.

Le 11 septembre 1973, un coup d’État emportait la démocratie chilienne (1). Une dictature brutale s’installait à Santiago, où elle se maintiendrait pendant seize années. Non pour restaurer un ordre menacé, ou pour sauver la patrie de la menace communiste : le projet qui a motivé le coup d’État était de mettre en œuvre les préceptes des gourous du néolibéralisme, emmenés par Milton Friedman et l’école de Chicago. Il s’agissait d’instaurer un modèle économique d’un type nouveau, lequel engendrerait à son tour un nouveau type de société. Un monde contraint au silence, où la précarité serait la norme et l’absence de droits la règle. Un monde où les fusils se chargeraient d’assurer la paix sociale.

La dictature civico-militaire a atteint ses objectifs. Elle les a inscrits dans une Constitution dont le texte consacre le modèle économique instauré par la force et l’érige en définition du pays. Aucune autre nation latino-américaine ne s’est dotée d’une boussole aussi fidèlement alignée sur le bien-être d’une minorité, au mépris du reste de la population.

Avec le « retour de la démocratie », ou, pour mieux dire, la « transition chilienne vers la démocratie », à partir de 1990, les règles du jeu n’évoluent pas. La Constitution de la dictature est retouchée sans qu’on en modifie l’essentiel. Tous les gouvernements de centre gauche et de droite qui se succèdent s’emploient à maintenir le sacro-saint modèle économique, cependant que la précarité gangrène des pans de plus en plus vastes de la société.

Si, lors d’un repas, vous avez deux personnes et deux gâteaux, d’un point de vue statistique, la consommation est d’un gâteau par personne. Même si l’une des deux mange tout, sans rien laisser à l’autre. Voilà le tour de passe-passe qui permet au Chili de présenter son modèle comme une réussite : pas vraiment une dictature, pas vraiment une démocratie, il assure sa survie grâce à la répression et à la peur.

L’un des hommes les plus riches du monde, M. Julio Ponce Lerou, ancien gendre du dictateur Augusto Pinochet et héritier, par ordre du général, d’un empire économique bâti en dépouillant les Chiliens de ce qui leur appartenait, a versé d’immenses sommes d’argent à la majorité des sénateurs, des députés et des ministres afin qu’ils poursuivent servilement les privatisations. Lorsque la société l’a découvert, l’État a répondu en deux temps : il a suggéré que critiquer ces faits revenait à mettre fin au « miracle chilien » ; il a organisé la répression des manifestants.

Au Chili, l’eau appartient à une poignée de multinationales. Toute l’eau. Celle des rivières, des lacs, des glaciers. Lorsque des gens sont descendus dans la rue pour protester contre cette situation, l’État a engagé le seul dialogue qu’il tolère : celui qui répond aux revendications populaires par des coups de matraque.

Même chose lorsque la société s’est mobilisée pour défendre le patrimoine naturel menacé par les transnationales de la production d’électricité ; lorsque les lycéens ont exigé une éducation publique de qualité, libérée du monopole du marché ; ou lorsqu’une grande partie du pays a pris la défense du peuple mapuche, systématiquement opprimé. Chaque fois, l’État a eu la même réponse : réprimer et affirmer que les protestataires menaçaient le miracle économique chilien.

La paix de l’oasis chilienne n’a pas volé en éclats à cause d’une simple hausse du prix du ticket de métro à Santiago.

Elle a été rongée par les injustices commises au nom des statistiques macroéconomiques. Par l’insolence de ministres qui conseillent aux gens de se lever plus tôt pour économiser sur le coût des transports en commun (2) ; qui, face à la hausse du prix du pain, recommandent d’acheter des fleurs parce qu’elles, au moins, n’ont pas augmenté ; qui invitent à organiser des soirées bingo dans l’espoir de récolter des fonds pour réparer la toiture de ces écoles que la première ondée inonde.

La paix de l’oasis chilienne a volé en éclats parce qu’il n’y a rien de juste dans le fait de terminer ses études universitaires lesté d’un fardeau de dettes qu’il faudra quinze ou vingt ans pour rembourser.

La paix de l’oasis chilienne a volé en éclats parce que le système des retraites se trouve aux mains d’entreprises vampires, qui investissent les fonds qu’elles récoltent sur les marchés spéculatifs et font payer les pertes qu’elles enregistrent aux retraités, ces petites gens auxquels elles versent des pensions de misère, calculées sur la base d’une évaluation morbide du nombre d’années qu’il leur reste à vivre.

La paix de l’oasis chilienne a volé en éclats parce que, au moment de choisir la société qui gérera son compte de capitalisation pour la retraite, le travailleur, l’ouvrier, le petit patron doit avoir à l’esprit cette mise en garde des autorités : « La plus grande partie de ta retraite dépendra de l’intelligence dont tu auras fait preuve en plaçant ton épargne sur les marchés financiers. »

La paix de l’oasis chilienne a volé en éclats parce qu’une majorité de gens ont commencé à dire « non » à la précarité et se sont lancés à la reconquête des droits qu’ils avaient perdus.

Il n’existe pas de rébellion plus juste et plus démocratique que celle qui secoue le Chili.

Les manifestants exigent une nouvelle Constitution, qui représente l’ensemble de la nation, dans toute sa diversité.

Ils exigent qu’on revienne sur la privatisation de l’eau et de la mer.

Ils exigent le droit d’exister, et d’être considérés comme les sujets actifs du développement du pays.

Ils exigent d’être traités comme des citoyens, pas comme la portion congrue d’un modèle économique condamné à l’échec par son inhumanité.

Il n’existe pas de rébellion plus juste et plus démocratique que celle qui secoue le Chili.

Et il n’existe pas de répression, si dure et criminelle soit-elle, qui puisse entraver un peuple qui se lève.

Luis Sepúlveda

Écrivain chilien. Dernier ouvrage paru en français : Histoire d’une baleine blanche, Métailié, Paris, 2019.
 

(1NDLR. Lire « Il y a quarante ans, le coup d’État contre Salvador Allende », Le Monde diplomatique, septembre 2013.

(2NDLR. Les tickets de métro coûtent moins cher en dehors des heures de pointe.

Le grand écrivain Luis Sepúlveda, ancien militant des Jeunesses communistes au Chili, est décédé du Corona virus en Espagne
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