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22 février 2020 6 22 /02 /février /2020 07:39
Assemblée nationale. L’opposition se démène contre une Macronie qui étrangle le débat (L'Humanité, 20 février 2020)
Assemblée nationale. L’opposition se démène contre une Macronie qui étrangle le débat
Jeudi, 20 Février, 2020

Les députés hostiles à la réforme des retraites multiplient les rappels au règlement et les interruptions de séance. Ils protestent contre une majorité qui fait tomber en cascade les amendements et élude la discussion.

 

Un seul amendement illustre parfois toute la nocivité d’un texte. Le premier qui a été débattu sur la réforme des retraites, mardi soir à l’Assemblée nationale, est de ceux-là. « Nous demandons un audit financier indépendant sur l’impact de votre réforme, qui va faire des millions de perdants », démarre l’élu LR Fabrice Brun en attaquant l’article premier. En quelques mots, tout est dit. Car l’exécutif, qui a tenté de duper les députés avec une étude d’impact mensongère, leur demande en plus de se prononcer sans aucune garantie sur le sort qui sera réservé aux retraites des Français. « Ce texte, c’est du gruyère. Et les seuls éléments dont nous disposons sont inacceptables : l’âge de départ sera repoussé, le niveau des pensions va baisser, la pénibilité est exclue de la loi. Pour les précisions, tout est renvoyé à des ordonnances, à un chèque en blanc signé à un gouvernement qui a déjà fait la preuve de sa duplicité », s’indigne le député PCF Sébastien Jumel.

C’est bien la Macronie qui tente de masquer le débat

Sans surprise, la majorité a repoussé le recours à cet audit. Pas besoin. De toute façon, les macronistes se moquent royalement des futures retraites. Le président du groupe LaREM, Gilles Le Gendre, synthétise le mieux cet état d’esprit. « C’est une loi-cadre. Les critiques viennent de ceux qui veulent savoir ce que l’on met dans le cadre, dans cinq ans, dans dix ans, dans vingt ans », élude-t-il. En résumé, les critiques viennent de ceux qui veulent mettre en lumière le véritable visage de la réforme. De ceux qui souhaitent débattre du fond du texte, en refusant tout enfumage et toute dissolution dans le temps du droit à la retraite.

En renvoyant systématiquement les échanges à la conférence de financement, aux ordonnances et décrets du gouvernement, c’est bien la Macronie qui tente de masquer le débat. « Nous sommes contraints de déposer des amendements par milliers pour faire surgir la vérité, pour laisser aux Français le temps de mesurer l’ampleur du hold-up, et obtenir le retrait de ce texte », explique Sébastien Jumel. Mais le refus du débat en éludant sans cesse, n’est pas la seule arme à la disposition de la majorité. Des tas d’amendements ont d’emblée été jetés à la poubelle par ses soins, ce que l’opposition n’a pas manqué de contester lors de multiples rappels au règlement.

Furieux, André Chassaigne s’est dressé contre la suppression d’amendements au motif que l’exposé à venir serait abusif. « Dans la mesure où nous ne nous sommes pas encore exprimés sur nos amendements, de quel droit allez-vous dire que nous interventions sont abusives ? », tonne le chef de file des députés PCF. Son homologue LR Damien Abad monte lui aussi au créneau au sujet des amendements, décrochés de leur article de référence et renvoyés après le dernier article, à la toute fin du débat. « Vous créez une sorte de voiture-balai pour que la discussion n’ait pas lieu. Merci de laisser nos amendements là où nous avons décidé de les placer pour avoir la véritable discussion ! », argumente à ce sujet Pierre Dharréville.

L’élu PCF s’alarme aussi de la suppression d’amendements au motif qu’ils présentent un « dispositif » identique. « Nous avons une série d’amendements qui ont été déposés sur la réforme des retraites de 2013 et ont alors été examinés. Nous ne pouvons pas accepter que cette assemblée fonctionne sous des règles aléatoires et arbitraires », affirme-t-il. Tel est pourtant le cas. « Le Parlement perd chaque jour de son influence. Notre groupe a déposé 80 amendements et la moitié sont en train de tomber », alerte ainsi Philippe Vigier, ex-UDI et président du groupe Liberté et territoires. Sans parler de l’émoi de Marc Le Fur, élu LR, qui a vu ses amendements liés aux recettes de la Sécurité sociale écartés d’office en séance, alors qu’ils avaient été examinés en commission spéciale. « Ces amendements sont pourtant essentiels, car il s’agit de savoir qui détermine les recettes entre Bercy et l’Assemblée », pointe-t-il.

« La CGT est partie et même le Medef demande des réponses »

Le député dénonce aussi le nombre d’orateurs retenus par amendement : un par groupe parlementaire. « Quel est le groupe le plus victime de cette règle ? C’est le plus important de l’opposition. Nous sommes 105 et n’avons la possibilité de nous exprimer qu’une fois », regrette-t-il. Nombre d’amendements ont enfin été balancés aux orties au titre de l’article 40, pour cause d’irrecevabilité financière, alors que l’équilibre économique de la réforme n’est pas débattu à l’Assemblée, mais à la conférence dédiée dont les résultats seront tranchés par le gouvernement. « Cette conférence est mort-née. La CGT est partie et même le Medef demande des réponses », fustige Sébastien Jumel.

Dédaigneux quand il n’est pas exaspéré, Richard Ferrand a été vertement attaqué jusqu’à mercredi soir. L’opposition, qui reproche au président de l’Assemblée de s’être mis à faire tomber en cascade les amendements dès lors qu’ils sont jugés identiques, a multiplié les demandes d’interruption de séance. « Des amendements sont considérés à l’identique, car le libellé est le même, mais, en réalité, s’ils sont placés à différents endroits dans le texte, leur conséquence est forcément différente », s’époumone en vain Christian Jacob. « Nous sommes cinq présidents de groupe sur sept qui ne sont pas d’accord », a insisté Jean-Luc Mélenchon pour la FI, sans être entendu.

Aurélien Soucheyre avec Marion Rivet
Assemblée nationale. L’opposition se démène contre une Macronie qui étrangle le débat (L'Humanité, 20 février 2020)
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22 février 2020 6 22 /02 /février /2020 07:29
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22 février 2020 6 22 /02 /février /2020 07:00
Portrait. Elsa Triolet, la littérature de l’éternelle étrangère (Louis Guillemot, L'Humanité)
Portrait. Elsa Triolet, la littérature de l’« éternelle étrangère »
Mardi, 5 Novembre, 2019

Ses nouvelles réunies sous le titre le Premier Accroc coûte 200 francs, phrase qui annonçait le débarquement en Provence, obtiennent le Goncourt 1945 au titre de l’année 1944. Elle est la première femme à obtenir ce prix littéraire.

 

Il paraît que les jeux sont faits. Voici le temps des compilateurs, que reste-t-il de ce siècle tout frais fini ? Pas Elsa Triolet, dit-on. On retient à la rigueur les yeux d’Elsa et ce que lui écrivit Aragon, car on n’écarte pas à la légère les plus beaux poèmes d’amour du XXe siècle. Mais Elsa Triolet, l’écrivaine, la première femme à recevoir le prix Goncourt, l’auteure de vingt-sept livres, la première traductrice de Céline et d’Aragon en russe, de Dostoïevski, Tchekhov, Gogol, Maïakovski et de tant d’autres en français, celle qui lança dans les années 1950 la Bataille du livre pour que les livres aillent au peuple, d’elle, il ne reste rien, on la balaye comme une circonstance.Mais il arrive que les circonstances aient du bon et, parfois, on les appelle même à la rescousse lorsqu’on ne sait plus bien si on peut vivre dans son époque.

En la circonstance Elsa Triolet lève sur nous des yeux devant lesquels on n’ose plus atermoyer. Si ce n’est de l’oubli, c’est de la haine. C’est qu’on lui en veut d’avoir eu, l’écrivait-on il y a quelques années, « le bon goût d’être une femme, juive et communiste, épouse d’Aragon » (1) ! On aurait pu ajouter « résistante ». L’éternelle étrangère, la Russe dont l’accent faisait se lever les méfiances, fichée à la préfecture depuis les années 1920 pour ses liens avec les plus grands artistes et intellectuels soviétiques, savait aimer ce qu’elle ne connaissait pas, aimer l’envers de soi-même et elle fit de son œuvre un Rendez-vous des étrangers (2).

La transformation des corps

En ce temps où l’on redécouvre ce que furent les sorcières, quelle terrible sorcière on se crée ! C’est à se demander qui a peur d’Elsa Triolet. Alors qu’on cherche aujourd’hui, un peu plus qu’en d’autres circonstances, à entendre la voix des femmes en littérature et dans l’art (le musée d’Orsay exposait Berthe Morisot et Beaubourg, Dora Maar), Elsa Triolet parle, elle qui a voulu inventer cet envers de l’écrivain, ce que l’autre moitié de l’humanité change à la littérature.

« Aujourd’hui, Icare est femme » (3). C’est peut-être trop aimer le vertige, et s’abîmer fait peur – dans la mer ou dans le temps, « ce temps si lent/pour celle qui attend », chantait Jeanne Moreau. Ce temps dont Elsa Triolet savait si bien comme il passe à l’intérieur de vous. Elle a su écrire comment la vie vous file entre les doigts. Est-ce ainsi que les femmes vivent, est-ce ainsi que les femmes vieillissent ? Elle qui écrivait avec tant de lucidité la transformation des corps imaginait, en 1963, une héroïne au corps perdu, obèse et immobile. Nathalie Petracci, obèse et si belle, est « l’âme » elle-même (4). Est-ce si désuet d’appeler ainsi un roman ?

S’abîmer dans le temps, ou dans son œuvre, dans ce qui vous tient et fait qu’on n’aime toujours qu’un autre, et qu’on est seul. « L’envie m’était venue, écrivait Elsa Triolet, d’imaginer une héroïne qui ne permettrait point au sort de décider pour elle » (5). Impardonnable, sans doute. Sa toujours éblouissante modernité est impossible en un temps où l’avenir s’appelle Cupertino. Rien de fin de siècle chez elle, qui cherche à penser la révolution de la technique, la création par l’homme de son être-machine, par-delà les automates, pour « saisir l’âme par les cheveux ».

Elle n’a pas été la dernière des écrivains heureux. Car il est quelque chose qui s’appelle la nostalgie, et aucune utopie transhumaniste ne peut prendre le masque d’un imaginaire. Alors, d’une fantasmagorie… Pour parler avec les ombres, Elsa sait y faire. « Dans la solitude étrangère, dit une de ses héroïnes, on peut très bien regarder les choses et les gens, les regarder sans fin. C’est ce que je fais. J’ai vécu trente-six destinées et mille morts… Où est la ligne de partage des eaux du vrai et de l’inventé ? » (6). Elsa Triolet est la dernière, peut-être, à donner à son époque une puissance de rêve et d’imagination où l’on peut s’abîmer. Il y a chez elle, comme l’écrivait Aragon, la clef « du monde réel où cela vaut la peine de vivre et de mourir » (7). Il y aura cinquante ans l’année prochaine qu’est morte Elsa Triolet. Il est temps que les jeux se fassent, et qu’ils portent son nom.

(1) Notice Denoël, D’un Céline l’autre, dir. David Alliot, coll. « Bouquins », Robert Laffont, 2011. (2) Le Rendez-vous des étrangers, Gallimard, 1956. (3) Luna-Park, Gallimard, 1959. (4) L’Âme, Paris, Gallimard, 1963. (5) Les Manigances, Paris, Gallimard, 1962. (6) Bonsoir, Thérèse, Paris, Denoël, 1938. (7) Postface d’Aragon aux Beaux Quartiers, Denoël, 1936.
 
Louise Guillemot

 

 

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21 février 2020 5 21 /02 /février /2020 10:37
Assemblée Nationale - Les macronistes poussent le duel avec les communistes - L'Humanité, 21 février 2020
Les macronistes poussent le duel avec les communistes
Vendredi, 21 Février, 2020

Les passes d’armes se multiplient entre LaREM et les députés PCF. Richard Ferrand a rejeté d’office certains de leurs amendements, avant de rétropédaler.

 

Le ton est monté d’un cran entre LaREM et les députés PCF, bien décidés à contrecarrer par tous les moyens réglementaires le projet de réforme des retraites. La tension s’est cristallisée cette semaine sur la gestion du débat parlementaire par le président de l’Assemblée, Richard Ferrand.

Car ce dernier a décidé de jeter à la poubelle 1 184 amendements proposés par le groupe GDR, sans les soumettre à la discussion ni au vote dans l’Hémicycle. Ceux concernés invitent à remplacer le terme « universel » par « inéquitable » pour qualifier le nouveau système, à chaque occurrence du mot dans le texte, le tout multiplié par autant de députés qu’il y a dans le groupe. Une stratégie assumée. « Nous multiplions les amendements car il est très difficile de s’exprimer dans l’Hémicycle vu les temps de parole très limités, explique le député communiste du Puy-de-Dôme, André Chassaigne. Notre objectif est de gagner du temps de parole. »

Selon Richard Ferrand, un amendement rejeté entraînerait la chute de ceux qui font de même à un autre endroit du texte. Le hic : une telle décision ne s’appuie pas sur une jurisprudence constante, rappelle André Chassaigne : « En 2013, lors de la réforme des retraites de Marisol Touraine, nos amendements similaires avaient pu être défendus. » Les communistes ont également signalés que leurs homologues LR ont actuellement recours à ce type d’amendements, sans être concernés par pareille décision. Ils ont vivement contesté ce traitement discriminant et finalement obtenu gain de cause : à l’issue d’une conférence des présidents de groupe, jeudi après-midi, Richard Ferrand a été contraint de se raviser et a réintégré les amendements dans l’ordre du jour.

Roussel tance Guérini

Le matin, Fabien Roussel était allé jusqu’à dénoncer « une forme de maccarthysme de la part de la présidence de l’Assemblée nationale et de la majorité ». Le secrétaire national du PCF était déjà monté au créneau, mardi, face au député LaREM Stanislas Guerini, qui avait attaqué son groupe : « Ce débat sera un rendez-vous de l’histoire sociale de notre pays. Et je vous le dis avec un peu de tristesse pour l’histoire des communistes : vous n’êtes pas à la hauteur de l’histoire sociale de notre pays. Vous n’êtes pas à la hauteur de votre histoire. Celle d’Ambroise Croizat, celle de Maurice Thorez, celle du Conseil national de la Résistance. » Outré, Fabien Roussel lui a renvoyé la politesse : « Comment osez-vous faire ça ici ? Oui nous, le Parti communiste français, nous avons versé le sang dans la Résistance, et nous l’avons fait avec d’autres. Oui nous, nous avons écrit le programme les Jours heureux et nous avons créé la Sécu, et nous l’avons fait avec d’autres. Mais vous, vous avez fait quoi, avec d’autres ? Pour nous, nos racines, c’est la France, et pour vous, c’est quoi ? C’est la finance ! »

Faut-il voir dans ces attaques ciblées une manœuvre politique de LaREM ? Oui, répond André Chassaigne : « Les communistes sont les héritiers d’Ambroise Croizat, les créateurs de la Sécurité sociale et des retraites que le gouvernement veut abattre. C’est pour ça qu’ils nous tapent dessus. » 

Cyprien Caddeo avec Aurélien Soucheyre
Assemblée Nationale - Les macronistes poussent le duel avec les communistes - L'Humanité, 21 février 2020
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21 février 2020 5 21 /02 /février /2020 10:00

Ils avaient pourtant fixé la présence d'une liste à Morlaix comme objectif départemental et régional, Marine Le Pen faisant même une étape non annoncée publiquement le 30 janvier dernier à Morlaix, associée à sa visite aux militants brestois, pour soutenir la liste du Rassemblement National à Brest, conférence de presse contre laquelle 18 organisations de gauche et 250 personnes avaient manifesté, suscitant les propos menaçants de Gilles Pennelle, le leader régional du parti d'extrême-droite: "Au pouvoir, nous les mettrons hors d'état de nuire" . 

Nous savons depuis hier que le parti xénophobe et autoritaire des Le Pen ne sera pas en mesure de réunir 33 noms pour présenter une liste à Morlaix, une ville de 14 700 habitants dont les difficultés sociales pouvait en faire une "cible" de choix pour tester les capacités de progression du Rassemblement National qui avait fait 7,5% aux Municipales de 2014 où il avait pu présenter une liste, mais était en progrès, comme partout en France et Bretagne, avec 13%  des voix aux dernières européennes sur la ville (2% aux Régionales de 2010 pour le FN sur la ville).

Le RN n'avait pas distribué un seul tract pour les municipales et n'avait pas organisé une seule réunion publique. Il n'avait pas de programme et aurait été en peine de réunir suffisamment de candidats, surtout un tant soit peu "crédibles".

Son absence au 1er tour des municipales à Morlaix est une bonne nouvelle dans la mesure où cela témoigne de sa faible implantation militante dans notre ville, même si une partie de ses idées sont partagées par des électeurs.

En 2014, déjà, ils n'avaient pas été en mesure de faire une campagne municipale locale digne de ce nom et avaient réuni leur liste à la hâte et dans des conditions pas très académiques (recrutement dans les bistrots, très vieilles personnes sur la liste, etc.). 

Pour autant, il nous faut rester vigilants sur la progression des idées et préjugés racistes, xénophobes, intolérants, dans notre ville.

Le Rassemblement National, pour faire bonne figure, a tenté de maquiller la déconvenue de son incapacité à faire une liste à Morlaix en niant cette incapacité et en disant qu'ils n'en feraient pas "pour faire barrage à la gauche". 

Ce soutien à peine déguisé, et non voulu ni négocié par l'intéressée au demeurant, à la candidature de droite de la maire sortante Agnès Le Brun et de son équipe, doit conduire à un sursaut de l'électorat de gauche pour pouvoir mettre aux responsabilités et une équipe aux valeurs humanistes, sociales, écologistes.

Les citoyens peuvent encore faire en sorte qu'en donnant le maximum de voix à "Morlaix Ensemble" conduite par Jean-Paul Vermot (et soutenue par 220 citoyens actuellement, et les partis Génération.s, le PCF, le PS, les Radicaux de Gauche, avec 50% de citoyens engagés non adhérents de partis politiques sur la liste) au premier tour, la liste qui a une chance de l'emporter sur Agnès Le Brun et son équipe, un second tour soit gagnable pour la gauche, ce que souhaitent une grande partie des Morlaisiens, associations, personnels communaux.  
 

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21 février 2020 5 21 /02 /février /2020 06:31
Après avoir tenté de censurer les députés communistes, le maréchal Ferrand bat en retraite - Débat sur la réforme des retraites à l'Assemblée Nationale
Après avoir tenté de censurer les députés communistes, le maréchal Ferrand bat en retraite - Débat sur la réforme des retraites à l'Assemblée Nationale

Communiqué de Presse des députés communistes, 20 février 2020

Pris en flagrant délit de violation du droit constitutionnel, Richard Ferrand bat en retraite.

Pour étouffer notre droit de parole, le Président Richard Ferrand a voulu imposer, dès l'ouverture des débats, une règle sortie de sa manche, sans fondement légal, mais pire encore inconstitutionnelle.

Il voulait ainsi empêcher la discussion de 1184 de nos amendements, faisant ainsi des députés communistes la cible de son autoritarisme. Sans nos demandes réitérées de convocation de la Conférence des présidents, nos rappels au règlements et suspensions de séances, l'expression de notre colère, cette violation du droit parlementaire aurait perduré sous le regard complice de la majorité.

Pris en flagrant délit de violation du droit d'amendement, le Président Richard Ferrand n'a eu d'autre choix que de reculer et de réintégrer nos amendements dans la discussion. Il aura fallu 24 heures pour prendre une décision qu'il présente comme une faveur à notre égard, alors que le Gouvernement prenait le risque d'une censure constitutionnelle.

Hier, la majorité s'est agacée et nous a invectivé, parce que nous demandions le simple respect des droits de l'opposition. Nous espérons qu'elle saura tirer les leçons de son autoritarisme et de sa suffisance pour, enfin, laisser place au débat et affronter nos arguments.

***

COMMUNIQUE des députés communistes le 19 janvier

Fait inédit sous la Vème République: nos amendements sont interdits de discussion par la Présidence de l'Assemblée Nationale

Prétextant une décision prise, par la seule majorité, en Conférence des Présidents, Richard Ferrand a décidé de ne pas soumettre à la discussion et au vote 1184 de nos amendements, en parfaite violation de notre droit constitutionnel.

Cette possibilité n'existe ni dans le règlement, ni même dans la pratique constante, contrairement à ce que prétend le Président de l'Assemblée nationale. À plusieurs reprises, des amendements qui ne sont pas identiques mais qui poursuivent un objectif identique ont bien été défendus sur de nombreux projets de loi antérieurs. Ce fût notamment le cas sur la réforme des retraites en 2013 ou bien encore lors de la discussion sur le mariage pour tous. Avec le groupe de la France Insoumise, le groupe Socialiste, le groupe des Républicains et le groupe Liberté et Territoires, nous avons dénoncé cette décision qui prive les députés de leur droit d'amendement de façon arbitraire.

Face à la bronca soulevée par un tel acte, le Président Richard Ferrand a décidé de ne s'en prendre qu'aux seuls amendements des députés communistes. La veille, sûr de son fait, il avait pourtant annoncé que sa nouvelle "règle" s'appliquerait à tous les groupes.

Au final, seuls les députés communistes pâtiront de cet acte autoritaire qui n'a d'autre visée que de nous faire taire et de passer en force ce projet de loi dont les Français ne veulent pas.

Nous ne nous laisserons pas impressionner par cette manœuvre dilatoire et resterons à la hauteur de notre histoire politique et sociale.

Après avoir tenté de censurer les députés communistes, le maréchal Ferrand bat en retraite - Débat sur la réforme des retraites à l'Assemblée Nationale
Après avoir tenté de censurer les députés communistes, le maréchal Ferrand bat en retraite - Débat sur la réforme des retraites à l'Assemblée Nationale
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21 février 2020 5 21 /02 /février /2020 06:22
21 février 1944: 23 étrangers et nos frères pourtant - le 21 février 1944, les nazis exécutaient au Mont-Valérien les héros de l'Affiche rouge.
21 février 1944: 23 étrangers et nos frères pourtant - le 21 février 1944, les nazis exécutaient au Mont-Valérien les héros de l'Affiche rouge.
21 février 1944: 23 étrangers et nos frères pourtant - le 21 février 1944, les nazis exécutaient au Mont-Valérien les héros de l'Affiche rouge.
21 février 1944: 23 étrangers et nos frères pourtant - le 21 février 1944, les nazis exécutaient au Mont-Valérien les héros de l'Affiche rouge.
21 février 1944: 23 étrangers et nos frères pourtant - le 21 février 1944, les nazis exécutaient au Mont-Valérien les héros de l'Affiche rouge.
21 février 1944: 23 étrangers et nos frères pourtant - le 21 février 1944, les nazis exécutaient au Mont-Valérien les héros de l'Affiche rouge.
21 février 1944: 23 étrangers et nos frères pourtant - le 21 février 1944, les nazis exécutaient au Mont-Valérien les héros de l'Affiche rouge.

Le 21 février 1944, les nazis exécutent 23 francs-tireurs et partisans de la main d’œuvre immigrée:

Celestino Alfonso, Espagnol, 27 ans
Olga Bancic, Roumaine, 32 ans (seule femme du groupe, décapitée en Allemagne le 10 mai 1944)
József Boczor, Hongrois, 38 ans, 
Georges Cloarec, Français, 20 ans
Rino Della Negra, Italien, 19 ans
Elek Tamás, Hongrois, 18 ans
Maurice Fingercwajg, Polonais, 19 ans
Spartaco Fontano, Italien, 22 ans
Jonas Geduldig, Polonais, 26 ans
Emeric Glasz, Hongrois, 42 ans
Léon Goldberg, Polonais, 19 ans
Szlama Grzywacz, Polonais, 34 ans
Stanislas Kubacki, Polonais, 36 ans
Cesare Luccarini, Italien, 22 ans
Missak Manouchian, Arménien, 37 ans
Armenak Arpen Manoukian, Arménien, 44 ans
Marcel Rajman, Polonais, 21 ans
Roger Rouxel, Français, 18 ans
Antoine Salvadori, Italien, 24 ans
Willy Schapiro, Polonais, 29 ans
Amédéo Usséglio, Italien, 32 ans
Wolf Wajsbrot, Polonais, 18 ans
Robert Witchitz, Français, 19 ans

« Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant » Il y a soixante-treize ans, le 21 février 1944, les nazis exécutaient au Mont-Valérien les héros de l'Affiche rouge.


" Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. On va être fusillé cet après-midi à 15 heures (...). Tout est confus en moi et bien clair en même temps. " Missak Manouchian.}
« Les avis placardés sur les murs prenaient, dans l'ombre, un ton blême. C'était l'hiver et déjà, dans le pré-verdict d'une guerre qui commençait à basculer sur le front de l'Est où les armées nazies craquaient sous la pression de l'armée soviétique, la France, elle, assommée par les " couvre-feux " et la répression, commençait à ne plus être la même. Chaque jour plus efficace, l'armée des ombres occupait ce pays occupé et préparait, de l'intérieur, ce débarquement qui, tôt ou tard, viendrait. Dans Paris, la tête de guingois et les yeux parfois révulsés, les passants regardaient, placardée sur les murs, la propagande s'exhiber. Notamment une. Tristement célèbre, glauque. Surtout la nuit, plus sombre encore qu'à la lumière. Sombre à jamais. Mais symbolique pour toujours. On l'appelait " l'Affiche rouge " et elle s'appellera toujours ainsi.
Pour les générations d'après-guerre}}, ils furent un poème d'Aragon, puis une chanson, quand Ferré y mit une musique. Pour les contemporains de la guerre, ils furent d'abord dix visages sur une affiche qui disait dans toute la France à la fin février 1944 : " Des libérateurs ? La libération par l'armée du crime ! " Dix jeunes hommes inconnus que le propagandiste en chef s'appliquait à montrer étrangers, juifs surtout, mais aussi espagnol ou italien, arménien comme leur chef, Manouchian, poète à ses heures. Tous communistes. Les nazis, ici, en quelque sorte, ne mentaient pas : car la Résistance armée à Paris et dans la région parisienne, c'était eux, pas seulement eux, étrangers et Français s'y côtoyaient, avec leurs camarades, et formaient un tiers des effectifs des Francs-tireurs et partisans de la main-d'ouvre immigrée. Eux disparus, massacrés, les FTP-MOI étaient en partie démantelés.
L'Affiche rouge n'en présentait que dix, mais le " tribunal militaire allemand ", jugeant pour la première fois des francs-tireurs en audience publique, les 17 et 18 février 1944, en avait condamné à mort vingt-trois. Vingt-deux furent exécutés au Mont-Valérien, le 21 février. À 15 heures. La vingt-troisième était une femme, la Roumaine Olga Bancic, et parce qu'elle était une femme elle n'eut pas les " honneurs " de l'exécution avec ses camarades, indigne de mourir avec eux debout face à la mitraille des bourreaux. Envoyée à Stuttgart, " jugée ", elle fut décapitée à la hache le 10 mai - jour de son anniversaire. La veille, elle avait été de nouveau torturée.
" Je ne suis qu'un soldat qui meurt pour la France. Je vous demande beaucoup de courage comme j'en ai moi-même : ma main ne tremble pas, je sais pourquoi je meurs et j'en suis très fier " Celestino Alfonso.
Torturés, bien sûr, ils l'avaient tous été. Plusieurs mois durant. Et sur cette Affiche rouge, c'est aussi cela que des Français lisaient dans leurs traits ravagés. La haine exprimée, on la retrouve aussi dans les propos du colonel allemand qui présidaient la cour martiale. Il justifiait ainsi les condamnations : " De quels milieux ces terroristes sont-ils issus ? Dans la plupart des cas, ce sont des juifs ou des communistes qui sont à la tête de ces organisations (...). Leur but étant l'avènement du bolchevisme international, le sort de la France et des Français ne les intéresse pas "
Qui étaient-ils vraiment, ces " étrangers, comme on les nomme encore ", " ces étrangers d'ici qui choisirent le feu ", comme l'écrivit Paul Eluard, ces " vingt et trois étrangers et nos frères pourtant ", comme les immortalisa Louis Aragon ? Ces héros appartenaient aux détachements de FTP d'immigrés de la région parisienne, dont la direction avait été confiée à Manouchian par la haut commandement des Francs-tireurs et partisans français depuis deux ans. Or, les " prouesses " de cette armée dépassaient infiniment celles que le réquisitoire avait découvertes. Sauf qu'ils n'avaient jamais travaillé en " groupe de vingt-trois ". Répartis en unités de trois ou cinq combattants, selon les méthodes générales édictées par les FTP, reliés à un seul supérieur hiérarchique, selon un cloisonnement strict exigé par les règles de sécurité de l'action clandestine. Sur certains points, les Allemands disaient juste : Joseph Boczov, ingénieur chimiste et ancien volontaire des Brigades internationales en Espagne, était bien le concepteur des techniques de déraillement ou destruction par explosif d'éléments stratégiques qui délabraient les convois SS. Et Spartaco Fontano était bien communiste : mais ils l'étaient tous. Notamment Missak (Michel) Manouchian, avant-guerre secrétaire du comité de secours pour l'Arménie soviétique, rédacteur en chef du journal Zangou destiné aux immigrés de son pays. Les " juges " ignoraient que le jeune Thomas Elek avait, aussi, incendié seul et en plein jour une librairie allemande, boulevard Saint-Michel. Ils ne savaient pas non plus que Alfonso, Fontano et Marcel Rayman étaient les auteurs de l'attentat ayant pulvérisé, le 28 juillet 1943, la voiture bourrée d'officiers supérieurs du commandant du " Gross Paris ".
" Que veux-tu que je te dise, ma chérie ; il faut bien mourir un jour. Je t'ai beaucoup aimée, mais il ne faut pas pour cela oublier que ta vie continue, à toi (...). La vie sera meilleure pour vous " Léon Goldberg.
Qui étaient-ils ? Des " étrangers " qui, lorsque leur patrie avait été ravagée et meurtrie par les ennemis de la liberté et de la dignité humaine, étaient venus en France, auréolée du prestige des Lumières, de la Révolution et de la Déclaration des droits de l'homme. Un refuge. Une lucarne dans la nuit du fascisme triomphant, croyaient-ils. Dans les années trente, environ trois millions de travailleurs immigrés rejoignent la France, chassés par la misère et/ou par la répression raciale et politique. Il importe d'autant plus d'organiser leur défense, d'appeler à la solidarité, que des campagnes xénophobes se développent, accusant les étrangers d'être responsables du chômage. À son 3e Congrès, en janvier 1924, le Parti communiste français appelle à " organiser politiquement et syndicalement les masses de travailleurs de langue étrangère. Politiquement, les prolétaires immigrés doivent être organisés en groupe de langue étrangère ". Il sera précisé deux années plus tard que les immigrés s'organisent essentiellement sur leurs lieux de travail, dans les entreprises, sans distinction de nationalité, tout en participant à ces groupes de langue rassemblés en une commission centrale de main-d'œuvre étrangère (MOE) qui deviendra rapidement la célèbre MOI (Main-d'œuvre immigrée).
{{Dès le début de la guerre, ceux-ci s'engagent}} dans le combat. Sans restriction. Cent trente-deux mille se portent volontaires et des dizaines de milliers se battent dans les Ardennes, sur la Somme, sur la Loire. Parmi eux, un grand nombre ont déjà participé aux Brigades internationales en Espagne : on les retrouvera dans les premiers groupes clandestins formés par le Parti communiste. Le sang-froid de ces hommes, exceptionnel(s), recouvrait une disponibilité de cour non moins remarquable. Implacables face à l'ennemi en uniforme et non contre le peuple allemand, le récit de quelques-uns de leurs faits d'arme démontre combien ils étaient " économes " en vies humaines. Et avaient une conscience sociale affirmée. L'Espagnol Celestino Alfonso, ancien lieutenant de l'armée républicaine de son pays, déclara : " J'estime que tout ouvrier conscient doit, où qu'il soit, défendre sa classe. " Les rafles antisémites vont également faire affluer dans leurs rangs de jeunes communistes juifs déterminés, dont les familles ont été décimées ou le seront.
" Excuse-moi de ne pas t'écrire plus longuement, mais nous sommes tous tellement joyeux que cela m'est impossible quand je pense à la peine que tu ressens (...). Ton Marcel qui t'adore et qui pensera à toi à la dernière minute "Marcel Rayman ».
Au cours de l'année 1943, les actions des résistants se multiplient. Les polices allemandes, aidées par les services de Vichy, la Milice, unissent leurs efforts pour les traquer. Le président de la cour martiale, à propos du groupe Manouchian, affirma d'ailleurs : " Les services de surveillance allemands ont fait un travail admirable. C'est un grand succès d'avoir mis hors d'état de nuire un groupe particulièrement dangereux. " " Il faut dire aussi que la police française a fait preuve d'un grand dévouement ", ajouta-t-il, avant de rendre hommage à Joseph Darnand, " particulièrement résolu à combattre aux côtés des Allemands ", ainsi qu'à ses miliciens.
On le sait mieux aujourd'hui, l'arrestation des FTP-MOI de la région parisienne fut le fait, notamment, des inspecteurs des Renseignements généraux (une centaine sont sur le " coup " en permanence), fer de lance avant-guerre de la lutte anticommuniste. On comprend mieux les ressorts et la mécanique de la traque, laissant des hommes en liberté ici, pour mieux les " loger " ensuite, en arrêtant immédiatement d'autres là, pour couper des réseaux déjà identifiés, désignant les Résistants, dans les rapports, sous le nom de la rue ou de la station de métro où ils furent aperçus la première fois. Ainsi, Manouchian est " Bourg ", Epstein est " Meriel ". Boczov, lui, chef du réseau de sabotage, devient " Ivry ".
Pour la police française, ils deviennent l'un des objectifs primordiaux. De proche en proche, en s'intéressant d'abord aux organisations étrangères non armées, par un tissu de patientes filatures ensuite, enfin par le chantage et la torture, la " police " sera en mesure de mettre la main sur la quasi-totalité du réseau.
Le 16 novembre, le groupe et celui qui en a pris}} la tête, Manouchian, sont arrêtés. Sur les 35 personnes " repérées ", cinq seulement pourront s'échapper. Après Epstein, 40 résistants sont arrêtés, dont 29 seront fusillés. Chef de tous les FTP de la région, Joseph Epstein, le célèbre " colonel Gilles ", sera torturé et ne livrera à ses bourreaux pas même son nom ! .
" Jusqu'au dernier moment, je me conduirai... comme il convient à un ouvrier juif. Je vais mourir, mais ne m'oublie jamais et, quand tu en auras la possibilité, si quelqu'un de ma famille vit encore, raconte-lui " Szlomo Grzywacz.
Ils furent dix visages montrés sur une affiche... Puis, comme s'il voulait contrer un antisémitisme stalinien d'après-guerre qui, parfois, pesa sur la reconnaissance du rôle de la FTP-MOI, Aragon mit des mots sur ces visages, pour l'éternité... Puis cette poésie devint chanson... Mais en 1985, une sinistre polémique visait à démontrer que le réseau fut livré par le Parti communiste lui-même, " sacrifiant des troupes devenues encombrantes ". Ignoble tentative, qu'on croyait enterrée. Erreur. Cette semaine, sur Arte, sans débat ni information préalable aux téléspectateurs, le documentaire Des terroristes à la retraite, certes dans une version raccourcie de 12 minutes, a été rediffusé. Il comporte des témoignages émouvants et précieux de résistants survivants, immigrés et juifs, mais il se livre, une nouvelle fois, à une manipulation historique. On connaît la thèse : Philippe Ganier Raymond et l'historien Stéphane Courtois avancent l'idée selon laquelle la direction clandestine du Parti communiste aurait abandonné, voire sacrifié les 23. Voilà l'" hommage " de la télévision aux soixantième anniversaire d'un engagement jusqu'au sang versé, pour la liberté de la France !.
Interrogé par le regretté Philippe Rochette, dans Libération du 21 février 1994, Denis Peschanski analysait : " Je vois quelques raisons au démantèlement. D'abord, les énormes moyens déployés par la police française. Il y a ensuite l'imprudence de jeunes gens : le fait par exemple de déjeuner tous les jours au même endroit, qui permet, après l'échec d'une filature, de retrouver les gens le lendemain à midi. Puis le fait d'avoir fait parler un responsable va permettre de mettre des noms sur un organigramme déjà largement reconstitué. Les FTP-MOI étaient des militants conscients, qui auraient pu se mettre au vert s'ils l'avaient désiré. " Car au printemps 1944, effectivement, d'autres réseaux tombent en France, à Nantes, à Bordeaux. Partout la Milice, qui sent la guerre " tourner " sur le front de l'Est et s'attend au débarquement, flingue à tout va. Des fusillés parmi d'autres, dont plus de 1 000 au Mont-Valérien, auxquels le plasticien Pascal Convert a rendu leurs noms sur une ouvre, une cloche de bronze, exposée dans la clairière, comme le souhaitait Robert Badinter. L'artiste en a tiré un documentaire, Mont-Valérien, aux noms des fusillés, diffusé sur la chaîne Histoire mais que certains ont voulu faire déprogrammer. Ce film est une merveille. Et on ne le montre pas sur une chaîne hertzienne...
" Je t'écris une première et dernière lettre qui n'est pas très gaie : je t'annonce ma condamnation à mort et mon exécution pour cet après-midi à 15 heures, avec plusieurs de mes camarades (...). Je meurs courageusement et en patriote pour mon pays (...). Je te souhaite d'être heureuse, car tu le mérites ; choisis un homme bon, honnête et qui saura te rendre heureuse (...). Vive la France ! " Roger Rouxelle (*).
Février 1944. Face à la mort, par-delà le néant et le temps, le groupe Manouchian tombe mais sa signature, dans le sang, scelle une invulnérable idée de la France. L'Affiche rouge nazie tente de semer la division en appelant au racisme et à la xénophobie. L'inverse se produit. Des inscriptions anonymes fleurissent : " Morts pour la France ". Leur massacre n'arrête pas les combats. Des compagnies poursuivent leur activité en région parisienne et plusieurs milliers de combattants seront sur les barricades du mois d'août, poursuivant jusqu'à la Libération l'ouvre entreprise par les martyrs du Mont-Valérien - et de partout. »
Jean-Emmanuel Ducoin.

21 février 1944: 23 étrangers et nos frères pourtant - le 21 février 1944, les nazis exécutaient au Mont-Valérien les héros de l'Affiche rouge.

Missak Manouchian

Résistant mort pour la France

Orphelin du génocide arménien, ouvrier et poète, cofondateur de revues littéraires, le futur symbole de la lutte armée contre l'occupant n'avait aucun goût pour les armes.

Figure emblématique de la résistance française, Missak Manouchian était un rescapé du génocide de 1915. Ce fils de paysans né en 1906 à Adiyaman, dans l'Empire ottoman, a 9 ans quand son père est assassiné par les soldats turcs. Sa mère échappe au massacre et parvient à cacher ses deux fils, mais les villages arméniens sont isolés par l'armée. Elle meurt de la famine provoquée par l'armée turque.

Missak et son frère Karabet sont recueillis par des paysans kurdes qui les abritent jusqu'à la fin de la guerre. En 1918, la communauté arménienne organise la récupération des enfants rescapés depuis la Syrie, placée sous contrôle français. Les frères Manouchian sont accueillis dans un orphelinat de Jounieh, au Liban, où Missak apprend le métier de menuisier tout en étudiant la littérature arménienne.

Les deux frères débarquent à Marseille en 1925. Ils vivent d'abord à la Seyne-sur-Mer, près de Toulon, où Missak gagne péniblement sa vie comme menuisier. Karabet tombe malade, en un temps où il n'existe aucune forme de protection sociale. Ils décident alors de monter à Paris, où Missak trouve un emploi d'ouvrier tourneur chez Citröen. Mais la maladie emporte Karabet en 1927. Seul à Paris, Missak Manouchian fréquente la communauté arménienne, s'intéressant plus à l'activité culturelle qu'à la politique. Il s'inscrit à la Sorbonne en auditeur libre et se passionne pour la poésie française, en cette époque d'effervescence poétique marquée par le surréalisme. Il écrit articles et poèmes et participe à la fondation de deux revues littéraires arméniennes.

Les conséquences de la crise de 1929 provoquent une vague de licenciements chez Citröen, et Manouchian se retrouve au chômage au début des années 1930. Il vit de petits métiers dont celui de modèle pour un sculpteur. Hitler s'empare du pouvoir en Allemagne et Missak ne peut être indifférent à la violence qui s'exprime tant dans les discours du Fürher que dans les manifestations des foules fanatisées. Quand cette violence gagne Paris, quand les ligues fascistes marchent sur le Palais Bourbon, le 6 février 1934, il veut agir.

Il adhère au Parti Communiste, répondant à l'appel à l'unité d'action contre le fascisme. Cette date d'adhésion n'est pas sans signification. Manouchian ne semblait jusque-là guère porté sur le mode d'organisation quasi militaire et moins encore sur le sectarisme bolchevik.

Mais en 1934, le PCF tire les leçons de la tragédie allemande : il veut rompre l'isolement et construire un front unique contre le fascisme. Missak Manouchian devient communiste pour conjurer la répétition du génocide, sur d'autres, clairement désignés par les discours exterminateurs d'Adolf Hitler. Pour le PCF, ce n'est pas une recrue ordinaire. Sa participation aux revues arméniennes lui vaut une certaine notoriété dans la communauté. Il est donc tout désigné pour animer le Comité de secours des Arméniens (HOC, suivant la formulation arménienne) qui collecte des fonds pour aider la République soviétique d'Arménie.

Un révolutionnaire professionnel

Au HOC, Missak rencontre une militante du comité de Belleville, Mélinée Assadourian, qui devient sa compagne en 1937. Manouchian devient ce que que l'on nomme, dans le langage du parti, un révolutionnaire professionnel, rédacteur en chef de Zangou , organe du HOC, membre actif du comité de soutien à l'Espagne républicaine. Comme tous ceux qui ont rejoint le PCF pour combattre le nazisme, il vivra douloureusement la période du pacte germano-soviétique. Comble d'horreur, il est arrêté en 1939 pour son rôle d'animateur d'une organisation liée à l'URSS ou, plus exactement, à l'Arménie soviétique. Il ne tarde pas à prouver qu'il ne se trompe pas d'ennemi.

Libéré, il s'engage dans l'armée française ; son régiment, cantonné en Bretagne, ne participera jamais aux combats de 1940. Revenu à Paris, il reprend contact avec le parti, ce qui lui vaut d'être de nouveau arrêté, en juin 1941, lorsque l'Allemagne lance son offensive contre l'URSS. Le PC demande à Mélinée de lui transmettre en prison l'ordre de signer un engagement à n'entreprendre aucune action contre les troupes d'occupation allemandes. Il signe, en sachant que ce reniement sera de pure forme.

Libéré, il passe cependant par une période d'observation. Il survit grâce à l'aide d'un couple d'amis de la famille de Mélinée, Micha et Knar Aznavourian, les parents de Charles Aznavour. Lorsqu'ils sont convaincus de sa droiture, les dirigeants du Groupe de Main-d'Oeuvre immigrée (MOI) du PC confient à Missak Manouchian la direction de la section arménienne.

De la fin 1941 au début 1943, l'objectif est de rallier la communauté arménienne à la cause de l'URSS, alors que la Wermacht avance dans le Caucase et menace la République soviétique d'Arménie.

Le PC a engagé la lutte armée dans Paris, mais les premiers groupes tombent rapidement. Vingt-cinq militants communistes sont condamnés à mort et fusillés en avril 1942. Le PC décide alors d'armer des groupes d'étrangers et la MOI demande à Missak Manouchian de participer à l'action armée en février 1943. Le voici responsable militaire de combattants Francs-tireurs et partisans (FTP), lui qui n'avait aucun goût pour les armes. Ses compagnons sont très jeunes : Marcel Rayman, 20 ans, Thomas Elek, 19 ans...

A 37 ans, il ferait figure de doyen s'il n'avait à ses côtés Imre Glasz, 42 ans, et Armenak Manoukian, 44 ans. Le plus jeune, Wolf Wajsbrot, n'a pas 18 ans. Les jeunesses communistes, menées par Henri Krazucki, 15 ans, apportent un soutien logistique. Ce détachement FTP parvient à terroriser les Allemands pendant plusieurs mois. Des bombes explosent dans les cinémas et les cafés réservés aux soldats allemands. Le groupe abat Julius Richter, général nazi chargé, en France, du recrutement des ouvriers pour les usines allemandes, le fameux STO.

Mais la police française prouve son efficacité à ses maîtres allemands. Missak Manouchian tombe en novembre 1943, alors qu'il se rend à Evry-Petit-Bourg pour rencontrer Joseph Epstein, chef des FTP d'Ile-de-France. L'occupant nazi fera un symbole de son groupe, placardant partout la fameuse Affiche rouge, dénonçant la Résistance comme une « armée du crime » composée d'étrangers. Cette affiche fera entrer Manouchian et ses compagnons dans l'histoire, onze ans plus tard, lorsque Mélinée apportera à Aragon la dernière lettre écrite par Missak, avant d'être fusillé, le 21 février 1944 au mont Valérien.

Guy Konopnicki

(Marianne, Hors série d'avril 2015 : Les Arméniens, une histoire française)

 

Il y a 74 ans, la dernière Lettre de Missak Manouchian

Ma Chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée,

Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m'arrive comme un accident dans ma vie, je n'y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais.
Que puis-je t'écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps.

Je m'étais engagé dans l'Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu'il méritera comme châtiment et comme récompense.

Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous... J'ai un regret profond de ne t'avoir pas rendue heureuse, j'aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et d'avoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu'un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je les lègue à toi à ta sœur et à mes neveux. Après la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l'armée française de la libération.

Avec l'aide des amis qui voudront bien m'honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d'être lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible à mes parents en Arménie. Je mourrai avec mes 23 camarades tout à l'heure avec le courage et la sérénité d'un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n'ai fait de mal à personne et si je l'ai fait, je l'ai fait sans haine. Aujourd'hui, il y a du soleil. C'est en regardant le soleil et la belle nature que j'ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus. Je t'embrasse bien fort ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon cœur. Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari.

Manouchian Michel. Résistant FTP-MOI , poète ,journaliste, syndicaliste, communiste

P.S. J'ai quinze mille francs dans la valise de la rue de Plaisance. Si tu peux les prendre, rends mes dettes et donne le reste à Armène. M. M.

Résistance : Arsène Tchakarian, à 100 ans, il est le dernier rescapé des Manouchian (Le Parisien, Lucile Métout, 25 décembre 2016)

Olga Bancic, une héroïne de la résistance juive communiste FTP-Moi en France

L'Affiche rouge: "Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant" (numéro spécial de L'Humanité, février 2007- Jean de Leyzieu)

« Strophes pour se souvenir »- ARAGON

Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l’orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servis simplement de vos armes
La mort n’éblouit pas les yeux des Partisans

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L’affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu’à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l’heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents

Tout avait la couleur uniforme du givre
À la fin février pour vos derniers moments
Et c’est alors que l’un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand

Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan

Un grand soleil d’hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le cœur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d’avoir un enfant

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant.

Louis Aragon, Le Roman inachevé, 1956

 

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21 février 2020 5 21 /02 /février /2020 06:00
Allemagne. Le fascisme tue près de Francfort - Vendredi, 21 Février, 2020

"Pensées pour les 9 victimes de l'attaque survenue à Hanau, en Allemagne, qui visait deux bars à chicha. Les premiers éléments de l'enquête ne laissent guère de doute sur le fait qu'il s'agit d'un acte terroriste raciste. Soutien et solidarité avec les familles" - Ian Brossat

Allemagne. Le fascisme tue près de Francfort
Vendredi, 21 Février, 2020

La quasi-totalité des neuf victimes de la nouvelle attaque terroriste de l’ultradroite à Hanau, près de Francfort, sont des migrants turcs ou kurdes. Troisième du genre en moins d’un an, elle intervient dans un climat politique délétère sur fond de banalisation des idées nationalistes.

 

Neuf personnes ont été abattues et cinq autres grièvement blessées dans la nuit de mercredi à jeudi à Hanau, dans la banlieue de Francfort, alors qu’elles fumaient le narguilé au Midnight, un bar à chicha où elles buvaient un verre près d’un kiosque fréquenté par des migrants d’origine turque ou kurde. Le message laissé par le meurtrier, qui a perpétré seul, semble-t-il, ce bain de sang, ne laisse aucun doute sur ses motivations « profondément racistes », selon les mots de Peter Frank, le procureur général, qui diligente l’enquête déclenchée par le parquet fédéral antiterroriste. Il devait également souligner que l’auteur du massacre, trahi par le numéro minéralogique de son véhicule, avait pu être rapidement retrouvé à son domicile. Il y gisait mort aux côtés du corps de sa mère retrouvé également sans vie.

Avant de passer à l’acte puis de se suicider, Tobias R. a rédigé un sordide manifeste nationaliste et xénophobe de 24 pages qu’il a posté sur Internet pour signer son geste. Inconnu des services de police, il avait acquis une autorisation de port d’armes en tant que membre d’une association sportive pratiquant le tir.

Le plus terrible dans cet attentat est qu’il intervient dans un contexte politique très lourd, marqué par l’ascension et la banalisation de l’Alternative pour l’Allemagne (AfD). Le parti d’extrême droite était, il y a seulement une dizaine de jours, au cœur d’un retentissant scandale qui n’a pas fini d’ébranler le monde politique germanique. Des élus de droite (libéraux et chrétiens-démocrates) du Parlement de Thuringe ont mêlé leur voix à celles de l’AfD pour destituer le ministre-président, Bodo Ramelow (Die Linke), qui dirigeait le Land avec le SPD et les Verts, à la tête d’une coalition de gauche minoritaire.

L’État alerté depuis des années

Björn Höcke, le chef de file de l’AfD, qui obtint près de 24 % des suffrages à l’élection régionale du 27 octobre dernier, est une figure de « l’aile » (Der Flügel), la tendance présentée comme la plus radicalement nationaliste du parti. Il a dénoncé le monument mémoriel à l’holocauste juif installé au cœur de Berlin comme étant « une honte pour l’Allemagne ». Un « dérapage » pas vraiment incompatible avec la ligne générale d’un parti aussi violemment xénophobe que monétariste et anti-euro, puisque l’un de ses dirigeants les plus médiatisés, Alexander Gauland, président du groupe AfD au Bundestag, a qualifié, lui, la période nazie de « fiente d’oiseau » au regard de l’histoire nationale de l’Allemagne.

La banalisation de ces idées nationalistes nourrit le climat politique délétère qui suscite la vocation de fanatiques comme celui de Hanau. « Nous alertons l’État depuis des années sur ces dangers », a déclaré Ali Ertan Toprak, le président de la communauté kurde d’Allemagne, qui paye semble-t-il le plus lourd tribut dans l’attentat de ce mercredi soir.

La chancelière, Angela Merkel, est intervenue solennellement pour dénoncer « le racisme et la haine », « des poisons » qui menacent la démocratie comme la stabilité du pays. Les propos sont justes mais ils se répètent de scandale en scandale et de tragédie en tragédie sans un mot pour le fond de l’immense malaise qui traverse toute une société de plus en plus inégalitaire et dont la cohésion sociale est toujours plus mise à mal. C’est lui qui alimente la crise politique majeure que traverse le pays, au moins depuis les élections législatives de 2017, marquées par l’entrée en force de l’AfD au Bundestag.

Admiratif de Donald Trump

C’est le troisième et de loin le plus meurtrier des attentats fascistes commis en un an dans le pays. En juin dernier, un conseiller d’arrondissement de Kassel, Walter Lubke, membre de la CDU, a été abattu chez lui par un tueur, rattaché à un réseau de nationalistes ultras. Il avait eu le tort de se prononcer publiquement en faveur d’un meilleur accueil des migrants. En octobre, juste avant l’élection régionale de Thuringe, un autre meurtrier « solitaire », lourdement armé, s’en était pris à une synagogue de la ville de Halle, non loin de Leipzig. Miraculeusement, la porte de l’édifice religieux, plein car y était célébrée la fête de Yom Kippour, est restée close ce qui a empêché là aussi un bain de sang. Le jeune meurtrier avait néanmoins fait deux victimes en attaquant un restaurant de kebab et en exécutant une passante qui protestait.

Le « manifeste » posté par le tueur de Hanau est on ne peut plus édifiant. Il développe une hiérarchie de l’humanité au sommet de laquelle figurent « les Allemands » et au sein de laquelle les migrants, « inefficients et incapables », n’ont pas leur place. Il énumère deux douzaines d’États dont les populations « devraient être détruites ». L’assassin développe également une série d’assertions complotistes, selon lesquelles les États-Unis et, derrière eux, le monde occidental seraient menacés par une cinquième colonne très organisée et au fait des meilleures technologies de l’information.

Le passage le plus terrifiant du « manifeste » tient à l’admiration que le meurtrier voue à Donald Trump. Il appuie, sans surprise, la démarche du président des États-Unis qui vise « à la construction d’un mur avec le Mexique ». Mais il défend aussi l’idée qu’un milliardaire serait, « en raison de sa personnalité », le mieux à même de mettre l’économie américaine sur les bons rails. Et fournirait donc le moyen à la superpuissance de… sauver l’Occident. Des centaines de milliers de citoyens s’étaient donné rendez-vous hier soir à Francfort, Hanau et dans une soixantaine de villes allemandes, pour rendre hommage aux victimes et dire stop.

Bruno Odent
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21 février 2020 5 21 /02 /février /2020 06:00
A l'Assemblée Nationale, le député LREM Meyer Habib traite de petites connes Elsa Faucillon et Clémentine Autain, s'attirant les foudres de Marie-George Buffet indignée contre le sexisme satisfait de ce grossier personnage

Ça sent la fin....les masques tombent...le naturel prend le dessus. Certains deviennent insultants car sans argument pour répondre à leur incompétence.... Mayer Habib insulte et traite de "petites connes" Elsa Faucillon et Clémentine Autain qui avaient participé à un flashmob féministe devant le Palais Bourbon lundi dernier.

Marie-George Buffet a remis à sa place ce salaud, inconditionnel de Netanyahou et du Likoud:

"Vous n'acceptez pas que des femmes se lèvent pour dirent ce qu'elles pensent, et vous les rabaissez par vos propos sexistes et vulgaires... Et je peux vous dire monsieur que vos propos donnent à voir de votre pensée politique, pas très grande" (Marie-George Buffet à Meyer Habib)

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20 février 2020 4 20 /02 /février /2020 14:09
La liste de gauche #Changeons Plouigneau se dévoile après 2 ans de travail sur le projet - Le Télégramme, 20 février 2020
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