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29 mai 2020 5 29 /05 /mai /2020 06:08
Alain et Eric Bocquet en réunion publique à Quimper (Eric au mico) en 2017 pour la présentation de leur livre évènement sur l'évasion fiscale comme système organisé de prédation des richesses collectives par les riches, "Sans domicile fisc"

Alain et Eric Bocquet en réunion publique à Quimper (Eric au mico) en 2017 pour la présentation de leur livre évènement sur l'évasion fiscale comme système organisé de prédation des richesses collectives par les riches, "Sans domicile fisc"

Mercredi, 27 Mai, 2020 - L'Humanité
Éric Bocquet : « Nous devons nous affranchir des traités européens pour effacer la dette »

L'élu communiste du Nord, vice-président de la commission des Finances du Sénat, dénonce le processus qui a conduit à la mise sous tutelle des États par les marchés financiers. Il considère qu’il n’y a pas de fatalité à vivre dans la dette si l’on change complètement les règles du jeu. Entretien.
 

 

La question de la dette est au centre du débat public depuis bien longtemps. Quelles sont vos craintes avec la crise qui vient ?

Éric Bocquet L’explosion de la dette risque d’être utilisée à nouveau comme argument renforcé pour imposer aux Français des réductions des dépenses publiques et des casses des services publics. C’était déjà la règle depuis plusieurs décennies. Depuis 1975, le budget de la France est en déficit. C’est au nom de la dette que l’on impose l’austérité et la réduction des dépenses publiques. On l’annonce à 115 % du produit intérieur brut (PIB) après la crise sanitaire, alors qu’elle était à 99 % il y a un an.

La dette, c’est de l’argent que l’on doit. Comment répondez-vous à cet argument martelé par les néolibéraux ?

Éric Bocquet C’est toute la perversion du discours. Pour un ménage, il faut payer ses dettes et prendre toutes les dispositions pour être en capacité de rembourser. Pour un État, la logique n’est pas la même. On nous fait croire depuis des années que la dette publique serait due à un excès de dépenses publiques. Or, si on examine l’histoire et la construction de cette dette, on constate qu’il y a plein d’autres paramètres. D’abord, l’abaissement délibéré des recettes fiscales de l’État. Nous l’avons organisé, par exemple en supprimant l’ISF. Nous avons évité de mener comme il le faudrait la bataille contre l’évasion fiscale qui, je le rappelle, coûte entre 60 et 80 milliards d’euros chaque année au budget de la République. Nous avons créé des crédits d’impôts, comme le Cice qui a coûté des dizaines de milliards d’euros. Les 400 niches fiscales, dont certaines sont justifiées et d’autres pas, coûtent 80 milliards d’euros par an. Tous ces cadeaux accumulés ont fait que l’État a vu ses recettes fondre comme neige au soleil. L’affaiblissement a été tel que ce sont les marchés financiers qui financent les États aujourd’hui. Ils leur dictent les politiques à mener grâce à la dette. Aujourd’hui, la Banque centrale européenne (BCE) s’est affranchie des règles lui interdisant de financer les États. Elle vient de racheter des titres de dette de tous les pays de l’Union européenne. Quand il y a le feu à la maison, toutes ces règles néolibérales inscrites dans le marbre volent en éclats. C’est donc une décision politique, un choix de société.

Avec la crise, la question de l’effacement de la dette revient également dans le débat politique. Comment cela serait-il possible ?

Éric Bocquet Lorsque la BCE prête de l’argent, elle le crée. Ses deux missions principales sont de veiller à ce qu’il n’y ait pas trop d’inflation dans la zone euro et l’impression des billets de banque. Mais les banques privées pouvant elles-mêmes prêter de l’argent en créant des lignes de crédit, nous avons en réalité privatisé la création de monnaie. La BCE a commencé à y remédier, mais elle doit aller plus loin : reprendre dans son bilan tous les titres de dette publique et les effacer, ou les étaler dans la durée. Nous pouvons étaler la dette sur trente ou quarante ans. Compte tenu des défis que va poser la crise que nous vivons, il faut des mesures innovantes, presque révolutionnaires. En somme, s’affranchir des traités européens, revoir les règles du jeu. La dette de la France, en 1945, était de 200 % du PIB. Avec la croissance, des investissements, de bons salaires, en construisant un état protecteur, nous en étions venus à bout. Il n’y a pas de fatalité. Nous ne sommes pas condamnés à vivre dans la dette pour l’éternité.

Entretien réalisé par Diego Chauvet

Quimper, 5 avril 2017.

Voilà deux parlementaires qui font honneur à la politique et à l’engagement communiste, de grands pédagogues appuyés sur la longue enquête et le travail de rencontres.
Pendant deux heures, Alain et Eric Bocquet ont fait le travail de porter à connaissance du public, avec beaucoup d’anecdotes truculentes et d’humour malgré le caractère sombre et plus qu’inquiétant du sujet, le fonctionnement du capitalisme financiarisé en tant qu’il repose, sur l’évasion fiscale et le pillage des nations.Pour Alain Bocquet, « Sans domicile fisc » est un « livre de combat afin de ramener cette finance folle à la raison ».Pour Eric Bocquet, il est la preuve que « l’argent du monde nouveau existe« .

Ce livre constitue, selon Jean Ziegler, « une arme formidable dans la phase paroxystique de la lutte des classes que les oligarchies du monde financier globalisé livrent aux peuples du monde ».

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29 mai 2020 5 29 /05 /mai /2020 05:00
Photo Le Télégramme, 27 mai 2020

Photo Le Télégramme, 27 mai 2020

Le Télégramme 27 mai 2020, Morlaix

Un hommage appuyé aux Résistantes

En cette journée Nationale de la Résistance du 27 mai, plusieurs cérémonies commémoratives ont permis de rendre hommage aux Résistants, et plus encore aux Résistantes. A 11h, les participants au dépôt de gerbe, place Rol-Tanguy, devant la gare de Morlaix, ont salué la mémoire de cet ancien homme politique mais également celle de sa compagne, Cécile Rol-Tanguy, disparue en début de mois, tout comme une autre militante communiste rescapée du camp d'Auschwitz (Paulette Sarcey).

Le Conseil national de la Résistance en 1943

Ismaël Dupont, secrétaire départemental du Parti communiste français pour le Finistère, est revenu sur l'historique de l'engagement et le courage, dès les premières heures, des Résistants bretons. Il a aussi rappelé que, alors "le pays, mis à l'arrêt par la pandémie, est à reconstruire", que cette journée a valeur de symbole, de par la célébration de la création du Conseil National de la Résistance en 1943, en plein conflit de la seconde guerre mondiale. A noter qu'à 11h45, une autre cérémonie attendait les participants, cette fois square de la Résistance à Morlaix. 

Discours lu par Ismaël Dupont place Rol-Tanguy à Morlaix le 27 mai 2020 pour la Journée Nationale de la Résistance.

Réunis ce jour en cette place, quasiment un an après notre hommage du 12 juin 2019 le jour anniversaire des 111 ans de la naissance de Henri Tanguy, futur Rol-Tanguy, dirigeant de la CGT, du PCF, des Brigades Internationales et de la Résistance, en gare de Morlaix, nous avons une pensée émue pour sa compagne, Cécile Rol-Tanguy, décédée le 8 mai 2020 à 101 ans, tout un symbole pour cette grande résistante communiste, issue de la famille bretonne des Le Bihan, militante CGT, du Secours Rouge International, de la solidarité avec l'Espagne Républicaine, membre de l'Organisation Spéciale du Parti communiste pendant l'Occupation, agent de liaison des F.T.P, Francs Tireurs et Partisans. Nos camarades brestois à la même heure lui rendent hommage place Rol-Tanguy devant la gare de Brest.

Nous pensons aussi fort à Paulette Sarcey cette rescapée d’Auschwitz, militante communiste juive parisienne de la FTP-MOI, compagnon d’arme sous l’Occupation d’Henri Krasucki, décédée à l’âge de 96 ans en début de mois.

Ces femmes résistantes ont longtemps été tenus en lisière de la mémoire de la Résistance et des hommages, des honneurs officielles, et pourtant, dans le Finistère comme ailleurs, elles étaient très nombreuses.

Le Chiffon Rouge et la Fédération du PCF du Finistère leur ont rendu hommage en cette année centenaire du PCF : Marie Lambert, résistante brestoise, députée du Finistère à la Libération, Corentine Tanniou et Denise Firmin-Larnicol, résistantes du Pays Bigouden, Denise Lazul-Goyat, résistante quimpéroise, Jeanne Goasguen-Cariou, dite Tante Jeanne, une des dirigeantes de la résistance communiste brestoise, membre du triangle de direction à Brest, et tant d'autres : Raymonde Vadaine, déportée, Marie Le Cam-Salou , déportée, Angèle Le Nédellec, déportée, Yvette Castel Richard, Aline de Bortoli, Simone Moreau, Virginie Bénard, Marie Miry, Germaine Le Lièvre, Francine Poulichet et Rosine Kersulec de Scaër...

Nous voulons aussi avoir une pensée d'hommage pour Ernest Mazé, résistant communiste brestois né au Relecq-Kerhuon, décédé ce week-end à Douarnenez, à l'âge de 97 ans, et dont Syndicaliste, comme le frère Édouard Mazé a été tué à Brest d’une balle en pleine tête lors d’une manifestation à Brest en 1950 à l’âge de 26 ans, en pleine guerre froide. Une histoire racontée par René Vautier dans le documentaire « Un homme est mort », puis dans la BD de Chris et Davodeau.

Nous voulons simplement rappeler ce que notre pays, notre liberté et nos droits sociaux doivent à ces résistants et à ces femmes et hommes communistes, prêts à sacrifier leur vie, leur confort et leur sûreté pour leur idéal de générosité humaine et de justice sociale !!! Et qui l'ont fait tout naturellement, sans trop se poser de questions.

Ce 27 mai, journée nationale de la Résistance, célèbre la création du Conseil National de la Résistance.

Né en 1943, en pleine guerre, il réunit, sous la direction de Jean Moulin, huit mouvements de Résistance, six partis politiques et deux centrales syndicales. Le PCF y était représenté pour le Front National de Libération de la France par Pierre Villon (dont le vrai nom est Roger Ginsburger, juif alsacien, fils de rabbin et communiste depuis 1932) et Fernand Grenier qui le 21 avril 1944 déposera l'amendement accordant enfin le droit de vote aux femmes, après deux siècles de suffrage universel tronqué en régime républicain.

Cette journée rend hommage, aussi, à toutes celles et ceux qui ont combattu et à celles et ceux morts durant cette guerre : 50 à 70 millions de personnes.

La Bretagne a été avec des régions comme le Dauphiné, le Nord, le Limousin, la banlieue parisienne, une grande terre de résistance. On estime à 35 000 le nombre de FFI en activité après le 6 juin 1944 en Bretagne. On compte 3743 déportés dans la Bretagne à 5 départements (à l'époque, avec la Loire-Inférieure) dont la moitié périrent, autour de 2700 résistants bretons fusillés, des milliers de tués au combat. Dans le Finistère, plus de la moitié du millier de déportés est morte dans les camps nazis (549 sur 1091 déportés) après d'indicibles souffrances et tortures. Rien qu'à Morlaix, on compte à la fin des tristes années de la guerre une centaine de déportés dans les camps nazis, dont moins de la moitié reviendront de Buchenwald, Flossenburg, Ravensbruck, Bergen Belsen, Mathausen, Dachau, Auschwitz qui sont devenus les symboles de la barbarie nazie.

Parmi ces combattants de la résistance, une grande diversité d'opinions, de classes sociales, d'itinéraires personnels, d'idéologies, une même France courageuse et déterminée, qui dit « non » à l'envahisseur, qui refuse l'abjection de la collaboration et du régime de Vichy, qui dit « oui » à la Liberté. Ils ont refusé le caractère irrévocable de la défaite, la servitude, l'humiliation et le pillage systématique imposés par l'ennemi, le racisme, l'antisémitisme d'Etat, un régime obscurantiste de Réaction, de persécution, de corruption profonde des valeurs derrière un vernis de « moralisme chrétien ».

Au sein de cette diversité, les communistes et la classe ouvrière en général ont joué un rôle déterminant dans la résistance intérieure, l'action de propagande patriotique et la lutte armée, un rôle que beaucoup tendent à effacer aujourd'hui.

Dans la région de Morlaix, le village de Trédudon-les-Moines, en Berrien, dans les Monts d'Arrée, témoigne de la force de cette résistance populaire. Nous nous y rendrons cet après-midi à 16h avec la section de Carhaix-Huelgoat. Un village comme Berrien a payé un très lourd tribut à la libération de la France et sa résistance, très forte, animée principalement par des communistes, sera lourdement réprimée: 22 résistants fusillés, 16 déportés, 11 résistants tués au combat dans ce village rouge des Monts d'Arrée.

« Seule la classe ouvrière dans sa masse aura été fidèle à la France profanée », a dit l'écrivain catholique François Mauriac » dans le Cahier noir en août 43 aux éditions de Minuit. L'opinion de Pierre Mendès France en 1943, résistant, condamné et évadé, clandestin sous de faux papiers, observateur de la France occupée, est la même.

Et pourtant, les autorités officielles, le discours médiatique meanstream ont tendance à minimiser le rôle de la résistance communiste. Pour des raisons de bataille idéologique et de lutte des classes évidentes. Et cela ne date pas d'hier !

Pas un seul résistant communiste, pas un seul ouvrier au panthéon, par exemple, et pourtant les personnalités emblématiques de manquent pas : Marie-Claude Vaillant-Couturier, Danielle Casanova, Martha Desrumaux, Lucie Aubrac, Charlotte Delbo, Madeleine Riffaud, Rol Tanguy, le libérateur de Paris, chef des FFI lors du soulèvement dans la capitale, Missak Manouchian fusillé le 21 avril 1944, le poète arménien chef de la FTP-MOI, rescapé du génocide, Guy Moquêt, Ambroise Croizat, le créateur de la Sécurité Sociale dans le gouvernement d'union issu du Conseil National de la Résistance, Charles Tillon, l'auteur du Premier Appel à la résistance le 17 juin 1940, Georges Guingouin, le libérateur du Limousin et de Limoges, à la tête d'une véritable armée populaire chassant les Allemands...

L'esprit de la Résistance... Une France courageuse et déterminée, qui dit « non » à l'envahisseur et « oui » à la Liberté. Le 18 juin 1940, alors qu’une partie de notre pays est occupée par les Allemands, le Général de Gaulle lance depuis la BBC son appel à la Résistance.

La veille, à Draguignan, le rennais Charles Tillon, un des organisateurs des grèves des sardinières de Douarnenez et du Pays Bigouden en 1925, membre de la direction du PCF, lançait lui aussi contre le fascisme hitlérien et ses valets en France son appel au « peuple des usines, des champs, des magasins, des bureaux, les commerçants, les artisans, les intellectuels, les soldats, les marins, les aviateurs encore sous les armes à s'unir dans l'action ». « Les gouvernements bourgeois ont livré à Hitler et Mussolini l'Espagne, l'Autriche, l'Albanie et la Tchécoslovaquie, et maintenant ils livrent la France, ils ont tout trahi »...

Contrairement à ce que prétendent les révisionnistes, l'entrée dans la résistance des communistes n'a pas commencé avec l'invasion de l'URSS à l'été 1941. A Brest, par exemple, et dans le Pays Bigouden, elle commence dès l'été 40.

Des centaines de militants communistes, femmes et hommes, souvent très jeunes, d'une vingtaine d'années, vont s'engager dans la résistance dans le Finistère dès 1940-1941-1942, s'engageant dans des attentats, des sabotages, des actions armées directes contre l'occupant et les collaborateurs dès le printemps 1941.

Ainsi, André Guéziec, d'une famille protestante de Tremel, peintre, membre du PCF clandestin dans les Côtes-du-Nord. En octobre 1940, il travaillait à l’aérodrome de Morlaix situé sur la commune de Ploujean contrôlé par les Allemands. Arrêté le 22 janvier 1941, il fut condamné à mort le 14 avril 1941 à Brest par les Allemands (K 752 de Quimper) « pour intelligence avec l’ennemi et pour avoir favorisé l’ennemi ». Il est fusillé à 19 ans le 12 mai 1941 à Brest.

En octobre 42, une vague de répression menée notamement par la SPAC, une unité spéciale anti-communiste de la police française et la préfecture s'abat contre la résistance communiste. Jean Kerautret, 24 ans, tapissier, responsable de la CGTU et du Parti communiste dans la région brestoise, et Vincent Guivarc'h, brestois de 24 ans, soudeur à l'Arsenal de Brest, membre des FTPF du Parti communiste clandestin, sont fusillés à Morlaix le 14 octobre 1942.

Ces Résistants communistes, fusillés par les Allemands, sont souvent d'abord traqués, arrêtés et torturés, par des policiers français, avant d'être livrés aux Allemands. Cela aussi, nous ne l'oublions pas !

De la prison Jacques Cartier de Rennes, Albert Rannou, dont nous avons eu en possession une quinzaine de lettres manuscrites confiées par Jacques Guivarc'h, le marbrier de Saint Martin des Champs, ancien militant communiste comme son père, Jean, résistant, Albert Rannou, arrêté en octobre 1942 et qui sera fusillé le 17 septembre 1943 au Mont Valérien avec 18 autres camarades communistes finistériens, originaire de Guimiliau, ouvrier maçon, né le 5 mars 1914, écrit à ses parents :

 

Albert Rannou qui écrit le jour de son exécution de la Prison de Fresnes le 17 septembre 1943

 

Cher Papa et chère Maman

Il est 11 heures moins le quart, on vient de nous prévenir qu'on va être fusillés à 16 heures. Je vais donc donner ma vie à la France, pour ma patrie que j'ai toujours aimée et pour laquelle j'ai combattu. Je meurs content car mon sacrifice (j'en ai la certitude) n'aura pas été vain. J'ai lutté durant ma courte existence pour le bonheur des travailleurs et pour que la paix règne en ce monde.

Mes chers parents, vous savez que je vous ai toujours aimés et que vous me le rendez bien ainsi qu'Yfic. Ça me fait une peine immense de vous quitter à jamais. Je ne sais comment vous exprimer toute ma gratitude pour ce que vous avez fait pour moi. Vous m'avez choyé depuis mon enfance jusqu'à ma dernière heure. Si quelquefois je vous ai fait de la peine, vous m'avez pardonné. Je n'oublie pas non plus ma belle-sœur. Grand-mère et toute la famille auxquels vous voudrez bien envoyer mes amitiés dernières. Je pense à vous tous en ce moment qui est plus pénible pour vous que pour moi. Je viens de voir l’aumônier, j'ai refusé la communion. Donc aucun service religieux à mon intention. Mes amitiés aussi à tous les voisins et camarades, qu'ils sachent que j'ai fait mon devoir de Français et de communiste.

Papa, Maman, ma dernière pensée sera pour vous et pour mon frère. Je vous embrasse tous dans un même élan.

Soyez courageux.

Adieu tous.

Votre fils Albert.

Vive la France, Vive le parti communiste

Paix- Liberté- Justice »

 

Ces résistants sont l’orgueil de notre peuple qui ne plie pas devant l’abominable.

Ce 27 mai 2020, nous voulons célébrer la naissance du Conseil National de la Résistance et l’incroyable défi que se sont fixés des hommes et des femmes d’imaginer la France dans laquelle ils rêvaient de vivre pour restaurer la République des Lumières, pour créer une France nouvelle, plus juste, plus égalitaire.

Deux ans après, dans une France en ruine, un gouvernement réunissant des ministres gaullistes, de la SFIO et du PCF, reconstruisent le pays en faisant le choix de mettre en œuvre des avancées sociales, économiques et politiques majeures, complétant les conquêtes, quelques années plus tôt, du Front populaire : les femmes votent pour la première fois le 29 août 1945, la Sécurité sociale est inventée et mise en place, tout comme notre système de retraite par répartition, le gouvernement nationalise les Houillères, Renault, les banques de dépôt et la Banque de France, l’électricité et le rail. Le droit à l'éducation et à la culture pour tous est instauré.

Manifestant l'unité profonde des réformes accomplies par les gouvernements néo-libéraux en France depuis le milieu des années 1980, avec une accélération dans les années 2000-2010, Denis Kessler, n°2 et idéologue du MEDEF (au côté d’Ernest-Antoine Seillières) de 1994 à 1998, écrivait dans un éditorial du journal Challenge (04/10/2007) :

« Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s'y emploie.

Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d’importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme...

A y regarder de plus près, on constate qu'il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ».

L'actualité du Conseil National de la Résistance et de son programme de réformes sociales et démocatiques, signé le 15 mars 1944, à l’unanimité des membres du Conseil national de la Résistance, c'est celui d'un effort créateur et de rassemblement pour imaginer un avenir de société vivable par-delà la noirceur du temps présent, c'est celui d'un retour à l'esprit du Front Populaire pour assurer le bonheur et la sécurité dans la vie de tous et abattre les féodalités économiques.

Oui il est temps de relancer un effort de rassembler des bonnes volontés et des forces politiques progressistes pour faire face aux défis du temps.

Cette actualité de la Résistance est tellement vivante aujourd’hui:

- Parce que l'idéologie de l'extrême-droite revient en force en France, en Europe et dans le monde.

- Parce que la progression et la diffusion des idées des partis qui s'en réclament et en héritent est de plus en plus banalisée, normalisée.

- Parce que notre démocratie est de plus en plus dénaturée et minée par l'influence des puissances financières et des milliardaire, souvent exilés fiscaux, qui possèdent ou guident les hommes et les partis politiques,la bourgeoisie d'Etat des technocrates inspirant les gouvernements, les médias audiovisuels, de presse écrite, du numérique, les principales entreprises, tout en faisant jouer à l'interventionnisme d'Etat un rôle de défenseur de leurs intérêts privés capitalistes, comme au bon vieux temps du 19e siècle.

- Parce que nous avons plus que jamais besoin d'une inspiration de rassemblement, et de création politique, d'une force d'espoir pour conjurer les menaces très fortes auxquelles notre société est exposée et la reconstruire sur des bases plus justes et durables.

A l’heure ou tout le monde s’interroge sur les moyens de reconstruire nos pays, mis à l’arrêt par la pandémie, fragilisé par des années de politiques néo-libérales et capitalistes qui ont battu en brèche l'héritage du Conseil National de la Résistance, et affaibli notre pays dans sa capacité à faire face à des défis comme celui de l'épidémie du coronavirus.

Car cette pandémie que nous continuons d’affronter, dans toute sa brutalité, met elle aussi au cœur du débat le choix de société dans lequel nous voulons vivre, en portant l’exigence de traiter en profondeur les racines du mal. Elle révèle au grand jour les conséquences de ce modèle économique sur nos vies; un modèle dédié à la finance qui a misé sur la course au profit, l’exploitation des êtres humains, des ressources naturelles, choisissant d’affaiblir le rôle des États et de ses services publics.

 

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29 mai 2020 5 29 /05 /mai /2020 04:36
Tredudon en Berrien dans les Monts d'Arrée: un émouvant rassemblement organisé par les PCF Carhaix-Huelgoat et de Morlaix dans le premier village résistant de France (27 mai 2020, Journée Nationale de la Résistance)
La fille de Pierre Plassart et la nièce de Jean-Marie Plassart nous montre la photo de Jean-Marie Plassart, résistant communiste de Tredudon, arrêté par la police française, emprisonné à Quimper, mort en déportation à 23 ans à Mathausen (Photo Daniel Laporte)

La fille de Pierre Plassart et la nièce de Jean-Marie Plassart nous montre la photo de Jean-Marie Plassart, résistant communiste de Tredudon, arrêté par la police française, emprisonné à Quimper, mort en déportation à 23 ans à Mathausen (Photo Daniel Laporte)

La fille de Pierre Plassart et la nièce de Jean-Marie Plassart nous montre la photo de Jean-Marie Plassart, résistant communiste de Tredudon, arrêté par la police française, emprisonné à Quimper, mort en déportation à 23 ans à Mathausen (Photo Daniel Laporte, 27 mai 2020, journée nationale de la résistance)

La fille de Pierre Plassart et la nièce de Jean-Marie Plassart nous montre la photo de Jean-Marie Plassart, résistant communiste de Tredudon, arrêté par la police française, emprisonné à Quimper, mort en déportation à 23 ans à Mathausen (Photo Daniel Laporte, 27 mai 2020, journée nationale de la résistance)

Tredudon en Berrien dans les Monts d'Arrée: un émouvant rassemblement organisé par les PCF Carhaix-Huelgoat et de Morlaix dans le premier village résistant de France (27 mai 2020, Journée Nationale de la Résistance)
Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Patrick Gambache - 27 mai 2020 Trédudon les Moines en Berrien Journée Nationale de la résistance

Photo Patrick Gambache - 27 mai 2020 Trédudon les Moines en Berrien Journée Nationale de la résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

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Tredudon en Berrien dans les Monts d'Arrée: un émouvant rassemblement organisé par les PCF Carhaix-Huelgoat et de Morlaix dans le premier village résistant de France (27 mai 2020, Journée Nationale de la Résistance)
Tredudon en Berrien dans les Monts d'Arrée: un émouvant rassemblement organisé par les PCF Carhaix-Huelgoat et de Morlaix dans le premier village résistant de France (27 mai 2020, Journée Nationale de la Résistance)
Photo Patrick Gambache - 27 mai 2020 Trédudon les Moines en Berrien Journée Nationale de la résistance

Photo Patrick Gambache - 27 mai 2020 Trédudon les Moines en Berrien Journée Nationale de la résistance

Lucienne Nayet, présidente du Musée National de la résistance de Chamougny-sur-Marne,  avec la fille de Pierre Plassart, résistant de Trédudon-les-Moines et ancien adjoint au maire communiste de Berrien

Lucienne Nayet, présidente du Musée National de la résistance de Chamougny-sur-Marne, avec la fille de Pierre Plassart, résistant de Trédudon-les-Moines et ancien adjoint au maire communiste de Berrien

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Daniel Laporte - Tredudon les Moines - 27 mai 2020 - Journée nationale de la Résistance

Photo Patrick Gambache - 27 mai 2020 Trédudon les Moines en Berrien Journée Nationale de la résistance

Photo Patrick Gambache - 27 mai 2020 Trédudon les Moines en Berrien Journée Nationale de la résistance

A Berrien, hommage des sections PCF de Carhaix-Huelgoat et de Morlaix au premier village résistant de France de Tredudon-les-Moines en compagnie de la famille de Pierre et Jean-Marie Plassart (la fille de Pierre Plassart - et nièce de Jean-Marie Plassart - et ses petites-filles).

Un rassemblement chaleureux pour la Journée Nationale de la Résistance ce 27 mai 2020 avec une mémoire encore très vive et vivante de la résistance populaire et communiste des Monts d'Arrée, la présence de Jean Guyomarc'h dont le père et les oncles ont tous été résistants.

Photos de Patrick Gambache - Ismaël Dupont

Pierre Plassart est né en 1912 et mort à Berrien en novembre 1983.Militant communiste de Berrien. Sous l'occupation allemande, il est propagandiste de la résistance, il diffuse les tracts et journaux clandestins du PCF, du Front National de Libération de la France. Il avait chez lui, à Trédudon-les-Moines, un important dépôt d'armes et de munitions des FTP. Il sera conseiller municipal de Berrien à la libération.

Berrien a payé un très lourd tribut à la libération de la France et sa résistance, très forte, animée principalement par des communistes, sera lourdement réprimée: 22 résistants fusillés, 16 déportés, 11 résistants tués au combat dans ce village rouge des Monts d'Arrée.

Parmi eux, à Berrien Jean-Marie Plassart, communiste depuis 1936, résistant, sera arrêté par la police française et mourra dans un camp de concentration de Mathausen . Jean Créoff, cultivateur communiste de Berrien, FTP, sera aussi déporté en camp de concentration en Allemagne, Joseph Créoff aussi, communiste depuis 1936, qui meurt en camp de concentration. Pierre Grall, autre résistant communiste de Berrien, né le 7 mai 1921 et qui adhère au PCF pendant l'occupation, prenant part à des actions armées, sabotages, attaques, etc, sera déporté en Allemagne après son arrestation le 5 juin 1944. Il meurt au camp de Dora en avril 45. Son frère Marcel Grall, agriculteur, puis terrassier, qui adhère au PCF clandestin le 3 juillet 41 après avoir assisté à l'arrestation du communiste Jean Coant avec Jean Créoff, chef des FTP de la région du Faou, puis commandant FTP des Côtes-d'Armor, arrêté le 17 septembre 1943, sera fusillé à Rennes avec 28 de ses camarades le 8 juin 1944. (Source: Eugène Kerbaul, 1918-1945: 1640 militants du Finistère)

Article du Ouest-France, 27 mai 2014:

Trédudon, premier village résistant de France

Il y a à Berrien, en plein cœur du centre-Bretagne, au pied des crêtes des Monts d'Arrée, un hameau qui a joué un rôle déterminant dans l'organisation de la Résistance sous l'Occupation : c'est Trédudon-le-Moine. Dès les premiers jours de l'occupation allemande, tout le hameau, situé à 6 km de Berrien, sur la route de La Feuillée, entre en résistance.

Ce village, qui comptait à l'époque près de deux cents âmes a maintenu de juin 1940 à août 1944 une parcelle de France libre. Le 16 juin 40, dès le départ des troupes anglaises du camp de Saint-Thégonnec, une organisation clandestine du Parti communiste français, dirigée localement par Pierre Plassart, y stocke des armes britanniques parachutées. Avec non seulement le soutien, mais aussi la complicité de toute la population. Trédudon-le-Moine sera à la fois un dépôt d'armes, un refuge pour les résistants traqués, un lieu de réunion pour les dirigeants nationaux et régionaux des FTP.

Le 17 mai 1943, un avion britannique est abattu par la défense allemande au-dessus des Monts d'Arrée et tombe en flammes au nord de Plonévez-du-Faou. Les pilotes trouvent refuge à Trédudon.

Hélène Plassard, qui avait 20 ans à l'époque, se souvient : « Il y en a eu du passage ! Les jeunes maquisards arrivaient de Lorient, de Brest... De partout. Il y en avait du monde ici. »

22 résistants fusillés

Après des opérations de sabotage menées notamment contre les lignes ferroviaires, des missions de récupération d'armes, ou encore des attaques des troupes ennemies, les résistants, qui fuyaient à travers la montagne, venaient se cacher dans les greniers et écuries du village : « Ils arrivaient alors vers 5 h du matin. »

Dans la journée, ils étaient occupés aux travaux des champs. Trédudon nourrissait toute cette population de passage. « Nous faisions le tour des fermes pour ramener du beurre, des patates et du lard. Jamais personne n'a refusé de donner. » Le village était devenu un point d'appui pour ceux qui coordonnaient les différentes actions, donc appelés à faire de fréquents déplacements, souvent périlleux.

Le village paiera un lourd tribut lors des représailles de l'occupant. Vingt-deux résistants seront fusillés, onze tués au combat, seize déportés. Dix d'entre eux mourront en déportation. À la Libération, Trédudon-le-Moine se verra décerner le titre de Premier village résistant de France. Une stèle sera érigée à la sortie du hameau et inaugurée en 1947 par Marcel Prenant, chef d'État-major des FTPF.

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29 mai 2020 5 29 /05 /mai /2020 04:36
Corentin Derrien, tout jeune et nouveau conseiller municipal PCF à Saint-Thégonnec, lit le programme du CNR acté le 5 mars 1944 avec Walden Gauthier à ses côtés - photo Rodolphe Thirard

Corentin Derrien, tout jeune et nouveau conseiller municipal PCF à Saint-Thégonnec, lit le programme du CNR acté le 5 mars 1944 avec Walden Gauthier à ses côtés - photo Rodolphe Thirard

Corentin Derrien, tout jeune et nouveau conseiller municipal PCF à Saint-Thégonnec, lit le programme du CNR acté le 5 mars 1944 avec Walden Gauthier à ses côtés

Corentin Derrien, tout jeune et nouveau conseiller municipal PCF à Saint-Thégonnec, lit le programme du CNR acté le 5 mars 1944 avec Walden Gauthier à ses côtés

Hommage au programme du Conseil National de la Résistance ce mercredi 27 mai 2020 à Morlaix, square de la résistance
Hommage au programme du Conseil National de la Résistance ce mercredi 27 mai 2020 à Morlaix, square de la résistance
Photo Jean-Victor Gruat

Photo Jean-Victor Gruat

Photo Catherine Tréanton

Photo Catherine Tréanton

Hommage au programme du Conseil National de la Résistance ce mercredi 27 mai 2020 à Morlaix, square de la résistance
Hommage au programme du Conseil National de la Résistance ce mercredi 27 mai 2020 à Morlaix, square de la résistance
Hommage au programme du Conseil National de la Résistance ce mercredi 27 mai 2020 à Morlaix, square de la résistance
Hommage au programme du Conseil National de la Résistance ce mercredi 27 mai 2020 à Morlaix, square de la résistance
Photo Rodolphe Thirard - Rassemblement du PCF square de la Résistance à Morlaix, 27 mai 2020 - Journée Nationale de la résistance

Photo Rodolphe Thirard - Rassemblement du PCF square de la Résistance à Morlaix, 27 mai 2020 - Journée Nationale de la résistance

Photo Rodolphe Thirard - Rassemblement du PCF square de la Résistance à Morlaix, 27 mai 2020 - Journée Nationale de la résistance

Photo Rodolphe Thirard - Rassemblement du PCF square de la Résistance à Morlaix, 27 mai 2020 - Journée Nationale de la résistance

A midi square de la résistance entre la place du Poulliet et la place René Cassin à Morlaix, avec pour témoin les drapeaux du Parti communiste, de la JC, et le drapeau tricolore, mais surtout le portrait de Rol-Tanguy par Guy Denning peint l'année dernière à l'occasion de l'hommage que le PCF Pays de Morlaix lui avait rendu sur son lieu de naissance en gare de Morlaix, en cette journée d'anniversaire de la création du conseil national de la résistance, journée nationale d'hommage à la résistance, Corentin Derrien, tout jeune élu conseiller municipal à Saint-Thegonnec, 18 ans, militant du PCF, et Walden Gauthier, 16 ans, nouvel adhérent aux jeunesses communistes, qui avait lu le discours d'hommage à la résistance une heure plus tôt à Plouigneau, son lieu de résidence, devant le Monument aux morts, à l'honneur pour commémorer au côté des camarades du PCF et de Catherine Tréanton de Génération.s, cette France belle, rebelle, digne qui a combattu l'occupation et la barbarie nazie et le régime collaborateur, réactionnaire, liberticide et criminel de Vichy. Corentin Derrien a lu la deuxième partie du programme du Conseil national de la résistance magnifiquement appelée "Les jours heureux", publié le 5 mars 1944, et dont l'actualité reste prégnante dans des ambitions même si les gouvernements néo-libéraux font tout pour abattre son héritage dans le modèle social et démocratique français, comme l'avait affirmé très clairement et avec beaucoup de cynisme Denis Kessler, n°2 du MEDEF, en 2007. Le rassemblement était organisé par le PCF, dans le respect des recommandations sanitaires, pour la Journée nationale de la Résistance.

 

 MESURES À APPLIQUER DÈS LA LIBÉRATION DU TERRITOIRE

Unis quant au but à atteindre, unis quant aux moyens à mettre en oeuvre pour atteindre ce but qui est la Libération rapide du territoire, les représentants des mouvements, groupements, partis ou tendances politiques, groupés au sein du C.N.R. proclament qu’ils sont décidés à rester unis après la Libération :

1 ) Afin d’établir le gouvernement provisoire de la République formé par le Général de Gaulle pour défendre l’indépendance politique et économique de la nation, rétablir la France dans sa puissance, dans sa grandeur et dans sa mission universelle ;

2 ) Afin de veiller au châtiment des traîtres et à l’éviction dans le domaine de l’administration et de la vie professionnelle de tous ceux qui auront pactisé avec l’ennemi ou qui se seront associés activement à la politique des gouvernements de collaboration ;

3 ) Afin d’exiger la confiscation des biens des traîtres et des trafiquants de marché noir, l’établissement d’un impôt progressif sur les bénéfices de guerre et plus généralement sur les gains réalisés au détriment du peuple et de la nation pendant la période d’occupation, ainsi que la confiscation de tous les biens ennemis y compris les participations acquises depuis l’armistice par les gouvernements de l’Axe et par leurs ressortissants dans les entreprises françaises et coloniales de tout ordre, avec constitution de ces participations en patrimoine national inaliénable ;

4 ) Afin d’assurer :

- l’établissement de la démocratie la plus large en rendant la parole au peuple français par le rétablissement du suffrage universel ;
- la pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression ;
- la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’État, des puissances d’argent et des influences étrangères ;
- la liberté d’association, de réunion et de manifestation ;
- l’inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance ;
- le respect de la personne humaine ;
- l’égalité absolue de tous les citoyens devant la loi ;

5) Afin de promouvoir les réformes indispensables :

a) Sur le plan économique :

• l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie ;
• une organisation rationnelle de l’économie assurant la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général et affranchie de la dictature professionnelle instaurée à l’image des États fascistes ;
• l’intensification de la production nationale selon les lignes d’un plan arrêté par l’État après consultation des représentants de tous les éléments de cette production ;
• le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés, fruit du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques ;
• Le développement et le soutien des coopératives de production, d’achats et de ventes, agricoles et artisanales ;
• Le droit d’accès, dans le cadre de l’entreprise, aux fonctions de direction et d’administration, pour les ouvriers possédant les qualifications nécessaires, et la participation des travailleurs à la direction de l’économie.

b) Sur le plan social :

• le droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et l’amélioration du régime contractuel du travail.
• un rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine.
• la garantie du pouvoir d’achat national par une politique tendant à la stabilité de la monnaie ;
• la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d’un syndicalisme indépendant, doté de larges pouvoirs dans l’organisation de la vie économique et sociale ;
• un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État ;
• la sécurité de l’emploi, la réglementation des conditions d’embauchage et de licenciement, le rétablissement des délégués d’atelier ;
• l’élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre par une politique de prix agricoles rémunérateurs, améliorant et généralisant l’expérience de l’Office du blé, par une législation sociale accordant aux salariés agricoles les mêmes droits qu’aux salariés de l’industrie, par un système d’assurance contre les calamités agricoles, par l’établissement d’un juste statut du fermage et du métayage, par des facilités d’accession à la propriété pour les jeunes familles paysannes et par la réalisation d’un plan d’équipement rural ;
• une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours ;
• le dédommagement des sinistrés et des allocations et pensions pour les victimes de la terreur fasciste.

c) Une extension des droits politiques, sociaux et économiques des populations indigènes et coloniales.

d) La possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires.

Ainsi sera fondée une République nouvelle qui balaiera le régime de basse réaction instauré par Vichy et qui rendra aux institutions démocratiques et populaires l’efficacité que leur avaient fait perdre les entreprises de corruption et de trahison qui ont précédé la capitulation. Ainsi sera rendue possible une démocratie qui unisse au contrôle effectif exercé par les élus du peuple la continuité de l’action gouvernementale.

L’union des représentants de la RÉSISTANCE pour l’action dans le présent et dans l’avenir, dans l’intérêt supérieur de la patrie, doit être pour tous les Français un gage de confiance et un stimulant. Elle doit les inciter à éliminer tout esprit de particularisme, tout ferment de division qui pourraient freiner leur action et ne servir que l’ennemi.

En avant donc, dans l’union de tous les Français rassemblés autour du C.F.L.N et de son président, le général De Gaulle !

En avant pour le combat, en avant pour la victoire, afin que VIVE LA FRANCE !

LE CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE

 

Hommage au programme du Conseil National de la Résistance ce mercredi 27 mai 2020 à Morlaix, square de la résistance
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28 mai 2020 4 28 /05 /mai /2020 18:03
Margot Caudan le 27 mai à Auray pour la cérémonie d'hommage à la Résistance (photo Ouest-France)

Margot Caudan le 27 mai à Auray pour la cérémonie d'hommage à la Résistance (photo Ouest-France)

Journée nationale de la résistance. Margot Caudan, résistante centenaire était à Auray

Ouest-France, 27 mai 2020

https://www.ouest-france.fr/bretagne/auray-56400/journee-nationale-de-la-resistance-margot-caudan-resistance-centenaire-etait-auray-6849193

Chaque année, la France célèbre la création du Comité national de la résistance (CNR), signe du soulèvement face à l’occupation nazie. À Auray, Margot Caudan, résistante et aujourd’hui centenaire, était présente.

Malgré le déconfinement, la cérémonie pour la journée nationale de la résistance, qui célèbre la création du Comité national de la résistance, s’est déroulée en petit comité, ce mercredi 27 mai, à Auray (Morbihan). Les présidents des différentes associations des anciens combattants étaient présents, ainsi que les élus.

Protéger les acquis du CNR

Margot Caudan, habitante de Plouhinec, résistante et aujourd’hui centenaire y a participé. L’occasion pour Maryline Le Sauce, présidente de l’Anacr (Association nationale des anciens combattants et amis de la résistance) du comité du Pays d’Auray de rappeler son engagement auprès du Front national pour la libération et pour l’indépendance de la France, à Paris. On me demande souvent comment je fais pour être encore en forme à mon âge. Je réponds toujours que mon secret c’est le Comité national de la résistance, grâce auquel nous avons la Sécurité sociale et nous pouvons donc tous nous soigner, a rappelé malicieusement Margot Caudan. Et d’ajouter : Il faut protéger ces acquis.

Margot Caudan, centenaire et résistante de toujours (Le Télégramme, Sophie Prévost, 12 février 2020)

 

Marguerite Caudan, juste après-guerre à Paris, à l'âge de 25 ans (Photo Collection Margot Caudan)

Marguerite Caudan, juste après-guerre à Paris, à l'âge de 25 ans (Photo Collection Margot Caudan)

Margot Caudan parmi ses amies de l'Union des Jeunes Filles de France, qu'elle a contribué à créer, à Paris, dès 1937 (Photo Collection Margot Caudan)

Margot Caudan parmi ses amies de l'Union des Jeunes Filles de France, qu'elle a contribué à créer, à Paris, dès 1937 (Photo Collection Margot Caudan)

A lire, ce très beau portrait de Margot Caudan, sous la plume de Sophie Prévost, une journaliste bien connu des Morlaisiens, en dernière page du Télégramme, avec un témoignage de Philippe Jumeau, secrétaire départemental du PCF Morbihan. Une centenaire qui témoigne sur une des pages des plus glorieuses du communisme, la résistance populaire a Paris avec ses camarades de l'ujff (union des jeunes filles de France) dont plusieurs d'origine juive. Communiste et militante, elle l'est restée jusqu'à aujourd'hui, modeste, vivante, soucieuse de transmettre des valeurs de solidarité et d'antifascisme aux jeunes générations. Un exemple! Merci au Télégramme et à Sophie Prévost de lui avoir rendu cet hommage.

 

Margot Caudan, centenaire et résistante de toujours

Elle aura 100 ans ce mercredi 12 février 2020. Communiste de la première heure, résistante de toujours, Marguerite Caudan, dite Margot, n’oublie jamais de témoigner. À Plouhinec (Morbihan), la jeunesse est son amie !

Jean, baskets et beau sourire : c’est d’un pas léger que Margot Caudan ouvre la porte de sa longère pleine de livres, à Plouhinec (Morbihan). Ce 12 février 2020, elle a 100 ans et 85 ans d’adhésion au Parti communiste. Un record dont n’est pas peu fier le Lanestérien Philippe Jumeau. « Marguerite (tout le monde l’appelle Margot) a six mois de plus que l’ancien maire d’Hennebont Eugène Crépeau. Nous avons la chance inédite d’avoir deux centenaires dans nos rangs, l’année des 100 ans du PC ! ».

Margot a défié les fascistes à 14 ans et failli être déportée deux fois !

« Si Eugène a été le militant politique, Margot Caudan est notre militante du quotidien. Une femme d’une modestie incroyable, qui beurrait encore les sandwichs à la dernière fête de l’Huma à Port-Louis. Elle qui a défié les fascistes à 14 ans et failli être déportée deux fois ! », témoigne le secrétaire de la fédération PC du Morbihan.

Témoigner, inlassablement

Ses faits de résistance à l’Allemagne nazie et au gouvernement de Vichy, de 1939 à 1944, Margot Caudan en parle beaucoup depuis quelques mois. « On est de moins en moins nombreux à pouvoir témoigner, alors j’y vais. Je suis un peu dure de la feuille, mais quand les jeunes viennent me trouver, je ne peux rien leur refuser ! ».

Devant des lycéens rennais le 21 novembre 2019, avec des collégiens alréens en décembre, ou encore en petit comité, chez elle, ce dimanche 9 février 2020, avec sept élèves du collège Jean-Lurçat de Lanester venus l’interroger dans le cadre du Concours national de la Résistance et de la Déportation : la Plouhinécoise est sur tous les fronts.

Missions dangereuses et clandestinité

Ce week-end encore, elle a raconté sa jeunesse dans le XIe arrondissement de Paris, aux côtés de réfugiés juifs d’Europe centrale, son « engagement naturel » aux Jeunesses communistes, la création de l’Union des Jeunes Filles de France (UJFF), sa rencontre avec son mari, Louis.

Huit jours après leur mariage, en avril 1940, Marguerite Caudan est arrêtée pour son appartenance à l’UJFF, avant d’être libérée, dans la pagaille de l’exode, un mois plus tard. « Je ne suis pas entrée en résistance, car j’y étais déjà ! », plaisante aujourd’hui la presque centenaire. Chargée avec Louis d’une imprimerie clandestine, elle connaîtra les missions dangereuses (transport de faux papiers ou de matériaux pour explosifs) et encore la prison de juin 1943 à août 1944. Une trentaine de ses codétenues finiront en Déportation. D’autres seront fusillées. Un voile passe sur le regard pétillant de la vieille dame : « On n’attache pas d’importance aux petites choses, après ça ».

Engagez-vous !

« Margot est notre meilleure ambassadrice et une bonne amie. Elle aime les gens. Avec elle, toutes les portes s’ouvrent ! », assure à son tour la présidente de l’Association nationale des anciens combattants du pays d’Auray, Maryline Le Sauce. Car Bretonne, Marguerite Caudan l’est devenue il y a dix ans seulement. Si elle a quitté la région parisienne à 90 ans, c’est pour rebondir après le décès, en 2004, de son cher époux Louis. « Il était natif d’Hennebont, on a toujours aimé le coin. Je suis aussi revenue par admiration pour cette communauté de la danse bretonne, glisse-t-elle. La varappe, le ski, le tai-chi, j’ai dû arrêter. Mais la danse bretonne, ça ne me fatigue pas ! ».

Après la guerre, Margot Caudan a fait carrière comme responsable du comité d’entreprise de Renault à Boulogne-Billancourt. Elle s’y est occupée des enfants des autres. « Moi, je n’ai pas réussi à en avoir… », élude-t-elle dans un soupir. Sa vie de militante l’a amenée « à combattre l’Indochine, le Vietnam, l’Algérie ». Dans le communisme, « tout ne m’a pas toujours plu », avoue-t-elle. « Mais pour l’instant, je n’ai pas trouvé mieux ! ». A l’heure de ses 100 ans, Margot Caudan s’entretient des gilets jaunes, de la réforme des retraites comme de la montée des extrémismes. Elle cite Bertolt Brecht : « Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde ». Et aux jeunes, elle dit et redit, comme Stéphane Hessel avant elle : " Engagez-vous ! "

Margot Caudan - 12 février 2020

Margot Caudan - 12 février 2020

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28 mai 2020 4 28 /05 /mai /2020 15:49
FABIEN ROUSSEL - L'Humanité Jeudi, 28 Mai, 2020

FABIEN ROUSSEL - L'Humanité Jeudi, 28 Mai, 2020

FABIEN ROUSSEL « POUR OBTENIR DES CHANGEMENTS, IL FAUT QUE ÇA POUSSE D’EN BAS »

L'Humanité Jeudi, 28 Mai, 2020, Julia Hamlaoui - Cédric Clérin

Libéralisation accélérée du pays, facture de la crise imposée au monde du travail... Pour contrer la stratégie du choc, construire un nouveau modèle et l’espoir, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, appelle à l’engagement le plus large. À « l’union dans l’action ».

Fabien Roussel a repris le chemin de l’usine. Il était chez Renault à Choisy-le-Roi (94) le 25 mai, pour dénoncer les fermetures de sites prévues par le constructeur et proposer un autre avenir pour l’industrie. Une initiative qui illustre l’appel à l’action des communistes. Pour le secrétaire national du PCF, c’est dans la mobilisation populaire que réside l’issue à une crise qui s’annonce brutale si des alternatives n’émergent pas rapidement.

Quels enseignements tirez-vous de cette période de crise ?

Cette pandémie révèle les conséquences du capitalisme sur nos sociétés. L’Europe, continent le plus touché, est aussi celui où ont sévi des politiques d’austérité, des privatisations de pans entiers de services publics, où s’est développé un libre-échange à tous crins. C’est à cause de ces politiques que tous les rapports de l’OMS, de l’ONU, d’ONG, demandant ces dernières années aux États de prévoir le risque d’une pandémie ont été balayés d’un revers de main. Il faut s’attaquer aux racines de cette crise, à ce système économique et, de toute urgence, bâtir un autre modèle qui permette de faire face à de telles pandémies mais aussi de préserver l’humain et la planète.

La crise sanitaire met en cause les politiques libérales mais, dans le même temps, le gouvernement enfonce de nouveaux coins dans les droits sociaux. Y a-t-il réellement une opportunité de rompre avec ces politiques?

C’est même une urgence. Cette pandémie rebat toutes les cartes. Les libéraux veulent en profiter pour accélérer leur projet, pour faire travailler plus les salariés, pour renoncer à la transition écologique et faire payer leur dette au monde du travail. Les milliers de milliards d’euros injectés dans l’économie devraient se donner pour objectif d’éradiquer le chômage et la pauvreté et de bâtir un nouveau modèle économique. Il faut un véritable plan Orsec pour l’emploi, pour nos PME, TPE, notre industrie, qui relocalise l’activité, étende les services publics, repense complètement l’organisation et le temps au travail, multiplie les investissements dans la transition écologique.

N’y a-t-il pas une tentation de clore le débat au plus vite du côté du gouvernement ?

Le président de la République entend accélérer la libéralisation du pays, sous couvert de belles phrases. Par exemple, avec le plan Ségur se profile une privatisation de nos hôpitaux publics pour les transformer en hôpitaux privés à but non lucratif, au prétexte de les rendre plus performants. C’est pourtant au nom du service public que les soignants ont trouvé les ressources pour faire face à l’épidémie, alors qu’ils étaient déjà fragilisés par des cures d’austérité drastiques. Avec le personnel soignant, nous voulons défendre et reconquérir un grand service public de l’hôpital avec un plan d’urgence qui comprend des hausses de salaires mais aussi des embauches massives pour nos hôpitaux publics, nos Ehpad, nos services d’urgence, afin de répondre aux besoins dans tout le pays, en Métropole comme en outre-mer.

Cet hiver, malgré un mouvement historique, l’exécutif a fait passer en force la réforme des retraites et désormais les conditions sanitaires empêchent les manifestations. Comment construire le rapport de forces nécessaire ?

Ce rapport de forces se construira dans l’action avec les salariés, les étudiants, les hospitaliers, les enseignants, les syndicats dans les usines. Pour cette raison, le Parti communiste appelle à mener des campagnes très concrètes telle que celles pour l’hôpital public, pour l’école ou pour l’emploi industriel. Nous nous mobilisons aussi pour la gratuité des masques, le pouvoir d’achat. C’est pourquoi j’appelle tous les communistes à se déconfiner ! Soyons dans l’action avec les gens sur toutes ces questions qui touchent au quotidien de nos concitoyens, à l’image de la gratuité des masques, par exemple, qui doit devenir un combat très large, qui rassemble tous les républicains car cela va vite devenir un problème pour des millions de familles. Un problème de 200 euros mensuels pour une famille de 4 personnes. Finalement, cette question pointe la nécessité de nouvelles conquêtes en matière de protection sociale… et donc de nouveaux financements pour la Sécurité sociale.

La mécanique qui voulait que la défiance à l’égard d’un gouvernement alimente l’opposition ne semble plus fonctionner…

Le président de la République et le gouvernement sont discrédités. C’est grave, c’est un vrai problème démocratique. Plutôt que de se résigner, râler dans son coin, menons des combats, ensemble, pour obtenir des changements. Ça ne viendra pas d’en haut, donc, il faut que ça pousse d’en bas. Le seul moyen de redonner de l’espoir, c’est de le construire. Sinon, la colère seule s’exprimera. Tout au long de nos 100 ans d’histoire, nous avons été un parti qui a toujours su, lors de telle crise, appeler aux mobilisations, aux rassemblements les plus larges, dans la diversité des opinions de chacun. C’est dans notre ADN, c’est l’appel du Front populaire, de la Résistance. Adressons-nous à tout le monde, sans regarder d’où ils viennent. Je pense à ceux qui ont renoncé à voter depuis trop longtemps, et même à des salariés qui se sont laissé tromper par l’extrême droite. Pour sortir de la colère ou de la résignation, il faut de l’espoir et des perspectives ! Proposons-leur de nous battre ensemble pour le blocage des prix, la gratuité des masques, pour empêcher la fermeture d’usines, pour une école de la réussite pour toutes et tous le plus vite possible ! L’union dans l’action, tel est l’appel que nous lançons aujourd’hui.

La crise économique s’annonce de très grande ampleur, des plans de licenciements se préparent. Que proposez-vous sur le terrain de l’emploi, notamment industriel ?

Notre tissu de TPE, de PME, comme notre industrie doivent être traités et protégés comme des biens communs au même titre que nos services publics. Ce sont des gisements d’emploi importants, permettant de répondre aux besoins de nos concitoyens. D’où de gigantesques besoins à pourvoir en termes de formations ou d’investissements. Relocaliser l’industrie, ça commence par ne pas fermer les usines qui existent en France, dans le médicament (comme Famar à Lyon), chez Renault, Air France ou chez General Electric à Belfort. Et cela nécessite ensuite un véritable plan d’investissement, au service d’une stratégie de reconquête industrielle dans des secteurs déterminants pour l’indépendance du pays, comme l’énergie, la sidérurgie, la chimie ou au service de la transition écologique tant attendue.

Qui connaît la stratégie de la France en matière industrielle ? Personne ! Cette reconquête doit d’abord s’appuyer sur le monde du travail et se construire avec lui, avec les industriels comme avec les syndicats. Il faut donner de vrais pouvoirs aux travailleurs jusque dans les entreprises ! Regardez comment les salariés ont su répondre à la pandémie ! Nous devons être fiers de la classe ouvrière, de ces salariés qui ont porté la France à bout de bras. C’est à eux qu’il faut faire confiance pour reconstruire le pays, plutôt qu’aux forces du capital qui ont mis la planète et notre pays dans cette situation !

Vous évoquiez vos propositions pour les hôpitaux, l’éducation, l’emploi, la lutte contre la pauvreté… Comment les financer ?

Nous voulons prendre le pouvoir sur l’argent et rompre radicalement avec les logiques de rentabilité immédiate. Cela nécessite une meilleure répartition des richesses. Et nous faisons, depuis deux ans et demi, de nombreuses propositions pour aller chercher des ressources parmi les plus riches : rétablir l’ISF, taxer les dividendes, supprimer la flat tax, taxer la spéculation boursière pour la pénaliser… Mais cela ne suffira pas. Nous voulons aussi mieux produire ces richesses, avec d’autres objectifs ! Non plus pour enrichir les actionnaires mais pour le bien commun, sans épuiser les hommes et les femmes, ni les ressources naturelles ou la biodiversité.

Il faut donc un plan de relance de grande ampleur et profondément novateur ! C’est-à-dire avec des critères précis. C’est ce que nous proposons avec un fonds doté de 50 milliards d’euros, abondé par la BCE. L’argent public doit servir à cela et non plus à financer les plans sociaux chez Renault ou Air France. Au contraire ! Renault a des projets tel que le V3, petit véhicule électrique populaire, que la direction ne veut pas lancer ! Les 5 milliards d’euros de prêts de l’État devraient être conditionnés à des investissements de ce type ou à la relocalisation en France d’une part de la production de la Dacia, actuellement produite en Roumanie mais vendue en France. Il y aura certes moins de marge pour les actionnaires… Mais plus d’emplois en France ! Reprenons la main sur l’économie, sur la finance !

Quel regard portez-vous sur le plan européen présenté par Angela Merkel et Emmanuel Macron ?

Ils préparent déjà les peuples d’Europe à payer la facture de la crise. Ce plan de 500 milliards d’euros est nouveau, car il mutualise un fonds pour le mettre au service de ceux qui en ont le plus besoin. Mais sur la base de quels critères ? De plus, ça reste une dette, même mutualisée, et Emmanuel Macron comme Angela Merkel ont bien prévu de la faire payer aux pays, aux peuples, à coups de réductions de la dépense publique, de réformes économiques libérales… Ce serait le retour aux solutions d’avant et nous n’en voulons plus ! Nous voulons avoir la main sur la Banque centrale européenne pour la mettre au service des pays, de leurs investissements. Cette question est centrale pour sortir de la crise.

Avec le débat sur la souveraineté, n’y a-t-il pas un danger de repli ?

Dans l’histoire de notre parti, nous avons toujours défendu la conception progressiste de la nation, celle qui permet aux citoyennes et citoyens de décider démocratiquement de leur avenir. C’est au sein des frontières qui la délimitent que le peuple peut exercer sa souveraineté, exprimer son indépendance et décider des coopérations qu’il veut bâtir. Nous sommes aujourd’hui privés de cette souveraineté, parce que c’est la Commission européenne qui fixe les budgets des États et livre notre dette aux marchés financiers. Le nationalisme monte parce que les Français souffrent de cette régression démocratique. Il faut y répondre, mais en donnant tout son contenu progressiste à la nation, au sens de Jaurès et des révolutionnaires de 1789 : la République garantissant les mêmes droits à tous quelles que soient leurs origines, et l’indépendance nationale garantie par la souveraineté démocratique.

Avec nos camarades européens, avec qui nous discutons beaucoup actuellement, nous défendons cette souveraineté économique et démocratique mais aussi la coopération entre les peuples et les nations européennes. Une coopération qui a fait cruellement défaut face à la pandémie.

Depuis quelques semaines, plusieurs appels à un travail commun ont émergé à gauche, dont certains auxquels participent des dirigeants communistes. Quel regard portez-vous sur ces démarches ?

De la même manière que le Parti communiste appelle à être dans l’action, nous participons à toutes les discussions avec des ONG, des organisations syndicales, des forces politiques progressistes pour regarder ce que nous pouvons partager. Lorsqu’une tribune dénonce le capitalisme financier, appelle à taxer le capital, demande à rompre avec le pacte budgétaire européen, nous y participons. Mais notre priorité, c’est d’agir, c’est de construire avec nos concitoyens l’espoir d’une France en commun.

Peut-il y avoir des débouchés concrets à ces rencontres et appels communs en vue des prochaines échéances et notamment de la présidentielle ?

Si cela permet de gagner un plan massif pour l’hôpital public, des moyens pour nos écoles et la gratuité des masques, on prend ! Notre état d’esprit, c’est d’être concrets pour obtenir des victoires, des avancées pour les gens, être utiles. Plus nous sommes nombreux dans l’action à porter ces revendications, plus elles ont de poids. La présidentielle viendra en son temps.

Pour le PCF, cette pandémie révèle la faillite du capitalisme et le besoin de sortir de ce modèle. Nous travaillons donc à un plan pour le pays, pour le peuple, que nous allons présenter dans le courant du mois de juin. Ces propositions, qui seront mises en débat dans le pays, soutiendront les luttes. Elles ont aussi vocation à vivre dans les élections nationales, comme dans les échéances municipales, qui sont aussi très importantes.

Le PCF défend un projet de société qui met l’être humain et la préservation de la planète au cœur de tous ses choix, avec des propositions concrètes pour y parvenir. Nous voulons non seulement les défendre à l’occasion d’élections nationales, mais les mettre en œuvre en gouvernant le pays.

Que pensez-vous de la décision du gouvernement d’organiser le second tour des municipales le 28 juin ?

Nous avons besoin de villes en situation de gérer, d’organiser la rentrée scolaire, de lancer les appels d’offres, de mettre en place les politiques culturelles, sportives… 75 % des investissements publics viennent des collectivités. Il faut donc que, dès que les conditions sanitaires seront réunies, nous puissions organiser ces élections. Si les bars, les restaurants sont ouverts, si tout le monde va travailler, on peut aller aux urnes.

L’inverse est également vrai : si on s’aperçoit que les conditions ne sont plus réunies, il faudra reporter le scrutin. Sans compter que, si la pandémie est amenée à durer, il nous faut apprendre à voter en période de crise sanitaire. Sinon, on risque de garder la même majorité à la tête du pays pendant longtemps !

Entretien réalisé par Julia Hamlaoui et Cédric Clérin
#pcf
#fabienroussel

https://www.humanite.fr/pour-obtenir-des-changements-il-fau…

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28 mai 2020 4 28 /05 /mai /2020 14:55

A l’occasion de la Journée Nationale de la Résistance, deux manifestations se sont déroulées dans le Pays Bigouden, l’une organisée par la Municipalité nouvellement élue de Plobannalec-Lesconil devant le Monument aux Morts de la Commune, et l’autre à l’initiative de la section du Pays bigouden du Parti communiste français au Monument des Fusillés de Poulguen sur la commune de Penmarc’h.

Pour cette première manifestation – restreinte – pour tenir compte des contraintes liées à la pandémie, le drapeau du PCF était présent pour souligner le lourd tribut payé par le PCF pendant l’Occupation à Lesconil.

Une vingtaine de personnes ont participé à la cérémonie de Poulguen à Penmarc’h, portant un masque et respectant les règles de distanciation physique : les drapeaux, appel aux Morts, Chant des Partisans, allocution, dépôt de gerbe et Marseillaise…

Toutes les informations historiques sur la Résistance en Pays bigouden son peuvent êtres consultées sur le site https://bigouden1944.wordpress.com/

Allocution de Philippe Moreau, secrétaire de la section PCF du Pays bigouden

Merci à vous tous chers amis, chers camarades d’avoir répondu à notre invitation pour célébrer ce 27 mai, journée nationale de la Résistance, journée également consacrée aux valeurs portées par le programme du Conseil National de la Résistance, né en 1943 en pleine guerre.

Cette journée rend hommage à celles et à ceux qui ont combattu, à celles et à ceux qui sont morts durant cette guerre, selon l’estimation la plus répandue entre 50 et 70 millions, soit plus de 2% de la population mondiale à cette époque.

Avec près de 26 millions de morts, dont une majeure partie de militaires de l’armée rouge, l’Union soviétique a payé le tribut humain le plus élevé de la Seconde Guerre mondiale.

Le paroxysme de la barbarie nazi est atteint quand tuer l’ennemi ne suffit plus. Il faut l’exterminer, le rayer de la carte, au nom d’une insupportable théorie de la race supérieure.

Dans les camps de la mort l’horreur se répand, parce qu’ils sont juifs, 6 millions d’entre eux y furent exterminés, tziganes, communistes, socialistes, syndicalistes, homosexuels ou handicapés ; des hommes, des femmes et des enfants sont éliminés méthodiquement.

C’est face à cette idéologie délirante qu’une certaine France s’est levée.

Une France courageuse et déterminée, qui dira « non » à l’envahisseur et « oui » à la Liberté. Le 18 juin 1940, alors qu’une partie de notre pays est occupée par les Allemands, le Général de Gaulle lance depuis la BBC son appel à la Résistance.

La veille, à Draguignan, Charles Tillon, membre de la direction du Parti Communiste Français, lançait lui aussi son appel au « peuple des usines, des champs, des magasins, des bureaux, les commerçants, les artisans, les intellectuels, les soldats encore sous les armes à s’unir dans l’action ».

Dès lors, de nombreux hommes et femmes de confessions politiques, syndicales ou religieuses différentes se sont mobilisés pour combattre le nazisme, les armes à la main au péril de leur vie. C’est à eux qu’il nous faut penser aujourd’hui.

Parmi eux de nombreux communistes et d’antifascistes, qui avaient refusé le putsch de Franco et la capitulation de Munich, ceux-là se sont engagés dans les « Francs-tireurs et partisans » (les FTP) crée par la direction nationale du Parti Communiste pour défendre la classe ouvrière et le bonheur commun.

Dans ce combat beaucoup y ont laissé leur vie comme ici à Poulguen où 35 patriotes presque tous communistes furent enfouis dans le sable après avoir été fusillés par les bourreaux hitlériens. Ce qui frappe en lisant leur âge sur ce monument c’est leur jeunesse, si l’on met à part le doyen le docteur Nicolas qui aurait pu être le père ou même le grand-père de beaucoup d’entre eux.

La plupart sont Finistériens, certains sont de l’Ille-et-Vilaine, d’autres de l’Eure-et-Loir et de la Région parisienne.

Le nom d’un Républicain espagnol y est aussi gravé. Il a sacrifié sa vie pour son pays d’accueil, au nom d’un idéal partagé, celui de la liberté et de la République. Dix de ses camarades du groupe de résistant espagnole « Los Deportistas » ont été déportés à Dachau.

Y figurent également quatre anonymes – terrible de ne pouvoir mettre un nom sur des victimes de la bête immonde – qu’ils demeurent à jamais le symbole de tous les mouvements de pensée qui ont combattu le nazisme.

Ils sont tous l’orgueil de notre peuple qui ne plie pas devant l’abominable.

Ce 27 mai 2020, nous voulons aussi célébrer la naissance du Conseil National de la Résistance ; et l’incroyable défi que se sont fixés des hommes et des femmes, d’imaginer la France dans laquelle ils rêvaient de vivre, pour restaurer la République des Lumières.

Deux ans après, dans une France en ruine, un gouvernement réunissant des ministres gaullistes, de la SFIO et du PCF, reconstruisent le pays en faisant le choix de mettre en œuvre des avancées sociales, économiques et politiques majeures, complétant ainsi les conquêtes établies quelques années plus tôt par le Front populaire :

Les femmes votent pour la première fois le 29 août 1945, la Sécurité sociale est inventée et mise en place, tout comme notre système de retraite par répartition, le gouvernement nationalise les Houillères, Renault, les banques de dépôt et la Banque de France, l’électricité et le rail. Le droit à l’éducation et à la culture pour tous est instauré.

Cette actualité de la Résistance est tellement vivante aujourd’hui. A l’heure où tout le monde s’interroge sur les moyens de reconstruire son pays mis à l’arrêt par la pandémie.

Car cette pandémie que nous continuons d’affronter, dans toute sa brutalité, met également au cœur du débat le choix de société dans lequel nous voulons vivre, en portant l’exigence de traiter en profondeur les racines du mal.

Elle révèle au grand jour les conséquences de ce modèle économique sur nos vies ; un modèle dédié à la finance qui a misé sur la course au profit, l’exploitation des êtres humains et des ressources naturelles, qui a choisi d’affaiblir le rôle des États et de ses services publics.

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27 mai 2020 3 27 /05 /mai /2020 20:02
27 mai 2020 - Les communistes de Brest rendent hommage à Cécile Rol-Tanguy et à la Résistance place Rol-Tanguy
27 mai 2020 - Les communistes de Brest rendent hommage à Cécile Rol-Tanguy et à la Résistance place Rol-Tanguy
27 mai 2020 - Les communistes de Brest rendent hommage à Cécile Rol-Tanguy et à la Résistance place Rol-Tanguy
27 mai 2020 - Les communistes de Brest rendent hommage à Cécile Rol-Tanguy et à la Résistance place Rol-Tanguy

PCF BREST

JOURNÉE NATIONALE DE LA RÉSISTANCE – HOMMAGE À CÉCILE ROL-TANGUY

Ce mercredi 27 mai est la journée d’hommage à la Résistance et à la naissance du Conseil National de la Résistance dont l’esprit et les valeurs inspirent bien des combats d’aujourd’hui.

Ce matin, la section du PCF du Pays de Brest et les élus communistes de la ville de Brest ont salué la mémoire de Cécile Rol-Tanguy, résistante communiste décédée récemment, et de toutes ces femmes et ces hommes qui, engagés dans la Résistance, ont dit non à l’envahisseur fasciste, oui à Liberté, oui à une République rénovée, plus fraternelle, plus égalitaire, plus démocratique.

Dans le respect des consignes sanitaires, l’hommage rendu par Jean-Paul CAM, secrétaire de section, s’est suivi d’un dépôt de gerbe sur le rond-point Rol-Tanguy, face à la gare de Brest.

« Ce mercredi 27 mai, journée nationale de la Résistance, célèbre la création du Conseil National de la Résistance.
Né en 1943, en pleine guerre, il réunit huit mouvements de Résistance, six partis politiques et deux centrales syndicales. Une France courageuse et déterminée, qui dit « non » à l'envahisseur, à un régime fascisant, réactionnaire, raciste et antisémite, et « oui » à la Liberté, à une République rénovée, plus fraternelle, égalitaire et démocratique.
Ce 27 mai 2020, nous voulons célébrer la naissance du Conseil National de la Résistance et l’incroyable défi que se sont fixés des hommes et des femmes d’imaginer la France dans laquelle ils rêvaient de vivre pour restaurer la République des Lumières.
Deux ans après, dans une France en ruine, un gouvernement réunissant des ministres gaullistes, de la SFIO et du PCF, reconstruisent le pays en faisant le choix de mettre en œuvre des avancées sociales, économiques et politiques majeures, complétant les conquêtes, quelques années plus tôt, du Front populaire : les femmes votent pour la première fois le 29 août 1945, la Sécurité sociale est inventée et mise en place, tout comme notre système de retraite par répartition, le gouvernement nationalise les Houillères, Renault, les banques de dépôt et la Banque de France, l’électricité et le rail. Le droit à l'éducation et à la culture pour tous est instauré.
Cette actualité de la Résistance est tellement vivante aujourd’hui :
Parce que l'idéologie de l'extrême-droite revient en force en France, en Europe où comme en Croatie les oustachis amis de Hitler sont réhabilités.
Parce que notre démocratie est de plus en plus dénaturée et minée par le poids des féodalités économiques, oligarchies et inégalités contre lesquelles luttait le Conseil National de la Résistance au nom d'une vision d'une société rénovée et plus juste, avec son programme magnifiquement baptisé "Les jours heureux".
Parce que nous avons plus que jamais besoin d'une inspiration de rassemblement, et de création politique, d'une force d'espoir pour conjurer les menaces très fortes auxquelles notre société est exposée et la reconstruire sur des bases plus justes et durables.
A l’heure où tout le monde s’interroge sur les moyens de reconstruire nos pays, mis à l’arrêt par la pandémie, fragilisé par des années de politiques néo-libérales et capitalistes qui ont battu en brèche l'héritage du Conseil National de la Résistance, et affaibli notre pays dans sa capacité à faire face à des défis comme celui de l'épidémie du coronavirus.
Car cette pandémie que nous continuons d’affronter, dans toute sa brutalité, met, elle aussi, au cœur du débat le choix de société dans lequel nous voulons vivre, en portant l’exigence de traiter en profondeur les racines du mal. Elle révèle au grand jour les conséquences de ce modèle économique sur nos vies ; un modèle dédié à la finance qui a misé sur la course au profit, l’exploitation des êtres humains, des ressources naturelles, choisissant d’affaiblir le rôle des États et de ses services publics. »

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27 mai 2020 3 27 /05 /mai /2020 17:42
Cimetière de Guimiliau, 27 mai 2020: hommage à Albert Rannou, engagé volontaire des Brigades Internationales, résistant communiste finistérien exécuté par les Allemands au Mont Valérien le 17 septembre 1943
Cimetière de Guimiliau, 27 mai 2020: hommage à Albert Rannou, engagé volontaire des Brigades Internationales, résistant communiste finistérien exécuté par les Allemands au Mont Valérien le 17 septembre 1943
Cimetière de Guimiliau, 27 mai 2020: hommage à Albert Rannou, engagé volontaire des Brigades Internationales, résistant communiste finistérien exécuté par les Allemands au Mont Valérien le 17 septembre 1943
Cimetière de Guimiliau, 27 mai 2020: hommage à Albert Rannou, engagé volontaire des Brigades Internationales, résistant communiste finistérien exécuté par les Allemands au Mont Valérien le 17 septembre 1943
Cimetière de Guimiliau, 27 mai 2020: hommage à Albert Rannou, engagé volontaire des Brigades Internationales, résistant communiste finistérien exécuté par les Allemands au Mont Valérien le 17 septembre 1943
Cimetière de Guimiliau, 27 mai 2020: hommage à Albert Rannou, engagé volontaire des Brigades Internationales, résistant communiste finistérien exécuté par les Allemands au Mont Valérien le 17 septembre 1943
Cimetière de Guimiliau, 27 mai 2020: hommage à Albert Rannou, engagé volontaire des Brigades Internationales, résistant communiste finistérien exécuté par les Allemands au Mont Valérien le 17 septembre 1943
Cimetière de Guimiliau, 27 mai 2020: hommage à Albert Rannou, engagé volontaire des Brigades Internationales, résistant communiste finistérien exécuté par les Allemands au Mont Valérien le 17 septembre 1943

Pour cette Journée nationale de la Résistance, ce 27 mai 2020 entre 14h30 et 15h30, un moment d'une grande intensité avec Dominique Derrien dans le cimetière de Guimiliau auprès de sa magnifique église et de son enclos paroissial et son calvaire exceptionnel de la Renaissance, pour évoquer la vie de lutte et d'engagements généreux d'Albert Rannou, ouvrier maçon du Léon né le 5 mars 1914, militant cégétiste et communiste, engagé volontaire dans les Brigades Internationales (il croisera Rol-Tanguy et sera blessé deux fois pendant la guerre d'Espagne qu'il terminera avec le grade de lieutenant), héros de la résistance communiste brestoise arrêté en octobre 1942 après plusieurs sabotages et attentats, et fusillé avec 18 autres résistants communistes brestois au Mont-Valérien le 17 septembre 1943 (son corps ne reviendra au cimetière de Guimiliau que 3 ans plus tard).

Un héros de la Résistance dont nous avons retrouvé les lettres écrites de prison, bouleversantes, grâce à Jacques Guivarc'h, l'ancien marbrier de la barrière à St Martin des Champs et sur lequel enquête assidûment Dominique Derrien, professeur d'histoire et chercheur.

De la prison Jacques Cartier de Rennes, Albert Rannou, dont nous avons eu en possession une quinzaine de lettres manuscrites confiées par Jacques Guivarc'h, le marbrier de Saint Martin des Champs, ancien militant communiste comme son père, Jean, résistant, Albert Rannou écrit à ses parents :

« Nous attendons toujours le jugement. Certains disent qu'il aura lieu à Paris et d'autres parlent qu'il aura lieu dans peu de temps à Rennes. Enfin, rien ne presse pour ce qu'on a à en tirer, de l'instruction. J'ai demandé à l'inspecteur allemand quelle serait ma peine. Il m'a dit que je pouvais espérer mais que la loi est dure. On cause aussi de nous envoyer dans un camp de travaux en Allemagne. Mais je prends ça pour un calmant qu'on donne à un malade sur le point de calancher.
Quand j'ai fait mon boulot, je savais à chaque fois à quoi je m'exposais, et maintenant j'attends stoïque qu'on décide de mon sort. Les premiers camarades arrêtés ont été cravaché sur tout le corps, leurs fesses étaient rendu comme du pâté de foie par la police française au service de l'ennemi (c'est joli ça). Par ça ils ont dû avouer. Ce qui m'a fait arrêter, ainsi que beaucoup d'autres.
(...) Nous sommes ici 45 de Brest avec les 5 femmes, donc certains ont déjà été jugés par les Français, mais qui doivent encore l'être par un tribunal Allemand. La moitié d'entre nous risquons le grand paquet. Le pire, c'est qu'il y a beaucoup de mariés et de pères de famille. Pour moi, si ça m'arrive j'aurai seulement le grand désespoir de vous quitter ainsi que mon frère et sa femme. Mais rien ne m'inquiète à votre sujet, votre santé est bonne et rien ne vous manque par ailleurs. Donc s'il faut se résigner un jour ça sera avec calme et fierté que je marcherai. J'ai fait mon devoir de Français et de communiste. Je suis allé en Espagne parce que là-bas se jouait le sort de la France et que l'Espagne Républicaine vaincue, c'était la guerre pour notre Pays. A présent le capitalisme est en train de creuser sa propre tombe, malheureusement qu'avant de disparaître il peut encore faire beaucoup de mal. Je viens d'apprendre que 3 jeunes classes vont partir pour l'Allemagne sur ordre de Pétain-Laval. Une fois là-bas, ils seront déguisés en mannequins du 3ème Reich et envoyez sur le Front pour combattre leurs camarades Russes contre leur propre liberté. La bête agonise mais elle a du mal à crever. J'aurais bien voulu pouvoir assister à sa fin. Si je n'y suis pas, vous pourrez dire que votre fils a maintes fois risqué sa vie pour le triomphe de son idéal et pour la victoire de notre juste cause. La défense de la République française que nous voulons voir prospérer dans une union des Républiques mondiale. Peut-être que les Alliés arriveront à temps mais ils n'ont pas l'air de se presser, quoi qu'il advienne ils ne perdent pas pour attendre, car les peuples anglo-américains ont aussi compris que leur salut est aux côtés de leurs camarades bocheviques, qu'il faut qu'ils luttent, pour écraser à jamais le fascisme fauteur de guerre et de misère.
« Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage » (Karl Marx*) ».

Albert Rannou qui écrit le jour de son exécution de la Prison de Fresnes le 17 septembre 1943

Cher Papa et chère Maman
Il est 11 heures moins le quart, on vient de nous prévenir qu'on va être fusillés à 16 heures. Je vais donc donner ma vie à la France, pour ma patrie que j'ai toujours aimée et pour laquelle j'ai combattu. Je meurs content car mon sacrifice (j'en ai la certitude) n'aura pas été vain. J'ai lutté durant ma courte existence pour le bonheur des travailleurs et pour que la paix règne en ce monde.
(censuré)

Mes chers parents, vous savez que je vous ai toujours aimés et que vous me le rendez bien ainsi qu'Yfic. Ça me fait une peine immense de vous quitter à jamais. Je ne sais comment vous exprimer toute ma gratitude pour ce que vous avez fait pour moi. Vous m'avez choyé depuis mon enfance jusqu'à ma dernière heure. Si quelquefois je vous ai fait de la peine, vous m'avez pardonné. Je n'oublie pas non plus ma belle-sœur. Grand-mère et toute la famille auxquels vous voudrez bien envoyer mes amitiés dernières. Je pense à vous tous en ce moment qui est plus pénible pour vous que pour moi. Je viens de voir l’aumônier, j'ai refusé la communion. Donc aucun service religieux à mon intention. Mes amitiés aussi à tous les voisins et camarades, qu'ils sachent que j'ai fait mon devoir de Français et de communiste.
Papa, Maman, ma dernière pensée sera pour vous et pour mon frère. Je vous embrasse tous dans un même élan.
Soyez courageux.
Adieu tous.
Votre fils Albert.
Vive la France, Vive le parti communiste
Paix- Liberté- Justice »

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27 mai 2020 3 27 /05 /mai /2020 16:20
27 mai 2020 - la commission féminisme du PCF Finistère rend hommage à la résistante communiste brestoise Simone Moreau en rebaptisant symboliquement une rue
27 mai 2020 - la commission féminisme du PCF Finistère rend hommage à la résistante communiste brestoise Simone Moreau en rebaptisant symboliquement une rue
27 mai 2020 - la commission féminisme du PCF Finistère rend hommage à la résistante communiste brestoise Simone Moreau en rebaptisant symboliquement une rue
27 mai 2020 - la commission féminisme du PCF Finistère rend hommage à la résistante communiste brestoise Simone Moreau en rebaptisant symboliquement une rue

Ce 27 mai 2020, la commission féministe 29 rend hommage à Simone MOREAU en rebaptisant la rue de Brest où Simone et Henri Moreau ont habité et abrité des caches d’armes et du matériel d’imprimerie pour la presse clandestine.

http://pcf29.org/1920-2020-100-ans-dengagements-communiste…/

Simone Moreau (1908-1962)

Simone Moreau, née Pineau le 24 novembre 1908 à Bourgueil (Indre-et-Loire), adhère au PCF clandestin dans les conditions les plus dangereuses, sous l'occupation allemande, le 9 janvier 1941. Mais elle avait déjà aidé et participé aux activités illégales de son mari dès 1940: Henri Moreau. Le local de la fédération du PCF Finistère est installé dans une petite rue, entre la rue Jean Jaurès et le cimetière Saint Martin, qui porte le nom de ce grand résistant communiste brestois.

Fils d’Alexandre Moreau, charcutier puis facteur des PTT, revenu très malade de la 1ère guerre mondiale, et d’Adrienne Leroux, sans profession puis couturière, Henri Moreau fut adopté par la Nation en 1925. Il s’engagea jeune dans la « Musique des Équipages de la Flotte ». D’après Eugène Kerbaul, il était l’un des deux militaires de carrière en activité qui furent membre du Parti communiste à Brest à la fin des années 30, l’autre étant Georges Cadiou. Simone Pineau et lui se marièrent à 22 ans, le 9 septembre 1931, à Chouzé-sur-Loire (Indre-et-Loire)  le couple avait un enfant. Henri Moreau aida la Jeunesse communiste de Brest à constituer une chorale et une société de musique, « La Lyre Populaire Brestoise », à la fin des années 40 mais elle eut peu l’occasion de se manifester.À la fin de 1940 il fut démobilisé en zone non-occupée, et devenu retraité de la marine nationale, il revint à Brest. Il y reprit aussitôt le contact avec le PCF clandestin depuis son interdiction par le gouvernement Daladier.

Le domicile d'Henri et Simone Moreau de la rue Portail devint un dépôt de matériel léger d’imprimerie : stencils pour ronéo (petite machine à imprimer de bureau), papier, encre, etc. En mai 1942, à la suite de la mise sur pied des FTPF dans le département, leur appartement servit aussi de dépôt d’armes et d’explosifs. Il participera personnellement à de nombreux sabotages.

Simone Moreau devient responsable à la propagande du comité brestois de l'Union des Femmes Patriotes (organisation clandestine créée par le PCF, qui en fait à Brest, en fin 1941 et en 1942, ne regroupe que des femmes communistes). Elle transporte du matériel de propagande à travers toute la Bretagne. Elle participe à l'organisation et au déroulement de la manifestation des femmes pour un meilleur ravitaillement, en avril 1942, avec Jeanne Goasguen-Cariou notamment, et à celles des femmes communistes de l'U.F.P conte le STO (Service de Travail Obligatoire) créé par Pétain pour fournir de la main-d’œuvre aux usines de guerre allemandes. Simone Moreau travaillait aussi avec Henri à l'impression des journaux et tracts clandestins dans leur petite maison de la rue André Portail à Brest. Arrêtée le 4 octobre 1942, elle fit preuve d'un grand courage. Relâchée en août 1943, faute de preuves et d'aveux, elle resta sous une étroite surveillance policière. Elle fait alors des démarches pour essayer de sauve son mari de la peine capitale, en vain. 

Henri Moreau, qui s'occupait du matériel de propagande et d'impression de la propagande résistante des communistes brestois et du Front National de Libération de la France à Brest, puis de cacher les armes, munitions et explosifs, dans le domicile qu'il partageait avec Simone et leur fille, puis qui était devenu responsable pour le Finistère de la propagande du PCF, avait été arrêté le 4 octobre 1942, peu de temps après cette nomination, par des policiers brestois. Il sera interrogé avec brutalité et jugé... deux fois! Et deux fois condamné. Une fois par la section spéciale (française) de Rennes, en décembre 1942, puis par un tribunal allemand - auquel les juges vichystes l'ont livré - à Fresnes, le 28 août 1943. Il avait été emmené de prison en prison, de celle du Château à Brest à celles de Vitré, Fontrevrault - où il est responsable d'un groupe clandestin de détenus - Jacques Cartier à Rennes, Fresnes, près de Paris. Henri Moreau est fusillé le 17 septembre 1943 en même temps que 18 autres communistes brestois (Albert Rannou, Albert Albalain, Andé Berger, Eugène Lafleur, Joseph Ropars, Paul Monot, Louis-Marie Le Guen, Louis Departout, Etienne Rolland, Albert Rolland, Jean-Marie Teurroc, Lucien Argouarch, Charles Vuillemin, Yves Giloux, Louis Le Bail, Jean-Louis Primas) au Mont Valérien près de Paris.

Simone Moreau, après la Libération, continue de militer au PCF. Elle meurt à Brest en 1962.    

27 mai 2020 - la commission féminisme du PCF Finistère rend hommage à la résistante communiste brestoise Simone Moreau en rebaptisant symboliquement une rue
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