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4 juin 2020 4 04 /06 /juin /2020 05:40
Mardi 16 juin - Tous mobilisés pour notre hôpital public
Mardi 16 juin - Tous mobilisés pour notre hôpital public

Mardi 16 juin prochain

Nous comptons sur la population pour soutenir les Soignants dans la rue et gagner cette bataille pour l’hôpital public !

"Le Ségur de la Santé" décidera des choix de Santé dans notre pays pour les 10-20 prochaines années !

En avant, les gens ! Ne ratons pas cette occasion !

A Morlaix, débrayage de 14h30 à 16h30 et journée complète. Plus d infos à venir très bientôt.

CGT Centre Hospitalier Public du Pays de Morlaix

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4 juin 2020 4 04 /06 /juin /2020 05:31
Ismael González, du Parti communiste espagnol, membre d'Izquierda Unida (gauche unie)

Ismael González, du Parti communiste espagnol, membre d'Izquierda Unida (gauche unie)

Jeudi, 4 Juin, 2020
Espagne « le choix d’une société solidaire est posé aux européens »

Le 29 mai, le gouvernement espagnol a adopté un revenu minimum vital. Un certain nombre d’autres mesures sont prévues dans un « bouclier social » qui doit répondre à la violente crise économique qui s’annonce. Ismael González, d’Izquierda Unida (gauche unie), nous explique ces projets.
Ismael González Membre du Parti communiste espagnol et responsable d’Izquierda Unida (IU)

 

En période de crise économique, l’adoption du revenu minimum vital est-elle déjà une victoire ?

Cette initiative fait partie d’un ensemble de mesures portées par le projet de « bouclier social » mis en place au début de la crise sanitaire pour protéger au maximum les Espagnols. Celles-ci s’appuient sur l’accord de coalition gouvernementale entre le Parti socialiste (PSOE) et Unidas Podemos qui avait été conclu avant la crise, les forces de gauche souhaitant des engagements forts sur un certain nombre de mesures comme le maintien des services publics, la remise en cause de la réforme du marché du travail adoptée par le Parti populaire (droite conservatrice)… Il s’agit de remettre les personnes au cœur du projet et non plus les profits économiques.

La pandémie nous a poussés à adopter en priorité des mesures pour garantir la protection de l’emploi et des travailleurs avec le chômage partiel, le contrôle des prix, notamment sanitaires, la lutte contre la spéculation, l’interdiction des licenciements et des expulsions…

L’exécutif semble déterminé à appliquer d’autres mesures comme la taxe sur le patrimoine. Peut-il y parvenir ?

L’ensemble de ces mesures n’a pas été facile à obtenir, y compris au sein du gouvernement. Mais cette crise a révélé beaucoup d’incohérences : la casse des services publics et les inégalités fiscales. En tant que membre de la coalition, Unidas Podemos a avancé des propositions sur la fiscalité afin d’assurer une meilleure répartition des richesses. La mesure de taxer davantage le patrimoine des plus riches va dans ce sens. Elle s’inscrit dans un processus de reconstruction du pays.

Nous ne pouvons pas sortir de cette crise avec davantage de privatisations. Au contraire, elle a révélé l’utilité d’un nombre important de métiers essentiels et mal rémunérés : les agents de la propreté, les personnels de santé et de l’éducation, la police. Il faut les renforcer. Pour qu’elle fonctionne correctement, nous devons revenir à une société plus solidaire, qui travaille en commun. Le processus d’individualisation dicté par le simple profit économique a démontré son incapacité à résoudre une telle crise.

La droite et l’extrême droite mènent une bataille médiatique contre vos projets. Cela vous inquiète-t-il ?

L’extrême droite en Espagne assume les mêmes positions qu’en Amérique latine, en remettant en cause la légitimité du gouvernement. Cette stratégie extrêmement dangereuse ne s’accompagne d’aucune proposition politique. Son discours est contradictoire : au début de la crise, elle a reproché au gouvernement de ne pas être assez dur sur les mesures de confinement. Aujourd’hui, elle nous reproche de les maintenir. Le plus grave, c’est que la droite tienne le même discours que l’extrême droite. Le risque est bien réel pour notre système démocratique face à l’exhortation de la haine. Heureusement, la majorité de l’opinion y est opposée. Les hommages qui ont lieu à 20 heures, quotidiennement, pour défendre les services publics sont la meilleure des réponses.

Les choix portés par la coalition espagnole se démarquent des autres gouvernements en Europe. Cela peut-il les amener à sortir de leur logique libérale ?

Nos propositions doivent permettre une autre réflexion. Car nous n’avons pas le choix. C’est une question de vie ou de mort. Il faut que l’Europe soit capable de sauver des vies, d’assurer des acquis sociaux pour que les populations puissent vivre dignement. Le choix de construire une société plus égalitaire est posé à l’ensemble des Européens. Et l’Espagne ne sera pas seule dans cette bataille. Au Portugal, en Italie, les mêmes revendications surgissent. La droite est divisée sur ce modèle néolibéral qui a été renforcé lors de la crise de 2008.

Entretien réalisé par Vadim Kamenka
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4 juin 2020 4 04 /06 /juin /2020 05:27
Mardi, 2 Juin, 2020 - L'Humanité
Marine Roussillon : « Faire échouer le scénario de septembre »

Le PCF rend public un « plan d’urgence pour l’éducation » et veut bâtir un front commun pour faire barrage au projet d’une école de plus en plus inégalitaire. Entretien.

Marine Roussillon Membre de la direction du PCF, chargée de l’éducation

La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) vient de rendre un avis très sévère sur « l’éducation au temps du Covid-19 ». Partagez-vous ce constat ?

Marine Roussillon L’interruption scolaire a eu des conséquences très graves sur les enfants et les familles. Et les conditions de reprise n’arrangent rien puisque, comme le souligne la CNCDH, elles sont très inégalitaires. Ce n’est pas le résultat d’une mauvaise gestion, ni de la précipitation : cela correspond au projet du gouvernement. Il est en train de prendre le prétexte de cette crise sanitaire pour installer, de manière brutale et accélérée, une école à plusieurs vitesses qui correspond à son projet libéral pour l’éducation.

Ce qui se passe depuis le 13 mars ne dit-il pas aussi quelque chose sur l’état de l’école en France ?

Marine Roussillon L’épidémie a révélé ce sur quoi nous alertons depuis longtemps : notre école est en crise structurelle, fragilisée par les années de casse du service public et les politiques d’austérité. Le compromis entre démocratisation et sélection des élites arrive à son terme. La logique de sélection prend le pas. L’éducation nationale ne se contente plus de reproduire les inégalités : elle les aggrave. L’école à la maison a rendu cela très visible : plus on délègue aux familles, plus on accentue l’écart entre celles qui sont culturellement proches de l’école et celles qui en sont éloignées.

La réponse du gouvernement, avec le numérique ou l’individualisation des parcours, est-elle la bonne ?

 

-

 

Marine Roussillon Ce que montre la recherche, c’est qu’on apprend mieux ensemble. Pour faire réussir tous les élèves, il ne faut pas les trier, les isoler. L’individualisation scolaire, qui peut paraître séduisante, aboutit à enfermer les enfants dans un parcours social prédéterminé : ce sont toujours les mêmes qui préfèrent le dessin aux maths, et toujours les mêmes qui aiment les maths et le latin… Pour la même raison, nous demandons l’abrogation de la réforme du bac et de Parcoursup. Aujourd’hui, il y a, d’un côté, les familles pour qui la crainte du virus l’emporte sur le besoin de remettre leurs enfants à l’école, parce qu’elles la ressentent comme un lieu de difficulté, de violence sociale. De l’autre côté, il y a les familles de cadres en télétravail qui peuvent recourir à d’autres solutions : cours à distance, préceptorat… Entre les deux, ceux qui n’ont pas le choix remettent leurs enfants à l’école. On s’habitue ainsi à un service public d’éducation qui est un pis-aller. Et aussi à ce que les classes populaires soient déscolarisées, sans que cela choque. C’est ce qu’ils ont fait avec l’hôpital : un service public pour ceux qui n’ont pas le choix et, à côté, un grand marché du soin. L’éducation résistait et résiste encore, mais on voit bien que ça s’accélère…

Peut-on encore rendre l’école moins inégalitaire ?

Marine Roussillon Déjà, il faut faire échouer le scénario dangereux qui se prépare pour septembre, et faire émerger un autre projet. La crise sanitaire a permis à de nombreuses familles de faire l’expérience qu’enseigner est un métier, que les enfants apprennent mieux à l’école. Il faut en tirer les leçons pour changer radicalement la politique d’éducation. C’est l’objet de notre plan d’urgence.

Que proposez-vous concrètement ?

Marine Roussillon Que ce soit pour se préserver du virus ou pour rattraper les enfants déscolarisés pendant plusieurs mois, on a besoin de travailler en petits groupes. On a donc besoin de plus d’enseignants. Il faut ouvrir dès maintenant beaucoup plus de postes aux concours, et construire un plan de recrutement pluriannuel. La crise a révélé l’importance de l’éducation sanitaire : il faut également reconstruire la médecine scolaire, quasiment détruite. Il va falloir aménager les programmes : d’abord pour récupérer, en lissant sur deux ou trois ans, ce qui n’a pu être fait pendant l’interruption ; puis les repenser sur le long terme, en donnant aux enseignants le temps de réfléchir à leurs pratiques et de les faire évoluer. Autre point important : la nécessité de reconstruire des équipes pluriprofessionnelles de lutte contre l’échec scolaire, avec des enseignants spécialisés, des psychologues… un peu sur le modèle des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased), qui ont été saccagés. Il y a urgence. C’est pourquoi le PCF a entamé une série de rencontres avec l’ensemble des acteurs de l’éducation : parents d’élèves, syndicats, mouvements pédagogiques… Nous devons construire un front commun pour faire dérailler le plan du gouvernement.

Entretien réalisé par O. C.
Marine Roussillon, responsable secteur éducation du PCF :  Faire échouer le scénario de septembre  (Olivier Chartain, L'Humanité, 2 juin 2020)
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4 juin 2020 4 04 /06 /juin /2020 05:16
Les députés communistes du groupe GDR à l'Assemblée Nationale, Sébastien Jumel est tout à droite

Les députés communistes du groupe GDR à l'Assemblée Nationale, Sébastien Jumel est tout à droite

Mercredi, 3 Juin, 2020
Sébastien Jumel : « La taxe Valjean propose que le monde d’après ne ressemble pas à celui d’avant »

À l’initiative du groupe GDR, vingt-cinq parlementaires invitent à instituer la « taxe Jean Valjean », proposée par le comédien Vincent Lindon. Entretien avec Sébastien Jumel, député PCF de Seine-Maritime.
 

 

La création d’une « taxe Jean Valjean » a été ignorée par Emmanuel Macron. Pourquoi avoir décidé de la faire entrer au Parlement ?

Sébastien Jumel Le 6 mai, quand j’ai vu la vidéo de Vincent Lindon sur Mediapart, j’ai été bouleversé parce que j’ai considéré qu’elle était juste, sincère et pleine d’humanité. Comme les députés PCF n’ont cessé de le faire, cet appel éclaire de manière salutaire la compréhension des liens qui existent entre l’affaiblissement de nos services publics, la montée des inégalités et les décisions politiques qui frappent les plus faibles. Vincent Lindon résume ainsi l’action de l’exécutif : « Des offrandes pour ceux qui n’ont besoin de rien, des sacrifices pour ceux qui ont besoin de tout », et propose d’y remédier. Ses mots m’ont causé.

Que contient la proposition de résolution ?

Sébastien Jumel Dans notre pays, les 10 % les plus fortunés possèdent 50 % de la richesse nationale. Près de 12,4 millions des Français sont exposés aux risques économiques et sociaux en pleine crise du coronavirus, et 21,4 millions sont exonérés d’impôts sur le revenu, faute de moyens. Dans cette situation, la taxe dite Jean Valjean propose de prendre aux riches pour donner aux pauvres. Il s’agit de mettre à contribution les plus hauts patrimoines du pays sous la forme d’une taxation de 1 à 5 % pour ceux évalués à plus de 10 millions d’euros. Ces riches ne connaîtront pas de fins de mois difficiles, et cela amènerait 34 milliards d’euros de recettes. La première année, 2 000 euros seraient versés aux 21,4 millions de Français cités plus haut. L’année suivante, cette somme viendrait renforcer nos services publics, avec en priorité l’hôpital. Enfin, des sanctions sont proposées contre l’évasion fiscale, qui nous coûte 7 % du PIB chaque année, et le RIP serait possible dès 1 million de signatures.

Elle porte le nom du personnage du roman les Misérables, de Victor Hugo. Que vous inspire-t-il ?

Sébastien Jumel Victor Hugo a dit : « Rien n’est solitaire, tout est solidaire. » Dans un discours à l’Assemblée, il s’est écrié : « Détruire la misère ! Oui, cela est possible. Les législateurs et les gouvernants doivent y songer sans cesse ; car, en pareille matière, tant que le possible n’est pas fait, le devoir n’est pas rempli. » En relayant l’appel de Vincent Lindon, j’exerce, avec 24 de mes collègues, mon devoir de parlementaire. La crise du coronavirus agit comme un accélérateur de particules : les inégalités territoriales, sociales et fiscales ont d’autant plus éclaté au visage de la France. La taxe Valjean propose que le monde d’après ne ressemble pas à celui d’avant.

Esther Duflo, prix Nobel d’économie, vient de prendre fait et cause pour l’ISF…

Sébastien Jumel Je pense que les macronistes ne pourront pas tenir longtemps sur l’injustice fiscale que représente sa suppression. Tous les soirs, les Français ont applaudi les soignants en mesurant à quel point les services publics sont précieux. Mais pour les financer, il faut prendre l’argent là où il est. Actuellement, des députés de 4 groupes ont signé pour la taxe Jean Valjean : des communistes évidemment, mais aussi des insoumis, des socialistes et trois élus Libertés et Territoires. Cela montre qu’il est possible de créer des convergences sur cette exigence de justice fiscale. Chaque mot est pesé dans le texte, et son ADN est de gauche. Donc, je ne l’ai pas proposé aux marcheurs. Mais, si, demain, pris par une forme de révélation, ils découvraient l’urgente nécessité de mettre en place cette taxe, on ne ferait pas la fine bouche.

Entretien réalisé par Aurélien Soucheyre
Sébastien Jumel, député communiste :  La taxe Valjean propose que le monde d’après ne ressemble pas à celui d’avant  (L'Humanité, 3 juin 2020)
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3 juin 2020 3 03 /06 /juin /2020 15:02
Pourquoi l'écrivain Luc Blanvillain soutient Morlaix Ensemble
Pourquoi l'écrivain Luc Blanvillain soutient Morlaix Ensemble
Pourquoi l'écrivain Luc Blanvillain soutient Morlaix Ensemble

Luc Blanvillain est un écrivain morlaisien, un styliste à l'ironie et l'humour désopilants, auteur de romans adultes et romans jeunesse.

Son dernier roman, Le répondeur (Quidam, 2019), était dans la sélection du prix du roman du Festival Étonnants voyageurs de Saint-Malo et a fait l'objet de critiques très élogieuses dans la presse nationale. Il a écrit aussi Nos âmes seules (2015, Plon). Autres ouvrages écrits par Luc Blanvillain:

  • Olaf chez les Langre (2008), Quespire éditeur.
  • Crimes et jeans slim (2010), Quespire éditeur et Le Livre de Poche jeunesse, 2013.
  • Une histoire de fous (2011), Milan poche Junior.
  • Un amour de geek (2011), Plon jeunesse et Le Livre de Poche jeunesse, 2013.
  • Opération Gerfaut (2012), Quespire éditeur.
  • Cupidon Power (2013), L’École des Loisirs, médium.
  • Le Démon des brumes (2013), Seuil jeunesse.
  • Dans le cœur d’Alice (2013), Hachette, collection Bloom et Le Livre de Poche jeunesse, 2015.
  • Wi-fi génie (2014), Scrineo.
  • Journal d'un nul débutant (2014), L'école des Loisirs.
  • Mes parents sont dans ma classe (2015), L'école des loisirs.
  • La nébuleuse Alma (2016), L'école des loisirs.
  • Le monde selon Walden (2016), Scrineo.
  • L'incroyable voyage de M. Fogg (2017), Hachette.
  • Mon stress monstre (2017), L'école des loisirs.
  • Roméo Moustique sympathique (2017), Poulpe Fictions.
  • Le grand fauve (2018), L'école des loisirs.

Dans cette expression, il nous fait l'honneur et le plaisir d'apporter son soutien à la liste "Morlaix Ensemble":

 

"Bridant à contrecœur mon impétueuse modestie, je me vois contraint, avant Morlaix, d’évoquer ma personne.

J’ai cette chance d’écrire des livres, principalement pour les jeunes. Et quand on écrit des livres, activité hautement recommandable et stimulante, on se voit presque aussitôt convié ici ou là, pour en causer devant des gens. C’est ainsi qu’il m’est souvent donné d’aller dans presque tous les quatre coins de France où j’annonce d’emblée que j’habite près de Morlaix.

Et là, je vous le jure, une puissante émotion s’empare toujours de l’assistance. Des voix s’élèvent pour évoquer la riante cité bretonne. Tel comédien célèbre, fendant la foule pour atteindre le buffet, m’avoue au passage qu’il y a pris naissance, tel autre qu’il y a connu l’âme sœur, à la faveur subreptice d’un frôlement sensuel dans le feu d’une gavotte. Telle ministre, fourrageant rêveusement sa blonde crinière se souvient des roseurs dont l’éternel soleil morlaisien a teinté ses galbes adolescents.

Tout le monde connaît Morlaix, son histoire, on sait qu’y fut lancé l’appel du 18 juin, que s’y déroula la bataille d’Arcole, que Jeanne d’Arc y entendit ses voix, et qu’elles parlaient breton.

Morlaix, j’en pris conscience au cours de mes voyages, est donc la véritable capitale spirituelle, morale, sentimentale de notre beau pays et son aura s’étend bien au-delà des frontières. Un exemple : quitte à froisser mon humilité maniaque, je me dois de révéler que l’un de mes ouvrages pour la jeunesse, subtilement intitulé Wifi-génie (éditions Scrineo, en vente partout pour une somme dérisoire) se déroule précisément… à Morlaix et qu’il fut traduit en Corée où il connaît, comme tous mes livres, un succès phénoménal. Ce qui revient à dire que les jeunes Coréens n’ignorent rien des venelles, du marché, du viaduc de Morlaix. On est donc en droit de penser que le nom de notre belle ville, joliment modulé, ponctue probablement, en Asie, la plupart des conversations.

Tout cela est bel et bon mais, demanderez-vous, mise à part ma ferveur morlaisienne, de quelle légitimité puis-je me prévaloir pour soutenir la liste « Morlaix Ensemble », moi qui suis arrivé en Bretagne par hasard, qui n’y vis que depuis une douzaine d’années, qui n’y ai fait qu’un enfant ?

C’est que j’ai eu, à la faveur de nombreuses conversations avec certaines des têtes de cette liste, l’occasion de constater qu’elles étaient animées de beaux projets pour la ville, qu’elles avaient la ferme intention de lui insuffler une énergie nouvelle, qu’elles avaient des idées d’avenir.

Et l’avenir, surtout par les temps qui courent, on en a bien besoin".

Lire aussi:

Roman - Le répondeur de Luc Blanvillain - L'histoire d'un double qui ne perd jamais le fil, par Muriel Steinmetz, L'Humanité, 2 janvier 2020

Pourquoi Lucienne Nayet soutient Morlaix Ensemble

Pourquoi Anne Cousin soutient l'équipe de Morlaix Ensemble: Morlaix Ensemble c’est oui.

Pourquoi Jean-Claude Breton soutient Morlaix Ensemble dans les municipales à Morlaix

Pourquoi Glenn Le Saoût soutient Morlaix Ensemble

Ils s'engagent avec Morlaix Ensemble: Maha Hassan, écrivaine

Pourquoi Guy Tandé soutient Morlaix Ensemble

Pourquoi l'écrivain Luc Blanvillain soutient Morlaix Ensemble
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3 juin 2020 3 03 /06 /juin /2020 06:09
Gestion du déconfinement par Agnès Le Brun et son équipe majoritaire: beaucoup d'interrogations ...

Gestion du déconfinement par Agnès Le Brun et son équipe: beaucoup d'interrogations...

On ne peut que formuler un certain nombre d'interrogations sur la gestion du déconfinement par Agnès Le Brun et son équipe municipale

- Pourquoi avoir laissé la mairie si longtemps inaccessible pour l'usager morlaisien ? N'y a t-il pas une obligation de continuité minimale du service public pour l'habitant morlaisien ? Beaucoup d'autres mairies aux alentours de Morlaix ont réouvertes pour le citoyen avec des gestes et des mesures de précaution.

- Pourquoi la commission Enseignement ne s'est pas réunie depuis des mois, en dépit de l'ampleur des défis auxquels était confrontée la mairie de Morlaix avec la réouverture des écoles ? Pourquoi les Conseils d'école et APE ont été exclus de la réflexion sur les conditions de la reprise?

- Il n'y avait-il vraiment pas d'autres solutions que d'admettre que les élèves du premier degré qui ne sont pas revenus tout de suite à l'école le 11 avril n'aient plus accès aux services de la restauration scolaire en revenant à l'école, ce qui constitue une entorse à l'égalité des droits et une source de complication pour les parents ?

- Comment expliquer que la majorité actuelle n'ait pas renforcé les effectifs du service enseignement dans cette période complexe et qu'on laisse les fonctionnaires du service enseignement gérer seuls une charge de travail incroyable alors même que les enseignants et directeurs d'école sont laissés en première ligne pour communiquer aux familles des décisions qui relèvent de la mairie, et qui suscitent parfois des incompréhensions et de la colère ? Quelle est la présence des élus de majorité aux côtés des services dans cette période sensible ? Quand aux élus de l'opposition, ils sont tout simplement exclus de la délibération et de l'information...

- N'y a t-il pas des moyens humains et matériels à déployer pour permettre la réouverture des garderies ?

- Beaucoup de parents sont inquiets, sans solution de garde pour leurs enfants, du fait de la fermeture de la crèche collective, à la ferme des enfants et des restrictions d'accès à la Récré. Qu'est-il fait pour débloquer cette situation ? Il y a t-il un début de commencement de projet pour la jeunesse et la petite enfance sur la période estivale ?

- Sur la distribution des masques, pourquoi l'avoir limitée aux personnes âgées, à la distribution d'un seul masque, aux qualités inégales, et avoir tenu à le faire sous les flashs des photographes et toujours en présence des élus de la majorité, alors qu'il aurait été tout à fait possible de le faire de manière tout aussi efficace et rapide, anonymement, en déposant les masques dans les boîtes aux lettres, ce qu'ont fait beaucoup d'autres mairies. Pourquoi avoir privilégié des masques de conception artisanale alors que Morlaix Communauté permettait de s'associer à un groupement d'achat de masques de qualité professionnelle plus sécurisés et durables, des produits brevetés et certifiés AFNOR dont Morlaix n'a fait qu'une commande a minima?

- Aujourd'hui, pour relancer le dynamisme commercial, ne faut-il pas assouplir les règles sur l'extension des terrasses, l'occupation de la voie publique, réfléchir à des solutions de piétonnisation transitoire de l'espace public, pour accompagner les réouvertures des cafés et des restaurants.

Un sentiment de malaise et d'agacement nous accompagne dans cette période, lié à l'exclusion totale des élus de gauche de leurs responsabilités dans le travail municipal tandis que, sans régler sérieusement les problèmes bien souvent, l'équipe de droite aux responsabilités sur-communique de manière caricaturale sur quelques initiatives, dont plusieurs sont parfaitement symboliques et anecdotiques, en croyant pouvoir rattraper son retard électoral du 1er tour des élections municipales en instrumentalisant la crise du Covid-19.

Une démarche sans doute vaine, car les Morlaisiens connaissent leur réalité de terrain.

 

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3 juin 2020 3 03 /06 /juin /2020 05:51
Ouest-France du jour, article de Léa Coupeau et Marie Jousseaume. "Une opportunité historique pour le retour de la gauche à Morlaix".

Ouest-France du jour, article de Léa Coupeau et Marie Jousseaume. "Une opportunité historique pour le retour de la gauche à Morlaix".

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1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 19:15
Guy Darol

Guy Darol

Guy Darol est écrivain, poète, critique, chroniqueur musical et littéraire (Libération, Magazine Littéraire, Jazz Magazine, Le Magazine des livres...). C'est un des grands spécialistes français de Frank Zappa et de la musique noire américaine et de la contre-culture américaine.

Son dernier livre, d'une criante actualité après le nouveau crime raciste aux Etats-Unis ayant causé la mort de George Floyd, et une vague d'indignation dans le pays et le monde entier, Wattstax, revient sur le Woodstock des Africains-Américains. Le dimanche 20 août 1972, le festival Wattstax commémorait le septième anniversaire de la révolte de Watts. À l'initiative du label Stax spécialisé dans la soul music et le funk, qui a notamment fait connaître Otis Redding, cet événement réunissant plus de 110 000 personnes à Los Angeles, le triomphe de la fierté noire après des décennies d'oppression. Un chapitre des grandes musiques noires enrichi par le récit des faits qui ont précédé Wattstax : l'enchaînement des actes racistes, l'avènement du Black Power et de la soul en version Stax.

Guy Darol, bien connu des Morlaisiens, a fait l'honneur et l'immense plaisir à la liste Morlaix Ensemble de lui apporter son soutien pour réenchanter Morlaix à partir du 28 juin prochain.

" L’éblouissement quand j’avais 14 ans, en visite avec mes parents chez mon oncle Armel, venant de Ménéac, là-bas dans les collines du Méné. Il habitait Plourin et voulait nous faire découvrir le pays. Un matin, embarqué dans sa 404 couleur algues brunes, nous partîmes vers Carantec par de petites routes qui donnaient à cette sortie un air d’expédition. Nous allions voir la mer. Nous la vîmes de si près que j’en restai peau rouge,  quelques jours. De retour par la ville de Morlaix que nous n’avions pas encore abordé, car c’était le morceau de choix, la perle de ce séjour qui devait finir en beauté, j’éprouvai un éblouissement.

J’ai 66 ans aujourd’hui. Quoi, déjà ! Et je me revois, c’était hier évidemment, abordant le viaduc. Ses voûtes magistrales, sa hauteur de cathédrale gothique avaient touché mon cœur. Si puissamment, vraiment, que je me suis dit, petit homme de 14 ans, Guy, c’est là que tu vivras plus tard. Ce « plus tard », je n’ai eu de cesse de le guetter, de le caresser du regard intérieur, de l’espérer en somme comme on espère le paradis. Ce qui a fini par arriver, c’est la grande décision de quitter une ville tentaculaire pour rejoindre l’oasis, la beauté, le paradis rêvé. Et je ne fus pas déçu, la trentaine venue, cherchant une maison, de trouver près de Morlaix, le lieu de vie, presque de revie qui allait tout changer. J’écrivais, je me mis à écrire plus, et mieux me semble-t-il. Je devins père. Je rencontrai la femme de ma vie. Tout était amicalité. Morlaix était cette ville d’art et de rencontres au gré des rues, de son marché, alors couvert, de ses commerces alors nombreux qui ne nécessitaient pas de se rendre trop loin, en périphérie, pour s’approvisionner.  

C’était le temps où la ville répondait à toutes les attentes, donnait même un peu plus, beaucoup plus : la surprise, l’étonnement, la joie d’y revenir quand on en était éloigné et frustré. Ce qui en faisait un but, une espérance. On allait à Morlaix pour y saisir une chance. Au fil des ans, ces derniers ans au fait, j’ai vu la ville s’assoupir, s’endormir presque tragiquement. Allait-elle mourir comme un être frappé par le grand âge ? Non, ça ne se pouvait pas. Une ville comme Morlaix pouvait mordre à la rigueur mais mourir, jamais. Je constatai cependant la fin d’un monde. Des commerces fermés, des rues qui ressemblaient de plus en plus à un monde d’après-guerre. Le centre-ville serait bientôt un cœur manquant cruellement d’oxygène.

Il était facile de comprendre que tout cela n’était pas le résultat du hasard ou du destin si vous voulez. La fatalité quoi ! Les villes moyennes, comme les civilisations, seraient mortelles pour reprendre les mots de Paul Valéry. Bien sûr que non. À l’impossible nous sommes tenus, à la transformation nous pouvons contribuer. Après tout, nous y avons droit. On mérite cette ville, l’enchantement de cette ville, l’éblouissement encore. Pour cela, il faut autrement voter, appeler de ses vœux le changement, ensemble, tous ensemble, pour que Morlaix ne soit plus morte. Pour que Morlaix vive. Pour continuer de rêver".

 

Guy Darol, 1er juin 2020 

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1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 12:37
« Vaghe stelle dell'orsa » (1965)

« Vaghe stelle dell'orsa » (1965)

Partie 8

Un passé à enterrer : Vaghe stelle dell'orsa (Sandra, 1965)

Les premières années 60 marquent pour Luchino Visconti le retour au premier amour, c’est-à-dire à l’activité théâtrale. Entre 1963 et 1965, il met en scène "La Traviata" avec les principaux interprètes Franca Fabbri et Daniela Dinato.

Dans la somptueuse représentation de la fête initiale, on entend encore l’écho du célèbre bal du « Gattopardo » (Le Guépard). Si le "Le nozze di Figaro " de 1964 semble apporter une scène plus sobre, les deux éditions de "Il Trovatore" à Moscou et à Londres ne trahissent pas la sophistication et la somptuosité de l’empreinte viscontienne.

Au cours de ces années, cependant, le réalisateur ressent le besoin de retourner raconter au grand public une nouvelle histoire, cette fois caractérisée par un ton plus léger et plus recueilli que le grand souffle du roman de Tomasi di Lampedusa. « Vaghe stelle dell'orsa » (1965) voit le jour précisément de cette volonté de plus d’intimité et de raconter ainsi une histoire limitée en un lieu précis, dans ce cas Volterra. L’utilisation du noir et blanc et l’élimination de chaque prise de vue avec des grues, typique de son cinéma, et remplacée pour la première fois par l’utilisation du zoom, réaffirme ce choix. Luchino Visconti remporte lors de la 26ème Mostra de Venise en 1965 ce Lion d’Or qu’il n’avait pas obtenu avec La terra trema (La terre tremble) et Rocco e i suoi fratelli (Rocco et ses frères), en le disputant dans une compétition où participent également Akira Kurosawa (Barberousse) et Luis Bunuel (Simon du désert).

Comme on le disait, Volterra est la ville qui encadre toute l’histoire, sauf le prologue qui se déroule à Genève où les époux Dawson, Andrew et Sandra (Michael Craig et Claudia Cardinale) reçoivent des amis pour le dîner. Les titres de tête coulent le long du voyage en voiture vers ce qui devrait être un court séjour dans la ville natale de Sandra, Volterra précisément. La comparaison entre l’ancien et le nouveau, entre présent et passé, typique de la plupart des thématiques de Visconti, est déjà mise en évidence ici, par les lignes géométriques et aseptiques de la ville suisse en comparaison avec les souvenirs funéraires étrusques de la localité toscane. L’occasion de ce retour est la donation du jardin familial à la Commune, comme parc public dédié à la mémoire de son père, un intellectuel juif mort dans un camp de concentration. Le passé refait surface et enveloppe de plus en plus la protagoniste au fur et à mesure qu’elle descend dans les souvenirs, évoqués par des lieux et des personnes (en premier lieu son frère Gianni, Jean Sorel).

Les fantômes du passé risquent ainsi de mettre en danger le monde que Sandra a créé avec son mari et de l’emprisonner à Volterra. Le thème de la mémoire, central dans ce film, est déclaré dès le titre qu’il est l’incipit des "Ricordanze", un des Chants de Giacomo Leopardi : comme le poète, absent depuis des années de Recanati, il retrouve dans la maison paternelle la mémoire douloureuse de son passé. Ainsi, Sandra relit les temps passés sans les altérations des souvenirs d’enfance. Le contraste avec le passé est rendu avec grande habileté par le cadre de Volterra, pas tant par les églises et les clochers, mais par les vestiges étrusques qui deviennent symbole d’une époque défunte et inaccessible : comme celle de l’enfance des protagonistes.

Il est intéressant de comparer à quel point le sentiment du passé est différent dans "Vaghe stelle dell’Orsa" (Sandra) par rapport à « Il Gattopardo » (Le Guépard) : si pour les Salina le passé apparaît comme un miroir, un modèle d’appartenance qui connote son identité et dont le maintien est nécessaire pour ne pas perdre son statut, pour Sandra et Gianni en revanche les souvenirs ne portent que scandale parmi les connaissances et doivent être tenus cachés. Une des scènes les plus significatives est celle de la citerne, où Gianni enfile à son doigt la bague de mariage de sa sœur, faisant allusion à ce qu’ils ont été dans le passé. Cette reconstitution a lieu dans l’obscurité du sous-sol d’une citerne; symbole de la nécessité de garder le secret et loin de la lumière du soleil.

Dans une Italie repliée sur le modèle familial comme véhicule incontournable d’acceptation et seule possibilité d’accéder au consumérisme du boom de ces années, Luchino Visconti confirme son statut de réalisateur rebelle et anticonformiste en disant, avec ce film, la désintégration d’une famille et l’ombre de l’inceste. Dans une société bigote, les apparences doivent être maintenues debout. La famille n’est plus un lieu sûr : ici se consument les péchés les plus impensés. Visconti évoque la tragédie classique et laisse quelques indices chez Claudia Cardinale qui se fait passer pour une Elettra moderne et se déplace comme une femme toujours plus déterminée envers sa mère et son amant avocat, comme modernes Clitemnestra et Egisto. Deux rôles confiés à deux acteurs de type théâtral clair comme Marie Bell et Renzo Ricci : choix plus que jamais pensé dans le but de rapprocher l’histoire d’un drame théâtral, sinon une tragédie. Le frère Gianni incarne, au contraire, le perdant vicomte, dont le destin semble marqué : il suffirait de son entrée en scène dans le jardin familial, spectrale comme une des statues de la maison, lié au passé et déconnecté du présent.

« Lo straniero »

« Lo straniero »

Partie 9

Apparente variation sur le thème : Lo straniero (L’Étranger)

Le projet d’un film comme « Lo straniero » (1967), tiré du roman homonyme d’Albert Camus, naît de loin, de ce 1962 qui voit l’indépendance algérienne de la domination coloniale française. En plus d’aimer le roman, le réalisateur était impressionné par ces événements historiques et sentait, à ce moment-là, la nécessité d’une véritable transposition sur film. Avant d’en arriver à la version définitive, l’intention était de prolonger les échos du livre jusqu’à ces faits, jusqu’aux crues répressions de l’OAS et à la lutte conséquente de libération nationale. Les quatre scénarios du projet ont ensuite réduit ces digressions à une extrême fidélité au roman, en raison notamment des vétos de la veuve de Camus.

Luchino Visconti n’est pas enthousiaste de cette dernière version et reste plutôt contrarié aussi par l’indisponibilité d’Alain Delon qui avait depuis toujours pensé au rôle de Mersault, puis confié à Marcello Mastroianni. Les engagements contractuels avec De Laurentis ne lui permettent plus d’attendre et en 1967 il réalise le film, accueilli dès le début comme une œuvre "mineure". La faute majeure que la critique a d’emblée attribuée au film est précisément celle d’avoir simplement illustré le chef-d’œuvre du prix Nobel français sans les éléments mélodramatiques habituels et avec une histoire éloignée des thématiques et des suggestions de Visconti.

Si d’un côté on peut être d’accord pour considérer ce film comme une occasion manquée et peu proche de beaucoup d’autres travaux, de l’autre il est indéniable la présence de thèmes proches de Visconti et à des moments de particulière beauté.

Si la décadence et l’inévitable fin des familles et des protagonistes des histoires précédentes concernaient surtout le sens d’appartenance à un statut social, désormais perdu, ici, la figure de Mersault vit, elle aussi, mais avec des sensibilités différentes, un même sentiment d’inadaptation à son propre temps qui glisse peu à peu dans l’acceptation de son propre rôle de victime. Visconti ne se soucie pas des implications idéologiques et philosophiques de l’anticonformisme involontaire du personnage littéraire, mais du récit de cette descente vers la mort, tout en soulignant l’absurde de la situation.

Et c’est le même réalisateur qui a éloigné Mersault, soit avec l’usage de la voix off soit avec l’usage du champ long et très long, de façon à donner aux scènes des perspectives lointaines et non naturalistes. La scène de l’affrontement sur la plage avec les Arabes en est un exemple évident : la longue focale tend à écraser le protagoniste contre le sable de la plage pour donner une valeur presque symbolique au paysage.

S’il est vrai, comme on le disait, que « Lo straniero » n’est rien d’autre qu’un moulage fidèle de l’original, ce sont précisément les thèmes de la mort et de l’absurde qui sont traités avec une attention particulière. Visconti enrichit la première partie (celle qui décrit les événements avec plausibilité) de détails évocateurs : l’institut pour vieillards semble préfigurer la prison et le bureau du directeur spéculer à celui du juge d’instruction. Une structure à chiasme qui confirme l’attention viscontienne aux détails : cela suffirait à rendre cette œuvre mineure tout de même un passage important et pas du tout en vain dans sa carrière.

Andréa Lauro, 1er juin 2020

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1 juin 2020 1 01 /06 /juin /2020 12:11
Corentin Derrien - 27 mai 2020 - Square de la résistance à Morlaix

Corentin Derrien - 27 mai 2020 - Square de la résistance à Morlaix

A l'issue de ces municipales 2020, Corentin Derrien sera sans doute un des élus les plus jeunes de France et de Bretagne.

Corentin Derrien est un jeune très mature, un amoureux de la nature et de la Bretagne. Au bout de 15 jours passés loin de son Finistère, il a le mal du pays. A 18 ans, étudiant brillant, il finit sa première année de Sciences Politiques à Rennes, tout en revenant tous les week-end et les vacances dans le Finistère.

Il a adhéré en 2019 au PCF et au MJCF, après une participation à la fête de l'Humanité sur le stand du Finistère en 2018 (il avait fait la course à pied de l'Humanité avec son père), et a déjà participé à l'université d'été du Parti communiste en août 2019 à Aix-en-Provence, une très belle expérience qu'il est prêt à renouveler dès cette année si la crise du Covid-19 permet d'organiser à nouveau notre Université d'été, prévue à Marseille. Pour quelqu'un qui ne prise guère les vacances dans le Sud et qui craint la chaleur, cela témoigne de l'intérêt qu'il a trouvé à la rencontre des camarades de toute la France, des intellectuels et universitaires du parti ou sympathisants, des ateliers théoriques et pratiques sur le militantisme, la société, l'économie, l'histoire, la philosophie, l'art. Corentin est déjà très cultivé et est venu au Parti communiste par un choix réfléchi et intellectualisé. Lecteur du Manifeste du Parti communiste et des textes historiques de Marx, comme de Schopenhauer et de Nietzsche, il a l'habitude de prendre du recul sur les faits sociaux et est très bien informé. Ce qui n'empêche cet intellectuel d'être aussi un sportif accompli. Sa passion est la plongée et la "promenade sous-marine", pour la contemplation autant que pour la tâche, l'été comme l'hiver dans la Manche auprès de la maison de ses grands-parents maternels à Plouguerneau. Il adore aussi marcher et courir en forêt, sur les sentiers dans la campagne du Léon et des Monts d'Arrée, et participe régulièrement à des courses à pied et des trails, tout en continuant en s'entraîner au tir à l'arc, même s'il n'a plus le temps de prendre des cours et de faire de la compétition.

Corentin se décrit comme assez casanier et l'idée de s'engager durablement pour sa commune à 18 ans, d'y revenir toutes les semaines pour assumer ses responsabilités de conseiller municipal, est pour lui toute naturelle. 

Corentin, comment as-tu occupé tes deux mois de confinement?

J'avais du travail pour préparer mes partielles, rendre des devoirs, lire les cours dans le cadre d'une continuité pédagogique qui a été bien assurée à Sciences-Po Rennes? J'ai fait des lectures historiques - La République de Maurice Agulhon, Platon, etc. Je me suis aussi beaucoup promené dans la nature.

A quel moment tu as pensé à t'engager dans la campagne des municipales à Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec?

Vers la fin octobre. La section PCF de Morlaix m'a proposé de m'investir dans cette campagne. J'ai rencontré Solange Creignou en mairie en novembre et le courant est bien passé. On avait de nombreuses convergences dans notre façon de voir la politique locale et la commune. J'ai participé à du porte-à-porte, à des réunions de construction du programme, à la réunion publique de Saint-Thégonnec. Nous avons fait une vraie campagne comme si une liste concurrente était présentée. C'est important de respecter les électeurs, de communiquer sur les réalisations du mandat précédent, de faire connaître le programme, de le montrer. J'ai rencontré des citoyens contents de nous voir, ouverts sur la discussion. Au centre de notre projet, il y a 3 axes:

- L'attention à la place de l'humain au sein de tous les projets

- La transition écologique

- La démocratie participative

Il y avait assez peu de candidats affiliés politiquement sur notre liste: un ou deux au PS, dont le maire, Solange Creignou, un militant écologiste, Josselin Boireau, et moi, au PCF. Nous avons fait notre première séance d'installation du Conseil Municipal, principalement consacrée à la gestion de la crise sanitaire et de la crise économique, sociale, humaine qu'elle engendrera et dont nous devons limiter les effets. Cet enjeu aura une grande importance dans les années à venir. On s'est aussi penché sur la sortie du confinement des écoles. L'installation des commissions se fera au conseil municipal du 4 juin. Je vais m'engager sur la commission transition écologique, développement durable, une thématique transversale à tout notre projet, et sur le projet "Territoire zéro chômeur de longue durée". Je serai aussi à la commission bâtiment et patrimoine historique.

On va s'appuyer sur la formation, la mise en contact des demandeurs d'emplois avec les employeurs. Le Conseil municipal est composé de deux tiers d'anciens ayant déjà un ou quelques mandats au compteur et d'un tiers de nouveaux. L'ambiance de travail est très bonne. La fusion entre Saint Thégonnec et Loc-Eguiner est réussie aux yeux de tous. Françoise Raoult et Solange Creignou s'entendent bien. Il y a 5 km entre les deux bourgs mais la fusion de communes profite à tous. Des investissements sont réalisés sur les bâtiments.

Qu'est-ce que cela change pour toi d'être élu à Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec, à 18 ans?

Cela change l'emploi du temps. Pendant la campagne, j'ai réussi à tenir les deux bouts, en me déplaçant souvent entre Rennes et Saint-Thégonnec. Mes activités d'étudiant à Sciences-Po et d'élu local vont se nourrir mutuellement. Je vais apporter l'expérience de la politique locale et de ses contraintes dans mes études politiques et l'expérience de la connaissance des institutions dans ma pratique d'élu. Je suis le plus jeune de l'équipe, le plus jeune après moi à une trentaine d'années. Ce que je peux apporter à 18 ans, c'est aussi un contact direct avec les jeunes et leurs attentes. Ayant fait mon début de collège à Saint-Thégonnec, je connais un certain nombre de jeunes de ma génération dans ma commune. Nous voulons créer un conseil des jeunes, dans la continuité d'un axe directeur de notre équipe qu'est la consultation citoyenne. Dans une petite commune comme Loc-Eguiner Saint-Thégonnec, les élus sont naturellement proches des habitants et à l'écoute de leurs préoccupations. Même en dehors d'une institutionnalisation de la démocratie participative. Vis-à-vis de moi et de mon jeune âge, j'ai senti d'abord de la bienveillance dans l'équipe. Je connaissais déjà plusieurs élus, comme Olivier Le Bras, un ami de mon père dans sa jeunesse, avec lequel j'ai fait des courses à pied. Il y a une grande diversité sociale et professionnelle dans cette liste: des agriculteurs, des professeurs, des cadres, des ouvriers. En tant qu'étudiant, je participe de cette diversité. J'ai hâte de commencer le travail. Je pense pouvoir m'organiser avec des conseils municipaux tous les un mois et demi, deux mois. Je ne vais pas faire passer le travail d'élu local derrière mon travail d'étudiant. Je pense pouvoir avoir droit à des dispenses administratives à Sciences Po. Ce serait un paradoxe qu'on ne puisse exercer correctement un mandat d'élu dans cette enceinte?

Comment décrirais-tu ta commune?

C'est une commune en grande partie rurale, avec un très beau bourg, une église, un enclos paroissial et un calvaire magnifique, un beau patrimoine architectural en général. Nous avons aussi un beau patrimoine rural et agricole, des bois. La commune a également pris une dimension péri-urbaine, avec beaucoup d'habitants qui travaillent le long de la RN12, à Morlaix, Brest, Landivisiau, Landerneau. 

Quel sont les rôles de l'action municipale et de l'échelon communal pour toi?

Ils sont essentiels, particulièrement en ces temps de crise, devant les défaillances de l'Etat. Les politiques néo-libérales menées depuis des années ont fragilisé les capacités d'intervention planificatrice et régulatrice de l’État, les communes ont pallié à toutes ses carences comme elles l'ont pu. En même temps, on a vu aussi à l’œuvre le plus mauvais de la centralisation dans cette crise du Covid-19 comme quand l’État interdisait pour tous les territoires, mêmes ruraux, l'accès aux sentiers de randonnée, aux plages, aux bois, l'interdiction de faire du vélo pour compenser par un surcroît de restriction de liberté son imprévoyance et la casse des outils de santé publique.  On a vu dans cette crise du coronavirus une accumulation de décisions déconnectées du terrain. On aurait pu avoir des décisions plus rationnelles, plus efficaces, plus proches de la réalité à l'échelle locale. Quoi de commun dans ce contexte entre les problèmes posés dans les grandes métropoles et à Paris, dans les villes moyennes, et dans les petites communes? Les maires et élus des collectivités locales peuvent avoir une approche plus pragmatique, même si on a aussi besoin d'un État plus efficace dans la planification, ce que j'appellerai une forme de socialisme au meilleur sens du terme, celui de la gestion collective des biens communs.  

Propos recueillis par Ismaël Dupont - 28 mai 2020

Parole à Corentin Derrien, 18 ans, nouveau conseiller municipal de Loc-Eguiner-Saint-Thégonnec
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