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29 octobre 2020 4 29 /10 /octobre /2020 07:46
Covid-19. Débordé par le virus, Macron remet la France sous cloche (L'Humanité, 28 octobre 2020)
Covid-19. Débordé par le virus, Macron remet la France sous cloche
Mercredi 28 Octobre 2020

Depuis des mois, le gouvernement multiplie les mesures, mais échoue à enrayer l’épidémie. Face à la recrudescence des contaminations, le chef de l’État s’est résolu à un reconfinement national.

 

La mesure était inenvisageable il y a quelques semaines. La nécessité d’éviter à tout prix d’en arriver là, répétée comme un mantra par le gouvernement. Et pourtant. « Surpris par le virus », Emmanuel Macron s’est résolu à décréter un reconfinement national de plus d’un mois, mercredi, à l’occasion d’une énième allocution télévisée de crise, un exercice auquel les Français commencent à être tristement habitués.

Hors de contrôle

À l’origine de cette nouvelle décision radicale, un constat : l’épidémie est aujourd’hui hors de contrôle. « Le virus circule en France à une vitesse que même les prévisions les plus pessimistes n’avaient pas anticipée », a indiqué Emmanuel Macron, soulignant que si le couvre-feu avait été « utile », il n’était pas « suffisant » pour ralentir une épidémie qui s’emballe, avec 30 000 à 40 000 nouveaux cas par jour et « près de 3 000 personnes en réanimation ». Aveu d’échec ? Le président n’est pas allé jusque-là en s’interrogeant lui-même : « Avons-nous tout bien fait ? Non, je l’ai dit il y a quinze jours, on peut toujours s’améliorer, mais nous avons fait tout notre possible et je crois profondément que notre stratégie était, compte tenu des informations qui étaient les nôtres, la bonne. » Pourtant, il le reconnaît, le tester-tracer-isoler ne fonctionne pas avec une telle circulation du virus. L’hôpital public est de nouveau confronté à un défi immense. La deuxième vague « sera sans doute plus dure et plus meurtrière que la première », a déclaré Emmanuel Macron. Le président de la République estime que « près de 9 000 patients seront en réanimation à la mi-novembre », sachant que le nombre de lits sera en urgence porté à plus de 10 000 (ils étaient à 10 700 au printemps). « Nous avons commencé à déprogrammer des opérations », a-t-il ajouté. Les soignants sont donc priés de se retrousser les manches comme jamais. « Nous avons tout le matériel nécessaire », et « formé près de 7 000 infirmiers et médecins pour travailler en réanimation », assure toutefois le chef de l’État. Insuffisant, pour les soignants, qui alertent sur leur condition de travail depuis des années.

Comme au printemps, la France s’apprête à vivre, à partir de jeudi minuit, en confinement, jusqu’au 1 er décembre au minimum. Un confinement qui ressemblera beaucoup au précédent, avec le retour des fameuses « attestations », nécessaires pour se rendre à son travail, faire ses courses, se faire soigner ou même simplement prendre un bol d’air. La mesure doit faire l’objet d’un vote au Parlement, jeudi. L’option d’un confinement partiel pour les personnes âgées a été exclue, et les visites en Ehpad seront autorisées.

L’économie ne doit pas s’arrêter

Les nouvelles restrictions sont toutefois moins strictes qu’au printemps dernier, pour des raisons essentiellement économiques que le chef de l’État assume. Emmanuel Macron l’a dit, il ne croit « pas à l’opposition entre la santé et l’économie ». Comprendre par cette tournure que le télétravail, s’il doit être « généralisé » là où il est possible, ne sera pas une règle immuable. Certains travailleurs confinés au printemps prendront le chemin du travail, comme les agents des services publics qui assurent l’accueil des usagers. Les usines, chantiers de travaux publics et les commerces essentiels ne cesseront pas leurs activités.

« Elle continuera avec plus d’intensité », car « l’économie ne doit ni s’arrêter ni s’effondrer », a martelé le président. Les commerces jugés « non essentiels » pour l’exécutif, en première ligne desquels les restaurants, les cafés et les « lieux accueillant du public », devront baisser le rideau. Pour ceux-là, ainsi que pour les indépendants, artisans et TPE et PME, dont l’activité serait impactée, il a promis un « plan spécial », comprenant la prise en charge à hauteur de 1 000 euros de leur perte de chiffre d’affaires, des « mesures de trésorerie » pour surseoir au paiement de leurs cotisations sociales et de leur loyer. L’État prendra également en charge une partie du chômage partiel, a annoncé le président. Les « commerces de centre-ville » qui devront fermer leurs portes vendredi verront toutefois leur situation réévaluée dans deux semaines, en prévision de la période de Noël. Rien, en revanche, sur le secteur déjà sinistré de la culture.

Par ailleurs, cette fois, les écoles, les collèges et les lycées resteront ouverts. Emmanuel Macron a estimé que « nos enfants ne sauraient être durablement privés d’instruction, d’éducation, de contact avec le système scolaire ». Il a évoqué l’impact de la fermeture des lieux d’enseignement lors de la première vague sur « les inégalités » et un lourd tribut payé notamment par « les élèves issus des classes populaires ». Le président a souligné que des « protocoles sanitaires renforcés » seraient mis en place, comme le réclament les principaux syndicats d’enseignants du primaire et du secondaire. De leurs côtés, « les universités et les établissements supérieurs privilégieront des enseignements en ligne ».

L’explosion des contaminations

Cinq jours seulement après l’entrée en vigueur du couvre-feu pour 46 millions de Français, le 23 octobre à minuit, le gouvernement donne donc la sensation d’être au pied du mur. Le récit des dernières semaines raconte l’explosion inquiétante du nombre de contaminations. Et éclaire sur l’emballement d’un exécutif débordé, qui, en multipliant les annonces, donne le sentiment d’improviser en catastrophe. Une « course contre la montre » qu’évoque Jean Castex, dès le 24 septembre, sur le plateau de France 2. La barre des 10 000 nouveaux cas en un jour a été franchie le 13 septembre, mais, à ce moment, il n’est question que de fermeture, complète ou partielle, de bars et restaurants.

Le seuil des 20 000 nouveaux cas est atteint le 9 octobre. Le 12 octobre, pourtant, le discours gouvernemental est fait d’injonctions contradictoires. Le premier ministre fustige alors le « relâchement » des Français, qui « ont considéré un peu trop vite, malgré les discours que nous tenions, que ce virus avait disparu ». Le même jour, pourtant, le ministre délégué au tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, incite tout de même les Français à réserver pour les vacances de la Toussaint.

Puis, le 14 octobre, premier coup de massue. Emmanuel Macron annonce, dans le cadre d’un entretien télévisé, un couvre-feu s’appliquant à huit métropoles. Le lendemain, la France enregistre pour la première fois 30 000 nouveaux cas. Puis 40 000 cas, le 22 octobre. L’accélération du rythme des contaminations conduit le gouvernement à étendre le couvre-feu à 54 départements. « Sans nouvelles mesures, il y aurait plus de 50 000 cas dans quinze jours », prophétise alors le ministre de la Santé, Olivier Véran. Une estimation bien optimiste : le cap fatidique est franchi à peine trois jours plus tard, le 25 octobre.

Désaveu pour la stratégie sanitaire

Mercredi soir, le chef de l’État a donc assumé l’échec la stratégie du « vivre avec le virus » et des deux versions du couvre-feu, constatant que «  nous sommes submergés par l’accélération soudaine de l’épidémie. » En réalité, l’exécutif n’aura même pas eu le luxe de pouvoir jauger l’efficacité des dispositifs précédents. La temporalité propre à l’épidémie demande en effet entre quinze et dix-huit jours pour évaluer l’effet d’une politique publique sur la circulation du virus. Le choix d’un reconfinement sur l’ensemble du sol national sonne aussi comme un désaveu pour la stratégie sanitaire différenciée, territoire par territoire, qui était supposée marquer le « style Castex ».

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27 octobre 2020 2 27 /10 /octobre /2020 07:41
Portrait de résistante communiste : 4 - Marie-Claude Vaillant-Couturier (100 ans d'engagements communistes)
Portrait de résistante communiste : 4 - Marie-Claude Vaillant-Couturier (100 ans d'engagements communistes)
Portrait de résistante communiste : 4 - Marie-Claude Vaillant-Couturier (100 ans d'engagements communistes)
Portrait de résistante communiste : 4 - Marie-Claude Vaillant-Couturier (100 ans d'engagements communistes)

Portrait de résistante communiste

100 ans d'engagements communistes

4 - Marie-Claude Vaillant-Couturier, née Vogel
03/11/1912 - 11/12/1996

Une femme pour qui ceux qui ont eu la chance de la connaître ont une admiration sans borne...

Marie-Claude comme l'appelait affectueusement les communistes vint au monde le 3 novembre 1912 à Paris.

Fille aînée de Lucien Vogel et de Cosette Brunhoff, famille protestante, dreyfusarde aux idées socialistes bien ancrées. Lucien Vogel au congrès de Tours se range aux côtés des partisans de la IIIe Internationale. Sa mère est rédactrice du "Jardin des modes".

Marie-Claude Vogel obtient son baccalauréat au collège Sévigné à Paris. Elle veut se consacrer à la peinture, idée que n'approuvent pas ses parents considérant que ce n'est pas un métier. Ils décident de l'envoyer à Berlin en 1930 afin d'apprendre la langue allemande. De retour en France, elle choisit de deveni photographe de presse. Ses premiers clichés seront publiés dans "Vu" que dirige son père, patron de presse.

Violaine Gelly raconte dans sa biographie de Charlotte Delbo qu'"en 1933, pour le magazine Vu, Marie-Claude est allée en Allemagne comme reporter photographe. Elle a assisté aux cérémonies du 1er mai, mettant déjà en scène l'une de ces spectaculaires manifestations à la gloire du Führer. Puis, grâce à l'entremise de militants communistes clandestins, elle a réussi à "voler" quelques photos des camps de concentration d'Orianienburg et de Dachau. De retour en France, elle dit son inquiétude pour les Juifs allemands. Puis elle prend sa carte au PCF". Marie-Claude Vaillant Couturier a alors 24 ans, Danielle Casanova 27 ans, et Charlotte Delbo 26 ans. 

Au cours d'un dîner chez son père en 1932, elle rencontre Paul Vaillant-Couturier. Très vite, ils tombent amoureux l'un de l'autre et se marient le 29 septembre 1937 à Villejuif. Mais Paul décède prématurément, le 10 octobre 1937.

Paul Vaillant-Couturier: L'autre figure communiste du Front populaire (Patrick Appel-Muller)

Marie-Claude a déjà adhéré à l'Union des Jeunesses communistes en 1934. Elle entre au journal L'Humanité en tant que reporter-photographe, et avec Danielle Casanova, c'est une des dirigeantes de l'Union des Jeunes Filles de France (UJFF, une association créée par le PCF).  Après un séjour de 6 mois en U.R.S.S, Marie-Claude se voit confier la responsabilité du service photographique du journal "L'Humanité" jusqu'à son interdiction en 1939. Dès le début de la résistance, elle rencontre Pierre Villon, un des futurs dirigeants du Conseil national de la résistance. Ensemble, ils vécurent les premières années dans la clandestinité. Résistance dans le même groupe que Georges Politzer, Jacques Salomon, Danielle Casanova, elle est arrêtée le 9 février 1942. Emprisonnée à la Santé, puis au Fort de Romainville.

Avec Charlotte Delbo et Danielle Casanova, elle participe à un journal clandestin, Le Patriote de Romainville. "Écrit au bleu de méthylène sur des papiers d'emballage de la Croix-Rouge, il circule dans les chambres et finit brûlé dans les poêles une fois lu. "Tu penses bien que notre sens de l'organisation ne perd pas ses droits, même et surtout pas ici", écrit le résistant communiste Octave Rabaté à sa femme". (Violaine Gelly, biographie de Charlotte Delbo). Très vite des cours sont instaurés: Viva Nenni donne des leçons d'italien, Marie-Claude d'histoire politique, Maï (Politzer) de philosophie, Charlotte (Delbo) de théâtre... "On échange des cours de maths contre des cours de couture, des exercices d'anglais contre des recettes de cuisine".  (Violaine Gelly, opus cité, p. 105). " Un bon nombre de ces femmes étaient des scientifiques et des intellectuelles de haut niveau, avec une fois inébranlable dans leur idéal. Elles étaient une partie de l'élite féminine du parti communiste. Il nous fallut du temps pour découvrir ce milieu nouveau et incompréhensible pour nous. Nous étions tombées sur une autre planète. Nous qui ignorions tout des partis politiques, nous étions arrivées au milieu d'un des plus intenses foyers d'activité intellectuelle communiste", racontera Simone, dite Poupette. (Violaine Gelly, opus cité, p. 105-106). Charlotte organise des pièces de théâtre avec Danielle Casanova dans le rôle de Jeanne d'Arc, surveillée par un soldat allemand joué par Marie-Claude Vaillant-Couturier. Elle monte Le Jeu de l'amour et du hasard de Marivaux. 17 des co-détenues de Charlotte Delbo au fort de Romainville apprennent l'exécution de leurs maris ou compagnons. Charlotte prépare une autre représentation, On ne badine pas avec l'amour, quand le 18 janvier 1943, 222 détenues sont réunis dans la cour du fort. On leur apprend leur départ pour l'Allemagne.

Avec 229 femmes en majorité résistantes et communistes, Marie-Claude Vaillant Couturier est déportée le 23 janvier 1943 à Fresnes, Compiègne, puis vers Auschwitz. 3 mois plus tard, il ne restera que 70 femmes survivantes de ce convoi classé Nuit et Brouillard. Les 4 derniers wagons d'un convoi de 18 sont réservés aux femmes quand le convoi part de Compiègne le 24 janvier.

"Personne ne comprendra jamais pourquoi, écrit Violaine Gelly, ces prisonnières ont été déportées à Auschwitz, qui était essentiellement un camp d'extermination de Juifs... Les "politiques "étaient ordinairement dirigées sur Ravensbrück. Sauf le convoi du 24 janvier 1943, dit "convoi des 31 000" car tous les matricules à cinq chiffres que les survivantes porteront tatoués sur l'avant-bras gauche pour le restant de leur vie commencent par 31. Désorganisation allemande due à la panique de voir Stalingrad sur le point de tomber? Simple erreur humaine lors de la séparation avec le train des hommes à Halle? La réponse s'est perdue avec la destruction d'une partie des archives d'Auschwitz - à supposer qu'elle s'y trouvait..." (Violaine Gelly, opus cité, p.115).

Ces résistantes, principalement communistes, arrivent à Auschwitz le 27 janvier au petit jour. Les déportées survivantes sont transportées à Birkenau, à trois kilomètres d'Auschwitz I. Les chantent La Marseillaise à la suite de Mounette. "Partout sur le sol, des cadavres qu'elles enjambent, des rats gros comme des chats qui courent entre des alignements de baraquements en brique, une odeur épouvantable qui envahit tout et dont elles découvriront très vite que c'est celle qu'exhalent les fours crématoires où jour et nuit sont brûlés des corps" (Violaine Gely). 

Danielle Casanova est nommée dentiste du Revier, elle y mourra du typhus le 9 mai (Charlotte écrira: "Elle reposait, belle parce qu'elle n'était pas maigre, le visage encadré de tous ses cheveux noirs, le col d'une chemise blanche fermé sur son cou, les mains sur le drap blanc, deux petites branches de feuillage près de ses mains. Le seul beau cadavre qu'on ait vu à Birkenau"). Marie-Claude Vaillant-Couturier est désignée interprète de l'administration du camp car elle parle allemand couramment. Charlotte Delbo, elle, malade, est protégée par ses camarades sur les lieux de travail en extérieur. Charlotte Delbo racontera l'extraordinaire solidarité de survie entre les déportées, leur amitié, leur bravoure et leur endurance inimaginables, leur beauté arrachée à la vie: 

" Yvonne Picard est morte

qui avait de si jolies seins.

Yvonne Blech est morte

qui avait les yeux en amande

et des mains qui disaient si bien

Mounette est morte

qui avait un si joli teint

Une bouche toute gourmande

et un rire si argentin

Aurore est morte

qui avait des yeux couleurs de mauve.

Tant de beauté tant de jeunesse

Tant d'ardeur tant de promesses...

Toutes un courage des temps romains.

Et Yvette aussi est morte

qui n'était ni jolie ni rien

et courageuse comme aucune autre.

Et toi Viva

et moi Charlotte

dans pas longtemps nous serons mortes

nous qui n'avons plus rien de bien"

(Une connaissance inutile)

En mai 43, Charlotte Delbo va être affectée à Rajsko, grâce à Marie-Claude Vaillant-Couturier à la culture du kok-sanghiz, un pissenlit d'Asie centrale dont la racine et la sève contiennent du latex transformable en caoutchouc.  Les conditions de vie et de travail sont moins mortifères, le harcèlement des kapos moins dangereux. Pendant trois mois, Charlotte et ses amies font l'aller-retour entre Birkenau et Rajsko matin et soir. Avec ses co-détenues, pour se divertir de l'enfer du camp, Charlotte évoque Electre, Dom Juan, elle tente de reconstituer avec Claudette Bloch, une détenue française, juive résistante, l'intégralité du Malade imaginaire de Molière. Elles montent la pièce au lendemain de Noël, le 26 décembre 1943, avec des costumes réalisés par le plus grand esprit d'expédient et d'invention.

"Le dimanche de la représentation, tout est en place. "C'était magnifique parce que chacune, avec humilité, joue la pièce sans songer à se mettre en valeur dans son rôle. Miracle des comédiens sans vanité. Miracle du public qui retrouve soudain l'enfance et la pureté, qui ressuscite à l'imaginaire. C'était magnifique parce que, pendant deux heures, sans que les cheminées aient cessé de fumer leur fumée de chair humaine, pendant deux heures nous y avons cru. Nous y avons cru plus qu'à notre seule croyance d'alors, la liberté, pour laquelle il nous faudrait lutter cinq cent jours encore"  (Une connaissance inutile) - Cité dans Charlotte Delbo- Violaine Gelly, Paul Gradvohl, Pluriel

Marie-Claude est transférée à Ravensbrück le 2 août 1944. Son attitude courageuse pleine de sollicitude envers ses compagnes de déportation est reconnue par toutes ses camarades de souffrance.  
Elle refuse de rentrer en France à la libération de Ravensbrück tant qu’il reste sur place des déportés français malades, femmes ou hommes, et elle ne revient que le 25 juin 1945, deux mois après sa libération.

Elle témoigne au procès de Nuremberg en 1946. C'est l'un des principaux témoins des camps de la mort pour l'accusation contre les criminels de guerre nazis. Germaine Tillon dira son admiration par rapport au rôle joué par Marie-Claude Vaillant Couturier.

Au lendemain de son retour en France, le 26 juin 1945, Marie-Claude Vaillant Couturier est désignée membre suppléant du comité central du PCF. Après avoir été cooptée à l'Assemblée consultative, elle est élue députée à l'assemblée constituante en novembre 1945 dans le 4e secteur de la Seine Sud. Pendant 3 législatives continues, la confiance des électrices et des électeurs ne lui fait pas défaut. Après l'intermède dee 1958, Marie-Claude est de nouveau élue députée dans la circonscription de Villejuif de 1962 à 1967. Au cours d'une séance de l'assemblée nationale le 16 décembre 1964, elle plaide pour l'adoption d'un amendement renforçant la proposition de loi sur "l'imprescriptibilité du génocide et des crimes contre l'humanité". En 1973, âgée de 60 ans, elle laisse son siège de députée au profit du secrétaire général du PCF, Georges Marchais, tout en restant membre du Comité Central jusqu'au 25e congrès, en 1985.         

Elle témoigne encore au procès de Barbie en 1987.
Elle fut une des dirigeantes de la Fédération nationale des déportés et internés résistants et patriotes, membre de l’Amicale d’Auschwitz, première présidente de la Fondation pour la mémoire de la déportation, secrétaire de la Fédération démocratique internationale des femmes, vice-présidente de l’ Union des femmes françaises, élue députée PCF, vice-présidente de l’Assemblée nationale

Sources: biographie de Charlotte Delbo par Violaine Gely, écrits de Charlotte Delbo, Héroïques Femmes en résistance tome 2 d'Antoine Porcu (éditions Le Geai Bleu)

 

Lire aussi:

Portrait de résistante communiste - 3 - Maï Politzer 1915-1943 (100 ans d'engagements communistes)

Portrait de résistante communiste: 2 - Madeleine Braun, cofondatrice du Front National, première femme vice-présidente de l'Assemblée Nationale (100 ans d'engagements communistes)

Portrait de résistante communiste - France Bloch-Sérazin, Chimiste de la résistance armée, 1913-1943 (100 ans d'engagements communistes)

Elle a planté ses yeux dans ceux des nazis

DANY STIVE

JEUDI, 7 MAI, 2015

L'HUMANITÉ

"Une vie de résistante, Marie-Claude Vaillant-Couturier", de Gérard Streiff.

Marie-Claude Vaillant-Couturier, rescapée d’Auschwitz, témoin à Nuremberg, militante communiste.

Quand elle entre dans la salle du procès des dirigeants nazis à Nuremberg le 28 janvier 1946, Marie-Claude Vaillant-Couturier aimante tous les regards. Cette belle et grande femme blonde aux yeux bleus, plutôt que s’avancer vers la barre où le président du tribunal vient de l’appeler, se dirige droit vers les bancs des accusés. Plantant ses yeux dans ceux des dignitaires nazis, cette femme sortie de l’enfer concentrationnaire sept mois auparavant défie les responsables de la solution finale. Avec elle, est entré dans cette salle le « terrible cortège de tous les rayés et tous les tondus des camps de concentration, avec le dernier corps trébuchant des affreuses files de Nuit et Brouillard, enfin tombé sous les crosses ; avec les huit mille Françaises qui ne sont pas revenues des bagnes, avec la dernière femme morte à Ravensbrück pour avoir donné asile à l’un des nôtres » (1). À la barre, elle apostrophe les responsables nazis : « Regardez-moi car, à travers mes yeux, ce sont des centaines de milliers d’yeux qui vous regardent, par ma voix, ce sont des centaines de milliers de voix qui vous accusent. »

Par cette scène initiale, Gérard Streiff ouvre une biographie rapide et bien enlevée de cette communiste hors du commun à l’usage des jeunes lecteurs. Autant dire que, en suivant les pas de Marie-Claude Vaillant-Couturier, on arpente le monde du XXe siècle. Photographe, journaliste, militante infatigable, pacifiste et féministe, élue communiste, elle a voyagé de par le monde et traversé les classes sociales. Issue de la bourgeoisie éclairée, elle rejoint les rangs des révoltés refusant les inégalités. Difficile avec un tel personnage, dans un texte si court, de ne pas verser dans l’hagiographie. L’auteur y parvient en refusant de l’enfermer dans la légende, mais en décrivant une femme « unique, engagée, habitée par la passion politique, d’une incroyable vitalité, élégante et discrète, humble mais tenace, simple et altière à la fois. Une sorte d’aristocrate rouge qui semble sortie d’un roman de Jean Vautrin ». Marie-Claude Vaillant-Couturier n’entrera pas au Panthéon en ce mois de mai, François Hollande ayant choisi d’autres personnalités pour féminiser un peu ce temple républicain si masculin. À lire ce portrait, on comprend qu’il a fait une erreur. Raison de plus pour encourager sa lecture par les plus jeunes.

(1) Discours d’André Malraux pour l’entrée au Panthéon des cendres de Jean Moulin.

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26 octobre 2020 1 26 /10 /octobre /2020 08:00
Universités.  La lutte des étudiants n’est pas accessoire - Anaïs Fley, reconduite comme secrétaire nationale de l'Union des Etudiants Communistes, interviewée par L'Humanité  (26.10.2020)
Universités. « La lutte des étudiants n’est pas accessoire »
Lundi 26 Octobre 2020

À l’issue de la conférence nationale de l’Union des étudiants communistes, sa secrétaire nationale, Anaïs Fley, revient sur les chantiers de l’UEC, dont le revenu étudiant. Entretien.

Vous militez pour l’instauration d’un revenu étudiant. Quelle forme prendrait-il et comment le financer ?

Anaïs Fley Le revenu étudiant serait fixé au niveau du salaire minimum et en fonction du niveau de qualification et de formation. Il serait financé par les cotisations sociales via la création d’une nouvelle branche de la Sécurité sociale, une branche « formation » qui permettrait d’étendre à une nouvelle période de la vie ce système révolutionnaire et émancipateur qu’est la Sécurité sociale, plutôt que de continuer à le détruire comme le fait le gouvernement avec la réforme des retraites. Le revenu étudiant permettrait d’économiser des sommes colossales consacrées actuellement aux bourses ou aux aides qui pallient la précarité étudiante. C’est une mesure qui pose directement la question du communisme, en repensant la notion de travail, en reconnaissant les études supérieures comme un travail en tant que tel. À ce jour, nous avons plus de 5 000 étudiants et étudiantes qui ont signé la pétition « Étudier, c’est travailler » pour le revenu étudiant.

Emmanuel Macron a admis, le 14 octobre, que « c’est dur d’avoir 20 ans en 2020 ». Que lui répond l’UEC ?

Anaïs Fley Si c’est dur d’avoir 20 ans en 2020, c’est surtout parce qu’on se trouve dans une situation où il est plus que jamais nécessaire de s’engager, or les jeunes ont peu de possibilités de lutter ensemble pour l’émancipation et la justice. C’est un enjeu majeur de convaincre les étudiants de se mobiliser contre Macron, que la lutte n’est pas accessoire. La démocratie ne se limite pas au vote, mais c’est un moment incontournable de la vie démocratique française, c’est tragique que de nombreux jeunes se sentent étrangers à ce moment. Nous devons nous mobiliser pour amorcer une transformation sociale, les crises sanitaires et écologiques nous rappellent que nous avons peu de temps pour cela, au risque d’aller droit dans le mur.

Le féminisme est un des principaux chevaux de bataille de l’UEC et était au menu de la conférence nationale qui s’est tenue ce week-end. Comment va se matérialiser ce combat ?

Anaïs Fley Il y a urgence à donner des responsabilités politiques aux femmes et dans les luttes dans les facs. L’UEC est une organisation politique et nous avons une direction nationale composée aux deux tiers de femmes. C’est un enjeu révolutionnaire de permettre aux femmes d’accéder à ces postes à responsabilité. De manière plus générale, sur les facs, on doit permettre aux femmes d’occuper tout l’espace qu’elles souhaitent, donc de lutter contre les violences sexistes et sexuelles : on doit faire de la prévention, former le personnel à écouter les victimes et sanctionner administrativement ceux qui se livrent à ces violences.

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26 octobre 2020 1 26 /10 /octobre /2020 07:54
Portrait de résistante communiste - 3 - Maï Politzer 1915-1943 (100 ans d'engagements communistes)
Portrait de résistante communiste - 3 - Maï Politzer 1915-1943 (100 ans d'engagements communistes)

Marie Politzer, dite Maï Politzer, née Larcade, est née à Biarritz le 15 août 1915  et morte à Auschwitz le 6 mars 1943.

Maï Politzer est la fille d'un cuisinier, ancien chef à la cour d'Espagne, installé à Biarritz après la chute d'Alphone XIII. Seule fille (elle a deux frères, l'un plus jeune, l'autre plus âgé), elle est une enfant « choyée. » La famille est catholique pratiquante. Jeune, Marie Politzer est passionnée par le théâtre et met en scène des pièces avec ses amies. Après avoir fait ses études secondaires dans un couvent de Biarritz, elle suit une formation de sténo-dactylo à Bayonne, fait des études de commerce par correspondance, puis elle part à Paris pour entrer dans une école sage-femme. Diplômée en 1929, ses parents lui donnent leurs économies pour acheter une clinique située dans le 20 e arrondissement de Paris. Elle rencontre Georges Politzer, son futur mari, dans un train en rentrant pour les vacances, en 1929. Il divorce pour l'épouser et le couple se marie le .

Son mari étant communiste, elle adhère à ses idéaux et entre en clandestinité avec lui durant l'occupation, en août 1940, après avoir confié leur fils de sept ans à ses parents.

Né en 1903 sujet de l’Empire austro-hongrois, Georges Politzer s’engage précocement. Issu d’une famille de la bourgeoisie juive de Hongrie, il a 15 ans en 1918 quand il adhère au Parti communiste. L’Empire disloqué, il participe à la défense de la République des Conseils, dirigée par Béla Kun, contre les troupes du dictateur Miklos Horthy, admirateur de Mussolini et initiateur des premières lois antisémites de l’entre-deux-guerres. À 17 ans, il part s’installer à Paris, non sans avoir fait un passage à Vienne afin d’assister aux séminaires de Freud et de Ferenczi.

Inscrit à la Sorbonne, où il rencontre Pierre Morhange, Henri Lefebvre et Norbert Guterman, il enseigne au lycée de Moulins, dans l’Allier, avant d’obtenir l’agrégation de philosophie, en 1926, et d’être nommé professeur de l’enseignement secondaire, emploi qu’il occupera jusqu’en 1939 (2). Militant en tant que syndicaliste enseignant, il adhère au Parti communiste français en 1929 et participe à la Revue marxiste avec Pierre Morhange, Georges Friedmann et Paul Nizan.

Ardemment impliqué dans les actions culturelles du PCF dans les années 1930 – enseignement militant, journalisme, documentation… –, il sera mobilisé en 1939 dans l’intendance à l’École militaire. Entré dans la clandestinité, il est, avec Jacques Solomon et Jacques Decour, à l’origine de la Résistance universitaire et intellectuelle communiste, en lançant dès l’automne 1940 le périodique clandestin l’Université libre, puis en février 1941 la Pensée libre, explique le Maitron (3).

Il écrit des articles pour des journaux de résistants. Elle prend en charge le transport des textes aux imprimeries clandestines et, alors qu'elle est blonde, elle se teint les cheveux en brun pour être moins reconnaissable.
Georges et Marie Politzer sont arrêtés à leur domicile clandestin dans le 18e arrondissement de Paris le 14 février 1942 par les brigades spéciales.
Le 30 mai, huit jours après Georges, ce sont d'autres hommes du réseau qui partent pour le Mont Valérien: Félix Cadras, Arthur Dallidet et Jacques Decour. A huit jours d'intervalle, Maï Politzer a vu partir vers la mort les deux hommes qu'elle aimait, son mari et son amant.

Elle reste au dépôt jusqu'au 23 mars, puis est détenue au secret à la prison de la Santé où elle voit une dernière fois Georges Politzer avant qu'il soit fusillé le 23 mai 1942 dans la forteresse du Mont-Valérien.

Dans la sixième partie du poème Brocéliande de la Diane française, Louis Aragon rendra un hommage appuyé au résistant communiste « aux cheveux roux », assassiné à l’âge de 39 ans, « mort pour la France ». « Dans le Crime contre l’esprit, paru en 1943 puis repris dans l’Homme communiste », précise le Maitron, « il consacra plusieurs pages à Georges Politzer », qui passa trois mois enchaîné et torturé, « du début de mars au 23 mai précisément ». « Pierre Villon (4) se fit aussi l’écho des tortures subies par Politzer », souligne la notice du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier : « Arrêtés, tous deux », Georges et Maïe « ont eu une attitude héroïque devant leurs bourreaux, ils n’ont cédé ni aux tortures physiques, ni aux menaces, ni aux offres déshonorantes de récompense ».

Maï Politzer est ensuite transférée au Fort de Romainville en août 1942.
Elle est transférée à Auschwitz par le convoi du 24 janvier 1943, convoi qui contient entre autres des résistantes françaises, la plupart non juives et en majorité communistes, parmi lesquelles de nombreuses veuves de fusillés, telle Hélène Solomon-Langevin, femme de l'écrivain Jacques Solomon.
Elle porte à Auschwitz le numéro 31 680. Danielle Casanova, arrivée par le même convoi qu'elle, et qui a pris la fonction de dentiste au camp, arrive à lui trouver un poste de médecin au revier du camp, bien qu'elle ne soit que sage-femme. Les conditions sont difficiles, mais un peu moins mauvaises que dans le reste du camp : les médecins n'ont pas à subir d'appel, sont abrités du froid et mangent correctement2. Elle y meurt du typhus le 6 mars 1943.
C'est par Marie-Claude Vaillant-Couturier, elle aussi déportée par le convoi du 24 janvier 1943, que la famille de Maï Politzer apprend sa mort, après la libération des camps.
Comme pour Georges Politzer, la mention « mort pour la France » fut accordée à Maï Politzer le 18 mai 1946

Fort de Romainville

Fort de Romainville

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26 octobre 2020 1 26 /10 /octobre /2020 07:28
Ian Brossat : Certains tentent en cet instant tragique d’instruire le procès de la gauche - Trois questions à Ian Brossat - Libération, 25 octobre (Margaux Lacroux)
Trois questions à...
Ian Brossat : «Certains tentent en cet instant tragique d’instruire le procès de la gauche»
Par Margaux Lacroux

 

Le mot «collabo» a été inscrit à l’encre rouge sur le dôme blanc du siège du parti communiste à Paris, samedi. Le porte-parole du PCF réagit à cet acte de vandalisme, qu’il attribue à l’extrême droite.

Comment interprétez-vous le tag du terme «collabo» devant votre siège ?

Je le vis d’abord comme une infamie. Le Parti communiste, c’est la Résistance. Ce tag a été dessiné sur notre siège au moment où nous commémorons le 79e anniversaire du massacre de Châteaubriant. 27 communistes furent alors fusillés par les nazis. Parmi eux, il y avait Guy Môquet, âgé de 17 ans. Ce siège national du PCF est situé place du Colonel-Fabien, du nom de ce résistant français auteur du premier attentat contre un militaire nazi, le 21 août 1941. Quant aux auteurs de ce tag, je n’ai guère de doute sur leur profil. J’y vois la marque et la signature de l’extrême droite.

Que répondez-vous à ceux qui accusent le PCF de complaisance envers le communautarisme et l’islamisme dans le contexte actuel ?

Je leur réponds que le PCF n’a aucune leçon de République à recevoir de personne. La République française, nous la chérissons et nous avons su la défendre les armes à la main. Après ce que nous venons de vivre, on attendrait des responsables politiques qu’ils veillent à l’unité du pays. Je constate avec effarement que c’est l’exact inverse qui est en train de se produire. Certains tentent en cet instant tragique d’instruire le procès de la gauche, de la disqualifier voire de la criminaliser. Une chose est certaine. Ce n’est pas la gauche, en tout cas pas la mienne, qui vend des armes à l’Arabie saoudite, ce n’est pas ma gauche qui baise les babouches des pétromonarques du Golfe et les décore de tout ce que la République compte de distinctions diverses et variées. Pour le reste, ce que nous disons est clair et précis. Il faut lutter sans faille contre l’islamisme, qui est une forme de fascisme. Cela suppose de condamner avec la plus grande sévérité ceux qui de près ou de loin ont prêté main-forte à l’assassin de Samuel Paty. Et il faut d’un même mouvement lutter contre tout qui fait le terreau de cette idéologie mortifère. Cela suppose de faire revenir l’État dans nos quartiers, pas uniquement sous sa forme répressive mais avec l’ensemble des services publics qui manquent aujourd’hui cruellement. Au premier rang desquels, l’école. 

Quelles suites allez-vous donner ? 

Nous allons porter plainte, bien sûr. Et je ne doute pas les coupables seront identifiés et punis. Mais le plus important n’est pas là. Nous allons surtout continuer le combat pour une République sociale et démocratique. 

Margaux Lacroux

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26 octobre 2020 1 26 /10 /octobre /2020 07:21
Référendum au Chili : voie ouverte vers la démocratie: 78% des Chiliens envoient à la poubelle la constitution de Pinochet
Référendum au Chili : voie ouverte vers la démocratie: 78% des Chiliens envoient à la poubelle la constitution de Pinochet
Référendum au Chili : voie ouverte vers la démocratie: 78% des Chiliens envoient à la poubelle la constitution de Pinochet
Référendum au Chili : voie ouverte vers la démocratie: 78% des Chiliens envoient à la poubelle la constitution de Pinochet
¡Viva el pueblo de #Chile Viva!
A plus de 78% pour une nouvelle Constitution et à 79% pour une assemblée constituante élue par le peuple ✊✊✊
#Dignidad #Chili Le peuple reprend ses droits
 
Référendum au Chili : voie ouverte vers la démocratie.
Le peuple chilien est enfin débarrassé de la Constitution imposée par la dictature. A une écrasante majorité, plus de 78%, les électeurs viennent d’envoyer à la poubelle, la charte concoctée du temps de Pinochet, « entre quatre murs », comme le déclarait récemment la députée communiste chilienne, Karol Cariola. Il aura fallu plus de trente ans, une mobilisation sociale sans précédent, avec au premier rang les jeunes générations et les femmes, pour que s’ouvre la voie de la rédaction d’une nouvelle charte fixant les règles du pays. Comme l’écrivait Pablo Neruda « vous pouvez couper toutes les fleurs, vous ne pourrez pas empêcher le printemps de venir. »
Les forces conservatrices du pays tentent de récupérer ce résultat avec la volonté de « modérer » le texte en préparation. Rompre avec un passé douloureux, rompre avec la dictature, reste pour les représentants de la finance et de la grande bourgeoisie difficile à accepter. Ils vont y être obligés.
Une nouvelle bataille s’engage pour ne pas laisser à la prétendue « élite » la charge de rédiger la nouvelle Constitution. La majorité démocratique, progressiste, transformatrice doit pouvoir, comme les urnes viennent de le confirmer, rédiger le nouveau texte constitutionnel.
Le Chili vit une transition historique avec comme perspective une société de droits, de justice, de solidarité.
Après le retour de la démocratie en Bolivie, et la résistance héroïque de Cuba et du Venezuela face aux criminels blocus et actions terroristes, après les avancées démocratiques au Mexique et dans plusieurs autres pays de la région, le Chili vient de tourner la page des heures sombres et s’engage sur la voie de la transformation progressiste.
José Fort
Chili : La voie s'ouvre pour une constitution démocratique et sociale (Fabien Roussel - PCF)
 
 
Dimanche 25 octobre 2020 pourra être considéré comme un jour historique au Chili. Lors du référendum, le peuple chilien a clairement voté pour une nouvelle constitution, il a clairement voté pour effacer
définitivement tout lien avec la dictature de Pinochet.
 
Plus de 78% des électeurs ont voté pour la fin de la constitution qui datait de l'ère Pinochet et 79% ont voté pour que la nouvelle constitution soit construite par une convention constituante formée de
citoyens, élus au suffrage universel.
 
Ce résultat est celui des mouvements sociaux qui ont commencé en octobre 2019, interrompus certes par la crise sanitaire mais qui débouchent aujourd'hui sur une grande victoire qui ouvre la route vers une nouvelle
constitution et un nouveau référendum pour l'approuver en 2022.
Le travail va donc se poursuivre pour que cette nouvelle constitution permette les réformes nécessaires pour lutter contre les inégalités sociales, pour se libérer des dogmes néo-libéraux et des privatisations,
et pour garantir la souveraineté du peuple chilien.
Ce dimanche est un nouvel espoir pour la démocratie en Amérique latine après la victoire, la semaine dernière, du MAS en Bolivie contre les putschistes.
 
Le PCF tient à féliciter le peuple chilien de cette victoire. Il apporte son soutien à toutes celles et ceux qui vont maintenant travailler à la construction d'une nouvelle constitution démocratique et sociale.
Le PCF, pleinement solidaire des forces de la gauche de transformation sociale chilienne, restera vigilant devant les tentatives de la droite, de l'extrême droite et du patronat chilien de troubler ce processus
populaire.
 
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, député du Nord,
 
Paris, le 26 octobre 2020.
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26 octobre 2020 1 26 /10 /octobre /2020 06:06
Conseil Municipal de Brest du 21 octobre: Intervention de Mathilde Maillard, adjointe communiste, sur les dérogations au repos dominical
 
« Monsieur le Maire, chers collègues,

Si la période que nous vivons est remplie d’incertitudes, il y a des choses qui ne changent pas …

En effet, notre conseil municipal s’apprête une nouvelle fois à délibérer sur un certain nombre de dérogations à la règle du repos dominical dans les commerces de notre ville pour l’année à venir.

Monsieur le Maire, vous connaissez la position du groupe des élus communistes sur le sujet. Elle est ancienne, constante, renouvelée chaque année à cette même période. Les communistes sont opposés au travail le dimanche dans le commerce. Qu’il concerne les secteurs du commerce de détail ou des concessions automobiles.

Pour les communistes, la règle du repos dominical est une conquête sociale majeure. Elle a permis le développement d’une vie associative, culturelle, sportive, riche et essentielle à la cohésion du pays et au bien-être général.

De ce point de vue, nous regrettons que les deux délibérations sur lesquelles nous sommes amenées à nous prononcer aujourd’hui nous engagent sur un chemin différent.

Nous le regrettons d’autant plus qu’après plusieurs années d’application, nous estimons que l’intérêt de ces ouvertures dominicales dérogatoires reste à démontrer…

Dans la période de crise économique et sociale que nous connaissons, nous pensons que la solution pour aider le commerce brestois à rebondir ne se situe pas dans l’ouverture le dimanche mais bien dans une revalorisation significative du pouvoir d’achat de tous nos concitoyens. Pouvoir d’achat matraqué depuis des années et une nouvelle fois aux abonnés absents des dernières mesures gouvernementales comme en témoigne le plan de relance présenté début septembre par le Premier Ministre Castex… Rien sur les hausses de salaires, rien non plus sur les augmentations de pensions et de minima sociaux ainsi que leur nécessaire élargissement.

Alors que la grande précarité gagne du terrain, alors que les revenus des ménages ne cessent de diminuer, comment imaginer dès lors que nos concitoyens fréquentent davantage les commerces, dimanche compris ?

Au regard de ces éléments, il nous est permis de douter de la réalité des effets économiques bénéfiques que permettraient ces mesures tant sur l’emploi local que sur le pouvoir d’achat des ménages.

Elus communistes, nous voyons également dans ces ouvertures dominicales des atteintes portées aux droits et aux conditions de travail des salariés des secteurs concernés. Ce seront une fois de plus des salariés à temps partiel, mal payés, précaires, majoritairement des femmes, qui seront concernées par ces dérogations et qui n’auront d’autres choix que de se rendre au travail les dimanches d’ouverture au détriment de leur vie personnelle, amicale, familiale.

Notons que la date du dimanche 26 décembre est proposée à l’ouverture, ce qui viendrait écourter le week-end de Noël pour tous les salariés concernés.

Bien sûr, aujourd’hui, il y a urgence à épauler nos commerces de proximité et nous nous rejoignons sur ce sujet. Cela a d’ailleurs fait l’objet de dispositifs d’aides mis en place par nos deux collectivités que nous avons soutenus.

En revanche, l’ouverture des commerces le dimanche ne bénéficient pas aux commerces de proximité. Ce sont les intérêts des groupes de la grande distribution qui sont renforcés en captant une grande majorité de la clientèle sur ces dates. Ce sont d’ailleurs ces mêmes groupes qui militent chaque année pour une généralisation des ouvertures dominicales dans notre ville…

Communistes, nous ne voulons pas d’une société où le consommateur remplacerait le citoyen. Le dimanche doit rester un repère collectif dédié au temps libre commun, qu’il soit familial, amical, associatif, sportif, culturel ou autres.

Et comme aime à le dire notre camarade Taran Marec : « Labour Zul, Labour Nul ».

Monsieur le Maire, chers collègues, le groupe des élus communistes votera contre ces deux délibérations.

Je vous remercie. »

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26 octobre 2020 1 26 /10 /octobre /2020 06:06
Quelques rendez-vous d'éducation populaire organisés par les sections du PCF Finistère en novembre, décembre, janvier
Gérard Streiff est prévu pour nous parler de son abécédaire amoureux du communisme le 24 novembre à Morlaix pour la rentrée des Mardis de l'éducation populaire et le 25 novembre au Relecq-Kerhuon

Gérard Streiff est prévu pour nous parler de son abécédaire amoureux du communisme le 24 novembre à Morlaix pour la rentrée des Mardis de l'éducation populaire et le 25 novembre au Relecq-Kerhuon

Quelques rendez-vous d'éducation populaire organisés par les sections du PCF Finistère en novembre, décembre, janvier
L'écrivain Guy Darol interviendra probablement le mardi 8 décembre à 18h autour de son dernier livre Wattstax, une fierté noire: Musique et combat anti-raciste aux Etats-Unis.

L'écrivain Guy Darol interviendra probablement le mardi 8 décembre à 18h autour de son dernier livre Wattstax, une fierté noire: Musique et combat anti-raciste aux Etats-Unis.

Quelques rendez-vous d'éducation populaire organisés par les sections du PCF Finistère en novembre, décembre, janvier
Quelques rendez-vous d'éducation populaire organisés par les sections du PCF Finistère en novembre, décembre, janvier
Quelques rendez-vous d'éducation populaire organisés par les sections du PCF Finistère en novembre, décembre, janvier
Quelques rendez-vous d'éducation populaire organisés par les sections du PCF Finistère en novembre, décembre, janvier
A Quimperlé Jeudi Rouge le 26 novembre avec le Jeudi  26 novembre à 18h30 avec Bernard Vasseur, philosophe, qui nous présentera son nouvel ouvrage "Le Marxisme a de l'avenir, pourvu qu'on le libère du passé"

A Quimperlé Jeudi Rouge le 26 novembre avec le Jeudi 26 novembre à 18h30 avec Bernard Vasseur, philosophe, qui nous présentera son nouvel ouvrage "Le Marxisme a de l'avenir, pourvu qu'on le libère du passé"

Quelques rendez-vous d'éducation populaire organisés par les sections du PCF Finistère en novembre, décembre, janvier
Fréderick Genevée donnera une conférence pour les Jeudi Rouge du PCF à Quimperlé le 14 décembre: Président du Musée d'histoire vivante , coordinateur de l'ouvrage collectif "Aux alentours du Congrès de Tours  1914/1924"

Fréderick Genevée donnera une conférence pour les Jeudi Rouge du PCF à Quimperlé le 14 décembre: Président du Musée d'histoire vivante , coordinateur de l'ouvrage collectif "Aux alentours du Congrès de Tours 1914/1924"

Quelques rendez-vous d'éducation populaire organisés par les sections du PCF Finistère en novembre, décembre, janvier
Renaud Faroux - conférence sur Picasso à Landerneau (les rendez-vous artistiques du PCF Finistère)

Renaud Faroux - conférence sur Picasso à Landerneau (les rendez-vous artistiques du PCF Finistère)

Renaud Faroux - conférence sur Henry Moore à Landerneau (les rendez-vous artistiques du PCF Finistère)

Renaud Faroux - conférence sur Henry Moore à Landerneau (les rendez-vous artistiques du PCF Finistère)

Dans les 3 mois à venir, quelques propositions d'initiatives des sections du Parti communiste français du Finistère: éducation populaire, 100 ans du Parti communiste. 

A Morlaix:

LES MARDIS DE L’ÉDUCATION POPULAIRE au local de la section PCF, 2 petite rue de Callac
 
Avec l'écrivain et journaliste Gérard Streiff autour de l'Abécédaire amoureux du communisme mardi 24 novembre

"Le Communisme est mort selon les médias. Pourtant, il existe encore des communistes. Gérard Streiff, en fait partie, il explique par cet abécédaire comment on devient communiste en 1968, et pourquoi cinquante plus tard il est toujours communiste. L’occasion pour certains de découvrir ce souvenir, pour d’autres la culture, les combats, les révoltes, la pensée de 50 ans de communisme. Ce livre est un recueil d’images, d’anecdotes, de rencontres, de dates. Des souvenirs en vrac, avec des trous (de mémoire).  Le communisme par le petit bout de ma lorgnette". Livre à 12 €, éditions du Petit Pavé

 
Avec l’écrivain Guy Darol probablement le mardi 8 décembre, 18h. Autour de son dernier livre Wattstax, une fierté noire: Musique et combat anti-raciste aux Etats-Unis.
 
Avec l’affichiste Dugudus (Régis Léger), Mardi 19 janvier. Présentation de son travail d'artiste affichiste et de son travail sur les affiches cubaines.
Il y aura en même temps une expo de son travail au Ty Coz. 
 
JOURNÉE CAMARADES
 
Dimanche 20 décembre  au local du PCF à Morlaix - journée « CAMARADES »
 
projection du documentaire Camarades d’Yves Jeuland en matinée
auberge espagnole
puis projection du film Les Camarades de Mario Monicelli.
 

Au Relecq-Kerhuon:

Avec l'écrivain et journaliste Gérard Streiff autour de l'Abécédaire amoureux du communisme mercredi 25 novembre

A Douarnenez, Mercredi 25 novembre: Bernard Vasseur, philosophe, qui nous présentera son nouvel ouvrage "Le Marxisme a de l'avenir, pourvu qu'on le libère du passé"

A Quimperlé, salle Isole, Espace Benoîte Groult: début Jeudis Rouges de la saison 2019/2020

  • le Jeudi  26 novembre à 18h30 avec Bernard Vasseur, philosophe, qui nous présentera son nouvel ouvrage "Le Marxisme a de l'avenir, pourvu qu'on le libère du passé"
  • Le Lundi 14 Décembre 18h30 - avec Frederick Genevée, historien, Président du Musée d'histoire vivante , coordinateur de l'ouvrage collectif "Aux alentours du Congrès de Tours  1914/1924"
  • Le Jeudi 28 janvier  2021 18h30 soirée "Afrique du Sud, où en sommes nous ? et le rôle des femmes dans la lutte contre l'apartheid avec Jacqueline Dérens.

En prévision aussi: avec Barbara Stiegler pour une soirée "Que nous dit la crise sanitaire sur l'état de notre société"; avec Sophie Démare Lafont autour de "La Bible, une sacrée histoire" et Sara Lickel Chargée de plaidoyer au Secours Catholique sur le Droit à l'alimentation.

***

Pour les vœux de la fédération PCF Finistère, nous prévoyons une invitation de l'historien d'art Renaud Faroux co-auteur avec Yolande Rasle du livre "Libres comme l'art" sur "100 ans d'histoire entre les artistes et le PCF" pour une présentation en mots et en images des peintres liés à l'histoire du communisme français. Ce sera probablement au Relecq-Kerhuon.  Renaud Faroux est aussi le conférencier qui est venu nous présenter et mettre en contexte plusieurs expositions du FHEL des Capucins à Landerneau et du Musée de Pont Aven.

***

A signaler aussi, même si ce n'est pas organisé par le PCF, que notre camarade, ancienne secrétaire nationale du PCF, ministre de la Jeunesse et des Sports, et actuellement députée communiste de Seine Saint-Denis, Marie-George Buffet, sera l'invitée de l'université populaire du Pays d'Iroise le 15 décembre à 18h30 à Locmaria Plouzané pour une conférence sur: "De la révolution de 1789 à nos jours, l'égalité homme femme, un reflet de choix politiques"

Quelques rendez-vous d'éducation populaire organisés par les sections du PCF Finistère en novembre, décembre, janvier
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25 octobre 2020 7 25 /10 /octobre /2020 08:47
Madeleine Braun

Madeleine Braun

Madeleine Braun au poste de vice-présidente de l'Assemblée- Source: documentation photographique l'Humanité

Madeleine Braun au poste de vice-présidente de l'Assemblée- Source: documentation photographique l'Humanité

Madeleine Braun (née Madeleine Weill) vient au monde à Paris le 25 juin 1907 dans une famille bourgeoise. Son père Albert Weill est directeur de société, sa mère Gabrielle Hirsch artiste peintre.

Étudiante à la faculté de droit, elle a 23 ans lorsqu'elle se marie avec un administrateur de sociétés, l'homme d'affaire Jean Braun. Salomon Braun, son beau-père, la charge alors de gérer le service social de l’hôpital qu’il dirige, au sein duquel elle prend conscience des inégalités sociales. Bien que vivant plus aisément, Madeleine n'est pas insensible à la misère qui l'entoure. La montée du nazisme en Allemagne ne la laisse pas indifférente. Elle prend fait et cause pour les républicains espagnols contre le général Franco. Afin de donner plus d'efficacité à son hostilité au fascisme, elle s'engage dans le mouvement Amsterdam-Pleyel et en devient secrétaire générale sous l'autorité de Paul Langevin et de Victor Bash. Entre 1936 et 1939, elle rend plusieurs visites aux combattants républicains, apportant aide et secours. 

La guerre venue, Madeleine quitte Paris et se replie dans le sud de la France. Ce repli est un engagement militant. Dès juillet 1941, elle prend contact avec Georges Marane, dirigeant communiste clandestin. Elle se consacre à la constitution d'un Front National (organisme de rassemblement dans la résistance au nazisme et à Vichy créé par le PCF) pour la zone sud en rassemblant communistes, gaullistes, catholiques, socialistes, républicains de toutes obédiences. En 1942, alors que les troupes allemandes sont maîtres de presque toute l'Europe, elle adhère au Parti communiste français. Madeleine Braun, qui prit le pseudonyme de Nicole, rallia des gaullistes, des hommes politiques, et entretint des contacts fructueux avec la hiérarchie catholique de la zone sud et devint membre du Comité directeur du Front national en liaison avec Georges Marrane et Hubert Ruffe.

Les risques sont de plus en plus grands. Madeleine, devenue Nicole, multiplie ses activités de résistante, échappant toujours à l'arrestation. Elle est rédactrice du Patriote dont elle devient la directrice à la Libération à Lyon.

A la Libération, elle est décorée de la croix de guerre 1939-1945 et promue chevalier de la Légion d'honneur. En 1944, le Front National la délègue à l'assemblée consultative provisoire. Les électrices et les électeurs de la Seine l'envoient siéger à l'Assemblée Nationale de 1945 à 1951. Elle est élue le 21 octobre 1945 sur la liste du parti communiste députée de la Seine à la 1ère Assemblée constituante et réélue le 2 juin 1946 à la 2ème Assemblée constituante.

En 1946, elle est élue vice-présidente de l'Assemblée Nationale. C'est la première femme de l'histoire de la République qui occupe ce poste de haute responsabilité. À ce titre, elle est présidente de séance et dirige les débats en alternance avec les autres vice-présidents. Elle y est réélue à quatre reprises.

Elle propose, entre autres, une loi visant à faire admettre les femmes à égalité de titres à toutes les fonctions publiques et professions libérales. Elle prend également la défense des républicains espagnols réfugiés en France et s’insurge contre la présence dans le pays de Nicolas Franco, envoyé par son frère le général Franco. Elle défend les droits de la presse.

À la tribune de l'Assemblée, elle dénonce la politique étrangère réputée « atlantiste » de la France, inféodée, selon elle, à l'« impérialisme américain ».

En 1951, Madeleine Braun ne se représente pas aux élections législatives et se lance dans l’édition, devenant co-directrice avec Louis Aragon des Editeurs français réunis (EFR) qui dans la politique éditoriale du Parti communiste français, avaient la responsabilité des romans et traductions d’œuvres des pays socialistes ainsi que de la publication d’ouvrages historiques.

Comme sa mère, elle pratiqua la peinture.

Madeleine Braun s'est éteinte à Saint-Cloud le 22 janvier 1980.

Sources: 

Héroïques, Femmes en résistance, Tome 1, édition Le Geai Bleu, Antoine Porcu

https://histoireparlesfemmes.com/2014/03/10/madeleine-braun-premiere-vice-presidente-de-lassemblee-nationale/

Wikipédia

Maitron: https://maitron.fr/spip.php?article17818, notice BRAUN Madeleine, née WEILL par Jean Maitron, Claude Pennetier, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 16 octobre 2020.

 

Lire aussi:

Portrait de résistante communiste - France Bloch-Sérazin, Chimiste de la résistance armée, 1913-1943 (100 ans d'engagements communistes)

Portrait de résistante communiste: 2 - Madeleine Braun, cofondatrice du Front National, première femme vice-présidente de l'Assemblée Nationale (100 ans d'engagements communistes)
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25 octobre 2020 7 25 /10 /octobre /2020 08:30
France Bloch, chimiste de la résistance armée - Source brochure UFF ( Héroïques, Femmes en résistance, Tome 1, édition Le Geai Bleu, Antoine Porcu)

France Bloch, chimiste de la résistance armée - Source brochure UFF ( Héroïques, Femmes en résistance, Tome 1, édition Le Geai Bleu, Antoine Porcu)

France Bloch dans son laboatoie de recherche. Source: Alain Guérin, La Résistance, 1943 - publié dans Héroïques, Femmes en résistance, Tome 1, édition Le Geai Bleu, Antoine Porcu

France Bloch dans son laboatoie de recherche. Source: Alain Guérin, La Résistance, 1943 - publié dans Héroïques, Femmes en résistance, Tome 1, édition Le Geai Bleu, Antoine Porcu

France-Bloch Sérazin - Une femme en résistance - 1913-1943, par Alain Quella Villéger (éditions Antoine Fouque) - Prix littéraire de la résistance 2019  "Le rôle des femmes dans la Résistance, qui plus est juives et/ou communistes, est longtemps resté un point aveugle de l'historiographie des années 1940-1945. Cette biographie historique vient ainsi réparer un oubli en faisant renaître, à partir d'un travail d'archive rigoureux, la figure emblématique et méconnue de France Bloch-Sérazin, chimiste de premier plan et militante communiste engagée tôt dans la résistante française. France Bloch-Sérazin, « morte pour la France », a été arrêtée à Paris par la police de Vichy et guillotinée par les nazis à Hambourg en février 1943, alors qu'elle n'avait pas trente ans.

France-Bloch Sérazin - Une femme en résistance - 1913-1943, par Alain Quella Villéger (éditions Antoine Fouque) - Prix littéraire de la résistance 2019 "Le rôle des femmes dans la Résistance, qui plus est juives et/ou communistes, est longtemps resté un point aveugle de l'historiographie des années 1940-1945. Cette biographie historique vient ainsi réparer un oubli en faisant renaître, à partir d'un travail d'archive rigoureux, la figure emblématique et méconnue de France Bloch-Sérazin, chimiste de premier plan et militante communiste engagée tôt dans la résistante française. France Bloch-Sérazin, « morte pour la France », a été arrêtée à Paris par la police de Vichy et guillotinée par les nazis à Hambourg en février 1943, alors qu'elle n'avait pas trente ans.

Lu dans Héroïques, Femmes en résistance, Tome 1, édition Le Geai Bleu, Antoine Porcu:

"Fille de l'écrivain Jean-Richard Bloch, France prépare après son baccalauréat une licence de chimie. Elle lit aussi bien des livres de philosophie que des ouvrages scientifiques. Passionnée de Stendhal... à 23 ans, elle adhère au PCF dans la section du XIVe arrondissement où elle fait la connaissance d'un jeune ouvrier métallo, Frédo Sérazin , qui deviendra son époux. Frédo Sérazin sera assassiné par les miliciens à Saint-Etienne en 1944. Après l'exode de 1940, France, de retour à Paris, s'engage dans la Résistance, et commence par tirer des tracts sur une vieille ronéo. Mise en contact avec Marcel Paul, celui-ci veut utiliser au mieux ses compétences. Sa formation de chimiste va lui permettre de fabriquer des explosifs. Elle apprend aux FTPF l'utilisation des grenades de sa fabrication. C'est France Bloch-Sérazin qui fabrique l'explosif utilisé en 1941 pour faire sauter un pylône électrique d'utilité vitale pour les Allemands qui occupent la région d'Orléans. France participe à l'attaque d'une cartonnerie et accompagne les FTP qui vont dynamiter les premières voies ferrées. Arrêtée par la police de Pétain, France subit la torture pendant les interrogatoires qui se succèdent. Emprisonnée à la Santé en "division punitive", enchaînée jour et nuit, France Bloch ne parle pas. Elle est conduite à Haguenau en Alsace, puis à la prison allemande de Lübeck. Le 10 février, elle est transférée à la prison de Hambourg et le 12 février elle est décapitée à la hache par les Nazis. Avant de mourir, la permission lui est donnée d'écrire une dernière lettre à Frédo, son époux:

Mon Fredo

Cette lettre est la dernière que tu recevras de moi. Ce soir à 21 heures, je vais être exécutée. J'ai été condamnée à mort le 30 septembre. Mon recours en grâce a été refusé par le Führer du IIIe Reich. Je vais mourir comme tant d'autres sont tombés depuis des mois.

Tu m'as donné du bonheur, j'étais fière de toi, fière de notre union, fière de notre si profond accord, fière de notre cher amour de Roland. 

Je meurs pour ce pourquoi nous avons lutté, j'ai lutté, tu sais comme moi que je n'aurais pas pu agir autrement que je n'ai agi, on ne se change pas.

Mon amour, soit très courageux, autant que moi, autant que notre amour était fort, était solide, était vrai. Qu'Eliane et Roland soient très heureux. Et toi, mon amour, tu sais que je suis à toi.

J'embrasse une dernière fois ta mère, qui aura de la peine, et aussi Paulette, Alexandre, toute la famille. 

Ta France à toi".

".      

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  • : Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez
  • : Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste. Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale. Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.
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