La Finistérienne Nathalie Le Mel, figure incontournable du combat des femmes pendant la Commune de Paris, dont on célèbre les 150 ans cette année.
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La Finistérienne Nathalie Le Mel, figure incontournable du combat des femmes pendant la Commune de Paris, dont on célèbre les 150 ans cette année.
Des salariés sans-papiers non déclarés d’une exploitation agricole de Saint-Sauveur (Finistère) ont porté plainte pour traite des êtres humains. L’enquête est menée par la police aux frontières de Rennes et le parquet de Quimper doit trancher. Ils étaient 17 salariés sur 23 à avoir un statut irrégulier et le patron ne les déclarait pas auprès de la préfecture. Et se permettait des abus. Aujourd’hui, l’exploitation a été liquidée et onze salariés ont reçu un titre de séjour provisoire. Six autres sont dans l’attente.
Une autre exploitation de Landivisiau est dans le viseur de l’Inspection du travail, relevant 28 cas similaires. Une autre, dans le secteur de Châteaulin, ferait travailler 32 personnes sans-papiers de manière irrégulière.
Pour que leur situation soit régularisée et pour que ces abus cessent, la CGT de Morlaix appelle à manifester mardi 19 janvier 2021. Le cortège devrait passer devant la sous-préfecture. « On veut que la situation se débloque rapidement », prévient Marc Corbel, secrétaire de l’union locale.
Mardi 19 janvier, de 11 h à 13 h, départ du kiosque de la place des Otages vers la sous-préfecture de Morlaix.
Louis et Mathieu* travaillaient dans une exploitation agricole de Saint-Sauveur, dans le Finistère. Sans-papiers, ils avaient des contrats de travail mais n’étaient pas déclarés. Leur patron leur faisait du chantage. Louis a porté plainte pour traite des êtres humains.
Mathieu* joue machinalement avec sa tasse de café. Sa plongée en enfer remonte au 17 mars 2019, quand il est venu à Saint-Sauveur (Finistère), travailler dans une exploitation agricole. « Je vivais dans la région parisienne. On m’a contacté pour faire du ramassage de volailles et promis des papiers », souffle-t-il. Ivoirien, il pouvait prétendre à une régularisation par le travail.
Mais sitôt son CDI signé, son employeur ne le déclare pas à la préfecture. « Il nous a embobinés, énumère le père de famille. Dès qu’un collègue osait lui demander des comptes, le patron ne nous appelait plus, pour qu’on manque des chantiers. » Une punition alors qu’ils étaient payés en heures de travail effectif. Seize autres salariés étaient dans le même cas.
« Dans notre local de pause, il n’y avait pas d’eau ni de chauffage, abonde Louis*, dans la même situation. Un jour, le patron a humilié un collègue qui allait souvent aux toilettes. Après, on ne pouvait plus y aller sur les chantiers. » Le patron agitait les peurs pour mieux contrôler. « Il nous disait que si on allait se renseigner auprès d’associations, on nous renverrait dans nos pays », poursuit Louis. Les journées de travail sont sans fin : début à 18 h, pour finir parfois à 10 h le lendemain. Sans registre formel, pour éviter de tout payer.
Bravant les menaces, trois employés ont tout raconté à la CGT de Morlaix. Depuis, l’inspection du travail a relevé les irrégularités, l’exploitation a été liquidée judiciairement le 15 décembre 2020. Onze des 17 salariés ont reçu un titre de séjour provisoire, comme Louis, qui a retrouvé du travail. « On a cotisé et payé des impôts. On ne demande des papiers que pour travailler ! » Les autres attendent, comme Mathieu, mais il n’a « plus de revenus, mais toujours des charges. C’est catastrophique. »
Louis a porté plainte pour traite des êtres humains auprès de la police aux frontières de Rennes. Le parquet de Quimper doit trancher prochainement. Cinq anciens salariés souhaitent poursuivre leur ancien patron pénalement. Avant, les 17 salariés ont rendez-vous aux Prud’hommes, dont la procédure n’a pas commencé. La CGT, elle, dénonce un « réseau », à démanteler. Contactée, la préfecture du Finistère n’a pas commenté.
* Les prénoms ont été modifiés.
La question qui se pose aujourd'hui M.Poignant pour nos citoyens est: comment aujourd’hui on transforme la société, face aux politiques ultra libérales qui profitent uniquement à une petite minorité, comment aller vers plus de justice sociale?
Il faut que nous construisions une majorité politique qui s’attaque réellement au mur de l’argent et qui ait pour objectif l’augmentation du SMIC, la parité des salaires, la relocalisation des industries, le développement des services publics et en priorité de l’hôpital public, la justice fiscale et la lutte contre l'évasion fiscale, la réduction de la pauvreté et des inégalités, la question du réchauffement climatique ….
Ismaël Dupont, secrétaire du PCF finistérien, a dit son désaccord avec des personnalités « droitières » du PS. L’ancien maire PS de Quimper réplique.
Bernard Poignant, ancien maire PS de Quimper, réplique à Ismaël Dupont, dirigeant du PCF finistérien, interrogé dans notre édition de lundi 4 janvier.
« Je me découvre un pouvoir : faire dresser les cheveux sur la tête d’un dirigeant communiste local. […] » Bernard Poignant ajoute : Il aimerait l’union mais commence par trois excommunications : Le Drian, Urvoas, Poignant. Ils ont en effet un inconvénient : les deux premiers ont été ministres du Président Hollande, le dernier son conseiller. Tare suprême à ses yeux ! Fierté aux miens ! Que doit-il penser de Robert Hue, secrétaire national du PCF pendant 10 ans, candidat à l’élection présidentielle à deux reprises et soutien de Macron en 2017 ?
À gauche, tous les partis ont besoin de modestie et d’examen sur eux-mêmes. Le PS bien sûr, mais le PC aussi. Son dernier résultat aux présidentielles date de 2007 avec un score de 1,93 % des voix. Pour les deux suivantes, il s’est jeté dans les bras de Mélenchon ! Plus récemment, sa liste aux élections européennes, conduite par Ian Brossat, est arrivée en dixième position avec 2,5 % de suffrages exprimés. Je reconnais que le PS n’a pas brillé non plus. Il doit bien y avoir un problème quelque part. Dans ces conditions, on ne fait pas la fine bouche et on met une pédale douce à ses prétentions.
Après des sénatoriales où le PCF avait monté sa liste, les communistes feront-ils l’union avec le PS pour les régionales et départementales. C’est leur souhait, répond Ismaël Dupont, PCF Finistère.
Entretien
Fin septembre, le PCF et ses alliés ont voulu marquer leurs différences avec le PS et vous avez créé votre propre liste. Vous avez fait plus de 8 % des voix, ce qui a fait chuter le PS qui n’a obtenu qu’un sénateur… Une Bérézina a dit la droite. Pourquoi ce désaccord avec le PS ? Y avait-il des histoires de personnes où Jean-Jacques Urvoas devenait la cible à faire tomber ?
La clé des succès de la gauche aux municipales de mars et juin 2020 a été le rassemblement. Nous avons construit des majorités. C’est un rassemblement qui se faisait sans base hégémonique. Pour les sénatoriales, nous étions favorables à un accord. Mais, pas d’accord pour la quatrième position, non éligible. Nous n’étions pas non plus d’accord pour la candidature de Jean-Jacques Urvoas, en troisième position sur la liste. Ce n’est pas une histoire de personne. Nous n’avions pas de cible. Tout simplement, il symbolisait une position très droitière du PS, très hollandaise. Nous aurions préféré une liste plus ouverte et non pas que le PS désigne cinq candidat(e)s sur six. Nous avions donc décidé de construire une liste aux sénatoriales avec Nouvelle Donne, Génération.s, Radicaux de gauche et Place publique.
Allez-vous donc réussir à reconstruire une alliance avec le PS pour les élections régionales et départementales qui pourraient se dérouler en juin 2021, dans six mois ?
Le PS a donné des signes pour reconstruire, après l’échec de sa stratégie. Le 10 octobre dernier, à Pont-de-Buis, tout le monde était là, sauf la France Insoumise qui avait fait savoir qu’elle ne souhaitait pas être associée au PS. Nous avons dit que nous souhaitions nous rassembler avec d’autres mouvements et partis politiques en tenant compte des contraintes économiques et sociales qui existent. C’est-à-dire, définir un projet de gauche pour le conseil départemental et le conseil régional.
Pensez-vous à certains cantons précis pour ces élections départementales en Finistère ? Seriez-vous vous-même candidat sur le canton de Morlaix ?
Rien n’est décidé. Il n’y a pour l’instant aucun accord entre les forces de gauche. Le changement de scrutin, avec des binômes sur de grands cantons, nous donne l’occasion de montrer la diversité de la gauche. Aujourd’hui, la majorité départementale PS, est assez étriquée. Si on veut garder ces deux assemblées à gauche, il faut de la pluralité. Ces collectivités sont menacées. Les Verts ne font pas d’alliance de premier tour aux régionales.
On a vu récemment le PCF voter contre une extension de ferme laitière à Plouigneau. Est-ce à dire que vous verdissez votre projet ?
Ce n’est pas quelque chose de nouveau au PCF. Depuis les années 1960, nous défendons une agriculture à taille humaine et respectueuse de l’environnement. Nous sommes pour une transition écologique de l’agriculture. Ce qui nous différencie des Verts est peut-être notre approche. Nous sommes conscients que nous avons besoin d’énergies.
Sur le nucléaire, par exemple, vous avez des clivages avec les Verts…
Oui, les positions nationales de nos deux partis diffèrent sur la question nucléaire. Mais, en 2015, nous étions allés assez loin dans la mise en commun de nos programmes. Nous mettons en avant les questions sociales. Mais pour l’heure, l’idée de partir seul comme le font les Verts au premier tour pour les régionales ne nous semble pas opportune. C’est illisible pour les électeurs.
Pour revenir au PS, vous êtes également très éloignés de figures comme Bernard Poignant, ancien maire de Quimper, même si vous, le PCF, siégez au sein de la majorité d’Isabelle Assih (PS), nouvelle maire de Quimper… ?
Oui, Bernard Poignant peut me faire dresser les cheveux parfois ! Mais, à Quimper, comme à Morlaix ou à Brest, nous faisons partie de majorités plurielles. Au PCF, nous ne fuyons pas les responsabilités.
Jean-Yves Le Drian, ex PS, est aujourd’hui ministre du Président Macron. Quel est votre regard sur l’homme politique qui a présidé la région Bretagne de 2004 à 2015 ? Loïg Chesnais-Girard est son héritier…
Je ne l’ai jamais considéré comme un allié. Nous avons eu différentes approches par le passé, mais en 2015, lors d’un vote interne au PCF Bretagne, près de 95 % des communistes avaient voté pour une alliance avec le Front de gauche et non pas avec Le Drian. Aujourd’hui, nous sommes dans un autre contexte. Il est envisageable de partir avec Loïg Chesnais Girard s’il rompt avec la politique de Macron et ne fait pas d’alliance avec les macronistes. Son intérêt est d’avoir une bonne équipe à gauche. Il y a une profonde colère de la population à l’égard de la politique de Macron. Il faut de la clarté politique.
Concrètement, que demandez-vous ?
Nous souhaitons quatre cantons en Finistère, avec des titulaires, et dans des secteurs gagnables même si tout le Finistère est gagnable ! Pour les Régionales, si nous trouvons un accord avec la majorité sortante, nous demandons huit élus, deux par département.
A l'occasion du centenaire du PCF, Fabien Roussel était l'invité des 4 vérités sur France 2 ce mardi 29 décembre.
Après des sénatoriales où le PCF avait monté sa liste, les communistes feront-ils l’union avec le PS pour les régionales et départementales. C’est leur souhait, répond Ismaël Dupont, PCF Finistère.
Fin septembre, le PCF et ses alliés ont voulu marquer leurs différences avec le PS et vous avez créé votre propre liste. Vous avez fait plus de 8 % des voix, ce qui a fait chuter le PS qui n’a obtenu qu’un sénateur… Une Bérézina a dit la droite. Pourquoi ce désaccord avec le PS ? Y avait-il des histoires de personnes où Jean-Jacques Urvoas devenait la cible à faire tomber ?
La clé des succès de la gauche aux municipales de mars et juin 2020 a été le rassemblement. Nous avons construit des majorités. C’est un rassemblement qui se faisait sans base hégémonique. Pour les sénatoriales, nous étions favorables à un accord. Mais, pas d’accord pour la quatrième position, non éligible. Nous n’étions pas non plus d’accord pour la candidature de Jean-Jacques Urvoas, en troisième position sur la liste. Ce n’est pas une histoire de personne. Nous n’avions pas de cible. Tout simplement, il symbolisait une position très droitière du PS, très hollandaise. Nous aurions préféré une liste plus ouverte et non pas que le PS désigne cinq candidat(e)s sur six. Nous avions donc décidé de construire une liste aux sénatoriales avec Nouvelle Donne, Génération.s, Radicaux de gauche et Place publique.
Allez-vous donc réussir à reconstruire une alliance avec le PS pour les élections régionales et départementales qui pourraient se dérouler en juin 2021, dans six mois ?
Le PS a donné des signes pour reconstruire, après l’échec de sa stratégie. Le 10 octobre dernier, à Pont-de-Buis, tout le monde était là, sauf la France Insoumise qui avait fait savoir qu’elle ne souhaitait pas être associée au PS. Nous avons dit que nous souhaitions nous rassembler avec d’autres mouvements et partis politiques en tenant compte des contraintes économiques et sociales qui existent. C’est-à-dire, définir un projet de gauche pour le conseil départemental et le conseil régional.
Pensez-vous à certains cantons précis pour ces élections départementales en Finistère ? Seriez-vous vous-même candidat sur le canton de Morlaix ?
Rien n’est décidé. Il n’y a pour l’instant aucun accord entre les forces de gauche. Le changement de scrutin, avec des binômes sur de grands cantons, nous donne l’occasion de montrer la diversité de la gauche. Aujourd’hui, la majorité départementale PS, est assez étriquée. Si on veut garder ces deux assemblées à gauche, il faut de la pluralité. Ces collectivités sont menacées. Les Verts ne font pas d’alliance de premier tour aux régionales.
On a vu récemment le PCF voter contre une extension de ferme laitière à Plouigneau. Est-ce à dire que vous verdissez votre projet ?
Ce n’est pas quelque chose de nouveau au PCF. Depuis les années 1960, nous défendons une agriculture à taille humaine et respectueuse de l’environnement. Nous sommes pour une transition écologique de l’agriculture. Ce qui nous différencie des Verts est peut-être notre approche. Nous sommes conscients que nous avons besoin d’énergies.
Sur le nucléaire, par exemple, vous avez des clivages avec les Verts…
Oui, les positions nationales de nos deux partis diffèrent sur la question nucléaire. Mais, en 2015, nous étions allés assez loin dans la mise en commun de nos programmes. Nous mettons en avant les questions sociales. Mais pour l’heure, l’idée de partir seul comme le font les Verts au premier tour pour les régionales ne nous semble pas opportune. C’est illisible pour les électeurs.
Pour revenir au PS, vous êtes également très éloignés de figures comme Bernard Poignant, ancien maire de Quimper, même si vous, le PCF, siégez au sein de la majorité d’Isabelle Assih (PS), nouvelle maire de Quimper… ?
Oui, Bernard Poignant peut me faire dresser les cheveux parfois ! Mais, à Quimper, comme à Morlaix ou à Brest, nous faisons partie de majorités plurielles. Au PCF, nous ne fuyons pas les responsabilités.
Jean-Yves Le Drian, ex PS, est aujourd’hui ministre du Président Macron. Quel est votre regard sur l’homme politique qui a présidé la région Bretagne de 2004 à 2015 ? Loïg Chesnais-Girard est son héritier…
Je ne l’ai jamais considéré comme un allié. Nous avons eu différentes approches par le passé, mais en 2015, lors d’un vote interne au PCF Bretagne, près de 95 % des communistes avaient voté pour une alliance avec le Front de gauche et non pas avec Le Drian. Aujourd’hui, nous sommes dans un autre contexte. Il est envisageable de partir avec Loïg Chesnais Girard s’il rompt avec la politique de Macron et ne fait pas d’alliance avec les macronistes. Son intérêt est d’avoir une bonne équipe à gauche. Il y a une profonde colère de la population à l’égard de la politique de Macron. Il faut de la clarté politique.
Concrètement, que demandez-vous ?
Nous souhaitons quatre cantons en Finistère, avec des titulaires, et dans des secteurs gagnables même si tout le Finistère est gagnable ! Pour les Régionales, si nous trouvons un accord avec la majorité sortante, nous demandons huit élus, deux par département.
Paul Le Gall (deuxième homme à partir de la gauche), lors d’une fête de la Bretagne, avec Rol-Tanguy (chef FFI, ancien des Brigades Internationales), Alain Signor (responsable communiste, résistant, député), et Pierre Le Rose. Il est décédé le 30 décembre 2020, à l’âge de 95 ans, le jour du 100e anniversaire de la création du Parti communiste. | PCF FINISTÈRE/ FONDS PIERRE LE ROSE.
Ancien résistant des Francs-tireurs et partisans (FTP), ancien secrétaire départemental du Parti communiste français, conseiller municipal, Paul Le Gall s’est éteint à l’âge de 95 ans. Il était originaire de Beuzec-Conq, à Concarneau (Finistère).
Paul Le Gall, ancien résistant FTP (Francs-tireurs et partisans) à Concarneau, ancien secrétaire départemental du Parti communiste français dans le Finistère (1956-1971) et membre du comité central du PCF (1964-1982), est décédé mercredi 30 décembre 2020 à Concarneau, à l’âge de 95 ans. Il fut conseiller municipal de Concarneau de 1953 à 1959 puis de 1989 à 2001. Il a été aussi, à plusieurs reprises, le candidat titulaire du PCF aux élections législatives dans la 8e circonscription de Quimperlé-Concarneau.
Né le 19 août 1925 à Beuzec-Conq (Finistère), commune aujourd’hui intégrée à Concarneau, ce communiste (1) de la première heure est issu d’une famille de militants et de sympathisants communistes, à l’instar de ses parents et de ses cinq frères et sœur.
À l’automne 1943, il entre dans les FTP du secteur de Concarneau, effectuant des liaisons avec son père engagé dans la Résistance. Après avoir pris part à la libération de Concarneau au sein de la milice patriotique, devenue 7e compagnie FTPF, il adhère aux jeunesses communistes. Il participe à partir de septembre 1944 aux combats sur le Front de Lorient au sein de la 2e compagnie du 2e bataillon de marche du Finistère, au sein de laquelle s’était constitué un groupe de jeunesses communistes composé de soixante-dix adhérents dont il devint le secrétaire. À la fin de la guerre, il reprend son travail de maçon cimentier avec son père.
En 1946, Paul Le Gall dirige le cercle de l’UJRF (Union de la jeunesse républicaine de France) de Concarneau. Adhérant au PCF en janvier 1947, il devient en 1948 secrétaire à la propagande au sein de la section de Concarneau. Il est élu secrétaire de la section du PCF de Concarneau au début des années 50
Il intègre, en 1952, le comité de la fédération du PCF du Finistère dont le siège est à Brest. Résidant à Concarneau, il devient, à trente et un ans, le premier secrétaire fédéral du PCF du Finistère lors de la XVIIIe conférence du comité fédéral du 13 mai 1956.
« Paul Le Gall était un homme nouveau qui incarnait sans doute une volonté de changement politique », indiquent Christian Bougeard et d’Alain Prigent dans un article paru en 2011 dans Le Maitron.
Il occupe cette responsabilité jusqu’à la partition de la fédération en deux entités géographiques en janvier 1970. Puis prend la direction de la nouvelle fédération du Finistère Sud jusqu’en janvier 1982. Pierre Rainero lui succédera. Il siégea au bureau jusqu’à sa non-réélection au sein des instances fédérales, le 25 mai 1986.
Élu membre suppléant au comité central au congrès de Paris de mai 1964, il devint titulaire lors du 19e congrès de Nanterre en février 1970 jusqu’en 1982.
« Il fut un membre très actif, intervenant fréquemment dans les instances nationales, n’hésitant pas à soulever des questions stratégiques », soulignent Christian Bougeard et d’Alain Prigent […] Personnalité calme, organisée, appréciée pour sa modération, Paul Le Gall a joué un rôle important à la tête de la fédération communiste du Finistère, du milieu des années 1950 aux années 1970. »
Paul Le Gall quitte le PCF en 1987 à l’occasion d’une crise interne. Il est élu en 1989 aux élections municipales de Concarneau, sur une liste dissidente. En 1995, il siège au conseil municipal sur une large liste emmenée par le socialiste Gilbert Le Bris.
Il y a deux ans, Paul Le Gall, qui était resté sympathisant, participant à de nombreuses fêtes du Parti, reprend sa carte au Parti communiste.
Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère, rend hommage « au grand militant et dirigeant historique du parti communiste finistérien et breton. Paul Le Gall fut un résistant FTPF à Concarneau dès 1943. Il a participé aux combats de la libération de la poche de Lorient en septembre 1944. Il a quitté le parti en 1987 mais il a repris sa carte il y a deux ans, ce qui démontre l’attachement qui l’animait pour le communisme et son avenir, lui qui est décédé le jour même du centenaire du parti communiste. Tout un symbole. J’ai eu l’occasion de le rencontrer et de me familiariser avec sa malice, sa gentillesse et sa culture politique impressionnante, à l’occasion de fêtes du parti à Fouesnant. Adieu Paul. Nous pensons fort à ceux que tu laisses en chemin, ton épouse Marie-Annick, ta fille, toute ta famille et tes proches. Nous avons pour ton engagement très fort au service de nos idéaux communs une très grande reconnaissance. Salut à toi camarade !!! »
(1) Source : Paul Le Gall par Christian Bougeard et Alain Prigent dans une version mise en ligne le 6 juin 2011 dans le Maitron.
https://www.ouest-france.fr/bretagne/finistere/une-figure-du-communisme-breton-s-est-eteinte-7105213
Texte intégral de l'interview avec le philosophe Etienne Balibar à retrouver dans le Hors-série " Besoin de communisme ", l'Humanité 8,90 euros
Extrait de l’entretien publié dans le hors-série « Besoin de communisme » avec Étienne Balibar, professeur associé à l’université Columbia et à l’université Kingston de Londres.
L’ancien élève d’Althusser, professeur émérite de l’université Paris-Nanterre, estime qu’il est nécessaire de repenser l’engagement révolutionnaire à la hauteur des questionnements de notre temps. Autour du thème de l’« insurrection », il souligne la vitalité des alternatives à la « catastrophe » en cours afin d’entrer dans le post-capitalisme. (…)
Étienne Balibar Le terme de crise est problématique, parce qu’il se décline sur plusieurs registres, politique, économique et social, moral ou civilisationnel, qui ne vont pas automatiquement de pair. Son application dépend du point de vue (en particulier de classe) auquel on se place. La crise des uns n’est pas automatiquement celle des autres. Pendant plus d’un siècle, les marxistes, imbus d’une conception déterministe de l’économie et de l’histoire, ont cru qu’une crise générale du capitalisme ouvrait la voie à la transformation de la société, pourvu qu’une force politique dotée de « conscience » sache s’en saisir. Marx a écrit que « l’humanité ne se pose que des problèmes qu’elle peut résoudre ». Rien n’est moins sûr, hélas. Déjà Gramsci avait noté que les institutions du passé peuvent être en voie d’écroulement, sans que pour autant les conditions d’une relève salvatrice soient données.
Nous prenons conscience du fait qu’il existe un capitalisme « extractif » qui se nourrit des formes mêmes de sa crise, dans une permanente fuite en avant facilitée par des innovations financières. C’est un des sens qu’on peut attacher à l’expression de « capitalisme absolu ». L’autre sens, c’est que ce capitalisme a « marchandisé » tous les aspects de l’existence, non seulement la production, mais la reproduction de la vie, la recherche scientifique, l’éducation, l’art, l’amour… Dès lors, il ne se maintient qu’au prix d’un contrôle politique et idéologique de chaque instant, ce qui veut dire aussi une très grande violence et une très grande instabilité. Mais la catastrophe, c’est encore autre chose.
Étienne Balibar Je n’aime pas les discours apocalyptiques, mais je pense qu’il faut cesser de parler au futur des effets du réchauffement, de la pollution ou de la destruction de la biodiversité (dont le Covid-19 semblerait être une conséquence directe), comme s’il s’agissait d’une « catastrophe imminente » que nous aurions les moyens de « conjurer » (Lénine). Il faut en parler au présent, puisque nous sommes dedans, irréversiblement. Notre problème n’est plus de revenir à la vie d’autrefois dans le monde d’autrefois, mais de faire surgir des alternatives, dont certaines sont plus vivables et plus équitables que d’autres. Car, naturellement, la catastrophe n’affecte pas tout le monde de la même façon… Socialisme et communisme sont des termes hérités de l’histoire, dont nous avons à nous demander comment ils permettent d’affronter à la fois la violence du capitalisme absolu et les conséquences de la catastrophe environnementale, qui, bien entendu, ne sont pas séparables (…).
Étienne Balibar C’est qu’il fallait d’abord tenter de débrouiller la question du « post » dans le post-capitalisme, d’expliquer pourquoi il est urgent, dans un contexte de catastrophe, de lui opposer des alternatives radicales, tout en sachant qu’on n’en aura pas fini avec lui dans un avenir prévisible. Cela veut dire en particulier que je ne crois pas que le communisme désigne un « mode de production » comme un stade de l’histoire de l’humanité. Je crois que le communisme est une praxis et un mode de vie. Il nomme le fait que les individus se battent pour surmonter l’« individualisme », la façon dont la société bourgeoise les oppose les uns aux autres dans une concurrence féroce qui traverse tous les rapports sociaux, depuis le travail jusqu’à l’éducation et la sexualité. Mais, ce point est décisif, ils se battent sans dissoudre pour autant leur subjectivité dans une identité ou dans une appartenance communautaire donnée, qu’elle soit de type ethnique, religieux ou même politique. Marx est proche de cette idée dans ses textes de jeunesse, à peu près contemporains des Thèses sur Feuerbach. On voit bien qu’elle désigne plutôt un problème qu’une solution, car il s’agit d’une sorte de cercle carré, ou d’une unité de contraires. Et c’est ce qui en réalité fait sa force.
Il ne peut pas y avoir de transformation du monde que sur la base d'un "devenir autre" de ce monde.
On peut entendre ainsi en particulier la fameuse phrase de l’Idéologie allemande qui « définit » le communisme comme « le mouvement réel qui abolit l’état de choses existant ». Les déterminations qu’il a ajoutées ensuite, qu’il s’agisse de substituer le « commun » à la propriété privée, d’étendre la démocratie au-delà des formes bourgeoises de la délégation de pouvoir, de surmonter la division du travail manuel et intellectuel, enfin et surtout de promouvoir l’internationalisme (et donc l’antimilitarisme et l’antiracisme), ont à la fois pour effet de traduire l’idée du communisme en objectifs politiques et de lui conférer une signification anthropologique, c’est-à-dire de l’étayer sur tous les rapports qui unissent les humains entre eux, mais aussi les répartissent en « maîtres » et « esclaves ».
Et, de ce point de vue, la liste est ouverte. Le mouvement des femmes, le post-colonialisme et le décolonialisme, l’écologie politique avec leurs diverses « intersections » ont ajouté des dimensions à la question que posait Marx, tout en créant des difficultés pour une anthropologie qui était essentiellement, sinon uniquement, centrée sur l’homme en tant que « producteur ». Voilà ce que j’ai à l’esprit quand je parle de « subjectivité collective agissante », réfléchissant au présent sur les conditions de son action. C’est pourquoi j’ai toujours tenté de substituer à la question « Qu’est-ce que le communisme ? », qui est une question abstraite et métaphysique, la question « Qui sont les communistes ? », et mieux encore : « Que faisons-nous, les communistes, quand nous nous battons pour changer la vie ? »
L’élu communiste estime que malgré les contradictions dans l’opinion soulevées dans notre sondage, de nouveaux horizons s’ouvrent pour son parti. Entretien.
Ian Brossat Nous sommes loin des années du libéralisme triomphant. La jeunesse est en quête d’un horizon différent, qu’elle n’appelle pas « communisme », mais les valeurs auxquelles elle adhère sont celles que les communistes défendent. Cela ouvre des horizons pour les communistes à condition d’expliquer ce que nous entendons par là et de montrer en quoi notre projet répond aux aspirations de la jeunesse. Regardons la société telle qu’elle est : l’inégale répartition des richesses plonge 10 millions de personnes dans la pauvreté. Les jeunes sont les plus exposés. Dans le même temps, 1 % des ménages les plus riches possèdent 25 % du patrimoine français. Cette situation appelle un tout autre partage des richesses qui permette à chacun de vivre dignement de son travail. Autre contradiction : le niveau de formation n’a cessé de progresser ces dernières années. Mais les Français et notamment les salariés dans leur entreprise sont dépossédés de leurs propres vies, condamnés à subir des choix auxquels ils ne sont pas associés. Le communisme, c’est la réponse à cette contradiction car il promeut une nouvelle ère démocratique de partage des avoirs, des savoirs et des pouvoirs.
Ian Brossat Il ne suffit pas d’en appeler au rassemblement de la gauche. C’est une condition nécessaire à la victoire, mais pas suffisante. Selon les enquêtes d’opinion, la gauche rassemblée, c’est un électeur sur trois. Or, le nombre d’hommes et de femmes qui auraient intérêt au changement est bien supérieur. Notre ambition doit être d’unir ceux qui ont un intérêt au changement, de créer cette conscience de classe qui les rassemblerait. Le monde du travail s’abstient pour une bonne part, et se tourne vers l’extrême droite pour une autre part. Nous avons donc un immense travail de reconquête à engager. Le meilleur remède à l’extrême droite, qui instille le venin de la division, c’est la conscience de classe.
Ian Brossat Le PCF bénéficie d’un ancrage territorial extraordinaire, fruit du travail de ses militants et de ses élus. Et c’est ce qui fait que nous sommes toujours là. Malgré les restrictions budgétaires qui pèsent sur les collectivités, les élus communistes jouent un rôle fondamental. Un exemple, parmi tant d’autres : les centres de santé, qui sont une des marques de fabrique du communisme municipal. Il y a quelques années, on nous disait que c’était dépassé. Avec la pandémie, qui dirait cela ?
Ian Brossat Le PCF est profondément écologiste, mais il doit avoir sa contribution propre à ce débat. Il ne s’agit pas de s’aligner sur les positions des autres, d’autant que ce qui prédomine aujourd’hui, c’est le capitalisme vert. Cette écologie-là est injuste et inefficace. Un écolo capitaliste, c’est comme un lion végétarien, ça n’existe pas. Avec le capitalisme vert, ce sont les plus riches qui polluent, et les plus modestes qui paient. Ils sont même soumis à une double peine : ils subissent la pollution, et on leur demande de payer l’addition. On l’a vu avec la taxe carbone. Une écologie conséquente s’appuie forcément sur un dépassement du capitalisme.
Bel article d'Erwan Chartier-Le Floch dans le Poher sur les 100 ans du PCF, avec un beau portrait photographique de Marcel Cachin. Une précision de taille toutefois (à la fin de l'article) : le PCF ne vise pas de liste indépendante mais s'oriente bien vers des listes de rassemblement à gauche aux régionales et aux départementales, avec l'objectif de participer à des majorités de gauche au Conseil Départemental du Finistère et à la Région Bretagne, ce qui suppose une volonté de rassemblement large à gauche sur un projet répondant aux besoins sociaux et environnementaux et aux attentes démocratiques de la population finistérienne et bretonne. En revanche, une candidature communiste aux élections présidentielles est possible, avec un choix des militants en avril et mai 2021.