Le 25 janvier, cette professeure de géographie à l’université de Lorient a fait cours en présentiel. L’écho rencontré par son initiative traduit l’urgence d’une plus large reprise pour les étudiants.
«Pendant le cours, raconte Florence Gourlay, les étudiants sont restés concentrés, l’ambiance était à l’apprentissage. C’était convivial, avec des interactions pédagogiques, des questions, des regards qui indiquent qu’il faut insister sur telle ou telle notion… » Bref, un cours ordinaire, à l’université de Bretagne Sud (UBS), à Lorient, dans le Morbihan. Sauf que, depuis novembre, la fac est quasi désertée, pour cause d’épidémie et de mise en place de cours « hybrides ». Sauf que ce cours ordinaire est devenu une aventure extraordinaire, organisée par une enseignante et des étudiants déterminés, malgré l’interdit, à « montrer que c’était possible ». Ce qui leur a valu quelques remontrances et un retentissement médiatique inespéré.
Florence Gourlay n’a pas exactement le profil d’une pasionaria. Certes, en dehors de l’université, elle est une femme engagée, élue d’opposition à Lorient sur une liste qui rassemblait la gauche, des Verts aux communistes. Mais, à l’UBS, elle est avant tout cette maîtresse de conférences en géographie depuis 1996, responsable du master « aménagement et urbanisme des territoires littoraux » (Auteli) et qui dispense aussi son savoir auprès des étudiants de la licence « sciences, écologie et société » (SES). Une enseignante que Louen, inscrit en L3, décrit comme « appréciée pour ses cours et proche de ses étudiants », « empathique », ajoute sa camarade Léa, mais qui sait « rester toujours dans une posture de professeure ».
Des cours pirates, sans autorisation
En tout cas, une enseignante suffisamment à l’écoute de ses étudiants, même à distance, pour avoir compris très vite ce que le passage en distanciel impliquait pour eux : « En décembre, on a vu qu’ils commençaient à sombrer. Nous avons de petits effectifs, surtout en master – 18 étudiants en M1 et autant en M2 – et nous les connaissons tous. Ça se manifestait par des caméras coupées pendant les visioconférences, des rendus hors délai… Certains nous disaient clairement qu’ils n’en pouvaient plus. » Gwenaëlle, en M2, était dans ce cas : « Je suis plutôt bonne élève, mais, au bout de trois semaines de visioconférence, j’ai décroché. Je ne trouvais plus de sens à ce qu’on faisait. » Pour des formations professionnalisantes, impliquant beaucoup de terrain, le mode distanciel est encore plus pénalisant. Léa : « On se demande si on aura le niveau pour postuler au master. Très peu d’entre nous ont trouvé un stage, qu’on doit commencer en avril. Ça pèse énormément. On perd l’estime de soi. »
Grâce à ces petits effectifs de master, en négociant âprement avec le rectorat pour pouvoir transformer quelques cours en TP, autorisés en présentiel, Florence Gourlay et ses collègues avaient réussi à maintenir le fil. Mais c’est lors d’un cours de licence, après les partiels de janvier, que le déclic s’est produit : « Je leur ai dit que je n’en pouvais plus et que je ne comprenais pas pourquoi ils ne s’exprimaient pas davantage. Et là, ils m’ont répondu : “Mais nous aussi, Madame, on veut faire cours.” » Louen explique : « On en discutait déjà entre nous. Il y avait de la détresse et aussi un sentiment d’injustice par rapport aux prépas, aux BTS qui, eux, n’ont jamais cessé d’avoir cours. On se disait que c’était possible pour nous aussi, en respectant les mesures barrières. »
« Les licences SES sont des étudiants très impliqués, militants », commente Florence Gourlay. « Ils ont activement participé à l’organisation des marches pour le climat, de conférences sur le changement climatique… » Ni une ni deux : constatant que ce qui est interdit aux universités est autorisé aux lieux de culte, les étudiants contactent églises, mosquées, temples pour tenter d’y organiser des cours. Ils obtiendront d’ailleurs quelques réponses positives.
Inutile : Florence Gourlay prend le taureau par les cornes, trouve une salle de 90 places dans l’université, prévient ses supérieurs, reçoit le soutien de son syndicat, le Snesup-FSU, et après un cours en présentiel aux M1, lundi 18 janvier, elle fait cours le lendemain aux L3 : 35 étudiants en présentiel, 22 à distance, mesures barrières respectées. « Ça m’a fait l’effet d’une bouffée d’air, témoigne Léa : se détacher de son ordinateur, voir des gens autour de vous, avec vous… refaire société, en fait. » Louen renchérit : « C’était beaucoup plus intéressant et puis… on ne s’est pas retrouvés seuls à la fin du cours. »
D’autant moins seuls que, de leur propre initiative, ils ont averti les médias, qui ont donné un retentissement national à ce « cours pirate ». « On voulait ça, pose Louen. On n’est pas une génération d’égoïstes, on souhaitait aussi alerter sur la détresse de tous les étudiants, sur l’urgence pédagogique de reprendre les cours, et démontrer que c’était possible. Nous avons voulu en faire un acte politique. » Le soir même, un peu effarée, Florence Gourlay reçoit jusque chez elle des appels « pour (lui) dire : “Vous êtes une résistante !” Une collègue de Poitiers (lui) a dit qu’elle aussi allait faire cours »…
C’est sans doute cet écho inattendu qui a entraîné sa convocation, le lundi suivant, par la présidente de l’UBS (qui est aussi vice-présidente de la conférence des présidents d’université). Un avertissement sans frais, peut-être aussi grâce à la mobilisation d’une centaine de personnes devant les locaux de l’UBS. « Il ne faut pas exagérer, conclut la géographe, ce n’est pas un acte de résistance. Mais on ne peut pas accepter l’injustice, qu’on nous fasse comprendre qu’il existe des étudiants essentiels et d’autres non essentiels. Au bout d’un moment, il faut désobéir. Ce n’est pas ma carrière qui me soucie, ce sont mes étudiants. » Comme eux, tout ce qu’elle attend à présent, c’est qu’on leur permettre de continuer. À Lorient et ailleurs.
Et maintenant, quelle reprise ?
Depuis le 22 janvier, les universités peuvent faire revenir un peu plus leurs étudiants, au-delà de ceux de première année. La circulaire qui les y autorise prévoit une limite « de 20 % de leur capacité d’accueil globale » et, comme annoncé par Emmanuel Macron à Saclay, une journée par semaine. Plus facile à énoncer qu’à mettre en pratique… Ce qui explique sans doute que peu d’établissements l’aient encore fait, alors qu’ils doivent théoriquement être prêts le 8 février, au plus tard.
L’écrivain et fondateur du festival Étonnants Voyageurs, à Saint-Malo, est décédé dans la nuit de vendredi à samedi, à l’âge de 67 ans. Il avait choisi, à la suite de Mai 68, la voie royale de la fiction et du poème.
Michel Le Bris est mort dans la nuit de vendredi à samedi. Il avait 76 ans. Il était le fondateur du festival Étonnants Voyageurs ancré à Saint-Malo, créé en 1990 avec Maëtte Chantrel, Christian Rolland, Brigitte Morin et Jean-Claude Izzo, point de convergence, selon lui, « des petits enfants de Stevenson et de Conrad ». Des centaines d’écrivains du monde entier s’y sont rendus.
Né le 1er février 1944 à Plougasnou, près de Morlaix (Finistère), d’une mère femme de ménage et de père inconnu, Le Bris est un élève exceptionnel qui « doit tout aux livres et aux instits », comme il dit dans son dernier ouvrage, Pour l’amour des livres (Grasset). Diplômé de HEC en 1967, il est nommé, la même année, rédacteur en chef de Jazz Hot, tout en débutant une carrière de critique au Magazine littéraire. Il dirige aussi la Cause du peuple, relais presse de la gauche prolétarienne.
En 1973, il cofonde Libération
Mai 68 arrive. « Un moment de grâce », dit-il. Le journal est interdit en 1970. Le Bris écope de huit mois ferme à la Santé, « pour délit d’opinion ». En avril 1973, il cofonde Libération. Avec Sartre, il crée et dirige la collection « La France sauvage ». En 1977, Le Bris publie l’Homme aux semelles de vent (Grasset), Il y prend ses distances avec le « dogmatisme politique » et Mai 68, dont l’héritage résiderait dans le retour possible « à la fiction et au poème ». La Porte d’or (Grasset, 1986) raconte son périple en Californie, au cours duquel il a exhumé une œuvre inachevée de Stevenson. Il sera aussi éditeur chez Phébus et lancera la collection « Voyageurs/Payot ». La collection « Gulliver» voit le jour chez Flammarion, ainsi que la revue trimestrielle homonyme, qui paraît à compter d’avril 1990.
« Pour une littérature-monde »
À partir de 2000, des éditions spécifiques du festival ont lieu à Bamako, Port-au-Prince (au moment du terrible séisme), Sarajevo, Dublin, Haïfa, Brazzaville… À Étonnants Voyageurs, tous les genres littéraires se croisent : BD, SF, documentaire. De Jacques Lacarrière à Nicolas Bouvier, d’Alain Borer à Gilles Lapouge, tant d’autres, l’affiche est brillante.
En 2007, sur son initiative, avec Jean Rouaud, Alain Mabanckou et Abdourahman Waberi, c’était le manifeste « Pour une littérature-monde », signé par 44 écrivains de langue française, dont J.-M.-G. Le Clézio et Édouard Glissant. Le texte prônait la mise en lumière d’une « littérature de langue française outrepassant les limites de l’Hexagone ». Il aura organisé des rencontres intenses : Jim Harrison, Patrick Chamoiseau, Boualem Sansal, Derek Walcott… Il a fait paraître, en 1994, le premier volume de la biographie de Stevenson. En 2008, son livre la Beauté du monde était finaliste du Goncourt. En 2009, dans Nous ne sommes pas d’ici, il revenait sur son parcours littéraire. En 2015, il passait les rênes des Étonnants Voyageurs à sa fille Mélani. On aimait son appétit de livres et de vivre.
Membres du bureau de la Convergence nationale rail (CNR)
Depuis près de trente ans, l’entreprise publique est victime du libéralisme, produit des politiques nationale et européenne. Une succession de réformes et de lois qui ont conduit en France à l’éclatement de la SNCF en cinq sociétés anonymes. La libéralisation du fret ferroviaire, intervenue en 2006, s’est traduite par un cuisant échec. Malgré tout, les dirigeants de la SNCF ont poursuivi une politique d’externalisation par le rachat d’autres entreprises et le développement des filiales routières, créant les conditions de sa propre concurrence. Une spirale du déclin, condamnant toute possibilité de reprise notable de trafics, contribuant à délaisser nombre de territoires, à détruire l’emploi et à la perte des savoir-faire.
A contrario, la régionalisation des TER, généralisée en 2002, a permis de développer les transports du quotidien mais avec des limites à la suite du désengagement financier de l’État. Aujourd’hui, la région devient un élément décisif pour l’avenir du réseau, au point que l’État organise le transfert de l’entretien de lignes dites de « dessertes fines » aux collectivités territoriales. Une stratégie qui consiste à faire supporter à celles-ci la fermeture de ces lignes et leur transfert sur la route.
Avec la pandémie, la SNCF connaît des pertes abyssales qui s’ajoutent à la dette colossale de l’État que supporte l’entreprise publique. De ce point de vue, où en est-on de la reprise par l’État de 35 milliards de sa dette, promise en 2018 ? A fortiori, dans le cadre du « plan de relance » présenté dernièrement par le gouvernement, celui-ci a bien moins aidé la SNCF que d’autres groupes comme Air France et Renault !
Actuellement, la SNCF poursuit la réduction de l’offre, validée par la plupart des régions pour la partie des TER, voire TET (trains Corail…). Ce sont des guichets fermés, des salles d’attente closes obligeant les usagers à attendre dans le froid pour respecter les gestes barrières. Situation ubuesque, quand, à bord des trains, la SNCF met fin à la réservation obligatoire pour favoriser les remplissages. En début et fin de semaine, de nombreux étudiants et scolaires voyagent dans la configuration des métros aux heures de pointe. Privés de restauration dans les grandes gares, les usagers des TGV sont priés d’éviter de se restaurer, mais finissent par le faire à moins d’un mètre d’un autre voyageur.
Nombre d’usagers interpellent sur les conditions de nettoyage des surfaces de contact avant, pendant et après leurs déplacements quand ces activités sont confiées à des entreprises privées ! Question cruciale au moment où apparaissent plusieurs variants et une controverse sur l’efficacité de certains types de masques ! Pour la CNR, il ne peut y avoir de politique du risque calculé.
La Convergence nationale rail a interpellé le président de la SNCF et le ministre des Transports en exigeant de surseoir au plan d’économies qui se met en place, de rétablir le maximum de trains en créant l’espace nécessaire entre les usagers par la mise en place de réservations gratuites, de mettre en place un protocole sanitaire en gare et à bord des trains, accessible aux usagers et aux cheminots, de revoir l’accueil en gare par la réouverture des guichets et le retour de services essentiels, et, enfin, d’engager rapidement un vaste plan d’embauches de cheminots.
Le « super giant triple XXL mega king size hamburger” vient de sortir chez McDonald’s. On connaît les dimensions hors normes de cette multinationale, leader mondial de la restauration rapide avec plus 38 000 « restaurants » dans 119 pays, les deux tiers de la planète ! Chaque jour, ce ne sont pas moins de 70 millions de client.e.s qui y sont servis.
En termes d’emplois, McDonald’s est le deuxième employeur privé au monde avec plus de 2 millions de salarié.e.s sous enseigne. Notre pays joue un rôle particulier dans la domination mondiale de la marque. Nous sommes, en effet, le deuxième marché au monde en termes de chiffres d’affaires, juste derrière les Etats-Unis. L’enseigne y emploie plus de 75 000 salarié.e.s dans près de 1 500 « restaurants ».
Il y a quelques jours, une ONG, ReACT*, a publié un rapport qui nous permet, de manière très documentée, de comprendre comment ce géant de la restauration rapide vit cette pandémie planétaire. Disons-le d’emblée, ça ne se passe pas mal du tout.
Hormis le poids économique évident de ce mastodonte, Mc Donald’s sait tirer profit de toutes les aubaines qui se présentent. C’est ainsi qu’ils ont distribué environ 4,6 milliards de dollars à leurs milliardaires. Quelle est leur recette ? L’entreprise doit sans doute disposer des meilleurs directeurs financiers au monde.
McDonald’s émarge à tous les guichets publics existant dans notre pays. Il y a d’abord une politique salariale claire, les bas salaires y sont très majoritaires. Les entités sont quasi exclusivement constituées de moins de 50 salariés, ce qui permet d’échapper à l’obligation de leur verser une participation (environ 1 000 euros par an).
McDo a bénéficié, depuis 2013, du fameux CICE. Selon l’ONG, les montants se situeraient entre 300 et 400 millions d’euros. Suivi par les allègements de cotisations, estimés à 135 millions par an pour les années à venir.
McDo s’était publiquement engagé à créer 20 000 emplois, à la date d’aujourd’hui, nous en sommes à 10 000… Ils ont aussi bénéficié du chômage partiel. Ils peuvent facilement « négocier » leurs loyers, puisqu’ils sont propriétaires des locaux qu’ils occupent via une filiale. Ils bénéficient aussi de primes pour l’embauche de jeunes, 45 millions d’euros par an, et enfin, la suppression des impôts de production leur fera économiser 11 millions par an. Voilà le plus gros hamburger du monde. Avec McDonald’s, c’est le beurre, l’argent du beurre et les cuisses de… Marianne, c’est-à-dire nous tous !
Merci ReACT pour ce beau travail !
*Le rapport de ReACT sera analysé et commenté dans le prochain numéro d’Alternatives Economiques en février
Fondateur du Festival Étonnants Voyageurs, Michel Le Bris a chaussé ses semelles de vent
Publié le Stéphane VERNAY
L’écrivain breton, journaliste, romancier, essayiste et fondateur du festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo, est décédé hier, à l’aube de ses 77 ans.
Nous naissons, nous grandissons dans le bruissement des milliers de récits, de romans, de poèmes, qui nous ont précédés. […] Quand sera venu le temps de mon dernier livre, je m’éclipserai de ce monde pour les rejoindre. Et tout sera bien , écrit Michel Le Bris, dans Pour l’amour des livres.
Composé après l’apparition de la maladie qui vient de l’emporter, Pour l’amour des livres disait son enfance pauvre et solitaire entre deux hameaux du Finistère . Comment le gamin de Plougasnou qu’il était a pu, grâce à la puissance de libération des livres et au soutien d’enseignants avisés, accéder à des études supérieures. Avant un incroyable parcours.
Le soutien de Sartre
Diplômé d’HEC en 1967, Michel Le Bris a fait son entrée dans l’univers des lettres par le journalisme. D’abord comme rédacteur en chef de la revue Jazz Hot, puis comme directeur de La Cause du peuple, le journal de la Gauche prolétarienne, en 1970.
Le pouvoir cherche à faire tomber le mouvement d’extrême gauche en multipliant les procès contre ses dirigeants, Michel Le Bris compris. Condamné à 8 mois de prison – purgés à la Santé en 1971 – il a le soutien de Jean-Paul Sartre. Le philosophe l’associera au lancement de Libération, en 1973, et à la création de la collectionLa France Sauvage, chez Gallimard.
Il navigue entre journalisme et édition : conseiller littéraire chez Grasset, critique au Magazine littéraire, chroniqueur au Nouvel Observateur, il a également été directeur des programmes de FR3 Ouest au début des années 1980.
Michel Le Bris se laisse guider par une conviction têtue que lui inspire l’époque : la littérature française, autocentrée, s’est étiolée en tournant le dos à la fiction, au roman, au romantisme. À la recherche de nouvelles manières de penser le monde , il veut lui ouvrir des espaces où respirer plus large .
L’Homme aux semelles de vent, essai publié en 1977, est le premier jalon de ce long combat , mené sur plusieurs fronts. Par ses propres écrits. En publiant des dizaines d’écrivains-voyageurs dans les multiples collections qu’il a créées ou dirigées (chez Phébus, Payot, Hoëbeke, Flammarion, La Table Ronde…). Au travers du festival Étonnants Voyageurs, qui va les fédérer et les faire connaître.
Tout s’accélère en 1990, l’année de la création, avec Olivier Cohen et Alain Dugrand, de la revue Gulliver. Faite exclusivement de textes d’écrivains se reconnaissant dans notre projet .
Et du festival Étonnants Voyageurs, qui allait grandir à toute vitesse, porté par le public et les écrivains . Les premières éditions convoquent une kyrielle de grandes plumes de la littérature de voyage, méconnues – voire inconnues – avant leur passage à Saint-Malo. Patrick Leigh Fermor. Peter Matthiessen. Nicolas Bouvier. Ella Maillart. Anita Conti. Álvaro Mutis. Gilles Lapouge. Jacques Lacarrière. Jacques Meunier…
Étonnants Voyageurs les met dans la lumière – comme il continue à le faire depuis 30 ans, pour des générations d’écrivains du monde entier – tout en s’imposant rapidement comme un lieu de création à part entière, grâce aux prises de position de ses participants. Dès 1992, le manifeste Pour une littérature voyageuse affirme que la littérature se trouve toujours en danger de s’affadir […] si le monde ne vient pas continûment l’interpeller, la réveiller, l’électriser . Ce que permet Étonnants Voyageurs chaque année.
À la rencontre du monde
Depuis le début des années 2000, le festival va même à la rencontre du monde, par l’organisation de répliques dans différentes villes : Missoula (Montana), Dublin, Sarajevo, Bamako, Port-au-Prince, Haïfa, Rabat… En 2017, le mouvement avait inspiré un autre manifeste majeur, Pour une littérature-monde, signé par 45 écrivains de langue française, dont le Prix Nobel de littérature Jean-Marie Gustave Le Clézio.
C’est ce formidable legs que nous laisse Michel Le Bris. Commandeur des Arts et des Lettres, Chevalier de la Légion d’honneur, il avait reçu le Grand Prix de Littérature Henri Gal en 2019, pour l’ensemble de son œuvre.
Une œuvre appelée à se poursuivre. Fidèle à sa volonté et fort de son éternel enthousiasme, le festival Étonnants Voyageurs vivra, car, comme Michel l’insufflait à chacun, nous sommes plus grands que nous ! annonçaient Éliane et Mélani Le Bris, son épouse et sa fille, hier.
La 30e édition du festival doit se tenir en mai. Michel Le Bris y sera, au cœur du bruissement des livres qui nous disent le monde. Et tout sera bien.
JOSÉ FORTJournaliste honoraire, ancien chef de la rubrique International de l’Humanité
Cuba annonce pour les semaines prochaines la production de 100 millions de doses de vaccin « Souveraineté 02 » et un objectif de vaccination de toute la population avant l’été prochain. Alors que les pays développés comme la France disposant d’industries pharmaceutiques vont acheter ailleurs des vaccins, un pays de dimension modeste, disposant de peu de ressources naturelles, trouve en lui-même la force et les intelligences pour affronter la pandémie. Qui fait mieux ?
On savait que Cuba en matière de santé publique occupait une place de choix dans le monde, y compris par rapport aux pays occidentaux ou dits riches. L’OMS a souvent relevé l’excellence et l’efficacité du système sanitaire cubain étroitement lié à la recherche et au développement en cycle fermé.
Malgré l’étranglement économique décrété par le puissant voisin depuis plus de soixante ans, malgré un blocus renforcé avec les dernières mesures adoptées par Trump, malgré les restrictions dans la vie quotidienne de la population, Cuba a réussi à construire et à maintenir un système de santé basé sur la médecine préventive, à installer jusque dans le plus petit village des dispensaires, à former médecins et infirmières en nombre et de qualité capables, aussi, pendant la pandémie, d’aller porter secours dans plus de 30 pays.
Un des meilleurs élèves du continent américain
Taux de mortalité infantile à Cuba ? 4,2 pour 1 000. Le meilleur indicateur du continent et du tiers-monde. Le taux de mortalité infantile de Cuba est même inférieur à celui des États-Unis et se situe parmi les plus bas au monde. Espérance de vie ? 78 ans. Un des meilleurs élèves du continent américain et du tiers-monde, avec un indicateur similaire à celui des nations les plus développées. En moyenne, les Cubains vivent trente ans de plus que leurs voisins haïtiens. En 2025, Cuba disposera de la plus grande proportion de personnes de plus de 60 ans d’Amérique latine. La pandémie mondiale frappe sauvagement l’Amérique latine et les Caraïbes. Des morts jusque dans les rues comme en Équateur ou au Pérou, des cadavres à ne plus savoir où les enterrer au Brésil, ou dans une ville comme Manaus ne disposant plus d’oxygène sauf celui que lui livre le Venezuela voisin.
Le virus a aussi frappé Cuba. Sauf que l’île a limité les retombées, en prenant des mesures drastiques de confinement et, surtout, en mobilisant tout son personnel soignant, jusqu’aux étudiants en médecine qui, chaque jour, vont directement à la rencontre des familles.
Echanger librement
Cuba annonce pour les semaines prochaines la production de 100 millions de doses de vaccin « Souveraineté 02 » et un objectif de vaccination de toute la population avant l’été prochain. Alors que les pays développés comme la France disposant d’industries pharmaceutiques vont acheter ailleurs des vaccins, un pays de dimension modeste, disposant de peu de ressources naturelles, trouve en lui-même la force et les intelligences pour affronter la pandémie. Qui fait mieux ?
Il faut souhaiter que Cuba puisse rapidement commercer librement, échanger librement, vivre librement, débarrassé enfin des mesures criminelles visant son épuisement.
Le nouveau président des États-Unis, Joe Biden, a déjà et va signer plusieurs décrets rétablissant notamment la participation de son pays à l’OMS. Il devrait en ajouter un : celui levant immédiatement le blocus imposé à Cuba.
Le Conseil national du PCF, réuni ce samedi en visio conférence, a lancé un appel à contributions et à candidatures en vue de la présidentielle et des législatives. Un texte portant sur son projet et sa stratégie doit être rédigé pour le 13 mars, en vue d’une conférence nationale qui réunira 1 000 délégués en avril, avant un vote de tous les adhérents en mai. En parallèle, les communistes ont choisi leurs têtes de liste pour les régionales de juin en Ile-de-France et en Occitanie.
Le débat en vue des élections de 2022 est officiellement ouvert au PCF. Lors d’un conseil national réuni ce samedi, la direction de la formation a adopté une résolution lançant un appel à contributions et à candidatures pour la présidentielle en vue d’une conférence nationale en avril. Celle-ci devrait réunir 1 000 délégués, via un système de visio entre réunions décentralisées, avant un vote de tous les militants du 7 au 9 mai. Même si le PCF continue de « contester sa primauté », l’élection du chef de l’Etat est « un temps majeur du débat politique dans le pays », a rappelé le secrétaire national du PCF Fabien Roussel en ouverture des travaux, samedi. « Nous n’y avons pas participé depuis près de 15 ans désormais, en tout cas, pas en tant que force politique qui présente un candidat et un projet pour le pays, a-t-il poursuivi. Nous allons donc désormais engager le débat et nous préparer à ces échéances présidentielle et législatives ». La prochaine étape de ce débat interne aura lieu le 13 mars avec la présentation d’un projet de texte rédigé à partir des contributions militantes et d’une série d’auditions de personnalités du monde syndical ou encore associatif, menée par une commission présidée par Éliane Assassi et Christian Picquet. À cette date, les aspirants candidats devront également s’être fait connaître. « Je répondrai à l’appel à candidatures », a pour sa part déjà confirmé Fabien Roussel qui a reçu de multiples soutiens ce samedi.
En amont de la dernière présidentielle de 2017, le choix stratégique des communistes - qui in fine avaient soutenu la candidature de Jean Luc Mélenchon - avait donné lieu à de vifs débats et à un 38 econgrès, en 2018, empreint de la volonté de réaffirmer la présence du PCF dans le paysage politique. Cette fois, les premiers échanges sont marqués par le risque de voir l’extrême droite franchir les portes du pouvoir et par l’état de faiblesse de la gauche au sein de laquelle de multiples candidatures s’annoncent. « Le PCF va-t-il laisser faire en contribuant à la division ? », ont ainsi interrogé quelques voix ce samedi. À l’inverse, pour les partisans d’une candidature autonome, celle-ci est nécessaire « pas seulement dans une logique d’affirmation de notre identité mais parce que c’est le moyen de peser sur la reconstruction d’une gauche porteuse réellement de perspectives de changement », a notamment plaidé Christian Picquet. « L’objectif est bien d’aller reconquérir les cœurs et les consciences d’un électorat populaire perdu, déçu, qui ne vote plus ni pour les uns ni pour les autres, voire qui se trompe de colère en votant à droite ou à l’extrême droite », juge également Fabien Roussel. Et d’insister également sur l’importance des législatives : « quel que soit le résultat de la présidentielle, nous devrons renforcer le poids de la gauche à l’Assemblée, et donc celui du groupe communiste, voire construire une majorité si les conditions le permettent ».
La perspective de 2022 n’éclipse pas pour autant les échéances régionales et départementales de 2021. Il s’agit pour le PCF d’y « porter des propositions ambitieuses » notamment en matière de services publics, d’emploi, de lutte contre la pauvreté ou d’écologie, comme de « chercher le rassemblement le plus large au premier puis au second tour » à gauche, a rappelé samedi Fabien Roussel, également candidat dans les Hauts-de-France. Dans cette région, comme en Normandie ou en Auvergne Rhône-Alpes, les communistes visent la tête d’une liste de rassemblement de la gauche, les négociations avec les autres formations étant encore en cours. Dans deux autres régions – l’Ile-de-France et l’Occitanie – les adhérents se sont prononcés par un vote ce week-end. En Occitanie, les résultats n’étaient pas encore définitifs à l’heure où ces lignes étaient écrites, du fait des possibilités de votes par correspondance. En Ile-de-France, sur fond de tensions sur les modalités d’organisation, ils ont choisi à 58,37 % une liste de rassemblement conduite par la députée insoumise Clémentine Autain. Ils ont également élu à 77% leur présidente de groupe au Conseil régional, Céline Malaisé, comme leur cheffe de file.
C’est aussi à agir dès maintenant face à la crise sanitaire et à la gestion chaotique du gouvernement, qu’ont invité les communistes, ce samedi, dans leur résolution. « Des mesures difficiles parce que contraignantes, pour lutter contre cette flambée épidémique, peuvent être prises s’il y a de la transparence, une trajectoire à moyen et long terme, une politique économique et sociale efficace qui empêche les plans sociaux, la pauvreté, une campagne de vaccinations de masse et un soutien à nos hôpitaux publics », estime le député du Nord qui propose un « pacte avec les Français » en ce sens. Campagne pour un accès libre et gratuit des vaccins à tous les peuples, intitulée « Pas de profit sur la pandémie », amplification des mobilisations sociales dans tous secteurs, ou encore pour un plan d’urgence pour les jeunes sont au programme des prochaines semaines.
Amplifier les mobilisations sociales, construire l’alternative dans les luttes et les échéances électorales de 2021 et 2022 !
résolution du conseil national du PCF — 30 janvier 2021
Un an après le début de la pandémie, Emmanuel Macron et le gouvernement Castex s’enferment un peu plus chaque jour dans des logiques capitalistes et autoritaires incapables de répondre aux besoins de nos concitoyens.
Si la décision d’un troisième confinement était rendue nécessaire par l’arrivée de nouveaux variants du virus, cela ne doit pas masquer l’échec de la politique sanitaire du pouvoir. Après le fiasco des masques et des tests, l’inefficacité de la stratégie de vaccination est un nouveau scandale d’État.
Au lieu d’infantiliser les Français, l’heure est à embaucher dans l’hôpital public et les Ehpad et à construire avec les habitants, les travailleurs, les élus locaux une politique de test et de vaccination à la hauteur des besoin du pays. Il ne peut y avoir de stratégie sanitaire efficace sans démocratie sanitaire. La transparence, la maîtrise publique et citoyenne de la politique de santé, la coopération de l’État avec le Parlement et les élus, les collectivités locales, les acteurs sociaux sont des nécessités.
Le fait que la France, sixième puissance mondiale, ne parvienne pas à répondre aux besoins du pays est une humiliation ! L’échec de Sanofi sur le vaccin et les destructions d’emplois programmées sont un crime industriel et sanitaire. Force est de constater que le pouvoir accompagne les grands groupes, en particulier les laboratoires pharmaceutiques, dans le seul objectif de faire du profit sur la pandémie. Nous exigeons l'interdiction du plan de suppressions d'emploi de Sanofi, notamment dans la recherche. Nous exigeons des laboratoires la levée des droits sur les brevets. Nous organiserons dans les prochains mois des assises du médicament.
➔Le conseil national du PCF appelle à amplifier la campagne pour un accès libre et gratuit des vaccins à tous les peuples, intitulée « Pas de profit sur la pandémie » dans le cadre de l’initiative citoyenne européenne.
Sur le plan économique et social, les plans de licenciements des grands groupes qui se multiplient sont inacceptables. En cumul, depuis le 1er mars, 84 100 ruptures de contrats de travail ont été envisagées dans le cadre de PSE, soit près de trois fois plus que sur la même période l’année précédente. Et des milliers de petites et moyennes entreprises font faillite.
➔Le conseil national du PCF appelle à amplifier les mobilisations sociales dans tous secteurs, à participer massivement à la journée d’action interprofessionnelle du 4 février et à agir dans tous les domaines pour une nouvelle industrialisation et le développement des services publics. C’est le sens des états généraux de l’énergie qui débuteront le 13 février prochain.
La pauvreté atteint un niveau inédit depuis la Seconde Guerre mondiale, touchant plus de 10 millions de personnes dans notre pays. Et pendant ce temps, les interventions massives de la BCE et les aides publiques de l’État ont surtout nourri le capital et fait grimper les cours de bourse et les milliardaires français ont gagné 175 milliards d’euros entre mars et décembre 2020, soit deux fois le budget de l’hôpital public ! Ils ont retrouvé leur niveau de fortune en neuf mois quand il faudra plus de dix ans aux plus pauvres pour s’en relever. Les femmes sont particulièrement touchées.
➔Le conseil national du PCF appelle à se mobiliser avec les habitants des quartiers populaires contre la misère, le racisme, les discriminations et les inégalités, à développer les actions de solidarité concrète, à faire connaître largement notre projet de sécurisation de l’emploi et de la formation visant à éradiquer le chômage et la précarité par de nouvelles mesures de sécurité sociale pour chacune et chacun.
Cela implique de poursuivre notre bataille pour l'emploi et sa sécurisation, tout particulièrement à partir des besoins de création d'emploi et de formationdans la filière santé, de l'industrie à l'hôpital en passant par la recherche ; des mobilisations contre les plans sociaux des grands groupes et pour une transformation productive ; des exigences de la jeunesse ; de la situation des TPE-PME ; des exigences de contrôle des aides publiques et du chômage partiel.
Cela implique une toute autre utilisationde l’argent, des richesses créées par les travailleurs dont le pouvoir d’intervention doit grandir dans les entreprises et les services et de nouvelles institutions démocratiques à tous les niveaux.
Alors que les lycéens, les étudiants et les jeunes travailleurs du pays souffrent fortement de la crise, la politique du pouvoir n’apporte pas de réponse à la hauteur de leurs besoins. Pire, les inégalités s’aggravent car le gouvernement prend prétexte de la crise sanitaire pour accélérer les politiques libérales dans l’éducation en visant la fin de l’école unique, n’assure même pas aux jeunes le filet de sécurité que pourrait constituer le RSA. Nous ne voulons pas d’une génération sacrifiée !
➔Le conseil national du PCF appelle à la mobilisation pour un plan d’urgence pour les jeunes et pour des états généraux de l’éducation comme l’ont réclamé récemment 100 personnalités issues du monde de l’éducation.
Dans ce contexte, les échéances électorales, départementales et régionales prévues en 2021, présidentielle et législatives en 2022, seront décisives pour construire une alternative de gauche et écologiste à Emmanuel Macron, à la droite et l’extrême droite, avec une influence des communistes renforcée.
➔Pour y parvenir, le conseil national du PCF appelle :
à partager largement les projets communistes pour nos départements et nos régions, à agir jusqu’au bout pour les rassemblements les plus larges possibles pour faire gagner la gauche et faire élire le plus grand nombre possibles d’élus communistes pour les mettre en œuvre ;
à engager le débat avec les Français sur le projet pour le pays et le rassemblement à faire progresser pour ouvrir à la France une perspective d’espoir, qui rompe résolumentavec la domination mortifère du capital comme avec les politiques néolibérales conduites depuis trop longtemps au sommet de l’État, et tout particulièrement celles que mène l’actuel pouvoir macronien.
Concernant les échéances de 2022,
Il appartient d’ores et déjà aux communistes de s’emparer des enjeux de ce rendez-vous politique qui sera décisif pour notre parti.
Le conseil national du PCF appelle à l’organisation du débat dès à présent à tous les niveaux du parti sur laprésidentielle et les législatives afin de nourrir ce travail par des contributions individuelles ou collectives qui seront mis à disposition à travers la lettre d’information CommunisteS puis sur un site internet national dédié.
La commission nationale du texte est au travail et présentera un projet de texte au conseil national du 13 mars. Toutes les organisations du parti, tous les communistes, seront alors appelés à contribuer à ce projet de texte en vue de la conférence nationale des 10 et 11 avril qui devra adopter un texte définitif et le bulletin de vote.
Les communistes voteront du 7 au 9 mai sur leurs choix pour les échéances de 2022.Le Conseil national du PCF, pour créer les conditions d’une candidature communiste à la présidentielle, lance ce jour l’appel à candidature à cette élection. Cet appel sera clôt le 13 marsau matin et les communistes seront informés des candidatures reçues.
Ma question s’adressait à M. le ministre de l’économie, des finances et de la relance. Hallucinants, vertigineux, indécents, tels sont les termes qui pourraient qualifier les constats dressés par l’ONG Oxfam dans son rapport annuel sur les inégalités. Comme le disent si bien ses auteurs, le monde est non seulement confronté au coronavirus, mais aussi au « virus des inégalités ».
Un seul chiffre pour illustrer cette incroyable réalité : pour notre pays, les milliardaires français ont vu leur fortune s’accroître de 175 milliards d’euros en 2020. C’est la troisième plus forte progression au monde, mais aussi l’équivalent de deux fois le budget de l’hôpital public en France. M. Bernard Arnault a même augmenté sa fortune de 44 milliards d’euros entre mars et décembre, un bond de 41 % ! (Exclamations.)
Le lundi 25 janvier, le jour même de la publication de ce rapport, le président de la République déclarait devant un parterre de dirigeants d’entreprises étrangers : « Nous ne ralentirons pas la réduction de l’impôt sur les sociétés, qui sera ramené à 25 % l’an prochain. Nous ne renoncerons pas à la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Et nous réduirons les impôts de production de 10 milliards d’euros par an […]. » Nous en conclurons donc que le remboursement de la dette, ce sera pour tous les autres !
Quand le Gouvernement va-t-il mettre à contribution ceux qui ont de plus en plus pour soutenir ceux qui ont de moins en moins ? (Applaudissements sur les travées du groupe CRCE et sur des travées du groupe SER.)
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises.
M. Alain Griset, ministre délégué auprès du ministre de l’économie, des finances et de la relance, chargé des petites et moyennes entreprises. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur le sénateur Éric Bocquet, à l’occasion de cette deuxième question sur le rapport d’Oxfam, permettez-moi d’essayer de détailler les premiers propos que j’ai tenus à ce sujet.
Depuis le début de ce quinquennat, le Gouvernement a massivement réduit les impôts sur les ménages. De 2018 à 2021, ce sont 22 milliards d’euros de fiscalité que nous leur rendons.
Nous n’avons pas oublié les ménages les plus modestes – loin de là ! Si on regarde les situations individuelles, on voit que, grâce aux différentes mesures mises en place par le Gouvernement en faveur du pouvoir d’achat, notamment la prime d’activité ou le dégrèvement de la taxe d’habitation, un couple locataire gagnant deux SMIC bénéficiera d’un supplément de revenus de 272 euros par mois.
M. Pascal Savoldelli. Voilà des Français qui coûtent cher !
M. Alain Griset, ministre délégué. Lorsque l’on additionne les mesures fiscales prises depuis le début du quinquennat et jusqu’à la crise sanitaire, l’effet redistributif est largement moindre – de l’ordre de 2,5 fois moins – sur les 20 % les plus aisés que sur les autres ménages.
Notre politique fiscale a démontré son efficacité. Avant la crise, nous avions reconstruit notre compétitivité, enrayé l’exil fiscal et accéléré le retour en France de contribuables.
La contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR) permet de faire contribuer de manière spécifique les foyers les plus aisés aux charges publiques. Le Gouvernement n’envisage pas d’augmenter son taux.
Notre politique consiste à baisser les impôts, non à les augmenter, et ce pour tout le monde. C’est plus vrai encore dans le contexte actuel, qui appelle des mesures de soutien et de relance.
Par ailleurs, une augmentation de ce taux poserait a priori un problème constitutionnel. En venant s’additionner à l’impôt sur le revenu au taux maximal de 45 % et aux prélèvements sociaux de 17,2 %, elle pourrait aboutir à une taxation globale considérée comme confiscatoire par le Conseil constitutionnel.
M. Pascal Savoldelli. Ce que vous dites fait rêver !
M. Alain Griset, ministre délégué. Ainsi, je peux aisément vous répondre que ce gouvernement a été au rendez-vous pour améliorer le pouvoir d’achat de l’ensemble des Français, tout en protégeant les plus vulnérables.
M. le président. La parole est à M. Éric Bocquet, pour la réplique.
M. Éric Bocquet. Monsieur le ministre, y a-t-il quelqu’un à Bercy pour s’occuper des milliardaires ? (Rires.)
Hier, au sommet virtuel de Davos, le président de la République déclarait : « On ne sortira pas de cette crise sans combattre les inégalités. » Passez aux actes ! Rétablissez un ISF renforcé ! Taxez les dividendes ! Augmentez le taux de la taxe sur les transactions financières (TTF), aujourd’hui fixé à 0,3 % ! Combattez résolument l’évasion fiscale, qui nous coûte des dizaines de milliards d’euros chaque année !
Le livre de Mémoire de Jean Le Jeune: "Itinéraire d'un ouvrier breton par l'ancien responsable des F.T.P des Côtes d'Armor", un livre passionnant publié par l'imprimerie Jacq en 2002 avec une préface de Félix Leyzour - livre encore disponible à la fédération PCF des Côtes d'Armor
Nous venons d'apprendre le décès du militant communiste des Côtes d'Armor, ancien grand résistant, Jean Le Jeune, né il y a 100 ans, en 1921, la première année d'existence du Parti communiste.
Nous adressons toute notre sympathie à sa famille, ses enfants et petits-enfants, et nos camarades des Côtes d'Armor.
Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF Finistère
L' ANACR-29 s'associe à l'hommage qui sera rendu au Commandant Emile.
A sa famille, à la grand famille des Résistants et Amis de la Résistance des Côtes d'Armor, nous adressons nos fraternelles condoléances.
Anne
Chers amis
Jean le Jeune commandant les 12000 FTPF des Côtes du Nord dans la Résistance (Commandant Emile), est décédé ce jour au début de l'après midi. Jean était chevalier de la Légion d'Honneur et fut toute sa vie un militant de la Paix, défenseur du droit des peuples à disposer d'eux même, luttant contre les injustices sociales et autres, fidèles à ses idéaux de la Résistance. Il était président honoraire de l'ANACR notre association.
Nous n'avons encore aucun détail sur le déroulement de ses obsèques
Pierre Martin
Sur notre site "Pôle Jean MOULIN - MRN"
Éléments biographiques que nous avions publiés dans le Chiffon Rouge il y a quelques mois et glané dans les mémoires de Jean Le Jeune en présentant la vie et les luttes d'une grande résistante communiste bretonne, Hélène Le Chevalier, mariée à Jean Le Jeune à la libération:
Jean Le Jeune, né à Plévin en 1921, dans une commune du Sud-Ouest des Côtes d'Armor, au pied du Mont Noir, issu d'un milieu relativement modeste (sa mère tient un petit commerce, épicerie, mercerie, et confectionne et repasse des coiffes bretonnes, son père est journalier agricole, son grand-père boucher de campagne), s'est engagé dans la Résistance en 1942 après avoir fait l'aéronavale comme ouvrier qualifié dans le sud de la France:
"L'année 1942 aura été l'année où je pris une grande décision, écrit-il dans Itinéraire d'un ouvrier breton par l'ancien responsable des F.T.P des Côtes-du-Nord (2002, Saint-Brieuc). En octobre ou en novembre, je ne me souviens plus très bien, on avait écouté ensemble chez Jean Le Cloarec, mon voisin, la adio de Moscou qu'on parvenait à capter assez facilement sur les ondes. Le premier anniversaire de la fusillade de Châteaubriant était évoqué. J'avais été particulièrement touché par le courage et l'attitude du jeune Guy Môquet. Il avait écrit su les murs de sa baraque: "Vous qui restez, soyez dignes de nous les 27 qui allons mourir". Ce message était à mon avis adressé à tous les jeunes, en tout cas, il m'est allé droit au cœur. Dès lors, une seule chose comptait pour moi: rejoindre le Parti communiste et la Résistance". Au début du printemps 1943, Jean Le Jeune et son camarade Cloarec reçoivent la visite de Louis Picard, le responsable régional du Parti, dit Yves dans la résistance, dans l'atelier du camarade menuisier. Ils sont chargés de se mettre en contact avec les F.T.P de Maël-Carhaix, et de distribuer tracts et numéros de l'Humanité clandestine. Jean Le Jeune va alors participer à la création d'un détachement F.T.P dans sa commune, baptisé Guy Môquet et composé de trois groupes de huit. "Le travail de recrutement était relativement facile, bien que nous exigiions d'abord l'adhésion au Parti, ce qui nous obligeait à agir avec prudence. On laissait de côté les personnes de Droite et de l’Église, en tout cas dans l'immédiat, ce qui était un tort car tous les jeunes du pays avaient leur place dans les rangs des Francs-Tireurs, comme ils l'ont montré par la suite. En attendant, le fils du sacristain ayant eu vent de notre organisation, vint me voir en me suppliant de l'introduire dans le groupe. Il accepta d'emblée d'adhérer au Parti et à notre code d'honneur. On lui donna un nom et un matricule. Il prouva par la suite qu'on avait eu raison de lui faire confiance. En effet, un jour on lui demanda d'aider à transporter le corps d'un adjudant allemand à plusieurs kilomètres de l'endroit où l'Allemand avait été tué.
Très vite, nous avons créé d'autres groupes dans les communes environnantes, à Paule, Le Moustoir, Tréogan: cela coïncidait avec notre travail de propagande contre le travail obligatoire en Allemagne... Ainsi, pas un seul jeune du pays ni des communes environnantes n'est allé en Allemagne, par contre ils rejoignaient les rangs des Francs-Tireurs". Après la vague d'arrestations par la SPAC en août 43 chez les F.T.P et dans la résistance communiste, l'état-major de la résistance communiste et Jean Le Jeune va prendre du galon, devenant permanent du Parti, sous les ordres du commissaire aux Effectifs des FTP dans les Côtes-du-Nord, Marcel Perrot, dit Andrieux, chargé à 22 ans du commandement du secteur sud-ouest des Côtes d'Armor: Maël-Carhaix, Rostronen, Gouarec, Saint-Nicolas-du-Pélem, Corlay, Bourbriac, Callac.
Le mariage d'Hélène Le Chevalier avec Jean Le Jeune a lieu en août 45. Jean Le Jeune raconte: "Hélène et moi vivions ensemble depuis plusieurs mois depuis ce retour du front du 11 novembre 1944, avec des hauts et des bas, bien entendu, comme chez tous les jeunes. Mais pour pouvoir créer un foyer, il fallait quitter l'hôtel, trouver un appartement et se procurer un trousseau (draps, vaisselle...). Or, tout se vendait avec des bons d'achat et sans mariage, on ne pouvait obtenir de bons. Aussi décida t-on naturellement de se marier. Moi j'étais pleinement d'accord mais Hélène par contre était réticente. En effet, elle tenait beaucoup à son indépendance. Je la rassurais sur le fait que la mariage ne devait pas être une entrave à la liberté individuelle". Mariée en , Hélène Le Chevalier prit le nom de son époux, Jean Le Jeune, et devint Hélène Le Jeune.
En automne 1940, Hélène se voit confier la responsabilité de mettre sur pied, bien que frappé d'interdiction depuis 1939, un comité du Secours populaire. Des groupes se sont ainsi constitués à Callac, Rostronen, Guingamp, avec pour mission de collecter de l'argent afin d'envoyer des colis aux prisonniers de guerre et de venir en aide aux familles de résistants et militants communistes emprisonnés. Le travail de solidarité est complété par un travail de propagande, distribution de tracts appelant à la lutte contre les restrictions et la vie chère.
Devant la recrudescence de l'activité des femmes, la police surveille particulièrement Hélène Le Chevalier considérée comme étant une meneuse. En mars 1943, elle est arrêtée par des agents de la section de protection anti-communiste (SPAC), ce qui provoque une manifestation spontanée d'une centaine de femmes cherchant à empêcher le véhicule des sbires d'emmener Hélène en prison. Rosa Hénaff est arrêtée à son tour en août. La répression fut particulièrement brutale en ce mois d'août 1943. Plus de cinquante femmes du département sont arrêtées, victimes de la félonie d'un responsable communiste passé au service du SPAC. Parmi ces femmes figurait Simone Bastien, responsable de la JC et des FTP pour le département des Côtes-du-Nord. Elle fut arrêtée par la SPAC à Guingamp le 7 août 1943.
Inculpée de "menées politiques et terroristes", Hélène est incarcérée à la prison de Guingamp pendant cinq mois avant d'être transférée au camp de La Lande en Indre-et-Loire.
Hélène Le Chevalier est finalement libérée le 20 décembre 1943 grâce à l'intervention du grand écrivain breton Louis Guilloux auprès du commissaire de Saint-Brieuc. Après une semaine passée chez ses parents à Kergrist-Moëlu, elle reçoit la visite de Jean Le Jeune, responsable des F.T.P.F, son futur mari. Elle passe dans la clandestinité, se cachant près de Plestin-les-Grèves. Au bout de quelques semaines, elle fut affectée à l’état-major du PC clandestin dans une petite ferme à Saint-Nicolas-du-Pélem. Elle fut la secrétaire de Poirot, Maurin, et de Louis Picart, Yves, futur membre du comité central du PCF à la Libération, jusqu’à la libération du département au début août 1944. Elle est affectée tout d'abord au secrétariat de la direction départementale des F.T.P puis à la direction régionale et interrégionale du PCF en juin 1944.
Hélène Le Chevalier va vivre avec Jean Le Jeune à partir de novembre 1944.
Le 2 août, elle rédige l'appel du PCF régional à l'insurrection. Le 5 août, Saint-Brieuc est libéré par la Résistance. Le 6 août, les troupes américaines qui foncent vers Brest traversent la ville pavoisée aux couleurs de tous les pays de l'alliance anti-hitlérienne.
A la Libération, le PCF compte 12 000 adhérents dans les Côtes-du-Nord, selon Jean Le Jeune, le mari d'Hélène Le Chevalier: beaucoup de jeunes des F.T.P, du Front National de Libération (30 000 adhérents dans le département), de l'Union des Femmes Françaises.
Hélène Le Chevalier, en tant que secrétaire de l'Union des Femmes Françaises dans les Côtes d'Armor, et son mari Jean Le Jeune, chef des F.T.P, avec Jean Le Paranthoën, secrétaire fédéral du PCF dans les Côtes-du-Nord, visitent un des hôpitaux de région parisienne où sont entassés les déportés survivants au retour d'Allemagne, devenus de vrais squelettes. Ils retrouvent là plusieurs camarades et proches amis résistants des Côtes-du-Nord, dont certains mourront quelques semaines après comme Victor Provost, le beau-père de Jean Le Paranthoën.
Quelques mois plus tard, au début de 1945, se tient le premier congrès de l'Union des femmes françaises, riche de 6 500 adhérentes issues des rangs de la Résistance. Hélène Le Chevalier est élue secrétaire départementale avec Hélène Bello, membre du Comité départemental de Libération.
Entrée au comité départemental du PCF en 1945, Hélène Le Chevalier est candidate en 1945 aux élections législatives, puis de nouveau en 1946, sans être élue.
Jean Le Jeune raconte que pour les élections législatives du 2 juin 1946, Hélène Le Jeune qui fait partie des 2 femmes présentées par le Parti communiste des Côtes-du-Nord avec Georgette Manesse fait toute sa campagne en étant enceinte de son futur fils, Pierre. Le 29 mai 46 elle apporte la contradiction à René Pleven, candidat UDSR. Son fils Pierre naît le surlendemain, la veille des élections.
C’est en tant que " ménagère ", sans profession, qu’elle se présenta à tous les scrutins. Lors des élections du 2 juin 1946 pour la seconde Assemblée constituante, elle figurait en quatrième position sur la liste communiste conduite dans les Côtes-du-Nord par les députés sortants Marcel Hamon et Guillaume Daniel. La liste recueillit 78 976 voix sur 280 275 suffrages exprimés (28,17 %), et le PCF emporta deux des sept sièges à pourvoir ; le MRP obtenant trois sièges dont celui de Marie-Madeleine Dienesch, et la SFIO deux sièges. Placée en troisième position, Hélène Le Jeune se présenta aux élections législatives du 10 novembre 1946 en troisième position. La liste communiste continua sa progression avec 86 717 voix sur 275 377 suffrages exprimés (31,45 %), mais ne parvint pas à enlever un troisième siège. Suite à la démission, en janvier 1947, d’Auguste Le Coent élu au Conseil de la République, Hélène Le Jeune fit son entrée à l’Assemblée nationale, le 31 janvier 1947, à l'âge de 29 ans.
Une situation difficile pour elle puisque son fils est tout jeune, quelques mois à peine, et qu'elle ne souhaite pas le laisser à la maison. Hélène vient d'avoir la deuxième partie de son bac (elle a passé la première partie en prison en 1943) alors qu'elle était enceinte de Pierre et souhaite plutôt devenir institutrice que députée. Il faut toute la pression du Parti pour l'amener à accepter la fonction, et elle reprochera amèrement à Jean Le Jeune, son mari, secrétaire départemental du PCF des Côtes-du-Nord, à l'époque, de n'être pas intervenu "en sa faveur". Le couple habite à l'époque dans une seule pièce de trois mètres sur quatre environ, au rez-de-chaussée, rue Maréchal Foch.
"Tout cela n'aida pas à la bonne marche de notre ménage, raconte Jean Le Jeune, qui malheureusement se disloquait peu à peu. Durant cinq années de son mandat, on ne se voyait que très rarement. Elle arrivait à la maison généralement le samedi matin après avoir voyagé toute la nuit au moment même où je m'apprêtais à me rendre à la fédération pour préparer les réunions du soir. Le samedi après-midi, j'allais au bureau fédéral. Le dimanche, j'avais également à animer des réunions un peu partout dans le département même à la sortie des messes car il y avait là toujours du monde. Hélène avait ses compte-rendus de mandat à faire ce qui n'était pas non plus évident". Jean Le Jeune sera élu au Comité Central à Strasbourg en juin 1947. Hélène, de nouveau enceinte, menace de divorcer.
"Nommée membre de la Commission des affaires économiques, Hélène Le Jeune siégea en outre au sein de la Commission du ravitaillement, dont elle fut élue vice-présidente, et au sein de la Commission de la défense nationale. La plupart des textes qu’elle déposa concernent la question du ravitaillement ; elle se pencha en outre sur l’adaptation de la législation sur la famille, en poussant notamment à la création de nouvelles crèches. Hélène Le Jeune intervint en outre à plusieurs reprises à la tribune de l’Assemblée. La vigueur des propos qu’elle tint le 4 décembre 1950, au cours de la discussion du projet de loi portant amnistie relative aux faits de collaboration, suscita de vifs remous dans l’hémicycle : « je veux me faire l’écho de l’indignation qui s’empare de la population de notre région, la région bretonne, depuis que le projet d’amnistie est en discussion devant l’Assemblée nationale. » Au cours de la législature, Hélène Le Jeune vota la confiance au cabinet Blum (17 décembre 1946), mais la refusa à Paul Ramadier (4 mai 1947). Elle vota, entre autres, contre la loi électorale instituant le système des apparentements (7 mai 1951)" - Article du Maitron sur Hélène Le Chevalier, Alain Prigent.
Alain Prigent poursuit: "Placée en troisième position sur la liste communiste aux élections législatives du 17 juin 1951, Hélène Le Jeune ne fut pas réélue, pas plus qu’aucun candidat communiste. La liste, toujours conduite par Marcel Hamon, recueillit 69 340 voix sur 260 610 suffrages exprimés (26,6 %), mais les listes apparentées, conduites pour la SFIO par Antoine Mazier, pour les radicaux par René Pleven et pour le MRP par Henri Bouret, obtenant plus de la majorité des suffrages, elles emportèrent la totalité des sept sièges à pourvoir. Pendant son mandat de députée, elle prit une part très active au sein du mouvement des Combattants de la paix. Le 11 mai 1950 à l’issue d’une manifestation en gare de Saint-Brieuc contre le passage d’un train en provenance de Brest et transportant des tourelles de canon à destination de Rochefort, dix autres responsables de la CGT et de la fédération communiste des Côtes-du-Nord, furent emprisonnés pendant sept mois à Fresnes, et à la prison des femmes de La Roquette pour les trois femmes Madeleine Bardelli, Armande Daniel et Yvette Mallet. Deux autres militants entrèrent dans la clandestinité, Roger Ruelleux, secrétaire de l’UD-CGT et son époux Jean Le Jeune, membre du comité central. À partir du 22 janvier 1951 dans le procès dit « des 12 » de Saint-Brieuc, les prévenus furent acquittés à l’issu d’un procès ayant eu une résonance nationale.
En 1951, Hélène reprend ses études. Son statut d'ancienne résistante et d'ancienne députée communiste ne vont pas faciliter son recrutement à l'éducation nationale dans un contexte de guerre froide. Ce n'est qu'en 1954 qu'elle obtient un poste en dehors de la Bretagne. Affectée tout d'abord dans le département de la Manche, à Octeville près de Cherbourg: "Hélène n'était que stagiaire et son salaire n'était pas suffisant pour nourrir toute la famille. Elle préparait son CAP le soir après ses cours et le jeudi, chaque semaine, elle allait suivre des stages à Cherbourg. Elle a préparé son CAP et l'a brillamment obtenu... Hélène a enseigné un an à Octeville où on s'est fait de très nombreux amis parmi les camarades. C'étaient pratiquement tous des ouvriers, simples, modestes, très sympathiques: on s'invitait les uns chez les autres tour à tour. De l'autre côté de la place où nous habitions se trouvait un médecin qui lui aussi était membre du parti. J'allais lui apporter l'Huma-Dimanche toutes les semaines, c'était quelqu'un de formidable. Quand les copains allaient le consulter, il ne les faisait pas payer. Il était le premier médecin à pratiquer l'accouchement sans douleur dans la région..." (Jean Le Jeune)
Elle sera mutée à sept reprises. Au printemps 1955 elle obtint un poste à Boissy-Monvoisin, près de Mantes-la-Jolie (Yvelines). Elle enseigna ensuite à Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise, Val-de-Marne). En 1962, elle obtint un poste de directrice à l’école Vigneux-sur-Seine (Essonne) où elle deviendra directrice de son groupe scolaire.
Le couple Le Jeune se sépara en 1966 et divorça en 1980.
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Favoriser l'expression des idées de transformation sociale du parti communiste.
Entretenir la mémoire des débats et des luttes de la gauche sociale.
Communiquer avec les habitants de la région de Morlaix.