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29 mars 2021 1 29 /03 /mars /2021 19:05
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29 mars 2021 1 29 /03 /mars /2021 19:00
Des militantes de l’atelier Les belles rouges, de la section briochine du PCF, ont accroché une plaque commémorative éphémère dédiée à la féministe Dulcie September.

Des militantes de l’atelier Les belles rouges, de la section briochine du PCF, ont accroché une plaque commémorative éphémère dédiée à la féministe Dulcie September.

Elle était portée disparue depuis plus de dix ans. La plaque commémorative à l’effigie de la militante anti-apartheid, communiste et féministe Dulcie September a été raccrochée à l’angle de la rue Nelson-Mandela, à Saint-Brieuc, ce lundi 29 mars. Une date symbolique, qui marque le 33e anniversaire de son assassinat, le 29 mars 1988 à Paris.

Des militantes de l’atelier Les belles rouges, de la section briochine du PCF, ont accroché une plaque commémorative éphémère dédiée à la féministe Dulcie September.

Elle était portée disparue depuis plus de dix ans. La plaque commémorative à l’effigie de la militante anti-apartheid, communiste et féministe Dulcie September a été raccrochée à l’angle de la rue Nelson-Mandela, à Saint-Brieuc, ce lundi 29 mars. Une date symbolique, qui marque le 33e anniversaire de son assassinat, le 29 mars 1988 à Paris.

Le Télégramme, 29 mars 2021

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29 mars 2021 1 29 /03 /mars /2021 15:56

 

 

 

 

 

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29 mars 2021 1 29 /03 /mars /2021 15:45
29 mars 1988: Assassinat de Dulcie September, militante communiste anti-apartheid - les Belles Rouges lui rendent hommage à Saint-Brieuc
29 mars 1988: Assassinat de Dulcie September, militante communiste anti-apartheid - les Belles Rouges lui rendent hommage à Saint-Brieuc
Dulcie SEPTEMBER assassinée le 29 mars 1988
Mardi 29 mars 1988, Paris, 10, rue des Petites-Écuries. Il est 9 h 47 et un bruit d’escalier qu’on dévale retentit dans le bâtiment C. Monsieur D. a à peine le temps de s’écarter pour laisser passer en trombe deux grands types aux cheveux courts, d’une quarantaine d’années tout au plus. À 10 heures, on découvre le corps sans vie d’une femme au 4e étage, sur le palier des bureaux de l’African National Congress (ANC), principal mouvement anti-apartheid, interdit en Afrique du Sud depuis 1960. Dulcie Evonne September, cinquante-trois ans, représentante de l’ANC, vient d’être abattue de cinq balles de calibre 22, tirées à bout portant, au silencieux. On ne retrouvera jamais les tireurs. Un non-lieu sera prononcé en 1992 et l’affaire classée. Ce crime est pourtant signé : il s’agit d’une exécution en bonne et due forme par des agents et mercenaires du régime barbare de Pretoria.
 
***
29 mars 1988 : Dulcie Evonne September est abattue à Paris
Robert Clément
Il y a plus d’un quart de siècle, l’Afrique du Sud vivait sous le régime de l’apartheid. Et rien n’arrêtait le gouvernement raciste de Pretoria dans sa lutte implacable contre l’African National Congress. En 1988, la représentante en France du mouvement de Nelson Mandela était abattue à bout portant.
Mardi 29 mars 1988, Paris , 10, rue des Petites-Écuries . Il est 9 h 47 et un bruit d’escalier qu’on dévale retentit dans le bâtiment C. Monsieur D. a à peine le temps de s’écarter pour laisser passer en trombe deux grands types aux cheveux courts , d’une quarantaine d’années tout au plus. À 10 heures, on découvre le corps sans vie d’une femme au 4e étage , sur le palier des bureaux de l’African National Congress (ANC), principal mouvement anti-apartheid, interdit en Afrique du Sud depuis 1960. Dulcie Evonne September, cinquante -trois ans, représentante de l’ANC, vient d’être abattue de cinq balles de calibre 22, tirées à bout portant, au silencieux.
On ne retrouvera jamais les tireurs. Un non-lieu sera prononcé en 1992 et l’affaire classée. Ce crime est pourtant signé : il s’agit d’une exécution en bonne et due forme par des agents et mercenaires du régime barbare de Pretoria.
Dulcie September se savait menacée ; elle avait demandé, sans l’obtenir, une protection policière aux autorités françaises mais elle avait refusé la mutation proposée par la direction de l’ANC, car il n’était pas question de donner l’ impression de déserter le terrain. Perspicace et charismatique, Dulcie était impossible à décourager.
Née en 1935, Dulcie grandit à Athlone, township métisse du Cap. À vingt ans, elle débute sa carrière d’institutrice , sa vocation ; elle veut aider ses élèves à donner sens à leur vie. Très tôt éveillée à la politique. Dulcie rejoint l’Union démocratique du peuple d’ Afrique australe (Apdusa) créée en 1960. Alors que toute organisation anti-apartheid est interdite, elle forme, en 1962, avec huit camarades , le Yu Chi Chan Club , d’inspiration maoïste (devenu le Front de libération nationale en 1963). Cela lui valut une arrestation en octobre 1963. À l’issue de six mois de procès, Dulcie est condamnée à cinq ans de prison où elle subit de mauvais traitements.
À sa sortie, on lui interdit de reprendre son poste et de militer. Le 19 décembre 1973, elle quitte son pays et rencontre des militants de l’ANC et du Parti communiste sud-africain exilés à Londres.
En 1976, elle devient employée permanente de l’ANC. Elle soutient à son tour les nouveaux exilés et se consacre à la collecte de fonds. Restée marquée par la manifestation du 9 août 1956 devant le siège du gouvernement à Pretoria et par les actions des femmes tout au long des années 1950 contre les livrets d’identité , les hausses de loyer ou pour les augmentations de salaire , Dulcie s’engage dans la Ligue des femmes. Au lendemain du soulèvement des lycéens de Soweto (16 juin 1976), qui marque le retour du mouvement populaire sur la scène politique et où les femmes occupent aussi une place importante. Dulcie travaille en liaison avec le comité anti-apartheid de l’ONU et la Fédération démocratique internationale des femmes. Elle impulse mobilisations, conférences et publications sur le sort des femmes et de la jeunesse, noire en particulier. Après un bref passage par le quartier général de l’ANC à Lusaka, dont elle dirigera le comité régional et au cours duquel elle organisera la célébration du 25e anniversaire de la manifestation d’août 1956, la nouvelle représentante en chef de l’ANC pour la France, la Suisse et le Luxembourg arrive à Paris en 1984. Elle y joue très vite un rôle clé en rassemblant les différentes composantes du mouvement de solidarité anti-apartheid autour des exigences de boycott, de désinvestissements et de sanctions du régime sud-africain. En juin 1986, elle monte une conférence internationale qu’Oliver Tambo, président de l’ANC, ouvre en soulignant l’obligation morale de la France d’intervenir en faveur des sanctions internationales.
L’Afrique du Sud traverse alors une phase décisive de son histoire . L’ANC appelle le peuple à « rendre le pays ingouvernable ». La répression policière et la violence des forces de sécurité contre la population ontatteint leur paroxysme en 1988 ; tous les jours , révoltes et répressions secouent le pays. C’est l’état d’urgence . Le régime a soif de sang . Il bombarde aussi les camps de l’ANC, notamment au Botswana, intervient en Angola contre les indépendantistes et organise des attentats contre des dirigeants anti-apartheid aux quatre coins du globe . Il faut donc couper les vivres à ce régime qui excelle dans les crimes contre l’humanité.
La France est alors présidée par François Mitterrand et c’est la cohabitation : Jacques Chirac est premier ministre, Charles Pasqua à l’Intérieur et Robert Pandraud à la Sécurité publique. La Françafrique est donc aux commandes. En intervenant publiquement, en 1986-1987, en faveur de Pierre-André Albertini. Dulcie provoque des contrariétés. La mobilisation des Français pour la libération de ce coopérant, emprisonné par Pretoria, gêne. Mais surtout, depuis plusieurs mois, elle a entrepris demettre au jour les filières de vente d’armes et cela ne plaît pas à grand monde, certainement pas à ce régime aux abois. La France était jusqu’alors un gros fournisseur de l’aéronavale sud-africaine. Avec le boycott, les ventes d’armes constituent un secteur porteur pour qui sait manœuvrer entre les gouttes.
Le mobile est là, sans doute. Les preuves ont disparu et la commission Vérité et Réconciliation, elle-même, malgré les aveux d’un ancien cadre des forces de sécurité, n’a pas réussi à traduire les coupables devant les tribunaux mais a démontré que, si la France en avait la volonté, elle contribuerait à rendre justice à Dulcie September.
Les sud-africaines donnent une leçon politique
9 août 1956. Les forces de police protégeant les abords des Union Buildings, siège du gouvernement à Pretoria, ont du mal à en croire leurs yeux. 20 000 femmes de tout le pays déposent une montagne de pétitions contre le livret d’identité, qui sert à contrôler à tout moment les mouvements des « non-Blancs ». Il mentionne le domicile, la catégorie« raciale », la nature, le lieu et la durée de l’emploi occupé en « zone blanche ». L’impossibilité de le produire entraîne peines d’amende, de prison et déportation.
La manifestation est exceptionnelle , par son ampleur et l’éventail de son rassemblement ; Indiennes, Africaines ou métisse, et Blanches venues en solidarité, unies, elles contestent l’un des piliers de l’apartheid : le contrôle discriminatoire de la population ségréguée et l’organisation de l’exploitation de la main-d’œuvre des townships. La Journée nationale des femmes est née ce jour-là.
 
La France s’honorerait de permettre des avancées décisives pour connaître la vérité
Assassinat de Dulcie September à Paris - Par Pierre Laurent, Sénateur Communiste de Paris / 4 mars 2021
 
Ma lettre au Ministre de la Justice
Monsieur le Ministre,
Je me permets d’attirer votre attention sur un nouvel élément d’actualité concernant le dossier de l’assassinat de Dulcie September, représentante du Congrès National Africain (ANC) le 29 mars 1988 à Paris.
Ce meurtre, exécuté sans doute par un professionnel, avait suscité une grande émotion populaire. Beaucoup d’éléments indiquent une implication des services secrets du régime d’apartheid. Pourtant le 17 juillet 1992, une ordonnance de non-lieu est rendue par la justice française suite à un abandon précoce de la procédure, ouverte par le Procureur de la République le 11 avril 1988.
Tous les observateurs s’accordent à dire que des moyens particulièrement faibles avaient été affectés à cette affaire et que cette procédure était marquée par un défaut très sérieux dans la collecte d’informations élémentaires.
Il est à noter par ailleurs que le ministère public pouvait à l’époque recevoir des instructions individuelles de la part du Garde des Sceaux sur la base la loi du 31 décembre 1957 instituant le code de procédure pénale (article 36).
Pourriez-vous m’indiquer si cela a été le cas pour le dossier de Dulcie September ?
En tout état de cause sa famille a saisi le 16 février dernier le tribunal judiciaire de Paris sur le fondement de l’article 141-1 du code de l’organisation judiciaire qui prescrit expressément que l’État est tenu de réparer le dommage causé par le fonctionnement défectueux du service de la justice.
Je partage les préoccupations exprimée par la famille de Dulcie September et de tous ceux qui depuis des décennies veulent que la vérité apparaisse au sujet de ce meurtre et de son traitement par l’institution judiciaire.
La France s’honorerait de permettre des avancées décisives en la matière.
Par conséquent je vous serais reconnaissant, Monsieur le Ministre, de suivre ce dossier avec toute l’attention nécessaire.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes salutations les plus distinguées.
 
29 mars 1988: Assassinat de Dulcie September, militante communiste anti-apartheid - les Belles Rouges lui rendent hommage à Saint-Brieuc
29 mars 1988: Assassinat de Dulcie September, militante communiste anti-apartheid - les Belles Rouges lui rendent hommage à Saint-Brieuc

Contre l'apartheid, les communistes se sont levés. Hommage à Dulcie September. Aujourd'hui, jour anniversaire de son assassinat à Paris le 29 mars 1988, les " belles rouges " du PCF à Saint Brieuc, qui avaient déjà débaptisé symboliquement une rue Thiers il y a quelques jours pour donner le congé de la République au nabot massacreur des communards, rendent hommage à Dulcie September, venue inaugurer la rue Mandela à Saint-Brieuc avant son assassinat.

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29 mars 2021 1 29 /03 /mars /2021 15:40
Manifestation Retraités  - Mercredi 31 MARS – MORLAIX (10 h 30 – Place des Otages)

Manifestation Retraités

Mercredi 31 MARS – MORLAIX (10 h 30 – Place des Otages)

La manifestation se dirigera, après la rassemblement, vers la Sous-Préfecture

Compte-rendu de la Conférence de presse tenue par les organisations présentes sur le territoire de Morlaix

Neuf organisations syndicales et associations nationales de retraités (CGT, FO, FSU, Solidaires, CFTC, CFE-CGC, Ensemble et Solidaires, FGR-FP, LSR) appellent à une journée nationale de rassemblements, d’actions et de manifestations en faveur des retraités dans tous les territoires le 31 mars 2021. 

« Depuis de nombreuses années, les retraités, par le blocage des pensions accompagné d’une augmentation de la fiscalité et d’une explosion des prix, subissent une érosion de leur pouvoir d’achat les emmenant de plus en plus vers la précarité. » Déclarent les représentants de ces syndicats dans un manifeste commun. Les motifs de mécontentements sont nombreux : insuffisante revalorisation des retraites, dégradation du régime des pensions de réversion, baisse continue du niveau de vie…

« Nous appelons les retraités de la région morlaisienne à faire entendre leur voix et à participer nombreux à cette journée d’action, évidemment dans le respect des gestes barrières et des protections sanitaires. » Concluent les représentants locaux.

À Morlaix, rassemblement mercredi 31 mars à partir de 10 h 30, devant le kiosque, Place des Otages.

 

Le Parti Communiste apporte, bien évidemment, son soutien à cette action et aux revendications qui y seront portées.

Soyons présents nombreux, et avec nos couleurs.

Daniel RAVASIO, secrétaire de section du PCF Pays de Morlaix

9 organisations syndicales et associations des retraité-e-s Cgt, FSU, FO, Solidaires, CFTC, CFE-CGC, ensembles et solidaires, FGR-FR, LSR appellent à une journée nationale de rassemblements, d’actions et de manifestations :
- Pour l’augmentation des pensions
- Pour la prise en charge de l’autonomie par une approche globale de la santé
- Pour une vaccination de T
OUTES et TOUS avec un vaccin gratuit et produit massivement -
Contre l’incitation à opposer les générations qui souffrent toutes de l’austérité -
Pour des services publics de proximité avec des effectifs suffisants
   
Les retraités, dont une majorité, ont des pensions inférieures ou égales à 1200€ subissent une dégradation importante de leur pouvoir d’achat et leur niveau de pension ne cesse de se détériorer.
Aucune pension ne devrait être inférieure à 1800€ bruts par mois !
L’évolution du coût de la vie entraîne une explosion de la pauvreté intergénérationnelle. Le gouvernement, à grands renforts médiatiques, tente de diviser les générations en stigmatisant les retraités.
 
Manifestation retraités du 31 Mars :
 
Brest 10H30 parvis FAC SEGALEN Avenue Clémenceau,
Carhaix 11H00 Maison des syndicats,
Morlaix 10H30 Place des otages devant la Mairie,
Quimper 10H30 place de Résistance, Quimperlé 10H30 Place des écoles devant Union Locale   
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29 mars 2021 1 29 /03 /mars /2021 15:30

Manifestation Retraités

Mercredi 31 MARS – MORLAIX (10 h 30 – Place des Otages)

 

 

Sur Morlaix, cette action prendra la forme d'un rassemblement à 10 h 30 sur la Place des Otages, rassemblement suivi par une marche en direction de la Sous-Préfecture.

Le Parti Communiste apporte, bien évidemment, son soutien à cette action et aux revendications qui y seront portées.

Il appelle à y venir nombreux

 

 

 

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28 mars 2021 7 28 /03 /mars /2021 17:55
Fulgurante Commune de Paris !" par Roger Martelli (L'Humanité, 20 mars 2021)
"Fulgurante Commune de Paris !" par Roger Martelli
Samedi 20 Mars 2021

Le 18 mars 1871 éclate la révolution communale. 72 jours d’insurrection populaire, pour la « République démocratique et sociale ». Matée dans le sang, cette expérience inédite de gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple a esquissé les contours d’une société juste et fraternelle. Récit.

 

Il est des événements qui, malgré leur brièveté, laissent une trace indélébile dans la mémoire collective. Les soixante-douze jours de la Commune de Paris n’ont été qu’une ébauche achevée dans un bain de sang et, pourtant, le mouvement ouvrier y a vu un moment fondateur et une source inépuisable de force. Cent cinquante ans plus tard, on en parle encore, et dans le monde entier…

L’irruption communaliste

Quand la révolution communale se déclenche, le 18 mars 1871, Paris sort à peine d’un long siège éprouvant et la France subit le choc d’une guerre perdue, contre une Allemagne qui se réunifie sur son dos. Politiquement, la capitale n’est pas synchrone avec le reste du pays.

Alors que la France choisit la paix à tout prix, Paris ne veut pas se résigner à la défaite. Tandis que les élections législatives du début février 1871 désignent une majorité de députés monarchistes, les Parisiens élisent des républicains, plutôt hostiles à la capitulation. Le sursaut patriotique est une dimension non négligeable de la révolte communale.

Il y en a d’autres. Depuis 1848, beaucoup de Parisiens ont en tête la « vraie » ou la « bonne République », celle qui veut pousser le plus loin possible l’idéal d’égalité et entend faire de la citoyenneté la base d’un véritable pouvoir du peuple.

Bouillonnement démocratique

Depuis plus de deux ans, Paris est en bouillonnement démocratique : les journaux et les clubs républicains et socialistes se multiplient, ainsi que les chambres syndicales. Quand s’approche le printemps de 1871, le divorce n’a jamais été aussi grand entre la population de Paris et un gouvernement, théoriquement républicain, mais dirigé par un ancien ministre du roi Louis-Philippe, Adolphe Thiers.

Les provocations du gouvernement et de ses représentants mettent le feu aux poudres. Le 18 mars, Thiers veut faire enlever les canons qui, dans la capitale, sont sous la responsabilité de la Garde nationale, une milice que la guerre contre la Prusse a renforcée et a ouverte aux catégories populaires.

Des barricades se dressent

Excitée depuis plusieurs semaines par les choix du gouvernement et de l’Assemblée, la population parisienne refuse d’abandonner ses canons, payés par souscription populaire. Des barricades se dressent, la Garde nationale se mobilise et plusieurs de ses bataillons font marche vers le centre de Paris.

Thiers, qui sent qu’il n’a pas toutes les cartes en main, décide d’abandonner la capitale pour Versailles, où se trouve l’Assemblée. Au soir du 18 mars, la Garde nationale investit l’Hôtel de Ville : en l’absence d’autorités légitimes et avant la tenue d’élections locales, elle assume la gestion de Paris.

La plus étonnante des aventures

Huit jours plus tard, des élections confirment que son succès n’était pas sans base populaire. Alors que leurs adversaires appellent au boycott, les partisans du mouvement du 18 mars recueillent près de quatre inscrits sur dix. Deux jours plus tard, le 28 mars, la nouvelle assemblée se réunit et prend le nom de « Commune de Paris », réclamé depuis longtemps par les militants des clubs.

Commence alors officiellement la plus étonnante des aventures. Les urnes ont placé à la tête de la capitale un conseil communal où les ouvriers forment le groupe le plus nombreux, qui se réclame de la « République démocratique et sociale », et même de la « République universelle ». Cela ne s’était jamais produit auparavant… et ne se reproduira plus par la suite.

Les discussions s’enflamment

La nouvelle assemblée n’a rien d’un bloc monolithique. Dans une France qui a connu moins de dix ans d’expérience républicaine, où la presse a été rarement libre et où l’organisation politique est balbutiante, la Commune regroupe toutes les sensibilités possibles, en tout cas à la gauche du courant républicain.

On se dit jacobin, blanquiste, internationaliste, collectiviste, socialiste ou tout simplement républicain. Selon les moments, les majorités fluctuent et les discussions s’enflamment. Mais tous – les femmes étant exclues du vote, le masculin s’impose par défaut dans le conseil communal – ont en tête quelques valeurs simples : l’égalité est limitée si elle n’est que l’égalité en droit, la démocratie est fragile si le citoyen se contente de déléguer ses responsabilités à des représentants, les bases de la République ne sont pas acquises si les représentants ne sont pas contrôlés par les représentés, la société est explosive si elle tolère durablement l’exclusion des plus pauvres et des moins protégés.

Principes et mesures sociales

Les nouveaux élus de Paris n’ont pas de doctrine figée, pas de programme rédigé par avance, mais ils ont quelques principes et ils essaient de les mettre en œuvre. Ils adoptent des mesures sociales en faveur des plus modestes (le loyer, le crédit), réquisitionnent les logements et les ateliers abandonnés par leurs propriétaires, fixent des normes sociales à l’attribution des marchés publics, commencent à réglementer la durée du travail. Ils font participer les associations ouvrières à la définition des conditions de travail. Ils séparent l’Église et l’État, décrètent l’école laïque et gratuite, ouvrent l’enseignement professionnel aux filles, brisent les normes trop étroites de la famille.

Alors que les administrations ont été affaiblies par le départ de nombreux cadres et fonctionnaires, ils font marcher les services publics, en s’appuyant sur les salariés eux-mêmes. Ils assurent le ravitaillement, l’entretien et la sécurité de la capitale. Dans une ville à nouveau assiégée, femmes et hommes s’engagent sans compter, au nom de la « Sociale »

Or, elles et ils font tout cela dans le contexte d’une guerre civile sans merci, déclenchée par les troupes gouvernementales, ceux que l’on appelle désormais les « versaillais ». Sur cinquante-quatre jours de pouvoir effectifs, la Commune n’a connu que cinq jours sans guerre. Sans doute Paris n’est-il pas complètement isolé.

Le camp républicain est divisé

Quelques villes s’engagent elles aussi dans la mise en place de « communes », à Marseille, à Lyon, à Saint-Étienne, à Toulouse, à Narbonne, à Perpignan, au Creusot. Des soulèvements et des manifestations s’égrènent dans toute la France, les soutiens à Paris se multiplient. Mais l’addition des engagements ne suffit pas à faire mouvement.

En fait, le camp républicain est divisé : son aile la plus radicale soutient l’exemple parisien, mais les plus modérés y sont hostiles et, si ceux que l’on nomme les « radicaux » (Gambetta, Clemenceau) sont proches des préoccupations communardes, ils n’acceptent pas que l’on se soulève contre l’Assemblée élue en février.

La Commune fait face comme elle peut. Dans le conseil communal, une majorité est tentée de reproduire l’élan de 1793-1794, de constituer une sorte de dictature provisoire, autour d’un Comité de salut public. Une minorité s’y oppose en vain, notamment autour de militants de l’Association internationale des travailleurs. Mais l’histoire ne se réécrit pas. Quand le Comité de salut public se constitue, Thiers a repris la main.

La Commune écrasée, mais…

Le 21 mai, 130 000 soldats de Versailles entrent dans la capitale contre quelques dizaines de milliers de Parisiens en état de combattre. La guerre civile fait rage dans Paris. Du côté de la Commune, les actes sont parfois désespérés : une centaine d’otages sont exécutés, le plus souvent sans l’accord de l’Hôtel de Ville. Ce n’est rien à côté de la justice expéditive des versaillais. Pendant la « semaine sanglante » (21 au 28 mai), a lieu le plus grand massacre de population civile depuis les guerres de religion.

Les communards tombent en masse sous les balles des régiments venus de Versailles : les estimations vont de 6 000 à 30 000 morts, avec une médiane d’un peu moins de 20 000. Après la fin des combats, 40 000 combattants sont emprisonnés, 15 000 condamnés à la prison, aux travaux forcés ou à la déportation. 5 000 à 6 000 échappent à la prison ou à la mort et partent en exil. La plupart ne reviendront qu’après l’amnistie, à l’été de 1880.

... elle n'est pas morte

La Commune est vaincue, mais elle n’est pas morte, comme le dit la chanson… Elle clôt la longue séquence des révolutions du monde occidental, ouverte au XVIIe siècle. Mais elle ouvre la voie à une nouvelle phase de conflictualité, autour d’un acteur nouveau, le mouvement ouvrier. En « montant à l’assaut du ciel », comme le dit Karl Marx dès 1871, la Commune laisse le souvenir d’une expérience unique – celle d’un véritable gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple –, d’une utopie qui a voulu se réaliser et d’une épopée, tout aussi flamboyante que brève.

La mémoire communarde a ainsi servi de carburant symbolique à la grande saga ouvrière. Elle a beaucoup rassemblé… et tout autant divisé les héritiers de la Commune. Elle a tenté de mettre en œuvre les vieux idéaux d’émancipation, mais elle a échoué au bout du compte. A-t-elle été trop magnanime, face à des adversaires impitoyables ? A-t-elle été trop étatiste ou pas assez centraliste ? Est-elle allée trop loin ou a-t-elle fait trop de concessions ?

Un objet « chaud », rebelle à tout consensus

La Commune est toujours restée un objet « chaud », rebelle à tout consensus. Sa mémoire est à l’image de ce qu’elle fut : résolument plurielle, valant pour ses intentions, pour ses actes et pour les possibles, qu’elle a esquissés sans aller au bout de leur réalisation.

C’est cette ouverture qui fait de la Commune une référence universelle, et pas seulement pour le mouvement ouvrier historique. Sa mémoire se réveille, chaque fois qu’un groupe ou qu’un peuple se dresse contre l’oppression, à Petrograd en 1917, à Shanghai ou à Barcelone un peu plus tard, dans les universités de Paris en 1968, du Mexique, de Californie ou de Corée, chez les Kurdes du Rojava. Elle est directement présente dans les grandes manifestations syndicales, chez les gilets jaunes

La fulgurance de la Commune est une pépite. On peut la scruter, non pour y chercher des solutions toutes faites, mais pour retrouver la modernité de ses valeurs et de ses intuitions. Les communards ont refusé la fatalité : c’est pour cela qu’il vaut la peine de les célébrer.

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28 mars 2021 7 28 /03 /mars /2021 17:37
Rwanda. La  responsabilité accablante de la France dans le génocide (L'Humanité, Lundi 29 Mars 2021)
Rwanda. La « responsabilité accablante » de la France dans le génocide
Lundi 29 Mars 2021 - L'Humanité

La commission Duclert souligne l’implication politique et militaire de notre pays qui a conduit à la mort de 800 000 Tutsis en 1994. Sur la base d’une définition étroite de la notion, elle exclut néanmoins une « complicité ».

Emmanuel Macron s’en réjouit. Il espère tenir enfin de quoi solder et clore l’épineux dossier de la relation de la France au Rwanda. Les conclusions de la commission de recherche sur les archives relatives au génocide des Tutsis (1990-1994), remises à l’Élysée le 26 mars, marquent une « avancée considérable », estime-t-il. Les historiens auraient ainsi fait œuvre utile, qui pourrait ripoliner l’image de la France aux yeux de toute l’Afrique. Celle-ci « ne mérite pas la méconnaissance qu’on lui impose après l’avoir soumise des décennies. Cela ne peut plus durer », résume le chercheur Vincent Duclert, qui a présidé ces travaux durant deux années. Le rapport est « très dense et documenté », il « établit de très nombreuses responsabilités » et constitue un « acte courageux et digne d’appréciation », réagit sur Twitter le président de l’Union africaine, Moussa Faki. Il s’agit, selon lui, d’une «importante décision au service de la vérité sur l’événement le plus dramatique de l’histoire africaine contemporaine ». Pas de réaction officielle, en revanche, du président rwandais, Paul Kagamé. Son ministère des Affaires étrangères salue « un pas important vers une compréhension du rôle de la France ».

Soutien au pouvoir dictatorial et réaction tardive

Le Rwanda s’apprête également à publier un rapport dans les semaines à venir « dont les conclusions compléteront et enrichiront celles de la commission Duclert ». Celle-ci retrace l’itinéraire d’une faillite politique et militaire de la France indéniablement liée au drame du génocide qui a causé la mort de 800 000 Tutsis en 1994. « Une horreur dans l’horreur que l’on ne peut supporter et que l’on voudrait cacher à la face du soleil. Dans ce cas précis, elle porte un nom : le cadavre mutilé d’un gosse », écrivait à ce propos Jean Chatain, envoyé spécial de  l’Humanité en 1994 au Rwanda, témoin en première ligne, décédé le 5 décembre 2019.

La commission pointe une « responsabilité accablante » de l’Élysée et l’obstination de François Mitterrand à ne pas vouloir regarder poindre un dénouement épouvantable. La France s’en est ainsi tenue à une simple opposition entre le camp hutu, incarné par le président Habyarimana, et le Front patriotique rwandais (FPR). Elle s’est polarisée sur les menaces de ce dernier et n’a pas rompu à temps avec son protégé, alors même qu’il se livrait au génocide. Elle a, enfin, réagi tardivement avec l’opération « Turquoise », laissant périr la très grande majorité des Tutsis du Rwanda. C’est, en substance, ce que dit la commission Duclert. Vincent Duclert avance toutefois une explication à cet égarement aux lourdes conséquences. «  Si la France l’avait su, si elle avait compris qu’en formant cette armée pléthorique, elle formait de facto des miliciens, elle serait sortie du Rwanda, peut-être aurait-elle agi différemment », dit-il dans entretien accordé au journal le Monde. Selon lui, « elle n’a rien su, ni compris des événements (…) C’est en cela que les responsabilités sont lourdes et accablantes. Elle a ignoré la réalité rwandaise et plaqué sur le pays les schémas néocoloniaux de puissances occidentales et de lectures ethnicistes ».

Un système d’influence cher à François Mitterrand

Responsable, donc, la France, mais aucunement complice de quelque façon que ce soit dans le génocide. « Il n’y a aucun document qui démontre un soutien aux extrémistes hutus dans leur ciblage des Tutsis en tant que “race” à exterminer. La France ne s’est jamais associée à un tel programme, ni ne l’a voulu dans ses actes et ses discours. Elle n’a pas non plus armé, ni formé les milices qui allaient en premier lieu exécuter le génocide. Elle a cru former des soldats rwandais », insiste Vincent Duclert. Pas de quoi convaincre l’association Survie. « Les conditions de la complicité sont clairement réunies », estime un de ses membres, François Graner, coauteur de l’État français et le génocide des Tutsis (Éditions Agone, 2020). Il suffit d’avoir un soutien actif en connaissance de cause. « Les décideurs français n’avaient pas d’intention génocidaire. Leur intention, c’était de maintenir le Rwanda dans leur zone d’influence, comme ils font dans plein de pays d’Afrique, c’est une politique générale à laquelle Mitterrand se tenait de façon très active. »

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28 mars 2021 7 28 /03 /mars /2021 16:29
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28 mars 2021 7 28 /03 /mars /2021 11:08

Clip présenté par le Collectif Inter Hôpitaux de Rennes en collaboration avec le syndicat CGT du CHU de Nice, en featuring avec Alee et Corinne Masiero.

Nous tenons à remercier très sincèrement : - Alee et Delphine pour tout le temps passé, les enregistrements, les conseils, la gentillesse, sans qui ce projet n'aurait jamais pu se réaliser - Erwann du pied de la pompe et Max du P’tit son pour la basse et l'accordéon - Corinne Masiero pour avoir fait le lien entre culture et santé : Big up Corinne, No Culture No Futur!!! - Pierre Perret - Guillaume Meurice - Pierre Emmanuel Barré - Giedré - Ariane Ascaride - Karimouche - Marie Desplechin - Fredo des Ogres de Barback - Yvan Le Boloc'h - Bruno Gaccio - Gilles pour le mixage et le mastering - Vero et Julianna à la vidéo pour Rennes - Francis pour la prise de son, David et Stéphane à la vidéo pour Nice - Benoit - HK pour nous avoir laissé reprendre sa chanson "Danser encore" en totale liberté.

Cette initiative est née de la rencontre entre le Collectif Inter Hôpitaux de Rennes, Usagers de l’Hôpital, soignants, non soignants, et les hospitaliers du syndicat CGT de l’hôpital l’Archet-CHU de Nice, avec une volonté commune à défendre l'Hôpital Public, afin d’embellir le présent et de construire l’avenir. La Santé est un droit, les hôpitaux un bien public qu’il nous faut défendre car ils sont en danger du fait des réformes successives qui affaiblissent notre système de santé. Une conception globale de la santé qui intègre le bien-être physique, psychologique et social voilà aussi ce que nous défendons.

Dans cette conception, l’accès à la culture pour toutes et tous est aussi un élément essentiel à tout être humain pour se réaliser. Chacun dans notre chemin personnel, professionnel, citoyen, continuons à nous ouvrir, à discuter, à créer des liens, à développer des réseaux, des communautés d’intérêt, des moments de partage. Alors retrouvons-nous dans les nombreuses mobilisations qui se multiplient, qui nous permettront de construire un projet qui nous ressemble et nous rassemble.

N’attendons pas, ensemble, défendons le service public qui nous est cher, construisons le monde d’après.

ENSEMBLE SAUVONS L'HÔPITAL PUBLIC !!! (Toutes les personnes présentes en studio dans ce clip étaient vaccinées ou avaient une PCR négative de moins de 48h au moment du tournage)

 https://m.facebook.com/CIHRennes/ https://www.collectif-inter-hopitaux.... https://www.cgt-chudenice.fr/ https://www.facebook.com/CGTARCHETNICE https://www.facebook.com/CGT-Santé-So... * * * * * * * * * *

Refrain : Nous on veut continuer à soigner encore Voir nos gestes soulager vos corps Aider vos âmes à aller mieux encore Oh, non non non non non non Nous on veut continuer à soigner encore Voir nos gestes soulager vos corps Aider vos âmes à aller mieux encore Nous sommes des héros de passage Vite oubliés, faussement comblés Prends ta médaille et fais silence Sois bon en toutes circonstances Un seul mot d’ordre « l’obéissance » L’Hôpital Public en souffrance C’est compliqué, faut en parler Faut continuer la résistance Faire preuve de désobéissance C’est le temps de l’inobservance Refrain Vous ne demandez pas la lune Seulement de quoi nous recevoir Mais ceux d'en haut n'entendent pas ceux d'en bas Quand on reste enfermé dans sa tour d'ivoire Vous ne demandez pas l'aumône, seulement le minimum vital Mais la vie à un prix dans c'bas monde et le monde d'en haut ne retient que c'qui est rentable Vous ne demandez pas l'impossible, seulement d'ouvrir un peu les yeux Vu que les leurs regardent ailleurs quand l'hôpital meurt à petit feu Vous ne demandez pas grand-chose, surtout pas partir en guerre Vu que la guerre ça prend des vies et vous la vie c'est c'qu'il y a de plus chère ! Refrain Hosto Boulot : Robot c’est trop Pas les moyens, c’est la consigne Austérité sur ordonnance Et malheur à celui qui pense Et tant pis pour la bienveillance Le management autoritaire Et tous leurs comptes d’apothicaires Font s’envoler nos espérances Ils font preuve de tant d’indécences Mais n’auront pas notre conscience Refrain "Essentiel", mot a priori banal, se définit dans le Petit Larousse, page 430, comme "Essentiel : absolument nécessaire". Santé, Culture se rejoignent sur l'essentiel. Essentiels pour continuer à vivre, essentiels pour reposer nos corps, essentiels pour apaiser nos âmes. Artistes et soignants unis dans la volonté de continuer à soigner, continuer d'aider les âmes à aller mieux, encore et toujours, essentiels, essentiels, essentiels. Surtout sachez n’pas oublier Que malgré toute cette souffrance Notre passion on l’a dans la peau Pour le sauver pas b’soin de héros Laissez-nous faire notre boulot Une seule devise pour l’Hôpital Pas de retour à l’anormal Alors restons solidaires Au bout du tunnel, la lumière On sortira tous de cet enfer Refrain (x2)

HK - Danser encore (Officiel)
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