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13 décembre 2020 7 13 /12 /décembre /2020 08:21
Nous avions un conseil national du PCF ce 12 décembre à distance et en viseo conférence, auquel ont participé environ 160 camarades de toute la France, membres du CN et secrétaires départementaux.
La conférence nationale sur la séquence Présidentielles et Législatives, notre projet et notre stratégie, est fixée les 10-11 avril, avec vote des communistes du 7 au 9 mai sur l'option retenue pour les présidentielles par les délégués de la conférence nationale (stratégie, choix d'avoir un candidat ou non, choix du candidat). Pour le congrès national, le 39e congrès du PCF, 3 ans après le 38e congrès clôture en novembre 2018, il devrait avoir lieu du 5 au 7 novembre 2021, avec un vote de la base commune les 3 et 4 juillet au CN, et une date limite d'éventuels textes alternatifs le 8 août.
Les congrès de section seraient à organiser entre le 9-10 octobre et le 16-17 octobre 2021.
Les congrès de fédérations entre les 23-24 octobre et 30-31 octobre 2021.
Toutes ces dates sont posées sous réserve de l'évolution de la situation sanitaire et d'un éventuel décalage des élections départementales et régionales qui devraient avoir lieu selon toute vraisemblance fin juin 2021.
J'ai eu l'honneur que l'on me propose de participer à la commission de transparence des débats du 39e congrès au côté de Marie-Jeanne Gobet, Emilie Le Croq, Véronique Mahé, Elisabeth Margars, Sarah Misslin, Nicolas Cossange, Denis Durand, Yann Le Pollotec, Yannick Monnet. 
Je suis intervenu hier midi à ce CN en viseo conférence (juste après la prise de parole de Fabien Roussel).
Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF, membre du Conseil National 
***
Intervention Ismaël Dupont(CN du 12 décembre 2020)
"Je voulais d’abord exprimer le fait que j’apprécie le rapport présenté par Marie-Jeanne Gobert et le travail réalisé pour y aboutir qui restitue bien les échanges avec les secrétaires départementaux, du moins celui organisé avec ceux de Bretagne auquel j’ai pu assister, et que je suis d’accord avec la proposition de calendrier, prévoyant une conférence nationale et un choix d’orientation assez proche sur les présidentielles et les législatives, et un congrès en novembre 2021. Cela me semble important que notre congrès ait lieu en 2021, l’année de notre centenaire, même si le calendrier est serré. Je pense que cela n’exclut pas une mise en dynamique du parti dans un contexte de pré-campagne. Il est souhaitable et logique dans la période que nous vivons de rendre possible une candidature communiste aux élections présidentielles. Nous ne devons pas à nouveau subir en spectateurs les évènements, cette séquence politique qui est celle où les Français sont les plus réceptifs aux enjeux politiques et où ils peuvent se mettre en mouvement, adhérer, être acteurs. Une candidature communiste aux présidentielles donnerait de la visibilité et de l’incarnation à nos idées, ce pourrait être un moment d’éducation populaire, de sensibilisation au fait qu’une alternative existe à cette société là, où la xénophobie se renforce, comme le recul des libertés, la casse des services publics et des droits sociaux, l’atomisation de la société, le développement des inégalités et de la pauvreté. 1 million de chômeurs en plus, 1 million de pauvres en plus, depuis le début de la Covid, et pendant ce temps, les actionnaires du CAC 40 voient leurs profits grimper comme jamais, les 25 milliardaires les plus riches de la planète ont gagné en moyenne chacun 10 milliards d’euros en à peine 3 mois de pandémie entre avril et juillet. L’état du monde et de la société française exigent un PCF et un mouvement communiste qui redevienne un repère politique et moral, qui mette en marche son organisation, mobilise autour de lui et se renforce. Une victoire de la droite et une progression de l’extrême-droite, dans le pire des scénarios, rendraient notre présence bien identifiée et notre force militante tout aussi nécessaires. Seule notre organisation, et non les autres forces de gauche, de nature sociale-démocrates, et qui poursuivent d’autres objectifs, fait de la lutte contre le capitalisme et de son dépassement la mère de toutes les batailles. Or, c’est bien l’origine des crises multiples que nous subissons. Fabien Roussel, qui a été encore excellent ce matin sur France Inter, ferait un très bon candidat, incisif avec calme, humour et détermination, capable de parler aux cœurs. Autour de moi, j’ai plusieurs amis ou proches qui, sans être communistes ou voter le plus fréquemment pour nous, m’ont dit qu’ils voteraient cette fois-ci pour notre candidat si nous en avons un, et qu’ils ne se revoyaient pas voter Mélenchon. La donne a changé depuis 2017. Dans le même temps, je pense que lancer une candidature communiste n’exclut pas de continuer à faire des gestes politiques pour construire du rassemblement aux législatives, et de se déclarer disponibles pour bâtir les bases d’un contrat de majorité et de gouvernement avec l’ensemble de la gauche et des écologistes, démarche qui si elle aboutissait à un projet satisfaisant, et pour pour donner une chance à une victoire de la gauche en 2022, justifierait qu’on puisse revoir notre position en cours de route."
Retour sur le Conseil National du PCF du 12 décembre 2020 - Lancement des travaux du 39e congrès (novembre 2021) et du processus de décision de notre stratégie pour les présidentielles 2022 (avril et mai 2021)
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13 décembre 2020 7 13 /12 /décembre /2020 08:16
Acte IV de la mobilisation brestoise contre la Loi Sécurité Globale - les communistes à nouveau mobilisés ce 12 décembre 2020
Acte IV de la mobilisation brestoise contre la Loi Sécurité Globale - les communistes à nouveau mobilisés ce 12 décembre 2020
Acte IV de la mobilisation brestoise contre la Loi Sécurité Globale - les communistes à nouveau mobilisés ce 12 décembre 2020
Acte IV de la mobilisation brestoise contre la Loi Sécurité Globale - les communistes à nouveau mobilisés ce 12 décembre 2020

Acte IV de la mobilisation brestoise contre la Loi Sécurité Globale

La section PCF et les jeunes communistes du Pays de Brest étaient une nouvelle fois mobilisé·es contre les atteintes aux libertés et les dérives sécuritaires du gouvernement.

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13 décembre 2020 7 13 /12 /décembre /2020 08:11
Photo Ouest-France, deuxième cycle de collecte pour Roul'Paniers ce 9 décembre - Leclerc Morlaix

Photo Ouest-France, deuxième cycle de collecte pour Roul'Paniers ce 9 décembre - Leclerc Morlaix

Ouest-France

Morlaix. Des produits gourmands pour les plus précaires

À cause de la crise sanitaire, les demandes d’aides alimentaires explosent à Roul' paniers. La collecte d’hier au centre Leclerc visait à apporter un peu de douceur au Noël des plus démunis.

Reportage

14 h 30, mercredi, au centre Leclerc. Le chariot de la collecte alimentaire commence à se remplir. Grâce aux consignes distribuées par les jeunes en service civique, les clients donateurs sont prévenus : « Plutôt des conserves avec de la viande, des plats préparés et des douceurs comme du chocolat et des produits d’hygiène », indique Catherine Tréanton, adjointe, en charge des affaires sociales.

L’opération est organisée par le dispositif d’épicerie itinérante et d’urgences alimentaires Roul' paniers du CCAS (Centre communal d’action sociale) créé en 2016 par Marie Gallouédec, bénévole et élue de l’ancienne majorité et de l’opposition actuelle.

102 familles aidées

Elle visait à compléter la collecte alimentaire nationale des 25 et 26 novembre qui avait été généreuse avec 9,6 tonnes de dons, un chiffre au-delà des espérances des associations caritatives. « Cependant, celle d’aujourd’hui permettra de conforter les stocks jusqu’à l’an prochain et de compléter les catégories de produits dont nous avons le plus besoin, détaille Nathalie Stéphan, directrice du CCAS. Comme les plats cuisinés qui seront destinés aux personnes qui ne savent pas cuisiner ou qui ne sont pas équipées d’appareils de cuisson. Nous allons aussi proposer des paniers plus festifs pour Noël. »

Durant le premier confinement, contrairement aux autres associations d’aide qui n’ont pas eu les moyens d’ouvrir, le service Roul’paniers a pu perdurer auprès des personnes cumulant difficultés de santé et bas revenus. Les demandes ont triplé, 76 livraisons par semaine ont été assurées par les permanents, les bénévoles et les élus. 102 familles ont ainsi été aidées. Pour le deuxième confinement, les associations caritatives n’ont pas fermé, les demandes d’aides auprès de Roul’paniers ont été moindres « mais les difficultés de santé et de détresse sociale liées à la crise économique sont toujours au rendez-vous », poursuit Nathalie Stéphan.

Pour répondre aux besoins urgents, la Ville a octroyé une aide exceptionnelle de 15 000 €. Elle a aussi créé deux commissions extra-municipales de solidarité. Le maire, Jean-Paul Vermot, souligne qu’au niveau du département, les chiffres de demandes de RSA ont augmenté de 10 % en 2020 : « Le choc social est déjà là… »

https://www.ouest-france.fr/elections/municipales/morlaix-des-produits-gourmands-pour-les-plus-precaires-7079839

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13 décembre 2020 7 13 /12 /décembre /2020 08:02
Lassana Bathily face à la baie de Morlaix (2018 - photo I.Dupont)

Lassana Bathily face à la baie de Morlaix (2018 - photo I.Dupont)

Ouest-France

Plougasnou. Le héros de l’Hyper Cacher, Lassana Bathily, était au collège François-Charles

Lassana Bathily, médiatisé pour sa conduite lors de la prise d’otages de la porte de Vincennes, le 9 janvier 2015, était à Plougasnou (Finistère), vendredi 11 décembre 2020. Il a raconté son histoire aux collégiens de François-Charles et a répondu à leurs questions.

Vendredi 11 décembre 2020, les élèves du collège de Plougasnou (Finistère) ont rencontré Lassana Bathily, jeune franco malien connu pour sa conduite exemplaire lors de l’attentat du magasin Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris, le 9 janvier 2015.

Une leçon sur les valeurs républicaines

Cette rencontre a été organisée par Glenn le Saoût, assistant d’éducation au collège de Plougasnou, et Hervé Simon, principal du collège, dans le cadre de la poursuite de l’hommage national à Samuel Paty.

Elle s’inscrit dans une séquence d’enseignement moral consacré aux valeurs républicaines, à la liberté d’expression et au vivre-ensemble.

L’humanité de chaque individu

Lassana Bathily témoigne auprès des collégiens en faveur « de la reconnaissance de l’humanité de chaque individu, quelle que soit son origine et sa religion ». Il a en ce sens commencé par raconter aux collégiens son parcours de vie : sa naissance dans une famille musulmane au Mali, son enfance avec sa mère et ses oncles, tandis que son père vivait et travaillait en France. Puis son arrivée sur le territoire français pour y suivre une formation et y trouver une vie meilleure et son apprentissage de la langue, ses premières difficultés et les étapes de son insertion.

Le statut de héros

Enfin, il leur a décrit en détail la façon dont il a vécu de l’intérieur l’attentat du 9 janvier au magasin Hyper Cacher, où il était employé. Il a ensuite raconté comment il a été, un peu abusivement, surnommé « le héros de l’Hyper Cacher », comment il a obtenu la nationalité française et pourquoi il voyage depuis, en France et dans de nombreux autres pays du monde, pour témoigner.

Son récit, enregistré par une journaliste de la radio américaine National Public Radio a suscité beaucoup de questions chez les collégiens, qui ont été tout à la fois saisis par son récit et admiratif de son courage. Certains ce sont toutefois étonnés que Lassana Bathily, qui a fait ses études en France (il est titulaire d’un CAP) et qui travaillait en France se soit vu si longtemps refusé la nationalité française…

https://www.ouest-france.fr/bretagne/plougasnou-29630/plougasnou-le-heros-de-l-hyper-cacher-lassana-bathily-etait-au-college-francois-charles-708356

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12 décembre 2020 6 12 /12 /décembre /2020 08:21
Manif du 28 novembre contre la loi Sécurité Globale à Morlaix qui avait rassemblé 600 personnes

Manif du 28 novembre contre la loi Sécurité Globale à Morlaix qui avait rassemblé 600 personnes

Morlaix - samedi 12 décembre - Nouveau grand rassemblement contre la loi Sécurité Globale à 15h à l'appel du 22 organisations
[ MONTROULEZ / MORLAIX ] Samedi 12 décembre à 15h.
Pas moins de 22 associations et organisations signataires appellent à se rassembler pour exiger le retrait de la loi liberticide sécurité globale: Ligue Des droits l’Homme, Association France Palestine Solidarité, ATTAC29, Pays de Morlaix Solidarité Migrants, Mouvement de la Paix, Collectif Citoyen, Morlaix Alternative Citoyenne, AC, CGT, FO, FSU, SUD-Solidaires, EELV, Ensemble29, Gauche Indépendantiste, Génération.S, La France Insoumise, Nouveau Parti Anticapitaliste, Parti Communiste, Jeunes Communistes, Parti Socialiste, Union Démocratique Bretonne 29.
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12 décembre 2020 6 12 /12 /décembre /2020 07:12
Une dynamique d’adhésions réelle dans le Finistère depuis trois ans - par Ismaël Dupont (Communistes et site national du PCF)
Une dynamique d’adhésions réelle dans le Finistère depuis trois ans
Malgré l’absence de fêtes de l’Huma Paris et Bretagne cette année et avec une activité militante qui n’a pas pu se déployer normalement pendant plusieurs mois en raison de la crise sanitaire, 29 adhésions au Parti communiste ont eu lieu depuis le 1er janvier 2020 dans le Finistère, les deux dernières il y a dix jours : Nicolas, 29 ans, ancien gendarme devenu menuisier, et Justine, 28 ans, étudiante ayant adhéré sur Brest à la manif contre la loi Sécurité globale.
Dans le même temps, plusieurs autres adhésions ont renforcé les rangs du MJCF dans notre département depuis trois ans, alors qu’on partait de loin. Des jeunes communistes qui commencent à apparaître en tant que tels avec fierté, culot et détermination dans les luttes et le militantisme de terrain, aux portes des lycées et des facs, à Brest et Morlaix notamment.
Le PCF compte donc à ce jour 870 adhérents dans le département, dont 575 environ à jour de cotisation. Une moyenne d’âge de 58 ans environ et une dynamique militante qui varie beaucoup selon les profils de nos 20 sections et les aires géographiques de notre vaste département. Pour mémoire, en 2019, 60 nouveaux adhérents ont rejoint le PCF dans le Finistère. En 2018, c’est 40 nouvelles adhésions qui avaient été réalisées. En trois ans, c’est donc près de 130 nouvelles adhésions. La preuve que le communisme a de l’avenir dans notre pays !
Parmi les 50 élus communistes que compte le PCF dans notre département du bout du monde (Penn-ar-Bed), plusieurs de ces nouveaux adhérents ont très vite pris des responsabilités à la suite des dernières élections municipales. Tels Corentin Derrien, 18 ans, plus jeune élu du Finistère, conseiller municipal à Saint-Thégonnec, étudiant à Sciences-Po Rennes ; Taran Marec, 21 ans, ancien élève du lycée bretonnant Diwan, conseiller délégué à la langue bretonne à Brest, et plus jeune élu à Brest ; Mathilde Maillard, 29 ans, médecin, adjointe en charge de la politique du bien vieillir, de l’inclusion des personnes en situation de handicap à Brest ; Sandra Le Roux, aide à domicile, 45 ans, ayant adhéré à la fête de l’Huma il y a deux ans, conseillère déléguée au développement du sport dans les quartiers à Brest ; ou encore Eugène Davillers Caradec, AESH, 22 ans, plus jeune élu à Morlaix, conseiller délégué en charge de l’urbanisme.
D’autres jeunes très prometteurs sont venus rejoindre les rangs des communistes dans le Finistère, dans le sillage de Glenn Le Saoût, candidat sur la liste des élections européennes conduite par Ian Brossat, ancien responsable d’un syndicat lycéen. Enzo de Gregorio, lui aussi militant et responsable d’un syndicat lycéen, mis en garde à vue pour un sit-in devant un supermarché au moment de la bataille contre la réforme des retraites de Macron. Ou Walden Gauthier, lycéen, qui, du haut de ses 16 ans, témoigne déjà d’une belle maturité politique : « Je suis attaché aux principes de base du communisme, ceux de la justice sociale et de l’internationalisme. Le monde de la finance dans lequel nous vivons manque cruellement d’humanité, et c’est d’ailleurs l’un des thèmes majeurs défendus par le PCF aujourd’hui derrière l’engageant slogan : « L’Humain d’abord ». Un combat on ne peut plus actuel, toujours en écho avec l’approche de Marx : l’unicité humaine dans l’égalité, l’identité humaine dans ses différences. Je me retrouve ainsi dans cette ouverture à la pluralité où résonnent notamment les luttes féministes et le combat contre le racisme, tout autant d’ailleurs que dans les actions de longue date du PCF en faveur de l’éducation et de la culture. J’ai décidé de m’engager auprès des JC en plein confinement pour prendre part à la reconstruction d’une France en crise. J’y vois l’opportunité historique d’un changement radical des mentalités, par la mise en lumière des véritables conséquences d’un gouvernement libéral sur des populations toujours plus menacées par le chômage et la misère. »
Le dynamisme de la commission féministe du PCF 29, les belles campagnes européennes et municipales, les multiples initiatives d’éducation populaire menées dans notre département ont aussi été des facteurs d’adhésions. Parmi celles des trois dernières années, de nombreux militants syndicaux, cadres de la FSU et de la CGT, notamment des cheminots. Continuons, fin 2020 et toute l’année 2021, en cette période de centenaire du Parti communiste français, à proposer l’adhésion autour de nous, c’est un enjeu essentiel pour l’avenir de notre parti et de notre société. C’est un enjeu essentiel pour garder la gauche debout et transformer la société en mettant notre communisme à l’offensive.
 
Ismaël Dupont, secrétaire départemental du PCF, fédération du Finistère
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12 décembre 2020 6 12 /12 /décembre /2020 07:08
Ventes d’armes : pour l’exécutif, pas question que le débat démocratique nuise aux affaires (L'Humanité, Florent Le Du, 10 décembre 2020)
Ventes d’armes : pour l’exécutif, pas question que le débat démocratique nuise aux affaires
Jeudi 10 Décembre 2020

Dans un document interne au gouvernement, révélé par l’ONG Disclose, un service de Matignon s’oppose clairement à un contrôle plus démocratique des exportations d’armement et cherche à mettre sous cloche les députés. Un enjeu pourtant brûlant depuis qu'a été révélé que des armes françaises ont été utilisées par l’Arabie saoudite dans la guerre au Yémen, y compris contre des populations civiles. 

 

Qu’importe l’éthique, pourvu qu’il y ait la vente. Les exigences de transparence liées aux exportations d’armes ne semblent pas préoccuper la France, à en croire une note gouvernementale révélée par l’ONG Disclose, cette semaine. Ce document, rédigé par le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), service rattaché à Matignon, s’oppose aux propositions du rapport signé par les députés Jacques Maire (LaREM) et Michèle Tabarot (LR). Publié le 17 novembre, il vise à doter le Parlement d’un contrôle plus démocratique des exportations d’armements. L’intérêt est principalement de savoir quel usage est fait par les puissances étrangères de ces achats. Une question particulièrement brûlante en 2019, lorsqu’il a été révélé que des armes françaises ont été utilisées par l’Arabie saoudite dans la guerre au Yémen, y compris contre des populations civiles, selon les rapports de plusieurs ONG. Ce qui contrevient au traité de l’ONU sur le commerce des armes, exigeant notamment qu’elles ne puissent servir à « des attaques dirigées contre des civils ou d’autres crimes de guerre ».

C’est donc pour éviter cela que le rapport de Jacques Maire et Michèle Tabarot propose la création d’une commission parlementaire spécifiquement dédiée à cette question. Mais, pour la SGDSN, le risque serait que « les clients » soient « soumis à une politisation accrue des décisions » qui nuirait aux affaires. Or, c’est bien pour prendre en compte des considérations politiques, à savoir ne pas vendre des armes pour des usages disproportionnés de la force, qu’une exigence de transparence est défendue. « Cette note semble indiquer que le gouvernement fait passer les intérêts financiers liés aux exploitations d’armes avant la protection des vies humaines, comme s’il s’agissait d’un banal commerce », dénoncent 13 ONG, dont Amnesty International.

L’argument facile du secret-défense

Dans cette note, destinée à l’Élysée, Matignon et aux ministères des Armées, des Affaires étrangères et de l’Économie, la SGDSN avance un autre argument pour empêcher le contrôle parlementaire : « Sous couvert d’un objectif d’une plus grande transparence et d’un meilleur dialogue entre les pouvoirs exécutif et législatif, l’objectif semble bien de contraindre la politique du gouvernement en matière d’exportation. » Une phrase limpide, qui laisse penser qu’en cas de contrôle certaines ventes pourraient être annulées… « La main sur le cœur, l’exécutif nous dit qu’il respecte le droit international. Mais pourquoi dans ce cas-là serait-il réticent à ce qu’il y ait un regard extérieur sur ces ventes et pourquoi y opposer des arguments économiques ? » questionne André Chassaigne, chef de file des députés PCF.

La SGDSN explique même que ce contrôle sur l’usage des armes vendues serait impossible, ces informations étant soumises au secret-défense. « C’est un peu facile pour l’exécutif de se cacher derrière cet argument pour empêcher les parlementaires d’agir. Il faut lever le secret-défense lorsque c’est nécessaire, notamment sur cette question, pour s’assurer que la France respecte les traités qui l’engagent », rétorque le député FI Bastien Lachaud. « On peut comprendre que ce secret existe, mais pourquoi ne pas imaginer que les députés qui siégeraient dans cette commission soient soumis à une obligation de réserve, comme cela arrive dans d’autres domaines ? » abonde André Chassaigne.

L’équilibre des pouvoirs bafoué

Pour empêcher que la proposition aboutisse, la SGDSN propose au gouvernement une stratégie, quitte à bafouer la séparation des pouvoirs : « Il convient de confirmer, avec les principaux responsables de l’Assemblée nationale, qu’ils s’y opposeront », préconise la note. Pour Bastien Lachaud, cette porosité entre l’exécutif et le législatif aurait déjà été à l’œuvre dès l’écriture du rapport parlementaire : « J’ai du mal à penser qu’un député de la majorité comme Jacques Maire ait pu rédiger un rapport, que les députés LaREM l’aient voté, sans qu’il y ait au moins un accord global avec le gouvernement. »

Ce rapport devait-il servir la communication de la Macronie, pour paraître publiquement pour transparence, mais, en sous-main, empêcher qu’elle ne se mette en place ? Une stratégie qui semble se confirmer dans la note de la SGDSN, qui préconise sans vergogne « d’adopter une position ouverte sur les propositions de renforcement de l’information du Parlement ». Tout en les torpillant.

Un président peu regardant avec ses "clients"

Lundi, en marge de la visite controversée du président égyptien Abdel Fattah Al Sissi, Emmanuel Macron déclarait : « Je ne conditionnerai pas notre coopération en matière de défense comme en matière économique à ces désaccords » sur les droits de l’homme. Troisième plus gros vendeur d’armes au monde, la France a pour principaux clients, entre 2010 et 2019, l’Inde, le Qatar, l’Égypte et les Émirats arabes unis.

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12 décembre 2020 6 12 /12 /décembre /2020 06:57
La honte totale ! Macron donne la grand-croix de la Légion d'honneur au dictateur sanguinaire et corompu égyptien Sissi
 
"Journalistes, chercheurs, avocats, LGBTQ, blogueurs… sont jetés en prison pour terrorisme (...)
Plus de 60 000 personnes – chiffre sous-évalué selon les ONG de défense des droits humains – sont aujourd’hui derrière les barreaux simplement parce qu’elles ont critiqué le régime en place. La situation s’est encore aggravée avec la pandémie de Covid-19, avec de nouvelles vagues d’arrestations de personnels soignants critiques et la privation de visites aux détenus."
 
Emmanuel Macron décore en douce le dictateur égyptien Sissi
10 DÉCEMBRE 2020 PAR RACHIDA EL AZZOUZI ET ARIANE LAVRILLEUX
Médiapart
En visite d’État en France, Abdel Fattah al-Sissi s’est vu dérouler le tapis rouge loin des journalistes, tenus à l’écart sur sa demande expresse. Le président français l’a même décoré du plus haut grade de la Légion d’honneur. Rien ne l’y obligeait.
C’était le 7 décembre 2007. Nicolas Sarkozy, président de la République française depuis quelques mois, suscitait un tonnerre d’indignations en déroulant le tapis rouge à l’un des plus grands ennemis du monde occidental : Mouammar Kadhafi. Le dictateur libyen en quête de respectabilité plantait sa tente bédouine et sa cour dans les jardins de l’hôtel Marigny, la résidence officielle des chefs d’État étrangers en visite en France.
À défaut de pouvoir offrir au « Guide » tortionnaire le décorum d’une visite d’État, Nicolas Sarkozy lui offrait cinq jours d’honneurs jamais vus sous la Ve République malgré l’avalanche de critiques. Officiellement, il s’agissait de parler « migrations », de négocier des contrats juteux avec le colonel à la tête d’un pays riche en pétrole. Officieusement ? Il faut plonger dans « l’affaire libyenne », l’enquête tentaculaire des journalistes de Mediapart Fabrice Arfi et Karl Laske pour saisir l’ampleur de la compromission sarkozyste avec le colonel Kadhafi…
Treize ans plus tard, le souvenir de Kadhafi et de sa tente au fond du jardin hante encore les esprits parce qu’il éclaire l'une des plus graves affaires d’État de la Ve République et une diplomatie française qui n’hésite pas à se coucher devant les pires abus en matière de droits humains pour servir des intérêts économiques, commerciaux, géo-stratégiques, même les plus troubles.
La visite d’État du 6 au 8 décembre en France du président égyptien Abdel El Fattah Sissi à la tête d’un des régimes les plus répressifs au monde vient raviver ce terrible stigmate qui colle à jamais au pays de la déclaration des droits humains.
Le maréchal Sissi a été reçu par le président français Emmanuel Macron en grande pompe mais dans une discrétion – pour ne pas dire opacité – soigneusement orchestrée par l’Élysée qui a tenu délibérément à très grande distance la presse française. Un protocole pour contrôler l’information digne d’un régime autoritaire tel que l’Égypte, avec lequel le président français assure pourtant « avoir des désaccords ». Bien conscient du caractère ultra-sensible de cette visite, l’Élysée l’avait annoncée au dernier moment. Après même l’appel de 17 ONG « à mettre fin au soutien inconditionnel au gouvernement égyptien » et exiger des libérations de prisonniers politiques en contrepartie de la visite.
Depuis sept ans et le retour au pouvoir des militaires, les rapports des Nations unies, des ONG de défense des droits humains et les notes diplomatiques s’accumulent pour documenter la torture systématique et la répression sans précédent qui s’abattent sur la société civile égyptienne. Tous décrivent la dictature d’al-Sissi comme bien plus féroce que celle de son prédécesseur, Hosni Moubarak, renversé par la révolution de 2011.
Journalistes, chercheurs, avocats, LGBTQ, blogueurs… sont jetés en prison pour terrorisme, au « talaga », au frigo, comme on désigne cette réclusion discrétionnaire qui peut durer des années (voir ici dans notre émission A l’air libre le témoignage de la figure des droits humains Leila Soueif dont le fils Alaa Abd El Fattah et la fille Sana Seif sont emprisonnés).
Plus de 60 000 personnes – chiffre sous-évalué selon les ONG de défense des droits humains – sont aujourd’hui derrière les barreaux simplement parce qu’elles ont critiqué le régime en place. La situation s’est encore aggravée avec la pandémie de Covid-19, avec de nouvelles vagues d’arrestations de personnels soignants critiques et la privation de visites aux détenus.
En 2017, la première visite d’al-Sissi en France était déjà mal passée dans l’opinion publique. Le meilleur client de l’armement français faisait la « une » non pas pour ses contrats mirobolants mais pour sa machine répressive déjà bien en place. Les responsables égyptiens s’étaient plaints, à la diplomatie française, de l’ingratitude de la presse française et même des manifestations qui avaient émaillé la rencontre.
Trois ans plus tard, la leçon a été retenue. Côté français, la communication de l’Élysée a été minimaliste pour ménager la sensibilité de son hôte. Une seule conférence de presse a été ouverte aux médias, à l’issue de la rencontre entre Emmanuel Macron et Abdel Fattah al-Sissi. Une ouverture chronométrée et limitée à seulement dix journalistes, officiellement en raison de la crise sanitaire.
Selon nos informations, la présidence égyptienne avait demandé à l’Élysée qu’aucun journaliste ne suive les déplacements et rencontres officielles du raïs mis à part la conférence de presse du lundi 7 décembre. Seules les caméras de la présidence égyptienne ont immortalisé le dépôt de gerbe au pied du monument du soldat inconnu, la visite aux Invalides… ou encore la cérémonie de remise du plus haut grade de la Légion d’honneur à Sissi.
Comme l’a chroniqué l’émission Quotidien sur TMC, pour obtenir ces images et savoir ce qu’il s’est passé durant ces trois jours sous les ors de la République française, il faut aller sur le site officiel d’une dictature, celui de la présidence égyptienne. C’est là et seulement là qu’on peut découvrir l’épaisseur et la qualité du tapis rouge déployé au dictateur égyptien par la France. Aussi gros que les silences et les cachotteries des acteurs institutionnels concernés : Élysée, Matignon, ministères des affaires étrangères, des armées, de l'économie, mairie de Paris, Sénat, etc.
Tous se sont bien gardés de faire les traditionnels comptes-rendus/communiqués/selfies sur leurs sites officiels et leurs réseaux sociaux. « Pas très vendeur politiquement », confie à Mediapart un haut fonctionnaire d’un ministère concerné par la visite. Seul le président du Sénat Gérard Larcher a fièrement posté une vidéo sur son compte Twitter pour dire combien il était « heureux » d’accueillir al-Sissi.
La quinzaine de journalistes égyptiens triés sur le volet pour suivre al-Sissi à Paris n’a ainsi assisté à rien et s’est retrouvée logée à la même enseigne que les journalistes français et étrangers.
Mohamed Hendawy, journaliste au quotidien égyptien Al Akhbar, chargé du suivi de la présidence égyptienne, confirme qu’il n’avait accès à aucun événement, ni à aucune rencontre, à l’exception de la conférence de presse du 7 décembre : « La délégation des journalistes égyptiens se réunissait après chaque rencontre officielle avec le porte-parole de la présidence égyptienne qui nous disait ce qui s’était dit dans les discussions avec Le Maire, Le Drian, Parly… »
Au Quai d’Orsay, on est a minima « très surpris » de la tournure des événements. « C’est très inhabituel et même étrange qu’une visite de chef d’État soit interdite à la presse », livre une source chargée de ces voyages officiels depuis plusieurs années.
Lors de la rencontre avec le ministre des affaires Jean-Yves Le Drian, seules la photographe officielle du quai d’Orsay et l’équipe de communication d’al-Sissi ont ainsi été autorisées. Interdiction d’accréditer des journalistes qu’ils soient égyptiens ou correspondants diplomatiques que le Quai d’Orsay a l’habitude d’inviter. « Ils avaient sans doute peur des questions qui fâchent », avance la source diplomatique.
Contacté par Mediapart, l’Élysée dément toute pression de la part de la présidence égyptienne et toute entrave aux journalistes côté égyptien comme français : « On a agi comme en temps normal avec n’importe quel chef d’État. Il y a eu un brief avec plusieurs dizaines de journalistes avant la venue de Sissi, on avait donné le détail de sa visite d’État côté Élysée, le Quai d'Orsay avait donné le détail hors Élysée. »
L’Élysée assure n’avoir « rien caché, ni empêché » et quand il a dû restreindre les accès à la presse, il invoque la pandémie de Covid-19, le protocole ou renvoie vers le Quai d’Orsay qui a géré la visite hors Élysée : « On a ouvert la cour de l’Élysée à une centaine de journalistes pour l’arrivée du président Sissi. On avait dit qu’il y aurait un entretien à l’Élysée suivi d’une conférence de presse avec questions, ce qui est rare avec Sissi. Il a eu lieu en présence d’une dizaine de journalistes dont cinq ou six représentatifs des médias français. On avait aussi annoncé un dîner d’État qui s’est fait en cercle restreint du fait de la pandémie avec une dizaine d’invités côté égyptien et autant côté français. »
«La Légion d’honneur est un instrument diplomatique à l’entière discrétion du chef d’État»
La visite d’État, la plus importante dans la hiérarchie protocolaire, symbole d’amitié entre deux pays, s’est ouverte par une cérémonie officielle d’accueil lundi 7 décembre aux Invalides, suivie d’un entretien avec Emmanuel Macron à l’Élysée. Abdel Fattah al-Sissi a ensuite rencontré le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand puis la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo qui s’est elle aussi inclinée devant lui et réjouie « de coopérer avec le gouvernement du Caire et d’Égypte », selon la présidence égyptienne.
En réalité, la rencontre aurait été plus houleuse qu’à l’Élysée, même si là encore les caméras étaient interdites. « Avec Anne Hidalgo, l’entretien a été rugueux car elle lui a rappelé son bilan désastreux en matière de droits humains, raconte un membre de l’équipe municipale qui souhaite rester anonyme. Elle lui a demandé de libérer les détenus d’opinion et a proposé de remettre la citoyenneté d’honneur à des journalistes, chercheurs et blogueurs emprisonnés car accusés par le régime “de soutenir le terrorisme”. »
Mardi 8 décembre, Sissi s’est rendu à l’Arc de triomphe pour un dépôt de gerbe sur la tombe du soldat inconnu avant notamment une rencontre avec le premier ministre Jean Castex et le président du Sénat Gérard Larcher. Clou de la visite d’État : la remise de la Grand’croix de la Légion d’honneur, soit la plus haute distinction dans l’ordre de la Légion d’honneur.
L’Élysée assure avoir prévenu les médias. « On n’a pas caché qu’il y aurait une remise de décoration », justifie une source élyséenne. Tout en admettant ne pas avoir précisé de quelle distinction il s’agissait et en livrant une argumentation confuse et contradictoire : « On ignorait quelle distinction Sissi allait recevoir car on n’avait pas le détail et parce que la Grand’croix de la Légion d’honneur est protocolaire, automatique. Ce n’est pas le président qui décide. ça vaut pour toutes les visites d’État, quel que soit le chef d’État. C’est valable dans l’autre sens. Quand le président français a été en Égypte, il s’est vu décerner la plus haute distinction égyptienne. »
Or, comme le rappelle le site internet même de la « Grande Chancellerie de la Légion d’honneur », la Grand’croix de la Légion d’honneur est une tradition dans le cadre des visites d’État mais elle n’est absolument pas obligatoire. Dans tous les cas, c’est le chef de l’État qui décide ou non de l’accorder à des personnalités étrangères : « Il remet lui-même les insignes de grand’croix et de grand officier des ordres nationaux aux dignitaires qui en expriment le souhait. Il décore également certaines personnalités françaises ou étrangères dans les salons de réception de l’Élysée », précise le site internet.
Ce que confirme à Mediapart la Grande Chancellerie de la Légion d’honneur qui rappelle l’article R131 du code de la Légion d’honneur : « La Légion d’honneur est un instrument diplomatique à l’entière discrétion du chef d’État qui a la latitude de décorer sans saisir le conseil de l’ordre de la Légion d’honneur. Contrairement aux autres attributions de la Légion d’honneur, les attributions de dignité, dont la Grand’Croix, un des plus hauts grades, aux chefs d’État et de Gouvernement, aux membres de Gouvernements étrangers ainsi qu’à leurs collaborateurs, aux membres du corps diplomatique sont laissées au soin du grand maître, c’est-à-dire le président de la République. Le grand chancelier est simplement préalablement informé. »
Contrairement à ce qu’affirme l’Élysée, Emmanuel Macron a bien choisi de gratifier Sissi. Rien ne l’y obligeait. Son entourage précise qu’il n’est pas dans la tradition élyséenne de communiquer sur les légions d’honneur « qui ne sont pas ouvertes à la presse en général, même en franco-français ». Sous François Hollande, l’Élysée n’avait pas eu de mal à communiquer quand il avait décoré le président malien ou encore le président mexicain.
« Cette décoration de Sissi est une tache indélébile sur le bilan de Macron et Le Drian en matière de droits humains », se désole auprès de Mediapart un diplomate français rompu aux relations avec l’Égypte. Sous couvert d’anonymat, il évoque « une visite de la honte ». Même si la Légion d’honneur est une figure imposée de toute visite d’État, elle est en contradiction totale avec la jurisprudence Bachar al-Assad : pas de décoration des responsables de violations graves des droits humains.
Sur Twitter, Timothy E. Kaldas, chercheur associé au Tahrir Institute for Middle East Policy, ne dit pas autre chose : « Il n’y a aucune raison valable d’offrir la plus grande décoration française à un homme qui a commandité le massacre de près de 1 000 personnes en un jour [massacre de la place Rabaa – ndlr]. Ça n’a rien à voir avec le fait de parler avec des dirigeants peu recommandables parce que le monde est en désordre. Macron le sait, c’est pourquoi il a essayé de le cacher. »
Ce qui est encore plus lunaire, c’est que même la presse égyptienne – totalement contrôlée par les autorités – ne semble pas avoir été autorisée à parler de la Légion d’honneur décernée à al-Sissi. Ainsi le journal Al Balad révèle la nouvelle en citant… le quotidien belge Le Soir qui lui-même citait l’émission Quotidien ! Un journaliste égyptien qui suivait le déplacement officiel assure à Mediapart qu’il n’était pas au courant de cette décoration.
Le site de la présidence égyptienne parle seulement du dîner donné à l’Élysée lundi 7 décembre en l’honneur de Sissi mais pas de la Légion d’honneur. « La convergence de vues que nous avons eue au cours de nos discussions pourrait réaffirmer notre volonté politique de consolider le partenariat stratégique entre l’Égypte et la France et de s’appuyer sur lui pour réaliser les aspirations ambitieuses de nos deux peuples amis », se félicite la présidence égyptienne. Toujours sur le site de cette dernière, on découvre que le tapis rouge a été déroulé jusqu’aux roues de l’avion du raïs avant de redécoller pour Le Caire…
On comprend mieux pourquoi Emmanuel Macron déclarait lundi 7 décembre ne pas vouloir conditionner sa politique de défense aux désaccords sur les droits humains. Difficile après un tel accueil de demander un peu plus que des libérations occasionnelles, comme celles des trois responsables de l’ONG EIPR libérés in extremis avant la visite après une mobilisation internationale, notamment des États-Unis, mais dont les avoirs ont été gelés le jour où al-Sissi posait le pied sur le tarmac francilien.
Une position à l’opposé du président démocrate Joe Biden, nouvellement élu aux États-Unis, qui lui, entend faire des droits humains un préalable, quitte à geler l’aide américaine financière à l’Égypte, qui est très importante.
Le régime de Sissi peut réprimer en toute impunité, tant il a le soutien indéfectible des grandes puissances occidentales au nom de la stabilité de la région, de la lutte contre le terrorisme, certes nécessaire, mais qui est devenu le cache-misère rhétorique des régimes autoritaires pour étouffer la moindre voix critique.
Mais alors pourquoi tant d’opacité et de zèle pour éluder les détails d’une visite d’État controversée alors même que le président français revendique la realpolitik ? Son prédécesseur Nicolas Sarkozy avait, sur ce plan-là, joué la carte de la transparence et assumé de planter en 2007 la tente de l’un des dirigeants les plus sanguinaires au monde Mouammar Kadhafi sous les dorures de la République française…
« Sissi a besoin d’armes»
Le président égyptien Al Sissi débute sa visite officielle ce lundi par des entretiens avec la ministre des Armées, avant de rencontrer Emmanuel Macron. Les deux pays ont la Turquie en ligne de mire et la Libye en toile de fond.
Plus de 7 milliards d’euros de matériel militaire français ont ainsi été vendus à l’Égypte entre 2010 et 2019
 
Les dessous de la tournée parisienne du président égyptien, gros client des marchands d’armes français
Lundi 7 Décembre 2020

Le président Al Sissi débute sa visite officielle ce lundi par des entretiens avec la ministre des Armées, avant de rencontrer Emmanuel Macron. Les deux pays ont la Turquie en ligne de mire et la Libye en toile de fond. Explications.

 

Gageons qu’en arrivant à Paris, ce lundi matin, dans le cadre de son voyage officiel de trois jours, le président égyptien Abdel Fattah Al Sissi affichera un large sourire. Un visage que ses opposants ne lui connaissent pas, réprimés, pourchassés, emprisonnés qu’ils sont. Peu importe pour le maréchal président tout autant que pour celui qui l’accueille, Emmanuel Macron. Le but ultime de la visite de Sissi n’est pas de parler droits d’expression, ni même liberté de la presse. En janvier 2019, sur place, le président français avait bien regretté que la situation n’évolue pas « dans la bonne direction » en Égypte, car des « blogueurs, des journalistes et des activistes » y étaient emprisonnés. Mais, depuis, bien de l’eau a coulé sous les ponts du Nil et de la Seine. Sissi a fait un geste en libérant, jeudi, quelques militants (parmi des milliers), immédiatement salué comme un « signe positif » par l’Élysée, tout en assurant que la question des droits humains sera de nouveau abordée. Samedi, une cour d’appel égyptienne a classé opportunément une vieille affaire dans laquelle vingt ONG étaient accusées d’avoir reçu illégalement des fonds étrangers et de s’être immiscées dans les affaires politiques du pays.

Un « partenaire stratégique » avant tout

On s’en doute, si Abdel Fattah Al Sissi fait le déplacement, c’est que les dossiers sont importants et urgents. D’autant qu’ils ne sont pas directement liés au même sujet. La priorité pour la France reste le renforcement du « partenariat stratégique » avec le pays le plus peuplé du monde arabe, considéré comme un « pôle de stabilité » (sic) dans une région « qui reste volatile », faisait-on remarquer à Paris la semaine dernière. Le Caire est et reste un « partenaire stratégique ». Une formule utilisée à l’origine pour définir la lutte contre le djihadisme mais qui a pris une certaine expansion. Car, en réalité, l’Égypte a besoin de la France et la France a besoin de l’Égypte dans cette région plus que jamais « volatile », donc. Face aux évolutions et aux changements en cours qui pourraient redessiner la physionomie du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, les deux pays cherchent à conforter, voire maintenir leur place.

Que la première matinée du président égyptien soit consacrée à un entretien avec la ministre française des Armées, Florence Parly, ne doit évidemment rien au hasard. Sissi a besoin d’armes – et pas seulement face aux djihadistes qui ont fait allégeance à l’organisation dite de l’« État islamique » (Daech) dans le Sinaï – pour montrer sa puissance, gonfler les muscles et sortir les griffes. Ce qui tombe bien puisque la France, grande pourvoyeuse d’armements, est sur le podium des vendeurs mondiaux, derrière les États-Unis et la Russie. Plus de 7 milliards d’euros de matériel militaire français ont ainsi été vendus à l’Égypte entre 2010 et 2019. Pour Paris, il est temps de réactualiser les contrats avec Le Caire. D’autant que les Égyptiens, depuis plus d’un an maintenant, avaient tendance à plutôt loucher du côté de l’Allemagne et de l’Italie. Plusieurs paramètres sont venus modifier les choses. L’un en particulier, qui a pour nom « Turquie ». Or, Rome est le premier fournisseur d’armements à Ankara ! Le journal la Tribune rappelle que, selon le rapport italien des exportations de 2018, le volume des autorisations d’exportation (AEMG) vers la Turquie s’élevait à 362,3 millions d’euros, soit un bond de 36 % par rapport à 2017 (266,1 millions).

Une visite aussi bénéfique à l’économique qu’à la politique

L’animosité de l’Égypte vis-à-vis de la Turquie prend principalement sa source dans la situation en Libye. Le Caire, comme Riyad et plusieurs autres capitales du Golfe, dont Abu Dhabi, soutient le maréchal Haftar (choix de l’ombre également de la part de la France), alors que la Turquie et le Qatar se tiennent aux côtés du Gouvernement d’union nationale (GNA). Un affrontement presque direct qui avait amené le maréchal Sissi à menacer Tripoli d’une intervention militaire. Pour cela, il aurait besoin de nouveaux armements, notamment des avions de combat. La France travaille avec l’Égypte à un « retour de la stabilité » en Libye, ce qui implique un « départ des forces étrangères, au premier chef des Russes, des Turcs et des divers mercenaires présents », a rappelé l’Élysée

D’ici à ce que Parly lui vante les Rafale et enveloppe le tout de quelques hélicoptères Mistral, de matériel de surveillance et d’une ou deux corvettes Gowind, il n’y a qu’un pas. Même si aucune grande signature de contrat n’est prévue à l’occasion de cette visite, pour la France, le bénéfice serait économique tout autant que politique. Ce serait renforcer un adversaire de la Turquie, dont les volontés impérialistes n’ont plus de limites, de la Libye au Haut-Karabakh, en passant par la Méditerranée orientale et la Syrie. Les velléités régionales du président turc, Recep Tayyip Erdogan, sont réelles, au-delà des gains qu’il pourrait en tirer pour redorer son blason en Turquie même, ébranlée par la crise.

Traditionnellement, la France a toujours misé sur le rôle diplomatique de l’Égypte dans la région, qui, comme la Jordanie, a signé un accord de paix avec Israël. À l’heure du déclin de la Ligue arabe au profit de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), s’assurer d’un lien fort avec un État arabe qui compte en Méditerranée et au Moyen-Orient, abrite la prestigieuse université Al-Azhar (considérée comme l’une des plus hautes autorités de l’islam sunnite), n’est pas négligeable pour Paris. Un rôle qui, pourtant, pourrait aller en s’amenuisant, notamment avec le processus de normalisation en cours entre plusieurs pays arabes et musulmans et Israël.

La construction du Grand Barrage de la renaissance

Enfin, parmi les autres dossiers évoqués, outre la question palestinienne, la crise politique au Liban, la situation en Irak ou les enjeux liés à l’Iran, l’un tient particulièrement à cœur du maréchal Sissi : la construction du Grand Barrage de la renaissance (Gerd, selon son acronyme anglais) par l’Éthiopie qui gangrène les relations entre Le Caire, Khartoum et Addis-Abeba. L’Égypte continue d’exiger un accord contraignant, pour obliger l’Éthiopie à abaisser le niveau de la retenue d’eau en cas de sécheresse prolongée.

La tentative de Washington de faire office de médiateur dans ce dossier a échoué, l’Éthiopie accusant Donald Trump de favoriser l’Égypte. Il est vrai que, pour tenter d’apaiser les esprits, Trump sait y faire. « C’est une situation très dangereuse, car l’Égypte ne sera pas en mesure de vivre de cette façon… Ils finiront par faire sauter le barrage. Je le dis haut et fort : ils feront sauter ce barrage », avait lancé le président américain au grand dam de l’Éthiopie. Selon nos informations, Abdel Fattah Al Sissi devrait demander à Emmanuel Macron de s’impliquer dans des discussions qui traînent en longueur et menacent la stabilité de cette région du Nil à l’importance économique évidente.

Et le président égyptien ne manquera pas de dîner avec Jean-Yves Le Drian. Auparavant ministre de la Défense, il avait remporté les contrats d’armement avec l’Égypte. Aujourd’hui ministre des Affaires étrangères, il est à l’origine de cette visite et a ainsi rétabli des relations écornées par l’affaire des caricatures de Mahomet.

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12 décembre 2020 6 12 /12 /décembre /2020 06:38
Annonces de Castex du 10 décembre, réaction de Enzo de Gregorio - Jeune communiste Morlaix
Castex et son gouvernement ont une nouvelle fois fait preuve d'un mépris envers le monde de la jeunesse.
Ne disant simplement que son soutien à la jeunesse pour laquelle il a une pensée.
Mais ne disant pas un mot sur un retour en présentiel, pas un mot sur notre précarité, pas un non plus sur nos conditions de vie ! Et ce malgré les alertes faites par les psychologues et les président d'université depuis le début du confinement.
C'est dur d'avoir 20 ans et 2020 disait Macron il y a peu, qu'il nous la rende plus facile en répondant à nos revendication :
-Revenu étudiant
-Investissement dans les CROUS
-RSA -25 ans
-Réouverture des Facs
-Abrogation de la LPPR
Vous avez le pouvoir d'agir, faites le !
 
Enzo de Gregorio, 10 décembre 2020
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12 décembre 2020 6 12 /12 /décembre /2020 06:34
De la sécurité globale à la surveillance numérique totale, Yann Le Pollotec (Revue Progressistes)

Excellent article de notre camarade Yann Le Pollotec, responsable de la commission Révolution numérique du PCF, et membre de la direction nationale du PCF, sur les enjeux effrayants du virage technologico-politique que nous sommes en train de vivre: alors que la loi de « sécurité globale » provoque une colère et une forte opposition, Yann Le Pollotec pousse ici un cri d’alarme sur le risque d’aboutir à une société sous surveillance généralisée, ce que permet aujourd’hui les technologies du numériques si elles sont dévoyées.

De la sécurité globale à la surveillance numérique totale, Yann Le Pollotec (Revue Progressistes)

Alors que la loi de « sécurité globale » provoque une colère et une forte opposition, Yann Le Pollotec pousse ici un cri d’alarme sur le risque d’aboutir à une société sous surveillance généralisée, ce que permet aujourd’hui les technologies du numérique si elles sont dévoyées.

Bernard Cazeneuve, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur, se plaignait que les GAFA en savaient plus sur chaque Français que ses services, oubliant ainsi que le problème venait du pouvoir acquis grâce à la collecte de masse et à la centralisation de données et métadonnées personnelles et non à la qualité des propriétaires de ce pouvoir. Aujourd’hui, avec sa proposition de loi sur la « sécurité globale », le groupe LREM de l’Assemblée nationale est en train de réaliser une partie du rêve du ministre.

Cette proposition de loi, loin de se réduire à la question de la diffusion des images de visages de policiers, montre une LREM et un gouvernement qui se vivent en guerre contre toute une partie de la société française. À ce propos, la question de l’usage des images des caméras individuelles des forces de l’ordre est particulièrement révélatrice. Jusqu’ici ces images ne pouvaient être utilisées que pour la prévention des incidents au cours des interventions, le constat des infractions, la poursuite de leurs auteurs par la collecte de preuves et à la formation. Les députés LREM proposent d’élargir l’usage de ces images à « l’information du public sur les circonstances de l’intervention » des forces de l’ordre, c’est-à-dire à la propagande gouvernementale. Or un tel usage porterait atteinte au bon fonctionnement de la justice en violant le secret de l’instruction. Or le député LREM, rapporteur de la proposition de loi, justifie de manière sidérante cette remise en cause de l’État de droit en déclarant : « Il faut se déniaiser par rapport à toutes les situations. On est en train de perdre la guerre des images sur les réseaux sociaux (…) Il faut lutter à armes égales, nous sommes dans une société moderne, il n’y pas de raison que ceux qui représentent l’autorité de l’État aient un temps de retard. » CQFD, l’État doit s’aligner et être en guerre contre la société.

La loi proposée va jusqu’à permettre aux porteurs de ces caméras individuelles d’accéder aux enregistrements vidéo, ouvrant ainsi la porte à toutes les manipulations puisque les amendements demandant une sécurisation de ces fichiers en étant « unitairement chiffrés, signés et horodatés sur le serveur de stockage » ont été repoussés.

Lors du 1er confinement, la préfecture de Paris avait utilisé des drones hors toute légalité, ce qu’avait condamné et interdit le Conseil d’État. C’est pourquoi la loi de la LREM vise à consacrer l’usage de drones de surveillance quasiment en tous lieux et en toutes circonstances. Tous les amendements visant à interdire l’utilisation de la reconnaissance faciale ou à protéger les domiciles et espaces privatifs de cet espionnage ont été repoussés.

La loi sur la sécurité globale vise en fait à transformer tout l’espace public en espace sécuritaire. Elle prépare le terrain à la mise en réseau des caméras mobiles, des drones, des centaines de milliers de caméras fixes, afin de les coupler avec des systèmes d’intelligence artificielle et de reconnaissances faciales, ouvrant la porte à un fichage généralisé des participants à des manifestations ou à de la répression « préventive » (sic) basée sur l’analyse prédictive des comportements.

C’est pourquoi il faut soutenir la démarche des 66 organisations de défense des droits et libertés, dont ATTAC, la Quadrature du Net, la Ligue des droits de l’homme, les Moutons numériques, le SNJ-CGT, demandant au Parlement de repousser les articles 21, 22 et 24 de cette loi.

Au-delà de la « grande peur » (1) des mouvements sociaux qu’ont le pouvoir et ses députés, il s’agit d’abandonner les concepts de défense nationale et de sûreté des citoyens au profit de celui de sécurité globale incluant un continuum allant des forces armées jusqu’aux sociétés de sécurité privée. Le « modèle » (sic) mis en avant est celui de l’État d’Israël où la majeure partie de la sécurité intérieure est sous-traitée à des milices privées et à des sociétés de sécurité qui sont par ailleurs intégrées dans un même système avec l’armée et la police. Or le concept de « défense nationale » et de « sûreté des citoyens » participe à ce qui fait nation en France, alors que celui de « sécurité globale » divise en fabriquant des « ennemis de l’intérieur » sans permettre, contrairement aux idées reçues, une meilleure coopération entre les services de l’État contre la menace terroriste entre autres. La notion de « sécurité globale » débouche sur une privatisation de la mise en œuvre du droit à la sûreté au profit de grands groupes transnationaux vendeurs de solutions globales de service sécurité à la seule destination de ceux qui pourront se les payer. Avec la « sécurité globale », il ne s’agit pas de protéger les citoyens mais d’une fuite en avant dans le solutionnisme technologique sécuritaire. Il est illusoire de penser que l’on réglera à coups de drones, de caméras, de robots, d’intelligence artificielle les problèmes de sécurité et de dérives maffieuses de pans entiers de notre société. Pense-t-on sérieusement régler avec la seule technologie le fait gravissime que l’économie de la drogue génère dans le 93 un chiffre d’affaires annuel de plus d’un milliard €.

Cette loi affaiblira la cohésion sociale du pays afin de dégager les moyens nécessaires à la privatisation des fonctions régaliennes de défense et de sécurité. Sous couvert de sécurité globale, on renforce les causes de l’insécurité et on porte atteinte aux capacités de résilience de la société que représente l’intervention citoyenne au travers des luttes et mouvements sociaux. On a besoin de voisins solidaires et non de voisins vigilants. À cette loi qui ne ferait qu’enfermer notre pays dans un cercle vicieux où le terrorisme, la délinquance et l’insécurité se nourriraient d’eux-mêmes, il faut opposer la déclaration du chef de l’État norvégien au lendemain de la tuerie d’Utoya : « Nous allons répondre à la terreur par plus de démocratie, plus d’ouverture et de tolérance. »

Cette loi n’est que la pointe immergée d’un capitalisme de la surveillance : Multiples capteurs au travail comme à domicile avec l’internet des objets, géolocalisation, caméras de surveillance, reconnaissances faciales, fichage biométrique, traçage de notre activité sur le web, méta données…, toute une économie de la surveillance de notre vie est en train de s’installer et de croître. Elle repose sur la captation et l’exploitation économique de nos données personnelles. Exercée par des États comme par des plateformes numériques marchandes, elle permet de nouvelles formes de contrôle social qui se donnent le pouvoir de repérer, de stigmatiser, de rappeler à l’ordre et de sanctionner ce qui ne serait pas dans la norme. Face à cela, le code informatique ne peut être la loi, il faut construire un nouveau système de droits, donner de nouveaux pouvoirs aux citoyens de garantir et développer les libertés. Le règlement général de protection des données (RGPD) a été un premier pas dans ce sens mais, face à la puissance du développement du big data et de l’intelligence artificielle, il faut aller bien plus loin en passant de droits individuels à un droit collectif. µ

Yann Le Pollotec est ingénieur et spécialiste des enjeux du numérique

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