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10 juillet 2023 1 10 /07 /juillet /2023 08:57

 

 

 

 

 

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10 juillet 2023 1 10 /07 /juillet /2023 07:04
Rassemblement en gare d'Hanvec le 6 juillet à pour le retour à un arrêt du train à la gare de Hanvec, la modernisation de la ligne Quimper-Brest, la défense du ferroviaire de proximité en Bretagne
Rassemblement en gare d'Hanvec le 6 juillet à pour le retour à un arrêt du train à la gare de Hanvec, la modernisation de la ligne Quimper-Brest, la défense du ferroviaire de proximité en Bretagne
Rassemblement en gare d'Hanvec le 6 juillet à pour le retour à un arrêt du train à la gare de Hanvec, la modernisation de la ligne Quimper-Brest, la défense du ferroviaire de proximité en Bretagne
Rassemblement en gare d'Hanvec le 6 juillet à pour le retour à un arrêt du train à la gare de Hanvec, la modernisation de la ligne Quimper-Brest, la défense du ferroviaire de proximité en Bretagne
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Rassemblement en gare d'Hanvec le 6 juillet à pour le retour à un arrêt du train à la gare de Hanvec, la modernisation de la ligne Quimper-Brest, la défense du ferroviaire de proximité en Bretagne
Rassemblement en gare d'Hanvec le 6 juillet à pour le retour à un arrêt du train à la gare de Hanvec, la modernisation de la ligne Quimper-Brest, la défense du ferroviaire de proximité en Bretagne

Un rassemblement réussi le jeudi 6 juillet 2023 en gare d'Hanvec pour obtenir de la desserte ferroviaire de proximité de qualité sur l'axe Quimper-Brest, à l'initiative du PCF 29, en soutien à l'association des usagers - collectif "Un train pour Hanvec" membre de la coordination ferroviaire bretonne (COFERBZH) qui demande la réouverture de la gare ou d'une halte TER.

Cette manifestation était également motivée pour réclamer la modernisation de la ligne Quimper-Landerneau, l'amélioration du service public et la défense des petites lignes de dessertes fines du territoire.

Une belle participation et des discours de Gladys Grelaud, conseillère régionale communiste, Gilbert Sinquin, pour la section PCF, de Mélanie Thomin, députée PS-NUPES de la circonscription de Châteaulin, du maire d'Hanvec, du président du collectif pour un arrêt de train à Hanvec, de Stéphanie Grevet présidente de la coordination ferroviaire bretonne, et du représentant de la CGT Cheminots de Cornouaille.

Voir article du Télégramme:

https://www.letelegramme.fr/finistere/hanvec-29460/une-centaine-de-personnes-dont-de-nombreux-elus-de-gauche-reunis-a-la-gare-dhanvec-6389470.php

 

Rassemblement en gare de Hanvec le 06/07/2023.

Intervention de Gilbert Sinquin (PCF):

 

Chers camarades , chers amis.

 

Toute politique publique en termes de mobilités doit se donner pour objectifs de répondre aux besoins des populations concernées, aux exigences d’aménagement du territoire et à l’urgence de répondre aux enjeux climatiques.

En conséquence, les investissements dans les transports ferrés doivent être la priorité à la réponse aux besoins des habitant-e-s et des territoires.


 

Petit historique et constat.

La gare d’Hanvec est située sur le tronçon de Châteaulin à Landerneau inauguré le 16 décembre 1867, permettant le lien extrême ouest entre les voies ferrées du nord et du sud de la Bretagne. Le tracé sinueux de cette ligne de chemin de fer à voie normale, de Savenay à Landerneau date donc de 156 ans, construite avec les moyens humains et matériel de l’époque en contournant et en éliminant au maximum les reliefs que les locomotives à vapeur, pas assez puissantes, ne pouvaient franchir. La concession avait été attribuée à la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans.

Le service voyageurs à la gare d’Hanvec ayant cessé au début des années 2000, plus aucun train de voyageurs ne s’y arrête.

L’infrastructure permet cependant à un agent - cheminot la réouverture exceptionnelle de la gare, encore pour l’instant, afin de permettre le croisement de deux trains, garer un train de travaux ou un train de Fret – marchandises, si toutefois le trafic reprenait, ce qui est serait aussi très important pour réduire le trafic routier et le CO2 .


 

Le dernier projet initial de rénovation de la ligne entre Landerneau et Quimper, décidé en 2010, devait créer une double voie de 13 km de long à partir de la gare d’Hanvec vers Irvillac et Dirinon pour permettre le croisement dynamique , en circulation de 2 trains. Avec la modernisation des aiguillages, le nombre de trains en circulations devait monter à 12 aller-retour et le temps de trajet réduit à 1h00 maximum entre Quimper et Brest.

Par manque de volonté politique et de budget insuffisant, ce projet initial de rénovation a été réduit à minima, certaines « autorités » estimaient même à l’époque que ce projet à minima était encore trop cher ou injustifié du fait de la présence de la voie express en parallèle, à proximité !

Nous avons quand même été heureux que cette ligne ait été rénovée dans ces conditions après de multiples combats  syndicaux et politiques, car la ligne aurait pu être fermée.

Le résultat est donc que nous avons aujourd’hui avec 9 trains aller-retour, des trains mais, ils ne s’arrêtent plus dans toutes les gares, 2 sont directs, sans arrêt entre Quimper et Brest, pour un affichage commercial entre 1h01 et 1h04 de temps de trajet et, pour compenser l’ambition initiale, 3 autocars directs entre Quimper et Brest, par la voie express, parfois pratiquement aux mêmes horaires que les trains, à des tarifs différents et incompréhensible. (exemple  en semaine : Quimper – Brest, trajet simple vers17h00, en car le prix = 7,50€ pour une durée du trajet = 1h27 et, en train le  prix = 11,00€ et durée du trajet =1h19) .

Depuis la réouverture de la ligne Quimper-Landerneau , le 10 décembre 2017, après 1 an de fermeture pour les travaux de rénovation, chacun a pu constater que le service commercial attendu n’est pas à la hauteur de l’investissement (77,8 millions €, financés par la Région Bretagne 31 %, le département du Finistère 25,5 %, SNCF Réseau 20 %, l’État 19 %, Brest Métropole 3 %, Quimper Bretagne Occidentale 1,5 %).

La ligne est sacrifiée au moindre incident technique ou d’exploitation par la direction de la SNCF. Les trains supprimés ne sont pas remplacés faute de réserve de conducteurs ou de matériels, ni substitués par des autocars systématiquement ou aléatoire si un autre train circule dans l’heure suivante. Les contrôleurs ne sont plus présents systématiquement, très rarement même dans les trains, ce qui entraîne un manque de sûreté et de sécurité pour les voyageurs, le conducteur et l’exploitation de la ligne.

Des horaires inadaptés, des correspondances impossibles avec les TGV, des tarifs élevés parfois non remboursés en cas de suppressions de trains et de frais de transports supplémentaires.

Des guichets supprimés et, pour ceux encore restants des horaires d’ouvertures de plus en plus réduits, laissant les usagers désemparés devant des bornes automates n’acceptant pas tous les moyens de paiement ou renvoyés à Internet inaccessible pour 25 % de la population .

Il y a là, une rupture d’égalité à l’accès au train et au service de moins en moins public. Ce n’est pas normal et il ne faut pas s’étonner des conséquences sur la société, le vivre ensemble et la république.

Dans ce contexte de baisse du pouvoir d’achats, de services souvent dégradé, inadaptés, parfois inaccessibles, cette ligne non fiable est désertée par les voyageurs potentiels, inexploitée pour la collectivité, au détriment des collectivités financeurs, de la société et du climat.

Toutes ces défaillances perdurent, malgré les multiples réclamations et demandes d’améliorations formulées par les usagers, les syndicats de cheminots auprès de la Direction de la SNCF ou de la Région Bretagne qui parfois se renvoient les responsabilités, selon les interlocuteurs.

Les représentants des associations d’usagers Collectif « Un train pour Hanvec » , la Coordination Ferroviaire Bretonne COFERBZH, les syndicats de cheminots de Brest-Landerneau et Cornouaille-Quimper et des Conseils de développements de Brest, Quimper, Lorient et pays COB peuvent en témoigner plus en détail.

Nous pouvons aussi nous appuyer sur une présentation d’étude réalisée par un cabinet économique pour le CSE-SNCF Atlantique des cheminots.

 

Nous pensons que, si la Direction Régionale de la SNCF ou de la Région Bretagne ont effectivement une responsabilité dans la gestion de cette ligne et de son exploitation, la 1ère des responsabilité en revient à l’État qui n’accorde pas les budgets nécessaires au chemin de fer et particulièrement aux petites lignes de dessertes fines du territoire , malgré les annonces gouvernementales à double langage, non suivies des actes.

Nous le voyons encore cette fois, en ce moment avec le nouveau CPER ( Contrat de Plan Etat Région ) en discussion au Conseil Régional, qui est insuffisant pour répondre aux besoins de plus en plus importants de transports du quotidien et d’impact sur le climat, y compris en Bretagne déjà maintenant.

Selon nos informations - analyses, parmi les comparaisons des dotations aux différentes régions sur les 5 ans a venir au titre du CPER que nous pouvons faire .

La Bretagne est en queue de peloton.

L'île de France a 5 fois plus € / habitant, et en réalité même près de 40 fois plus si on y ajoute l'argent injecté par l'état au titre d'une fiscalité propre pour financer les infrastructures de transport.

C'est un vrai scandale!!!

La Région Bourgogne -Franche Comté à une dotation de presque 4 fois plus d’ € /habitant que la Bretagne.

C’est incompréhensible et, il faut qu'on réagisse vivement car, on ne pourra quasiment rien faire en terme de ferroviaire avec ces 189 millions d'euros que l’État voudrait daigner accorder à la Bretagne .

Dans ce contexte d'inflation que nous vivons, d’augmentation des coûts de l'énergie et du réchauffement climatique, de la métropolisation, de la dégradations visibles des bouchons quotidiens aux entrées et sorties de villes surtout aux heures d’embauches et de débauche du travail et d’augmentation des flux routiers, la voie express de plus en plus encombrée entre Brest et Quimper (25 000 à 48 000 véhicules/ jour), de la difficulté de trouver des places de stationnements et le coût de plus en plus important que ceux-ci représentent ( réduction des places de stationnements prévues à Brest et Quimper avec une hausse des tarifs), mise en place des ZFE en 2025 à Brest, l’alerte du Haut Conseil pour le climat dans son rapport annuel sur la trajectoire de réduction du CO2 avec la présentation de ces travaux au Conseil Régional la semaine dernière.

Il faut aussi prendre en compte également la démographie actuelle et annoncée, la répartition et l’éloignement de plus en plus grand des services publics, du domicile travail, du vieillissement de la population dans notre département, de la difficulté que cela va représenter pour l’accès au droit au transport pour tous et, de la prévision d’arrivée de nouveaux habitants (+ 400 000 en Bretagne dans 25 à 30 ans, dont une partie dans le Finistère).


 

Nos propositions, à cadrer dans un cahier des charges entre la Direction Régionale de la SNCF et la Région Bretagne, dans un ordre de priorités chronologiques de faisabilités, d’organisation, de délais techniques, économiques ou budgétaires, sachant que tout ne peux pas être réglé immédiatement en même temps.

1- Dans l’organisation des transports avec la décentralisation et la compétence à la Région, il faut que de toutes les réclamations ou demandes des usagers et des collectivités (format papiers et informatiques) soient remontées – centralisées auprès de la Région Bretagne, donneur d’ordre à l’exploitant SNCF, afin de connaître toutes les difficultés et les demandes d’améliorations, que des corrections et des pénalités soient demandées et mises en place au besoin selon un cahier des charges.

2- Décider immédiatement, qu’au prochain service, tous les trains directs Quimper – Brest ou Brest – Quimper ( semaine, week-ends et fêtes) s’arrêtent dans toutes les gares de la ligne.

C’est possible et ça ne «coûte» que 3 minutes (décélération – arrêt – ré-accélération). Si l’on veut remplir les trains il faut commencer par pouvoir monter et descendre du TER dans les gares intermédiaires.

Le jour ou un TGV pourra circuler sur la ligne électrifiée, on pourra comprendre qu’il ne s’arrête pas dans toutes les gares ! D’ailleurs, qu’elle est la fréquentation des trains TER directs? Le nombre de voyageurs potentiels laissés à quai et renvoyés à la route?

3- Supprimer immédiatement, au prochain service, tous les cars TER directs Quimper – Brest ou Brest – Quimper, en semaine, les week-ends et fêtes. Les trains aux mêmes horaires seront mieux remplis, les voyageurs non pénalisés en temps de trajets et de budget si les efforts tarifaires nécessaires sont adoptés. Les chauffeurs de cars pouvant être réaffectés sur d’autres lignes en pénuries de main d’œuvre où, embauchés à la SNCF où il y a aussi des besoins.

Dans un 2ème temps, ajouter 3 trains à circuler à des horaires non couverts aujourd’hui afin de compléter l’offre et répondre au projet initial de rénovation de 2010. Ce sera bon pour l’exploitation de la ligne et le C02 .

4- Ré-ouvrir les guichets fermés, c’est possible tout de suite à Châteaulin comme avant les travaux de 2017 , en n’oubliant pas Crozon sur le territoire, ni Dirinon ou il y a encore un agent, ainsi qu’élargir les plages horaires des guichets encore existants (Quimper, Brest, Landerneau).

Si la charge de travail des agents en gares de Châteaulin et Dirinon ne permet pas d’assurer le guichet entre 2 trains, la SNCF à mis en place des équipes mobiles qui peuvent renforcer. A quoi servent-elles?

Ne pourraient-elle pas être déployées dans les gares intermédiaires?

Il est inacceptable qu’aucun accueil physique ne soit possible dans aucune gare du centre Finistère, même sur des jours ou horaires dédiés, pour effectuer des démarches, acheter des abonnements ou des billets TGV ; qu’il faille aller à Quimper, Landerneau ou Brest pour le faire. Tout ne peut pas être fait par Internet où l’on ne voit pas toutes les offres, les meilleurs tarifs..., sans parler de l’obligation ou de l’absurdité d’avoir un véhicule et se déplacer en automobile pour effectuer un voyage en train! (perte d’égalité d’accès au train, de temps, d’argent, conséquences sociales pour le climat et la santé).

5- Adopter une tarification plus attractive ou incitative, moins chère, allant vers la gratuité pour favoriser le train avec des abonnements (domicile – travail, favoriser les transferts de mobilités pour les voyageurs et les familles, les loisirs, les vacances…) en commençant par obliger tous les bénéficiaires des transports (publics et privés) à contribuer au budget des transports et en augmentant ceux-ci via l’État et les collectivités pour le bien commun.

6- Revoir les horaires des correspondances entre TER et TGV afin de favoriser les rabattements et augmenter les cadencements des trains du quotidien et la complémentarité avec les TGV .

7- Pour répondre au demandes et besoins des populations d’Hanvec, Irvillac, Daoulas, Le Faou, la presqu’île de Crozon ..., rétablir le fonctionnement de la gare d’Hanvec afin de permettre aux voyageurs de monter et descendre du TER . (Une halte ferroviaire a été crée à Rennes – Ponchaillou , succès de fréquentation, aujourd’hui 4000 voyageurs /jour).

8- Afin de gagner du temps de trajet, en attendant une véritable modernisation la ligne Quimper-Landerneau, au prochain renouvellement de matériels ferroviaires, choisir des trains pendulaires , décarbonés si possible, qui permettent de gagner de la vitesse dans les courbes en préservant la sécurité et le confort des passagers , à moindre coût. La technologie existe depuis longtemps dans le ferroviaire.

9- Le projet LNOBPL ne doit concerner uniquement le rapprochement des métropoles de Nantes et Rennes mais bénéficier à l’ensemble de la Bretagne. Afin de répondre aux besoins complémentaires, équilibrés entre territoires, sans discriminations, le nombre d’habitants et l’éloignement géographique doivent prisent en compte équitablement. Les 6 milliards d’€ du projet doivent aller à l’ensemble des infrastructures ferroviaires de Bretagne y compris de Redon à Nantes et, pas seulement à des tronçons de LGV entre Redon et Rennes comme le voudrait l’État avec SNCF-Réseau.

Nous appelons l’État à rénover et moderniser très rapidement notre réseau ferré en commençant par le choix des rectifications de courbes, suppressions de passages à niveaux, doublement de voies et évitements, l’électrification et la modernisation de la signalisation par la mise au norme de l’ERTMS ( système de gestion des circulations des trains de dernière génération développé au niveau européen, améliorant les capacités et les vitesses, permettant de faire rouler plus de trains, plus vite, avec moins d’intervalles entre les circulations, en toute sécurité). Cette modernisation permettant en outre, pour un même budget de faire 10 fois plus de kilomètres de travaux que des tronçons de voies nouvelles (LGV), tels présentés dans le projet LNOBPL , sans impacts supplémentaires aux sols, en préservant et améliorant les dessertes de toutes les villes ou haltes existantes.

Cette modernisation permettrait d’augmenter le nombre de trains en circulation et les vitesses pour les TGV et le TER  ainsi que le Fret ferroviaire afin de mettre enfin Brest et Quimper à 3h00 de Paris en passant par Rennes ou Nantes.

Le doublement de la voie unique Landerneau -Q uimper dont les ouvrages d’art sont construits depuis l’origine pour cela, permettant des liaisons Brest – Nantes sans passer par la gare de Rennes saturée  et si elle était électrifiée, des cadencements pourraient se faire, avec un même matériel sur Brest - Nantes – Rennes seraient possibles pour les trains du quotidien et les TGV , tout en désengorgent la gare de Rennes.

 

10- Les prémisses du RER métropolitain Rennais avec la mise en service du dispositif « 2 trains même voie » en gare de Rennes amorçant une augmentation des flux de circulations de 20 à 30 % restent très insuffisant car, un véritable désengorgement, conditionnant tout le trafic ferroviaire ne pourra se faire que par la construction d’une 2ème gare à Rennes ,.avec un contournement par le nord-est, permettant de fluidifier les trafics et de rapprocher également la pointe Bretagne de Paris à 3h00 et moins.

 

Parmi les autres investissements et travaux à réaliser avec la modernisation ERTMS et l’électrification complète du réseau nous réclamons :

La réouverture à tous trafics de la ligne Morlaix/Roscoff avec l’intégration les ports de Brest et Roscoff dans le réseau Trans-Européen pour raccorder nos ports en eau profonde au réseau ferré,

La rénovation de la ligne Quiberon/Auray et un TER à l’année sans oublier la ligne Carhaix-Guingamp.

 

(liste non exhaustive)

 

Conclusion et rappel:

 

Nous appelons à revenir sur les réformes ferroviaires successives pour rétablir une véritable SNCF de service public, unifiée, au service du public, à la péréquation entre activités. De même, l’État ne peut définitivement abandonner Fret SNCF et laisser le secteur entre les mains du marché.

Dans notre pays le secteur du transport représente le 1er émetteur de gaz à effet de serre (GES) avec 30 % d’ émissions de CO2.

De fait, l’objectif de l’État d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050, telle que reprise dans la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), est inatteignable sans diminuer l’impact des transports.

Le train est d’utilité publique et doit se développer pour répondre à l’intérêt général !

Nous réclamons une politique et des subventions dédiées pour répondre à l’urgence climatique, sanctuarisées dans un budget de programmation ferroviaire jusqu’en 2050.

Appel aux communes pour le dépôt de vœux dans les conseils municipaux (si pas déjà fait) et l’augmentation – inscription au CPER – LNOBPL et réseau Trans-Européen (RTE-T)

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9 juillet 2023 7 09 /07 /juillet /2023 08:49

 

 

 

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9 juillet 2023 7 09 /07 /juillet /2023 08:29

 

Après le Congrès de Tours, le tout jeune Parti communiste français (il s’appelle alors SFIC) doit se trouver un siège, la SFIO occupant le local du 37 de la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie (4e). Le 2 avril 1921, il lance un emprunt pour l’acquisition d’un bâtiment ; dès le 13 avril, l’objectif des trois cent mille francs de souscription est dépassé. Il acquiert au 120 rue La Fayette (10e) un immeuble de trois étages, avec un sous-sol et une salle de 250 places qui sera plus tard appelée la Rotonde.

 

 

 

Le « 120 » devient vite un lieu mythique. L’auteur dramatique Armand Salacrou, journaliste à l’Humanité, visite le 13 juillet 1921 le chantier de rénovation du local et imagine déjà la foule « qui viendra sous nos fenêtres acclamer le communisme maître du monde ». Aragon, en 1933, lui consacre un quatrain dans « Les Enfants rouges » :

« C’est rue La Fayette au 120

Qu’à l’assaut des patrons résiste

Le vaillant Parti communiste

Qui défend ton père et ton pain. »

Au lendemain du Front populaire, le Parti communiste voit son influence et ses rangs se renforcer. Aussi le 28 avril 1937, le Comité central déclare : « Notre parti, attentif à défendre le programme et à sauvegarder les conquêtes du Front populaire, doit avoir à Paris une maison qui réponde à son importance politique. » Il lance une souscription. En 5 mois elle atteint 1 255 610 francs, soit plus de 800 000 €.

Le PCF quitte en 1938 le « 120 » et s’installe dans un immeuble à la façade imposante, au Carrefour Châteaudun (9e), un immeuble qui sera couramment appelé le « 44 » par les communistes. Mais la façade est trompeuse, les pièces sont petites, le Comité central ne peut s’y réunir. Un autre immeuble est acquis au 19 rue St-Georges (9e), mais différents secteurs de travail sont dispersés dans six autres lieux, ce qui occasionne une perte de temps et d’efficacité.

Cependant, le 27 septembre 1939, le Parti communiste est dissout par décret. Et durant l’occupation, le « 44 » est occupé par la Milice française (en 1943) ; le 19 de la rue St-Georges est accaparé par la LVF (Légion des volontaires français contre le bolchévisme) dès 1941.

Le 19 août 1944, la Résistance reprend d’assaut le bâtiment ; le 24, elle repousse une attaque de l’armée allemande. Mais le premier Comité central qui suivra la libération de Paris se tiendra, le 31 août 1944, au 120 rue La Fayette (comme de nombreuses fois avant la clandestinité) compte tenu de l’exiguïté des locaux du « 44 ».

Le PCF, désormais appelé le parti des fusillés pour le lourd tribut payé dans la lutte contre le fascisme, reste considéré par ses adversaires comme un agent de Moscou. C’est pourquoi, quand en novembre 1956 l’URSS envahit la Hongrie, les fascistes, sous la protection de la police, viennent envahir et incendier le « 44 » puis attaquent le siège du journal l’Humanité. Ces agressions entrainent la mort de trois militants communistes.

Dans ces années d’après-guerre, le PCF va connaître une vague d’expansion de ses adhésions et tenir une place importante dans la politique française. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, tout comme en 1937, Maurice Thorez souhaite que le Parti se donne les meilleurs moyens pour assumer son rôle, en rassemblant tous ses secteurs de travail dans un seul et même immeuble. La décision est prise en 1966 ; c’est ainsi que le PCF va bientôt s’installer au 8 avenue Mathurin-Moreau.

Gérard Pellois

 

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8 juillet 2023 6 08 /07 /juillet /2023 15:35

 

 

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8 juillet 2023 6 08 /07 /juillet /2023 08:41

 

 

 

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8 juillet 2023 6 08 /07 /juillet /2023 08:16

 

Quatre membres du « Conseil de l’Agriculture Française » (CAF) ont tenu hier une conférence de presse commune au siège de la FNSEA. Ils entendaient faire connaître leurs attentes au chef de l’Etat, lequel devait présider aujourd’hui le « Conseil de planification écologique » dans le but de déboucher sur une économie moins émettrice de CO2. Mais on a appris entre temps qu’il n’aurait pas lieu ce mercredi 5 juillet.

Emmanuel Macron devait présider ce mercredi 5 juillet un « Conseil de planification écologique ». Il devait être consacré, en partie, au financement de la transition écologique afin de mettre en place, de manière progressive, une économie moins émettrice de gaz à effet de serre. Mais le chef de l’État aurait décidé, dès lundi, de le reporter à une date ultérieure. En prévision des annonces que le chef de l’État devait faire aujourd’hui, une conférence de presse consacrée au même sujet s’est tenue hier au siège de la FNSEA. Outre Arnaud Rousseau, le nouveau président de FNSEA, ce « Conseil de l’Agriculture Française » (CAF) était aussi représenté par Arnaud Gaillot, président des Jeunes Agriculteurs; Sébastien Windsor, président des Chambres d’Agriculture de France; François Schmitt, éleveur de bovins en Lorraine et vice président de la Confédération nationale de la mutualité, de la coopération et du Crédit agricole (CNMCCA).

Quand les ventes de produits bios chutent en France

Selon Arnaud Rousseau cette évolution de l’économie agricole « doit être choisie et non subie » par la profession. Dans le but de se faire comprendre, il a cité la conversion à l’agriculture biologique. Dans différentes filières, dont le lait de vache et les fruits et légumes, beaucoup producteurs ont été poussés à passer en bio par les pouvoirs publics ces dernières années, afin de produire de manière plus écologique. Mais la demande en produits bios a reculé depuis deux ans et les prix de marché ont fortement baissé mettant beaucoup de producteurs bios en difficulté.

François Schmitt a indiqué que les assureurs ont versé 75 milliards d’euros d’indemnisation aux filières agricoles entre 1990 et 2020 quand les producteurs étaient assurés contre les aléas climatiques. Mais selon lui, les coûts doubleront dans les 30 prochaines années du fait de la croissance des catastrophes climatiques dont les mois de mai et juin nous ont récemment donné des images inquiétantes avec des orages de grêle, des inondations, mais aussi des sécheresses qui font chuter les rendements agricoles.

Alors que plus de la moitié des paysans ont dépassé les 50 ans, Arnaud Gaillot a souhaité que le dispositif que proposera le chef de l’Etat soit orienté pour favoriser l’installation des jeunes,

lesquels doivent savoir à quelles portes frapper pour connaître les mesures d’accompagnement pour une agriculture moins émettrice de CO2. Sébastien Windsor a souhaité que le chef de l’Etat et le gouvernement ne « tombent pas dans le piège des annonces politiques irréalistes » et a demandé «de la cohérence et de la réciprocité sur le plan normatif» au niveau européen et au-delà.

Le libre-échange ennemi du verdissement

Le Conseil de planification écologique annoncé ce 5 juillet devait dérouler dans une France dont le ministre de l’Agriculture est, depuis un an, officiellement chargé de la «Souveraineté Alimentaire». Mais dernièrement, Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission Européenne, était en tournée en Amérique du sud pour voir, avec les pays du Mercosur, comment parvenir faire ratifier par les 27 pays membres de l‘Union européenne l’accord de libre-échange signé en juin 2019 entre la Commission et le Mercosur. Ratifier cet accord reviendrait à importer en Europe de nouveaux contingents de viandes bovines et de volailles en plus des 33 millions de tonnes annuelles d’importations de graines et de tourteaux de soja destinées à l’alimentation du bétail dans les pays membres de l’Union européenne. Il devine facilement que le chef de l’Etat ne souhaitait pas abordera un tel sujet aujourd’hui !

On sait aussi que l’Europe à signé l’an dernier un nouvel accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande, lequel donne à ce pays un nouveau contingent annuel d’exportation de viande ovine de 38.000 tonnes en plus de celui de 150.000 tonnes dont ce pays bénéficie déjà depuis quatre décennies. Mais la Commission négocie actuellement un autre accord de libre-échange avec l’Australie. Or ce pays demande un nouveau contingent annuel d’exportation de viande ovine de 120.000 tonnes en Europe.

Hier matin, nous avons interrogé les quatre conférenciers sur ces politiques de libre-échange et d’importations massives de viande en France au détriment de la production nationale, du revenu de nos éleveurs et de notre souveraineté alimentaire. Au nom des Jeunes Agriculteurs, Arnaud Gaillot a alors déclaré que son syndicat s’inscrivait contre ces accords. « On ne peut pas faire du vert dans des conditions qui nous font perdre notre souveraineté alimentaire tandis les pays qui exportent chez nous ne respectent pas les normes de production auxquelles nous sommes soumis», a-t-il précisé.

Arnaud Rousseau a indiqué que cette politique conduite par la Commission « n’est pas admissible quand un pays comme le notre importe déjà 50% de volailles qu’il consomme et 55% de la viande ovine ». Mais il a fallu que nous posions ces questions pour que les effets pervers des accords de libre-échange soient évoqués lors de cette conférence de presse alors qu’ils ont la double particularité de faire croître les émissions de CO2 et de réduire notre souveraineté alimentaire en même temps

 

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8 juillet 2023 6 08 /07 /juillet /2023 05:38

On paye de plus en plus cher pour manger, s'habiller, se loger. Dans les quartiers populaires on ne pourra pas partir en vacances. Mais les fortunes flambent. Nous n'avons même plus besoin d'expliquer. C'est le journal du patronat et de la finance qui l'écrit : "Les chiffres donnent le tournis" et il poursuit "Sur les six premiers mois de l'année, les 500 personnes les plus riches au monde ont vu leur fortune bondir de 852 milliards de dollars selon les calculs de Bloomberg, qui a mis à jour ce mardi son "Billionaires Index"Selon les données compilées par l'agence, chaque membre de ce classement a gagné en moyenne  14 millions de dollars par jour au cours des  6 derniers mois " sans commentaire.

 

 

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7 juillet 2023 5 07 /07 /juillet /2023 08:26

 

 

Un tableau complet de ce qu’est devenu Engie au fil des restructurations financières de ces dernières années, et un plaidoyer pour un autre rôle de l’État au sein de ce groupe industriel et financier.

La renationalisation totale d’Engie est une revendication populaire depuis sa privatisation partielle et sa mise en concurrence du début des années 2000. Elle fait partie du programme des communistes, comme du Plan progressiste de l’énergie de la CGT, premier syndicat du personnel des industries électriques et gazières.

Engie et EDF sont les deux héritières directes du service public de l’énergie fondé au sortir de la Seconde Guerre mondiale, et leur maîtrise sociale est un fondement non-négociable de la reconstruction de ce service. Dans un précédent numéro d’Économie et Politique, nous avons d’ailleurs mis en lumière les limites qu’il y aurait à se cantonner à ce modèle historique, lui-même fruit d’un certain nombre de compromis, pour construire notre vision planificatrice de l’énergie[1]. Nous voulons désormais démontrer qu’il nous faut aussi approfondir notre analyse et notre vision des entreprises historiques, et notamment Engie, dont les mutations internes ont été profondes depuis son passage du statut d’Établissement à caractère public et commercial (EPIC) à société anonyme en 2004. Cette réflexion est la condition de la crédibilité et de la popularité de nos propositions concernant une industrie des plus stratégique.

Vers une socialisation d’Engie

En 2008, les assemblées générales respectives actent la fusion de Gaz de France (GDF), entreprise publique historique, et Suez, acteur industriel de la scène franco-belge. De cette fusion naît l’entité que l’on connaît aujourd’hui sous le nom d’Engie, souvent qualifié d’ex-GDF. Cette dénomination, utile outil de communication, n’en cache pas moins une transformation profonde de l’entreprise. Gaz De France et ce qu’il en reste a profondément changé de nature. L’acquisition des activités de Suez, le triage de ces dernières, l’insertion dans de nouveaux marchés industriel ou géographique, et la libéralisation de l’énergie, n’en sont que les phénomènes les plus importants. Dans un projet de service public de l’énergie clair, il nous faut analyser l’entité Engie et comprendre ce qu’elle est devenue, pour comprendre ce que nous pouvons et devons en faire au sein du nouveau service public de l’énergie du XXIe siècle. Nous présenterons le poids actuel de l’activité historique de Gaz de France, la plus rentable de l’entreprise mais qui n’en constitue aujourd’hui qu’une partie. Comme les autres énergéticiens français, l’empreinte d’Engie est dorénavant mondiale, et la gestion d’actifs comme l’emploi industriel à l’étranger ne peut rester hors du débat de planification et de l’internationalisme nécessaire à la transition énergétique. L’entreprise se promeut aujourd’hui par une politique assumée du renouvelable pour devenir une grande entreprise du segment. Ceci étant, in fine, la condition de la transformation et de la survie de la multinationale. L’analyse de ces éléments doit nous permettre de répondre de manière autant économique que politique aux perspectives d’une renationalisation à caractère social de l’entité Engie.

Une entreprise de l’énergie intégrée

Engie s’est récemment restructurée autour de quatre Global Business Units (GBU) qui définissent les quatre segments de prédilection pour le développement du groupe. Les GBU sont les infrastructures, qui comportent les réseaux de transport et de distribution de gaz et d’électricité en France et dans le monde ; le renouvelable, qui recouvre la production électrique éolienne et solaire ; la production thermique qui englobe les centrales à flamme qui produisent de l’électricité à partir de la chaleur dégagé par combustion, et qui comprend donc les centrale au gaz, au fioul, et au charbon ; et les solutions énergétiques, qui regroupent les réseaux locaux de chaud et de froid et Tractebel, bijoux du conseil en ingénierie. Ces quatre unités sont complétées par la production nucléaire belge, héritage historique de la fusion GDF-Suez, ainsi que d’autres activités diffuses. Cette reconfiguration est apparue en même temps que la vente de Suez/Equans, comprenant les activités de service technique du groupe, activités intensives en main d’œuvre mais peu rentables. Engie opère donc au sein d’une grande partie du secteur de l’énergie, de la production, au transport, à la fourniture en passant par le service et l’ingénierie, ce qui en fait une entreprise intégrée.

Une présence internationale impulsée par l’État, confirmée par le marché

Engie, à l’instar des autres monopoles énergétiques nationaux de part et d’autre de l’Europe, n’a eu qu’une réaction possible après l’ouverture de leur propre marché, aller en conquérir d’autres.Pour illustrer l’évolution de l’empreinte géographique d’Engie, nous avons mis en perspective historique le chiffre d’affaires (CA) de l’entreprise depuis 1999 en utilisant Gaz de France pour la période pré-fusion. Cette approche expose deux tendances très intéressantes. D’une part, l’internationalisation des activités de Gaz de France s’est faite avant la fusion de 2008, la part du CA international augmentant à marche forcée jusqu’à atteindre plus de 40 % de la totalité. D’autre part, la fusion a permis un bond important et une stabilisation autour de 65 % pour l’international. Cette internationalisation n’était donc pas juste le fait d’une impulsion privée de la gestion d’entreprise mais une condition de la survie sous la libéralisation des marchés sous la propriété totale de l’État. Cela constitue une leçon à retenir quant aux enjeux de l’entreprise publique de demain, et du débat qui doit devenir central concernant la forme modernisée de l’EPIC, au-delà du secteur de l’énergie. Quoi qu’il en soit, cette histoire définit l’activité géographique d’Engie encore aujourd’hui.

 

 

Engie s’est récemment donné l’objectif de sortir d’un certain nombre de pays pour mener vers une concentration de son activité dans moins de 30 pays. Cette réduction de son empreinte géographique ne doit pas nous amener à penser qu’Engie poursuit un recentrage français. C’est plutôt une multipolarité autour d’un certain nombre de pays qui est en train de se constituer, avec une jambe franco-européenne et une jambe sud-américaine comme cela deviendra évident dans la suite de notre analyse.

Ce qui reste de Gaz de France, l’infrastructure et la plus-value

Nous nous penchons dans un premier temps sur ce qui peut être considéré comme les activités historiques de Gaz de France au sein de l’entreprise contemporaine. Cela correspond aux filiales françaises de transport (GRTgaz), de distribution (GRDF), de stockage (Storengy) et de regazéification (Elengy), qui recouvrent à peu près l’ensemble des activités d’infrastructures de l’entreprise en France. À elles seules, ces activités représentent plus d’un tiers de l’EBITDA (le bénéfice brut) total de l’entreprise, alors qu’elles représentent à peine 10 % de l’activité. Cela en fait de loin la plus grosse contribution au profit de l’entreprise, même en comparant à des GBU sans limite géographique. Cette plus-value peut seulement exister grâce aux plus de 17 000 salariés français de l’infrastructure gazière qui mènent pourtant des luttes très rudes pour obtenir des augmentations de salaires et l’amélioration de leurs conditions de travail.[2]

 

 

 

Une part importante de ce bénéfice est redistribuée en investissements de croissance sur d’autres unités, comme le renouvelable. Ces choix de croissance peuvent constituer une nécessité objective, mais ils doivent être motivés par les besoins sociaux définis collectivement et non soumis à la régulation du taux de profit. Notamment car ces transferts de segment à segment impliquent de facto des conséquences sur la planification globale de la transition énergétique, bien au-delà du gaz.

Les réseaux doivent être socialisés en tant qu’actif stratégique et garant de la souveraineté, ce n’est pas pour rien que même les directives européennes se sont abstenues de les soumettre à la concurrence. C’est d’autant plus le cas que le réseau français est géré par deux acteurs distincts, le développement de ce type d’infrastructure doit pourtant suivre une logique de développement industriel globale et prête à s’adapter aux nouveaux enjeux. Ainsi, le réseau du quart sud-ouest français est opéré de manière distincte du reste du pays pour des raisons historiques liées au gisement de gaz de Lacq. Il est aujourd’hui opéré par Teréga, une entreprise détenue par la gazière italienne, SNAM, et par le fonds souverain de Singapour, GIC. Cette fracture industrielle et de gestion doit être colmatée, la reprise en main d’Engie devra se faire avec celle de Teréga.

Les réseaux d’Engie en Amérique du Sud

Nous avons fait mention d’une jambe sud-américaine d’Engie. Celle-ci est notamment composée d’actifs de type infrastructures. L’entreprise française possède presque 3 000 kilomètres de lignes de transport d’électricité au Brésil. Cependant, c’est surtout dans le gaz qu’Engie s’impose, notamment avec l’acquisition en 2019 de TAG qui lui a donné le contrôle de presque 50 % de toutes les infrastructures de transport de gaz de ce pays de plus de 200 millions d’habitants. Ce type de contrôle stratégique du secteur énergétique s’étend au-delà de son bastion brésilien, avec la propriété d’un terminal de regazéification au Chili, des réseaux locaux de distributions de gaz en France et en Argentine, des lignes de transport d’électricité au Pérou, etc. Cette présence, articulée avec l’empreinte d’Engie dans les renouvelables et le thermique en Amérique du Sud, font de l’entreprise une actrice centrale du développement énergétique du continent. Notre proposition de maîtrise publique et sociale doit s’articuler avec une vision internationaliste de la planification énergétique, en coopération avec les peuples souverains d’Amérique du Sud. Au contraire d’un délaissement ou d’un rejet des actifs internationaux de l’entreprise, leur gestion et leur développement doit être le fruit d’une coopération de premier rang et effective, car articulée autour de moyens de productions concrets. La question du transfert de la propriété doit aussi rester ouverte.

Un développement fort des renouvelables

Le premier secteur de croissance potentielle d’Engie est celui des renouvelables. L’entreprise a 34 GW de production électrique renouvelable installée dans le monde dont une part importante en France. Pour comparaison, la France avait à ce moment-là un parc de production d’énergie renouvelable, toutes filières confondues, de moins de 60 GW. La stratégie actuelle de l’entreprise repose sur le développement à marche forcée de ce segment, avec 4 à 6 GW mis en service par an d’ici 2030, notamment dans les Amériques. La stratégie publique actuelle du développement des renouvelables est composée d’appels d’offres, de mise en concurrence, et de subventions généreuses au secteur censé aider les acteurs privés à se développer. Pour remplacer la course à la subvention publique la plus offrante, la question de la planification des renouvelables doit se poser. Celle-ci pourrait partir de l’entreprise, en réponse à une vraie coopération des peuples et l’évaluation des besoins prioritaires qui en découlerait. Il va de soi qu’Engie détient une certaine expertise dans le secteur des renouvelables, dont l’hydroélectricité et que celle-ci doit être mise au service des peuples et non du taux de profit.

Un désinvestissement inquiétant dans le thermique

La troisième unité industrielle d’Engie concerne la production d’électricité thermique et la fourniture d’énergie, dans laquelle Engie reste implanté de manière significative avec 60 GW installés. En effet, Engie est en partie ou en totalité propriétaire de 66 centrales thermiques d’une capacité de plus de 400 MW dans plus de 20 pays dans le monde. Par exemple, l’entreprise détient une centrale au gaz naturel au Pakistan ou encore 3 centrales au gaz naturel ou au fioul au Pérou pour une capacité totale de plus de 2 GW. Nous pouvons développer les mêmes arguments que pour le renouvelable dans cette section, tout en appuyant sur le fait que les centrales à gaz sont une des clés pour compenser l’intermittence des énergies renouvelables. De plus, dans de nombreux pays du Sud, les centrales au gaz sont un premier pas efficace dans la nécessaire transition d’une dépendance au charbon ou au fioul, bien plus polluants. Malheureusement, Engie n’investit pas dans ce secteur qui lui sert de coussin financier et d’actif sûr qui permet « d’équilibrer l’exposition financière du groupe ». Le thermique n’est pas réellement considéré comme une option de développement, la preuve en étant que ses dépenses d’investissement (Capex) de croissance y étaient négatives en 2021. C’est encore une fois le critère financier qui vient effacer les besoins d’une transition énergétique, la planification sociale et énergétique se fait désirer.

Cette unité industrielle « thermique » est aussi responsable de la coordination des activités hydrogène du groupe. Les acteurs français font de premiers pas importants dans ce domaine, comme par exemple la coopération entre Engie et TotalEnergies pour le projet d’électrolyseur de la Mède[3]. Ces avancées sont cependant bien en-deçà des besoins. Il constitue donc une évidence que l’hydrogène, un type de gaz qui permet entre autres de stocker de l’électricité, soit autant sous maîtrise publique que ces énergies.

Les solutions énergétiques au service des collectivités et des entreprises

La dernière unité, les solutions énergétiques, regroupent les métiers concernés après la vente des services multi-techniques d’Equans. Son but est notamment d’accélérer l’implantation de l’entreprise dans les infrastructures d’énergies décentralisées et des services d’efficacité énergétique. Cela fait notamment référence aux réseaux de chaud et de froid, au solaire décentralisé (détenu par des particuliers ou entreprises), à la mobilité bas carbone, ou encore au pilotage d’installations. Ces activités ont d’abord comme clients les villes et les entreprises, Engie assurera par exemple la gestion et l’expansion notable du réseau de froid de la Ville de Paris pour les 20 prochaines années. Comme toute industrie de réseau, local ou global, ses nouveaux secteurs en développement (réseau de froid et de chaud, réseau de mobilité bas-carbone…) ne peuvent être efficacement développés que sous une impulsion de politique publique globale et ambitieuse. Une politique au sein de laquelle l’objectif social doit pouvoir autant contrôler la demande et que l’offre, opérer sans contraintes lié au coût du capital, et profiter des économies d’échelle et du partage technologique. Autant de facteurs qui expliquent le développement long et inégal de la transition énergétique. Sur ce dernier point, rappelons qu’Engie opère au sein de son unité des services énergétiques, les activités de Tractebel, une société d’ingénierie reconnue mondialement, dont l’importance dans la recherche et le développement ne doit pas être sous-estimée.

De l’État actionnaire à l’entreprise sociale de demain

Le premier actionnaire d’Engie, et cela depuis la fusion, reste l’État, et de loin, avec plus de 23 %. Vient après Capital Group Companies, une financière américaine, et la CDC, l’institution financière publique française, toutes deux avec 4 %. Elles sont suivies de Blackrock avec 3,5 %. Théoriquement, l’État garde donc la main sur les grandes décisions du groupe en assemblée générale ainsi que la nomination des administrateurs. Il est possible que cela ait des effets sur la gestion de la compagnie, avec comme exemple le choix de ne pas distribuer de dividendes en 2020 en guise de prudence vis-à-vis du Covid-19. Cependant, cette présence d’un État actionnaire et qui se comporte comme tel ne change pas fondamentalement les critères de gestion de l’entreprise, régie au final par le taux de profit. C’est pour cela qu’il faut envisager les critères précis d’une vraie nationalisation sociale de l’entreprise.

Une démarche qui protégerait les salariés en renforçant et en étendant le statut de salarié des industries électrique et gazières, tout en associant les salariés aux choix opérationnels à chaque niveau de l’entreprise comme il en fut d’antan pour Gaz de France. Au niveau central, c’est à l’État planificateur, informé et contrôlé par les représentants des salariés et des usagers, de décider de l’orientation stratégique de l’entreprise. Ce mouvement doit s’articuler en coordination avec les dizaines de milliers de travailleurs et les peuples concernés au-delà nos frontières. Une telle approche pourra démontrer que la planification, quand elle s’articule à partir des moyens de production, et sous l’impulsion des premiers concernés, c’est-à-dire la classe travailleuse dans son ensemble, qu’elle soit productrice ou usagère, peut avoir des effets directs et considérables sur la transition énergétique. Un chemin à rebours des grands discours et promesses creuses des conférences internationales.


[1] Voir A. Desbordes et K. Guillas-Cavan, « TotalEnergies, la pièce manquante de la planification énergétique », Économie et Politique, 2022, n° 816-817, dont cet article peut être considéré comme le second volet.

[2] Voir « GRDF. Fin d’une grève de 6 semaines, après un accord entre la direction et la CGT », Ouest France, 20/12/2022. https://www.ouest-france.fr/economie/entreprises/grdf/grdf-fin-d-une-greve-de-6-semaines-apres-un-accord-entre-la-direction-et-la-cgt-e7433abe-8099-11ed-9952-2b90a03a1be7

[3] Voir « Hydrogène vert : TotalEnergies et Engie voient les choses en grand pour le site de la Mède », BFM Business, 10/03/2023 https://www.bfmtv.com/economie/entreprises/energie/hydrogene-vert-total-energies-et-engie-voient-les-choses-en-grand-pour-le-site-de-la-mede_AD-202303100538.html

 

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7 juillet 2023 5 07 /07 /juillet /2023 08:13

Se nourrir au quotidien reste très compliqué en France pour les ménages à petit budget. Alors que la hausse moyenne des prix serait tombée à 4,5% entre juillet 2022 et juin 2023 selon l’INSEE, celle des produits alimentaires augmente de 13, 6%. La hausse atteint même 27,9% pour un produit comme la fraise. 

Selon une note publiée le 30 juin par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), la hausse moyenne des prix sur douze mois était de 4,5% à la fin du mois de juin, contre 5,1% un mois plus tôt. En utilisant le conditionnel, l’INSEE indique que « cette nouvelle baisse de l’inflation serait due au repli de l’énergie (notamment lié à la nouvelle baisse sur un an des prix des produits pétroliers du fait de leur hausse mensuelle moins forte que celle observée en juin 2022) et au ralentissement des prix de l’alimentation ». Mais les prix des aliments sont en hausse de 13,6% sur douze mois à la fin du mois de juin, contre 14,3% à la fin du mois de mai. Le prix des produits manufacturés est signalé en hausse de 4,3% sur douze mois en juin par l’INSEE, celui de l’énergie serait en baisse de -3%. Néanmoins, les consommateurs se souviennent que les prix du gaz et de l’électricité soumis aux tarifs réglementés ont augmenté de 15% au mois de janvier 2023.

Des baisses inférieures à 1% sur quelques produits

 S’agissant des prix en grandes surfaces, le panéliste Circana a publié le 27 juin des chiffres qui font état de toutes petites baisses sur certains produits en juin par rapport à mai. La baisse moyenne est de -0,6% sur les huiles, de -0 6% sur les alcools, de - 0,5% sur les bières tandis que la hausse est de +0,1% sur le jambon, de + 0,1% sur l’épicerie sucrée, de + 02% sur les glaces. Il est donc difficile de constater une baisse des prix en magasin au moment de passer à la caisse. Surtout quand le prix de la fraise a augmenté de 27,9% sur un an selon l’INSEE.

Les baisses de prix sont très faibles alors que les volumes de produits alimentaires vendus en grandes surfaces ont chuté de 4,4% depuis le mois de janvier 2023 pour cause de recul du pouvoir d’achat dans beaucoup de ménages. Ces dernières semaines, nous avons montré dans plusieurs articles que les hausses des prix des bovins de boucherie et des porcs charcutiers ces derniers mois avaient été relativement fortes. Ces hausses succédaient à cinq années de prix trop bas, ce qui avait conduit les éleveurs à vendre plus d’animaux que souhaité afin de ne pas continuer à perdre de l’argent à les nourrir plus longtemps. Pourtant, ces vaches et ces truies étaient là pour faire naître des veaux et des porcelets afin de contribuer à préserver notre souveraineté alimentaire. Depuis, l’offre provenant de nos éleveurs étant devenue insuffisante pour répondre à la demande, les prix ont augmenté. Sur le marché au cadran de Plérin dans les Côtes d’Armor, le kilo de carcasse de porc cotait 2,15€ en juin 2023, contre 1,65€ un an plus tôt et seulement 1,25€ en janvier et février 2022. Le kilo de carcasse d’une vache de réforme de la race laitière prim’holsteins cotait 4,64€ en juin 2023 à Cholet contre 2, 80€ deux ans plus tôt.

Quand le risque de pénurie fait monter les prix 

  En 2023, c’est le recul de l’offre au regard de la demande qui a fait monter les prix payés aux producteurs et ces hausses en pourcentage ont été répercutées partiellement jusqu’aux consommateurs. C’est aussi ce que constate le récent rapport de « l’Observatoire de la formation des prix et des marges », présidé par Philippe Chalmin. Ce rapport indique que les prix de certains produits « ont été boostés par la décapitalisation des cheptels et les abandons de production. Il ajoute que  »sur un an le prix du porc à la production a augmenté 25,3% en moyenne et celui de la viande bovine de 32,9%.«  Selon l’Observatoire, la part qui revient au producteur quand le client d’une grande surface achète un kilo de steak haché a progressé de 35,8% dans la valeur finale.Il ne faut pas en conclure que les éleveurs sont en train de faire fortune. Ils ont longtemps supporté des prix trop bas alors leurs coûts de productions augmentaient depuis deux ans du fait de la hausse du prix des énergies, des engrais et des aliments du bétail.

En théorie, les deux lois Egalim, annoncées à Rungis en octobre 2017 par le président Macron, puis votées en 2018 et 2021, devaient  »inverser cette construction du prix doit pouvoir partir des coûts de production« avait promis le cher de l’Etat aux paysans. En pratique, il a fallu attendre que la demande en volume dépasse l’offre disponible, malgré des importations accrues, pour que les prix payés aux éleveurs augmentent. Pour les paysans, comme pour beaucoup d’autres professions, les promesses du président Macron débouchent toujours sur des trahisons.

 

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