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27 juillet 2021 2 27 /07 /juillet /2021 06:23
Ismaël Dupont et Gaëlle Zaneguy, conseillers départementaux du canton de Morlaix, écrivent au Prefet pour la régularisation de Aly Niakaté
« Si le préfet l’avait rencontré, il aurait compris. Je ne saisis pas pourquoi la décision n’arrive que maintenant, c’est brutal. Aly est très respectueux et on aimerait tous avoir un enfant comme lui. Je ferais tout pour qu’il réalise son rêve » - Photo de Aly Niakité, Ouest-France - Gaëlle Collin (article du 23 juillet 2021)

« Si le préfet l’avait rencontré, il aurait compris. Je ne saisis pas pourquoi la décision n’arrive que maintenant, c’est brutal. Aly est très respectueux et on aimerait tous avoir un enfant comme lui. Je ferais tout pour qu’il réalise son rêve » - Photo de Aly Niakité, Ouest-France - Gaëlle Collin (article du 23 juillet 2021)

Ismaël Dupont et Gaëlle Zaneguy, conseillers départementaux du canton de Morlaix, écrivent au Prefet pour la régularisation de Aly Niakaté

Nous vous invitons à signer la pétition en ligne pour aider notre jeune ami Aly.:

http://chng.it/WV5TgJnhMR

 

Objet : Demande de permis de séjour et de régularisation pour Aly Niakaté

 

A Quimper, le 26 juillet 2021,

Monsieur le Préfet du Finistère, Philippe Mahé,

Monsieur,

Nous tenons par le présent courrier pour faire part de notre incompréhension par rapport à l’OQTF qu’a reçu le jeune Aly Niakaté, en famille d’accueil et scolarisé dans le pays de Morlaix depuis 2016 suite à une décision de l’ASE de Pontoise. Ce jeune malien est arrivé en France, d’abord en région parisienne, à l’âge de 16 ans. Il a aujourd’hui 21 ans.

En décembre 2016 il est arrivé à Landivisiau dans une famille d’accueil et a intégré le collège de Kerzourat, puis le lycée Tristan Corbière, à Plourin-les-Morlaix. Il a noué de très bons contacts dans les clubs de foot où il est passé, au Landi FC puis à l’Etoile Sportive Lampaulaise preuve d'une intégration sincère et construite socialement sur le long terme.

Ce jeune homme veut devenir électricien et passer son BTS électrotechnique en Alternance. Il a trouvé une entreprise à Landivisiau qui est prête à l’embaucher en alternance et il est pris sur Parcoursup dans le centre de formation de Brest.

Il n’y a que l’OQTF qu’il a reçu en décembre 2020 qui bloque tragiquement son avenir d’étudiant et son insertion professionnelle en France. Aly Niakaté est très impliqué, a suivi une scolarité exemplaire, qui lui a permis de décrocher un bac pro électricité avec mention Bien.

Sa famille d’accueil à Landivisiau, ses professeurs, les équipes enseignantes et camarades de classe du lycée Tristan Corbière le soutiennent et sont admiratifs de sa pugnacité. Sa vie est ici et il a tous les atouts pour s’en sortir, devenir un citoyen exemplaire et un bon professionnel. En ce sens, les entreprises qui l’ont employé, ses professeurs, ses amis ont tous témoigné par écrit de sa bonne intégration.

En tant que conseillers départementaux de notre canton et qu’élus locaux, nous faisons partie du comité de soutien pour la levée de l’OQTF de Monsieur Niakaté Aly afin qu’il puisse poursuivre sa formation professionnelle et avons pu être témoin en participant à certaines mobilisations avec lui de la force de la solidarité qui l’entoure.

Attachés au droit d’asile et à la réussite de nos jeunes du territoire, nous vous demandons, par humanité aussi bien que par réalisme, de lever l’OQTF qui frappe Monsieur Niakaté Aly et de lui permettre de pouvoir étudier sereinement en alternance pour son construire son avenir auquel il a droit

Veuillez recevoir, Monsieur le Préfet, l’expression de nos sentiments respectueux.

Ismaël Dupont et Gaëlle Zaneguy, conseillers départementaux du canton de Morlaix

 
 
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27 juillet 2021 2 27 /07 /juillet /2021 06:18
Les conseillers départementaux des cantons de Plouigneau et Morlaix: Pierre Le Goff, Joëlle Huon, Gaëlle Zaneguy, Ismaël Dupont

Les conseillers départementaux des cantons de Plouigneau et Morlaix: Pierre Le Goff, Joëlle Huon, Gaëlle Zaneguy, Ismaël Dupont

Gaëlle Zaneguy et Ismaël Dupont, Joëlle Huon et Pierre Le Goff, conseillers départementaux des cantons de Morlaix et Plouigneau co-signent un courrier commun au recteur d'académie et à l'éducation nationale pour l'ouverture des filières bilingues dans nos canton après le fort moment de mobilisation devant le lycée Tristan Corbière du 19 juillet auquel nous avons participé.
Ce courrier a été également proposé aux maires de nos cantons pour qu'ils puissent le cosigner, plusieurs ont déjà fait part de leur accord: Jean-Paul Vermot, Solange Creignou, Nicole Segalen Hamon, etc. 
 
Filières bilingues Canton de Morlaix et Plouigneau
 
Monsieur Le Recteur d’Académie,
C’est avec beaucoup de déception et d'inquiétude que nous avons par voie de presse découvert votre décision de ne pas ouvrir de filière bilingue en Septembre 2021 au lycée Tristan Corbière de Plourin-les-Morlaix.
Depuis plusieurs années les inscriptions en bilingue sur le Pays de Morlaix montrent l’appétence de nombreuses familles pour la langue bretonne et les apprentissages dispensés en filière bilingue publique. Dans notre région, la filière bilingue enregistre une progression de 5%, soit 463 élèves dans les écoles publiques de Bretagne.
Il s’agit d’un des leviers essentiels de la survie et du développement de la langue bretonne, une composante essentielle de notre culture. Il est tout à fait important que l'école publique s'inscrive dans cet objectif et permette la découverte et l'appropriation de la langue bretonne.
La filière bilingue a besoin de continuité entre l’élémentaire, le collège et le lycée sur un même territoire pour pouvoir vraiment se développer dans la durée. C'est aussi un droit pour les enfants et pour leurs parents de pouvoir continuer leur parcours dans la filière bilingue sans interruption, ou sans devoir choisir une autre solution (une école Diwan plus loin de chez eux nécessitant le recours à un internat, ou le retour dans le système classique et l'abandon du breton).
Nos cantons sont dotés de filières bilingues dans 7 écoles primaires publiques et 2 collèges publics, preuve d’un dynamisme qui ne cesse de croître : l’ouverture d’une filière bilingue en lycée public est une réelle nécessité pour permettre aux adolescents de poursuivre cet enseignement, au-delà des engagements qui avaient été pris dans le cadre de la Convention Etat-Région en octobre 2015.
Déjà, dans le public, les réformes du collège et du lycée ont bien souvent eu des impacts négatifs sur le maintien de l’option breton et des heures des professeurs de breton.
Dernièrement, la censure de deux articles fondamentaux de la loi Molac, le 21 mai 2021 est pour nous une atteinte sévère à l’instruction immersive contre laquelle nous avons manifesté notre mécontentement. Aujourd’hui, ces coups portés à la filière bilingue avec le renoncement à plusieurs projets de fermeture est un coup dur pour la langue et la culture bretonne et leur préservation car c’est de cela dont il s’agit. Aujourd’hui, la Bretagne ne compte plus que 200 000 locuteurs. Il est de notre responsabilité à tous d’agir pour la défense de notre langue, de notre culture qui sont des biens communs.
Il est nécessaire que les filières puissent d’abord commencer avant de se développer, ce pourquoi les effectifs réduits ne doivent pas être un argument décisif pour interrompre la continuité entre l’élémentaire, le collège, le lycée, sans laquelle la filière bilingue perd beaucoup de son sens et de son attractivité.
Le bilingue est présent simplement dans 6 lycées publics sur une centaine en Bretagne, et exclusivement en filière générale. C'est insuffisant. La mise en sommeil de la section bilingue au collège des 4 Vents à Lanmeur ne nous convient pas non plus.
L’État et l'éducation nationale doivent avoir un esprit de suite dans leurs engagements, cesser de prétendre mettre en concurrence ce qui ne doit pas l'être quand il s'agit de la sauvegarde d'une langue régionale et du respect des parcours pédagogiques des élèves, qui ne doivent pas être sacrifiés sur des considérations strictement comptables.
Nous avons été témoin le lundi 19 juillet 2021, lors de la mobilisation des acteurs de la filière, militants associatifs, enseignants, parents, élèves, et des élus à Morlaix pour la défense de l'enseignement bilingue public des attentes fortes dans ce domaine et de l'impatience par rapport à ce qui est perçu comme une insécurisation délibérée de la filière bilingue.
Nous vous demandons de prendre ces attentes et cette impatience en compte, de respecter l'engagement de l'éducation nationale et d'ouvrir comme prévu une filière bilingue au lycée Tristan Corbière Morlaix, de la préserver au collège des 4 vents à Lanmeur, et d'en ouvrir une comme prévu aussi à l'école Jean Jaurès à Morlaix à la rentrée de septembre 2021.
 
Bien respectueusement,
 
Gaëlle Zaneguy et Ismaël Dupont, conseillers départementaux du canton de Morlaix
 
Joëlle Huon et Pierre Le Goff, conseillers départementaux du canton de Plouigneau
Filière Bilingue publique: les conseillers départementaux des cantons de Morlaix et Plouigneau écrivent au recteur et au ministère de l'éducation nationale
Filière Bilingue publique: les conseillers départementaux des cantons de Morlaix et Plouigneau écrivent au recteur et au ministère de l'éducation nationale
Filière Bilingue publique: les conseillers départementaux des cantons de Morlaix et Plouigneau écrivent au recteur et au ministère de l'éducation nationale
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27 juillet 2021 2 27 /07 /juillet /2021 05:31

 

Alors que les carburants d’origine agricole ne représentent pour le moment que 3 % de la consommation mondiale contre 97 % pour ceux tirés du pétrole, cela suffit pour entretenir la spéculation sur le maïs et le soja. Du coup, le réchauffement climatique venant aussi perturber les récoltes, on constate une augmentation de la malnutrition et de la famine dans les pays pauvres. Directeur à Genève du bureau de la FAO, Dominique Burgeon en appelle à la responsabilité des chefs d’États et de gouvernements.

Par Gérard Le Puill

Tandis que le variant Delta de la Covid -19 fait progresser la pandémie à travers le monde, les effets de cette dernière sur la production et la commercialisation des produits agricoles font progresser la sous-alimentation et la faim, notamment dans les pays pauvres. Selon la FAO, l’agence spécialisée des Nations Unies, « en 2020, entre 720 et 811 millions de personnes dans le monde a été confrontée à la faim, soit environ 118 millions de personnes de plus qu’en 2019 ». Plus de la moitié de ces personnes sous-alimentées vivent en Asie, plus du tiers en Afrique et 8 % en Amérique latine. Mais la sous-alimentation existe aussi dans les pays capitalistes développés, même si cela se voit peu en raison du rôle joué par des associations caritatives. On constate en France une augmentation sensible des aides alimentaires dans les antennes du Secours Populaire Français, du Secours catholique, de la Fondation Abbé-Pierre et d’autres.

Dans certains pays, les conséquences des conflits armés se cumulent avec d’autres, imputables au réchauffement climatique. C’est notamment le cas au Yémen ; en Éthiopie dans la région du Tigré, au Soudan du sud avec certaines régions en proie à la guerre civile. À Madagascar, les sécheresses à répétition accompagnées de tempêtes de sable n’en finissent pas de réduire les récoltes au point que les habitants en viennent à manger des criquets et des feuilles de cactus.

Retard de » croissance pour 120 millions d’enfants

Selon Dominique Burgeon, directeur à Genève du bureau de la FAO, « dans certains pays, particulièrement les plus pauvres, où on a mis en place des mesures pour éviter la pandémie, les restrictions de déplacement ont empêché les petits agriculteurs d’écouler leurs productions sur les marchés », les privant aussi de revenu pour acheter des denrées qu’ils ne produisent pas. Inversement, « au niveau des villes, il a eu des problèmes d’approvisionnement » qui ont débouché sur des augmentations de prix, notamment dans les pays du Sahel.

Toujours selon Dominique Burgeon, quelque « 660 millions de personnes supplémentaires » pourraient souffrir de la faim en 2030, en partie à cause des effets à long terme de la pandémie de Covid-19 sur la sécurité alimentaire mondiale. Il note aussi que « 149 millions d’enfants de moins de cinq ans sont affectés par un retard de croissance » à cause de la malnutrition, avant de lancer cet avertissement : « Les sommets sur les systèmes alimentaires et sur la nutrition qui se tiendront dans les prochains mois sont des opportunités de remettre ces questions-là sur le devant de la scène et qu’il y a des approches beaucoup plus délibérées au niveau global pour mettre en place des portefeuilles de politiques et d’investissements qui permettent à terme de changer cette situation ».

40 % du maïs américain sert à produire de l’éthanol

Voilà qui est fort souhaitable. Mais à observer l’orientation spéculative des marchés alimentaires mondiaux face aux risques de pénurie, ce n’est pas ainsi que les choses se passent pour l’instant. On a pu observer que le prix mondial de la tonne de maïs avait augmenté de 50 % en quelques mois. On sait moins qu’aux États Unis, 40 % de la production de cette céréale, qui entre dans l’alimentation humaine comme dans celle du bétail, sert désormais à produire de l’éthanol pour faire rouler les véhicules. La même tendance est observable sur le soja brésilien et même sur le colza français pour produire du diester destiné aux moteurs diesel. Ces hausses brutales et fortes des prix des denrées agricoles pouvant être transformées en carburants réputés verts sont de nature à renchérir la production alimentaire dans les prochaines années au point de la rendre inaccessible pour un nombre sans cesse accru de ménages ne disposant que de faibles ressources.

Nous en avons déjà la preuve alors que seulement 3 % des carburants utilisés dans le monde sont d’origine agricole et proviennent essentiellement de la canne à sucre, de la betterave, du maïs, des palmiers à huile, du soja, du colza, du tournesol. Une partie vient même du blé qui sert à faire du pain pour les humains pour ce qui est du blé tendre et des pâtes alimentaires pour ce qui est du blé dur. Ajoutons que si ces « carburants verts » émettent un peu moins de CO2 que le pétrole au moment de la combustion dans le moteur, ce bilan est tronqué dans la mesure où il ne prend pas en compte le bilan carbone des labours, des engrais émetteurs de protoxyde d’azote, de l’énergie brûlée lors de la récolte, puis de la transformation en carburant, sans oublier la déforestation massive en Amazonie pour produire plus de canne, de soja et de maïs ; en Asie pour planter toujours plus de palmiers à huile.

Ce terrible constat arrive au moment où les incendies de l’été reprennent dans plusieurs régions du monde, tandis que des inondations catastrophiques sont aussi de nature à compromettre les rendements attendus des récoltes déjà impactées par les gelées du printemps en France et dans plusieurs pays d’Europe.

 

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27 juillet 2021 2 27 /07 /juillet /2021 05:25

 

Après le milliardaire britannique Branson, c’est au tour de l’homme le plus riche du monde, fondateur et ex-PDG d’Amazon, de s’envoler vers l’espace, ce mardi, à bord de sa fusée, avec trois passagers. Un vol aux coûts exorbitants.

Neuf jours après le Britannique Richard Branson, son concurrent milliardaire Jeff Bezos, l’homme le plus riche du monde, fondateur et ex-PDG d’Amazon, a décollé à son tour ce mardi, à 15 heures (heure française) dans la fusée de sa société Blue Origin. La date n’a pas été choisie au hasard : le 20 juillet marquait le 52e anniversaire de l’alunissage d’Apollo 11. Partie d’un désert du Texas en direction de l’espace, la fusée avait à son bord trois autres touristes spatiaux, dont l’un a acheté, aux enchères, un siège à un prix exorbitant. Jeff Bezos était accompagné de son frère Mark et de deux passagers, à la fois le plus jeune et la plus âgée des astronautes.

Oliver Daemen, un Néerlandais de 18 ans, titulaire d’une licence de pilote privé, est le premier et seul passager payant de Blue Origin. Il est le fils du patron de la société d’investissement Somerset Capital Partners, qui a été le deuxième plus gros enchérisseur. Le vainqueur des enchères, qui a demandé à rester anonyme a, lui, payé 28 millions de dollars mais il s’envolera lors d’une prochaine mission. L’astronaute la plus âgée, invitée par Bezos, est l’aviatrice de 82 ans « Wally » Funk. Dans les années 1960, elle avait fait partie d’un groupe de femmes sélectionnées dans le cadre d’un programme de la Nasa. « J’avais fait le travail mieux et plus vite que n’importe lequel des hommes, raconte Wally Funk, mais personne ne voulait me prendre. Je ne pensais pas que j’irais là-haut un jour ! »

Bezos préparait ce vol depuis plus de vingt ans avec sa société Blue Origin, qui gère le voyage. Son entreprise a conçu une fusée réutilisable nommée New Shepard, qui possède à son sommet une capsule, dotée de hublots, capable d’accueillir jusqu’à six personnes dans un volume habitable de 15 m3.

Comme prévu, cette capsule s’est séparée de la fusée New Shepard à 75 kilomètres d’altitude, puis a continué son chemin jusqu’à 106 km, juste au-delà de la limite de l’atmosphère terrestre, afin que les quatre passagers puissent flotter quelques minutes en apesanteur et découvrir la courbure de la Terre. La capsule est alors retournée atterrir dans le désert après avoir été freinée dans sa descente par trois parachutes.

À la différence du vaisseau de Richard Branson, qui emploie une technique de propulsion à carburant solide produisant du CO2 (principal responsable du changement climatique), la fusée New Shepard de Blue Origin utilise de l’hydrogène et de l’oxygène liquide dans son moteur. Mais elle pollue, comme tous les vols suborbitaux. En dix minutes, Bezos et ses trois clients ont tout de même émis chacun l’équivalent de 75 tonnes de CO2… « Sur Terre, il y a un milliard de personnes qui n’atteignent pas ces niveaux d’émissions sur une vie entière ! » a calculé l’économiste, Lucas Chancel, ­spécialiste des inégalités et de l’environnement .

Une concurrence effrénée pour privatiser le tourisme spatial

Avec cette aventure, Jeff Bezos inscrit son nom dans l’histoire spatiale américaine. Comme Richard Branson, il a déclaré, qu’il poursuivait un rêve d’enfance. Dans les faits, il se lance dans une concurrence effrénée avec les autres ­entrepreneurs milliardaires pour privatiser le tourisme spatial, voire l’exploration de l’espace. Ses deux rivaux déclarés : Elon Musk, le patron de Tesla, qui a fondé le groupe SpaceX, et Richard Branson, le patron de Virgin Group fondateur de Virgin Galactic, qui a réalisé le premier vol suborbital habité le 11 juillet dernier. La fusée de SpaceX, trois fois plus haute que New Shepard, a déjà été mise en orbite et la mission Alpha de SpaceX vient de retourner sur la Station spatiale internationale avec Thomas Pesquet à son bord.

« Les milliardaires s’amusent… Mais le monde change ! Les propositions de vol spatial de courte durée coûtent cher. Compte tenu des lois de la physique, ils sont très dispendieux en énergie et il y a peu de pistes pour que cette empreinte écologique diminue », regrette Michel Viso, ancien responsable du programme exobiologie du Centre national d’études spatiales (Cnes). Avertissant au passage que la véritable appropriation de l’espace résultera des accords Artemis, qui concernent la Lune : « Les États-Unis font signer en catimini, en bilatéral, par les États, ces accords. Ils prévoient, en contradiction avec le traité de 1967, et quoi qu’en dise leur promoteur, de pouvoir délimiter sur la Lune une zone d’une étendue indéterminée, réservée à l’usage exclusif d’une entité (État ou ­compagnie privée). »

Si le « rêve » spatial de Jeff Bezos s’est accompli, il fera difficilement oublier ce qui se passe sur Terre chez le géant Amazon, où travaillent tant d’intérimaires : en France, ils occupent jusqu’à 64 % des postes les plus dangereux. Et selon le Strategic Organizing Center, une coalition de syndicats américains, près de 6 % des ouvriers ont été victimes d’un accident de travail en 2020. Des drames notamment dus à un système intitulé « Time Off Task » (« Temps non travaillé »), qui repère et signale ceux qui s’arrêtent un moment de travailler et provoque ainsi beaucoup de stress.

Sous couvert de poursuivre un rêve, le tourisme spatial des ultrariches emmenés par Jeff Bezos ressemble plutôt une opération mondiale de communication pour tenter de faire oublier le cauchemar quotidien des précaires surveillés dans les entrepôts d’Amazon.

 

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26 juillet 2021 1 26 /07 /juillet /2021 05:10

Maître de conférences en immunologie à l’université de Bourgogne, Françoise Salvadori a récemment travaillé en partenariat avec l’historien des sciences Laurent-Henri Vignaud sur un fonds d’archives inédites concernant les travaux de Pasteur. En a résulté Antivax. La résistance aux vaccins du xviiie siècle à nos joursi, un livre très riche qui a valu à ses auteurs le prix Villemot de l’Académie des sciences.

Entretien réalisé par Thomas Liechti*

 

Progressistes : Vous avez sorti en 2019, avant qu’on puisse encore envisager la pandémie de covid-19 en France et avant les polémiques actuelles, un livre apportant un regard historique sur les mouvements de résistances aux vaccins et leurs arguments au cours du temps, qu’est-ce qui a motivé l’écriture de ce livre ?

Françoise Salvadori : En 2015, mon collègue et coauteur, l’historien Laurent-Henri Vignaud, et moi-même avions travaillé sur des archives Pasteur non encore explorées, conservées dans sa maison familiale d’Arbois, dans le Jura ; il s’agissait de cahiers de traduction de publications de ses contemporains, souvent en compétition avec lui, et annotés par Pasteur lui-même. Nous avons été assez surpris d’y voir de nombreuses critiques sur sa nouvelle méthode de vaccination, notamment quand il l’a appliquée à la rage humaine… Mme Pasteur découpait aussi dans la presse les articles critiquant son mari, qui était en particulier la cible des ligues antivivisection.

Comme des doutes sur la vaccination commençaient à s’exprimer de plus en plus, en France comme ailleurs, en particulier depuis l’épisode de la grippe H1N1 en 2008-2009, de plus en plus largement relayés par les réseaux sociaux, l’idée nous est venue d’aller à la recherche des origines de ces opinions et d’étudier leur évolution, leurs différentes formes selon les lieux et les époques. Même si des travaux existaient, en particulier sur les oppositions à l’inoculation variolique au xviiie siècle, cette histoire de l’antivaccinisme n’avait pas fait l’objet d’un livre sur un temps long.

Notre étude nous a permis de montrer que quelques grands types d’oppositions actuels se trouvaient déjà dans la période pré-jennérienne. Rappelons l’origine des pratiques vaccinales : le médecin anglais Edward Jenner avait réussi à la fin duxviiie siècle à protéger contre la variole humaine en injectant un extrait de pustule d’une vache atteinte de vaccine, la variole bovine, peu dangereuse pour l’homme. Depuis au moins un siècle avant lui, on pratiquait déjà, en particulier en Asie et au Moyen-Orient, la variolisation : une injection de pus directement prélevé chez un malade de la variole, ce qui induisait une protection mais au prix de nombreuses infections varioliques

Ces oppositions qui ont donc accompagné l’histoire de la vaccination s’appuient parfois sur des arguments religieux (« providentialistes ») s’observant encore dans quelques courants fondamentalistes ou sectaires de toutes les religions, ou bien sur l’idée que « la nature fait bien les choses » et qu’elle est toujours préférable à l’artifice que représenterait le vaccin ; pour les adeptes des médecines « douces » ou parallèles, présentées comme plus naturelles, ce n’est pas tant le microbe qui occasionne la maladie qu’un déséquilibre de l’ordre naturel des « humeurs » ou des flux énergétiques, favorisé par une mauvaise alimentation ou d’autres facteurs constituant un « terrain » dégradé qu’il suffit de restaurer. On entend aussi chez certains opposants des affirmations pseudo-scientifiques ou fondées sur des théories « alternatives » non validées par la communauté scientifique, ou des revendications plus politiques qui dénoncent les bénéfices des industriels du vaccin et/ou la contrainte de l’État dans les régimes d’obligation vaccinale (vécue comme une entrave à la liberté individuelle).

Progressistes : Dans le contexte de l’apparition des vaccins contre la covid-19, on a pu voir une explosion de méfiance sur les réseaux sociaux et l’apparition de sondages montrant une forte défiance de la population face à la vaccination, notamment beaucoup de questionnements et de fantasmes autour des vaccins à ARN messager, ces méfiances sont-elles légitimes ?

Fr. S. : Elles sont légitimes, je dirais plutôt : elles l’étaient… En particulier quand on a annoncé la mise au point aussi rapide de vaccins – moins d’un an après l’apparition de cette nouvelle maladie, alors que les médias affirmaient depuis quelque temps que plusieurs années seraient nécessaires pour mettre au point un nouveau vaccin. Elles l’étaient aussi vis-à-vis des premiers vaccins ayant obtenu l’autorisation, les vaccins à ARN messager (ARNm), car cette technologie semblait nouvelle pour la population, et que l’ARN, assimilé à l’ADN, ouvre à toutes les craintes et fantasmes autour des OGM et d’une éventuelle « prise de contrôle » de nos cellules par ce vaccin… De fait, il faut un peu de pédagogie. D’une part, les vaccins anticovid ont bénéficié d’énormément de subventions et de précommandes de pays riches, qui ont fait eux aussi des calculs de bénéfices/risques et ont préféré financer la recherche-développement en espérant à terme diminuer les pertes de vies humaines et les pertes économiques liées aux confinements ! Ces financements massifs ont accéléré les recherches, et les spécialistes ne partaient pas de rien : la technologie des vaccins ARNm était au point depuis une quinzaine d’années, même si les applications étaient restées assez confidentielles et limitées au domaine de la cancérologie. D’autre part, des réglementations assouplies ont permis le chevauchement des phases d’essais 1, 2 et 3. Et un autre facteur qui a accéléré la récolte des résultats est justement l’intensité de l’épidémie dans certains pays, car en phase 3 on doit dénombrer les cas de covid pour comparer les groupes de volontaires vaccinés avec ceux qui ont reçu le placebo : plus l’incidence de l’infection est élevée, plus vite on aura des résultats comparatifs. C’est ce qui s’est passé, on a vu assez vite que pratiquement tous les cas, et les cas graves, s’observaient dans le groupe placebo !

Le risque zéro n’existe pas en médecine, mais ces vaccins à ARNm semblent très sûrs, on peut le dire de façon assez sereine maintenant que nous avons dans le monde autour de 200 millions de sujets vaccinés, avec un recul de deux mois, et seulement quelques accidents allergiques graves, prévisibles le plus souvent, se déclarant très vite après l’inoculation du vaccin, et que l’on sait prendre en charge. Il n’y a aucun risque que l’ARN modifie l’ADN de nos cellules, car il ne peut pénétrer dans le noyau ni a fortiori s’intégrer à l’ADN ! Quand nous sommes infectés par des virus à ARN (grippe, VIH, virus respiratoires banals…), l’ARN de ces virus ne modifie pas notre patrimoine génétique. C’est la même chose ici ! De plus, cet ARN vaccinal a une durée de vie très courte, il est traduit en protéines de spicule (les petites pointes qui forment la couronne externe du virus, à laquelle il doit son nom) par les ribosomes de la cellule, et ces protéines virales vont stimuler des lymphocytes qui produiront des anticorps contre elles, ainsi que des cellules qui vont constituer la base d’une mémoire immunitaire a priori durable.

Progressistes : Ces méfiances sont-elles nouvelles au regard de l’histoire des mouvements de résistance aux vaccins ou juste réadaptées à ces nouveaux vaccins ?

Fr. S. : Par rapport aux différents types d’arguments plutôt constants dans l’histoire, on va trouver ici une prédominance des opinions défendant la nature face à l’artifice du vaccin : on aimerait croire qu’un régime alimentaire, une hygiène de vie, des médicaments « simples et naturels » sont plus efficaces que les vaccins… La nature serait tellement bien faite qu’elle n’aurait pas pu « créer » ce virus, qui serait donc pour certains une fabrication humaine. Des personnalités très présentes sur Internet prétendent qu’un bon régime alimentaire et quelques vitamines nous sortiraient d’affaire ! Mais on entend aussi beaucoup de discours « alterscientifiques » venant de médecins et scientifiques proposant des molécules « magiques », qui ne donnent pourtant pas de résultats probants dans les différents essais menés selon les normes de la médecine fondée par les preuves (evidence-based medicine) ; certains médecins mettant volontiers en avant la liberté de prescription se sont même organisés en associations, telles la Coordination santé libre ou Laissons les médecins prescrire.

À ce scepticisme s’ajoute la dénonciation des profits des laboratoires pharmaceutiques. (Des soupçons d’enrichissement visaient déjà les médecins inoculateurs dans les salons du xviiie siècle, et se sont renforcés après la création de l’Institut Pasteur, que d’aucuns appelèrent « usine rabique » quand Pasteur lui-même était caricaturé en chimiste-financier.) L’industrie des vaccins très concentrée sur quelques gros laboratoires, les Big Pharma, est actuellement pointée pour avoir bénéficié d’aides massives des États (subventions et précommandes), qui en effet vont aussi profiter aux actionnaires, et pour entretenir une certaine opacité sur les tarifs négociés… Des débats sont ouverts sur une éventuelle levée des brevets sur les vaccins anticovid. Ces contestations plus politiques concernent également la distribution des vaccins : la lenteur du démarrage de la campagne est fortement critiquée par cette moitié des Français très favorables à la vaccination, lenteur qui peut en partie s’expliquer par un choix des autorités de santé qui, justement, ont souhaité rassurer avec un démarrage (excessivement ?) prudent. Les débats vont se renforcer dans un proche avenir au sujet d’un éventuel passeport vaccinal qui donnerait des libertés à ceux qui auraient accepté de se faire vacciner, et qui est parfois jugé discriminant à ce titre.

Progressistes : Pensez-vous que les mouvements antivax soient un symptôme d’une crise plus large de la médecine et/ou de la science en général en France ?

Fr. S. : Des éléments de profil type des sceptiques face aux vaccins contre la covid-19 ont été apportés récemment par les sociologues : jeune, plutôt féminin, avec des opinions politiques éloignées du pouvoir en place, à gauche ou à droite, plutôt populiste (mais sans doute à nuancer). Ce vaccin est vu comme un instrument de mainmise d’un État dont on condamne la politique en général, et la politique sanitaire en particulier.

On note depuis que des études nationales et internationales l’ont mesurée, c’est-à-dire depuis une quinzaine d’années, une forte défiance en France, qui nous a classés plusieurs fois comme les champions du monde de la crainte des vaccins. En France un décrochage assez net s’est observé à la suite de l’épidémie de grippe H1N1, en 2008-2009, mais la confiance avait déjà été érodée lors des cafouillages de communication autour de la vaccination contre l’hépatite B : deux ministres successifs – M. Douste-Blazy en 1994 et M. Kouchner en 1998 – avaient appliqué le principe de précaution dans des directions opposées ! Le premier avait fortement recommandé la vaccination en population générale, et partant des campagnes de vaccination scolaire à grande échelle furent organisées. Les cas de sclérose en plaques semblant en augmentation à cette période, on les relia à ce vaccin, poussant le second ministre à arrêter la vaccination des adolescents à l’école, ce qui bien sûr avait accrédité l’idée qu’il y avait bien un risque… Bien qu’aucune étude épidémiologique n’ait montré de lien causal, cette polémique franco-française n’est pas réellement finie ! Mais l’actuelle défiance se manifeste sur un fond particulier, car les Français n’ont pas oublié qu’on leur a tenu des discours mensongers ou partiels/partials sur le sang contaminé par le VIH, sur l’amiante, sur le Mediator… Et la gestion de l’épidémie de covid, la communication contradictoire sur les masques, les tests… ont montré que cette tendance à ne pas dire la vérité aux citoyens est très lourde dans notre pays.

Cette perte de confiance envers les autorités de santé s’explique donc assez bien ; elle peut renforcer une contestation plus globale des autorités politiques ou du parti au pouvoir, elle peut l’induire aussi. Elle semble actuellement s’étendre aux chercheurs et à la communauté scientifique ; c’est un phénomène plus récent selon les études des sociologues. On peut penser que les arènes médiatiques y ont contribué en donnant trop souvent le même écho à tous les « points de vue » – comme dans l’affaire Raoult –, ce qui pourrait passer pour une quête d’objectivité, en oubliant que le temps de la construction et de la validation des connaissances scientifiques n’est pas celui de l’information en continu.

Progressistes : Est-ce qu’on peut parler d’un affaiblissement, voire d’une rupture, du lien de confiance entre la population française et la science d’un point de vue historique ?

Fr. S. : Comme je l’ai dit, la défiance vis-à-vis des scientifiques a tendance à s’amplifier. La crise sanitaire actuelle n’y est sans doute pas pour rien, mais il faudra encore un peu de recul pour l’affirmer et l’étudier plus rigoureusement. Le fait même que cette épidémie nous atteigne si lourdement, alors que les progrès de la médecine nous ont fait oublier beaucoup de maladies et permis d’en soulager tant d’autres, peut faire douter de ces progrès ! Or on observe cette tendance à la rupture entre les citoyens et la science dans tous les pays développés : quand les gens accèdent à un niveau d’études plus élevé et qu’ils ont accès à des informations à foison, ils se sentent d’autant plus légitimes à affirmer leurs opinions ou leurs croyances sur des sujets scientifiques. Pour eux, les énoncés scientifiques sont des opinions comme les autres : chacun a la sienne et elle vaut celle de son voisin, de son enseignant, de son médecin…

Aux États-Unis des études de psychologues ont montré que plus les citoyens étaient éduqués, plus ils défendaient, par exemple, l’origine naturelle du réchauffement climatique s’ils étaient républicains, et son origine anthropique s’ils étaient démocrates ! L’éducation renforce leur niveau de croyance/confiance dans des influenceurs, le plus souvent recrutés dans leur « bulle », par ces biais de confirmation que les algorithmes d’Internet exploitent à merveille. On voit donc que l’enseignement des sciences est nécessaire, mais pas suffisant à l’ère d’Internet… Je ne pense pas que ce relativisme très contemporain soit typiquement français, mais il semble en progression dans notre pays.

Progressistes : On peut avoir l’impression que la confiance dans la médecine est différente selon les sociétés aujourd’hui. Est-ce que la France est un cas particulier des mouvements antivaccins ?

Fr. S. : La confiance dans les vaccins est différente d’un pays à l’autre, et elle semble faible en France, si toutefois les opinions avancées dans les sondages reflètent les véritables agissements de leurs auteurs… Car dire qu’on ne veut pas du vaccin, c’est aussi dire qu’on est contre Macron, ou pour Raoult, ou contre Sanofi, ou pour les médecines naturelles ! En situation, quand la vaccination sera proposée facilement et gratuitement à chacun, et si la maladie continue de tuer et d’empêcher la vie sociale, il est possible que les actes soient différents des opinions. Les sondages récents, qui plus est dans cette période où la pénurie et la distribution équitable sont au centre de la problématique, semblent le montrer.

Je ne pense pas que les Français soient défiants plus que d’autres vis-à-vis de la médecine, ils sont même parmi les plus gros consommateurs au monde de médicaments antibiotiques ou anxiolytiques ! Les sondages montrent qu’ils gardent une bonne confiance envers leurs médecins, ce qui a d’ailleurs été bien noté par les autorités de santé qui souhaitent s’appuyer sur les médecins généralistes pour accélérer la campagne de vaccination… La défiance isolée en France vis-à-vis de ces médicaments très particuliers que sont les vaccins reflète peut-être aussi une réticence à l’encontre d’une pratique du « pari » (on pense qu’on ne sera pas atteint soi-même, et que le coût de l’assurance est trop cher pour le risque ?), et du pari collectif, car l’efficacité de la vaccination ne peut se mesurer que collectivement. Quand il y a du collectif, il est normal que l’État s’en mêle, et là encore le bât blesse…

*THOMAS LIECHTI est membre du comité de rédaction de Progressistes

i. Éditions Vendémiaire, Paris 2019.

 

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26 juillet 2021 1 26 /07 /juillet /2021 05:05

 

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25 juillet 2021 7 25 /07 /juillet /2021 14:19
Jeanne Civié Borzakian, née en Pologne en 1918, militante communiste, résistante et FTP-MOI est décédée à Paris le samedi 25 juillet 2021.

Jeanne Civié Borzakian, née en Pologne en 1918, militante communiste, résistante et FTP-MOI est décédée à Paris le samedi 25 juillet 2021.

Jeanne Civié Borzakian, ancienne résistante communiste juive de la FTP-MOI vient de s'éteindre à 103 ans
Douce pensée pour Jeanne Civié Borzakian qui vient de nous quitter à 103 ans🖤
Juive polonaise, arrivée en France à 10 ans, engagée toute sa vie pour la liberté mais aussi l’égalité et la justice sociale.
Communiste militante dès 1936, résistante et #FTPMOI.
Ses deux parents ont été assassinés à #Auschwitz parce que juifs
Laurence Patrice et Catherine Vieu-Charier
 
Jeanne Civié Borzakian, ancienne résistante et FTP-MOI est décédée à Paris le samedi 25 juillet 2021.
Jeanne Civié Borzakian, est née en Pologne le 14 décembre 1918 (103 ans). Ses parents, juifs, avaient rejoint la France en 1928 pour fuir la répression et des conditions de vie misérable. Elle adhère comme son père, au parti communiste et participe aux mouvements sociaux de 1936.
Au début de l’Occupation, elle commence à résister avec plusieurs de ses camarades communistes. Grâce à son sang froid et à sa vigilance, elle évite à plusieurs reprises d’être arrêtée. En revanche, ses parents sont déportés en février 1943 vers le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz où ils sont assassinés. Sa soeur cadette, Rosette, résistante elle aussi est déportée à Auschwitz en juin 1944 d’où elle reviendra après la Libération du camp.
Après le démantèlement de son réseau, Jeanne Civié intègre les FTP-MOI et participe à leurs actions. En 1947 elle épouse Puzant Borzakian, dit André, résistant comme elle. Lorsqu’on lui demandait pourquoi elle s’était engagée dans la Résistance, elle répondait : « Je devais bien ça à la France qui m’avait accueillie ».
Elle restera fidèle à ses convictions et militera jusqu'à sa mort.
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25 juillet 2021 7 25 /07 /juillet /2021 14:00
Vendredi 6 août - Mobilisation pour le désarmement nucléaire au Menez Hom à l'occasion de la commémoration des bombardements de Hiroshima et  Nagasaki
Vendredi 6 Août - Soirée pacifiste au Menez Hom
Compte tenu du climat délétère des contestations de la volonté de mise au pas de la population par les autorités, il apparaît essentiel que l'opinion se fasse entendre en toute sérénité, sur les domaines qui font société.
La commémoration des désastres des bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki, est de ce registre.
Comme tous les ans, le mouvement pacifiste va l'honorer.
Il va le faire cette année en adaptant l'action citoyenne qui porte cette mémoire, au contexte de la nouvelle donne que représente l'entrée en vigueur du Traité d'Interdiction des Armes Nucléaires, ce 21Janvier 2021.
Aussi le CIAN 29 (Collectif finistérien pour l'Interdiction des Armes Nucléaires) appelle la population à l'accompagner pour revendiquer que la France signe ce traité et engage le processus de démantèlement de ses armes nucléaires.
Le 6 Août, c'est en soirée, du point culminant de la presqu'île de Crozon, à quelques lieux du sanctuaire de l'Ile-longue, que raisonneront, dés 18 heures, les messages favorables à un avenir résolument humain, libéré de la menace périlleuse que fait courir à l'Humanité le maintien et la modernisation d'un arsenal atomique.
Vendredi 6 août - Mobilisons-nous pour le désarmement nucléaire dans le Finistère, au Menez Hom
16h ouverture de l'espace militant au sommet du Menez Hom
17h-18h Marche vers le Menez Hom. Départ du parking Sainte-Marie du Menez Hom
18h30-21h30: Pique nique et animations au sommet du Menez Hom
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25 juillet 2021 7 25 /07 /juillet /2021 05:51

 

D’emblée, je souhaite vivement contester la précipitation de ce débat. Alors que le Président de la République a annoncé lundi 12 juillet ses décisions, solitaires, le Parlement, mais aussi le pays tout entier sont obligés de se mettre au pas sans même avoir le temps d’examiner sérieusement les dispositions proposées qui ont d’ailleurs évolué au fil des jours.

Le Parlement, une nouvelle fois, est mis devant le fait accompli, M. le Ministre.
Nous sommes pleinement conscients des dangers que fait courir le variant Delta, mais vous devez accepter de débattre d’autres chemins existants que celui proposé par E. Macron. La démocratie, le pluralisme, c’est savoir écouter, prendre en compte et parfois, concéder et reconnaître ses erreurs.

Oui, nous savons que le variant Delta se répand vite, et nous le savons depuis de nombreuses semaines.

Oui, nous savons qu’en France les contaminations repartent vivement à la hausse.
Nous savons aussi que la vaccination est un rempart efficace qui évite les hospitalisations et les réanimations.

La vaccination est un outil formidable pour permettre de venir à bout de l’épidémie. Mais il faut des moyens pour aller au plus près de la population non vaccinée souvent par abandon social ou par manque d’information.

Informer, convaincre, mobiliser tous les acteurs de la société sont la clef d’une vaccination pour tous.

C’était peu ou prou votre position hier.
Pourquoi un tel revirement ?

Comment ne pas être surpris par cette volonté soudaine de culpabiliser notre peuple, de le diviser, de le fracturer ?

M. le Ministre, c’est vous qui avez refusé les vaccinodromes en janvier dernier. C’est vous qui avez fait le choix d’une vaccination progressive de la population, rappelant durant des semaines que les jeunes ne risquaient pas tant et pouvaient attendre.
Qui a fait le choix de commander massivement Astrazeneca qui fut sévèrement critiqué jusqu’à être interdit dans plusieurs pays ? La campagne vaccinale fut même suspendue en France.

En mai et en juin, la vaccination a décollé et la suspicion a reculé. Mais qu’avez-vous fait pour organiser la vaccination de masse durant les congés face à la déferlante du variant Delta ?

Quelle mouche vous a piqué pour dégainer un projet de loi aussi attentatoire aux libertés publiques ?

De plus, pourquoi produire un argumentaire culpabilisateur à outrance, alors que les doses ne sont pas disponibles pour parvenir rapidement à l’immunité collective ?
M. le Ministre, notre analyse que nous développerons au cours des débats est celle-ci.
Ce projet de loi, le discours d’E. Macron est un aveu d’échec manifeste.

Notre peuple n’est pas assez vacciné, non pas parce qu’il est récalcitrant, mais parce que vous n’avez pas mis en œuvre les moyens nécessaires.

Ensuite, et « en même temps » le Président de la République, utilise ce moment pour accentuer la dérive autoritaire de son pouvoir pour placer sous une cloche libérale notre pays.

Le 12 juillet, E. Macron a mêlé sa nouvelle réponse sécuritaire à la crise sanitaire, à la confirmation ou annonce de coup de force antisociaux.

À travers cette intervention, l’autoritarisme apparaît comme le point commun à ces différents aspects de la politique du pouvoir actuel.

La prolongation de l’état d’urgence sanitaire du 30 septembre au 31 décembre 2021 symbolise le maintien d’un état d’exception.

L’instauration du passe sanitaire est un outil de division de notre peuple. Je n’accepterai pas, M. Véran, que vous caricaturiez comme vous l’avez fait à l’Assemblée nationale, ceux qui, contre vents et marées, veillent à préserver le respect du droit, de l’égalité.

La Défenseure des droits, comme d’innombrables juristes, associations, syndicats, s’est vivement inquiétée et a annoncé dix recommandations précises importantes pour préserver les libertés et le droit face à vos propositions. J’aimerais connaître votre réponse détaillée à ces interpellations.

Le passe sanitaire est, selon nous, vicié dès le départ. Qui dit passe sanitaire dit contrôle d’identité. M. le Ministre, soit vous faites contrôler l’identité par des personnes non assermentées et c’est une dérive inacceptable, soit vous permettez d’intensifier des contrôles de police inopinés dans les restaurants, dans les cinémas, dans les salles de sport, dans les transports ou à domicile dans le cadre du contrôle de l’isolement.
Est-ce ce modèle de société que vous portez ? Une société de suspicion, de contrôle permanent !

Vous faites ce choix, ce n’est pas le nôtre je le répète, nous faisons le choix de la confiance et de la santé publique.

Le passe sanitaire pour nos concitoyens sera une obligation pour la vie quotidienne. Pour d’autres, ce sera une obligation au travail.

Nous refusons que la suspension ou le licenciement soit l’aboutissement de cette obligation en milieu professionnel.

Concernant les soignants, nous comprenons le débat sur l’obligation vaccinale des soignants.

Mais pourquoi là aussi la menace de la suspension et du licenciement ?

Comment osez-vous, après les avoir fait applaudir, menacer d’exclure de leur travail des femmes et des hommes qui ont souvent risqué leur vie pour le pays ?

L’obligation d’isolement que j’évoquais pose également de lourds problèmes de droit.
Nous refusons qu’une mesure privative de libertés, car c’est de cela dont il s’agit, puisse résulter d’un seul test positif, sans décision de justice.

Par ailleurs, comme ne pas constater une nouvelle fois la discrimination à l’égard des moins favorisés qui ne peuvent respecter l’isolement du fait des conditions de logement précaire ?

Enfin, M. le Ministre, comment ne pas s’alarmer du changement de donne concernant le système d’information dépistage, le SIDEP qui, réservé au personnel de santé, sera consultable demain par toutes les catégories habilitées à effectuer les contrôles ?
La préservation des données personnelles et le secret médical sont foulés au pied par votre projet.

M. le Ministre, nous voterons contre votre projet, même provisoirement assoupli par le Sénat, car sous le couvert d’un combat pour la vaccination, il accélère un projet de société attentatoire aux libertés et droits des salariés, sans armer notre pays face aux pandémies.

 

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25 juillet 2021 7 25 /07 /juillet /2021 05:48

 

Le 12 juillet, le Président de la République a pris la parole devant les Françaises et les Français parce qu’une quatrième vague épidémique s’apprête à déferler sur notre pays et le continent européen. Une nouvelle vague prévisible puisque, dès le 12 mai, le variant Delta avait été classé préoccupant par l’OMS. Deux mois après, pour tenter d’amoindrir sa virulence, le Gouvernement annonce brutalement des mesures engendrant de graves tensions et déconnectées des réalités du terrain, soumises à partir d’aujourd’hui au Parlement, devenu simple chambre d’enregistrement. 
Les solutions préconisées par le chef de l’État tiennent en trois points : la vaccination obligatoire pour toutes les personnes qui travaillent dans le soin, un élargissement considérable du « pass » sanitaire et la fin du remboursement des tests.


 
L’élargissement du « pass » sanitaire, assorti d’un contrôle généralisé, et la fin du remboursement des tests convergent de fait pour rendre la vaccination obligatoire pour tous. Mais cette obligation ne veut pas dire son nom. Et elle est instaurée par le pire des détours : celui de la contrainte individuelle en mettant en avant une vision utilitariste et consumériste du vaccin. Il n’y a pas de doute sur le message envoyé par le Président de la République : vaccinez-vous pour pouvoir consommer, manger, vous distraire et voyager ! La protection des plus fragiles et l’immunité collective suivront. 

Cette inversion, qui place l’intérêt collectif au second rang, n’est en réalité guère surprenante. Depuis quatre ans, le Président de la République et sa majorité appliquent avec méthode des politiques néolibérales qui détricotent, maille après maille, notre contrat social et ses valeurs collectives. Cette idéologie individualiste anime Emmanuel Macron en toutes circonstances. C’est pourquoi il lui est si facile d’évoquer dans la même séquence le « pass » sanitaire, la réforme de l’assurance chômage et celle des retraites. Pour le Chef de l’État, le collectif n’a pas sa place. Seuls comptent les individus soucieux de maximiser leurs propres intérêts.

 Pourtant, la France porte en elle assez de générosité et de ressorts collectifs pour se mobiliser autour d’une stratégie vaccinale altruiste, fraternelle et acceptée par le plus grand nombre. À la double condition évidemment de s’en souvenir et de s’en donner les moyens.
 Il faut d’abord rappeler l’importance des vaccins dans notre histoire. Les grandes campagnes de vaccination que notre pays a connues ont eu des motivations pour l’essentiel altruistes, protégeant autant, sinon davantage, la collectivité que l’individu lui-même. Les vaccins contre la rubéole et la coqueluche en sont les exemples les plus caractéristiques : les enfants sont vaccinés contre la rubéole pour protéger les femmes enceintes, ce qui a permis une baisse spectaculaire des cas de rubéole congénitales tandis que le rappel pour la coqueluche permet de protéger les nourrissons non encore immunisés. La vaccination contre le Covid-19 ne déroge pas à la règle puisqu’elle vise à freiner la circulation du virus et à nous prémunir contre l’apparition éventuelle de nouveaux variants potentiellement plus dangereux.

Il faut ensuite mener une politique de santé publique qui permette à tous de pouvoir se faire vacciner en toute conscience et en toute confiance. La campagne de vaccination menée par le Gouvernement dans le cadre de la vaccination contre la Covid, c’est un fait, laisse sur le bord de la route une partie de nos concitoyens et essentiellement les « non connectés », ceux qui vivent dans l’isolement social, la pauvreté et la précarité.

Nous devons, de plus, regagner la confiance des Françaises et des Français. Le gouvernement a nourri un climat anxiogène aux effets délétères. Les retards, les mensonges et les atermoiements dans la gestion de cette crise en sont les premiers responsables.

Il faut enfin revendiquer une autre vision philosophique de la liberté que celle qui prédomine aujourd’hui, fruit de décennies de politiques libérales qui ont écrasé nos valeurs et divisé notre société. Non, la liberté ne se résume pas à l’absence de contraintes. Si tel était le cas, que devrions-nous penser de l’instruction obligatoire pour les enfants ? Que devrions-nous penser du Code du travail ? Ces mesures ne sont pas coercitives pour le plaisir de l’être. Dans notre État démocratique, elles ont été discutées, parfois âprement, contre la volonté des puissants et pour lever les réticences individuelles, puis votées et appliquées pour permettre à nos concitoyennes et concitoyens d’exercer leur liberté. Dans un pays démocratique, la liberté est le fruit d’un approfondissement constant de la relation entre les citoyens et la communauté nationale. En ce sens, elle est toujours l’objet d’une recherche, d’une tension et d’un travail de conviction pour que les contraintes soient admises comme un progrès et non pas un affaiblissement démocratique. La liberté est toute à la fois équilibre et mouvement.

 C’est pourquoi la vaccination ne peut être un acte liberticide. Elle doit être conçue comme un instrument mis à disposition par la puissance publique pour, à la fois, garantir l’intérêt général et préserver chacun des sévices de la maladie. Elle ne peut avoir comme objectif que de sortir de la crise sanitaire et éviter un nouveau confinement, source de terribles ravages pour nos enfants et les plus fragiles d’entre nous. N’écartons donc pas le principe d’une vaccination qui pourrait devenir obligatoire pour tous, plus respectueuse de nos principes républicains que ne peut l’être un « pass » sanitaire, mesure de police et outil de contrôle social.

Gageons que cette obligation s’appuierait sur une responsabilité retrouvée si elle était mise en place dans un climat de confiance, donc sans occulter d’éventuelles contre-indications médicales et en établissant un plan de gestion des risques pour parer à des évènements indésirables. Il serait alors inutile de recourir à des moyens coercitifs pour que 90 % de la population soit vaccinée et que nous atteignions ensemble l’immunité collective.

 Cette approche altruiste nous oblige également à agir au-delà de nos frontières. La France a un rôle essentiel à jouer au sein de l’UE afin qu’elle plaide pour une levée des brevets sur les vaccins à l’OMC, condition indispensable pour faciliter la diffusion de la vaccination dans les pays qui en sont encore exclus. Tirons les enseignements de l’histoire : l’éradication de la poliomyélite n’a été possible que grâce à la mise en place d’un vaccin non breveté permettant sa large diffusion dans la population. 
 La levée des brevets sur les vaccins Covid reste donc une priorité. Elle n’est, hélas, pas celle d’un Gouvernement pour lequel la vaccination n’est qu’un outil au service du retour à un consumérisme sans frein, pour le grand bonheur des multinationales du médicament.

 

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