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5 mars 2021 5 05 /03 /mars /2021 07:48
Un Essai de Roger Martelli: "Commune 1871. La révolution impromptue" (entretien avec Aurélien Soucheyre, L'Humanité,

Commune 1871. La révolution impromptue

Roger Martelli

Aux éditions Arcanes 17, 107 pages, 18€

Il y a cent cinquante ans, Paris s’engageait dans une expérience inédite de gouvernement populaire, visant à réaliser concrètement les valeurs révolutionnaires et républicaines d’égalité, de liberté et de fraternité. Cette expérience de la Commune de Paris a servi de moteur symbolique pour tout le mouvement ouvrier et pour l’ensemble de la gauche politique.

Rédigé par un des co-présidents de l’association des Amies et amis de la Commune, ce livre fait le point de ce que l’on sait de cette Commune et de ce qui permet de la comprendre dans sa richesse et sa complexité. Conscient de la diversité des regards possibles sur l’événement, il suggère que la pluralité nécessaire des mémoires ne devrait plus obscurcir ce qui peut unir les héritiers actuels de la Commune de Paris. C’est à cette condition, pense-t-il, que la chanson aura raison en redisant que « la Commune n’est pas morte »

Roger Martelli est historien. il est directeur de la rédaction du magazine Regards

18.00€
Essai. La Commune républicaine et révolutionnaire
Jeudi 4 Mars 2021

L’historien Roger Martelli publie un essai dédié à la révolution de 1871, ses causes, son déroulement, ses inventions et son héritage jusqu’à nos jours.

 
Commune 1871. La révolution impromptue
Roger Martelli
Arcane 17, 107 pages, 18 euros

Roger Martelli a été élève au lycée Thiers, à Marseille. En mai 1968, il fait partie des étudiants qui le rebaptisent un temps « lycée de la Commune de Paris ». Ce n’est donc pas d’hier que l’historien s’intéresse à cette période passionnante. « Jamais sans doute événement aussi court – soixante-treize jours – n’a laissé tant de traces dans les représentations collectives », écrit-il dans son dernier ouvrage. Avec cet essai baptisé Commune 1871. La révolution impromptue, celui qui est aussi coprésident de l’association des Amies et Amis de la Commune de Paris dresse un regard à la fois scientifique et ­citoyen sur la révolution de 1871.

« Jamais sans doute événement aussi court – soixante-treize jours – n’a laissé tant de traces dans les représentations collectives. Roger Martelli

Il se livre bien sûr à un résumé précis des faits, dans toute leur complexité, permettant de comprendre toujours plus comment est née la Commune, comment elle a gouverné, ce qu’elle a réalisé, comment elle a été massacrée et pourquoi son souvenir est aussi fort au moment de commémorer son 150 e anniversaire.

D’où vient que le souffle de la Commune est toujours dans notre dos ?

En 1980, les étudiants coréens de Gwangju se constituent en commune, tout comme les mexicains d’Oaxaca en 2006 et les universitaires d’Oakland en 2011. Les Kurdes installent aussi une commune du Rojava en 2014. En France, son nom refleurit lors de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, pendant Nuit debout puis lors du mouvement des gilets jaunes. D’où vient que le souffle de la Commune est toujours dans notre dos ? Roger Martelli nous raconte qui sont les communards : en 1870, 45 % des Parisiens sont des ouvriers, pour beaucoup pauvres, et hostiles à un Napoléon III qui vient de tomber. Paris est aussi la ville des révolutions : 1789, 1830, 1848. Éreintés par le siège de l’armée prussienne, les habitants de la capitale sont scandalisés par le risque croissant de voir la III e République sombrer, après la victoire des monarchistes lors d’élections commandées par l’Empire allemand pour traiter du prix de la défaite.

« Jamais révolution n’avait plus surpris les révolutionnaires. Benoît Malon, communard

La Commune débouche sur le gouvernement le plus ouvrier de l’histoire du pays

Paris se soulève quand Thiers tente de lui prendre ses canons. « Jamais révolution n’avait plus surpris les révolutionnaires », écrit le communard Benoît Malon, tant le scénario des années 1870-1871 paraît inimaginable d’un rebondissement à l’autre. Paris est pourtant en ébullition depuis des mois, traversée par une très forte politisation et les prémices du mouvement ouvrier. À l’analyse ­sociologique de la ville, Roger Martelli ajoute la vitalité du débat démocratique, dans les quartiers, dans les clubs, la presse, entre hommes et femmes et au sein même de la garde nationale. La Commune débouche sur le gouvernement le plus ouvrier de l’histoire du pays, quand l’assemblée de Versailles est la plus aristocratique jamais connue en France…

La lutte des classes devient guerre civile

Les tentatives de médiation échouent. La lutte des classes devient guerre civile. Sur les 42 millions de francs dépensés par la Commune, 33 millions sont attribués à la délégation à la guerre. Ce qui ne l’empêche pas de procéder aussi à des « basculements sociaux et parfois même civilisationnels », note Roger Martelli, en ouvrant la porte à l’égalité hommes-femmes, à l’encadrement des salaires, à l’école gratuite et laïque… Le martyre de la Commune a achevé de la propulser dans les mémoires. D’horribles procès lui sont pourtant faits, alors que c’est elle qui a été noyée dans le sang. Mais l’essai de Roger Martelli démontre une fois de plus que « l’horizon de la Commune n’est rien d’autre que celui de la République ». Sociale et non conservatrice.

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5 mars 2021 5 05 /03 /mars /2021 07:00
Alexandra Kollontaï et d’Inès Armand sont loin d’être les seules à avoir été partie prenante des mouvements révolutionnaires russes.

Alexandra Kollontaï et d’Inès Armand sont loin d’être les seules à avoir été partie prenante des mouvements révolutionnaires russes.

Par

L’histoire a retenu les noms de figures exceptionnelles telles que celles d’Alexandra Kollontaï ou d’Inès Armand mais elles sont loin d’être les seules à avoir été partie prenante des mouvements révolutionnaires russes.
 

Une longue histoire de l’engagement des femmes dès 1850
À partir des années 1850 un certain nombre de femmes rejoignent les rangs des populistes russes. Leurs revendications portent sur l’accès aux études universitaires mais elles seront également nombreuses à s’engager dans le milieu rural pour y mener des campagnes d’alphabétisation. C’est en 1859 que Natalia Korsini, la première étudiante russe, fait son apparition à l’université de Saint-Pétersbourg. Son militantisme la mènera également à la Commune de Paris. Par la suite, des centaines de jeunes femmes firent leurs entrées dans d’autres grandes universités. Parmi elles, certaines deviendront des membres d’organisations radicales, et/ou terroristes comme Terre et liberté (Zemlia i volia).

En 1870, les populistes russes (narodniki) mettent en place une organisation anarchiste et terroriste, Volonté du peuple (Narodnaia volia). Leur but est de faire plier le régime d’Alexandre II pour laisser place à une assemblée nationale constituante démocratique. Parmi les narodniki se recrutent des femmes issues des plus hautes classes de la société. Elles y exercent un rôle dirigeant, comme Vera Zassoulitch, connue pour avoir tiré en 1878 sur un chef de la police. Elle est ensuite devenue l’une des cadres des mencheviks.

« L’émergence du prolétariat urbain a créé une rupture avec le cadre patriarcal de la société rurale et permet une première émancipation des femmes avec l’accès à l’alphabétisation. »

Après la scission de Zemlia i volia en 1879, Vera Figner devient membre du comité exécutif de Narodnaïa volia. Vera Figner et Sofia Perovskaïa ont participé à la planification du premier attentat raté contre le tsar Alexandre II en 1880. Vera Figner fera vingt ans de prison. C’est Sofia Perovskaïa qui prendra les dispositions pour tuer le tsar Alexandre II le 1er mars 1881. Elle sera la première femme pendue en Russie pour attentat politique. Entre 1880 et 1890, sur quarante-trois révolutionnaires condamnés aux travaux forcés et à la prison à vie, on compte vingt et une femmes.
En 1890, l’industrialisation engendre un prolétariat venu des campagnes. Pour les femmes qui travaillent à l’usine, les conditions y sont insoutenables. Le salaire est en moyenne inférieur de 50 % à celui des hommes. La journée de travail varie entre 14 heures et 16 heures. Les femmes enceintes quittent le travail lors des premières contractions et doivent le reprendre dès le lendemain, sous peine d’une amende ou d’un licenciement. Les fausses couches sont nombreuses. Les mauvaises conditions d’allaitement entraînent la mort d’un tiers des nourrissons avant l’âge d’un an. L’émergence du prolétariat urbain a créé une rupture avec le cadre patriarcal de la société rurale et permet une première émancipation des femmes avec l’accès à l’alphabétisation. Ouvrières et ouvriers commencent à se mobiliser, notamment dans les usines de textile.

« Le retour généralisé du patriarcat sous Staline, marque la fin d’un processus original d’émancipation. »

En 1903, le tsar accepte la création d’une Assemblée des travailleurs de Saint-Pétersbourg, réservée aux hommes, russes et orthodoxes. Son but est de mettre les ouvriers à distance des révolutionnaires afin que son règne ne soit pas mis en danger. C’est l’association du pope Gapone. Toutefois, malgré l’interdiction faite aux femmes d’y occuper des responsabilités, Vera Karelina, bolchevik, réussit dès 1904 à se hisser au rang de dirigeante de l’assemblée. Elle est connue pour tenir tête à Gapone qui voit en elle « une femme au pouvoir spirituel capable de se tenir à la tête du prolétariat féminin ». Vera Karelina parvient, en effet, à organiser une section qui, en décembre 1904, compte près de deux mille femmes.
C’est à partir du licenciement de quatre ouvriers adhérents à l’association et travaillant pour l’usine de munitions Poutilov qu’une grève est déclenchée. Celle-ci débouchera sur la grève générale d’octobre 1905. Alexandra Kollontaï écrit : « Pendant les années révolutionnaires de 1905 et 1906, l’ouvrière était partout. […] En 1905, il n’y eut aucun endroit où on n’entendait pas la voix d’une femme qui parlait de sa vie et qui revendiquait de nouveaux droits. »

« En 1908, l’Union des femmes parvint à organiser un congrès rassemblant 1 000 déléguées, appartenant à toutes les tendances de l’opposition, de la bourgeoisie libérale, jusqu’aux bolcheviks. »

Pour la première fois, des meetings sur les droits des femmes se tiennent à Moscou, Saint-Pétersbourg, Minsk, Yalta, Saratov, Vilnius, Odessa…
Selon Kollantaï, les paysannes également se mobilisent : « Au cours des derniers mois de 1904 et tout au long de l’année 1905, il y eut de continuelles “émeutes de femmes” dans les campagnes. Pour la première fois, les paysannes laissèrent leurs maisons, leur passivité et leur ignorance derrière elles, et se précipitèrent vers les villes pour arpenter les couloirs des institutions gouvernementales […]. »
Cette montée en puissance des femmes se traduit par la création en février 1905 d’un premier mouvement féministe russe, l’Union des femmes pour l’égalité des droits. En 1908, l’Union des femmes parvient à organiser un congrès rassemblant mille déléguées appartenant à toutes les tendances de l’opposition, de la bourgeoisie libérale jusqu’aux bolcheviks.
Sur proposition de Konkordia Samoïlova et d’Inès Armand (française, adhérente au parti bolchevique) sont publiés dans la Pravda en 1912 des articles sur la question des femmes. Le journal reçoit tant de lettres qu’il ne peut toutes les publier. Cela incite Konkordia Samoïlova à demander la création d’un journal destiné aux femmes salariées.
Inès Armand propose la publication du journal Rabotnitsa (La Travailleuse) qui est adopté et lancé à l’occasion de la journée internationale des femmes de 1914.

« Les femmes ont joué un rôle décisif dans la fraternisation avec les soldats pour les inciter à tourner leurs armes vers l’ennemi commun. »

En 1914, on compte plus d’un million de travailleuses et de travailleurs en grève pour des revendications politiques. Le mouvement socialiste international s’écroule avec le déclenchement de la guerre. Les femmes représentent alors un quart de la main-d’œuvre industrielle et environ 40 % en 1917. Au début de janvier 1917, les réserves de vivres sont insuffisantes. Les organisations ouvri­è­res sont en partie démantelées, terriblement affaiblies par les départs au front et par l’arrestation de leurs cadres. Aucun tract n’est distribué pour la journée internationale des femmes du 23 février (8 mars dans le calendrier grégorien).
Seules les ouvrières du comité interarrondissement du POSDR de Saint-Pétersbourg, fort d’environ trois mille membres, distribuent au nord de la ville un tract qui décrit aux « camarades ouvrières » la situation insupportable dans laquelle les plongent le gouvernement tsariste et la guerre au profit des capitalistes. Le 22 février, le comité du parti bolchevique du quartier ouvrier de Vyborg déconseille toute grève pour le lendemain.
Le 23, en dépit de toutes les directives, les ouvrières du textile quittent le travail dans plusieurs fabriques et envoient des déléguées aux métallurgistes pour leur demander de soutenir leur grève. Contre toute attente, une grève de masse éclate. Un soviet est mis en place à Petrograd. La chute du tsarisme devient un état de fait à partir du moment où l’armée rejoint la révolution.
Les femmes ont joué un rôle décisif dans la fraternisation avec les soldats pour les inciter à tourner leurs armes contre l’ennemi commun.

Une avancée considérable des droits des femmes entre 1917 et 1930
Entre 1917 et 1920, avec l’arrivée des bolcheviks au pouvoir, les femmes russes obtiennent le droit au divorce, à l’avortement, le suffrage universel. Le code civil est réformé, avec la suppression de l’autorité du chef de famille et la possibilité pour un couple marié d’adopter le nom de l’époux ou celui de l’épouse. Les femmes obtiennent de nouveaux droits sociaux (congé maternité, pause de trente minutes pour allaiter, congés menstruels, égalité salariale et professionnelle, etc.). Les codes civil et pénal sont totalement réécrits, l’adultère comme l’homosexualité ne sont plus considérés comme des délits. Disparaît également l’interdiction faite aux homosexuels d’occuper des emplois publics. Gueorgui Tchitcherine, assumant publiquement son homosexualité, devient commissaire du peuple aux Affaires étrangères de 1918 à 1930. Concernant les personnes transgenres, notons qu’en 1926 il devient possible de faire changer librement la mention du sexe sur les passeports, et de servir dans l’armée. Les bolcheviks font reconnaître le travail ménager dans la nouvelle Constitution soviétique en menant une politique de socialisation du travail domestique. Alexandra Kollontaï et Inès Armand promeuvent une libération des relations amoureuses, refusant toute forme de possession du corps des femmes. Alexandra Kollontaï deviendra commissaire du peuple à la Protection sociale dans le premier gouvernement bolchevique. Elle sera la première femme ministre au monde.
L’avancée considérable des droits des femmes avec l’arrivée des bolcheviks au pouvoir en 1917 s’explique donc par une longue histoire de l’engagement des femmes dans les mouvements révolutionnaires. Les figures de révolutionnaires connues – Alexandra Kollontaï ou Inès Armand – ont certes à nos yeux un caractère exceptionnel mais elles sont loin d’être les seules à avoir alimenté les mouvements révolutionnaires. Si, à la fin du XIXe siècle, ces femmes se recrutent d’abord dans les classes dominantes, le développement du prolétariat russe produira à son tour des figures d’ouvrières révolutionnaires.
Toutefois si, à partir de 1917, les avancées en termes d’évolution du droit des femmes sont remarquables, il convient de ne pas tomber dans une vision idyllique de la situation. La guerre civile sera un obstacle majeur à la mise en place des droits réels des femmes. De plus, à partir de 1933, l’homosexualité est de nouveau réprimée en Union soviétique et, dès 1936, l’avortement de nouveau interdit. Le retour généralisé du patriarcat sous Staline marque ainsi la fin d’un processus original d’émancipation.

Cynthia Pedrosa est masterante en sociologie.

Cause commune n° 4 - mars/avril 2018

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5 mars 2021 5 05 /03 /mars /2021 06:27

 

La Ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche, Frédérique Vidal, avait jeté l'opprobre sur la communauté universitaire, disant que celle-ci était gangrenée par des « islamo-gauchistes », sans avancer aucun argument ni aucun nom, englobant massivement la communauté derrière ces insultes mensongères.  Quoi que l’on pense de certains travaux, on ne peut accepter qu'une ministre du gouvernement d'Emmanuel Macron cherche par le procédé honteux de l'amalgame à détourner l'attention de l'opinion du démantèlement en cours de la recherche et de l'université publiques, pourtant cruciales dans la période difficile que vit aujourd'hui la France. En quelques heures seulement plus de 20.000 chercheurs et enseignants ont signé une pétition demandant sa démission :

https://www.wesign.it/fr/science/nous-universitaires-et-chercheurs-demandons-avec-force-la-demission-de-frederique-vidal

 

 

 

Et voilà que quelques jours plus tard, un site recensait les noms de ces signataires, les traitant de « gauchistes complices de l'islam radical », en renvoyant pour les premiers de la liste vers leur page web institutionnelle, permettant d'aller les trouver sur leur lieu de travail.

Quel est le but de ce fichage ? Intimider des universitaires, qui depuis leur résistance à Napoléon III, ont obtenu la liberté de parole, et qui ont dû se battre pour la conserver, durant l'affaire Dreyfus, sous l'Occupation et le régime de Vichy ?

 

Les propos de la ministre, savamment flous dans l'injure, sont ici repris en portant la calomnie sur des personnes nominalement désignées. Elle en porte la responsabilité. En voulant détourner l'attention de la Loi de Programmation de la Recherche, qui va affaiblir les capacités de productions de connaissance de notre pays alors que la crise COVID montre que nous en avons tant besoin, elle alimente les fantasmes de tous les extrémistes.

Le comportement de Madame Vidal fait écho à la dérive autoritaire d'un pouvoir qui, ces derniers mois, a multiplié les lois et mesures portant sérieusement atteinte aux libertés publiques. Tout cela devient intolérable. 

Derrière les chercheurs et enseignants en première ligne, toutes les forces démocratiques et républicaines, le PCF propose aux associations, syndicats et partis de gauche et de progrès, de faire front pour défendre l'université publique française.

 

Parti communiste français,

 

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4 mars 2021 4 04 /03 /mars /2021 10:22

Après les JC sur le marché de Morlaix samedi 1er mars, les camarades de la section PCF du Pays de Morlaix distribueront "A cœur ouvert" n°6, le journal santé du PCF Bretagne, en début d'après-midi ce jeudi 4 mars à l'hôpital de Morlaix. L'urgence est à la mobilisation pour notre système de santé qui malgré le professionnalisme et le dévouement des personnels se détraque de partout faute de moyens et de vision de long terme et d'intérêt général de l’État et des gouvernements successifs. 

 

 

 

 

 

 

 

 

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4 mars 2021 4 04 /03 /mars /2021 09:06

 

Programmée au printemps, décalée à l’automne, cette exposition installée en novembre 2020 n’a pas pu être accessible au public en raison du deuxième confinement et des mesures sanitaires en vigueur en décembre 2020.

Pour lui donner toute la visibilité qu’elle mérite, la Fondation Gabriel Péri avec les deux commissaires de l’exposition, Guillaume Roubaud-Quashie et Corentin Lahu, a décidé d’en proposer une balade filmée. Un film réalisé par Nicolas Bertrand (les Nouveaux Messagers) sur une idée de Louise Gaxie. Ecrit par Guillaume Roubaud-Quashie et Corentin Lahu. Avec par ordre d'apparition, Louise Gaxie, Alain Obadia, Guillaume Roubaud-Quashie, Corentin Lahu, Fabien Roussel et C215.

Un immense merci au secteur Archives du PCF, aux archives départementales de la Seine-Saint-Denis, à Mémoires d'Humanité, aux Archives municipales d’Aubervilliers, à Ciné-Archives, à C215 et au Parti communiste français.

Vous pouvez consulter les sources de cette exposition en suivant ce lien :

https://gabrielperi.fr/centenaire/cre...

Merci également à BendOver pour son concours musical et aux Productions Alléluia–Gerard Meys pour leur autorisation d’utiliser « Ma France » de Jean Ferrat pour le générique.

Pour commander le catalogue de l’exposition: https://editionshelvetius.com/boutiqu...

Pour en apprendre davantage sur l'histoire centenaire du PCF: https://gabrielperi.fr/centenaire-pcf/​

En partenariat avec le secteur archives du PCF, les archives départementales de la Seine-Saint-Denis, Mémoires d'Humanité, Ciné-Archives et l'Espace Niemeyer.

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4 mars 2021 4 04 /03 /mars /2021 07:45
Quimper: pour la journée des droits des femmes un hommage à Nathalie Le Mel

Sur le site internet d'Ouest-France  :

https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/quimper-pour-la-journee-des-droits-des-femmes-un-hommage-a-nathalie-le-mel-7174147

en fait 1915, c'est l'année où elle est entrée à l'hospice d'Ivry, elle y est décédée en mai 1921, pou le 50ème anniversaire de la Commune.

Dans une réunion publique en 1886 où il était question du sort des femmes, elle avait déclaré :"Les femmes ne veulent pas être protégées, elles sauront bien se défendre elles-mêmes"

Un esprit en avance sur son temps!

Quimper. Pour la Journée des droits des femmes, un hommage à Nathalie Le Mel
Nathalie Le
            Mel.
 

À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes et du 150e anniversaire de la Commune de Paris, la section PCF du pays de Quimper organise un hommage à Nathalie Le Mel, samedi 6 mars, à 14 h 30, devant la mairie quimpéroise.

Nathalie Le Mel est « une pionnière bretonne des luttes sociales et féministes, rappelle Yvonne Rainero, du Parti communiste. Fille d’un ouvrier corroyeur de Brest où elle est née en 1826, vécut à Quimper de 1849 à 1861, elle y tint une librairie et un atelier de reliure rue Kéréon puis rue Saint-François avant de partir pour Paris, où elle exerça son métier de relieuse, élevant seule ses trois enfants après la séparation d’avec son mari. En 1864, elle s’investit dans les luttes des ouvriers relieurs parisiens, revendiquant l’égalité salariale entre les femmes et les hommes. »

«  En avril 1871, Nathalie Le Mel, avec Elizabeth Dmitrieff, crée l’Union des femmes pour la défense de Paris dont elles prennent la tête et signent les proclamations, poursuit Yvonne Rainero. Lors de la semaine sanglante elle se bat sur les barricades contre les troupes versaillaises. Elle sera arrêtée, jugée, déportée en Nouvelle-Calédonie avec son amie Louise Michel, elle n’en reviendra qu’en 1879 lors de l’amnistie, ayant toujours refusé toute mesure de grâce, et finira sa vie dans la misère à l’hospice d’Ivry en 1915. »

Samedi 6 mars, à 14 h 30 devant la mairie de Quimper.

Quimper. Pour la Journée des droits des femmes, un hommage à Nathalie Le Mel
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4 mars 2021 4 04 /03 /mars /2021 07:42
Covid-19. Bataille à l’OMC sur les brevets des vaccins - Thomas Lemahieu, L'Humanité, 3 mars 2021
Vaccins anti-Covid. À l’OMC, l’Europe brille par son silence
Mercredi 3 Mars 2021- L'Humanité

Bruxelles refuse toujours de transiger sur les brevets des vaccins. L’étape paraît pourtant un passage obligé pour augmenter la production.

 

Loin des regards, dans les salons – virtuels, pour cause de pandémie – de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), à Genève (Suisse), l’Union européenne n’a, comme les États-Unis, plus que son silence à opposer à l’appel urgent d’une grande partie de la planète. D’après nos informations, les représentants de Bruxelles et de Washington n’ont, au moins au premier jour, lundi, d’une réunion du conseil général de l’institution multilatérale, pas demandé la parole pour s’exprimer sur la proposition de l’Afrique du Sud et de l’Inde. Endossée par 57 autres États et soutenue par près des deux tiers des pays du monde, elle vise à mettre en place une exemption temporaire sur certains droits de propriété intellectuelle pour les médicaments, les vaccins et les technologies contre le Covid-19. Un silence qui, au-delà du mépris, vaut obstruction radicale à toute avancée vers l’objectif affiché de faire de ces instruments indispensables des « biens communs universels ».

« Relever le défi de l’augmentation des capacités de production »

Ce front des pays les plus riches, profitant de la règle du consensus en vigueur à l’OMC, refuse de s’engager dans la rédaction d’un texte sur le sujet avec la majorité des pays en voie de développement, emmenés par l’Inde et l’Afrique du Sud. Pour le fissurer, de plus en plus de voix cherchent à lever la contradiction européenne entre les grands discours généreux des dirigeants comme Ursula von der Leyen, Angela Merkel ou Emmanuel Macron, et les actes manquants, notamment, à l’OMC.

 

Mardi, c’est l’eurodéputé social-­démocrate allemand (SPD) Bernd Lange qui a appelé l’Union européenne à « se ranger derrière Ngozi Okonjo-Iweala », la nouvelle directrice générale de l’OMC, « pour relever le défi de l’augmentation des capacités de production ». « L’Union européenne doit sérieusement réexaminer l’image qu’elle renvoie, insiste celui qui préside la commission du commerce international au Parlement européen . Nous sommes parmi les quelques-uns qui s’opposent au mécanisme d’exemption à l’OMC et qui mettent en place, dans le même temps, des restrictions pour les exportations. Même si, seules, les dérogations aux droits de propriété intellectuelle ne sont pas la solution, nous sommes en train de perdre notre stature morale et nous perdons également du temps contre la pandémie… »

« Des découvertes faites et payées par le secteur public »

À l’occasion d’une visioconférence sur les vaccins comme biens communs universels, organisée mardi et mercredi par le groupe de la gauche au Parlement européen (GUE-NGL), Sangeeta Shashikant, de l’ONG Third World Network, démonte les arguments mis en avant par l’UE pour refuser le mécanisme proposé à l’OMC. « On nous parle de l’argent donné au fonds de solidarité qui doit apporter les vaccins dans les pays les moins avancés, le Covax, mais l’argent ne sert à rien si la production ne suit pas. On nous parle de licences volontaires entre les multinationales, mais ce sont des contrats secrets et restreints. On nous parle de rémunérer les inventions avec des brevets, mais l’essentiel des découvertes ont été faites et payées par le secteur public. »

Dans le même cadre, Emmanuel Maurel voit une « sujétion du public au privé », un « maintien envers et contre tout d’une idéologie mercantile » dans « le veto de l’UE à l’OMC ». « Il faut sortir des cadres existants et obliger les entreprises à partager les technologies, invite l’eurodéputé français (GRS-LFI). Si on ne le fait pas, ça ne marchera pas. »

L’Union européenne aura un passeport vaccinal

La Commission européenne a prévu de présenter, le 17 mars, un projet de « passeport vert », un document numérique qui attestera d’une vaccination ou d’un un test négatif au Covid. Le but est de permettre, dès cet été, de se déplacer au sein de l’Union européenne, alors que plusieurs pays ont restreint les possibilités de franchir les frontières. L’annonce a été faite, lundi, par la présidente de l’exécutif européen, Ursula von der Leyen, dont la lenteur à commander des vaccins reste critiquée.

Covid-19. Bataille à l’OMC sur les brevets des vaccins
Mardi 2 Mars 2021- L'Humanité

L’Afrique du Sud et ses alliés espèrent avancer sur leur proposition d’exemption de droits de propriété intellectuelle. Mais le blocage des pays du Nord demeure. Explications.

 

Les grandes puissances capitalistes sont encore plus têtues que les faits. Sans production de vaccins à la hauteur de la pandémie, avec la multiplication des variants du nouveau coronavirus, le monde court à la catastrophe, mais à ce stade, il n’est toujours pas question, pour les États-Unis, l’Union européenne, le Royaume-Uni, le Japon, l’Australie, la Suisse et quelques autres qui ont, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), mis la main sur 80 % des doses administrées sur la planète, de toucher aux sacro-saints monopoles de leurs multinationales pharmaceutiques. Selon cette même source, plus de 210 États et territoires, avec une population globale de 2,5 milliards de personnes, n’ont toujours pas reçu la moindre dose d’un quelconque vaccin. Face à la pénurie provoquée par les ruptures sur les chaînes de production, les plus riches se livrent à une guerre entre eux, à travers, par exemple, les mécanismes de contrôle des exportations, comme on a pu voir entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, mais aussi avec le reste du monde.

 

Ne pas froisser Big  Pharma

Les faits sont là, mais pas encore le rapport de forces nécessaire pour changer les choses… « Si ce n’est pas maintenant, alors quand ? » s’impatiente Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS. Défendues par de plus en plus d’organisations sur la planète, les propositions prennent la poussière sur la table, mais après les avoir écartées d’un revers de main au printemps dernier, les grandes puissances capitalistes font le dos rond pour ne pas froisser Big Pharma. À l’OMS, la plateforme d’échange volontaire des technologies anti-Covid (C-TAP) n’a strictement rien reçu des conglomérats industriels occidentaux. Hier et aujourd’hui, à l’occasion d’une réunion formelle de son conseil général, c’est à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) que le combat se déplace.

Éternel refrain

Formulée depuis l’automne par l’Afrique du Sud et l’Inde, endossée depuis par près d’une centaine de pays, la proposition d’une exemption sur certains droits de propriété intellectuelle pour les traitements et vaccins anti-Covid est toujours débattue, mais elle risque de ne pas être soumise au vote des États membres. Les États les plus riches qui ont largement, voire complètement, financé avec des fonds publics la recherche, le développement, les essais cliniques, la fabrication et la logistique des vaccins brevetés pour leur seul profit par quelques géants du secteur, s’y opposent, reprenant systématiquement le refrain composé par Big Pharma : « Supprimer les brevets ou imposer une suspension ne produirait pas une seule dose de plus, c’est avant tout une question de savoir-faire », explique Thomas Cueni, le président de la Fédération internationale de l’industrie pharmaceutique (Ifpma).

 

Seul vrai-faux écart par rapport au business habituel que les mêmes proposent désormais pour esquiver la pression citoyenne mondiale : les pays du Nord prétendent aider les producteurs à s’allier, sous un régime de licences volontaires – et non pas « obligatoires » ou « d’office » qui permettraient de ne pas laisser les monopoles décider seuls –, avec d’autres fabricants, à l’instar de Sanofi qui est mobilisé pour fabriquer les vaccins Pfizer et Johnson & Johnson. Pour la France, Emmanuel Macron voudrait y ajouter une promesse européenne de livrer 13 millions de doses d’ici au mois de juin en Afrique, soit de quoi vacciner 6,5 millions de personnes.

« Les peuples sont littéralement en train de mourir... »

Pour les partisans d’un régime dérogatoire à l’OMC, ces manœuvres ressemblent à des pansements sur des jambes de bois. Représentant de l’Afrique du Sud auprès des institutions multilatérales à Genève, Mustaqeem De Gama accuse : « Les peuples sont littéralement en train de mourir parce que nous ne parvenons pas à un accord sur les droits de propriété intellectuelle. » Alors qu’une entreprise de son pays, Biovac, négocie depuis des mois, mais sans conclure, un accord de production de vaccins avec un fabricant occidental, le diplomate récuse vertement : « Les licences volontaires sont absolument insuffisantes dans une telle pandémie. » Les Danois de Bavarian Nordic mettent à disposition des capacités de production de 200 millions de doses, sans succès auprès des autres géants pharmaceutiques. Le Canada, qui n’a pas accès à la production faite aux États-Unis, s’approvisionne dans les usines européennes et ne réussit pas à nouer des accords avec les multinationales pour produire sur son sol. Par leur intransigeance, les pays les plus riches, Union européenne en tête, enfoncent le monde dans leur impasse.

Piratage sans vergogne

Faute d’obtenir les vaccins qu’elle a commandés à AstraZeneca, l’Union européenne (UE) envisage-t-elle sérieusement de chaparder des doses produites en Inde pour les pays du Sud ? Apparemment, oui. D’après Reuters, Bruxelles est en train d’effectuer un audit de la production chez le plus gros fabricant au monde, le Serum Institute of India, qui travaille pour la multinationale anglo-suédoise. Une étape indispensable avant de recevoir l’aval de l’Agence européenne des médicaments pour des exportations vers l’UE. De quoi pallier, selon les stratèges sans vergogne, les ruptures dans les chaînes industrielles sur notre continent.

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4 mars 2021 4 04 /03 /mars /2021 07:40
Régionales en Bretagne. Les communistes votent pour leur alliance - Ouest-France, 3 mars 2021

Régionales en Bretagne. Les communistes votent pour leur alliance - Ouest-France, 3 mars 2021

Régionales en Bretagne. Les communistes votent pour leur alliance

Ouest-France, 3 mars 2021

Jusqu’au 6 mars, les adhérents du Parti communiste français (PCF) sont invités à s’exprimer sur le projet politique du parti pour les élections régionales en Bretagne. Les délégués régionaux poussent en faveur d’une alliance avec Loïg Chesnais-Girard, l’actuel président PS du conseil régional de Bretagne.

 

Quel camp choisira le Parti communiste français (PCF) pour les élections régionales de Bretagne ? Les adhérents du parti sont appelés à voter jusqu’au 6 mars. Trois possibilités : rallier le président socialiste sortant, Loïg Chesnais-Girard, qui fait face à une division au sein de sa majorité ; se greffer au projet politique de la France Insoumise, qui s’est vu refuser un espoir d’alliance par les écologistes ; oser une candidature nouvelle et tenter de rassembler d’autres mouvements de la gauche.

Les 41 délégués régionaux du PCF, qui ont voté le 20 février dernier, penchent en faveur d’une alliance avec Loïg Chesnais-Girard. « C’est le vote des adhérentes et des adhérents qui décidera définitivement du choix des communistes », prévient le PCF dans un communiqué.

- Le Télégramme, 4 mars 2021

Régionales : les fédérations bretonnes communistes favorables à une alliance avec le PS

Du 4 au 6 mars prochains, les communistes bretons devront se déterminer sur leur choix en vue des élections régionales, les 13 et 20 juin. En attendant, les quatre fédérations bretonnes du PCF se sont exprimées en faveur d’une alliance avec le PS.

Lors de la Conférence régionale du PCF Bretagne, qui s’est tenue en visioconférence le samedi 20 février, les 41 délégués avaient le choix entre trois propositions. La première d’entre elles portait sur « la construction d’une liste commune avec le Parti socialiste menée par Loïg Chesnais-Girard, ouverte à d’autres formations politiques de gauche ». Seconde proposition : « Travailler à la constitution d’une liste avec la France Insoumise, ouverte à d’autres formations politiques de gauche ». Troisième choix : « Présenter une liste de rassemblement conduite par un-e communiste ». C’est donc sur la première proposition que s’est portée majoritairement la Conférence régionale. Maintenant, c’est au tour des adhérents de voter du 4 au 6 mars

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4 mars 2021 4 04 /03 /mars /2021 07:07

Michel Etiévent est écrivain, historien, journaliste.
Auteur d’une quarantaine d’ouvrages (documentaires, essais, contes…).

 

A deux pas du 8 mars (et pas seulement) moi je n'oublie pas ce qu'on souffert les femmes qui DEPUIS TOUS TEMPS nous ont donné la force de vivre et la dignité....Ma mère, mes sœurs et tant d'autres anonymes en étaient...

Au cœur des bagnes-usines de femmes…

On sait beaucoup de choses sur les migrations masculines au temps des grandes errances montagnardes. De Blaise Cendrars à Stendhal, frotteurs de parquets, écaillers, cochers de fiacres écument la littérature. Peu de documents en revanche sur le travail féminin en usine lors de la guerre de 1914 ou sur l’émigration des femmes qui affectait à la fin du 19ème siècle de nombreux villages. Outre bonnes à tout faire, domestiques en tous genre, gardiennes ou nourrices qui partaient vers Paris depuis les hautes vallées des Alpes, l’impasse est souvent faite sur ces jeunes filles enrôlées très tôt dans les bagnes-usines de la soie lyonnaise.

A peine âgées de douze ans, les voilà parties vers ces pôles soyeux qui enrégimentent des colonies de petites mains prêtes à tout pour gagner quelques sous. Elles viennent de partout. De nombreux bourgs de Haute Savoie, Thonon, Evian particulièrement. Le site industriel est une véritable caserne avec longs ateliers, réfectoires, dortoirs. On estime à plus de trois mille le nombre de ces jeunes filles embauchées au bobinage dans ces « usines-pensionnats » à Bourgoin, Vizille, Valence, Voiron. Jules Godard, chroniqueur attentif de l’époque décrit ainsi leur quotidien : « Avant d’entrer en usines, les filles doivent présenter un certificat de bonne conduite. A l’atelier, elles respirent 13 à 14 heures par jour l’atmosphère confinée des hangars et sont surveillées comme des soldats par des contremaîtresses. Au réfectoire et au dortoir, elles sont soumises à la plus grande sévérité de ceux qui en ont la garde. Quant à la nourriture, elle se limite à une soupe par jour et aux provisions que les ouvrières ramènent de chez elles ».

Beaucoup d’orphelines ou de jeunes handicapées corvéables à merci couleront des vies entières dans ces fabriques. D’autres ne retournent en leurs feux familiaux qu’une fois l’an. Le règlement intérieur s’apparente à celui des « Maisons de correction » qui se développent à la même période. Ainsi chez Giraud à Beaurepaire : « Les internes qui ne sortent qu’escortées par les sœurs de Saint Vincent de Paul, doivent suivre avec rigueur le catéchisme et se confesser régulièrement. Toute désobéissance est sanctionnée par une lourde amende ». Les archives établissent le salaire de la journée à 1,70 F (le kilo de pommes de terre coûte à l’époque 2,50F). Ces pensionnats ne fermeront leurs portes que très tard, au cœur du 20ème siècle. En 1925, dans le Nord Isère, on compte encore 25 « dortoirs » enregistrant chacun 20 filles en pension.

Malgré de nombreuses plaintes portant sur les conditions de vie et de travail, on enregistra peu de mouvement de protestation mise à part la grève de Voiron de 1906 qui mobilisa plus de 500 femmes. La justice acquiesçait régulièrement aux méthodes patronales de ces usines. Ainsi le procureur de la République de Lyon déclarait-il lors d’un jugement en 1892 : « Ces pratiques et la surveillance qui les accompagnent sont des obstacles efficaces au dévergondage des filles et n’ont rien de plus excessif que celles usitées dans les maisons de redressement de l’Etat… »

Michel Etiévent

 

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4 mars 2021 4 04 /03 /mars /2021 06:47
https://conference2022.pcf.fr - Un atout pour le débat des communistes sur nos choix pour les échéances de 2022 !
Un atout pour le débat des communistes sur nos choix pour les échéances de 2022 !

Le rythme des contributions publiées sur le site réservé à la conférence nationale s’accélère avec déjà plus de 70 contributions individuelles ou collectives, témoignant ainsi de l’intérêt des adhérent·e·s à participer au débat et à se saisir des enjeux des échéances présidentielle et législatives de 2022. La qualité de ces premières contributions, la richesse des enjeux abordés, constituent un véritable atout pour le débat des communistes.

 

Quelles caractéristiques de la situation politique ?

La domination, et simultanément la profondeur de la crise, du capitalisme qui a atteint les limites historiques de son efficacité, tant pour l’être humain que pour la planète, est largement partagée comme l’idée que cette crise est catalysée par la pandémie mondiale du Covid-19 produisant des épreuves très éprouvantes pour les peuples, conduisant contradictoirement à la perte de repères et à la prise de conscience de la nocivité de ce système, de sa responsabilité dans les immenses régressions en cours, l’explosion de la pauvreté et des inégalités, la casse des services publics, en particulier celui de la santé.

Aucun Président, aucun gouvernement de notre pays ne se sont autant mis au service de la domination du capital que l’exécutif actuel. Des contributions pointent ainsi l’urgence de mettre en lumière le scandale de l’enrichissement d’une minorité d’ultra-riches et d’actionnaires qui tirent profit de la pandémie et de s’attaquer au pouvoir du capital. Car la colère à l’encontre de l’exécutif ne remet pas en cause automatiquement cette domination. À cela s’ajoute une crise démocratique majeure, une rupture de confiance envers les institutions et la représentation politique.

Alors que nous vivons un affaiblissement du mouvement social, nombreux sont les camarades qui insistent sur les potentiels des mouvements récents : mouvement des gilets jaunes, contre la réforme des retraites, pour la défense des services publics, notamment de la santé et de l’école, la défense des libertés, les luttes contre les PSE, mouvements féministes, mobilisations pour le climat, mobilisation de jeunes et étudiant·e·s contre la précarité...

Si des divergences s’affirment sur l’appréciation des contenus portés par les différentes forces de gauche et le niveau de convergence de leurs projets respectifs avec le nôtre, le fait que le PCF est une force centrale à gauche, qui parle à toutes et tous, est largement partagé.

De nombreux camarades pointent le danger des glissements réactionnaire et autoritaire actuels. Pour certains la situation politique est plus instable que jamais et il ne faut pas conditionner nos choix au risque d’un duo Macron-Le Pen au second tour, duo rejeté par une majorité de Français. D’autres considèrent à l’inverse que nous ne pouvons pas nous déterminer sans prendre en compte le fait qu’un tel duo au second tour est le scénario le plus probable, malgré ce rejet, l’une comme l’autre dispose d’un socle électoral solide.

Quels objectifs pour les échéances de 2022 ?

L’enjeu de faire reculer l’abstention et de remobiliser les catégories populaires et le monde du travail est partagé.

L’ambition également de porter un message d’espoir aux échéances de 2022. De quelle nature ?

Un message qui batte en brèche l’idée que veulent imposer les puissants de l’impossibilité d’une alternative au capitalisme, s’opposant à la soumission des peuples et à des aménagements qui ne visent qu’à maintenir l’exploitation et la domination.

Un message qui contribue à nourrir les luttes d’une visée d’avenir, porte l’ambition d’une sortie du capitalisme et dessine un post-capitalisme, le communisme que nous voulons, en faisant progresser un projet en rupture avec les logiques capitalistes, marqué par des transformations radicales.

Et un message qui affirme le besoin d’une alternative à Emmanuel Macron pour notre pays, l’Europe et le monde, le refus des solutions de droite et d’extrême droite, le besoin qu’une gauche combative l’emporte à la présidentielle et aux législatives avec un PCF renforcé et la nécessité d’une nouvelle majorité politique de gauche.

Comment mettre en œuvre ces objectifs ? L’heure des choix !

Sur la démarche stratégique, il y a convergence sur plusieurs idées fortes : l’importance du projet et la nécessité de ne pas se rallier ou s’allier autour du plus petit dénominateur commun ; l’exigence d’une démarche collective qui n’alimente pas l’idée d’hommes ou de femmes providentiel·le·s mais s’ancre dans les exigences populaires et les luttes ; faire que les candidatures présentées par le PCF soient irriguées par les mouvements sociaux et citoyens.

Le débat montre cependant différentes appréciations du rôle que doit jouer le PCF dans la bataille politique et idéologique et de sa capacité à peser dans le débat public, des grands axes du projet qu’il doit porter, ou encore du sens de la nouvelle majorité politique à construire.

Aussi des divergences s’affirment naturellement sur le choix à faire pour l’élection présidentielle. Des camarades affirment l’atout que constituerait une candidature communiste à l’élection présidentielle pour porter les objectifs précités et une démarche qui renforce l’influence du PCF et la possibilité d’une victoire de la gauche, quand d’autres pensent qu’elle serait un obstacle à rassembler tout ou partie de ses forces sur un programme de rupture, seule condition possible à leur avis d’une victoire. Dans l’un ou l’autre choix, la difficulté de faire progresser la gauche est pointée, soit dans la concurrence des candidatures qui serait rejetée par les électeurs de gauche, soit dans l’absence de candidature communiste et donc de point d’appui dans le débat public sur le projet d’une alliance qui ne serait pas en capacité de mobiliser.

Sur la question gouvernementale, un camarade porte l’idée d’un gouvernement de transition pour aller vers une 6e République, issue d’une réflexion commune d’acteurs politiques et sociaux, composé de personnalités de toutes les forces auxquelles ils ou elles adhèrent, fondé sur le respect de chaque partie prenante, pour sauver et réinventer le modèle de société qu’ont porté des femmes et des hommes ayant œuvré à de grandes conquêtes tel Ambroise Croizat.

Concernant les législatives, les camarades pointent l’importance de lier cette échéance à notre choix, pour la présidentielle, car les législatives sont une échéance également décisive pour la politique du pays, l’identification et la perception de l’utilité de notre parti à l’échelle nationale. Le besoin aussi de faire grandir l’idée que l’élaboration des lois doit se faire avec l’implication populaire. L’idée enfin que nous pourrions engager dès maintenant le travail sur un contrat de majorité de gauche, en initiant les constructions politiques nécessaires dans chaque circonscription législative et travailler à ce que les rassemblements qui en résultent soient mis en avant dans la campagne présidentielle.

Le débat est en cours et d’autres avis se font jour. Concernant les échéances de 2022, la résolution votée au Conseil national du 30 janvier appelle « les communistes à s’emparer des enjeux de ce rendez-vous politique, qui sera décisif pour notre parti ».

À nous, collectivement, de poursuivre le débat et d’élargir le nombre de communistes parti-prenant de celui-ci. La décision - le positionnement final de la conférence nationale puis de tous les communistes - doit reposer sur un effort de démocratie interne inégalé. 

Marie-Jeanne Gobert, membre du CEN

 

Les contributions à la conférence nationale des 10 et 11 avril 2021 peuvent être déposées dans l'Espace contributions du site de la conférence nationale : https://conference2022.pcf.fr ou adressées par courriel à conference2022@pcf.fr

Toutes les contributions seront transmises à la Commission du texte et seront publiées sous la responsabilité de la Commission de transparence des débats.

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