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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 05:37

Le principe de cette journée de mobilisation interprofessionnelle décidée par l'intersyndicale CGT, CFDT, FSU, Solidaires et Unsa, a été décidé après l'annonce par François Fillon d'un plan de réduction des déficits portant sur 11 milliards d'euros porté à hauteur de 3 milliards au moins par les salariés.

 

Cortège 6 nov 2010

 

 

On peut rappeler quelques mesures emblématiques de ce plan de rigueur:  

- une dérisoire taxe provisoire (jusqu'à ce que la France revienne à 3% du PIB de déficit) de 3% sur les revenus supérieurs à 500000 euros qui ne devait rapporter que 200 millions là où un retour au taux d'imposition sur le revenu de 2002 aurait rapporté 10 milliards par an. tandis qu'une annulation de la suppression de l'ISF aurait ramené 2 milliards dans les caisses de l'Etat.

- une multiplication par deux, de 3,5% à 7%, de la taxe sur les contrats "solidaires et responsables" des mutuelles.

- une augmentation de la TVA sur des produits "mauvais" pour la santé pour financer la Sécu.

 

Rappelons ce que chacun sait: que cette rigueur s'ajoutait à de la rigueur: suppression d'un poste de fonctionnaire sur 2 consécutif à un départ en retraite, assèchement des crédits de l'hôpital public et démentèlement de la protection sociale, stagnation des minima sociaux, allongement de la durée de cotisation et de l'âge minimal de départ pour la retraite...

 

Ce nouveau tour de vis budgétaire a été dicté par une seule considération, ne pas déplaire aux pouvoirs financiers: rassurer les marchés en se conformant à un agenda européen de l'austérité dont la ligne directrice est fixée par le pacte de stabilité pour l'euro, ne pas perdre la note maximale AAA attribuée par les agences de notation, se donner des marges de manoeuvre pour recapitaliser les banques et socialiser leurs pertes. Etant contradictoire avec l'objectif d'une relance de la consommation et de l'activité, d'une baisse du chômage, ce budget de rigueur qui va être discuté la semaine prochaine à l'Assemblée Nationale a toute chance, comme les plans d'austérité plus drastiques encore imposés en Grèce, en Italie, en Espagne, au Portugal, en Irlande et en Grande-Bretagne, de nous plonger durablement dans la récession et d'accroître le poids de la dette: celui-ci a déjà été doublé sous la présidence Sarkozy, passant à 6,7% du PIB.

 

Cette journée de grève et de mobilisation est donc une journée de riposte qui vise à montrer que les salariés ne sont pas dupes sur le casse du siècle que sont en train de réaliser les banques et les organismes financiers, sur la dictature de la finance qui est en train de s'installer en Europe, et qu'ils exigent que leur gouvernement, y compris et surtout un gouvernement de gauche à l'horizon 2012 (car de la mafia sarkozyste, plus personne n'attend plus rien) réoriente à 180 degrés cette politique.

Cela supposerait d'imposer une autre utilisation de l'argent public au niveau européen, au profit de l'emploi, de l'activité et de la croissance, prenant pour point d'appui une fiscalité réellement redistributive et limitant les revenus financiers et les revenus du patrimoine qui gonflent le poids de cette économie financière qui destabilise nos sociétés, mais aussi un contrôle démocratique de la Banque Centrale Européenne et une transformation de ses missions lui permettant de venir assister directement les Etats endettés.

 

On peut être sceptique sur l'efficacité immédiate de cette mobilisation interprofessionnelle d'un jour, d'autant que seules la CGT, SUD et la FSU appelaient réellement à la grève, la CFDT et l'UNSA prêchant simplant pour des rassemblements et des actions symboliques, mais il est néanmoins très important de réussir cette mobilisation pour rappeler les exigences non négociables du monde du travail vis à vis des acteurs politiques afin qu'une possible victoire de la gauche en 2012 ne coïncide avec de nouvelles abdications, de nouvelles déceptions.

 

Or, on peut avoir de vrais inquiétudes quand on voit François Hollande, partisan déclaré d'une politique de rigueur depuis plusieurs mois malgré quelques promesses intéressées de générosité inaccoutumée vis à vis de l'école, se donner pour priorité de revenir à 3% du PIB de déficit d'ici 2013 et placer son action sous l'égide du respect des engagements du pacte de stabilité pour l'euro.

 

Demain, les communistes seront donc présents à Morlaix pour la manifestation de 10h30 au côté des salariés, des chômeurs, des jeunes et des retraités en colère contre les mesures d'austérité du gouvernement français et des gouvernements européens, en attente d'une autre politique économique et sociale au service de l'emploi, des salaires et d'un meilleur partage des richesses.

Ils apporteront également leur soutien aux salariés de La Poste qui devraient lancer un mouvement de grève illimitée dès le lendemain pour protester contre la gestion néo-libérale de leur entreprise, les suppressions de postes et d'heures d'ouverture dans les bureaux de la région morlaisienne.     

 

 

 

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8 octobre 2011 6 08 /10 /octobre /2011 08:34

Le projet de restructuration dans les bureaux de Poste de Morlaix que nous avions dénoncé en juillet dernier se précise: Morlaix va perdre 10h45 heures d'ouverture de guichet et l'ensemble des bureaux du secteur (Morlaix, Plouezoch, Plougonven, Saint Martin des Champs, Taulé, Plourin) voient leur ouverture au public diminuer de 31h45, ce qui entraîne la suppression de 3 postes à temps plein. Ce projet traduit la décision de sacrifier l'emploi, les besoins des usagers et la qualité du service dans les bureaux de Poste à des objectifs de rentabilité accrue. La section PCF de Morlaix exprime donc son soutien total et sa solidarité aux salariés de la Poste qui vont se mettre en grève illimitée à l'appel de la CGT et de SUD à partir du mercredi 12 octobre et appelle l'ensemble de la population de la région morlaisienne à soutenir massivement le mouvement. Depuis que le gouvernement l'a transformé en Société Anonyme, la Poste est devenue une entreprise comme les autres, préoccupée d'une seule et unique chose: encore plus de rendement, encore plus de profits.

 

Le maire de Morlaix, dans un entretien du 17 septembre 2011 paru dans Le Télégramme où il prétendait avec un sens prononcé du paradoxe « ne pas faire de politique partisane », s'est à l'inverse félicité de la réorganisation des horaires à La Poste sur Morlaix, qui n'est, selon lui, « en rien une régression ».

Avec esprit de suite, Mme Le Brun soutenait ainsi jusque dans ses dernières conséquences la décision exécutée en mars 2010 par le gouvernement UMP de transformer la Poste en société anonyme malgré l'opposition de 2 millions de français qui se sont déplacé lors de la votation citoyenne d'octobre 2009 pour dire non à ce changement de statut. Après avoir jugé cette réorganisation des horaires à La Poste positive en conseil communautaire, elle a pourtant voté apparemment pour la motion de Morlaix Communauté condamnant ces restructurations: la cohérence a cédé le pas à l'intérêt électoral sans doute.

 

Renonçant progressivement à sa mission de service public, la Poste fait payer très cher aux communes et donc aux contribuables le maintien des agences postales en milieu rural, tout en diminuant sa présence en personnel dans ces zones qui ont tant besoin du maintien d'une offre de service public de proximité, pour les personnes vieillissantes notamment. Elle différencie de plus en plus ses tarifs-courrier, privilégie les activités bancaires plus rentables et l'automatisation sans tenir compte des besoins des publics les plus âgés et défavorisés.

Les 784 millions de bénéfices obtenus en 2010 sont le résultat de 11694 suppressions d'emplois à temps complet cette année là, de prestations de plus en plus chèrement facturés aux clients-usagers et d'une productivité accrue réclamée au personnel qui contredit sa culture du service public au service de l'intérêt général. Éclatée désormais en plusieurs filiales, la Poste a actuellement pour actionnaire principal l'État, avant que la Caisse des Dépôts et Consignations rentre dans son capital et réclame un retour sur investissement et donc des profits de 15% par an.

Or, c'est cette même Caisse des dépôts et Consignations qui sera chargée de recapitaliser Dexia, la banque franco-belge plombée par ses achats d'actifs toxiques et ses emprunts faits à des collectivités endettées jusqu'au cou: par un système de vases communicants monté pour socialiser les pertes du capital et remettre à flot les actionnaires de Dexia, le contribuable qui finance la Poste, son usager et l'employé, seront les vaches à traire qui permettront de sauver la banque.

 

On n'a pas fini de réclamer des plans d'économie à La Poste si on continue sur cette voie là. Il faut donc que les citoyens de la région morlaisienne viennent soutenir massivement les personnels grévistes dès l'ouverture de la poste et du piquet de grève rue de Paris à Morlaix le mardi 11 octobre à 8h15. Caisse de solidarité, pétition, manifestation au côté des personnels, collectif de soutien: tout sera bon pour peser dans la balance et faire reculer la direction locale dans des négociations qui sont actuellement au point mort.

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 10:11

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Le temps presse pour la riposte. Alors: A vos agendas!

 

 

 

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LE VENDREDI 7 OCTOBRE A 20H00

Salle Le Gallouédec à SAINT MARTIN DES CHAMPS  

 

Conférence-débat du Front de Gauche sur la Crise Financière

 

Quelles politiques nous y ont plongés? Quelle exploitation en font les gouvernements européens pour renforcer la domination de la finance sur nos sociétés? Comment en sortir?

 

Introduction au débat par YVES DIMICOLI

économiste, membre de la commission Finance-Economie du PCF

 

Après le débat il est prévu de faire le point avec tous nos sympathisants pour réfléchir à l'animation de la campagne des Présidentielles et des Légistatives 2012 du Front de Gauche dans notre circonscription.     

 

 

Pour se mettre en bouche et clarifier par avance ses idées sur les tenants et aboutissants de la crise de la dette et de la crise financière actuelle en prenant de la distance par rapport aux pédogogies du renoncement et de l'acceptation de l'austérité, voici deux brillants articles datés d'il y a quelques jours de notre prochain conférencier, Yves DIMICOLI.

Décréter l'état d'urgence.

Les choix faits depuis mai 2010 et, encore plus, lors du sommet de l'euro-groupe de juillet dernier, conjuguent surenchères dans les politiques d'austérité, graves reculs de la démocratie et de la souveraineté populaire. C’est un véritable une fuite en avant au service de la domination des marchés financiers. Ces choix débouchent sur un énorme fiasco du point de vue même de l’objectif qu'ils prétendent viser: le recul de l'endettement public. La fragilisation de l'Europe qu'engendre l'aveuglement des dirigeants de la zone euro et dont se réjouissent les fonds spéculatifs, anglo-américains notamment, va conduire au désastre : freinage de la croissance, augmentation du chômage, rationnement des services publics et étouffement des revenus salariaux. Il faut rompre avec cette logique folle qui assassine les Grecs, et qui prépare l'éclatement de la zone euro au risque d'une confrontation fratricide entre Européens à coup de dévaluations compétitives.

La gauche, en France, a une responsabilité immense. Il ne suffit pas de se proclamer pour une opposition à la « règle d'or » en évoquant le caractère spécieux de l'initiative de Sarkozy. Il faut appeler les salariés, les chômeurs, les retraités, les jeunes à une grande mobilisation exigeant un changement de logique avec une autre utilisation de l'euro et de la création monétaire de la la BCE :

 -  Une grande expansion concertée des services publics, rompant avec les orientations des pactes de stabilité et de l'euro plus, et posant la nécessité de  choix budgétaires de relance sociale pour 2010;

-  Une maitrise populaire du crédit et des banques pour sécuriser l'emploi, la formation, les revenus salariaux, de conserve avec une répression systématique de la spéculation.

 Rejetons toute tentation d'union sacrée derrière les marchés financiers. Cessons de diaboliser, comme la droite et l'extrême droite, les déficits et les dettes publiques. Décrétons l'état d'urgence pour imposer une réorientation des pratiques des banques et des grands groupes en exigeant des droits et pouvoirs d'intervention des salariés, des citoyens et des élus sur l'utilisation de l'argent des profits, des fonds publics et du crédit.

Les institutions bancaires et de crédits doivent redevenir du domaine public et fonctionner selon une logique anti-spéculative et de soutien à la relance sociale et économique, aux salaires, emplois, aux investissements socialement utiles et générateurs de croissance.

 

 

 

A propos de l'accroissement de la dette publique.

Analyse des causes de la crise financière, économique et sociale par Yves Dimicoli et présentation des moyens d'en sortir. Article placé initialement à la mi-septembre 2011 sur le blog du PCF de Clichy.   

 

IOù en est-on de la dette publique aujourd'hui?

■ En France, elle augmente depuis trente ans. Mais, c'est à partir de la fin des années 1970 et, plus encore, du début des années 1980, avec le recours de plus en plus systématique au marché financier, que le dette publique française commence de s'envoler.
De 21,2% du PIB en 1978, elle passe à 36% en 1983, pour bondir à 60% en 1998. Les années 2000, après une courte période de latence due à une nette reprise de la croissance dans les pays développés, donnent lieu à un véritable emballement: De 63,3% du PIB en 2003, l'endettement public passe à 79% en 2009, puis 82,3% en 2010, soit 1591,2 milliards d'euros.
La seule dette de l'État, qui était de 44 milliards d'euros en 1978, a été multipliée par 25 depuis, pour atteindre 1101 milliards d'euros fin 2009. Avec 50 milliards d'euro, la charge d'intérêts de la dette est devenue le troisième poste de dépense du budget.

■ Tous les pays avancés ont connu un tel phénomène:

Par exemple, depuis 1981, date d'envolée du dollar et des marchés financiers aux États-Unis, la limite d'endettement public décidée par le Congrès y a été relevée cinq fois: de 8 000 milliards de dollars entre 1981 et 1985, sous Reagan, elle a été portée à plus de 10 000 milliards avec Bush père (1989-1992), puis prés de 13 000 milliards sous Clinton (1993-2000), pour atteindre 14 294 milliards de dollars avec Bush junior... Obama vient, avec difficultés, d'obtenir son relèvement de 2100 milliards de dollars et, pour la première fois, la dette publique des Etats-Unis a dépassé le seuil de 100% du PIB.
Au Japon, depuis un point bas de 63,2% en 1992, la dette publique a progressé jusqu'à 197,2% du PIB en 2010.
Les pays de la zone euro n'ont pas échappé à cette tendance: Alors que, rapportée au PIB, la dette publique agrégée de la zone enregistrait une moyenne de 67% du PIB de 2000 à 2008, elle passe brusquement à 78,8% en 2009.


II – Appel au marché financier ou à la création monétaire de la banque centrale?
C'est par une loi "Pompidou-Giscard" du 3 janvier 1973 que le choix a été fait, en France, de mobiliser la force de l'Etat pour promouvoir le marché financier et soutenir les opérations financières des banques ordinaires.
Elle stipule en son article 25 que "le Trésor public ne peut être présentateur de ses propres effets à l'escompte de la Banque de France". En pratique, cela signifie qu'on interdit à la République française l’accès direct à la création monétaire de la Banque centrale en l'obligeant à emprunter auprès des banques privées sur les marchés d'obligations à des taux d'intérêt dépendant de la conjoncture de ces derniers.
Par cette réforme, "il s'agissait à l'époque de constituer un véritable marché des titres à court, moyen et long terme, qu'ils soient émis par une entité privée ou publique" confirme V. Giscard d'Estaing . Et il la justifie: "la possibilité du prêt direct de la Banque de France au trésor public a généré partout où il fut appliqué une situation d'inflation monétaire permanente".
Constatation très discutable, car ce n'est pas, en soi, l'appel public à la création monétaire de la Banque centrale qui est inflationniste, mais la façon dont cette création monétaire, utilisée par l'État pour de massifs transferts en direction des capitaux monopolistes, n'a pas engendré une croissance suffisante des richesses réelles, d'où l'inflation.
Les dispositions de l'article 25 de la loi de janvier 1973 ont été reconduites par une loi du 4 août 1993. L'enjeu était non seulement l'endettement de l'État au service des grands groupes, mais aussi le financement de ces derniers: Face aux défis de partage de la révolution informationnelle et pour la rentabilité financière, ils étaient en effet appelés à se lancer dans de vastes opérations de restructuration et de fusions-acquisitions à l'échelle du monde entier, requérant d'énormes fonds levés sur les marchés.
Cela a ouvert la porte à une longue période d'essor du marché financier et à une envolée de la dette publique qui y est financée à partir de 1978. De fait, avec le ralentissement de la croissance et la montée du chômage, avec les transferts de plus en plus massifs de l'État vers les grandes entreprises faisant exploser les gâchis de financements publics, avec l'inauguration des politiques d'austérité raréfiant les recettes fiscales et sociales, les comptes publics de la France ont commencé à s'enfoncer structurellement dans le rouge à partir de 1974 pour, depuis, ne plus jamais revenir dans le vert.

Par la suite, l'accumulation de la dette et la progression des intérêts engendrés ont fait surgir un phénomène "boule de neige" avec une croissance économique de plus en plus ralentie: la dette publique augmente mécaniquement, du fait que le taux d'intérêt payé sur elle est plus élevé que le taux de croissance des ressources qui servent à la rembourser.
Aujourd'hui, la seule charge d'intérêts de la dette coûte plus de 50 milliards d'euros à la collectivité et représente le troisième poste du budget de l'Etat. La pratique de l'appel par l'Etat au marché financier pour financer ses déficits est devenue encore plus systématique et d'ampleur avec le passage à un euro conçu, précisément, au service de la domination des marchés financiers, avec une banque centrale "indépendante" et interdite par traité de toute monétisation de dettes publiques.


III – Insuffisance de recettes et gâchis de dépenses publiques:

Les dettes publiques augmentent brutalement en 2008-2009 avec l'intervention massive des Etats face à l'explosion de l'excès d'endettement privé accumulé depuis des années en contrepartie, surtout, d'opérations et placements boursiers, de LBO, de délocalisations, d'investissements contre l'emploi et de formidables spéculations boursières et immobilières.
L'endettement public a pris ainsi le relai de l'endettement privé pour continuer de soutenir l'accumulation capitaliste.
Aux Etats-Unis, près de 800 milliards d'euros sur deux ans ont été injectés, dont 40% en réductions d'impôts. Dans la zone euro, l'ensemble des plans adoptés ont injectés 200 milliards d'euros.

En France, après un plan d'aide à l'investissement, contre l'emploi et les salaires de 26 milliards d'euros, Sarkozy a lancé un "grand emprunt" obligataire de 35 milliards d'euros.
Tout cet argent public a été accordé sans aucun changement des critères du crédit et sans contrepartie en emplois exigées sur les aides. Cela permit de sortir de la récession , mais avec une croissance très insuffisante, très peu d'emplois et le maintien, par le chômage, d'une lourde pression sur les salaires. Par contre, les profits financiers et la spéculation ont repris de plus bel.
En France, après une récession au cours de la quelle le PIB recula de 2,2% en 2009, année où la bourse de Paris enregistra, elle, une augmentation de 22,32%, la croissance réelle a atteint péniblement 1,2% en 2010. Et, après une croissance nulle au deuxième trimestre, l'année 2011 s'annonce fort médiocre. Cette insuffisance de la croissance réelle accentue l'insuffisance des recettes publiques par rapport à la dépense qui, elle, est poussée par des besoins irrépressibles (santé, éducation, recherche, accompagnement social...) ce qui, dans ces conditions, creuse les déficits, lesquels grossissent la dette.

Pour contrer cette évolution, il aurait fallu, outre la recherche d'une plus grande efficacité sociale de la dépense, augmenter les prélèvements obligatoires. Or, ceux-ci, relativement au PIB, sont toujours restés sensiblement inférieurs aux dépenses publiques, de 7,9 points en moyenne de 2003 à 2008, mais de 12,8 points en 2009 et de 12,2 points en 2010.

Cela tient, avant tout, au fait que les gouvernements successifs n'ont cessé de multiplier les cadeaux fiscaux et para-fiscaux (Ex.: allègements de "charges sociales", suppression de la taxe professionnelle,baisse de l'Impôt sur les sociétés) au profit des entreprises, au nom de la compétitivité, et des grandes fortunes, sous prétexte que cela inciterait leurs détenteurs à ne pas les délocaliser.

Outre les cadeaux faits aux plus riches (allègement ISF, Bouclier fiscal...), ce sont les allègements d'impôts (la suppression de la taxe professionnelle par exemple) et de cotisations sociales dont ont bénéficié les entreprises qui sont au cœur de cette évolution.
Selon le Conseil des prélèvements obligatoires , le manque à gagner total, pour l'Etat, des allègements accordés aux entreprises est de 172 milliards d'euros en année pleine, soit 67,7% du total des recettes fiscales nettes du budget 2011 et 1,87 fois le déficit prévu!
Dans ce total, on retrouve les exonérations de cotisations sociales patronales dont la compensation coûte annuellement quelque 30 milliards d'euros désormais (29,8 milliards en 2009).
Le cumul de ces exonérations, accordées par tous les gouvernements en alternance depuis 1992, se monte à 250,5 milliards d'euros!
Au cœur des facteurs concourant à l'augmentation de la dette publique, il y a la volonté des dirigeants français et européens de développer le plus possible le marché financier pour attirer le maximum de capitaux vers les entreprises.
D'où deux phénomènes:

1 – La progression régulière et importante de la part des richesses produites dans les entreprises captée par les prélèvements financiers (intérêts et dividendes..);

2 – Les efforts répétitifs des gouvernements pour, au nom de la compétitivité, faire reculer la part des richesses produites dans les entreprises allant aux prélèvements obligatoires.

Bref, pour laisser le capital financier prélever une dime de plus en plus importante sur la richesse nationale, les politiques gouvernementales ont systématiquement cherché à faire reculer la part des richesses produites qui sert au financement des services publics et de la protection sociale.
Le recours systématique à l'endettement a permis ainsi, bon an mal an, de faire face aux dépenses croissantes, tout en les contenant, sans avoir à augmenter les prélèvements obligatoires.


IV – Et l' Euro là-dedans?
L'euro a été conçu au service de la domination des marchés financiers en prétendant rivaliser avec les États-Unis dans l'attraction des capitaux mondiaux moyennant un taux d'intérêt offert supérieur en permanence à celui de la devise américaine.
Avec l'euro, les dirigeants européens cherchent à disputer aux États-Unis le privilège exorbitant dont il dispose avec le dollar. La monnaie nationale des États-Unis est aussi, en effet, monnaie commune mondiale de fait.
Cela leur permet de s'endetter énormément auprès du reste du monde et de rembourser en émettant de nouveaux dollars, en faisant "marcher la planche à billets" (la FED vient de racheter pour 600 milliards de dollars de bons du Trésor des USA).
Face à cela, la zone euro, avec sa BCE "indépendante" et vouée à soutenir la force financière de l'euro, cherche à promouvoir tant et plus ses marchés financiers. Simultanément, avec le pacte de stabilité, les dépenses de services publics sont rationnées dans le but de tenir les déficits publics sous la barre de 3% du PIB.
L'euro a facilité un fort endettement des États membres, à commencer par ceux d'Europe du sud, en retard de développement, qui ont pu ainsi bénéficier de taux d'intérêt très abaissés.
Mais cet argent emprunté, au lieu de servir à développer les capacités humaines, a servi à la croissance financière des capitaux et à la spéculation, immobilière notamment, sans parler des exportations de capitaux et délocalisations. Simultanément, les services publics végétaient et les dépenses d'armement et de soutien aux capitaux financiers s'envolaient.
D'où une croissance réelle insuffisante, pauvre en emplois, très déséquilibrée et qui s'est effondrée quand cette "bulle" a éclaté.
C'est cela qui a fait apparaitre excessif l' endettement public de ces pays, relativement à leurs capacités réelles de rembourser, et déclencher une intense spéculation faisant brutalement remonter leurs taux d'intérêt.

Cela a débouché sur une grave crise de surendettement public et de vives tensions au sein de la zone euro.
Des réponses d'ampleur ont été apportées. Mais elles demeurent insuffisantes et, surtout, très contradictoires: Elles cherchent, avant tout, à rassurer les créanciers, à consolider les marchés financiers, au prix de l'écrasement des dépenses salariales et sociales et des services publics. Elles cassent donc la croissance et l'emploi et rendent encore plus improbables les remboursements.
D'où la poursuite de la spéculation contre les pays concernés, dont le défaut de paiement est anticipé, mais aussi contre tout le système de l'euro, avec les risques d'une contagion.
Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) a été mis en place pour tenter d'endiguer cette crise et d'empêcher sa contagion, de conserve avec le FMI et la Commission européenne.
Il dispose de la garantie des États de la zone euro, ce qui lui permet d'emprunter jusqu'à 440 milliards d'euros sur les marchés financiers et de reprêter aux États en difficulté avec des conditions punitives.
Cette logique consiste donc à emprunter encore et toujours plus sur les marchés et donc à encourager leur croissance cancéreuse et leur domination sur le social et le public, au lieu de faire appel à la création monétaire de la BCE vouée, elle, à maintenir l'euro "fort". Cela ne peut qu'accentuer les cercles vicieux de la dette contre l'emploi, les salaires, la formation, les services publics et la croissance réelle européenne.
Désormais, ces tentatives de réponse portent gravement atteinte aux souverainetés nationales et à la démocratie, la BCE, sur mandat des gouvernements, s'arrogeant le pouvoir de dicter à un pays comme l'Italie un terrible plan d'austérité.


V – Il faut une tout autre politique:

1)- Arrêtons de diaboliser la dette publique!
La dette n'est pas mauvaise en soi. Il y a de bonnes et de mauvaises dettes. Tout dépend de l'utilisation que l'on fait de l'argent emprunté. S'il est utilisé pour accroître les richesses réelles, par exemple pour la santé, l'éducation, la recherche, le logement social, la sécurisation de l'emploi, de la formation et des salaires, l'environnement, cela fait de la croissance durable et saine. Celle-ci va alors entrainer un accroissement des recettes publiques (impôts et cotisations sociales), ce qui permettra de rembourser l'argent emprunté.
Par contre, si l'argent emprunté sert à spéculer sur les marchés bousiers et immobiliers, à délocaliser, à détruire des emplois, à déqualifier et à tirer les salaires vers le bas, cela freine la croissance, raréfie les recettes, ce qui creuse les déficits et les dettes.

  1. Ce n'est pas fatal d'aller chercher l'argent dont on a besoin sur les marchés financiers:

    a) – On peut augmenter et rendre plus efficaces les prélèvements obligatoires :
    Il faut une réforme de la fiscalité, non seulement pour accroitre les recettes des impôts et faire reculer les inégalités mais aussi pour pénaliser la croissance financière des capitaux, la recherche de l'argent pour l'argent, les délocalisations et, au contraire, encourager les comportements favorables à la croissance de l'emploi et des richesses réelles. Il faut aussi de nouvelles ressources immédiatement pour la protection sociale.
    Quatre exemples:
    ► Impôt sur les sociétés: Nous voulons le moduler de façon à pénaliser les entreprises qui investissent pour diminuer l'emploi et la masse salariale, préfèrent faire des placements financiers ou cherchent surtout à payer des dividendes; nous voulons, par contre, encourager les entreprises qui investissent en programmant des créations d'emplois, des mises en formation correctement rémunérés et contrôlés.
    ► Impôt territorial sur les entreprises: Nous voulons établir un impôt local sur le capital des entreprises pour en dissuader les gâchis. Il s'agirait d'une "taxe professionnelle" moderne qui serait assise non seulement sur les équipements des entreprises, mais aussi sur les actifs financiers des sociétés et des banques. Cela permettrait aux collectivités territoriales de disposer de quelque 20 milliards d'euros supplémentaires tout de suite et de voir l'emploi progresser sur leur territoire, ce qui augmentera la base de leurs recettes futures, plutôt que de s'endetter tant et plus auprès des banques ou des marchés financiers.
    ► Impôt sur les grandes fortunes: Nous voulons accroître son rendement, non seulement en augmentant son barème, mais aussi en élargissant sa base; par exemple en faisant contribuer les fortunes professionnelles de façon modulée, selon que les entreprises concernées augmentent ou non l'emploi et la masse salariale, alors qu'aujourd'hui les équipements professionnels sont exonérés de l'ISF.
    ► Cotisations sociales patronales: Nous proposons de faire cotiser les revenus financiers des entreprises et des banques au même taux que les salaires.


    b) – On peut utiliser autrement l'argent des prélèvements obligatoires:
    ► Nous voulons un contrôle et une évaluation publics et sociaux de la dépense publique, au lieu d'un rationnement systématique avec la RGPP et la prétendue "règle d'or des finances publiques". Celle-ci ne vise qu' à faire entrer dans notre Constitution des principes pour dessaisir automatiquement les élus de la Nation de tout pouvoir de décision budgétaire et mieux conformer les dépenses de l'Etat, des collectivités territoriales et de la protection sociale aux normes des pactes de stabilité et de l'euro plus, aux injonctions de la BCE et des marchés financiers.
    ► Il faut en finir avec les baisses de cotisations sociales patronales au nom de la compétitivité (et de l'emploi qui en dépendrait). Nous voulons, pour accroître l'efficacité sociale des entreprises, non pas baisser les "charges sociales", comme le préconisent la droite et le PS, mais pérenniser un financement efficace de la protection sociale et baisser les charges financières des entreprises (intérêts payés sur les crédits).
    Pour cela, nous proposons:

- De réformer le calcul des cotisations sociales pour accroitre durablement leurs recettes: Leur taux serait modulé de façon à décourager la croissance financière, les politiques salariales régressives et à encourager la création d'emplois et de formations correctement rémunérés;

- De dédier à un Fonds national de sécurisation de l'emploi et de la formation les quelque 30 milliards d'euros d'argent public aujourd'hui utilisés à baisser les "charges sociales". Cet argent servirait à prendre d'autant plus en charge les intérêts payés aux banques par les entreprises sur leurs crédits pour l'investissement matériel et de recherche que celui ci programmerait plus d'emplois, de formations correctement rémunérés et de progrès écologiques.

- Décentralisé au niveau régional, ce Fonds national serait partie prenante d'un pôle bancaire et financier public à partir de la Caisse des dépôts, des autres institutions financières publiques ou semi-publiques et de banques re-nationalisées. Ce pôle aura pour mission de développer, sous contrôle social, un nouveau crédit pour l'investissement des entreprises dont le taux d’intérêt serait d'autant plus abaissé, jusqu'à devenir nul, voire négatif, que cet investissement programmerait plus d'emplois et de formations correctement rémunérés.

Tout cela permettra un vigoureux essor de la croissance des richesses réelles et, donc, des recettes publiques en impôts et cotisations, tandis que reculerait la spéculation en France.

c)- On peut faire appel à la création monétaire de la BCE:

C'est ce que font aujourd'hui la FED et la Banque d'Angleterre, à la différence de la BCE. Mais elles le font pour soutenir les dépenses d'armement, les cadeaux fiscaux aux riches, les profits financiers des banques et des groupes, les placements financiers,la spéculation...
La BCE a été contrainte de transgresser ses propres dogmes monétaristes, sous le poids de la crise. Désormais, elle rachète des titres de dette publique des États en difficulté, mais pas directement auprès d'eux sur le "marché primaire", ni pour aider au développement des dépenses de services publics et pour la croissance réelle.
Elle les achète sur le "marché secondaire", auprès des banques qui détiennent ces titres afin de continuer la course folle à l'endettement sur les marchés financiers...où les banques achètent les nouveaux titres de dette publique émis à taux d'intérêt élevés avec, notamment, l'argent que leur prête la BCE à 1%!
Il faut absolument que la création monétaire de la BCE serve à une vigoureuse relance des dépenses sociales et pour les services publiques.

  1. – Comment faire?


    a) – Des mesures immédiates pour le remboursement des dettes légitimes:
    Il est indispensable de commencer à frapper très durement les spéculateurs et mettre à contribution les institutions financières pour commencer à alléger celles de dettes publiques qui sont « légitimes ».
    La mise en place d'une taxe Tobin sur les transactions financières est plus nécessaire que jamais. En même temps, il faudrait mettre à contribution, par un prélèvement spécifique, les banques, les sociétés d'assurances, les OPCVM et tous les fonds spéculatifs, dans chaque pays et à l'échelle de l'Europe.
    Devraient être particulièrement pénalisés les opérateurs qui se sont assurés contre un risque de défaut grec (ou autre) dans un but essentiellement spéculatif. Il s'agirait, ce faisant, d'en finir avec les instruments financiers du type des « CDS » (Credit default swap).Les fonds publics ainsi collectés devront être affectés à une réduction de la dette publique grecque.
    En même temps qu'il faut refuser tout plan d'austérité en France et en Europe et, au contraire, augmenter les dépenses pour les services publics, il faut exiger que la création monétaire de la BCE soit sollicitée à cette fin.
    Ça suffit cette BCE qui n'a de compte à rendre à personne et qui se permet de détailler aux États en difficulté, par dessus les peuples et leurs élus, les mesures qu'ils doivent prendre!


    b) – L'enjeu majeur: créer un Fonds social et solidaire pour le développement européen:
    ► Ni "eurobligations", ni sortie de l'euro...
    Sortir de l'euro ferait redoubler les difficultés et la spéculation, exacerberait les rivalités entre Européens et, au total, consoliderait la domination mondiale du dollar, pourtant elle-même en crise très profonde. Surtout, cela reviendrait à se priver de la force d'une création monétaire commune à l'échelle européenne et, alors, à se contenter de conditions de financement qui serait très limitée, à l'heure de la mondialisation, par rapport à des pays-continent comme les États-Unis ou la Chine.
    Le bond en avant dans le fédéralisme européen, avec notamment l'émission d'euro-obligations, ne contribuerait qu'à éloigner encore plus les centres de pouvoir des salariés, des peuples et de leurs élus, pour les concentrer au service de la domination des marchés financiers.
    De plus, les euro-obligations interdiraient de conduire des politiques différenciées selon les besoins propres de chaque pays, de chaque région. Émises au nom de la zone euro prise comme un tout elles imposeraient, pour garder leur notation, aux pays les plus faibles en termes de productivité de s'aligner sur les normes des pays qui dominent, Allemagne en tête, et pousserait vers une politique budgétaire unique.
    Non, l'enjeu est bien celui de commencer à rompre, de façon cohérente et pas seulement en paroles, avec cette logique qui consiste à faire accumuler de nouvelle dettes, pour tenter de régler celles en cours, en empruntant toujours plus sur les marchés financiers.
    ► Utiliser l'euro et la BCE autrement:
    De partout on voit grandir les luttes sociales en Europe et dans le monde. Le développement récent des mouvement des "indignés" le confirme. Toutes ces luttes cherchent à tâtons les voies de constructions politiques qui permettraient enfin de s'émanciper de la dictature des marchés, de la course aux armements et de disposer des moyens financiers et des pouvoirs pour imposer des solutions conformes à leurs besoins sociaux et culturels de développement.
    Ces luttes ont besoin de converger vers de grandes exigences formant cohérence alternative face à la cohérence des "adorateurs du veau d'or".
    Il faut viser une autre utilisation de l'euro, de la création monétaire de la BCE, du crédit bancaire, des fonds publics nationaux et européens pour de nouvelles interventions de solidarité européenne des États. Mais cela, non pour renforcer la domination des banques et l'hégémonie d'un noyau autour de l'Allemagne (fédéralisme), mais pour un développement de progrès social et un rattrapage effectif des retards de productivité des pays en difficulté.

  2. Le PCF, dans le Front de gauche, et le Parti de la gauche européenne (PGE) proposent de construire un Fonds social et solidaire pour le développement européen.
    Seraient ainsi émis des titres nationaux de dette publique rachetés par la BCE à un taux d'intérêt nul dont les recettes alimenteraient ce nouveau Fonds. Celui-ci serait chargé de les répartir, démocratiquement, entre chaque pays, selon leurs besoins respectifs, dans le but, expressément, de développer leurs services publics et leur potentiel de croissance sociale nouvelle, en coopération, au lieu d'une création monétaire inflationniste.
    La dénonciation du pacte de stabilité, le rejet déterminé du pacte de l'euro +, marcheraient alors de paire avec le lancement d'un nouveau pacte pour une croissance sociale, écologique et solidaire européenne.
    Il s'agirait, inséparablement, de réorienter la politique monétaire de la BCE dont le contrôle devrait être assuré par les parlements européen et nationaux, au lieu de l'indépendance actuelle au service de la domination des marchés financiers.
    Le taux d'intérêt auquel elle assure le refinancement des banques ordinaires devrait être modulé: il devrait être d'autant plus abaissé, jusqu'à être nul, voire négatif, que les crédits que la BCE refinance servent à des investissement programmant plus de d'emplois et de formation correctement rémunérés. Ce taux d'intérêt serait, par contre, d'autant plus relevé que les crédits à refinancer serviraient à spéculer, délocaliser ou diminuer les masses salariales.
    c)- Une affaire mondiale et pas seulement européenne:
    Il faut en finir avec la dictature des agences de notation privées pour le compte des marchés financiers et la spéculation. Cela nécessite une profonde transformation du système monétaire international dans le cadre d'une nouvelle conférence mondiale qui serait au moins de la portée de celle de Bretton Woods de 1944.
    L' Europe peut jouer un rôle majeur dans ce sens, de concert avec sa propre transformation, à l'appui des luttes:
    - En se tournant vers les besoins énormes de développement du monde arabe en révolution et de l'Afrique sub-Sahara avec un nouveau plan de type Marshall sans domination;
    - En se rapprochant des pays émergents pour faire reculer le rôle du dollar et aller vers la création d'une monnaie commune mondiale de coopération, à partir des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI, comme l'envisagent désormais explicitement la Chine, la Russie, la CNUCED... et d'une refondation des institutions monétaires, financières et commerciales internationales. YVES DIMICOLI

 

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6 octobre 2011 4 06 /10 /octobre /2011 06:00

Communiqué de la section PCF de Morlaix : appel à l'insurrection citoyenne contre la démolition des solidarités et l'abandon des personnes âgées.

 
La section PCF de Morlaix soutient l'initiative des sections de retraités des organisations syndicales et appelle les citoyens soucieux de justice et du bien-être des personnes âgés à se réunir le jeudi 6 octobre à 10h30 place de la Mairie à Morlaix pour faire entendre notre indignation collective par rapport au sort de plus en plus critique que les politiques de droite menées depuis deux décennies ont fait aux retraités.

 

Parmi les coups qui ont été portés aux retraités ces 20 dernières années, on peut relever:

  • La désindexation des pensions sur les salaires et l'instauration de la décote par le gouvernement Balladur en 1993.

  • la prise en compte des 25 meilleures années et non plus des dix meilleures années de carrière pour le calcul des pensions.

  • l'allongement de la durée minimale de cotisation et de l'âge légal de départ à la retraite (d'où une réduction du montant moyen des retraites, du fait du chômage et du sous-emploi des seniors).

  • la hausse incontrôlée des prix (logement, énergie, produits alimentaires).

  • à partir de 2003, le déremboursement partiel des médicaments, des consultations médicales, des séjours hospitaliers, qui, avec l'augmentation du coût des mutuelles, rend l'accès à des soins de qualité de plus en plus difficile à bon nombre d'anciens qui sont les principales victimes du fait que, désormais, presque 50% des dépenses courantes de santé sont à la charge des patients.

Résultat: le niveau de vie moyen des retraités a baissé de 20% depuis 1993. Parallèlement, les politiques des collectivités en matière de logements collectifs, de voirie, de transports, tardent à prendre la mesure des besoins des personnes âgées.

Peut-on se satisfaire que la cinquième économie mondiale traite ainsi le tiers de sa population qui a créé par son travail de la richesse collective pendant des décennies et qui, profitant du temps libéré, continue à en produire en prenant soin de ses familles (par l'aide matérielle directe à des enfants précaires, la garde des enfants...), en s'investissant dans l'associatif et la vie citoyenne, en œuvrant à la qualité du lien social?

 

L'UMP qualifie la dépendance de cinquième risque pour ouvrir de nouveaux marchés aux secteurs des assurances et considère que vieillir est avant tout une charge pour les finances publiques, la prise en charge du grand âge « coûtant » 6 milliards d'euros à la collectivité par an.

 

Le nombre de plus de 75 ans représentant aujourd'hui 9% de la population finistérienne- 80000 personnes- pourrait selon l'INSEE être augmenté de 40% d'ici 2030. L'allongement de la durée de vie est certes un défi pour le caractère égalitaire et l'efficacité de notre système de santé publique et de protection sociale. Cependant, ce n'est pas d'abord une charge qui nous écrase mais une chance qui nécessite une réflexion anticipée et des efforts publics réellement conséquent pour garantir à tous une protection sociale qui sécurise la perte d'autonomie.

Or, le président du Conseil Général Pierre Maille disait il y a un an qu'il manquait 2000 places pour faire face à la demande d'hébergement dans le Finistère qui compte déjà 137 structures d'accueil, mais dont beaucoup sont inabordables pour les retraités moyens et leurs familles. Alors que le gouvernement, reniant une nouvelle fois ses promesses, n'initie aucun chantier de grande ampleur pour financer la construction de maisons de retraite accessibles à toutes les bourses, pour soutenir les réseaux associatifs sans but lucratif d'aide au maintien à domicile comme l'ADMR (que Pierre Maille n'a pas craint de livrer au redressement judiciaire dans le 29) ou pour aider les départements à continuer à financer selon les besoins l'APA selon la réalité des handicaps, comment ne pas voir une forme de cache-misère dans le geste de charité de Mme Bachelot qui a promis le 30 septembre à Ploudalmézeau seulement 50 millions d'euros pour la restructuration de l'aide à domicile en France?

 

Faute de crédits, le secteur de l'aide aux personnes en perte d'autonomie subit un vaste plan social, avec 10.000 emplois supprimés en 2010 et sans doute autant en 2011: on a l'impression dans le même temps que tout est fait pour mettre en orbite les entreprises privées d'aide à la personne.

Dans les maisons de retraite, les salariés eux-mêmes regrettent que le manque de postes condamne à une maltraitance institutionnelle leurs patients victimes d'un travail à la chaîne bâclé. Tout aussi grave, alors que les conseils généraux financent de moins en moins d'heures d'aides à domicile pour les personnes en perte d'autonomie, le coût de celles-ci est depuis quelques mois financé par l'épargne individuelle des vieux eux-mêmes et non plus par la solidarité nationale, puisque les collectivités récupèrent désormais la plus grande partie de l'héritage des personnes modestes ayant eu recours à des soins et des aides à domicile.

 

Le financement des retraites et le soutien au pouvoir d'achat comme au droit à la santé et à l'autonomie des retraités pose avant tout un problème de partage des richesses.

 

Ne pouvant tolérer cet abandon des vieux et de la solidarité nationale au profit du chacun pour soi et du secteur assurantiel privé, nous exigeons avec le Front de Gauche un vrai changement en 2012: financement des retraites par une cotisation nouvelle sur les revenus financiers des entreprises au même taux que pour les ciotisations employeurs sur les salaires; retour de la retraite à 60 ans à taux plein (75% du salaire de référence); aucun salarié ne touchera une retraite inférieure au SMIC (que nous voulons porter à 1700 euros brut) et évolution de l'ensemble des pensions sur le même rythme que les salaires; dépenses de santé couvertes par la sécurité sociale remboursées à 100%; création de pôles publics départementaux de l'autonomie; offre de santé de proximité mieux repartie sur tout le territoire, embauches et plans publics de formation professionnelle dans la santé, le secteur de l'aide à domicile et des maisons de retraite publiques.

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5 octobre 2011 3 05 /10 /octobre /2011 16:26

Alors, ces primaires?  Démocratisation de la vie politique par une ouverture plus grande de partis à bout de souffle et à court de légitimité ou processus d'américanisation de la vie politique française et de marginalisation des autres partis de gauche que l'on cherche à transformer en satellites ou en sectes contestaires s'effaçant devant la grosse écurie gouvernementale qui parle aux français les yeux dans les yeux et leur demande d'arbitrer ses différences idéologiques mineures et ses conflits d'intérêts et d'ambitions internes?

Comment ne pas le reconnaître, il y a beaucoup d'électeurs de gauche, même très critiques vis à vis des choix et dufonctionnement du PS des dernières années ou décennies, qui s'intéressent à ces primaires, et se demandent s'ils vont aller y voter. On vous donne l'opportunité de juger qui à le profil le plus intéressant pour gagner face à la droite et qui conduirait en tant que président la meilleure politique au sein du parti qui à gauche a a priori le plus de chance d'amener un réprésentant au second tour des Présidentielles: c'est tout à fait normal d'être émoustillé par la perspective du choix et de commencer à s'intéresser aux débats des primaires, mêmez feutrés et poseurs. De là à se passionner pour la personnalité et les petites phrases de Martine, Manuel, François, Arnaud ou Ségolène, il y a peut-être un pas dificile à franchir, où alors il faut vraiment que de brillants commentateurs politiques nous prennent par la main...   

En tant que simples citoyens, moi et mes amis, nous rêverions que le PS au pouvoir soit enfin de gauche et applique la politique de démondialisation, de transformation de l'Union Européenne, de protection des salariés et de combativité vis à vis du capital, que propose Montebourg... Sans parler de son mot d'ordre d'une 6ème République dont il ne parle plus guère, s'alignant peut-être sur le projet socialiste qui conserve un statut quo favorisant chaque jour davantage le bipartisme et donc les intérêts partisans des socialistes.

Mais j'avoue que je n'y crois pas. Montebourg a démontré ses qualités de girouette opportuniste en passant au gré de ses intérêts personnels et de ses calculs d'un camp à l'autre du PS, de la gauche anti-libérale au soutien à Ségolène Royal. Il cherche surtout dans ce contexte un positionnement tactique qui lui permet d'exister et de continuer à faire parler de lui. Il essaiera peut-être d'arracher quelques promesses à Martine Aubry en monneyant chèrement ses 10 à 15%. Et encore... Un ministère lui suffira sûrement.  

Faut-il alors jouer le "tout sauf Hollande" parce qu'il assume le choix de la rigueur budgétaire et de nouveaux sacrifices sociaux à faire au nom du retour à l'équilibre des comptes depuis qu'il se positionne sur une ligne centriste delorienne après avoir eu la mollesse et le sens du non-choix proverbiaux de cet état quand il était premier secrétaire du PS? 

Mais, quoique que l'on puisse apprécier davantage sa cohérence et se plaire à imaginer une femme présidente, Martine Aubry offre t-elle vraiment des garanties pour mener une politique de gauche dans le cadre de la crise de la dette et d'engagements européens du PS qui vont avec une adhésion au principe de recherche de compétitivité dans le capitalisme mondialisé et celui, illusoire, d'une gestion travailliste ou sociale-démocrate à la papa de ce système capitaliste qui s'emballe et emporte les sociétés européennes dans la tourmente? Je ne le crois pas. 

Sa majorité au PS est à l'origine d'un projet du Parti pour 2012 qui prévoit l'austérité bugétaire faute d'aller chercher l'argent là où il goinfre la minorité de priviligiés, n'envisage pas de tourner le dos au traité de Lisbonne, à la réforme des retraites, ni d'augmenter les salaires, de lutter contre le travail précaire, de revenir sur les déremboursements de médicaments et la réforme de l'hôpital ou de remplacer les centaines de milliers de postes supprimés par Sarkozy et ses sbires dans la fonction publique. Ce sont les insuffisances de ce projet socialiste, pour qui en a connaissance, qui doivent nous conduire à refuser de laisser croire, et donc de vouloir, que seuls les socialistes soient capables à gauche d'atteindre le second tour des présidentielles, et donc que leur candidat représente potentiellement toute la gauche.

 

Au Front de Gauche, nous avons l'ambition de rendre le pouvoir au peuple en commençant par le repolitiser et faire monter le niveau de ses exigences en faveur d'un changement de société émancipateur. Nous voulons que cette société de plus en plus dure, individualiste et inhumaine change vraiment et non pas simplement que les pauvres et les classes moyennes prennent moins de coups parce que Sarkozy, le représentant assumé de l'oligarchie, sera détrôné. Nous avons donc l'espoir et la volonté de passer à plus ou moins court terme devant les socialistes au premier tour des élections. Ceux-ci, même si leurs scores et leurs butins électoraux restent flatteurs du fait des institutions, du black-out des médias sur les alternatives et des logiques du pseudo-vote utile, ne suscitent guère la confiance et l'estime de la population, au niveau national du moins, et n'ont plus de projet historique à la hauteur des enjeux de la période. De plus, les dirigeants du PS, qu'ils soient des politiciens professionnels précoces ou bourgeois dotés d'un capital social, culturel, scolaire, qui les persuadent d'être nés pour gouverner,  ont montré à de multiples reprises qu'ils faisaient corps avec le système et n'étaient nullement une menace pour les intérêts capitalistes.       

 

L'avantage de leur primaire pour les socialistes, c'est que même les médias de droite ou de centre-droit se choisissent un champion au PS pour ne pas décevoir l'intérêt du public et renforcer le bipartisme tout en faisant croire qu'ils respectent la diversité des sensibilités politiques des lecteurs.

 

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A défaut de DSK, et en pleine sarko-sinistrose, le Télégramme de Brest, soutiendrait Hollande..

Ainsi,  y a dix jours, en page 3 du Télégramme du 19 septembre 2011, je lis un gros titre à rassurer papi et mamie "La compétence et la morale" et juste, en dessous, devinez qui apparaît avec l'air vraiment sérieux et chagriné d'avance pour nous qui allons, par "esprit de responsabilité", tout faire pour revenir à 3% de déficit dès 2013 (on est presque à 7% du PIB de déficit aujourd'hui) et appliquer le Pacte de Stabilité pour l'euro... Je vous le donne en mille: François Hollande en veste et cravette bleue, les lèvres fermées et le regard sévère de l'homme qui sait qu'il va nous dire quelque chose qui ne va pas plaire mais qu'on doit être capable d'entendre.

La légende: "Pour séduire les français en vue de la présidentielle, les candidats à l'Elysée ne pourront faire l'économie d'un discours sur la morale publique". Tant qu'il ne s'agit que d'un discours et d'un impératif de communication, tout va bien. Strauss Kahn avait, selon les raccourcis du Télégramme qui ne prétend s'appuyer que sur la rumeur publique, la compétence sans la morale. Hollande incarnerait-il la réconciliation de ces deux qualités si l'on en croit le raccourci inconscient qui se fait à la vue du titre et de la photo?  

L'éditorialiste Christine Clerc, marque néanmoins certaines réserves dans l'article renversant de subtilité qui entoure la photo, où elle définit l'homme, très calculateur et ennuyeux malgré son sens de l'humour pince sans rire, en "bon élève de Jacques Chirac le Corrézien et de François Mitterrand le Charentais". Oh! tout de même, il n'a pas toutes les qualités François, puisqu'il promet 60000 créations de poste dans l'éducation nationale et pour Mme Clerc spécialisée en voyance, c'est sans doute le gros mensonge qui lui fera de gagner des chances d'être élu. Elle préfère néanmoins Manuel Valls qui ne sacrifie pas la vérité à la conquête du pouvoir.

  

Il y a deux jours, je reçois dans ma boîte aux lettres comme beaucoup de morlaisiens deux tracts du PS destinés à aller ensemble, l'un pour appeler à voter aux primaires socialistes, l'autre pour aller voter comme Marylise Lebranchu (députée), Richard Ferrand (Pdt du groupe PS à la région), Jean-Luc Fichet (Sénateur), Gwenegan Gui (vice président de la Région), Joëlle Huon (vice présidente du Conseil Général du Finistère), André Prigent (maire de Plougonven)...etc. 

Car, me dit-on, le Finistère (il s'agit peut-être ici plutôt du Finistère qui compte vraiment) est avec Martine Aubry. Le texte commence par coutumière concession à la lamentation compassionnelle: "La République va mal et les français souffrent" pour se terminer sur un éloge de Martine Aubry "femme de gauche et femme d'Etat". On n'a pas jugé utile de dire ici que Martine Aubry a gagné ses brevets de pilote d'Etat par sale temps de crise financière en rappelant qu'elle a été n°3 de Péchiney avant de hanter les palais de la République. 

 

Comment interpréter la forme significative de ce prospectus sans contenu ? 

 

Appelle t-on le lecteur à se dire: "j'aime mon chef qui aime ce chef, donc je devrais aimer le chef que se reconnait mon chef"... ? "Les mauvais langues diront peut-être avec perfidie que l'on a constitué les comités de soutien en mode mineur que l'on voit s'étaler dans les communiqués publiés par les socialistes ces derniers jours dans les pages locales des quotidiens régionaux selon la même logique de caporalisation motivée par des intérêts d'ambition individuelle: "mon chef dit que ce chef serait mieux pour nous, donc si je veux être bien vu, il vaut mieux que je me range à son avis..." 

D'autres, plus malveillants encore, diront que les élus locaux se donnent de l'importance en s'affiliant à l'un des poids lourds en concurrence, Aubry et Hollande, conduits en attelage jusqu'à la victoire ou la défaite par des chevaux légers toujours aussi impétieux malgré les années et le cumul des mandats: sénateurs ou députés, conseillers régionaux, maires ou présidents de comité d'agglomération...

 

En tout cas, on ne peut que constater une chose: il n'y a dans ces tracts aucun projet, aucune proposition faite à la population, aucune analyse de la situation de crise profonde qu'elle subit. Ces Primaires censées passionner les français selon les médias dominants lassés de la mafia sarkozyste et en mal de gouvernements "sérieux et modérés", sont moins une résonnance des luttes sociales, des interrogations politiques et des difficultés que traverse le pays que des exercices d'auto-satisfactions nombrilistes et des exercices d'affiliation à des Champions dont on décline à l'envie, à défaut de projets structurés en phase avec les enjeux de l'époque, les traits de personnalité, les stratégies de com' et les habiletés. Bref, encore une fois, ce qui sembler primer sur le débat d'idées, c'est la politique-spectacle, la personnalisation des enjeux électoraux, la lutte pour les bonnes places à tous les niveaux du pays et du parti, l'espoir rabougri du changement des dirigeants sans le changement social... En interne, il est possible qu'on parle plus logos, coupes de cheveux, pages Facebook, comptes twitter, passages radios et télés des champions, trahisons des personnalités et revanches à prendre, pronostics et sondages, plus que de la crise financière, du chômage, des bas salaires et de la précarité, de la montée du Front National.  

En attendant, les socialistes parviennent depuis quelques semaines à  occuper la quasi-totalité de l'espace médiatique, en laissant à peine une petite place pour les états d'âme de centristes sarkozistes repentis comme Borloo ou Morin ou pour les déroutes et les affaires de corruption de la droite. Depuis qu'Hulot n'est plus l'homme providentiel de l'écologie, on entend plus parler d'Europe Ecologie les Verts, encore moins du NPA, du Front de Gauche, si ce n'est pour salir Mélenchon, à défaut de prendre au sérieux et d'argumenter contre nos analyses de la situation et nos propositions, en repassant en boucle le film de ses mouvements d'humeur périodiques.

 

Dans l'opinion, on cherche à imposer l'idée que les espoirs de la gauche ne peuvent être portés que par un candidat PS que l'on retrouvera quoiqu'il arrive au second tour si l'électeur ne joue pas la politique du pire en se faisant plaisir en votant pour des petits, laissant ainsi une voie royale à Marine Le Pen. Cette exposition médiatique de leur compétition pour le pouvoir est à double tranchant pour les socialistes car elle ne les rend pas forcément plus aimables en condamnant à l'effacement leurs adversaires de gauche.

En tout cas, elle est l'occasion pour les notables du PS de se faire valoir. Un exemple choisi en tout bien tout honneur: après avoir opportunément rappelé qu'il serait presque logique que DSK appelle à voter Aubry car "après tout, Martine et Dominique ont toujours été sur la même longueur d'ondes" , ce qui est inquiétant, et annoncé sans faire de manière qu'elle serait candidate à un quatrième mandat de député, parce que la démocratie françaisea besoin d'un nouveau souffle, Marilyse Lebranchu confie sans fausse pudeur ses ambitions à Sophie Prévost dans le Ouest France du 10 septembre, en disant qu'elle accepterait sans hésiter un ministère confiée par sa vieille amie Martine Aubry. Tout le monde est appelé à se rejouir pour elle... Mais quel service veut-elle rendre aux français? Quel projet politique veut-elle défendre en prenant des responsabilités dans un gouvernement de gauche éventuel en 2012? Sans doute que l'exercice d'une conférence de presse pour un quotidien régional où il s'agit surtout de se faire photographier avec Martine ne permet pas de rentrer dans ces détails qui n'intéressent guère le lecteur moyen, qui n'aspire qu'à savoir que ses chefs sont bien où ils sont, bien dans leurs pompes...

 

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Ismaël Dupont.    

 

       

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 18:11

Crédit Mutuel-Arkéa. La grève se poursuit

 

Les employés de banque du Crédit Mutuel Arkéa qui compte 8000 salariés entre le centre du Relecq-Kerhuon et les autres centres bretons, ceux du Sud-Ouest et du Massif central, ne sont certainement pas les salariés du privé les plus défavorisés en termes de rémunération mais ils agissent depuis une semaine pour faire valoir des positions de principe concernant la préservation de l'identité mutualiste de leur banque, le partage des bénéfices et la limitation à des écarts décents moralement et logiques économiquement des inégalités de revenus entre les cadres dirigeants et les autres employés. Dans un mouvement de grève et de manifestation très courageux durant depuis une semaine sans que la direction ne fasse de propositions satisfaisantes jusqu'à présent, ils dénoncent la fuite en avant capitaliste d'une banque autrefois mutualiste, la création d'une société fantôme des cadres dirigeants de la banque visant à soustraire leurs revenus aux règles communes de rémunération et à la connaissance des employés, et ils demandent 150 euros net d'augmentation de salaire par mois alors que leurs dirigeants n'ont attendu aucun quitus pour augmenter leurs revenus entre 30% et 50% (en intégrant la part variable du salaire) depuis 2 ans, récompense sans doute de l'activisme de leur management visant à transformer les salariés du Crédit Mutuel en supers vendeurs de produits financiers.

L'an dernier, rappelle Ouest France aujourd'hui, le groupe Arkéa a enregistré un bénéfice de 273 millions d'euros, en progression de 77%: on ne nous dit pas si c'est en grugeant les clients ou les salariés, sans doute un peu les deux. En tout cas, il y a de la marge pour reconnaître l'efficacité du travail des salariés: ceux-ci ne veulent pas se contenter du geste de charité que propose la direction, soit d'une revalorisation des bas salaires à l'embauche, les bac +2 et bac +3 étant recrutés au SMIC la plupart du temps (avec une paye sur 14 mois cependant).  

Tous les syndicats de l'entreprise (CGT, CFDT, SNB, UNSA, FO), unamimes pour soutenir le mouvement, ont pu déplorer la remise en cause du droit de grève en voyant les dirigeants du groupe, Jean-Pierre Denis et Ronan Le Moal, tutoyant des sommets de hauteur aristocratique avec leurs salaires respectifs de 615000 € et 490000 € sans compter la part variable (Le Télégramme du 1er octobre), menacer les salariés en lutte d'une action au pénal au motif qu'ils entravaient la liberté de travail.

 

Jean-Pierre Denis préfère les applaudissements des action

 

 

Le salariat français a encore de la ressource, on le voit, pour défendre une conception de l'activité professionnelle compatible avec l'intérêt général et ne faisant pas honte aux employés, tout comme pour faire valoir l'exigence de justice dans les différences de salaires et la répartition aux salariés de la richesse nouvelle créée par eux. 

Des écarts de rémunération dans l'entreprise ne pouvant accéder des échelles de 1 à 20, des hauts revenus taxés à 100% quand ils accèdent 20% du revenu médian, un SMIC porté à 1700 euros bruts, un secteur bancaire en partie renationalisé, mieux différencié entre banques de dépôt et banques d'investissement et cessant d'alimenter cette économie-casino qui plonge les sociétés dans la crise sociale, la préservation des statuts des banques mutualistes, voilà des propositions du programme partagé du Front de Gauche qui pourront rencontrer peut-être les attentes d'un grand nombre de ces salariés en lutte et de ceux qui les regardent  se battre avec plaisir ou admiration.                

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2 octobre 2011 7 02 /10 /octobre /2011 19:15

Ca y est: le Front de Gauche est en campagne.

On va la changer cette société oui ou non? ça pourrait ressembler à la révolution citoyenne par les urnes comme nos camarades de Bolivie l'ont fait! On va aller chercher tous les indignés, tous les outragés, tous les écoeurés, tous les dégoûtés, tous les martyrisés, pour être au second tour avec un petit 18%!
Il reste bien encore en France 18% de dignes représentants de nos ancêtres révolutionnaires de 1789 tout de même!
Bon dieu, il faut qu'on renverse la table de ces quarante années de consensus politique qui nous ont conduit où nous en sommes!!!
Nous allons créer des collectifs Front de Gauche, où chaque citoyen pourra participer à la campagne, au programme, sans adhérer à quelque parti politique que ce soit.

 

A Morlaix, la réunion de lancement du collectif Front de Gauche est fixée le jeudi 13 octobre à 20 heures, au local du PCF, 2 petite rue de Callac.

 

L'idée est de retrouver une énergie populaire de façon à ce que le vote leur explose à la gueule, comme il leur a explosé à la gueule en 2005, lors du référendum sur la" constitution européenne des marchés financiers!".

 

Le front de gauche avec son programme partagé "l'humain d'abord!" peut devenir ce front populaire qui peut (qui doit!) bouleverser l'histoire de notre pays, comme celui de 1936!

 

Vite fait en résumé, quelques points du programme:

 

- 6ème république, pour qu'on sorte de l'oligarchie, avec certainement la suppression du président de la république. Exit Mélenchon (ça c'est pour ceux qui ne peuvent pas blairer ses couleurs de cravates!).

- SMA, salaire maximun autorisé, soit 20 fois le smic, mais je vous annonce déjà que j'organiserai dés le début du mandat, une pétition citoyenne pour qu'on passe plutôt à 10 fois le smic! Non mais, pourquoi pas 200 fois le smic pendant qu'on y est?

- RMA, revenu maximum autorisé, au dessus de 360 000 euros par an, on prend tout! ( C'est possible qu'on lance une pétition aussi!)

- Planification écologique, parce qu'une croissance infinie n'est pas possible dans un monde fini! J'ai rencontré l'autre fois un enfant de sept ans qui avait compris cela!!!

- Référendum sur l'orientation nucléaire de notre pays, avec une effervescence démocratique comme celle de 2005 pour se désintoxiquer de quarante années de propagande sur le sujet! Quand je vous disais qu'on ne va pas s'ennuyer! 

- SMIC à 1700 euros brut, et à ceux qui vous disent que ce n'est pas possible, demandez leur plutôt si c'est possible de vivre correctement avec le SMIC actuel!

- Sortie du Traité de Lisbonne parce que nous ne voulons plus que nos enfants vivent dans une société ou le dogme de la finance et de la concurrence de tous contre tous passe avant tout le reste! Nous c'est le partage, la solidarité et l'humain d'abord!

 

Ensuite il y a tout un tas de mesures, diverses et variées, dans le programme partagé que je me ferais un plaisir de vous donner  quand il sera en ma possession.

Raisonnons logiquement.

Soit la droite reste au pouvoir... no comment!
Soit les sociaux démocrates accèdent au pouvoir (fussent-ils verts!) et alors c'est un avenir à la grecque qui nous attend! Le premier ministre grec, social démocrate, président de la première internationale socialiste!, vient de recevoir les félicitations des institutions européennes, Sarko et Merckel en tête pour la stricte application des deux plans d'austérité qui visent à faire payer la crise au populo qui n'y comprend rien! Mais qui encaisse tout!

On connait leur discours, c'est bien triste ma pov' dame, mais on va pas se mettre à dos nos "partenaires" européens, le monde est libéral, l'europe est libéral, l'économie de marché est partout maintenant, on a adopté le traité de Lisbonne c'est pour que ça nous serve quand même, et il faut qu'on reste concurrentiel face aux pays émergents, nous ne pouvons pas nous marginaliser enfin! Et puis avec plus de croissance nous créerrons de l'emploi et nous partagerons mieux les richesses! Mais il faut aussi reconnaître raisonnablement qu'il est normal de travailler plus longtemps lorsque l'on vit plus longtemps!

Et bla bla bli, et bla bla bla bla!

Bref la sociale-démocratie quoi!

Soit c'est les centristes... la droite quoi!

Soit c'est les fachos... et c'est encore la droite!

 A ceux qui pensent ne pas voter, qu'ils considèrent bien que les copains de Sarko eux, ne vont pas oublier d'aller voter!

A ceux qui pensent que le vote ne sert à rien, parce qu'au final le petit populo se fait toujours baiser, peut-être, mais c'est vraiment pas fatiguant de mettre un bulletin dans l'urne pour la révolution citoyenne, et si malgré tout ça ne fonctionne pas, je serai avec ceux qui feront la révolution à la mode Tunisienne ou Egyptienne, mais il faut bien reconnaître là, que ça risque d'être un peu plus fatiguant et que le résultat est lui aussi plutôt incertain!

HUBERT Peneau.
militant du Parti de Gauche dans le pays de Morlaix.

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30 septembre 2011 5 30 /09 /septembre /2011 06:02

Le très ultra-libéral José Manuel Barroso a dit il y a quelques jours (Libération du 29 septembre): "La coopération intergouvernementale n'est pas suffisante pour sortir l'Europe de cette crise" qui "risque de mener à la renationalisation et à la fragmentation".  On ne peut être plus clair: le renforcement de l'intégration économique européenne et de la constitutionnalisation des contraintes d'austérité s'inscrit dans le projet historique des concepteurs de l'Union Européenne de défense dogmatique du libéralisme et de la privatisation contre l'indépendance économique des peuples, entreprise mise en péril par les conséquences de la crise actuelle du capitalisme qui fragilise des banques, les sociétés d'assurance et les fonds d'investissement pouvant être menacés par les cessations de paiement et le non remboursement des dettes des Etats (comme la Grèce, l'Italie, l'Espagne).

Le 29 septembre 2011, l'Allemagne et l'Estonie ont voté le texte qui augmente le poids du Fonds européen de stabilité financière (FESF) dont l'existence a été décidée au niveau du Conseil des Ministres européens en mai et qui sera doté d'une capacité d'emprunt de 440 milliards d'euros.

Ce Fonds européen de stabilité permettra donc aux Etats d'emprunter sur le circuit bancaire pour prêter dans l'urgence aux Etats afin qu'ils remboursent à échéance leurs créanciers privés, sans certitude aucune de voir ces milliards avancés par le contribuable européen sous la forme d'une aggravation de la dette publique qu'il paye en réduction du service public, des prestations sociales et des droits sociaux, revenir un jour dans ses poches. Cette cagnotte virtuelle du fonds de stabilité constituée en hypothéquant le bien-être des classes moyennes et populaires européennes est là pour limiter la spéculation sur les dettes souveraines et la faillite des banques et le renchérissement des taux d'intérêt consentis aux Etats très endettés, qui rend de plus en plus difficile le remboursement de ces dettes en les plongeant dans la recession. 

Vu que les plans d'austérité qu'on impose aux Etats hyper-endettés (du fait de la crise financière de 2008, des aides inutiles aux entreprises, de la défiscalisation des hauts revenus et des entreprises, rappelons-le...) réduisent encore leur capacité à rembourser un jour leurs dettes en plombant leur croissance, il est quasiment certain que ce fonds de stabilité sera mis à contribution très bientôt, ce qui augmentera considérablement la dette des principaux Etats contributeurs, la France et l'Allemagne, fragilisera l'euro et permettra une nouvelle curée contre les droits sociaux d'une violence inégalée.        

Puisque à l'origine de cette crise se trouve le poids de l'économie financière (renforcé par les privatisations du secteur bancaire, des services publics et de la protection sociale, la pression sur les salaires au profit des actionnaires, la libéralisation et la dérégulation des échanges boursiers...) et les limites de l'endettement privé pour alimenter la consommation et le dynamisme de l'économie alors que les salaires du grand nombre restent corsetés, le moyen d'en sortir aurait été de renationaliser une partie du secteur bancaire pour mener une politique de crédit au service du social, de l'écologie et de la croissance durable, de taxer les capitaux et les grandes fortunes pour réduire le poids de l'économie financière, de supprimer les opérations boursières purement spéculatives, de renforcer les services publics, la protection sociale, les salaires dans le cadre d'un certain protectionnisme européen afin de relancer la production et la consommation en Europe.  Cela peut et doit se faire sur une échelle européenne et la crise du capitalisme européen causée par 30 ans d'ultra-libéralisme aurait été l'occasion de faire ce virage à 180 degrés dans nos politiques publiques.

Au lieu de cela, on fait semblant de croire, pour continuer à transférer des richesses publiques au secteur privé et à appliquer les bonnes vieilles recettes libérales, que l'hyper-austérité imposée aux Etats endettés leur permettra ainsi que l'Europe toute entière de se sortir de la crise, qualifiée de crise de la dette des Etats (trop généreux avec les sociétés par conséquent) et non de symptômes d'une maladie incurable du capitalisme, sous la forme pure que nous lui connaissons depuis les vagues de dérégulation et de privatisations des 30 dernières années. 

La contrepartie exigée pour bénéficier au besoin de la caisse de mutualisation des pertes du fonds européen de stabilité est en effet de se plier au pacte de stabilité pour l'euro. Avec celui-ci, comme l'écrit Jean Quatremer, journaliste de Libération le 29 septembre: " non seulement l'équilibre des finances publiques devient la règle, sous peine de lourdes sanctions quasi automatiques, mais les grandes lignes des politiques économiques et budgétaires seront arrêtées en commun à Bruxelles avant d'être approuvées par les Parlements nationaux. La "règle d'or" européenne (déficit limité à 3% du PIB, dette maximale de 60%) était déjà gravée dans le marbre, elle l'est désormais dans l'acier trempé". Désormais, affirme le député européen Modem Sylvie Goulard, "la Commission va pouvoir piloter plus finement les politiques économiques de la zone euro" . Les citoyens se veront ainsi tout à fait déposséder de leur souveraineté en matière de choix économiques et sociaux: le vieux programme de Monnet de dictature de la science technocratique au service de la vitalité des entreprises se réalise enfin!

Avec quelle efficacité le fait-elle déjà! Après avoir imposé à l'Italie un plan d'austérité de 54 milliards d'euros, frappant essentiellement les intérêts des classes moyennes et populaires grâce au sens de la justice sociale si spécial de Berlusconi, il devient tellement improbable que l'Italie plongée dans la recession se sorte d'un endettement équivalent à 130% du PIB que l'agence de notation Standards and Poor's, une semaine après l'adoption de ce texte, a degradé la note de l'Italie.

De même, comment justifier que dans un pays, la Grèce, qui compte un taux de recession à 4 ou 5%, 16,6% de chômeurs, et qui a fait déjà des "plans d'économie" monstres depuis 2008 en augmentant les impôts, privatisant des services publics, démentelant le système de retraite et la protection sociale, supprimant des postes de fonctionnaires et réduisant leurs salaires, on exige encore une batterie de nouvelles mesures que Papendreou, entraîné dans une course en avant pour éviter que les taux d'intérêts de la Grèce s'envolent encore, s'empresse de faire voter par son Parlement: "suppression de 20000 postes supplémentaires dans la fonction publique, gel des salaires et des retraites de la fonction publique, instauration du chômage technique dans tous les organismes publics, augmentation de la taxe sur le fioul domestique, réduction des dépenses de santé, accélération des privatisations"    (L'Humanité Dimanche, 22 septembre). Ainsi, les dirigeants de l'Europe, loin de manifester leur solidarité envers des grecs déjà durement éprouvés, se comportent, selon la bonne formule du journaliste de L'Humanité, Dominique Sicot, comme "un tribunal de commerce" au service des intérêts des créanciers, les grandes banques françaises et allemandes.

En France, la dette est actuellement équivalente à 6,7% du PIB. Les députés européens socialistes français, à l'inverse de leurs homologues sociaux-démocrates grecs, espagnols, italiens, allemands, n'ont pas voté le Pacte de Stabilité pour l'euro. C'est une bonne chose. Pourtant, dans leur projet socialiste pour 2012, il y a cet objectif conforme aux traités de Maastritch et de Lisbonne, de revenir à une dette à 3% du PIB et de ne pas faire augmenter les dépenses publiques plus vite que la croissance, quasi nulle actuellement. Peu de chances dès lors qu'en cas d'alternance en 2012, les socialistes, surtout s'ils sont conduits par un François Hollande adepte de la rigueur depuis plusieurs années, engagent une politique de relance pour soutenir le pouvoir d'achat des français, réévaluent les pensions, les minima sociaux, les niveaux d'indemnisation au titre de la sécurité sociale, ou qu'ils engagent un plan de relance de l'investissement et de l'embauche dans les services publics. Tout au plus, si un rapport de force ne s'établit pas qui oblige la gauche gouvernementale à rompre avec sa logique d'adaptation au capitalisme mondialisé et de renforcement des politiques économiques intégrées et libérales en Europe,  pourra t'on espérer que les socialistes, sans rétablir ce que la droite a défait, s'engagent à ne pas faire plus de dégâts dans une sorte de solution de compromis entre leurs engagements européens et les attentes de leur électorat.

 

Ismaël Dupont.

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29 septembre 2011 4 29 /09 /septembre /2011 05:57

La grève dans l'éducation a été très suivie le 27 septembre. Pourtant le ministère annonçait dès midi 22% de grévistes dans le secondaire et 33% dans le primaire.  Mais, une fois de plus, les chiffres du ministère pour le secondaire ne reflètent pas la réalité puisqu’ils ne sont pas le résultat de la division entre le nombre de personnels en grève et le nombre de ceux qui avaient un service à assurer. Ainsi un gréviste n’ayant pas de cours le matin et faisant grève l’après midi au moment d’assurer ses cours sera compté comme non gréviste, les personnels à mi-temps étant comptés comme ½ grévistes !! Partout en France, les manifestations ont été nombreuses et particulièrement bien fournies: 150000 à 180000 manifestants au total, c'est pas rien, et de surcroît dans une unité syndicale et public-privé. Mais Sarkozy avait autre chose à faire qu'à écouter ces planqués fainéants protégés par leurs statuts qui n'ont jamais à subir les dures lois de la compétition internationale comme les ouvriers, les salariés du privé, les cadres... Toujours la même tactique de division, d'exaspération des préjugés et des rancoeurs entre différentes catégories de la société... Qui a dit que la droite misait sur l'intelligence là où la gauche parlait au coeur?    

 

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A Brest, 5000 manifestants de l'enseignement public et privé ont demandé plus de moyens, des effectifs moins surchargés dans les classes, la possibilité de maintenir une diversité d'options dans la secondaire, et le recrutement d'enseignants qualifiés pour pourvoir les départs non remplacés depuis 5 ans. A Quimper, ils étaient 1500 manifestants.  

En Bretagne, la rentrée 2011 a vu une augmentation de 2300 élèves des effectifs dans l'enseignement public alors que dans le même temps, 40 emplois à nouveau ont été supprimés dans le secondaire (137 en comptant le premier degré et l'administration). Depuis 2007, l'Académie de Rennes a gagné 5400 élèves et perdu 360 emplois. C'est pourquoi les personnels ont manifesté fortement leur mécontentement mardi dernier. En Bretagne, même avec le mode de calcul faussé expliqué précedemment, il y avait 41,5% d'enseignants grévistes en collège, 36,6%  en lycée général, 33% en lycée pro, 45,6% dans le 1er degré. 

Un dossier de L'Humanité dimanche du 22 septembre permet de se faire une juste idée des proportions de l'entreprise de démolition du système d'éducation en France par la droite sarkozyste. 66000 postes ont été supprimés dans l'éducation nationale depuis 4 ans. Ainsi, alors que, entre 2000 et 2008, les dépenses pour l'éducation, privée et publique, ont progressé en moyenne de 32% au sein des pays de l'OCDE, la France a diminué les siennes de manière drastique: en 2011, elle consacrait 6% de son PIB à l'éducation, alors que ce taux était de 6,4% en 2000 et de 6,6% en 1995. 

Tout a été mis en oeuvre pour rendre l'école plus inégalitaire, moins efficace pour élever le niveau d'instruction de tous les enfants et des jeunes:

1°) C'est une évidence, le manque de bons moyens de fonctionnement pour l'école (classes surchargées, profs non remplacés...) pénalise d'abord et avant tout les enfants de la classe populaire ou ceux dont les parents ont des difficultés à aider scolairement leurs enfants, à leur transmettre des habitus et une culture générale favorisant la réussite scolaire, à leur payer des cours de soutien privé.

2°) l"assouplissement" de la carte scolaire et la flambée incontrôlée de l'immobilier dans les villes a réduit la mixité sociale à l'école

3°) cette logique de ségrégation est accentuée par les graves dysfonctionnements (stagiaires ayant eu le concours non formés professionnellement et mis dans des classes d'emblée 18 heures par semaine, profs titulaires absents non remplacés pendant des semaines ou remplacés par du personnel précaire non qualifié, niveau d'encadrement vie scolaire réduit, d'où des problèmes de discipline...) liés aux baisses de moyens dans les établissements publics qui conduisent, surtout dans les grandes villes, une partie des classes moyennes et supérieures à mettre leurs enfants dans le privé, conduits en cela par des logiques individualistes visant la performance et la réussite sociale des enfants.

4°) L'autonomie accrue des établissements et la réforme du socle commun de compétences promue par l'OCDE et l'Union Européenne a accru de son côté (en présentant les choses de manière assez caricaturale) le clivage entre des établissements favorisés qui continuent à dispenser une formation intellectuelle généraliste et exigeante visant à préparer, dès le collège, les élèves au supérieur, et des établissements de zones géographiques moins favorisées qui se recentrent sur des apprentissages utilitaires fondamentaux rendant les jeunes employables sans forcement développer chez les élèves l'ambition d'aller au-delà. Comme le dit très bien le journaliste de L'Humanité, Jean-Claude Benard, "c'est la disparition programmée d'une éducation commune délivrée par le service public et son remplacement par deux écoles distinctes: d'un côté, les écoles du socle commun, limitées à la scolarité obligatoire et formant un salariat destiné aux tâches d'exécution; de l'autre, les écoles du programme et une scolarité étendue jusqu'à bac +3 pour former les salariés destinés aux tâches d'encadrement. En réformant l'éducation, la droite construit un salariat clivé, sans culture commune".

5°)Le collège unique a été villipendé en paroles par la droite et attaqué concrètement, comme en témoigne la valorisation de l'apprentissage précoce pour les enfants de la classe ouvrière par Sarkozy: on réduit ainsi les chances que ces jeunes acquièrent les clefs de lecture critique du monde pour se révolter, pour exiger des augmentations de salaire ou pour vouloir reprendre leurs études plus tard pour évoluer professionnellement.

6°) L'école est de plus en plus conçue comme une entreprise où le chef d'établissement se pense, grâce à sa nouvelle formation, aux pressions et aux flatteries dont il est l'objet de la part de son institution, comme un manager (payé en partie au résultat, à la prime) chargé de relations publiques et d'évaluation différenciée de ses enseignants, en fonction de leur investissement, non dans l'activité pédagogique, mais dans la communication et les projets vitrine de l'établissement destinés à séduire des parents consommateurs.               

 

 

Ismaël Dupont.   

 

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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 18:35

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On cherchait des idées pour la programmation du nouveau Festival des Arts dans la Rue de juillet-août 2014 et les Grecs, inventeurs de la philosophie, de la démocratie, du théâtre tragique, du ouzo et de la féta, et de biens d'autres choses moins plaisantes telles que l'oligarchie au VI ème siècle av. JC ou l'effet létal du chantage à la dette depuis deux ans, n'ont pas démenti leur réputation de précurseurs en trouvant un rôle à sa mesure à notre regretté plus brillant économiste de France, ex sauveur du monde et meilleur espoir d'une gauche qu'il aurait enfin pu reconcilier avec la modernité social-libérale. 

C'était dans un village du Magne, une péninsule aride et magnifique au sud du Péloponnèse, peuplée à l'origine, semble t-il,  par des colons corses, ce qui explique, autant peut-être que l'austérité martiale de leurs hautes maisons fortifiées  traditionnelles à meurtrières et machicoulis, le goût de des gens là, si éloignés de New-York, de ses suites et de ses dîners de truffes à des milliers d'euros, pour l'esthétique glorieuse des films de mafia.

C'était avant la vraie-fausse confession si persuasive et pleine de hauteur imposante de Dominique face à cinq millions de Français, plus Claire Chazal.  

Le patron du FMI (L'était-il encore? Le titre lui sera de toute façon attaché durablement désormais comme celui de ministre de la Culture à Jack Lang, Christine Lagarde nous en excuse...)  avait l'air moins grave, plus détendu et léger que dans son exercice d'explication du 18 septembre sur TF1 - soit qu'il était content de sa reconversion dans la séduction des caméristes blanches, soit parce que le théâtre lui allait mieux que la comédie politicienne, ou bien encore la gestion impériale et sans complaisance des affaires grecques lui donnait pour lui-même des airs flatteurs d'Alexandre le Grand, selon l'hypothèse que l'on veut bien former sur l'authenticité et le contexte chronologique de cette photo. 

En tout cas, depuis qu'il est la super-star connue jusque dans les campagnes les plus reculées de Grèce, où l'on n'hésite pas, avec un salaire minimum de 600 €, un salaire moyen d'à peine 1000 €, des mois de salaires brutalement retirées, des taxes en augmentation, un Sans Plomp 95 à 1,70 € le litre, à dépenser 15 à 20 € pour voir le spectacle de Dominique (Nique Nique... scandent souvent les spectateurs, se souvenant peut-être du tube très sixtie d'une soeur de coeur de notre ancien consultant de la MNEF à qui l'on donnait le bon dieu sans confession), Strauss-Kahn a évolué sur la question de la dette grecque: elle ne doit plus prendre à la gorge les spectateurs qui ont lancé sur des chapeaux de roue  sa tournée internationale et qui ont fait déjà de tels sacrifices pour lui: il faut en annuler une partie, nous a dit-il, plein de lucidité, à la fin de son allocution du 18 septembre: "Il faut couper les pertes maintenant si l'on veut repartir de l'avant", a dit-il à propos de la dette grecque, ce qui laisse penser que sa sérénité nouvelle et son indépendance le rendent plus lucides que nos laborieux hommes politiques européens qui continuent à faire sans joie le sale boulot des banques et des multinationales.         

 

Ismaël Dupont.      

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