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20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 13:32

 

 

la-fete-de-l-humanite

 

 

La fête de l’Humanité, c’est le rendez-vous incontournable de la mi-septembre pour tous les amateurs de spectacles, de débats, de découvertes, de discussions enfiévrées dans une ambiance chaleureuse et fraternelle, unique en son genre.

 

Le puissant souffle d’indignation et de colère, la force des espoirs et des désirs d’émancipation de la jeunesse et des travailleurs du monde parcourront les allées, les débats, les spectacles de la Fête de l’Humanité les 16,17 et 18 septembre prochains.

Lieu de rassemblement populaire à nul autre pareil, elle sera la caisse de résonance des exigences de démocratie radicale, de démocratie vraie qui colorent ce début de millénaire en amplifiant les cris des mouvements sociaux, citoyens, culturels qui, après les peuples arabes, cheminent désormais dans les pays européens et aux Etats-Unis.

Grande manifestation de solidarité avec les peuples arabes, la Fête va, dans une multitude d’initiatives, contribuer à jeter des ponts entre eux et les peuples européens. Il n’y aura pas de progrès de la justice chez eux si, ici, on laisse sacrifier l’avenir des jeunes par l’éducation bradée et le précariat dans le travail avec des salaires de misère. Il n’y aura pas de démocratie là-bas sans que ces peuples puissent briser les chaînes de toute forme de domination, ni ici tant que les gouvernants seront au seul service des oligarchies financières. N’est-ce pas ce que confirme ce pacte diabolique de l’argent baptisé « Pacte euro plus » qui n’est rien d’autre que la destruction des souverainetés populaires, le torpillage de nos démocraties et le maintien des populations dans une super austérité afin de satisfaire aux appétits financiers ogres du capital ?

La Fête sera l’immense « Puerta del Sol » de la solidarité avec les peuples espagnols, grecs, irlandais, portugais, que les rapaces de la finance pillent et étouffent. Dans sa préparation même, la Fête doit devenir, jour après jour, le moment et le lieu de l’indispensable grande convergence contre le capitalisme en crise qui, tel un fauve blessé, dévore les droits sociaux et démocratiques, avale les services publics, pressure les salaires, les retraites et les systèmes sociaux.

Parce qu’elle se tient à ce moment de l’histoire, dans une crise jusque là inconnue du capitalisme en marche vers une mortelle dé-civilisation, la Fête va permettre de lancer aux Indignados de la terre entière le message de leur nécessaire rassemblement, de leur indispensable mise en mouvement contre les broyeuses capitalistes, pour tracer des chemins totalement inédits de la construction d’un autre monde, d’une autre société. Pas celle qui consisterait à améliorer, à moraliser, ou à adapter le système. Nous n’en sommes plus là ! Aujourd’hui, c’est la nature et l’extrême profondeur de la crise qui appellent un nouveau degré de civilisation et par le débat, les confrontations d’idées et l’action doivent galvaniser toutes les espérances populaires jusqu’à permettre à l’être humain et à la nature de se libérer de la tyrannie de la loi de l’argent.

Dimanche après dimanche, dans tous les pays européens, quelles que soient les étiquettes politiques, les gouvernements en place sont rejetés. La cuisante défaite dimanche dernier de M. Berlusconi revêt de ce point de vue une importance particulière. Certes, il y a un profond rejet du Président du Conseil italien. Mais il y a aussi, inséparablement, la demande inédite de préserver les biens communs humains que sont l’eau, l’énergie, associée à l’exigence de démocratie.

A situation nouvelle, Fête exceptionnelle pour débattre des voies de la nécessaire rupture avec le capitalisme, de l’invention de la nouvelle société post-capitaliste émergeant dans le partage, la mise en commun, la solidarité, la reconnaissance des biens communs fondamentaux humains. De ce désir naissant de l’en-commun, de faire monde ensemble peut germer de nouvelles pousses de ce que nous pourrions nommer un communisme de nouvelle génération.

A sept mois des élections présidentielle et législatives, alors que le rejet de Nicolas Sarkozy et de l’ultra droite sont majoritaires, la Fête accueillera toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans la diversité de la gauche sociale et politique, dans l’écologie politique. Occasion unique et exceptionnelle de confronter des idées et projets alternatifs pour battre la droite et faire bouger le curseur du côté gauche. Rendez-vous donc à la gigantesque agora de La Courneuve, lieu au service de la maturation d’un nouveau progressisme à la française.

Rendez-vous aussi dans un espace incomparable de convivialité, de fraternité, de création culturelle et d’une multitude de spectacles offerts à un prix restant encore abordable. Dans toutes ses dimensions, avec toutes ses facettes, la Fête de l’Humanité sera l’expression de l’énergie citoyenne, de l’énergie créatrice, de l’énergie militante pour assouvir une soif d’idéal qui ne demande qu’à bousculer les réalités trop souvent sombres et difficiles.

 

 

 

 

Des bons de soutien de 20 € sont disponibles :

  • Acheter un bon de soutien vous donnera le droit à l’entrée à la Fête de l’Humanité et ses spectacles.
  • Acheter un bon de soutien, c’est aider l’Humanité à couvrir les frais d’organisation et apporter au journal des moyens nouveaux pour son développement.

 

Vous pourrez acheter ses bons de soutien auprès des militants du PCF du Pays de Morlaix Vous pouvez « passer commande » par un e-mail à pcfmorlaix@wanadoo.fr  ou à bondesoutien@humanite.fr  .

 

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19 juillet 2011 2 19 /07 /juillet /2011 16:25

En faisant arraisonner par sa marine le bateau français "Dignité-Al Karama" en route pour gaza, et en capturant son équipage et ses passagers - dont quelques élus - le gouvernement israélien commet une fois encore un acte de piraterie, une violation inacceptable du droit international. Le Parti communiste français condamne cette attaque injustifiable contre un navire qui ne constituait en rien une menace contre quiconque et dont le seul objectif est précisément de briser symboliquement le blocus illégal et inhumain de Gaza par Israël.

Le PCF s’indigne du silence consternant des autorités françaises qui ont systématiquement refusé d’apporter la moindre protection à ce bateau porteur, comme l’ensemble de la Flotille internationale dont il est partie prenante, d’un message de justice et de l’exigence du respect des résolutions des Nations-Unies. Les autorités françaises ne peuvent pas dire qu’elles sont favorables à l’édification d’un Etat palestinien et tolérer en même temps de tels actes qui bafouent le droit des Palestiniens à la souveraineté en foulant aux pieds les pratiques les plus élémentaires de la communauté internationale.

Le Parti communiste exige la libération immédiate de toutes les personnes capturées par l’armée israélienne ainsi que la restitution du bateau qui doit bénéficier de la liberté de navigation conformément au droit maritime. La France doit intervenir dans ce sens. L’ambassadeur de France à Tel Aviv doit assumer ses responsabilités et intervenir dans les plus brefs délais.

Le PCF appelle au rassemblement de soutien au Dignité-Al Karama, contre le coup de force israélien et pour la solidarité avec le peuple palestinien, à Morlaix, le mercredi 20 juillet 2011 (11 h devant la Sous Préfecture).

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5 juillet 2011 2 05 /07 /juillet /2011 06:15

 

ça y est...! Papandréou le collabo a réussi a faire voter au Parlement un gigantesque plan de saignée sociale refusé par 85% des Grecs et des dizaines de milliers de manifestants et de grévistes brutalisés par la police la semaine dernière.   

Rassurez-vous? Aucun espoir que ce plan d'hyper-austérité qui plonge le pays dans une recession plus noire encore, après que le premier plan d'austérité décidé début 2010 ait été responsable des 4,5% de recession (croissance négative du PIB) enregistrés cette année,  réduise un peu la dette de 350 milliards d'euros des Grecs... Il s'agit simplement de faire accepter le nouveau prêt d'urgence de 12 milliards que les Etats européens et le FMI accordent aux Grecs pour qu'ils remboursent les intérêts exhorbitants de leur dette et ne se déclarent pas insolvables en demandant une restructuration de la dette, voire une annulation d'une partie d'entre elle.  Cela aurait été sans doute alors un vent de panique dans les milieux bancaires et assurantiels générant un relevement des taux d'intérêt des emprunts accordés aux autres pays européens endettés fortement, une aggravation de la crise de la dette en Europe et des attaques contre l'euro.

 

L'autre solution qui n'a jamais été envisagée aurait été que la BCE revoit ses missions, qu'elle crée de la monnaie pour solder la dette grecque et devenir un instrument de coopération plutôt que de police néo-libérale au service d'une politique déflationniste qui sert essentiellement les intérêts du capital et des rentiers au détriment de l'emploi et de l'activité économique.   

 

Ce qu'on impose au peuple grec pour ne pas mettre les puissances financières en colère (et ainsi se faire agresser par l'hydre hideuse et incontrôlable du pouvoir financier créée par une dérégulation et une financiarisation de l'économie encouragées politiquement par les gouvernements apprentis sorciers européens, y compris sociaux-démocrates, dans les années 80-90)  ni revoir les dogmes libéraux qui président au fonctionnement du FMI et de l'Union européenne est purement et simplement criminel.  

Jugez plutôt les mesures délirantes de ce nouveau plan d'austérité de 28 milliards d'euros d'économie à faire d'ici 2014 qui vise à réduire le budget de l'Etat à 44% du PIB contre 53% du PIB en 2009.  

Des médicaments des personnes âgées qui ne seront plus remboursés qu'à 50%. Privatisations du secteur de l'eau, de l'électricité, du gaz, des Télécom, du rail, de la loterie nationale. Suppression de 86000 emplois publics. Nouvelle baisse des salaires des fonctionnaires. Augmentation de la TVA et baisse du seuil de revenus pour payer l'impôt sur le revenu (des travailleurs pauvres gagnant 450 euros y seront désormais astreints).    

Rappelons qu'en 2010,  l'équivalent de 2 mois de salaire par an avait déjà été retiré aux fonctionnaires, la TVA avait été augmentée de 2 points, des hausses de taxe sur l'alcool, le tabac, les carburants avaient été imposées, et la durée de cotisation pour les retraites avait été augmentée de 3 ans.   

 

Papandréou avait dit préférer "restructurer le pays" (en commençant par le démolir) plutôt que de "restructurer la dette". Je vous propose d'écouter une nouvelle drôle et brillante petite chanson engagée de "La Parisienne Libérée" invitée sur le plateau de "Arrêt sur Images" qui explicite ce beau programme !   

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4 juillet 2011 1 04 /07 /juillet /2011 19:10

Depuis sa transformation en Société Anonyme en mars 2010, combattue auparavant par 2 millions de français qui ont voté contre lors d'un référendum d'initiative populaire, la recherche de rentabilité n'a plus de limite à la Poste.

Dans sa quête aux gains de Productivité, à la distribution, aux guichets, le personnel est la variable d'ajustement et les "usagers-clients" subissent directement cette politique d'abandon du service public.

Dans cette optique, une restructuration qui concerne les bureaux de Morlaix, Plourin, Plougonven, Plouézoch, Taulé, Saint Martin des Champs, La Boissière, se profile pour janvier 2011.

Cette réorganisation, si elle voit le jour en l'état, aura de graves conséquences. Qu'on en juge:

- un tiers d'heures d'ouverture en moins pour Taulé et Plourin

- fermeture tous les après-midi pour Plouezoch et Plougonven

- Avancée d'un quart d'heure de la Fermeture de la Boissière.

-Suppression de trois emplois à temps plein.

-Fermeture du bureau de Morlaix entre 12h et 13h30.

 

Indignez-vous!  faîtes connaître votre refus, manifestez auprès de vos élus, du Directeur de la Poste.

 

Le PCF sera de toutes les initiatives pour combattre ces projets qui privilégient l'argent avant le bien commun!  

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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 22:00

Réunion publique organisée par la section PCF de Morlaix le 4 juillet à Plourin les Morlaix.   

 

 I. Introduction par Daniel Ravasio:

 

Réforme territoriale: halte au massacre.

 

Le Préfet du Finistère a lancé une consultation sur le projet de schéma départemental de la coopération intercommunale concocté par ses services. Toutes les communes, les communautés de communes et d’agglomération, les syndicats intercommunaux vont devoir rapidement se prononcer (sans consultation de la population).  Cette consultation s’intègre dans la réforme des collectivités locales votée de justesse en décembre 2010.

 

Revenons donc pour entamer notre réunion, notre débat sur cette réforme.

Le gouvernement a pour objectif prioritaire de faire des coupes sombres dans les dépenses publiques jugées excessives, budgétivores, responsables de la dette publique … et j’en passe. Pour ce faire il a trouvé un outil terriblement efficace, tout en mettant au pas la démocratie locale : la réforme des collectivités territoriales. Le remodelage administratif et politique devrait prendre effet d’ici 2 à 3 ans. Que prévoit-elle ?

 

Suppression progressive de l’essentiel des communes et à terme de tous les départements transformés, avant leurs disparitions, en rouages captifs et dociles de l’État.

-Regroupement autoritaire en intercommunalité.

 -Transfert de compétences à la majorité simple.

Incitation financière illusoire pour la transformation des intercommunalités en « commune nouvelle ».

Financements croisés quasiment interdits (alors qu’ils représentent 5 % des dépenses globales).

Obligation pour les collectivités de financer leurs projets à 50 % sur leurs fonds propres.

-Compétence générale supprimée sauf pour les communes… qui n’auront plus les moyens de l’exercer.

 

-Constitution de féodalités avec des super-régions et métropoles.

 

Avec cette réforme le gouvernement prétend s’attaquer au « mille feuille » des institutions. En réalité elle se traduira par la création des super-territoires qui seront des monstres éloignés des citoyens, des « archipels » du profit financier !

 

Éloignement le plus possible des citoyens des lieux de décision.

 

-Création de conseillers territoriaux cumulant des pouvoirs rendant impossible leurs fonctions avec la proximité des citoyens et transformés en élus techniciens.

 

- 5660 conseillers généraux et régionaux seraient remplacés par 3471 conseillers territoriaux élus sans contraintes de parité (alors que lae scrutin de liste avec proportionnelle oblige et permet donc cette parité) et de non – cumul des mandats.

 

-Au nom d’un développement de la coopération intercommunale rationalisation (quel bon mot bien à la mode !) de la carte des syndicats intercommunaux par regroupement dans des structures plus larges (départementales voire régionales).

-Absence de moyens supplémentaires pour un exercice élargi de la citoyenneté.

 

Retour d’un État qui ne paye rien et commande tout. L’arbitraire est de retour avec le « Grand Paris », des préfets omnipotents, la « RGPP » qui réduit à peau de chagrin les services déconcentrés de l’État. Le monde associatif, sportif et culturel est en détresse financière.

 

Division par deux des agents de la fonction publique territoriale. Alors qu’ils sont les acteurs irremplaçables des services publics de proximité, alors que les collectivités sont des amortisseurs des désastres sociaux provoqués par la crise.

 

C’est un boulevard pour la privatisation des services publics, « leur externalisation ».

- C’est une catastrophe pour les personnels et les petites communes.

 

L'étranglement financier des collectivités locales est un coup de grâce qui sonne l’agonie financière de ces collectivités Comment : en supprimant la taxe professionnelle. Créée par Jacques Chirac, la taxe professionnelle, un impôt légitime qui responsabilise les entreprises, a été sommairement jugée « impôt imbécile » Au lieu de la moderniser, notamment par la taxation du capital financier, au lieu de s’assurer d’abord de la santé financière des comptes publics, elle est supprimée à la hussarde. Là aussi, les citoyens seront les principales victimes ! Que l’on juge sur pièces : la taxe professionnelle représente 50 % des ressources fiscales des communes. Les ménages contribuent pour les autres à 50 %. Avec la réforme, les recettes fiscales proviendront pour les 2/3 des ménages et seulement pour 1/3 des entreprises. On en rigole encore au MEDEF !

Une bonne réforme des institutions, c’est aller dans le sens du progrès:

 

- Plus de démocratie locale : Priorité à plus de pouvoirs aux citoyens et au vivre ensemble

- Plus de moyens pour satisfaire les droits humains et plus de justice sociale

-  Sortir de l’asphyxie financière par des moyens financiers solidaires et une fiscalité modernisée et progressive responsabilisant la sphère de l’économie et de la finance

-  Encourager les collectivités à promouvoir un nouveau mode de développement, une écologie populaire

-  Mettre au coeur des politiques locales les mutualisations, les partenariats, les coopérations, un aménagement du territoire fondé sur la solidarité, affirmant le besoin d’un développement harmonieux de la ruralité, complémentaire d’une construction urbaine, économe en ressources naturelles, imprimant un nouveau type de développement à tous les territoires

Plus de services publics par un plan de reconquête, de développement, d’amélioration et de financement, de création de services publics

 

C'est UNE LUTTE HISTORIQUE : Il ne faut pas laisser passer cette entreprise de démolition des richesses, des talents, des innovations et des sagesses de notre démocratie de proximité !

 

II. Explication du projet préfectoral et synthèse du document de schéma de coopération intercommunale (par François Plassart).

 

La loi du 16 décembre 2010 prévoit d'achever la carte communale des EPCI, de rationaliser la carte communale des EPCI, de supprimer et de transférer les compétences des syndicats inter-communaux (voirie, gestion des collèges, des centres de secours, des transports scolaires...). Le Finistère était plutôt en pointe sur le passage à un maillage de tout le territoire par des communautés de commune de plus de 5000 habitants. Aucune commune avait refusé son intégration à une communauté de commune à part Ouessant et Molène, îles qui ont des intérêts spécifiques: le Préfet les laisse décider souverainement de leur intégration ou non à une EPCI et accepte tacitement qu'elles gardent leur statut. De même, il fait des concessions pour avancer sur d'autres dossiers sur les 2 EPCI de moins de 5000 habitants du Finistère: Yeun Elez et communauté de communes des Monts d'Arrée. En revanche, le préfet exige la dissolution des syndicats locaux d'électrification, de gestion de la distribution de l'eau (avec une concession éventuellement qui consisterait à créer deux syndicats départementaux d'harmonisation de la gestion de l'eau dans le Finistère Nord et le Finistère Sud), et la départementalisation de ces compétences. D'ailleurs, la réforme territoriale avait été lancée avant l'heure, dès 2007, par le Préfet, pour ce qui est de la gestion de la compétence électricité.

 

III. Enjeux de cette application de la réforme territoriale aux communautés de commune (par Ismaël Dupont).

 

Quelles sont les principales critiques que l'on peut faire au contenu même de cette réforme?

 

C'est une remise en cause de la démocratie locale, de la décentralisation et de la spécificité française et républicaine d'un territoire maillé par 36000 communes dans lesquels des élus proches de leurs concitoyens cherchent à répondre au mieux à leurs besoins en intervenant auprès d'autres échelons de l'Etat.  

 

 

D'abord la méthode employée pour mettre en oeuvre rapidement cette réforme grâce à des pouvoirs exhorbitants confiés au Préfet pour vaincre les résistances au niveau des élus locaux dont on réduit considérablement les prérogatives et les marges de manoeuvre témoigne d'une forme d'autoritarisme jacobin en cohérence avec le contenu de cette réforme des collectivités territoriales qui revient en arrière par rapport aux réformes de décentralisation menées depuis le début des années 80.

Les collectivités deviennent de simples rouages de l'Etat: le préfet les transforme et réduit les compétences des communes en les consultant pour la forme mais sans leur reconnaître aucune forme de souveraineté pour décider de leur avenir. Les conseils communautaires et municipaux n'ont qu'un avis consultatif à émettre par rapport au schéma de coopération intercommunale remis par le préfet. Si pas ils n'émettent pas d'avis au bout de 2 mois jusqu'à la fin juillet, cela vaut pour accord... Exemple: pour le regroupement départemental des syndicats mixtes d'électrification, une seule réunion de la Commission Départementale de Coopération Intercommunale (CDCI) présidée par le préfet: compte rendu biaisé pour servir les intérêts de la réforme.

 

Cette réforme, c'est la casse d'une démocratie de proximité qui n'est pas achevée ni irréprochable dans son fonctionnement actuel, mais qui est moins en crise que la démocratie à l'échelon national, les citoyens faisant davantage confiance à leurs élus locaux, réputés plus abordables, plus dévoués à l'intérêt général. La droite veut manifestement éloigner la population des instances et des espaces de décision et déssaisir les élus locaux d'une partie de leurs missions.

S'y substitueront des super-élus techniciens ou managers ayant moins de compte à rendre directement à leurs concitoyens et aux décisions et actions moins connues du grand nombre, et plus sûrement encore des administrateurs de collectivités aux dimensions hypertrophiées et aux règles de fonctionnement toujours plus complexes et inaccessibles au profane.

 

Ces réformes des compétences des communes et communautés de commune ne s'accompagnent pas d'une véritable démocratisation de leur fonctionnement. Le projet de loi relatif à l'élection des conseillers territoriaux abaisse de 3500 hab à 500 hab le seuil de population des communes auxquelles est applicable le scrutin de liste pour les élections municipales. Il prévoit une fausse élection au suffrage universel direct des conseillers communautaires par un système de fléchage sur les listes communales. Nous aurions préféré deux élections séparées, avec des élus communautaires ne représentant plus leurs communes mais l'intérêt général de l'ensemble du pays sur lequel s'applique la gestion de la communauté de commune et élus sur un projet politique cohérent, connu, et partagé. Dans le projet de loi, il existe des objectifs acceptables pour limiter la sous-représentation et la sur-représentation des centres urbains dans les conseils des EPCI (Etablissements Publics de Coopération intercommunale): mais l'équilibre déliquat à trouver et les mesures avancées sont d'une efficacité douteuse.

Nous proposons nous une véritable transformation de la démocratie locale qui passe par des moyens financiers de fonctionnement restaurés pour la démocratie locale et les élus locaux (VS. Suppression de la taxe professionnelle- coût de 7 milliards d'euros pour les collectivités, 50% des recettes fiscales des communes- transferts de compétence non compensés), une valorisation du rôle et du travail des élus (statut plus protecteur, droit à la formation et à la reconversion...), l'instauration de la proportionnelle à toutes les élections (dans la réforme des collectivités territoriales, scrutin uninominal à un tour par circonscription -canton- pour 80% des élus territoriaux, les 20% restant se partagageant entre les candidats et les partis ayant fait les meilleurs scores derrière), la limitation du cumul des mandats (aller vers un mandat unique?) et le respect de la parité, le droit de vote et d'éligibilité pour tous les résidents étrangers. Nous voulons surtout instituer un partage des décisions entre élus et citoyens en systématisant le recours à la démocratie participative: ateliers et panels de citoyens tirés au sort ou volontaires, budgets participatifs, association à l'élaboration des décisions budgétaires.

 

On peut parler aussi d'une réforme territoriale néo-libérale qui remet en cause la qualité des services publics de proximité et offre un boulevard pour de nouvelles externalisation ou privatisation des missions d'intérêt général assurées jusqu'ici dans le cadre de la fonction publique.

 

On peut, pour rappeler les motivations de cette réforme des collectivités territoriales, en faire un petit historique. Objectifs de la RGPP: faire des économies d'argent public en rationalisant et optimisant les fonctionnements des services publics, des collectivités; en diminuant le nombre de fonctionnaires dans le but de désendetter, de diminuer les impôts, de transférer au privé supposé gérer de manière optimale certaines activités de service, et d'accroître la compétitivité de l'économie française.

Le total des dépenses des collectivités locales représente environ 200 milliards d'euros – 20% de la dépense publique- et a augmenté beaucoup plus fortement depuis 2000 que le budget de l'Etat et de la Sécurité sociale sous l'influence des transferts de compétence liées aux décentralisations Raffarin et à l'autonomie budgétaire relative et contrainte (car moins d'aides directes de l'Etat qui diminue lui même ses impôts directs et les impôts des entreprises) des collectivités locales. Depuis 2007, effectifs de la fonction publique territoriale augmentent de 5,2% là où les effectifs de la fonction publique d'Etat diminuent. Un des buts de la réforme des collectivités territoriales proposée par le comité Balladur en 2009 (et entérinée en novembre 2010 au Sénat par une courte majorité de 4 voix) est de réduire l'emploi public, la dépense publique, et le champ d'intervention du service public.

 

Avec les pertes de ressources pour les communes liées à la dissolution des syndicats mixtes locaux à compétence unique qui rapportaient des recettes telles que l'électrification et la gestion de la distribution de l'eau, comment vont-elles payer leurs agents?

 

La création dans le cadre de la réforme territoriale de grandes structures (EPCI, métropoles aux compétences élargies, sociétés publiques départementales de gestion de l'énergie) laisse à penser que les collectivités recouriront plus facilement sans doute à des externalisations d'activité confiées à des opérateurs privés, à des DSP... On peut certes négocier des contrats plus avantageux à un niveau supérieur d'organisation territoriale mais on est également sans doute plus en congruence avec les intérêts financiers, plus sensible à l'action des lobbies. Le futur des régies directes municipales et intercommunales de gestion de l'eau est très compromis et il est frappant que départementalise la gestion de la distribution qui rapporte de l'argent tandis que l'on garde au niveau des EPCI la gestion de l'assainissement qui coûte de l'argent.

 

En créant des EPCI et des syndicats de coopération départementale surdimensionnés, des usines à gaz, on risque de donner plus de champ à une technocratie moins efficace que les élus de proximité, ce qui pourra donner lieu à des décisions coûteuses et moins directement en phase avec les besoins sociaux, mais aussi à des dépenses de personnel plus fortes. De plus, des structures plus lourdes, s'exerçant sur un plus vaste territoritoire, ont tendance à coûter plus chères. Si on fait des économies dès lors, ce ne sera pas tant, comme l'a dit François Plassart lors d'une réunion de préparation, des économies de fonctionnement que des économies de non fonctionnement (délais d'intervention qui découragent la demande, besoins non satisfaits faute d'interlocuteurs disponibles et de réponse rapide...).

 

IV. Le débat.

 

Martine Carn fait remarquer que les communes ont 3 mois pour donner leur avis et que le principe « Qui ne dit mot consent ». Cette procédure accélérée n'est pas innocente: elle vise à empêcher les conseillers municipaux déjà débordés de prendre le recul de la réflexion et du débat sur ce texte. Une inquiétude forte sur la gestion de l'eau, assurée par un syndicat public à Plougonven et Plourin. Si cette distribution d'eau part dans une grande firme, les citoyens vont voir le coût de leur facture d'eau tripler ou quadrupler. Or, actuellement, les régies publiques de l'eau fonctionnent très bien. Comme pour les syndicats de l'électricité, dont les budgets additionnés au niveau du département équivalent au budget du Conseil Général, il semble que de gros prédateurs s'intéressent à ces marchés. Les élus sont remontés contre ce projet préfectoral qui passera de toute façon quoiqu'ils en pensent, d'autant qu'ils s'inquiètent sur la périnnité des recettes de leurs collectivités. Cette année, l'Etat a versé en dotation la même somme qui était prévue dans le cadre de la taxe professionnelle, mais qu'en sera t-il l'an prochain?

 

François Plassart fait remarquer que les communautés de commune vont être obligées de prendre des compétences des syndicats mixtes avec des charges supplémentaires: elles aussi vont sans doute être contraintes de réduire de moitié leur personnel.

 

Jean Luc Le Calvez rappelle que ce sont les élus communistes au Sénat qui ont pris la tête de la fronde contre la réforme des collectivités territoriales et qu'ils ont été écoutés au-delà de leur camp.

 

Daniel Ravasio rappelle pour exemple qu'à Saint Thegonnec, la gestion de l'eau est assurée par un syndicat intercommunal à cheval sur deux communautés de commune: qui va prendre en charge cette compétence?

 

Martine Carn rappelle que le citoyen n'aura plus dans quelques mois de référent au niveau de la commune quand il aura un souci. Le but est aussi de supprimer de multiples communes rurales ou de réduire leurs compétences à la plus simple expression: état civil, arbitrage pour prévenir les conflits de voisinage, ramassage des chiens et des chats crevés. Comment vont se débrouiller les communes qui ont investi dans des maisons médicales? Celles qui perdent leur bureau de poste?

 

Marie-Hélène Le Guen nous dit que tout ce tient: la reconversion forcée des employés de la fonction publique territoriale, la loi du licenciement des fonctionnaires en cas de refus de 3 propositions d'emplois, l'objectif de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux. On face de nous: il y a des gens qui pensent et qui ont un agenda précis pour transformer le service public en champ de ruine sur lequel pourront se faire des affaires. Ils procèdent avec méthode, progressivement.

 

Alain David affirme que les choses se sont organisées de manière méthodique ces dernbières années, le but étant qu'aucun aspect de la vie de la société ne doit échapper aux organismes financiers. Aujourd'hui, 75% des investissements sont gérés par des collectivités locales qui ont aussi la compétence des services à la personne en pleine expansion à assurer. C'est une masse de pognon qui échappe pour l'instant, mais peut-être pas pour longtemps, aux intérêts financiers. Le processus de la réforme territoriale a débuté par la mise sous tutelle de toutes les collectivités locales liée à la suppression de la taxe professionnelle, qui leur enlève le pouvoir de gérer leurs propres recettes, désormais constituées essentiellement de dotations de l'Etat. Il y a eu de fortes oppositions chez les élus locaux, au Sénat et à l'Assemblée, quand la réforme des collectivités territoriales s'est mise en place mais ceux qui qui étaient bec et ongle contre ces textes sont-ils prêts à les remettre en cause quand ils seront au pouvoir. C'est moins sûr.

 

Ismaël Dupont rappelle qu'en effet cette réforme renforce les logiques de concurrence entre les territoires, que ne désapprouve pas les socialistes tout à leur obsession de la compétitivité dans le cadre de l'adaptation à la mondialisation libérale. De plus, elle renforce le bipartisme par le mode d'élection honteux et anti-démocratique des conseillers territoriaux (80% d'entre eux seront élus lors d'un scrutin uninominal à un tour qui renforcera mécaniquement l'UMP et le PS et les 20% de sièges de conseillers territoriaux restant à répartir à la proportionnelle iront encore à 50 ou 60% à l'UMP ou au PS, les autres partis et sensibilités politiques n'ayant qu'à récolter les restes). Il faut je pense subordonner des accords électoraux avec le PS à l'abrogation de la réforme territoriale et des institutions étouffantes de la Vème République, à l'acceptation de la proportionnelle aux élections.

 

Alain David: Ce qu'on cherche à gommer avec cette réforme, c'est la spécificité française du pluralisme politique et de la possibilité de l'alternative. Le bipartisme, c'est: on change de dirigeants mais on ne change pas de politique.

 

Martine Carn: La population n'a pas été mise au courant de cette réforme. Il n'y a pas d'information dans les journaux régionaux que lisent les gens, ou alors biaisée. Mais il est vrai qu'entre les gens victimes de la crise qui sont englués dans leur problème et auxquels personne ne prête attention et les autres, complètement déploitisés, qui ne songent qu'à agrandir leur terrasse ou s'acheter une voiture plus puissante que le voisin, c'est difficile de faire bouger les gens.

 

A la fin de la réunion, l'assemblée prend plusieurs décisions pour organiser la riposte contre cette réforme des collectivités territoriales, sensibiliser la population et les élus à ses enjeux: 1) conférence de presse avec les élus locaux communistes et sympathisants des pays de Morlaix, Saint Pol, Lanmeur 2) envoi d'une lettre d'explication et d'argumentaire aux élus de la région 3) diffusion d'un tract assorti peut-être d'une pétition pour alerter la population sur les risques de destruction des services publics de proximité liés à cette réforme.

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2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 12:54

bateau-gaza

 

 

Rassemblement à lundi 4 juillet 18H devant la Mairie  de Morlaix pour protester contre cette décision et alerter la population!

 

 Communiqué du collectif national "Un Bateau pour Gaza".
 

La Grèce et l’UE complices du blocus de Gaza

 

Paris le 01 juillet 2011,

Le gouvernement grec vient d’annoncer qu’ « aucun bateau ne partira  d’un port grec vers Gaza ». La campagne Un bateau français pour Gaza  dénonce cette décision et appelle à une mobilisation de toutes celles  et ceux qui soutiennent la flottille. Nous partirons quels que soient les obstacles. La Grèce a donc cédé aux pressions israéliennes. Benjamin Netanyahou  a remercié hier le premier ministre grec Georges Papandréou ainsi que  tous les responsables politiques du monde d'avoir récemment pris position en paroles et en actes contre cette flottille qui était une provocation ». Israël sous traite sa politique à la Grèce. Elle n’a pas pris cette décision seule, l’Union européenne est aussi  responsable et tout aussi complice. Le blocus de la bande de Gaza  s’étend maintenant jusqu’à ses portes.  Il est inconcevable que l’Union européenne cautionne de façon aussi  ouverte la politique illégale d’Israël dans la bande de Gaza. Il est  inconcevable qu’elle puisse nier de façon aussi insultante une  mobilisation populaire d’une ampleur inédite dans des dizaines de  pays en faveur du droit et de la justice. La liberté de circulation  et de navigation est bafouée et encore une fois la voix citoyenne est  bâillonnée.
La décision grecque est une décision injuste et scandaleuse. Le danger vient de l’occupation pas de ceux qui défendent le droit international.

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2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 12:46

Par Bernard Vera  30 juin 2011

 

Le débat qui s’ouvre, aujourd’hui, avec l’examen de la proposition de loi de nos collègues socialistes instaurant un nouveau pacte territorial est important. Il pointe en effet très clairement les manquements de l’Etat à ses missions régaliennes et dessine des pistes pour trouver des solutions à la crise que nous traversons.

 

En effet, cette crise économique et sociale est également une crise de confiance entachant notre pacte républicain comme en témoigne la colère et les inquiétudes des élus locaux. Car au travers de la politique menée par le gouvernement, ce sont les fondements même de notre République, les principes d’égalité, de liberté et de fraternité qui sont remis en cause par les lois successives.

 

Au principe de solidarité nationale, depuis cinq ans, la majorité a opposé celui de la concurrence entre les territoires, du repli identitaire, de la casse des mécanismes d’assurance collective notamment dans le domaine de la santé et des retraites. Madame la Ministre, votre politique, comme en témoigne la loi de finances rectificative que nous venons d’adopter, est une politique qui bénéficie exclusivement aux plus fortunés.

 

Nous partageons évidemment l’ensemble des constats de l’exposé des motifs de la proposition de loi : l’impact très négatif de la mise en œuvre de la RGPP et du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux, de la mise en concurrence des territoires et de leur habitants, de l’assèchement des ressources des collectivités territoriales et des transferts de charges non compensés mettant les collectivités dans des situations intenables.

 

A l’inverse des politiques menées par le gouvernement, nous estimons en effet nécessaire de penser la politique de manière durable et non dans des logiques comptables à la recherche d’économies de courts termes. Cette stratégie s’avère finalement bien plus coûteuse pour la collectivité puisque la perte d’ingénierie publique a conduit à des échecs avérés, notamment lorsqu’un grain de sable ou un flocon de neige, ont enrayé le fonctionnement à flux tendu des services déconcentrés de l’Etat.

 

Nous partageons également la volonté inscrite dans la proposition de loi de permettre aux collectivités territoriales de mener les politiques pour lesquelles elles ont été élues, en disposant pour cela des ressources adéquates. Cela passe notamment par une révision de la dotation globale de fonctionnement mais également par une révision de fiscalité locale.

 

Mais, il nous semble également urgent de revenir sur la réforme des collectivités qui conduit inexorablement à dévitaliser les échelons de proximité que sont les communes et les départements au profit des intercommunalités et des régions.

 

Nous partageons également, l’exigence de mise en œuvre d’une péréquation territoriale pour incarner le principe de solidarité et pour permettre l’égalité de tous devant les services publics, facteur de cohésion sociale sur l’ensemble du territoire. Mais cette péréquation doit se faire prioritairement par l’impôt en revenant notamment sur l’ensemble des cadeaux fiscaux accordés aux catégories les plus favorisées. Il est nécessaire de réorienter l’argent vers l’intérêt général.

Nous pensons qu’un changement politique majeur ne pourra s’engager sans en passer par un préalable indispensable : s’affranchir des contraintes insoutenables du traité de Lisbonne qui enferme la France dans l’étau de l’austérité et d’un modèle économique ultralibéral.

Permettez-moi d’illustrer mon propos en reprenant quelques articles de cette proposition de loi :

Concernant l’école : l’article 10 stipule qu’il est nécessaire de maintenir le nombre de postes d’enseignants et d’améliorer les conditions d’exercice des métiers. Nous considérons pour notre part qu’il faut plus d’enseignants et mieux formés. Nous estimons également qu’il est nécessaire de reposer la question de la finalité de l’éducation qui ne consiste pas seulement à favoriser une insertion des jeunes dans la vie professionnelle, uniquement dictée par le marché de l’emploi, mais doit surtout viser à l’épanouissement d’adultes en devenir en pleine possession de leur citoyenneté ?

La question du logement est également un révélateur important de ces dysfonctionnements puisque la formation d’un marché spéculatif nourri chaque jour davantage l’exclusion sociale. Pourtant l’Europe, indique aujourd’hui qu’il faut en ce domaine limiter l’intervention de l’Etat et ne reconnaître le droit au logement non pas comme un droit universel, mais une simple assistance auprès des plus démunis.

Concernant l’agriculture, s’il est nécessaire d’encourager une transition écologique comme le préconise très justement cette proposition de loi, une politique forte doit être menée en direction des territoires, de la diversification des cultures. Et surtout il est indispensable d’instaurer une véritable régulation des prix et des échanges dans le secteur agricole, afin de garantir des prix rémunérateurs.

 

Concrètement, tous les indicateurs confirment qu’il ne s’agit pas de réguler le capitalisme ou de l’accompagner mais qu’il s’agit de sortir de la financiarisation de l’économie et parallèlement dégager d’urgence de nouvelles ressources pour financer des politiques de progrès pour tous, ce qui ne consiste évidemment pas, à répartir équitablement le poids de l’austérité imposé par l’Union européenne.

 

Bien entendu nous partageons aussi la volonté de combattre la désertification des services publics sur le territoire national, en zones rurales mais également urbaines, puisque partout des hôpitaux, des tribunaux, des bureaux de poste ferment, nous estimons qu’il convient de revenir sur les fondements de la politique gouvernementale qui consistent à instaurer une concurrence libre et non faussée au service des usagers consommateurs.

 

Or, l’expérience nous prouve qu’il s’agit là d’une impasse : les opérateurs ferroviaires de proximité, ou encore ceux des télécommunications, s’implantent prioritairement dans des zones rentables, laissant des pans entiers du territoire sinistrés. La question est donc bien celle de la conception même de services publics et de leur maîtrise publique.

 

A ce titre, tout le monde semble être d’accord pour moderniser l’État, mais moderniser l’État ce n’est pas l’amputer de ses missions pour les confier à d’autres échelons territoriaux ou au secteur privé, c’est en revanche redéfinir l’intérêt de la nation et être en capacité de répondre concrètement aux besoins fondamentaux de nos concitoyens.

 

Moderniser l’Etat, c’est sortir du dogmatisme qui conduit à penser que le privé est toujours plus performant que le public. Aujourd’hui encore, nous avons la démonstration de l’absence de fondement de cette théorie. Les partenariats publics privés, s’avèrent, selon une étude récente, plus coûteux que les marchés classiques.

 

Pour porter un nouveau pacte territorial et républicain, il faut donc s’attaquer à la répartition des richesses entre revenu du capital et revenu du travail, sortir de la dictature de la finance et de la libéralisation de l’économie. Il faut notamment créer un pôle public financier pour mettre enfin les banques au service de l’économie réelle et des territoires.

 

Vous le savez, nous avons toujours considéré qu’il fallait poser la question du service public en terme de réponse à des besoins fondamentaux. Pour simple exemple, il est évidemment nécessaire de disposer de structures de soins de proximité, mais ils est tout aussi indispensable que le service rendu y soit de qualité et accessible, ce qui ne semble pas aujourd’hui d’actualité puisque la loi HPST a supprimé toute référence à un service public hospitalier.

Comme pacte territorial, nous proposons donc comme préalable : l’abrogation de la réforme des collectivités, et de la RGPP, ainsi que des lois de privatisation.

 

Parallèlement, nous proposons la modernisation de la décentralisation en fonction du principe de proximité permettant d’optimiser les décisions publiques dans le sens de la satisfaction de l’intérêt général, tout en définissant le rôle respectif de l’État et des différents échelons territoriaux en France et en l’Europe.

Au rapport d’autorité que l’État instaure avec les collectivités conduisant à la défiance, nous voulons renforcer le développement des coopérations.

L’autonomie des collectivités territoriales doit également être réaffirmée, la démocratie participative encouragée et accompagnée d’une réforme de la fiscalité locale faisant, enfin, participer les actifs financiers des entreprises.

 

Permettre une nouvelle répartition des richesses empreinte de justice et un nouveau partage des savoirs et des pouvoirs, réaffirmer au final la primauté du politique sur l’économique, des peuples sur les marchés, voilà notre projet politique et la raison pour laquelle nous voterons contre le renvoi en commission.

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2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 12:31
Le Sénat a voté en février 2010 le projet de loi relatif à la réforme des collectivités territoriales. Loin de ne concerner que les élus locaux, cette réforme initiée par Nicolas Sarkozy aura, si elle aboutit, de nombreux effets sur la vie des Français : moins de services publics de proximité, moins de démocratie, des élus moins nombreux et moins proches. Avec elle, les collectivités territoriales deviendraient de simples échelons administratifs, privées de financement et de la capacité d’agir pour satisfaire les besoins des populations. Couplée avec la suppression de la taxe professionnelle, elle offrirait aussi aux grands groupes privés un énorme marché qui pour l’essentiel leur échappait jusqu’à présent. Elle signerait de fait la fin de la décentralisation au profit d’un dirigisme autoritaire de l’Etat.

 

 

 

Intervention au Sénat de Marie-France Beaufils, sénatrice communiste du groupe communiste et républicain  / 7 juin 2011

 

 

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je ne doute pas que le Gouvernement se serait bien passé de ce nouveau projet de loi sur la répartition des conseillers territoriaux. Je pense même que, s’il avait pu éviter de soumettre au Sénat cette modification imposée par la décision du Conseil Constitutionnel, il n’aurait pas hésité un instant, tant il doit avoir en mémoire les débats qui se sont déroulés dans notre hémicycle à propos de la création de ce conseiller territorial.

Il doit se souvenir qu’il n’avait pas de majorité pour supprimer les conseillers généraux et régionaux, pour créer ces conseillers hybrides qui finiront par perdre leurs deux têtes, faute de savoir vers quel horizon se tourner, ou par laisser l’une d’entre elles s’atrophier au profit de celle qui embrassera la plus grande vision !

Ainsi, sans une révision constitutionnelle, telle que la préconisait d’ailleurs le rapport du comité Balladur, les départements vont dépérir, s’évaporer. Ils deviendront les administrations déconcentrées des régions, grâce à la mise en place, dès 2014, des schémas d’organisation des compétences et de mutualisation des services entre les départements et la région.

La réforme de l’intercommunalité instituera également une nouvelle répartition des compétences et réduira les pouvoirs des départements. Les élus deviendront peu à peu de simples administrateurs exécutant des politiques publiques nationales de solidarité et des politiques régionales dans les domaines qui leur seront dévolus.

D’ailleurs, avec la diminution de plus de 400 conseillers généraux siégeant dans les assemblées départementales, et des réductions fortes de près de 50 % dans certaines d’entre elles, les élus départementaux ne disposeront plus des moyens nécessaires à la mise en œuvre des politiques publiques de proximité, au plus près des préoccupations de leurs concitoyens.

De surcroît, siégeant aussi à la région, ces élus ne disposeront plus du temps nécessaire à l’écoute et aux montages concertés des solutions à apporter aux besoins et aux attentes exprimés par les habitants de leur département.

En éloignant les élus départementaux de leurs concitoyens, l’objectif affiché par le Gouvernement est, bien entendu, de réduire les dépenses publiques, quitte à réduire la démocratie locale. La proximité incite en effet les élus à mieux répondre aux besoins qui s’expriment. Il est, bien sûr, plus difficile de dire « non », les yeux dans les yeux, à des citoyens forts de leurs attentes et de leurs arguments, que de leur répondre par l’intermédiaire d’un personnel territorial en charge d’assurer la mise en œuvre des politiques définies et n’ayant pas le pouvoir d’amender ces dernières et encore moins d’y déroger.

 

Mais cette disparition progressive de nos départements ne va pas pour autant renforcer nos régions.

 

Leurs élus, ces futurs conseillers territoriaux, ne seront plus des élus régionaux, élus sur des programmes d’action de dimension régionale ; ils seront des représentants de cantons.

L’article 5 de la loi du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales précise que le conseil régional est dorénavant « composé des conseillers territoriaux qui siègent dans les conseils généraux des départements faisant partie de la région. ». C’est clair !

Ainsi, nous revenons sur les lois de décentralisation de 1982, qui transformèrent nos régions en collectivités locales de plein exercice, alors qu’elles avaient été instituées sous la forme d’établissements publics, gérés par des assemblées composées, entre autres, de représentants des départements.

Le même article de la loi de réforme des collectivités territoriales renvoie à l’article 4131-1 du code général des collectivités territoriales qui prévoit que « les régions sont administrées par un conseil régional élu au suffrage universel direct. »

Mais le fait que ceux qui siégeront au conseil régional représenteront désormais les départements crée une réelle ambiguïté juridique entre les deux alinéas de l’article 5 de la loi du 16 décembre 2010 et fait peser un doute sur la compatibilité entre les notions d’élu au suffrage universel direct et de représentant des conseils généraux.

Pour lever cette ambiguïté, il suffira alors de biffer le premier alinéa de l’article L. 4131-1 du code général des collectivités territoriales.

Ainsi, on le voit, la création et le mode d’élection de ce conseiller territorial constituent, en fait, une machine de guerre contre la décentralisation. Elle a pour vocation non seulement de réduire l’action des départements, mais aussi de transformer nos assemblées régionales en limitant leur représentation de la souveraineté populaire.

Si l’on ajoute à cela l’encadrement des compétences des départements et des régions, leur spécialisation et la suppression de leur compétence générale, hormis quelques exceptions comme pour la culture et le sport, on aboutit à la mise en place d’établissements publics territoriaux, véritables administrations déconcentrées qui seront certes gérées par des assemblées d’élus, mais qui ne disposeront que du pouvoir de mettre en œuvre des politiques décidées ailleurs !

 

Cette recentralisation autoritaire entraînera, de facto, un amoindrissement de la démocratie locale. En effet, en supprimant l’élection à la proportionnelle pour les assemblées régionales, le pouvoir UMP tente de réduire la présence des diverses sensibilités politiques en opposition à sa politique qui existent dans notre pays, afin de favoriser le pouvoir d’un homme et de son parti. Il espère ainsi reprendre les directions régionales que les citoyens lui ont retirées par leur vote.

De plus, chacun reconnaît que ce mode de scrutin est un puissant frein à la présence des femmes parmi les futurs élus.

Pour le Conseil Constitutionnel, rien dans cette loi n’interdit aux femmes de se présenter et d’être élues. De ce fait, la lettre du deuxième alinéa de l’article 1er de la Constitution semblerait ne pas être remise en cause. Mais chacun sait qu’avec cette loi le plafond de verre qui freine l’accession des femmes à des postes de responsabilités électives sera renforcé. Ne pas le reconnaître est hypocrite. Ainsi, l’esprit de notre loi fondamentale est, sans contestation possible, largement ignoré.

 

Pour finir, permettez-moi de revenir sur le principal argument avancé par le pouvoir pour justifier la création de ce conseiller territorial. Je veux bien entendu parler de cette billevesée qu’est l’annonce d’une prétendue baisse des dépenses grâce à la réduction du nombre d’élus !

Selon l’étude d’impact, la baisse ne représenterait que 0,5 % des dépenses de fonctionnement. Outre le fait que c’est peu, c’est faire fi d’autres réalités !

 

En effet, cette baisse relative cache en fait une hausse considérable des coûts pour les régions, qui verront leur nombre d’élus doubler, puisqu’il y aura désormais, avec cette loi, 3 493 conseillers régionaux au lieu de 1 757 actuellement. Quand on sait qu’avec la réforme des finances locales les régions ne lèvent plus d’impôts, on comprend que cette hausse aura des incidences non négligeables sur leur budget et, par conséquent, sur leurs projets.

Mais l’étude d’impact manque de sérieux car, outre les frais d’investissement nécessaire pour construire les nouveaux hémicycles qui accueilleront les nouveaux élus, il faudra aussi d’autres locaux de réunion, d’accueil, et des bureaux.

Il y aura aussi de fortes hausses des frais de fonctionnement qui ne sont pas mentionnées dans l’étude d’impact : coûts de secrétariat, de télécommunications et de déplacements, sans compter les défraiements pour les suppléants dont il a été question lors de nos débats sur la réforme des collectivités locales.

A minima, il y a donc mensonge par omission de la part du Gouvernement sur le coût de cette réforme !

Aussi, après la volonté affichée de réduction du millefeuille institutionnel sous-tendant artificiellement cette réforme, qui s’est finalement soldée par la création de nouvelles strates institutionnelles, voici que la recherche d’économies sur les dépenses d’élus va se solder par des dépenses en hausse !

 

Ainsi, la preuve est faite que là n’était pas l’objectif de cette réforme ! L’objectif du Gouvernement est clair : c’est la casse de nos institutions locales et de nos services publics locaux, la recentralisation, la réduction de la dépense publique, l’ouverture au privé de nouveaux secteurs d’activité et la mise à mal de la démocratie locale, laquelle fonde pourtant notre République. Les élus l’ont bien compris et, monsieur le ministre, vous en avez d’ailleurs été témoin dernièrement sur le terrain.

Aussi, vous comprendrez pourquoi nous sommes vent debout contre cette réforme des collectivités territoriales, et plus précisément contre ce texte qui fera disparaître les conseillers généraux et régionaux.

En le rejetant, le Sénat rendrait possible une autre réforme. Il n’y a aucune urgence à légiférer, encore moins avec engagement de la procédure accélérée ! Et si en 2012, demain, une autre majorité se rassemble à gauche, nous agirons pour l’abrogation pure et simple de l’ensemble de cette réforme...

 

M. Didier Guillaume. Exactement !

 

Mme Marie-France Beaufils. ... destructrice de nos institutions locales ; le conseiller territorial disparaîtra avant même d’avoir vécu. C’est en tout cas ce à quoi nous nous emploierons !


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2 juillet 2011 6 02 /07 /juillet /2011 12:07

Les situations que nous vivons aujourd'hui nous imposent une réflexion de fond pour demain. Au pied du dernier col de l'ultime étape, allons-nous rester l'arme au pied à l'écoute de voix prophétiques? Ou allons-nous retrouver le chemin de nos aînés? Ceux-ci se sont engagés fermement, souvent au risque de leur vie, au sein du Conseil National de la Résistance. Dans lequel hommes et femmes de progrès, syndicalistes, chrétiens, gaullistes, communistes ont contribué ensemble à la construction du social à la française: Solidarité Nationale, Sécurité Sociale, services publics, fonction publique ont été gravés dans les FONDAMENTAUX de la République. Ceci a été possible par l'élection d'une majorité de députés progressistes au seul service du progrès. Nos camarades syndicalistes ont largement contribué à ces avancées de société à partir d'idées ancrées dans un programme syndical démocratiquement élaboré.

 

Aujourd'hui, serions-nous incapables d'imposer aux prétendants à nos suffrages d'inscrire dans leur programme nos idées novatrices? En connaissance de cause, car gratifié du titre de personne âgée, je prendrai comme exemple la perte d'autonomie. Un grand débat national a été orchestré par Sarkozy à ce sujet. Ce début sera suivi d'un vote à l'Assemblée Nationale. Ma CGT a rendu publiques ses exigences pour un droit universel: construire PARTOUT et POUR TOUS le droit au bien vieillir, exigences avancées dans le cadre de l'Assurance maladie, d'un grand service public sanitaire et social. Le financement étant assuré par une autre répartition des richesses créées.

 

Citoyen militant, j'ai interpellé tout azimuth. Je n'ai rencontré d'espoir que dans la dynamique du Front de Gauche à l'écoute du mouvement social.

 

Retraités, personnes âgées: ne sommes-nous pas la majorité des électeurs de ce pays? Travaillons ensemble pour créer une nouvelle dynamique populaire allant dans le sens de nos intérêts; construire une société de progrès POUR TOUS LES AGES.

 

Je vote Front de Gauche.

 

Jean Dréan.     

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30 juin 2011 4 30 /06 /juin /2011 05:42

Etre éditorialiste politique du quotidien payant le plus lu de France, Ouest France, vous donne certaines obligations: ne pas insulter l'intelligence des lecteurs, respecter leurs diversités d'opinion et ne pas prendre le ton du bon pasteur qui ramène au bercail ses moutons égarés en prenant les électeurs pour des insensés en puissance qu'il faut à tout prix dissuader de voter pour une gauche de transformation sociale irresponsable et calamiteuse.

La plaisanterie avait pris un tour dantesque il y a un mois lorsque Michel Urvoy signait un tonitruant éditorial ayant pour titre un ovni rhétorique juxtaposant les figures de rhétorique contraires, pléonasme et oxymore: "Social de gauche, social de droite". L'éditorial commençait par faire une concession au bon peuple en colère en utilisant des catégories inoffensives pour le capital et teintées de paternalisme compassionnel pour désigner les précaires, ses victimes: "L'attention portée aux plus fragiles-les agriculteurs hier, les handicapés avant-hier, les femmes demain- et les débats acharnés sur l'ISF ou le RSA le montrent: la présidentielle se jouera en partie sur la justice sociale et l'équité fiscale".

Mais, attention à se garder de toute préconisation démagogique (en d'autres temps, on aurait dire "démocratiques") qui conduirait à alourdir les impôts pour réduire les inégalités, aboie aussitôt Urvoy pour nous remettre dans le droit chemin. "La droite, dit-il, rappelle très justement que l'on n'a jamais consacré une telle part de la richesse- près d'un tiers, un record dans l'OCDE, à la solidarité". Mais n'est-ce pas les victimes de la mondialisation libérale et du capitalisme financier, des licenciements boursiers, des délocalisations, de la désindustrialisation, du désinvestissement scolaire, de la précarisation des contrats de travail, du temps partiel imposé, des bas salaires, qui peuvent se maintenir avec peine à flot grâce à l'impôt et aux cotisations sociales dont les classes moyennes paient la plus grande part?

Après ces précisions utiles visant à montrer que la France sarkozyste reste un Etat socialiste avancé qui ne pourrait avancer plus loin dans ce sens sans aller à sa ruine et se rapprocher de la Corée du Nord, Urvoy enchaîne par un morceau choisi des "Idées politiques pour les nuls" : il y a "deux conceptions de la justice sociale: pour la droite, c'est plutôt aide-toi et l'Etat t'aidera à t'intégrer par le travail; pour la gauche, globalement, la collectivité doit t'assister au maximum". 

Mais attention, le principe de réalité s'applique aussi à gauche: trop socialiser, trop ponctionner de richesses privées et de produits de l'activité économique, nous dit cet agent de la fabrique du consentement qu'est Urvoy - un parmi tant d'autres voix autorisées des médias, d'autant plus dangereux qu'il se dit de gauche - c'est se condamner à réduire la taille du gateau à partager: "Dépenser plus et alourdir la dette serait une catastrophe. Taxer et imposer davantage serait suicidaire pour la consommation et pour l'avenir du "made in France" dans le monde. Il faut doncx répartir autrement les recettes et les dépenses".

En somme, pour reprendre une expression de notre camarade Alain David, le débat est bien bordé.

Hier encore, en première page du Ouest France du 29 juin 2011, Michel Urvoy profitait d'un commentaire sur la déclaration de candidature de Martine Aubry pour commettre un nouvel éditorial de rappel à l'ordre, commençant par un satisfecit à l'encontre d'une nouvelle candidate à laquelle il préférait il y a quelques semaines Dominique Strauss-Khan, l'incarnation d'un prétendu réalisme économique "de gauche": "Raisonnable dans ses promesses- "tout ne sera pas possible tout de suite" - elle intègre la crise et évite tout propos qui viendrait dégrader la notation de la France".  

 

Où va t-on si les socialistes ne se contentent plus maintenant, après avoir versé des larmes sur la dureté du capitalisme à gouvernance libérale et la précarisation du grand nombre avant de se résoudre après coup à l'inaction et aux politiques vertueuses et réalistes de privatisation et de réduction des impôts et des dépenses publiques pour ne pas mettre en danger  les fragiles équilibres qui président à la compétitivité de l'économie et à la croissance, où va t-on disais-je si les socialistes ne peuvent plus même se payer le luxe de leurs belles intentions, des belles promesses de relever le niveau de vie de classes populaires en répartissant mieux les richesses et en limitant les profits financiers? Un homme politique responsable, selon Urvoy, ne promettrait rien, ne dirait rien, mieux même, ne penserait rien qui pourrait affoler les banques, les fonds d'investissement, les sociétés d'assurance, les investisseurs et les créanciers de l'Etat.  

Mais pourquoi, dès lors, ne pas faire écrire le programme de la gauche par les salariés des agences de notation? Remarquez, avec le Pacte Euro plus, on y vient: maintenant que les budgets votés par les Parlements seront soumis en amont à la censure de technocrates européens vérifiant leur compatibilité avec les lois d'airain de la réduction des dépenses publiques et de l'augmentation des profits financiers. Curieux comme cette crise systémique du capitalisme financier qui a creusé la dette des Etats européens a donné de nouveaux moyens de mise au pas assumée des démocraties par les puissances du capital et leurs héraults appointés. 

Mais restons dans la politique politicienne, dans la politique spectacle où l'on guette les signes des stratégies de communication, comme nous y invite Urvoy: Martine Aubry est toujours "devancée dans les sondages par François Hollande qui affiche, depuis près de deux ans qu'il y travaille, une motivation à toute épreuve et un projet réfléchi" . Quel est le projet réfléchi de François Hollande, que sa calvitie précoce et sa fadeur qu'on aurait tort de prendre pour du désintéressement et de la modestie ne rendent pas plus sage pour autant?

Diminuer le poids de l'impôt de solidarité sur la fortune, alléger l'impôt sur les successions? Inviter, comme il nous l'a promis en nous annonçant "du sang et des larmes" après 2012 si l'on voulait sortir vivants de la crise de la dette et de la zone euro, à s'astreindre à de nouvelles potions amères d'austérité quand les profits financiers des entreprises du CAC 40 et les revenus des couches les plus favorisées de la société n'ont jamais connu une telle augmentation depuis une dizaine d'années?  

Mais rassurons-nous, il y a au PS, nous dit Urvoy, au-delà des positionnements stratégiques oppourtunistes pour capter les voix des différentes sensibilités socialistes, "une vraie similitude de projets", "si vraie que Martine Aubry, souvent cataloguée plus à gauche, s'apprêtait à soutenir Dominique Strauss-Khan".

Et elle avait raison pour Urvoy, car la seule, la vraie question, c'est de savoir comme faire gagner la gauche, vous savez celle du "social de gauche" qui ne doit tout de même pas être trop socialiste pour faire gagner la gauche et le pays... Electeurs potentiels du Front de Gauche et de Europe Ecologie les Verts, réfléchissez à deux fois à vos responsabilités avant d'enclencher la machine à perdre en étant trop exigeants sur votre adhésion à des projets, en votant selon vos préférences: "pour l'opposition, y compris pour les écolologistes et pour les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, la question primordiale sera de choisir celui ou celle qui peut atteindre le second tour". Et bien sûr, cela, ce sera les sondages qui nous le diront à quelques semaines des présidentielles.

On est bien loin ici de la révolte des Indignés espagnols et grecs contre la dictature des marchés, le vérouillage du système politique par un bipartisme sans véritable alternative au néo-libéralisme qui détruit les solidarités collectives et dépossède le citoyen de sa souveraineté. Et bien non, monsieur Urvoy, la question que nous nous poserons avant de voter au premier tour, ce n'est pas "qui est le mieux placé pour arriver au second tour, battre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen?" mais "quel projet politique et quelle dynamique collective sont à même d'offrir des perspectives de débouché politique aux luttes sociales et aux volontés, qui percent partout dans une Europe de plus en plus brutalisée par les marchés et son oligarchie, d'une transformation d'un système capitaliste mondialisé et financiarisé qui plonge les sociétés et la nature dans des crises mortifères au court terme?".      

 

Ismaël Dupont.  

 

  

  

  

  

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