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Traité européen/sondage CSA - l'Humanité du 27 août : « Les français veulent savoir, débattre et décider ! »
Les Français veulent décider par eux-mêmes de la ratification ou non du Traité européen. C'est le résultat indiscutable du sondage publié par L'Humanité aujourd'hui. Ils ont raison.
D'abord parce que François Hollande s'était engagé à renégocier le traité s'il était élu. Ceux qui lui ont donné la victoire ont chassé Sarkozy pour rompre avec sa politique. Les Français ont déjà prouvé qu'ils avaient à cœur et qu'ils étaient en mesure de s'emparer des enjeux européens. Les Français veulent une Europe plus proche. On ne peut pas en même temps leur faire le reproche de ne pas « s'intéresser » à l'Europe et les en empêcher quand ils veulent savoir, débattre et décider.
Ensuite, parce que ce traité engage l'avenir du pays et que les Français ont droit à la transparence et à la vérité dans un grand débat public.
Ce traité contient un abandon de souveraineté nationale et une régression démocratique qui empêcheront toute réelle politique de changement. Les français ne l'ont pas encore lu, mais si ce texte est si bon ou si peu dangereux, pourquoi ne pas les laisser en juger par eux-mêmes ?
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF.
Une croissance nulle, 41000 demandeurs d'emploi en plus en juillet, un chômage qui touche bientôt pas loin de 5 millions de personnes et 10% des actifs (et davantage encore si on considère le nombre de familles concernées). Un effondrement de l'intérim et de l'activité dans le bâtiment. Un mal-être au travail qui persiste pour beaucoup, du fait des méthodes de management et de rentabilisation. Une accélération cet été des licenciements boursiers, des délocalisations, et des suppressions d'emploi industriel causées par la course à la profitabilité maximale: PSA, Doux, … etc.
Des dépenses de consommation des ménages qui reculent du fait de la précarité grandissante et de l'inquiétude face à la crise. Des salaires qui stagnent, en particulier dans la fonction publique où le gouvernement a voulu le gel des salaires et du point d'indice et l'absence de titularisation des précaires, alors que les coûts de l'énergie et des carburants, voire du logement et des dépenses quotidiennes, sont en augmentation. Des jeunes et des vieux qui ne parviennent plus à se soigner et parfois même à s'alimenter convenablement, comme c'est le cas d'une partie des étudiants.
Beaucoup de Français se serrent la ceinture, beaucoup souffrent de ne pouvoir faire face à leurs charges incompressibles, beaucoup s'inquiètent de l'impact des développements de la crise pour eux et pour leurs proches.
Or, face à cette situation d'aggravation des difficultés quotidiennes des Français, des inégalités et de la souffrance sociale, la réponse du gouvernement apparaît inconsistante faute de vouloir bousculer les habitudes de "laisser-faire libéral" et de préservation des intérêts des riches, des grandes entreprises et du monde de la finance.
En témoigne aujourd'hui encore le fait que le premier ministre Ayrault assiste à l'université d'été du MEDEF parce qu'il trouve sans doute que l'urgence est de veiller à la qualité du dialogue avec le syndicat qui oriente la politique de la droite depuis 10 ans. Le verra t-on aux réunions nationales de la CGT ou de la CFDT? Rien n'est moins sûr.
Le gouvernement gesticule beaucoup, avec Valls notamment, sur la question des Roms, de la sécurité dans les quartiers, ou encore du nucléaire.
C'est sans doute pour ne pas faire l'objet des accusations traditionnelles de laxisme et d'humanisme naïf et irresponsable adressées à la gauche et pour montrer à une partie de l'électorat que sa fermeté n'a rien à envier à celle de Sarkozy, Besson et consorts. C'est aussi peut-être pour maintenir à la lisière du débat public et de l'attention médiatique les problèmes plus graves que sont la responsabilité de la préservation du consensus libéral dans l'aggravation de la souffrance sociale ou l'abandon des prérogatives démocratiques et des acquis sociaux sous-tendus par la future ratification du Traité sur la Stabilité, la coordination et la gouvernance en Europe.
Toujours est-il que cette politique d'immigration et d'asile à peine moins dure et brutale pour les personnes concernées que celle de la droite, cette gestion policière du prétendu « problème Roms », ont de quoi révolter les électeurs de gauche qui accordent la plus grande importance aux questions morales, à la générosité et à l'universalisme.
Hier, sur le site Médiapart, Laurent Mauduit analysait sans procès d'intention ni complaisance la politique économique et sociale suivie par le gouvernement et Hollande depuis 3 mois et demi, politique du renoncement, de la demi-mesure et de la conservation des équilibres anciens qui explique la chute de popularité importante de l'exécutif, dont les décisions timides sont en décalage avec les attentes des électeurs de gauche et avec la gravité de la situation que vivent les gens.
Je me permets ici de citer abondamment l'article de Laurent Mauduit, qui reprend quelques-unes des annonces les plus emblématiques du gouvernement en les rapprochant des promesses électorales et des enjeux de la situation sociale.
I.D
"Le renoncement au gel des prix des carburants
Les prix des carburants à la pompe ont fait l’objet de l’un des principaux engagements de François Hollande pendant la campagne présidentielle. Dans le souci de protéger le pouvoir d’achat des Français, qui est en baisse, le candidat socialiste a promis un blocage provisoire des prix à la pompe, en très forte hausse. À l’époque, Nicolas Sarkozy a dénoncé cette mesure, la jugeant démagogique, mais François Hollande a tenu bon. À juste titre : alors que les compagnies pétrolières affichent toutes des profits insolents malgré la crise, et ne paient que très peu d’impôt en France – et même pas du tout, dans le cas de Total –, il était économiquement possible et socialement équitable que ces mêmes compagnies soient enfin mises à contribution et resserrent un peu leurs marges bénéficiaires pour offrir aux automobilistes une stabilité des prix à la pompe dans un contexte de nouvelle envolée des cours des matières premières.
En clair, il était possible et juste que ces compagnies pétrolières soient les seules à en être de leurs poches (qui sont pleines). Mais voilà ! Le gouvernement a finalement décidé qu’il en irait autrement et que ce ne serait pas un gel provisoire des prix qui interviendrait – dans l’attente d’un mécanisme de régulation plus pérenne – mais une baisse des taxes fiscales sur les carburants, complétée par un effort des compagnies pétrolières sur les prix.
Quelle différence ? Elle est majeure, car dans ce dernier cas, les compagnies pétrolières feront un petit effort, mais ce sera surtout l’État qui en sera de sa poche, lequel État devra, sous la contrainte d'une réduction à marche forcée des déficits publics, compenser ce manque à gagner par des hausses d’autres impôts ou des réductions de dépenses. En clair, ce que l’État va donner d’une main aux automobilistes, il va nécessairement le reprendre de l’autre aux ménages.
Cela n’a donc plus grand-chose à voir avec la promesse cent fois répétée par François Hollande pendant la campagne présidentielle : les compagnies pétrolières seront partiellement épargnées ; et les ménages financeront d’une façon ou d’une autre une bonne partie du cadeau qu'on leur avait fait miroiter. Sans déformer les faits, on peut même dire que le gouvernement fait l'exact contraire de ce que François Hollande avait annoncé.
Le renoncement au doublement du plafond du Livret A
Pendant la campagne présidentielle, le candidat socialiste avait fait une autre promesse : il s'était prononcé en faveur d'un doublement du plafond du Livret A, actuellement fixé à 15 300 euros. On comprend sans peine l’enjeu de cette mesure. Au cours de ces cinq dernières années, Nicolas Sarkozy a malmené ce produit d’épargne favori des Français, qui a longtemps rempli une double fonction d’intérêt général, en garantissant une rémunération protégée de l’épargne populaire et en permettant, grâce à l’épargne ainsi collectée, le financement du logement social. D’abord, la droite a procédé à une « banalisation » du Livret A, en élargissant sa distribution à toutes les grandes banques privées ; ensuite, elle a remis en cause le système de centralisation des fonds auprès de la Caisse des dépôts et a donc fait peser des menaces de plus en plus fortes sur le financement du logement social.
Durant la campagne, François Hollande n’a donc pas avancé une proposition véritablement révolutionnaire en se bornant à promettre un doublement du plafond des dépôts sur le Livret A. Il s’est ainsi bien gardé de suggérer dans la foulée de remettre en cause la « banalisation » du Livret A. Mais enfin, ce doublement du plafond était indéniablement un signe positif : le candidat socialiste apportait ainsi la preuve qu’il était attentif à la rémunération de l’épargne populaire et au financement du logement social.
Seulement voilà, là encore, les choses ne se passent pas exactement comme elles avaient été annoncées. Les grandes banques privées ont fait savoir tout le mal qu’elles pensaient de cette réforme, qui risque de renforcer la concurrence au détriment des placements financiers qu’elles offrent à leurs clients. Dans l’immédiat, le gouvernement a donc décidé de ne mettre que partiellement en œuvre la réforme promise : au lieu de la hausse de 100 % promise du plafond, c’est donc une majoration de 50 % seulement qui vient d’être annoncée voilà quelques jours, majoration qui doit intervenir en deux étapes d’ici la fin du mois de décembre, 25 % en septembre et 25 % en fin d'année.
Est-ce à dire que la réforme ne sera pas conduite ultérieurement à son terme ? On peut le supposer, même si la gouvernement s’est gardé de répondre clairement à la question. Or, comme les fonds ainsi collectés doivent servir à financer non seulement le logement social mais aussi les projets de développement des collectivités locales dont Dexia, en faillite, n'assure plus les financements, cette reculade partielle du gouvernement pourrait avoir des répercussions financières et sociales préoccupantes.
Si le gouvernement a honoré les engagements pris sur la remise en cause des cadeaux fiscaux offerts lors du quinquennat précédent par Nicolas Sarkozy à la fraction la plus riche de sa clientèle électorale, de nombreuses inconnues pèsent encore sur la politique fiscale qu’il entend suivre, inconnues qui seront partiellement levées dans les prochains jours, quand sera connu le détail des mesures inscrites dans le projet de loi de finances pour 2013.
La principale inconnue a trait à la « révolution fiscale » promise par les socialistes et qui devait prendre la forme d’une fusion à terme de la Contribution sociale généralisée (CSG) et de l’impôt sur le revenu. En clair, il s’agissait d’une réforme majeure, visant à recréer en France un véritable impôt citoyen, un impôt général et progressif sur tous les revenus. La proposition figurait dans le projet du PS au printemps 2011 et a été retenue dans le projet de François Hollande. Or de cela, il n’est plus question. Nul, dans les sommets du pouvoir, n’a dit que la réforme était enterrée, mais cela revient presque au même puisqu'elle n’a plus jamais été évoquée depuis la victoire du candidat socialiste.
Signe révélateur, Jean-Marc Ayrault n’en a ainsi pas fait mention début juillet, dans sa déclaration de politique générale, lorsqu’il a énuméré les grands chantiers du quinquennat ). L’hypothèse d’un abandon de la mesure phare de la réforme fiscale promise par les socialistes s’est renforcée en juillet quand, enfourchant de manière imprévue le combat de Nicolas Sarkozy en faveur d’un allègement du coût du travail en faveur des employeurs, François Hollande a suggéré qu’une hausse de la CSG pourrait venir compenser un allègement de certaines cotisations sociales des employeurs. Certes, ce projet, qui a été très mal accueilli à gauche, semble depuis avoir été mis en sommeil, mais il fonctionne comme un révélateur : dans tous les cas de figure, le gouvernement ne peut pas réfléchir simultanément à une hausse de la CSG et à une fusion de cette même CSG et de l’impôt sur le revenu. L’embardée de François Hollande sur ce chantier de la compétitivité des entreprises semble donc confirmer que, dans tous les cas de figure, la « révolution fiscale » n’est plus d’actualité.
D’autres inconnues, un peu similaires, pèsent sur les réformes fiscales annoncées pour le court terme. Il est ainsi acquis que le projet de loi de finances pour 2013 mettra en œuvre la création voulue par François Hollande de deux nouveaux taux pour l’impôt sur le revenu, l’un à 45 % pour les revenus imposables supérieurs à 150 000 euros et l’autre à 75 % au-delà de 1 million d’euros. On sait toutefois que cette dernière réforme est purement cosmétique : ne devant toucher qu’à peine 2 000 contribuables pour un gain ne dépassant pas 200 millions d’euros, elle ne sera de nature qu’à frapper les imaginations et ne modifiera presque pas le paysage fiscal français.
Le nouveau pouvoir semble donc manifester une grande timidité fiscale. Évoquant des sources gouvernementales, plusieurs médias suggèrent même que ce nouveau taux de 75 % ne devrait pas rester longtemps en vigueur.
Grandes manœuvres autour de l’ISF
Autre prudence : le journal Les Échos a récemment révélé qu’à la faveur du projet de surtaxe exceptionnelle à laquelle les contribuables à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) vont être assujettis cet automne, pour les contribuables les plus fortunés, le gouvernement pourrait réformer le barème de ce même ISF pour passer d’un système d’imposition par tranches actuellement en vigueur (de 0,5 % à 1,8 % suivant le montant du patrimoine) à un impôt adossé à un taux unique moyen, sans doute de 0,8 %. En quelque sorte, l’ISF cesserait d’être un impôt progressif pour devenir un impôt proportionnel. Si cette piste se confirme, ce qui n'est pas encore définitivement arbitré, elle serait de très grande portée. Car en rupture avec les valeurs fondatrices de la République (et notamment l’article de 13 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen).
Truffé d’exonérations et d’abattements divers, l’impôt sur le revenu a cessé depuis longtemps d’être un impôt progressif et est même devenu au fil des ans un impôt dégressif, pesant relativement moins sur les hauts revenus que sur les bas – c’est d’ailleurs précisément pour cela que la gauche appelait de ses vœux une « révolution fiscale ». Et le seul impôt progressif qui subsistait dans le système français des prélèvements obligatoires était l’ISF.
Alors, si là encore le principe de progressivité était mis en cause – on sera fixé dans les prochains jours –, l’évolution serait pour le moins préoccupante. En lieu et place d’une révolution fiscale, on assisterait à... une contre-révolution fiscale ! Ou à tout le moins, un autre principe gagnerait du terrain, celui de la « flat tax »…
Sous la pression du très réactionnaire Conseil constitutionnel, un autre projet chemine – sur lequel on sera aussi fixé dans les prochains jours : celui de l’instauration possible d’un « plafond » d’imposition au profit des contribuables les plus fortunés. Le gouvernement franchira-t-il ce pas, comme l'évoquent de nombreux médias qui ont recueilli les confidences des conseillers de Bercy et de Matignon ? Il faut attendre pour en juger, mais ce serait évidemment hautement symbolique, tant sont présentes dans les mémoires les critiques violentes (et justifiées !) portées par toute la gauche contre le célèbre « bouclier » fiscal de Nicolas Sarkozy.
Tous ces atermoiements ont été précédés par une première mesure, dans les premiers jours de l’alternance, qui a suscité beaucoup de déception à gauche et dans le mouvement syndical : une hausse minuscule du Smic. Que l’on se souvienne ! Accédant à l’Élysée, François Hollande avait plein de bonnes raisons de relever fortement le salaire minimum. Pour une raison politique : c’était un moyen de confirmer au « peuple de gauche » qu’il resterait fidèle à son électorat, et notamment aux plus modestes. Pour une raison d’équité sociale : pendant les cinq années précédentes – fait sans précédent –, Nicolas Sarkozy n’avait procédé à aucun « coup de pouce » et François Hollande avait donc une opportunité de réparer une injustice. Enfin, pour une raison économique : dans une conjoncture déprimée, marquée par un effondrement du pouvoir d’achat et une stagnation de la consommation, le nouveau chef de l’État avait le moyen d’apporter la preuve qu’il entendait engager une politique de la demande pour stimuler la croissance.
Et pourtant non ! On sait ce qu’il en est advenu : au 1er juillet, le Smic n’a été revalorisé que de 2 %, soit, hors inflation, un « coup de pouce » de seulement 0,6 %, ce qui correspond à un gain net pour les smicards de l’ordre de 6,45 euros par mois ou, si l’on préfère, d’environ… 20 centimes par jour.
Une politique budgétaire d’austérité
Dès la fin juin, à la même époque que l’arbitrage sur le Smic, le gouvernement a révélé qu’il conduirait une politique budgétaire d’austérité, avec des normes d’évolution pour les crédits aussi draconiennes que sous Sarkozy. Cela a transparu dès les premières « lettres de cadrage » de Jean-Marc Ayrault, fixant des priorités budgétaires pour 2013-2015. On a appris à cette occasion que tous les crédits d’équipement du budget de l’État baisseraient de 15 % sur ces trois années, tout comme les crédits d’intervention qui regroupent notamment les crédits sociaux de l’État. Au travers du projet de loi de finances pour 2013, qui sera dévoilé courant septembre, on aura la confirmation que ce cap de l’austérité est maintenu.
Des nominations discutables ou choquantes
Faits symboliques, ce cours inattendu de la politique économique a connu des prolongements au travers de nominations discutables ou choquantes dans le domaine de la vie économique. Ancien bras droit pour la presse du banquier d’affaires Matthieu Pigasse, David Kessler a ainsi été coopté à l’Élysée en juin comme conseiller pour superviser le même secteur, malgré les évidents conflits d’intérêts que cela génère. De même, Pierre Lescure, tout engagé qu’il soit dans la vie des affaires parisienne, s’est vu confier une mission de réflexion sur Hadopi, avec à la clef des risques de conflits d’intérêts tout aussi préoccupants. Enfin, François Hollande a pris la lourde responsabilité de porter son ami personnel (et ancien ministre de Nicolas Sarkozy) Jean-Pierre Jouyet au poste très influent de directeur général de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) , malgré, là encore, de graves conflits d’intérêts.
En bref, la politique économique commence à suivre un cours pour le moins inattendu. Et les nominations, pour la superviser, tout autant…
Le "traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union économique et monétaire" va faire l'objet d'un vote au Parlement à la fin du mois de septembre et Hollande et le gouvernement Ayrault ont déjà annoncé aux députés de leur majorité qu'il n'était pas question de s'abstenir ou de voter non, alors que la mention tardivement ajoutée de l'impératif de croissance dans un Traité qui impose la contraction budgétaire et la rigueur est purement formelle. Ce traité européen conçu par Merkel et Sarkozy pour servir de verrou austéritaire rassurant les marchés en contrepartie de l'aide apportée par les Etats européens aux pays les plus endettés de la zone euro, remet en cause profondément l'avenir de l'Etat social et le respect de la souveraineté populaire.
Ce traité prévoit le contrôle du budget par une autorité extérieure au Parlement et au gouvernement et la limitation constitutionnelle (la fameuse "règle d'or") du déficit annuel à 0,5% pour toutes les administrations publiques (Etat, collectivités territoriales, Sécurité Sociale, entreprises publiques) sous peine de très lourdes sanctions financières et d'une mise sous tutelle des Etats par la commission européenne et la Cour de justice européenne.
L'an passé, on était déjà au-dessus des 4% de déficit annuel/ PIB: jugez de la brutalité de la politique de rigueur, de démantèlement des droits des salariés, de privatisation des services publics et de la solidarité, de hausse des impôts pour les couches moyennes et populaires qu'il va falloir conduire pour atteindre ces objectifs qui correspondent aux injonctions de la finance et de ses serviteurs néo-libéraux. Les Grecs, les Espagnols, les Italiens, les Portugais qui sont déjà soumis à de tels oukazes austéritaires, ne parviennent pas à s'y plier, et la dette pèse d'autant plus à cause de la récession et de la souffrance sociale généralisée causée par l'hyper-austérité.
La domination d'un tel traité sur les politiques publiques donnerait de bonnes excuses à la gauche réformiste et libérale pour mener à un peu près la même politique que la droite partout en Europe, ce qui viderait de tout contenu de changement l'alternance politique.
Il est inconcevable que des progressistes attachés au respect de la démocratie, au maintien et à la progression des solidarités et des services publics puissent accepter ce texte qui, concrètement, ne permettra pas de sortir l'Europe de la crise parce qu'il ne s'attaque pas à ses vrais causes: non l'endettement public essentiellement, mais les politiques néo-libérales de mise en avant systématique des intérêts des banques (avec des Etats obligés d'emprunter auprès d'elles et une BCE qui se met à leur service) et d'assèchement des recettes fiscales et des caisses sociales de solidarité au non du moins d'impôt. Si les Parlements nationaux, qui sont soumis à la sanction du vote, sont complètement dépossédés de leurs compétences budgétaires et financières au profit de la Commission européenne et non du Parlement Européen, la politique économique et sociale des Etats sera dictée par des technocrates influencés par les lobbys financiers et non par des élus responsables devant les citoyens.
Comme l'écrit Patrick Le Hyaric dans son éditorial de L'Humanité dimanche du 23 août, "un gouvernement de gauche ne peut se satisfaire d'un tel traité qui n'est pas le sien puisqu'il a été coécrit par M.Sarkozy et Mme Merkel. L'accepter reviendrait à s'amputer de la possibilité de mener une politique sociale, économique et écologique au service des travailleurs, des jeunes, des créateurs et chercheurs, des retraités, en résistant aux violentes pressions de la finance. Il est encore temps de se raviser pour créer les conditions d'un débat et d'une mobilisation populaire européenne contre le traité austéritaire qui assassine la République et fracasse l'Europe contre le mur de l'argent".
Nationalement, le Front de Gauche a initié la campagne contre ce texte en tentant cet hiver, sans succès manifeste, de sensibiliser l'opinion aux enjeux du Mécanisme Européen de Stabilité, sa contrepartie qu'ont voté sans état d'âme 90% des députés socialistes tout en prétendant, pour certains tel Jean-Marc Ayrault, qu'il pourrait y avoir un remodelage du Pacte budgétaire Sarkozy-Merkel ou un référendum à son sujet. Aujourd'hui, une partie des militants et députés d'Europe Ecologie les Verts semblent également près à refuser de voter ce texte, et chez les militants de la gauche du PS, on doit grincer des dents en observant les positions de repli consensuel et opportuniste de Montebourg et Hamon.
Mais, qu'importe ces jeux politiques, l'important est que le peuple s'empare de cette question qui est décisive quant à sa capacité à continuer à se gouverner lui-même et à préserver des systèmes de solidarité conquis grâce à la lutte sociale et la mobilisation citoyenne.
Comme un samedi du début du mois d'août, des militants PCF Morlaix étaient présents sur le marché ce samedi 24 août pour expliquer les dangers de ce nouveau traité européen ultra-libéral et faire signer une pétition de L'humanité pour exiger un référendum sur ce traité budgétaire qui contredit des articles de la Constitution et réduit la souveraineté populaire. 112 signatures ont été recueillies pour l'instant sur Morlaix, rien qu'avec une présence sur le marché deux matinées. La pétition en ligne du journal L'Humanité a recueilli elle déjà 11000 signatures au niveau national. Le lien: www.humanite.fr
Le samedi 8 septembre, c'est au sein du Front de Gauche que nous distribuerons un tract contre le pacte budgétaire et pour exiger le référendum, avec signature de la pétition de "L'Humanité", et nous tenterons d'organiser un débat public la semaine suivante avec d'autres organisations pour faire connaître les enjeux du texte à plus grand nombre possible. Une rencontre avec le député Gwenegan Bui, une manifestation le jour du vote, sont également des actions envisageables.
Surtout, ne lâchons rien et faisons grandir la pression sur la majorité de centre-gauche au pouvoir pour qu'elle n'oublie l'aspiration au changement qui explique son élection.
Ismaël Dupont
Nous avons décidé d'engager dès septembre une action militante forte du Front de Gauche contre le traité budgétaire européen et pour la tenue d'un référendum sur ce texte que le gouvernement soutient et qui sera soumis au vote du Parlement à la fin du mois de septembre.
Nos arguments principaux sont le devoir de respecter la souveraineté populaire (ce texte, voté sans consulter directement les peuples alors qu'il implique des abandons de souveraineté significatifs et que Hollande avait dit qu'il ne l'accepterait qu'à la condition d'avoir pu le renégocier en profondeur, ce qui n'est pas le cas, fait que des politiques économiques libérales et austéritaires s'imposeront quelque soient les décisions des peuples) et la possibilité de sortir de la crise et de la souffrance sociale qui se généralisent en Europe, ce qui impose une toute autre politique que l'austérité à perpétuité et la casse sociale prolongée qu'organise le traité.
Le samedi 8 septembre, nous distribuerons un tract comportant nos propositions alternatives pour sortir de la crise en Europe sur le marché de Morlaix (à voir si on peut le faire ailleurs aussi) afin d'exiger un référendum sur ce traité budgétaire conçu par Merkel et Sarkozy et ferons signer la pétition de L'Humanité qui porte cette exigence.
Cette distribution de tract et ce rendez-vous explicatif seront annoncés dans la presse par communiqué autour du 4 septembre.
Auparavant, des contacts seront pris avec les syndicats, des partis politiques où il y a des résistances au traité budgétaire et à l'Europe libéraleet des associations afin d'organiser conjointement, avec la participation si possible d'un large front d'organisations opposées à ce texte, une réunion publique sur le Pacte Budgétaire à la mi-septembre.
Le 21 septembre aura lieu à 18h (local du PCF, 2 petite rue de Callac) un nouveau bureau du Front de Gauche du pays de Morlaix ouvert à tous les sympathisants déclarés du Front de Gauche sur la circonscription.
Ce bureau débattra des principes généraux de fonctionnement de la possible future association du Front de Gauche du Pays de Morlaix et fixera des orientations pour les travaux d'une commission de fonctionnement, qui se réunira avec toutes les bonnes volontés avant le 13 octobre afin d'aboutir à des propositions de règlement intérieur et de statuts pour cette association ou ce collectif du Front de Gauche du pays de Morlaix.
Ces propositions feront ensuite l'objet de débats, d'amendements, de vote, aux Assises du Front de Gauche le samedi 13 octobre.
Les Assises du Front de Gauche se tiendront le samedi 13 octobre de 14h30 à 22h00-22h30 environ.
Elles seront ouvertes à tous les sympathisants du Front de Gauche, déjà déclarés ou non, mais les membres du collectif Front de Gauche et du comité de soutien aux législatives constitués lors des dernières élections seront invités en priorité, ainsi que les membres des partis qui composent le Front de Gauche.
L'après-midi sera consacrée à la discussion politique avec le programme suivant:
Débat sur la situation sociale: emploi, pouvoir d'achat, inégalités
Débat sur la démocratie bloquée et la nécessité d'une 6ème République
Examen des projets de statut et de fonctionnement interne du Front de Gauche du pays de Morlaix, un des outils du changement nécessaire et voulu par tous.
A 18h30, apéro et repas puis, vers 20h30, partie concerts.
Le PCF affirme sa solidarité avec l’Equateur dans l’affaire Assange
Le gouvernement britannique a menacé de retirer son statut diplomatique à l'Ambassade de l'Équateur et d’y pénétrer de force afin de procéder à l'arrestation de Julian Assange. Cette menace consternante traduit un mépris choquant des autorités de Londres pour le droit international, pour les principes les plus établis devant guider les relations internationales et en particulier pour la souveraineté équatorienne.
Le Parti communiste français affirme sa pleine solidarité avec l’Equateur et les citoyens de ce pays qui manifestent pour exprimer leur vive préoccupation et leur rejet de cette attitude arrogante et inacceptable de la Grande Bretagne. Celle-ci obéit aux exigences des Etats-Unis dont les aspects troublants et condamnables de la politique internationale et des pratiques hégémoniques ont été précisément mis en lumière par Wikileaks dont le fondateur est Julian Assange.
Parti communiste français
Après les années de lutte au côté des associations de défense des migrants Roms, le Parti communiste se félicite de sentir le souffle d'une volonté affichée de changement. L'annonce de la suppression de la taxe de 700 euro du par les employeurs pour chaque embauche de Roms est à cet égard une bonne nouvelle.
Toutefois, l'absence de moratoire sur les expulsions et de remise en cause des contraintes administratives pour accéder à un emploi provoque notre inquiétude. Rien ne serait plus décevant que de voir croître le nombre d'expulsions et de démantèlement de camps sans la mise en place de réelles solutions alternatives. Comme la Commissaire européenne à la Justice Viviane Reding, nous incitons vivement le gouvernement à aller au bout des ses intentions.
Aussi, le PCF propose :
Il faut pour aller de l'avant, s'appuyer sur les expériences menées dans des villes et des départements. Ce n'est pas d'effet d'annonce dont les Roms ont besoin, mais d'annonces ayant des effets. Le droit au travail, le droit au logement, le droit à l'école et à la santé sont les conditions d'une vie digne du pays des droits de l'Homme.
Roms/réunion interministerielle : le PCF attend des décisions à la hauteur d'une politique de gauche
Le gouvernement vient de décider de tenir une réunion interministérielle au sujet des Roms présents en France.
Le PCF se félicite de cette initiative et attend de cette réunion des décisions à la hauteur des valeurs que doit porter la gauche. Nous ne pouvons accepter de ce gouvernement ce que nous avons refusé hier de Sarkozy.
Cependant, l’inexactitude de l’analyse du ministre de l’intérieur, pour qui l’exode de Roms de Roumanie et de Bulgarie ne serait dûe qu’aux discriminations, est inquiétante. Certes les discriminations qui touchent les populations dans ces pays doivent être combattues fermement, mais les migrations de ces familles sont tout autant dues à la misère et à la dégradation des économies et des politiques sociales.
Le PCF exige que les mesures transitoires soient immédiatement levées par la France pour enfin permettre l’égal accès au travail. Un moratoire sur les expulsions doit être décidé.
Reconnaitre le droit au travail, le droit de circulation, ansi que leur statut européen implique que l’on cesse de les chasser, de les expulser des bidonvilles et des squats. En mettant ces populations à la rue, en ajoutant de la précarité à la précarité, aucune solution ne peut être trouvée pour combattre ce mal logement. La scolarisation et le droit à l’hygiène doivent être une priorité.
Des tables rondes départementales doivent être organisées avec les associations qui agissent auprès des familles. Le gouvernement engagera avec les associations et les collectivités territoriales un bilan des expériences menées dans des villes et des départements.
Cette réunion interministérielle doit donc aboutir sur une politique adaptée à la situation, avec des engagements précis et un calendrier de travail, en collaboration avec les associations et les élus.
Une politique de gauche ambitieuse doit faire de cette question l’une des démonstrations de sa détermination à agir avec les citoyens contre la misère, les précarités, le mal logement et les discriminations.
Parti communiste français
Il est toujours réjouissant de voir un homme politique honorer ses promesses électorales. Encore faut-il en tirer toutes les conséquences. On se souvient que, pendant sa campagne électorale, François HOLLANDE s’était vertueusement élevé contre le niveau excessif des salaires des hauts dirigeants d’entreprises, y compris du secteur public.
Et de promettre d’y mettre bon ordre s’il était élu. Cet été le gouvernement a donc pris la décision de limiter à 450 000 euros par an (37 500 € par mois) le salaire des dirigeants des organismes et entreprises publics. On se souvient également que le coefficient multiplicateur de 1 à 20 entre les salaires les plus bas et les plus élevés fut à maintes reprises affirmé pendant cette campagne. On ne peut pas soupçonner ce grand défenseur de la justice sociale d’être préoccupé d’assurer un salaire « décent » aux seuls grands dirigeants du secteur public.
Il est donc certain que, très rapidement, les plus bas salaires du secteur public vont être portés à 1 875 € par mois (37 500 : 20) … et que très rapidement cette mesure (au nom de l’égalité) sera étendue au SMIC.
On peut toujours rêver … mais il est certainement plus efficace de se battre ensemble pour une répartition des richesses qui permette à chacun-e- de vivre dignement.
21.08.2012
Alain DAVID