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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 12:47

CF. Journal de 7h de France Culture (à partir de 8mn): http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4588665

 

Là encore, à cause du choix de l'austérité et parce que l'on refuse de soumettre davantage à l'impôt les revenus du capital et les profits des entreprises, on s'oriente vers une réforme a minima, alors que les besoins sont immenses du côté des personnes âgés, des associations d'aide à l'autonomie et des personnels.

 

Plutôt que de financer l'augmentation du nombre de personnels bien formés à domicile et en établissement...

 

Plutôt que de créer un grand service public de l'aide à l'autonomie (soutenant des structures publiques et associatives locales d'aides à domicile, développant des maisons de retraites publiques accessibles à toutes les bourses), de renforcer la présence des personnels auprès des personnes âgées, de renforcer le financement de l'APA et de faire rentrer la prise en charge de personnes âgées en perte d'autonomie de plein pied dans la Sécurité Sociale solidaire, le gouvernement semble privilégier des demi-mesures sans ambition dont le financement retombera essentiellement sur les salariés, les retraités, les familles ou les personnes dépendantes elles-mêmes.

 

Les rapports remis aujourd'hui au gouvernement vont dans le sens d'un encouragement à un prolongement du maintien à domicile pour les vieux, entendu comme pis-aller dans un contexte de rigueur, d'une absence de renforcément des solidarités et du service public dans le domaine de la perte d'autonomie.

 

Lisons le Télégramme du jour:

"Attendue depuis la canicule meurtrière de 2003, la réforme de la prise en charge des personnes âgées, notoirement insuffisante, avait été promise puis repoussée plusieurs fois sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, pour des raisons budgétaires. Pendant ce temps, les rapports sur le sujet se sont empilés. Trois autres ont été rendus hier, permettant au gouvernement de mettre au point sa loi sur « l'adaptation de la société au vieillissement », promise pour la fin de l'année et qui pourrait entrer en vigueur début 2014 et s'étaler sur plusieurs années.
Une taxe de 0,3 % en 2014
« On a toutes les expertises, maintenant, il faut des décisions », a affirmé, hier, le conseiller général (PS) du Val d'Oise, Luc Broussy, auteur de l'un de ces documents. La prise en charge des personnes âgées est estimée actuellement entre 22 et 25 milliards d'euros annuels. Les pistes de financement sont sur la table depuis des années : hausse de la CSG, assurance privée, nouvelle journée de solidarité... Seule certitude, les retraités imposables seront soumis à une taxe de 0,3 % en 2014 pour financer la dépendance.
Le nombre de plus de 85 ans devrait passer de 1,3 million en 2007 à 5,4 millions en 2060, selon l'Insee, mais seulement une petite partie sera dépendante.
Pour améliorer les choses, Luc Broussy prône la création d'un « guichet unique » d'information et de coordination, commun aux personnes âgées et handicapées, sous la forme de Maisons de l'autonomie. Parce que « sans logement adapté, il n'y a pas de maintien à domicile », il suggère aussi des quotas de logements neufs (20 %) adaptés dans des « zones propices au vieillissement » définies dans les documents d'urbanisme...
Après avoir promis 80.000 logements adaptés par an pendant la campagne présidentielle, François Hollande en promet désormais 80.000 sur cinq ans. Le rapport rappelle aussi que la prise en charge des personnes âgées représentera 350.000 emplois médico-sociaux d'ici à 2020 et promeut la création d'une « filière industrielle » des technologies pour les seniors (« gérontechnologies », comme la téléassistance), encore peu répandues en France" .
 
Même si on peut toujours espérer que le gouvernement et les Parlementaires améliorent ces préconisations on est pour l'instant loin, très loin du compte !
  
Il faut que la société investisse des milliards d'euros pour faire de la prise en charge de la perte d'autonomie un droit universel sans conditions d'âge ou de ressources, financé par la solidarité nationale dans le cadre de la sécurité sociale.
Il faut garantir l'égalité d'accès à ce droit sur l'ensemble du territoire. Ce droit doit s'inscrire dans une démarche de services publics au plus proche des besoins et des réalités locales dans un cadre national qui en définit les objectifs, prenant en compte l'ensemble des dimensions:
- structures publiques de soin et de prévention de proximité
- développement des structures hospitalières
- accès au logement social adapté, aux transports, à la culture.
- développement en amont de la prévention, de la médecine du travail, de la santé.
Les associations d'aide à domicile à but non lucratif financées par des crédits publics doivent pouvoir perdurer adossées à un vrai soutien et un contrôle public départemental pour garantir la qualité de la prise en charge et des formations.
Des maisons de retraite publiques ou associatives à but non lucratif doivent être construites, renovées et agrandies au plus près des gens, afin que leurs coûts modérés limitent le reste à charge pour les personnes âgées: aujourd'hui, avec un coût moyen de 1900€ mensuel en Bretagne et de 2200€ en France (2600€ de prix moyen pour le privé lucratif), les maisons de retraite sont quasimement inaccessibles à des gens qui ont des petites retraites. Ce pourquoi, en forçant le trait, on pourrait dire qu'on y rentre quasiment que "pour y mourir": la durée moyenne d'un "séjour" en maison de retraite est de 23 à 24 mois. Or, sans nous dissimuler le fait que la plupart des personnes âgées, même partiellement dépendantes, préfèrent rester chez elles avec un accompagnement adéquat et qu'elles sont plus heureuses comme cela, beaucoup d'entre elles aussi pourraient trouver un bénéfice à rentrer plus tôt en maison de retraite si elles en avaient la possibilité financière et si les moyens humains étaient plus importants en maison de retraite.
Aujourd'hui, dans le Finistère, il y a 91 EHPAD représentant 9127 places, et 42 foyers foyers logement pour personnes âgées autonomes (2390 places). Mais Pierre Maille lui-même disait il y a deux ans à Plouigneau: il manque 2000 places en maison de retraite dans le Finistère.
  
Surtout, il faut que les effectifs des personnels à l'hôpital, en maison de retraite, dans les services d'aide à domicile, permettent une réelle prise en charge humaine et efficace des personnes âgées en perte d'autonomie.  
La présidente de la FNPAEF (Fédération Nationale des Associations de Personnes âgées et leurs familles), citée le 9 janvier 2013 dans le Télégramme, disait: "il manque 12 milliards d'euros" chaque année pour assurer une prise en charge décente et universelle de la perte d'autonomie, "à comparer avec les 70 milliards d'euros de niches fiscales".
Michèle Delaunay (voir Sud Ouest:  http://www.sudouest.fr/2013/01/27/reforme-ambitieuse-947720-710.php ), pour sa réforme prétendument ambitieuse, n'envisagerait qu'une rallonge budgétaire de 2,5 milliards, une politique de limitation des coûts d'hébergement en maison de retraite, une formation et une aide supplémentaire aux aidants familiaux pour maintenir à domicile.
C'est insuffisant! Les personnes âgées ont bâti notre pays, travaillé toute leur vie à produire des richesses sociales diverses: elles ont le droit de vieillir dignement, qu'elles soient aisées ou pas.
Relever dans la solidarité et l'humanité le défi du doublement du nombre de Français de 85 ans et plus d'ici 2040 exige, comme la création de la Sécurité Sociale dans l'après-guerre, la création de nouveaux espaces de socialisation des richesses limitant la financiarisation de l'économie.  
Le bien-être des vieux est un problème de partage des richesses.
 
I.D
 
  
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11 mars 2013 1 11 /03 /mars /2013 16:31
Je suis militante à l’Association France Palestine Solidarité, donc à ce titre, on va dire que je ne suis pas objective.
Sans doute, mais je voudrais simplement que chacun, chacune se pose ces quelques questions :
Pourquoi tous nos grands penseurs, défenseurs des droits de l’homme partout dans le monde, tous les journalistes qui chaque jour nous « informent » des atteintes aux libertés commises dans le monde, pourquoi donc ne nous parlent-ils jamais ou très peu ou de façon partielle ou partiale  :
  • De l’apartheid qu’Israël vient de mettre en place en instaurant des bus réservés aux palestiniens
  • Du nouveau « mur de la honte » qui sépare les palestiniens entre eux et les isole du reste du monde. Mur déclaré illégal par la résolution ES-10/15 de l’Assemblée Générale des Nations Unis et par un Avis émis par la Cour Internationale de Justice de La Haye qui appelle au démantèlement du mur le 9 juillet 2004, tout cela resté lettre morte à ce jour, avec la complicité implicite de tous les grands penseurs, pourfendeurs des atteintes aux droits de l’homme dans le monde, qui s’étaient mobilisés à juste titre contre le mur de Berlin mais qui dans ce cas précis sont devenus muets
  • Du blocus de GAZA instauré par l’Etat d’Israël pour empêcher les palestiniens de s’approvisionner en nourriture, médicaments, matériaux de construction…
  • De la rétention par l’Etat israélien, des subventions versées par l’Europe pour venir en aide au peuple palestinien
  • De l’arrestation, l’emprisonnement et la torture de femmes, hommes, enfants, sur le simple bon vouloir de l’armée israélienne, pour avoir jeté des pierres, ou tout simplement comme Salah Hamouri (franco-palestinien) pour être passé devant le domicile d’un rabbin orthodoxe et qui est resté 7 ans dans les geôles immondes d’Israël.
  • De la surveillance 24h/24h de la population palestinienne par des drones commandés à distance et parfois déclenchés pour tirer ça ou là, sur une maison qui pourrait abriter un activiste… ou pas.
Ce sont les dégâts collatéraux qui font que des milliers de palestiniens, là encore, hommes, femmes et enfants ont trouvé la mort, juste parce qu’ils habitaient là !
  • De l’implantation des colonies dans les territoires palestiniens, en expulsant les habitants palestiniens, en détruisant leurs maisons, leurs terres, en arrachant des milliers d’oliviers, de citronniers…..Colonies déclarées illégales au regard du droit international.
  • De la façon dont on présente la situation lorsqu’on daigne parler du « conflit israélo/palestinien », on renvoie dos à dos les 2 « pays » alors qu’il s’agit d’un côté de l’un des Etats le plus armé du monde, face à un peuple à qui on dénie le droit à un Pays et qui se défend avec des pierres pour la plus grande majorité. De même qu’on nous parle des « activistes palestiniens » qui s’en prennent aux « citoyens israéliens ». Les mots ont un sens.
Mon propos n’est pas de cautionner les attentats lâches et barbares qui s’en prennent aux populations civiles israéliennes. Je considère que ces actes innommables, outre qu’ils sont contre productifs car ils permettent de justifier la barbarie de l’armée d’Israël, font des victimes innocentes au même titre que les populations civiles palestiniennes.
  • Du silence quasi-total concernant les prisonniers politiques palestiniens qui pourrissent dans des prisons immondes, dont un certain nombre sont morts soit sous la torture, soit suite à des grèves de la fin pour faire entendre au Monde leurs conditions de détentions. En revanche nous avons entendu parler sur toutes les antennes et à longueur de journées de la situation de Florence CASSEZ par exemple.
  • De l’ "Opération Plomb Durci » en 2008 qui a fait des milliers de morts palestiniens. Guerre condamnée par les Nations Unies.
  • Des arraisonnements illégaux dans les eaux internationales des bateaux composants les flottilles de la Paix et de la tuerie opérée à bord des bateaux de la 1ère flottille au cours de laquelle plusieurs militants pacifistes turcs ont trouvé la mort.
  • Enfin, pourquoi les éloges unanimes à propos du parcours exemplaire de Stéphane HESSEL, comportaient-ils une seule réserve : son implication au côté du peuple palestinien ?
Je vous laisse réfléchir là-dessus...
Nicole LABELLE
Réf :
Extraits de la dernière session du Tribunal Russell sur la Palestine
Des actes -solidement documentés- commis par Israël constituent des violations des règles de base du droit international (droit international coutumier, traités, résolutions de l’ONU et avis consultatif sur les conséquences juridiques de l’édification d’un Mur dans le territoire palestinien occupé) :
  • violation du droit du peuple palestinien à l’autodétermination codifié dans les résolutions 1514 (XV) et 2625 (XXV), et réaffirmée par la CIJ dans son avis consultatif sur le mur.
  • violation du droit international coutumier, normes relatives aux droits de l’Homme (A/RES/194/III, § 11 et le DIH coutumier tel que codifié par le CICR en 2005, article 132, Pacte international relatif aux droits civils et politiques Art. 12(2)) en interdisant le retour des réfugiés palestiniens dans leurs foyers.
  • violation des résolutions du Conseil de sécurité (CSNU) exigeant qu’Israël se retire des territoires occupés (87 résolutions à ce jour) et de la Charte des Nations Unies qui oblige les États membres à « appliquer les décisions du Conseil de sécurité » (Art. 25).
  • violation du « […] principe de l’inadmissibilité de l’acquisition de territoires par la guerre » (CSNU résolution 242), ainsi que des résolutions du Conseil de sécurité condamnant l’annexion de Jérusalem. Le Tribunal note que la notion de territoire palestinien occupé fait référence à la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, ainsi qu’à la bande de Gaza puisque le retrait d’Israël en 2005 n’a pas mis fin à l’occupation de ce territoire. Cela ressort du fait qu’Israël conserve le contrôle, au sens de l’article 42 du Règlement de La Haye, de l’ensemble de l’espace aérien et maritime de la bande de Gaza ainsi que, le long de la frontière terrestre, d’une zone tampon de 300 m de large (600 et 1500 m de large par endroits) qui constitue une zone d’exclusion privant Gaza de 35 % de ses surfaces cultivables.
  • violation du droit du peuple palestinien à disposer de ses ressources naturelles et de ses richesses du fait de l’utilisation par Israël de terres cultivables palestiniennes, de l’exploitation des réserves d’eau palestiniennes et du refus de l’accès des Palestiniens à plus de 10 % de leurs réserves sûres d’eau potable (A/RES/64/292).
  • violation du droit international humanitaire qui proscrit :
  •  
    • l’implantation de colonies israéliennes (4e Convention de Genève de 1949 (CG), articles 49 et 147) et les expulsions de Palestiniens de leur territoire (idem) ;
    • les démolitions et expropriations de terres et de maisons arabes situées en territoire occupé (Règlement de La Haye de 1907, articles 46 et 55) ;
    • les mauvais traitements, la torture et la détention administrative prolongée de Palestiniens dans les prisons israéliennes (4e CG, articles 3, 32 et 78) ;
    • le non-respect du droit de retour des réfugiés palestiniens dans leurs foyers (A/RES/194/III, § 11 et le DIH coutumier tel que codifié par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en 2005, article 132) ;
    • les attaques militaires contre les civils, les attaques aveugles et disproportionnées contre Gaza et les camps de réfugiés palestiniens (droit international humanitaire coutumier, règles 1 et 14 du Recueil du CICR);
    • les peines collectives à l’encontre de la population palestinienne de Gaza, où la situation ne sera plus viable d’ici 2020 selon l’Organisation mondiale de la santé (article 33, 4eCG)
    • les termes énoncés par la CIJ dans son avis consultatif sur le Mur en 2004.
  • Violation des libertés et des droits fondamentaux tels que la liberté de circulation, la liberté de religion, ainsi que le droit au travail, à la santé et à l’éducation en raison du Mur israélien et des points de contrôle dans le territoire occupé, qui empêchent les Palestiniens d’accéder librement à leur lieu de travail, aux écoles, aux services de santé et aux lieux de culte (Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, articles 12 et 18; idem relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, articles 6, 12 et 13).
  • Violation de l’interdiction de la discrimination fondée sur l’origine nationale par des politiques et pratiques israéliennes qualifiés d’apartheid par le TRP dans ses conclusions de Cape Town de 2011, qui dénient aux Palestiniens l’accès à une véritable nationalité, à la fois en Israël, dans le territoire occupé et au-delà.
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9 mars 2013 6 09 /03 /mars /2013 14:59
J'ai rencontré le 7 mars un syndicaliste FO de Gad Lampaul-Guimiliau afin d'avoir une meilleure connaissance de la situation et de ses évolutions possibles, de connaître l'état d'esprit des salariés et de voir ce que l'on pourrait faire à notre niveau pour faire pression afin que tout soit mis en oeuvre pour sauver les emplois.
FO est le syndicat majoritaire à Lampaul-Guimiliau: le syndicat a conduit l'an passé un mouvement revendicatif de 3 mois (se traduisant par un refus des heures supplémentaires, chacun quittant la chaîne après ses 7 heures de travail réglementaires) pour réclamer une prime exceptionnelle de 500€ à GAD Lampaul Guimiliau comme dans les abattoirs bénéficiaires du groupe. Les dirigeants n'ont pas donné satisfaction aux salariés.
Le groupe GAD a 650 salariés CDI à Josselin, 850 salariés CDI à Lampaul Guimiliau, 50 au siège social de Morlaix, 77 sur Saint Nazaire.
Signe inquiétant, les 30 derniers intérimaires à l'abattoir de Lampaul-Guimiliau sont partis la semaine dernière. Il n'y en a plus, pas plus que des CDD, dans le passé occupés par beaucoup de salariés d'origine étrangère faisant les tâches les plus difficiles et les plus ingrates. La variable d'ajustement quand il faut maintenant faire face à un surcroît d'activité, ce sont les contrats saisonniers étudiants offrant des réductions de charges très importantes pour l'employeur.
Le groupe GAD appartient depuis quelques années, non plus à la famille GAD mais à la coopérative légumière CECAB, également propriétaire de Boutet-Nicolas où des centaines d'emplois sont en train d'être supprimés à Rosporden. Cette coopérative est gérée de manière capitaliste et sans cohérence pour le maintien et le développement des activités, si l'on en croit le "plan de de sauvegarde" de l'emploi à Boutet-Nicolas, à Rosporden. Peut-être en partie parce que le groupe était au départ spécialisé dans le légume et pas dans la viande, il y a eu selon les syndicalistes une mauvaise gestion avérée.
Traditionnellement, GAD employait une main d'œuvre peu qualifiée et peu combative pour défendre ses droits issue du monde paysan – des enfants et des femmes d'agriculteurs qui voulaient rajouter un salaire à l'exploitation. C'est un milieu où le salarié avait tendance à encaisser, à ne rien dire, à ne pas se révolter.
Les conditions de travail sont évidemment très dures du fait de la nature de la tâche, des horaires décalées, des cadences, des gestes à faire à répétition: beaucoup d'ouvriers sont abîmés par le travail, souffrant de troubles musculo-squelettiques et de douleurs, utilisent des antidouleurs pour moins souffrir au travail. Les salaires sont très bas, à un niveau révoltant même par rapport à la pénibilité de ces métiers: de 1150€ à 1250€ net en général (avec une dizaine d'années d'ancienneté), 1500€ net pour des découpeurs avec la prime aux contraintes physiques.
Pour eux, le SMIC à 1700€ net que réclamait le Front de Gauche aux présidentielles et législatives, ce ne serait pas du luxe!
Les relations sociales entre la direction d'un côté , les salariés et les syndicats de l'autre, sont mauvaises. Récemment, à Lampaul-Guimiliau, on a viré un très bon découpeur polyvalent parce qu'il revendiquait trop et créait un climat de combativité autour de lui. Le syndicaliste avec qui j'ai échangé a lui été personnellement victime d'un changement de poste punitif, assorti pendant un an de convocations toutes les semaines pour voir où il en était et s'il allait craquer. Les gens cassés physiquement, moins performants, sont poussés au départ par du harcèlement ou des changements de postes qui visent à les pousser vers la sortie sans licenciement. C'est une gestion par la terreur: tu marches ou tu crèves.
Avant le regroupement avec Josselin qui appartenait à la CECAB, l'abattoir de Lampaul-Guimiliau était bénéficiaire. En 2012, il a fait 19,4 millions d'euros de pertes, ce qui est considérable.
Qu'est-ce qui en est responsable?
Pour FO, ce n'est pas seulement imputable à la crise porcine, qui provoqaue la fermeture d'autres abattoirs dans l'ouest, comme celui de Saint Brice en Cogles: un cours du porc très peu élevé en raison de la pression des hypermarchés et de la concurrence des pays à bas coût de production, le prix des aliments élevé en raison des logiques spéculatives sur les céréales, ce qui se traduit par de la casse chez les producteurs de porcs et un moindre approvisionnement. Cette crise porcine  « a bon dos » et permet un peu trop facilement à la direction de GAD de s'exonérer des conséquences d'une très mauvaise gestion. Le directeur commercial n'a pas fait grand chose pour trouver des marchés, récupérer des clients: il n'a pas été à la hauteur selon les salariés.
De plus, c'est indéniable que GAD souffre de la concurrence allemande. En Allemagne, la main d'œuvre des pays de l'est qui travaille dans les abattoirs (Pologne, ex-Yougoslavie) est payée 600€ par mois (ce qui n'est pas le cas des polonais qui travaillent chez GAD, payés comme les autres). Du coup, ces abattoirs peuvent se permettre d'acheter le porc aux producteurs à un meilleur prix. C'est comme ça que les producteurs indépendants du Finistère se trouvent à envoyer 2000 porcs par jour en Allemagne alors que GAD Lampaul-Guimiliau, qui a des marges suffisantes, dans « les belles années », avec 5200 cochons par jour, tourne aujourd'hui au ralenti, avec environ 3600 cochons par jour.
On marche sur la tête! A cause de cette libre concurrence et de ce dumping social lié à la mise en concurrence de systèmes sociaux inégaux, avec une main d'œuvre très peu payée outre Rhin, on multiplie les déplacements et on délaisse l'emploi local. Les producteurs de porcs de la région pourraient d'ailleurs s'en mordre les doigts si l'activité cessait complètement à GAD.
Il y a eu aussi un autre facteur qui explique les difficultés financières et les « difficultés d'approvisionnement » de GAD: en 2006, des mesures ont été adoptées au niveau européen pour le bien-être animal. Les éleveurs ont tardé beaucoup pour se mettre aux normes tout en empêchant pour certains groupements comme PRESTOR (800 producteurs) les subventions, ce qui fait qu'ils sont aujourd'hui en difficulté.
Aujourd'hui, GAD est en redressement judiciaire, le groupe doit beaucoup d'argent à Randstad, le "négrier hollandais", une agence d'intérim internationale. Les salaires sont payés à partir du compte de l'administrateur judiciaire depuis février.
Plusieurs options sont envisagées:
  • La première, mais personne n'y croit vraiment malgré la résolution à se battre pour garder les emplois, c'est le maintien de tous les emplois et de l'activité grâce à un repreneur providentiel.
  • La seconde, c'est la fermeture catastrophique des 4 sites (Lampaul, Morlaix, Saint Nazaire, Josselin) avec 1650 personnes privées d'emploi dans un contexte de montée du chômage, des couples où les deux conjoints se retrouveraient au chômage avec des tas de dettes sur le dos, alors que ces salariés ont peu de qualification auront des difficultés à retrouver un emploi stable et correct, sans compter les villages et les villes mis en difficulté par ces destructions d'activités, notamment dans la région de Morlaix et de Landivisiau.  
  • La troisième, c'est le rachat par un repreneur (peut-être Bigard qui s'était déjà proposé il y a quelques années) du site de Lampaul, qui a l'avantage de disposer d'un centre de méthanisation, d'une station d'épuration, d'une grande surface, et pourrait se recentrer sur l'abattage et la découpe primaire brute en délaissant l'activité découpe affinée, devenue moins rentable), tandis que Josselin resterait avec la CECAB, avec un avenir incertain. Mais qui nous dit que BIGARD, qui représente un capitalisme familial pragmatique, va investir dans une filière viande en crise en ce moment? C'est loin d'être acquis. Même dans l'hypothèse du rachat de Lampaul par GAD, il est à craindre qu'on en profite pour supprimer la moitié des emplois et tout automatiser.
    Il y a de nombreux signes inquiétants en ce moment: On a abandonné l'activité dessossage, triperie (elle fournissait pourtant une marge bénéficiaire à GAD), saucisserie à l'abattoir de Lampaul-Guimiliau.
  • Après l'échec du plan dit ORE - comme Retour à l'Equilibre -  conduit sur 2 ans et qui s'est traduit par l'application de techniques de management fumeuses, on a recruté les managers de transition de la compagnie « Amadeus Dirigeants », qui a déjà sévi chez Presstalis, spécialisés dans la « préparation » des plans sociaux: pousser les récalcitrants à la faute, les licencier pour mieux faire accepter les conditions de l'employeur lors du plan social, diviser le personnel... CF: sur le site internet du Parti de Gauche: lire l'article "la droite brune à Presstalis".  http://socialistemerysien.over-blog.com/article-la-droite-brune-a-presstalis-112087504.html Le directeur du site de Lampaul vient de Amadeus.dirigeants, le DRH Groupe de "transition" s'appelle Marc Bijaoui et son 2eme couteau qui sévit à Lampaul s'appelle Bouillard.
    Aujourd'hui, les syndicats ne peuvent plus revendiquer à l'intérieur de l'entreprise: jusqu'au 24 avril, c'est une période d'observation où les licenciements individuels sont à redouter. Les salariés sont écoeurés. Dans leur majorité, ils ont voté Hollande au deuxième tour des élections présidentielles. Ils attendaienbt eux aussi un changement, un progrès pour eux, leurs conditions de travail et leur quotidien. Ils ont fait part de leur colère et de leur scepticisme à Chantal Guittet et Gwenegan Bui, les députés PS de la circonscription de Landivisiau-Landerneau et Morlaix, qui sont venus leur dire qu'ils feraient tout pour sauver les emplois. Beaucoup sont prêts à en découdre et ne font plus confiance aux politiques. Certains partis essaient de tirer les marrons du feu, comme la droite qui se met au service des industriels et des lobbies agricoles et agro-alimentaires ou le FN qui surfe sur la désespérance sociale en venant tracter à Lampaul Guimiliau. Pourtant, ce que réclament les syndicalistes (FO et CGT du moins) et ce qui pourrait nous faire sortir par le haut de cette affaire, ce sont des propositions que le Front de Gauche est le seul à porter dans une logique de prise de responsabilité:
  • Priorité au bien-être des salariés par rapport aux logiques de profit financier: le « bien-être animal » est à prendre en compte, mais celui des ouvriers aussi!
  • Soutien de l'État pour une réappropriation publique et une gestion par les représentants des salariés et de la collectivité de l'entreprise où l'on est en train de casser l'emploi.
  • Droit de regard effectif des syndicats sur la direction d'entreprise.
  • Lutte contre le dumping fiscal et social en Europe par la promotion d'un salaire minimum européen garanti, un protectionnisme minimal permettant de relocaliser les circuits de production-distribution.
  • Contrôle des marges de la grande distribution.
  • Planification écologique visant la souveraineté alimentaire et industrielle comme la prise en compte réelle des enjeux environnementaux.
Sur le moyen terme, il faut évidemment transformer profondément le "modèle" agricole et agro-alimentaire breton, trop centré sur l'agriculture productiviste, l'élevage industriel, l'hyper-spécialisation (15 millions de cochons sont élevés en Bretagne). Il faut aller vers des productions de meilleure qualité (même si la viande porcine qui sort de Lampaul Guimiliau est de qualité tout à fait honorable, selon le salarié rencontré), une agriculture moins intensive, plus respectueuse de l'environnement. La qualité de la nourriture et la qualité des eaux, le recentrage sur les circuits courts sont à prendre en compte. En même temps, cette évolution doit se préparer, être dirigée par étapes, progressivement, sans être laissée aux mains des forces de marché. C'est la condition pour qu'elle soit le moins douloureuse possible socialement.
Aujourd'hui, dans l'agro-alimentaire, ce sont des milliers d'emplois qui sont menacés en Bretagne, particulièrement dans la filière avicole et porcine, alors que le chômage a progressé de manière très importante dans notre région ces dernières années (plus 55,6% en Bretagne depuis 2006, 78000 demandeurs d'emplois en plus).
Il faut donc exiger du gouvernement qu'il fasse tout pour sauver les emplois à GAD par un véritable interventionnisme politique et sur le moyen terme, en rompant avec les dogmes européens ultra-libéraux qui mettent en concurrence les salariés pour le plus grand profit du patronat.
Ismaël Dupont
 

 

Les syndicats de Gad organisent une manifestation devant la mairie de Lampaul-Guimiliau  le samedi 16 mars 2013 à 13h30 suivie d'un passage à Landivisiau. Soyons nombreux à les soutenir!

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9 mars 2013 6 09 /03 /mars /2013 14:54

 

Une vague blanche pour la Syrie

 

syriens en lutte 

 

 

RASSEMBLEMENT A MORLAIX VENDREDI 15 MARS à 19 HEURES DEVANT LA MAIRIE

 

Initiative du Comité de la Vague Blanche, relayée sur Morlaix par l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture) et la LDH (Ligue des Droits de l’Homme)

 

Texte du Comité de la Vague Blanche :

« Le 15 Mars prochain marquera les deux ans du début de la révolution syrienne. Le Comité de La Vague blanche, avec le soutien d’Amnesty International France, la FIDH et la LDH, organise ce jour-là un événement inédit, à savoir une manifestation internationale en solidarité avec le peuple syrien : « Une vague blanche pour la Syrie ».

 

Pour briser le silence, pour dire Stop, et faire savoir au peuple syrien qu’il n’est pas seul.

Le principe en est simple : demander aux peuples du monde entier de s’unir au peuple syrien en manifestant à la même heure locale, de 19h à 19h30, un papier ou un tissu blanc à la main, le mot « Stop » écrit dessus.

Se déclenchera ainsi au fil des fuseaux horaires et à travers le monde, une « ola » mondiale de protestation, une immense vague blanche, reprise au fil de la journée par les médias.

Ce soir-là, chacun pourra poster sa photo, le mot Stop à la main, sur le site de la vague blanche afin de créer une vaste manifestation sur le net et les réseaux sociaux avec notamment une page Facebook dédiée.

Ainsi, chacun pourra participer.

Plus de cinq cents personnalités ont déjà rejoint la « Vague blanche » le 17 Avril dernier (jour anniversaire de l’Indépendance de la Syrie), lors du lancement de ce mouvement au Trocadéro à Paris, et dans plusieurs villes de France. Des milliers de photos ont été postées sur le site.

Aujourd’hui, des relais sont nécessaires aux quatre coins de la planète afin de faire le lien entre toutes les ONG dédiées aux droits de l’homme, et toucher le plus grand nombre : mairies, villes jumelées, monde médical, monde des affaires, monde du spectacle et de l’audiovisuel, réseaux sociaux, personnalités de renom international…

Ainsi, nous faisons appel aux initiatives individuelles, à la société civile, à l’imagination de chacun, pour que de la petite à la plus grande manifestation, les tissus blancs se lèvent partout dans le monde, en une action solidaire libre de toute influence politique, étatique ou partisane ».

 

 

Les Syriens subissent depuis deux ans une terrible répression pour avoir osé défier pacifiquement un régime dictatorial de père en fils depuis 43 ans. Plus de 70 000 morts dont 4 500 enfants, des milliers de torturés et de disparus. Des centaines de milliers de déplacés et de réfugiés, une tragédie humanitaire. Chaque jour l’aviation de Bachar Al Assad bombarde des villes et des villages avec pour conséquences des milliers de victimes, des destructions massives d’habitations, de patrimoine archéologique. Au cours de ces deux années, la paralysie du Conseil de Sécurité de l’ONU du fait des vetos de la Chine et de la Russie n’a fait qu’enfoncer le pays dans la catastrophe humanitaire. Le régime, voulant imposer coûte que coûte le maintien au pouvoir du clan Assad, a fermé la porte à toute initiative pouvant ouvrir la voie à un arrêt des massacres et à une alternative. Bachar Al Assad, ses complices et tous les auteurs de crimes contre le peuple syrien, doivent être jugés et ne bénéficier d’aucune impunité. L’aide humanitaire destinée à ses victimes, doit être attribuée sans délai aux organisations indépendantes du régime et non aux bourreaux du peuple, comme c’est le cas actuellement. Les Syriens doivent pouvoir réaliser leur projet d’un État de droit démocratique, juste et pluraliste, respectant les valeurs de dignité et de liberté.

Que vive dans la liberté et la paix le peuple syrien.

 

 

 

 

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6 mars 2013 3 06 /03 /mars /2013 07:57

chvez.jpg   

Nous sommes touchés aujourd'hui en apprenant la mort d'Hugo Chavez, en qui nous reconnaissons un ami des peuples en lutte contre les puissances d'argent et l'impérialisme, un combattant charismatique qui a su faire renaître un espoir de transformation sociale par la réappropriation populaire de la politique en Amérique Latine comme dans le monde. 

 

Quand nous étions au désespoir dans les années 2000 face à nos partis de gauche gouvernementaux européens qui se coupaient du peuple, préféraient satisfaire les attentes du patronat et des marchés plutôt que celles de la classe populaire, s'enfermaient dans une pensée unique libérale et post-démocratique arrogante ressassée à longueur de temps dans les médias par des experts bourgeois, nous nous disions qu'un nouvel espoir pour la gauche égalitariste, marxiste et populaire se levait en Amérique Latine.

Et cela grâce en particulier à l'énergie, à la détermination et au talent de cet homme-là, Hugo Chavez, qui a fait des émules en Equateur, en Bolivie, ainsi que dans d'autres pays d'Amérique Latine (Pérou, Argentine dans une moindre mesure) qui furent pendant des décennies soumis à la dictature - à peine masquée parfois par les formes de la démocratie libérale - de bourgeoisies blanches ultra-élitistes et égoïstes, dévouées aux intérêts des Etats-Unis et des multinationales, méprisant 75% de la population condamnée à la misère, à l'ignorance, à l'exploitation.

 

Hugo Chavez, c'était l'homme qui redonnait de l'actualité à l'idéal révolutionnaire, à une gauche qui n'avait pas renoncé à changer le quotidien des gens ordinaires en redistribuant profondément les richesses et en affrontant frontalement les puissances capitalistes et leur principal protecteur, l'empire américain.

 

C'était avec quelques autres celui qui nous permettait de nous dire: non, nous ne sommes pas que des rêveurs, les changements que nous attendons commencent à s'incarner aujourd'hui quelque part dans le monde. C'est donc possible de remettre la population en marche pour défendre et étendre ses droits et de renverser un rapport de force de plus en plus favorable aux forces capitalistes et au néo-libéralisme.

 

Bien sûr, on pouvait faire la fine bouche par rapport à certains excès du président vénézulien: outrances verbales contre ses opposants et les Américains, mégalomanie, personnalisation extrême et concentration du pouvoir, complaisance vis à vis de certains régimes dictatoriaux hostiles aux Etats-Unis (Libye, Iran, Irak...).

 

Rappelons tout de même que les conditions de conquête et de conservation du pouvoir dans un pays d'Amérique Latine ne sont pas les mêmes que chez nous, et que Hugo Chavez, contrairement à nos politiciens de gauche français raisonnables et "propres sur eux", a su remettre au profit du changement et de la justice sociale la majorité du peuple en mouvement pour qu'elle revendique son droit à la dignité et prenne conscience de ses intérêts, pour qu'elle participe de manière effective à la vie politique. Sa passion, son verbe drôle, tranchant, et combatif, n'y sont peut-être pas pour rien. 

N'oublions pas non plus que face à Chavez, il y avait la puissance des oligarques vénézuliens et des Etats-Unis qui finançaient toutes sortes de médias et de campagnes de diffamation, achetaient les hommes, et étaient toujours prêt au coup de force si la voie démocratique ne permettait pas suffisamment vite de revenir à l'ordre ancien ultra-libéral et inégalitaire de pillage des richesses collectives par une petite élite auto-proclamée.

 

Chavez aurait pu être abattu en 2002 par un coup d'Etat - comparable à celui de 73 au Chili - voulu par les Etats-Unis de George Bush (qui formait les militaires du Vénézuela, son 3ème fournisseur de pétrole), l'oligarchie et les partis libéraux représentants les classes moyennes supérieures, le haut clergé: seul un sursaut populaire a permis de sauver et de prolonger l'expérience de la révolution bolivarienne, tentant à partir de 2005 de construire un "socialisme du XXIe siècle".   

 

Rappelons aussi à tous ceux qui donnent des leçons de démocratie à Chavez les spoliations que le FMI a imposé aux peuples latino-américains avec la complicité des bourgeoisies locales, ce qu'on a fait du non français au TCE en 2005 et à la réforme des retraites en 2010.

 

Soulignons aussi que Chavez et sa coalition, arrivés au pouvoir dans un Etat corrompu, clientéliste, oligarchique, ont gagné tous les scrutins électoraux depuis 1999 sous le regard d'observateurs internationaux qui n'ont rien trouvé à redire à l'organisation des scrutins, alors que ses adversaires socio-démocrates et libéraux étaient soutenus par d'intenses propagandes médiatiques financées par les Etats-Unis et le grand capital. Soyons attentifs au fait que la mise en place d'assemblées populaires constituantes et les amendements à la Constitution ont permis la reconnaissance des droits des minorités indiennes et un élargissement considérable des droits sociaux et politiques du peuple vénézulien.   

 

Listons quelques-unes réalisations politiques et sociales de Chavez et de ses partisans depuis 1999 : elles ont été formidables. Elles sont des acquis de la gauche de progrès social et démocratique de valeur internationale.

 

- travail diplomatique intense en utilisant notamment la carte pétrolière pour faire émerger un monde multipolaire plus progressiste à l'encontre de la mondialisation néolibérale sous tutelle américaine.

 

- création de coopérations internationales entre les Etats d'Amérique du SUD et des caraïbes non soumis à la tutelle et aux intérêts américains (UNASUR, Communauté d'Amérique Latine et des Caraïbes)

 

- soutien à tous de nombreux partis politiques et gouvernements progressistes en Amérique Latine grâce au partage de la rente pétrolière.  

 

- Même si en 2010 le secteur privé représente 70% de la production de la richesse nationale, l'administration Chavez a nationalisé un grand nombre de sociétés dans les secteurs de l'énergie, des télécommunications, de l'extraction minière, de l'alimentation, de la construction et du secteur bancaire, tout cela au profit d'une meilleure répartition des ressources et d'une satisfaction des besoins sociaux. Le montant des dépenses publiques par habitant au Vénézuela a triplé entre 1999 et 2008.

 

- mise en route d'une démocratie de participation populaire dans les villes, les quartiers pauvres.

 

- réforme bancaire au service d'une politique de micro-crédits pour sortir de la pauvreté de masse et financer le développement social, en soutenant notamment la création de milliers de petites entreprises regroupées en coopératives.

 

- réduction de 50% du nombre de pauvres au Vénézuela entre 1999 et 2009, alors qu'il avait augmenté de 50% entre 1990 et 1999.

 

- médecine gratuite pour les pauvres.

 

- suppression des frais d'inscription à l'école qui a permis d'intégrer des millions d'enfants du peuple dans le système scolaire.

 

- construction massive de logements sociaux.

 

- début de réforme agraire: avant l'arrivée de Chavez au pouvoir, 1% des propriétaires au Vénézuela contrôlait 60% des terres cultivables, dont d'immenses surfaces demeuraient abandonner, alors que le pays importait 70% de son alimentation pour le plus grand profit des mafias de la distribution.  L'administration Chavez a redistribué des millions d'hectares de terres au profit des agriculteurs.

 

Aujourd'hui, nous rendons hommage à l'oeuvre politique et sociale profondément progressiste d'Hugo Chavez, incarnation de la révolte d'un peuple contre la tyrannie de la bourgeoisie et des Etats-Unis et nous souhaitons bonne chance aux compagnons de Chavez - Nicolas Maduro, et Diosdado Cabello entre autres- et aux partisans de la révolution socialiste et bolivarienne au Vénézuela pour poursuivre l'ouvrage commencé, approfondir une société d'égalité des droits et de participation politique et sociale de tous.

 

"Ce qu'il est ne meurt jamais", a dit Mélenchon réagissant à la mort de Chavez  tout en appelant à un rassemblement "de la fidélité à la révolution citoyenne en Amérique du sud", ce mercredi 6 mars à 18h30 au pied de la Statue du Libertador Simon Bolivar à Paris. "Hugo Chavez est mort, mais pas l'espoir qu'il a ouvert avec son peuple" a quant à lui affirmé, dans le même esprit, Pierre Laurent, prévenu dans la nuit.

 

Viva la lucha, hasta la victoria siempre!

   

        

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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 14:12
Ils s'inspirent du passé le moins glorieux
 
C'est en 1956 que la Cour suprême des Etas Unis casse les lois ségrégationnistes dans les bus, (en les déclarants anticonstitutionnelles) à la suite des campagnes de boycotts lancées par Martin Luther King en réponse à la condamnation de Rosa Parks pour avoir refusé de céder sa place à un passager blanc dans un bus de Montgomery en Alabama.
 
C'est en 1991 que le régime d'Apartheid a été aboli en Afrique du Sud, il sévissait depuis 1948 (Apartheid mot afrikaans partiellement dérivé du français[, signifiant « séparation, mise à part » était une politique dite de « développement séparé » affectant des populations selon des critères raciaux ou ethniques dans des zones géographiques déterminées).
 
C'est le lundi 4 Mars 2013
Qu'Israël instaure la ségrégation dans ses bus
 
Le ministère israélien des Trans­ports a annoncé la création de nou­velles lignes exclu­si­vement réservées aux tra­vailleurs pales­ti­niens qui se rendent en Israël.
 
S’il ne s’agit pas offi­ciel­lement de ségré­gation raciale, cela en a tout l’air. Le ministère israélien des Trans­ports a annoncé dimanche la création de nou­velles lignes de bus exclu­si­vement réservées aux usagers pales­ti­niens tra­vaillant dans l’État hébreu. La mesure concerne les lignes qui partent du point de passage d’Eyal, situé près de la ville pales­ti­nienne de Qal­qilya, et qui rejoignent la métropole de Tel-​​Aviv. Elle touche toutes les popu­la­tions arabes de Cis­jor­danie béné­fi­ciant de permis pour tra­vailler quo­ti­dien­nement dans l’État hébreu.
 
Offi­ciel­lement, c’est le bien-​​être des Pales­ti­niens qui est visé. "Le plan vise à faci­liter le dépla­cement des pas­sagers pales­ti­niens et à leur offrir une solution face aux com­pa­gnies de bus pirates, qui leur sou­tirent des prix exor­bi­tants", explique dans un com­mu­niqué la com­pagnie israé­lienne Afikim, qui gère les lignes de bus entre Cis­jor­danie et Israël. D’après le ministère israélien des Trans­ports, des prix "spé­cia­lement bas" oscillant entre 1 et 2 euros leur seront pro­posés, soit bien moins que les 8 euros que cer­tains Pales­ti­niens doivent parfois débourser en empruntant des com­pa­gnies privées.
 
Pression des colons
 
D’après le quo­tidien israélien Haaretz, la décision résulte avant tout des pres­sions exercées sur le gou­ver­nement par les colons israé­liens de Cis­jor­danie. D’après ce journal, l’ancien maire de la colonie d’Ariel, Ron Nahman, ainsi qu’un diri­geant local de la colonie de Karnei Shomron se sont élevés en novembre dernier contre le risque sécu­ri­taire posé par la pré­sence d’utilisateurs arabes dans les bus empruntés par les colons. Le ministère israélien des Trans­ports fait pour sa part état de plu­sieurs inci­dents impli­quant des pas­sagers juifs et arabes dans les cars en pro­ve­nance de Cis­jor­danie. Quelque 520 000 Israé­liens peuplent aujourd’hui des colonies situées dans les Ter­ri­toires pales­ti­niens et consi­dérées comme illé­gales en vertu du droit inter­na­tional. Et l’annonce en décembre dernier de la construction de nou­velles "implan­ta­tions" israé­liennes en Cis­jor­danie va encore aug­menter leur nombre.
 
Palestiniens débarqués 
Si les expli­ca­tions gou­ver­ne­men­tales sur le but des nou­velles lignes de bus se veulent ras­su­rantes, les pré­ci­sions apportées par les conduc­teurs de ces mêmes bus le sont beaucoup moins. Plu­sieurs d’entre eux affirment au Yedioth Aha­ronoth que les pas­sagers pales­ti­niens qui refu­seront d’emprunter les nou­veaux "bus pales­ti­niens" seront priés de quitter les bus dits "mixtes". "À partir de cette semaine, des contrôles seront menés aux check­points (point de contrôle) et il sera demandé aux Pales­ti­niens de prendre leur propre bus", affirme au quo­tidien israélien un conducteur de la com­pagnie Afikim.
 
Déploiement policier 
 
Pour l’heure, la police israé­lienne opérant en Cis­jor­danie a annoncé le déploiement de forces addi­tion­nelles de maintien de l’ordre au point de passage d’Eyal. Inter­rogées par le Yedioth Aha­ronoth, des sources poli­cières ont confirmé que les usagers pales­ti­niens refusant de monter à bord des nou­veaux bus ne seraient pas exclus, tout en ajoutant que leurs forces "feront de leur mieux pour exé­cuter la décision minis­té­rielle". Le récent témoi­gnage de la mili­tante israé­lienne Ofra Yeshua-​​Lyth, membre de l’ONG Machsom Watch et pas­sagère du bus 286 entre Tel-​​Aviv et la Cis­jor­danie, sonne comme un mauvais présage : "L’officier de police, le sergent major Shai Zecharia, a arrêté le bus à une station. Les soldats ont alors ordonné aux Pales­ti­niens de des­cendre", raconte-​​t-​​elle au quo­tidien Haaretz. "La pre­mière chose qu’ils ont faite a été de col­lecter leurs cartes d’identité. Un par un, les Pales­ti­niens ont été sommés de quitter la station de bus et de rejoindre à pied le point de contrôle Azzun Atma, qui se trouvait à 2,5 km de l’interconnexion Shaar Shomron." Pour seule expli­cation, l’officier de police leur a lancé : "Vous n’êtes pas auto­risés [à voyager] sur l’autoroute 5. Vous devriez voyager dans des vans spé­ciaux, pas sur des bus israéliens."
 
Lire l'intégralité sur:
En complément de l’information sur l’Aparteid dans les bus de Cisjordanie, vous lirez ci-dessous la lettre de JC Lefort à François Zimmeray (Ambassadeur pour les Droits de l’Homme) concernant ces lignes de bus.
Puis un extrait de la biographie dudit Ambassadeur.
Bonne lecture
Yves
 
Monsieur l'Ambassadeur, 
 Vous ne pouvez pas ne pas avoir eu connaissance de cette information selon laquelle, voir ci-dessous, des bus séparant Israéliens et Palestiniens seront mis en place en Israël. 
 J'ai eu l'occassion de vous entendre parler du caractère universel de votre mission découlant de votre titre : "Ambassadeur aux droits de l'Homme". Et vous avez pu expliquer vos actions à l'étranger sur ce point, notamment lors de votre audition par la Commission des Affaires étrangères à l'Assemblée nationale. 
 Je souhaite, en conséquence, savoir quelles sont les démarches et initiatives que vous allez entreprendre pour qu'il soit mis un terme à ce racisme qui n'est pas camouflé mais explicite. Et totalement indigne. 
 Dans l'attente, 
 Je vous prie de croire, Monsieur l'Ambassadeur, à ma détermination dans la lutte pour la liberté. Avec mes salutations distinguées. 
 Jean-Claude Lefort 
Député honoraire 
Président de l'AFPS 
 
François Zimmeray, socialiste proche de Laurent Fabius, est l'ancien vice-président de la commission d’études politiques du CRIF. Membre de la Commission des Affaires Étrangères et de la Politique de défense du parlement européen, il s'y illustra, jusqu'en 2004, en entraînant la majorité du parlement européen dans sa demande de commission d'enquête parlementaire sur l'usage des fonds européens par l'Autorité Palestinienne. Le 13 février 2008, il est nommé ambassadeur pour les droits de l'homme par Nicolas Sarkozy sur proposition de Bernard Kouchner, alors ministre des Affaires étrangères et européennes.
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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 08:36
 
Ecoutez cette admirable chronique de Philippe Meyer sur France Culture contre l'acharnement de Dominique Voynet contre l'équipe du cinéma indépendant Le Meliès: "qui veut étrangler son chien l'accuse d'être enragé..." .
 
 
TRIBUNE DES REALISATEURS SOUTENANT LE MELIES CONTRE DOMINIQUE VOYNET DANS LIBERATION.
 
Par Sólveig Anspach, Dominique Cabrera, Robert Guédiguian et Dominik Moll Cinéastes, membres du conseil du cinéma Méliès

Depuis plus de trois semaines, l’équipe du cinéma Méliès de Montreuil est en grève avec le soutien massif de ses spectateurs et des milieux de la création cinématographique. Le Méliès de Montreuil, salle municipale d’art et d’essai, est emblématique à plus d’un titre : reconnue pour ses choix éditoriaux exigeants et éclectiques, elle a su fidéliser un public nombreux et s’attirer la reconnaissance de tous, notamment pour son travail autour du cinéma de recherches, des films de patrimoine et du cinéma jeune public. De Michael Cimino à Claude Chabrol, de Tsaï Ming-liang à Oliver Stone, Agnès Varda et Nuri Bilge Ceylan, les plus grands réalisateurs français et étrangers y font escale pour montrer leur film et débattre avec un public passionné. En 2006, la municipalité de l’époque et le directeur artistique du Méliès, Stéphane Goudet, se sont engagés dans un projet d’extension. Il prévoit un déménagement des salles pour créer un nouveau lieu de six écrans au lieu de trois. Objectif, renforcer l’éditorialisation du cinéma en exposant mieux - c’est-à-dire plus longtemps - les films programmés, en renforçant la mission pédagogique envers les scolaires ainsi que le travail sur les films de patrimoine dans cette ville qui fut marquée par la présence des studios de Georges Méliès. Ce projet est alors violemment attaqué par deux des plus gros groupes français d’exploitation, UGC et MK2, qui prétextent un «abus de position dominante» et une «concurrence déloyale» pour tenter de stopper net l’extension des salles. Détournement de langage stupéfiant quand on connaît la position dominante de ces deux circuits dans l’espace parisien. Soutenu par son public et par certains des plus grands cinéastes du monde entier, le cinéma Méliès gagne la bataille et le projet d’extension suit son cours.

Elue maire de la ville en 2008, Dominique Voynet remet aussitôt en cause le projet engagé par son prédécesseur, estimant dans la presse le projet «trop cher», «élitiste», «bobo», et jugeant «arrogant» l’affrontement avec les deux groupes d’exploitation. Après moult tergiversations, la nouvelle équipe municipale se ravise, paraît soutenir le Méliès et revendique le projet d’ouverture de la plus grande salle publique de France dans sa ville. Cela ne dure pas. Depuis plus d’un an, la mairie n’a de cesse de déstabiliser l’équipe du Méliès afin de reprendre la main sur le projet mais sans ceux qui, par leurs compétences et leurs choix éditoriaux, l’ont rendu possible. Enquêtes administratives, procédures judiciaires, calomnies, mensonges et double discours, toutes les méthodes sont employées. La dernièreprocédure remonte à quelques semaines. Elle a provoqué la grève actuelle et la large mobilisation des spectateurs : à la veille des fêtes de fin d’année, Dominique Voynet porte plainte contre l’équipe du Méliès et suspend le directeur artistique et deux salariées pour «détournements de fonds». Il s’agit en réalité de recettes de projections «non commerciales», ne donnant pas lieu à une billetterie du Centre national du cinéma (CNC) mais à une deuxième caisse tolérée par le CNC. Un usage courant pour ce type de salles. Ici, le Méliès n’a fait qu’utiliser cet argent pour compenser des places offertes par la ville à des associations partenaires.

Aveuglée par des luttes de territoire politiciennes, Dominique Voynet ne semble pas voir l’essentiel. Qu’en déclarant la guerre au Méliès, elle affaiblit l’une des salles d’art et d’essai les plus exemplaires de France. Et que, ce faisant, elle rend plus difficile le combat de tous ceux qui se battent pour une meilleure exposition de nos films. Aujourd’hui, les grands circuits d’exploitation monopolisent une telle part des écrans qu’il arrive, certaines semaines, que cinq films occupent près de 4 000 écrans sur les 5 200 disponibles. La production indépendante est trop souvent cantonnée à une poignée de salles quand, au même moment, quatre ou cinq blockbusters occupent chacun 600 à 900 écrans. Cela aboutit à un turnover catastrophique pour les films sortis avec des moyens modestes : le public n’a pas le temps de les découvrir… qu’ils sont déjà retirés !

Nous pensons que la seule alternative à cet état de fait est le renforcement des salles indépendantes d’art et d’essai. Or, leur vitalité passe par des politiques éditoriales singulières, incarnées par des programmateurs passionnés. Ce sont eux qui donnent une identité forte à ces salles, tel le Méliès. L’aveuglement de la mairie de Montreuil aboutit à un immense gâchis et désespère tous ceux, spectateurs et cinéastes, qui croient encore que le cinéma n’est pas une marchandise comme les autres ; qu’une salle défendue avec ferveur par une équipe entière est une sorte de bien public que rien ne devrait pouvoir mettre à mal. Nous tenons à réaffirmer notre engagement au côté de l’équipe du Méliès, celle qui défend nos films avec enthousiasme et conviction.

Premiers signataires : Mathieu Amalric, Bertrand Bonello, Laurent Cantet, Jean-Louis Comolli, Arnaud Desplechin, Valérie Donzelli, Pascale Ferran, Agnès Jaoui, Gilles Marchand, Gérard Mordillat, Nicolas Philibert, Bruno Podalydès, Mariana Otero, Chantal Richard, Bertrand Tavernier, Jean-Pierre Thorn.

 

 

La revue de presse culturelle d'Antoine Guillot sur France Culture:
 
Le feuilleton n’en finit pas : nouveaux rebondissements dans l’affaire du Méliès, le cinéma art et essai municipal de Montreuil. Cela fait en effet un mois que les salariés sont en grève. Samedi, après une manifestation devant le cinéma, l’équipe du Méliès a tenu “une conférence de presse dans le but de répondre, point par point, aux accusations contenues dans l’enquête de la direction générale des services de la ville, et dans le rapport de la direction départementale des finances publiques. Une synthèse de ces deux documents, d’une quinzaine de pages, a été transmise à la presse par les services de la maire de Montreuil, l’écologiste Dominique Voynet, rapporte Clarisse Fabre dans Le Monde. En cause, rappelle-t-elle, l’existence d’une double billetterie au Méliès, l’absence de comptabilité publique pour les séances « non commerciales » depuis 2004 (films expérimentaux, films sans distributeurs…) et la soustraction des fonds correspondants au Trésor public. La ville estime le manque-à-gagner à 77 000 euros, un chiffre jugé totalement fantaisiste par les soutiens du Méliès. […] La synthèse fournie par la ville estime que les irrégularités comptables pourraient être qualifiées de « détournements de fonds publics », de « faux » et de « gestion de fait ». Une « caisse noire », alimentée par les recettes de ces séances non commerciales, aurait servi à l’achat de billets commerciaux, mais aussi, selon des témoignages d’agents, à faire des avances sur salaire, à régler des frais au Festival de Cannes. Voire à acheter de la drogue ! Cependant, la ville se montre désormais prudente et précise que « certains de ces usages ne peuvent être vérifiés par l’enquête administrative », mais par une enquête judiciaire – le procureur ayant été saisi. Enfin, deux autres préjudices financiers auraient été subis par la ville : le premier serait lié à des défauts d’encaissement de séances scolaires ; le second serait dû aux billets exonérés constatés sur la période 2008-2012. Le total du manque-à-gagner serait de 143 000 euros, conclut l’enquête. Cet épisode, rappelle à nouveau Le Monde, est le dernier rebondissement d’un feuilleton qui oppose, depuis plus d’un an, Dominique Voynet à celui qui faisait office, depuis 2002, de directeur artistique du Méliès, le critique de cinéma Stéphane Goudet. Déjà suspendu de ses fonctions, depuis décembre 2012, Stéphane Goudet vient de recevoir sa lettre de convocation à un entretien préalable de licenciement, pour manquement à l’obligation de réserve, au devoir de loyauté, et non-dénonciation de pratiques comptables irrégulières. Trois autres agents, la programmatrice, la régisseuse et la régisseuse adjointe, vont également quitter le navire. C’est ce que Dominique Voynet appelle une « sortie de crise ». D’autres diront qu’elle fait table rase, pour en finir avec l’ère Goudet. Désormais, la patronne du Méliès est Nathalie Hocquard, récemment recrutée par Mme Voynet. A la mairie, on la nomme simplement « la chef du service ».”

On souhaite en tout cas bien du plaisir à cette dernière dans ses relations avec les cinéastes montreuillois membres du conseil du Méliès : Sólveig Anspach, Dominique Cabrera, Robert Guédiguian et Dominik Moll, qui ont publié la semaine dernière dans les pages Rebonds de Libération une tribune cosignée par nombres de leurs éminents collègues. Après avoir retracé l’historique du conflit entre le cinéma et la municipalité, et contesté un certain nombres des points litigieux avancés par la mairie, ils élargissent leur propos : “Aveuglée par des luttes de territoire politiciennes, Dominique Voynet ne semble pas voir l’essentiel, écrivent-ils. Qu’en déclarant la guerre au Méliès, elle affaiblit l’une des salles d’art et essai les plus exemplaires de France. Et que, ce faisant, elle rend plus difficile le combat de tous ceux qui se battent pour une meilleure exposition de nos films. Aujourd’hui, les grands circuits d’exploitation monopolisent une telle part des écrans qu’il arrive, certaines semaines, que cinq films occupent près de 4 000 écrans sur les 5 200 disponibles. La production indépendante est trop souvent cantonnée à une poignée de salles quand, au même moment, quatre ou cinq blockbusters occupent chacun 600 à 900 écrans. Cela aboutit à un turnover catastrophique pour les films sortis avec des moyens modestes : le public n’a pas le temps de les découvrir… qu’ils sont déjà retirés !

Nous pensons, écrivent les cinéastes qui soutiennent le Méliès, que la seule alternative à cet état de fait est le renforcement des salles indépendantes d’art et essai. Or, leur vitalité passe par des politiques éditoriales singulières, incarnées par des programmateurs passionnés. Ce sont eux qui donnent une identité forte à ces salles, tel le Méliès. L’aveuglement de la mairie de Montreuil aboutit à un immense gâchis et désespère tous ceux, spectateurs et cinéastes, qui croient encore que le cinéma n’est pas une marchandise comme les autres ; qu’une salle défendue avec ferveur par une équipe entière est une sorte de bien public que rien ne devrait pouvoir mettre à mal. Nous tenons, concluent-ils, à réaffirmer notre engagement au côté de l’équipe du Méliès, celle qui défend nos films avec enthousiasme et conviction.”

Dominique Voynet a elle aussi pris la plume, toujours dans les pages Rebonds de Libération, pour remercier hier les cinéastes de poser « enfin » la bonne question. “Mesdames et messieurs les réalisateurs, écrit-elle, ce que j’essaie simplement de vous dire, c’est que les principes de « bonne gestion », ou tout simplement de « gestion légale », ne sont pas un frein à l’expression artistique, mais bien un socle sur lequel peut et doit s’appuyer la culture, comme toute autre politique publique. Et c’est bien dans ce sens que je souhaite, comme vous, que le Méliès retrouve au plus vite un climat apaisé. C’est notre intérêt à tous.” Un intérêt, mais de quel ordre ? Selon Alexandra Michot, qui a assisté samedi pour Le Figaro à la manifestation de soutien, si “beaucoup évoquent des arrière-pensées politiques pour expliquer les accusations de la mairie, un ancien programmateur de cinémas d’art et essai en banlieue parisienne suggère plutôt des raisons économiques. Déjà engagée dans le projet d’une future piscine écologique sur les hauts de Montreuil estimée à 15 millions d’euros, la mairie n’a pas forcément les moyens de financer aussi les salaires et l’entretien du tout nouveau cinéma Méliès de six salles qui doit ouvrir fin 2013 en centre-ville. Ce futur plus grand cinéma municipal d’art et essai de France pourrait, non pas coûter, mais rapporter une jolie somme à la ville, si l’un des deux groupes sur les rangs pour le gérer à la place de la municipalité le prenait en concession.”

 

http://www.franceculture.fr/emission-revue-de-presse-culturelle-d-antoine-guillot-le-melies-quel-interet-2013-02-19

 

Procès à charge au Méliès

Dominique Voynet veut se débarrasser de l’équipe de salariés ayant fait du cinéma de Montreuil un exemple de politique culturelle.

 
 

« Non, Stéphane Goudet n’est pas débarqué du cinéma Le Méliès de Montreuil. » Voilà ce qu’on pouvait lire en titre d’un communiqué de la ville administrée par Dominique Voynet (EELV), en date du 25 mai 2012. On attend désormais le communiqué affirmant le contraire, puisque Dominique Voynet, sur le point de parvenir à ses fins, vient d’adresser au directeur artistique du cinéma une lettre de convocation à un entretien d’entente préalable au licenciement pour manquement à l’obligation de devoir de réserve, manquement au devoir de loyauté et non-dénonciation de pratiques comptables irrégulières.

Cette triste situation est le résultat d’une série de coups de boutoir opérés par la première édile montreuilloise. L’avant-dernier a eu lieu au printemps 2012. Stéphane Goudet est alors soupçonné de malmener des salariés du cinéma… dont 14 sur 15 lui apportent immédiatement leur soutien. Du coup, la municipalité est bien obligée de reconnaître que « non, Stéphane Goudet n’est pas débarqué du cinéma Le Méliès… », même si c’est à contrecœur. Au passage, on apprend que Dominique Voynet tient la programmation du directeur artistique pour élitiste – « je n’ose pas dire pour les bobos montreuillois », précise-t-elle (le Monde du 7 juin 2012), qualifiant par ce bel élan populiste le constant travail d’élargissement des publics réalisé par Stéphane Goudet, dont le cinéma n’a cessé de gagner en affluence avec des films et des animations de grande qualité.

Le dernier épisode s’est ouvert en décembre dernier avec la plainte contre X déposée par Dominique Voynet pour « détournement de fonds publics » au Méliès. Trois salariés, dont Stéphane Goudet, sont suspendus de leurs fonctions. Raison invoquée : l’existence d’une « caisse noire » alimentée par une double billetterie. La municipalité annonce qu’une enquête administrative est diligentée. Les résultats de cette enquête effectuée par la Direction générale des services de la ville, complétés par un rapport de la Direction départementale des finances publiques, viennent d’être rendus publics. La maire de Montreuil en a assuré la médiatisation, notamment lors d’une conférence de presse le 12 février (à laquelle aucun journaliste de Politis n’a été convié). La « synthèse du rapport d’enquête administrative » a fait l’effet d’une petite bombe car elle contient un chiffre explosif : on y lit que « le déficit de recettes du Méliès dû aux irrégularités de gestion […] peut être estimé au minimum à ce jour à 143 000 euros » depuis 2004. Ce chiffre, associé à l’accusation de « détournement de fonds publics », a de quoi nourrir les fantasmes, en particulier d’enrichissement personnel, dont il n’est finalement pas du tout question. Dominique Voynet a elle-même alimenté la rumeur en déclarant dans la presse que « les sommes servaient aussi […] à acheter de la drogue » (le Monde, 21 janvier). D’une évidente gravité, cette dernière allégation, dénuée de preuves, n’est en rien avérée par l’enquête administrative. « Certains de ces usages, reconnaît la note, ne peuvent être vérifiés par l’enquête administrative. »

L’équipe, en grève depuis le 19 janvier, n’a pas attendu pour réagir et désamorcer les accusations. Le 16 février, une manifestation était organisée, suivie d’une conférence de presse qui s’est transformée en vaste happening, où plusieurs centaines de personnes se sont donné rendez-vous. Des cinéastes (Anspach, Cabrera, Cantet, Guédiguian, Thorn…), des syndicalistes, des politiques et des spectateurs fidèles du Méliès y ont pris la parole. Pour l’équipe, Stéphane Goudet en tête, l’heure était aussi à l’explication de texte. Sur les 143 000 euros incriminés, 77 000 seraient issus, à en croire la ville, de l’absence de comptabilité pour les séances « non commerciales » (scolaires, films sans visa d’exploitation…). Mais ce chiffre repose sur l’estimation arbitraire (puisque décompte, précisément, il n’y a pas) d’une moyenne de 91,2 spectateurs payants. C’est « 3 à 4 fois » supérieur à la réalité, rétorque l’équipe, qui chiffre les recettes non commerciales à moins de 10 000 euros depuis 2004. Cet argent était reversé dans la billetterie commerciale (alimentant ainsi le fonds de soutien du CNC, qui finance la création cinématographique). Aux yeux de la maire, c’est autant de perdu pour la ville. Mais l’équipe rappelle que 45 % de ces recettes reviennent à celle-ci. D’où un « manque à gagner pour Montreuil, si tant est qu’on se place dans cette logique absurde, de quelques milliers d’euros seulement (3 500 exactement) », expliquent les salariés.

Autre préjudice avancé par la ville : les 58 000 euros que représenteraient les entrées exonérées, depuis 2009. Outre que l’équipe du Méliès dénonce là encore un chiffre exagéré, la décision municipale d’interdire désormais toute place exonérée serait une première en France, car aberrante. « Quid des professionnels du CNC ou des autres salles de cinéma que Le Méliès a obligation de laisser entrer gratuitement ?, interrogent les salariés. Des enseignants accompagnant les classes, des accompagnateurs des crèches, écoles et centres de loisirs ? Un budget de 10 % a-t-il été alloué au service enfance pour prendre désormais leurs places de cinéma en charge ? » Restent 8 000 euros (pour que l’addition atteigne 143 000), qui correspondraient à des défauts d’encaissement de séances scolaires. Mais il s’agit en réalité de paiements différés, pratique courante qui permet aux écoles dont la coopérative ne peut payer l’abonnement des classes dès septembre de s’en acquitter au cours de l’année scolaire.

Dans une tribune parue en début de semaine (Libération du 18 février), Dominique Voynet assure que le projet d’extension du Méliès, lancé par le maire précédent qu’elle-même a combattu, verra le jour « dans quelques mois » – dans un nouveau lieu et avec six salles au lieu de trois. « Le Méliès est et demeurera un “laboratoire de recherche” », écrit-elle, avant d’ajouter que « cela passera par la reconstruction d’une équipe “professionnelle”, forte de son expertise et de sa passion pour le cinéma, et soucieuse des règles de la comptabilité publique ». Le procès à charge lancé contre l’équipe actuelle, notamment contre Stéphane Goudet, ponctué d’arguments grossiers et de méthodes brutales, montre que cette « reconstruction » devait d’abord passer par une destruction. Pas sûr que ce genre d’acte fonde une politique culturelle ambitieuse et sereine.

Par Christophe Kantcheff  - 21 février 2013

 

 

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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 07:12

ANI

 

 

Cet accord de "sécurisation de l'emploi" qui s'inspire des lois Hartz en vigueur en Allemagne depuis 2002 fragilise les salariés et généralise la flexibilité pour le profit du patronat. Si les parlementaires le votaient tel quel, sous la forme retranscrite par le gouvernement de l'accord MEDEF-CFDT, voici quelles en seraient les conséquences: 

 

- Au nom du chantage à la sécurisation de l'emploi, à la conservation du sîte, les entreprises auraient toute latitude pour imposer une réduction ou une hausse du temps de travail, une baisse des salaires, des mobilités forcées, du temps partiel. Un employeur qui obtiendrait sous la pression une majorité dans une entreprise grâce à la crainte des licenciements pourrait modifier le montant du salaire, les horaires, voire le lieu de travail. "C'est une révolution fondamentale du droit du travail qui ferait du contrat de travail une simple feuille de papier jetable" (Bernard Thibault).

 

- Cela transforme la hiérarchie des normes qui fondait le droit du travail pour tenir compte de l'inégalité des parties du contrat. La loi égale pour tous qu'on ne peut enfreindre, puis les conventions collectives de branche, puis les accords collectifs entreprise - chaque échelon ne pouvant que plus favorable aux salariés que les précédents. Et enfin le contrat de travail qui ne pouvait déroger aux normes précédentes que de façon plus favorable. Désormais, il n'y aurait plus de normes infrangibles: l'accord d'entreprise fera loi alors qu'il aura été conclu souvent le couteau sous la gorge. On risque donc d'aller dans un contexte de chômage de masse et de mondialisation capitaliste créant une concurrence déloyale et une menace de délocalisation permanente vers une baisse généralisée des salaires, une hausse du temps de travail   

 

- Les procédures de licenciement seront accélérées et les salariés seront dépossédés des moyens de contester leur bien-fondé économique. 

 

- Aujourd'hui, le salarié peut aller devant le tribunal pour faire valoir ses droits à propos d'actes commis par l'employeur au cours des 5 dernières années. L'accord prévoit de descendre à 2 ans seulement.  

 

 

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO

"Pour nous, cet accord est profondément déséquilibré. Pour résumer d'une formule: "La flexibilité, c'est maintenant. La sécurisation de l'emploi, c'est demain...peut-être!". Nous avons dit dès le début que nous n'accepterions jamais les accords de maintien de l'emploi tels que le patronat les voulait. Ce type d'accord existe déjà dans les entreprises. Ils aboutissent généralement à la remise en question de certaines primes, à la modification de l'organisation du travail, contre la garantie qu'il n'y aura pas de licenciements. Jusqu'à présent, quand plus de 10 salariés refusaient, l'entreprise était obligée de déclencher un PSE. Mais le patronat veut aller beaucoup plus loin. Le texte prévoit que ce type d'accord puisse déboucher sur des baisses de salaire de base sans obligation de PSE. Le texte prévoit également qu'un accord pourra être appliqué dès lors qu'il est majoritaire à 50% dans l'entreprise. Cette logique, qui se veut démocratique, est dangereuse parce qu'elle ouvre la porte à d'autres remises en question. Comme la durée légale du travail, le SMIC, etc. 

Deuxième élément inacceptable, le patronat veut chambouler la logique des PSE. Deux sections du Code du travail disparaîtraient, remplacées par un double mécanisme. Ou bien il y a accord majoritaire, et cela conduit à des licenciements économiques individuels. Ou bien à une procédure d'homologation par l'administration. Mais ce que l'administration homologuerait, ce ne serait qu'un projet patronal de PSE. 

Troisième motif d'opposition: l'accord bouleverse l'ordre des licenciements. Il y avait jusqu'à présent des critères objectifs tels que l'âge, la qualification, l'ancienneté... Le texte introduit un nouveau critère, celui de la compétence professionnelle, qui est un critère subjectif. Comment mesurer cette compétence? 

Quatrième motif, c'est ce que j'appelle la mobilité interne forcée d'un site à l'autre, dans le cadre des maintiens de l'emploi. Si un salarié refuse, il est licencié... pour motif personnel! ..."

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5 mars 2013 2 05 /03 /mars /2013 06:40

Voici un article riche d'enseignements de Françis Wurtz, député honoraire du PCF et du Front de Gauche au Parlement européen, dans L'Humanité Dimanche du 28 février:

 

220px-Francis Wurtz Front de Gauche 2009-03-08

 

La contre-performance électorale du chef du gouvernement italien est tout sauf anecdotique. Elle offre de multiples sujets de méditation à tous les dirigeants européens qui avaient vu en Mario Monti le "sauveur" de l'Italie, et dans sa trajectoire politique atypique, un modèle pour l'Europe "postdémocratique". Ils ne peuvent que constarer aujourd'hui que, dans leur laboratoire politique italien, l'opération "Super Mario" vient de déboucher sur un superfiasco.

Pourtant, jusqu'à une période récente, il n'y avait chez eux aucune place au doute. Le président du Conseil européen, M. Van Rompuy, assurait il y a peu qu'"il n'y a pas d'alternative à M.Monti pour l'Italie". Pour le grand argentier allemand Wolfang Schaübe, Mario Monti était "le bon dirigeant au bon endroit, au bon moment". Quand à François Hollande, il lui paraissait incontestable qu'il avait "permis à l'Italie de se redresser". Vraiment?

Le chômage y a bondi au-delà de 11% sans compter un sous-emploi colossal. 114000 entreprises y ont fermé pour la seule année 2012. Des milliers de jeunes diplômés s'exilent. Tout le pays s'est appauvri et le Sud s'enfonce dans la misère.

Aux 200 milliards d'euros d'économies déjà décidées sous Berlusconi, le sauveur Monti a rajouté une purge de 100 milliards, au prix de nouvelles réductions drastiques de dépenses publiques et d'une lourde taxe sur le logement. L'âge de la retraite a été repoussé à 66 ans et l'indexation des pensions sur l'inflation supprimée. La marché du travail a été fortement "flexibilisé" et les licenciements facilités. "Ce qu'il a fait - souligne le directeur adjoint de campagne de M. Monti pour louer son courage-, c'est Thatcher multiplié par mille!" Et pourquoi tous ses sacrifices?

A la place de la croissance annoncée, l'économie plonge dans la récession. Quant à l'écrasante dette publique, loin d'amorcer sa décrue, elle a augmenté de quelque 120 milliards d'euros! ...

Une résponsable de l'Union bancaire privée, à Genève, Mme Christel Rendu de Lint (citée par "l'Expansion"), résume bien l'enjeu de l'opération Monti: "Ce que veulent les marchés, c'est un gouvernement stable qui applique à la lettre les exigences de l'Union européenne, et au final de l'Allemagne. C'est que M. Monti a fait... à la lettre". Ce qui l'a fait trébucher. De là, une deuxième leçon d'envergure pour qui veut regarder en face l'avenir de l'UE: même avec un "homme providentiel" et le soutien résolu de Bruxelles, la loi des marchés, ça ne passe pas. Donc, pas d'échappatoire à une profonde réforme de la Banque centrale européenne, propre à donner aux Etats de la zone euro les moyens de se libérer de la dictature des marchés financiers.

Enfin, l'avenir de la démocratie en Europe est le troisième enjeu mis au jour par l'expérience Monti. Au plus haut niveau de l'UE, on a cru que le fait de propulser l'un des leurs - qui plus est un ancien de Goldman Sachs - sans élection à la tête d'un gouvernement "technique" grâce aux pressions des "investisseurs" sur les taux d'intérêt, était la solution idéale pour se libérer des contraintes de la démocratie élective. Une sorte de tutelle, en somme. Eh bien, c'est raté!

 

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2 mars 2013 6 02 /03 /mars /2013 15:06
Mardi 12 Mars à Plougonven
(salle des Associations de Saint Eutrope), à 18h00
Réunion publique du Front de Gauche sur les enjeux des prochaines élections locales.
 
La réunion débutera par un tour de table où les élus sympathisants du Front de Gauche des communes de la région de Morlaix pourront décrire leur ressenti par rapport à leur action, les contraintes auxquels ils sont exposés, et expliquer un peu comment se repartissent les compétences entre les communes et Morlaix-Communauté, dans quelles conditions concrètes ils agissent, quelles priorités ils peuvent faire avancer en tant que sympathisants du Front de Gauche.  
Un débat s'engagera ensuite avec toutes les personnes présentes.
                               Samedi 23 Mars de 14h à 18h
 Séminaire du Front de Gauche sur les municipales
au local du PCF, 2, petite rue de Callac, à Morlaix.
  
Cette demi-journée de réflexion ouverte à tous les sympathisants en vue de la construction d'un projet du Front de Gauche pour les municipales  partira du terme unificateur de la solidarité et cherchera à déboucher sur la mise en avant d'axes prioritaires, de grandes orientations, comme sur une première approche de questions très pratiques dans le domaine des services publics, du transport, du logement, de la politique scolaire, du soutien à la vie associative, de la démocratie participative, des moyens de la solidarité et de la coopération entre communes.  
 
bandeau Front De Gauche
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