Le Front de Gauche dans le Finistère : Introduction à la discussion par Marcel Tilly (PCF, collectif Front de Gauche Rosporden, candidat aux législatives en 2012)
Pour savoir où nous voulons aller il est important de savoir d’où on vient !
2007 Les élections présidentielles :
En 2006 : création des collectifs antilibéraux en vue d’une candidature unique pour l’élection présidentielle de 2007. Cette volonté se soldera par un échec.
Résultats : l’émiettement du courant antilibéral se solde par des scores très faibles :
- Historiquement bas pour le PCF (1,93%) ; Le NPA, avec une campagne protestataire et verbalement radicale, fait un score honorable de 4,08% ;Bové : 1,32% ; Laguiller : 1,33%.
Le constat : après 12 ans de gouvernement catastrophique de la droite et des millions de personnes dans des difficultés accrues, le PS, battu, accentue sa dérive vers le centrisme. La gauche radicale, tous mouvements additionnés, recueille un peu plus de 8% des voix exprimées.
Création du Front de Gauche.
Le PCF au congrès de 2008, analysant ses résultats et devant la quasi-disparition des formations se réclamant de la gauche radicale, lance une proposition de constitution de fronts, pour s’opposer à la politique de Sarkozy.
Le PCF, le Parti de Gauche nouvellement créé par des militants de l’aile gauche du PS et la Gauche Unitaire décident de créer le Front de Gauche «Pour une autre Europe», en rupture avec l’orientation libérale du traité de Lisbonne. Le NPA refuse de s’y associer.
Meeting de lancement : mars 2009. Ce groupement a l’ambition de s’élargir à d’autres formations et à dépasser l’addition des forces mobilisées.
L’écho dans la population pourra être apprécié lors des scrutins électoraux qui suivront.
2009 Elections européennes : nationalement le FdG recueille 6,47% des voix ; 5 élus. C’est un progrès relatif
Mars 2010 Elections régionales : nationalement 7,49%
Dans la région Bretagne, plutôt que d’essayer de relancer une activité des Collectifs antilibéraux, les dirigeants du PCF prennent l’option de négocier, contre l’avis d’une partie importante de ses militants, une participation sur la liste du PS dès le premier tour. Une liste concurrente est présentée au nom du FdG.
Le PCF perd un siège au Conseil régional, celui du secrétaire fédéral (conseiller sortant) du Finistère.
Mars 2011 Elections cantonales : nationalement 10,38%
Dans le 29, sauf erreur, sur 24 cantons où le FDG était présent, seuls dans 5 cantons nous ne franchissons pas la barre des 5% et dans 8 cantons nous dépassons les 10%. C’est sans commune mesure avec l’élection cantonale précédente, en ordre dispersé.
- Dans de nombreux endroits, les campagnes du FdG ont développé des argumentations précises avec des actions de proximité, sur des problèmes que se posent effectivement les gens.
- Il est apparu que cette campagne commune n’avait en rien desservi les différents partenaires et qu’au contraire une synergie tendait à apparaître.
- Important et à noter : une participation plus grande de personnes non affiliées aux partis créateurs (non encartés) à la campagne électorale.
Et puis nous avons vécu les 2 séquences électorales de 2012, qui méritent qu’on s’y attarde quelque peu car elles sont riches d’enseignements à tirer.
Depuis sa création le cartel de départ n’a cessé de s’élargir, puisqu’il compte maintenant 9 composantes, y compris avec des militants démissionnaires du NPA.
2012 d’abord l’Election présidentielle :
Accord des composantes du FdG sur un candidat unique : J.L.Mélenchon et un programme : l’Humain d’abord.
- Pour la première fois est posé non pas la réforme du système institutionnel en place mais la rupture avec celui-ci : l’insurrection civique.
- L’intervention du peuple comme moteur et dirigeant du mouvement social et politique est placée en avant.
La montée d’un fort mouvement populaire a changé le caractère d’une campagne au départ classique, partitaire. De positions revendicatives de demandeurs et de futurs délégataires s’imposait une force désireuse de prendre en main son avenir.
Cela a abouti au gigantesque meeting de la Bastille porté par le nombre, par la volonté de liens et de solidarités, par la convergence des couches différentes de la société (classe ouvrière, cadres et couches moyennes, des femmes et beaucoup de jeunes que l’on ne voyait plus guère dans les manifestations de gauche, des émigrés qui posaient le besoin d’égalité et de dignité) et surtout par une population qui en ne reniant pas ses appartenances politiques posait fortement la nécessité de se rassembler et de trouver sa place dans le mouvement naissant.
A ce moment les sondages donnaient 14 à 15% voire plus pour le FdG ; beaucoup plus que la somme de ce qu’étaient capables d’engendrer séparément les différentes composantes du FdG.
Prolongée par les manifestations de Toulouse et Marseille et par un fort mouvement de sympathie en France ; cela a créé un choc.
La droite a eu peur, comparant le mouvement montant à la révolution française, c'est-à-dire, pour eux : à la violence et la terreur.
Le PS a eu également peur. Pour la première fois ceux qui se réclamaient d’une gauche radicale sans compromis avec le capital et la finance créaient un risque important pour sa politique d’accompagnement du libéralisme.
Cependant une question peut se poser : les composantes partitaires du FdG n’ont-elles pas également eu peur du mouvement qu’elles étaient en train d’engendrer ?
Car dans les jours qui ont suivi la Bastille, le FdG a complètement réorienté son axe de campagne politique en faisant du combat contre le FN sa priorité. Le FdG entrait alors dans une campagne classique, abandonnant ce qui faisait sa force d’attraction : la radicalité, la primauté au mouvement des citoyens, la remise en cause fondamentale de l’institutionnel c'est-à-dire le contenu même de la notion d’insurrection civique.
A partir de là, le FdG à baissé dans les sondages donnant ainsi une prise plus grande au vote utile dont a bénéficié le PS, l’objectif primordial devenant : «virer Sarkozy avant tout» : condition nécessaire mais certainement pas suffisante. Le score du FdG a été de 11,1%, bon score par rapport aux désastres précédents mais très en dessous du possible.
Les élections législatives
L’abstention : globalement 40% au premier tour, 44% au second. Ce chiffre qui augmente de scrutin en scrutin est un des plus importants enregistrés pendant la 5è République. Nous ne sommes plus dans le domaine du pêcheur à la ligne.
Cela traduit certainement une méfiance à l’égard de la politique, le sentiment de ne pas pouvoir peser sur les décisions nationales et, pour certains, le refus de déléguer leur pouvoir.
Le FdG perd entre la présidentielle et les législatives une moitié environ de ses voix. Il est probable qu’une partie de ses électeurs se soit reportée vers l’abstention, doutant de l’utilité de ce scrutin, refusant de cautionner une politique sociale-démocrate dont ils pressentent les effets et/ou vers un vote «utile» dès le premier tour. C’était le prix à payer d’une campagne partitaire qui avait «oubliée» la Bastille et où, sauf rares exceptions, le peuple ne trouvait plus sa place.
Où en sommes-nous aujourd’hui ? et dès lors : Quelles perspectives ?
- La référence du Front de Gauche à une 6ème République, à ce jour passée au 2e plan, n’arrive pas à contrebalancer l’ancrage idéologique sur un fonctionnement préférentiel de la société sur un mode délégataire, qui confisque aux citoyens une véritable possibilité d’intervention dans les affaires de la nation.
- Le mode de financement public des partis (mis en place par Mitterrand et refusé à l’époque par le PCF) amplifie cette tendance. Ce financement tend à couper les partis de leur base militante et sympathisante et conduit à des pratiques de négociations électorales passant souvent par-dessus la tête des militants et des citoyens.
- La politique droitière de Hollande met sous tension la gauche radicale qui ne peut accepter ces remises en causes fondamentales (Europe, droit du travail français, politique sociale …) et qui peut, en même temps, avoir la tentation de ménager le PS à la veille des municipales pour tenter de sauver quelques postes d’élus.
- Il devient évident que si les élections sont des moments de la vie politique, l’intervention du FdG ne peut s’y limiter ; elle se doit de développer une politique, continue dans le temps long de la société et au plus profond de celle-ci. Le désintérêt des citoyens (abstentions) montre que le temps des promesses se termine.
Si l’on pense faire la politique avec les gens – comme sujets – alors c’est l’organisation de base qui sera déterminante et il y aura une large part à accorder à l’expérimentation.
La mise en œuvre d’une politique recueillant l’adhésion et la participation de larges couches populaires ne peut être décrétée sans y associer largement tous les gens qui se sentent concernés par une rupture radicale avec la politique libérale. La nécessité d’ouvrir la vie et la prise de responsabilité au FdG à des personnes non encartées n’est-elle pas devenue plus pressante ?
Sur le principe, cette nécessité est soutenue par l’ensemble des formations du FdG, dans la pratique c’est moins simple et tout est à inventer. Comment faire ?
Les Collectifs et associations FdG peuvent-ils répondre à ces impératifs ? Quelques pistes :
- Passer d’un fonctionnement vertical à un fonctionnement horizontal semble être le moyen le plus efficace pour impliquer la population.
- Etablir un fonctionnement où les orientations et les actions spécifiques sont décidées par la population.
Il est bon de rappeler que le programme «L’humain d’abord» est une trame mise sur pied pour les présidentielle et législatives et ne doit donc, sous peine de répéter l’erreur du programme commun, être interprété que comme une trame politique, non une bible ou un petit livre rouge.
- Les partis sont présents au travers de leurs militants dans toutes les instances du FdG. Dès lors leur représentation es-qualité, s’impose-t-elle au-delà du principe de «une femme, un homme égal une voix» ?
- Parce qu’imposer un avis majoritaire à une minorité est contre-productif (l’expérience le prouve), parce que la stratégie doit être définie et mise en œuvre par l’ensemble des citoyens engagés il s’avère important que le maximum de décisions soient prises au consensus.
La coordination départementale : quel doit être son rôle ?
N’est-il pas de faire circuler horizontalement les informations, propositions, idées provenant des collectifs locaux ?
De faire circuler l’information du local au régional et national et réciproquement ?
De coordonner, de mettre en cohérence et faire converger, quand cela est possible, les problématiques et les actions permettant de globaliser les problèmes et les alternatives qui en découlent ?
De travailler avec les collectifs pour les propositions des candidats aux élections ?
De mettre sur pied une ou des structures de formation pour permettre aux militants d’acquérir les connaissances nécessaires à la résolution des problèmes complexes qu’ils rencontreront au jour le jour ?
Dans la coordination départementale, le consensus ne doit-il pas y être aussi une règle privilégiée ?
Le FdG, pour acquérir son autonomie politique et éditoriale, devra certainement mener une réflexion sur ses moyens financiers et dégager des propositions pour assurer cette autonomie et sa capacité d’action.
Dans toutes les strates du FdG, les propositions et actions décidées avec la population se devront de prendre en compte la crise sociétale (anthropologique) et la crise environnementale qui se développent dangereusement.
Le Débat: quelques interventions.
Alain David (PCF/ Front de Gauche Morlaix): le point de départ qu'il faut que l'on prenne, c'est le dynamisme que le Front de Gauche a suscité dans la population depuis la situation dont on était parti. Dynamisme qui doit continuer à se développer au niveau des organisations, au niveau des personnes qui nous rejoignent. Le Front de Gauche est un trésor, notre trésor commun. Ceci dit, il ne faut pas chercher des réponses d'organisation qui soient les mêmes partout. L'important, c'est de donner une place à chaque personne qui veut s'impliquer. On n'en est pas encore au rapport de force permettant la rupture, ce pourquoi il faut encore travailler pour rassembler plus largement. Le travail, les résultats sont devant nous. Il faut faire en sorte que le rapport de force soit tel que la résignation, l'abattement et la colère que l'on voit naître dans le vote protestataire, le vote d'extrême-droite, cèdent la place à une révolte positive pour la transformation progressiste du système. On a une forte responsabilité, surtout quand on voit que le gouvernement n'est pas prêt à changer la donne. Il faut montrer que le recours existe dans les forces de gauche et qu'il est capable de changer la donne.
Christian Beaumanoir (PCF/ Front de Gauche Crozon): le Front de Gauche est un rassemblement où chacun doit se sentir à l'aise. Il faut donc garder l'unité et la volonté d'ouverture. Ce n'est pas parce qu'il y a une politique du PS qui est complètement anti-sociale que c'est gagné de lutter contre une certaine forme de résignation. A Quimper, il n'y avait que 150 personnes à la manif des retraités l'autre jour. C'est peu... Comment on fait localement, en partant de ce que vivent les gens au quotidien, pour mener des actions au corps-à-corps, pour lutter contre la résignation? Il faut renouer avec le porte-à-porte. Les moyens de communication modernes, les mails, ce n'est pas suffisant. L'essentiel, c'est d'aller au combat en partant des combats locaux. Les gens se méfient des élections: il faut reconnaître que c'est complètement délégataire. Comme on s'approche des municipales, on a intérêt à regarder tout ce que l'on peut mettre en avant pour progresser.
Jean-Paul Cam (PCF/ Front de Gauche Brest): on est écrasé actuellement pas la présidentialisation de la vie politique. On n'a pas montré tout ce qu'on pouvait faire pour sortir de la crise. Cela suppose un travail de fourmi à réaliser, il ne suffit pas d'afficher le drapeau de la radicalité. Il faut travailler comme des fourmis en avançant avec les gens pour montrer qu'il y a une autre politique possible. Il faut travailler pied-à-pied avec la population pour faire comprendre les choses là-dessus. Le risque de récupération par l'extrême-droite de la colère et du dégoût nés de la crise est réel.
François Rippe (Gauche anticapitaliste/ Front de Gauche Morlaix): Cela ne suffit pas ... mais si le Front de Gauche dresse le drapeau de la radicalité, c'est bien aussi. Battre la droite et l'extrême-droite, bien sûr, mais à quel prix? Il y a actuellement de l'apathie, du désespoir, des difficultés à faire émerger un mouvement social dans des conditions austéritaires: cela fait le lit du populisme. Il faut que nous nous demandions: quel outil le Front de Gauche doit devenir pour susciter les luttes, le reveil de la population? Car il faut que le Front de Gauche avance sur ses deux pieds: ce soit être un outil d'expression électorale mais il doit aussi favoriser les luttes. Il faut également que nous ayons une démarche offensive en termes de formation, d'éducation populaire. Un profil offensivement unitaire. Nous devons toujours chercher à intégrer d'autres composantes: des partis politiques, des collectifs, des équipes militantes qui luttent contre un aéroport, une centrale à gaz, pour le droit au logement ou le droit des sans-papiers. Le sous-bassement, ça doit être la totale indépendance par rapport à la politique du PS et d'EELV. Il ne faut pas faire l'impasse sur d'éventuelles fusions de 2ème tour aux municipales pour battre la droite mais pas non plus rechercher la politique d'alliance avec le PS.
Philippe: Ce qui est intéressant dans le rapport qui nous a été présenté, c'est de s'interroger sur la différence entre les 15% qui nous étaient crédités à un moment donné pendant la campagne présidentielle et les quelques % que nous avons fait aux législatives. Cela renvoie à la représentation que les gens ont de la politique. Il y a certainement une nécessité à reconsidérer les pratiques: accepter que les choses nous échappe en tant que cartel, que Front de Gauche. On a besoin d'un message clair par rapport au PS et de trouver des formes d'organisation qui permettent d'aller à l'écoute des gens.
Louis Aminot (Communistes Unitaires, FASE): Marcel Tilly a bien fait de souligner l'importance comme tournant de la Bastille: le contenu de l'intervention de Mélenchon a résonné comme un appel à la fin de campagne, comme si on avait décidé de revoir nos ambitions, comme si on avait pris peur de notre succès. A partir de moment, on a tout centré sur la campagne contre le FN pour ne pas compromettre les chances de battre Sarkozy, et le contenu social, le contenu transformateur de notre campagne s'est éclipsé.
Ismaël Dupont (PCF/ Front de Gauche Morlaix): Je suis complètement d'accord avec Marcel Tilly quand il parle du tournant de la Bastille. Sur le terrain, on a senti dans les porte-à-portes, sur les marchés, que c'était le moment de la campagne électorale où le Front de Gauche commençait à être identifié et reconnu dans son ambition par la population, où on commençait à susciter de l'enthousiasme et de l'espoir même chez des gens "peu politisés" ou qui ces dernières années étaient désabusées. Cette dynamique, même si elle n'a sans doute pas été suffisamment loin, reste un point d'appui. Ce qui a permis cela, c'est la conjugaison d'un programme de propositions fortes porteur d'un projet de société réellement alternatif, en rupture avec le système, d'un discours de classe, transformateur, porté avec un talent extraordinaire par Jean-Luc Mélenchon, et d'une activité militante rarement vue depuis longtemps sur le terrain.
A ce moment, on a eu le sentiment que les choses pouvaient basculer, que le peuple pouvait redevenir acteur de son histoire. Il faut aujourd'hui que nous gardions, même dans la difficulté à se faire entendre médiatiquement et sans perspective immédiate de prise de pouvoir, le même niveau d'ambition. Il y a sur le plan national un brouillage organisé par les médias autour de l'identité et du projet du Front de Gauche. Que montre t-on de nous? "Mélenchon, c'est un amuseur, l'homme de toutes les outrances verbales, un apprenti dictateur"; "les parlementaires communistes votent avec la droite au Parlement et au Sénat parce qu'ils sont gricheux"; "il y a de l'eau dans le gaz entre le PCF et le Parti de Gauche au sujet des municipales et du rapport au PS".
Ces images déformantes sont construites intentionnellement pour nous affaiblir parce qu'on dérange et qu'on fait peur mais elles ne sont sans doute pas sans effet, ce pourquoi il est plus que jamais nécessaire d'y opposer pour la population notre dynamisme, notre exigence politique et notre ouverture à la participation citoyenne sur le terrain. Il faut être le plus rassembleurs possible, ne pas vérouiller les choses au niveau des partis, continuer à faire vivre cet espoir de participation politique citoyenne et populaire au service d'un vrai changement de société qu'incarne le Front de Gauche. Pour cela, je pense qu'il faut surtout éviter de se replier sur des logiques de boutiques, de défenses des intérêts d'appareil, de méfiance vis à vis de l'implication citoyenne et du rassemblement. La coordination départementale du Front de Gauche fonctionne actuellement comme un forum, un lieu de discussion, de partage d'informations, de fabrication d'orientations communes et de convergences entre les collectifs citoyens locaux du Front de Gauche et les représentants des partis composant le Front de Gauche. A chaque fois, le dialogue et la recherche de consensus, la mise en avant de ce qui nous rassemble, prime sur le rapport de force entre organisations. Il faut garder ce fonctionnement et ne pas créer, comme certains ont laissé entendre qu'ils voulaient le faire, un exécutif départemental du Front de Gauche où ne seraient plus, ou plus qu'à peine, représentés les collectifs citoyens du Front de Gauche, mais seulement les dirigeants locaux des partis. Ce serait une manière de ne pas reconnaître l'apport des citoyens non encartés dans le Front de Gauche et de recréer une instance bureaucratique, rigide, centralisé, ne permettant pas de développer réellement l'ancrage et la dynamique du Front de Gauche sur le terrain. Ce sont les collectifs citoyens qui font l'essentiel de l'activité et de la visibilité du Front de Gauche sur le terrain: pas question de les mettre au pas... Le rôle du Front de gauche ne doit pas se limiter à une machine électorale: il doit être un vecteur de réappropriation de la politique, d'activitation et de mise en cohérence des luttes. Pour cela, au niveau des municipales, il est évident que nous ne devons pas être associé à la politique du gouvernement et que nous devons chercher à nous présenter au premier tour, en cohérence avec notre refus de l'austérité, notre refus des orientations ultra-libérales de l'Union Européenne acceptées par les socialistes et EELV, sur des listes Front de Gauche élargi indépendantes, partout où c'est possible, et particulièrement dans les grandes villes et villes moyennes. Il en va de notre crédibilité, de notre capacité à incarner une alternative pour les années à venir et à échapper au vote sanction contre la gauche gouvernementale. Par ailleurs, les élections européennes suivent de très près les municipales: il faut envisager ces élections ensemble, et ne pas tenir une position puis une autre, différente, lors de ces élections qui se suivront à deux mois près. Les élections municipales auront bien une dimension nationale: ce serait l'occasion d'une appréciation à mi-parcours de la politique de Hollande et de son gouvernement, il s'agira d'en faire une tribune pour faire monter l'idée qu'une toute autre politique est possible et nécessaire et dénoncer le recul des services publics, des solidarités et des dotations de l'Etat, une décentralisation d'inspiration néo-libérale renforçant le bipartisme et la délégation de pouvoir.
Une syndicaliste: Pendant des années, on a été confronté à des plans sociaux, de l'austérité, des politiques libérales qui ont matraqué la population et les salariés. On peut comprendre que les gens n'y croient plus trop, soient abattus. En même temps, il y a eu un vrai frémissant lors des présidentielles avec la campagne du Front de Gauche et le programme L'Humain d'abord qui montraient qu'il y avait d'autres choix possibles. Maintenant la question, c'est: comment on fait pour intégrer les salariés, les jeunes, tous les gens qui veulent autre chose?
Maxime Paul (PCF/ élu à Brest/ Front de Gauche Brest): Il ne pas en rester à l'incantation, à la posture révolutionnaire qui est parfois contre-productive comme on l'a observé au niveau de certains syndicalistes de PSA. Les élus sont utiles pour changer au quotidien la vie des gens. Il faut partir des besoins de la population pour lui apporter des réponses concrètes. Ne pas renvoyer à un horizon lointain, à des lendemains meilleurs. Ce n'est pas ça qui fait réellement avancer les choses.
Yannick Hervé (FASE/ Front de gauche Landerneau): Le Front de Gauche c'est un outil essentiel qu'on peut être fiers d'avoir créé et de continuer à renforcer. C'est le grand acquis de ces dernières années, notre trésor commun. Cela permet de relativiser les difficultés inévitables auxquelles on va être confrontés pour les municipales. A Landerneau, en tout cas, nous sommes dans une démarche pour partir au premier tour avec une liste représentant ce qu'il y a à la gauche du PS.
Annie Bergot Le Calvez (PCF/ Front de Gauche Morlaix): Je ne vais pas parler de ce qui est négatif. On a un collectif FDG très dynamique à Morlaix, tolérant, avec une vraie fraternité et une volonté de travailler ensemble. En ce moment, afin de bâtir un projet commun pour les municipales, on travaille tous les 15 jours, le samedi. Ce qu'on ressent en ce moment, c'est un vrai renouveau. On a organisé et on organise toujours régulièrement des porte-à-portes. Il y a de plus en plus de monde dans les distributions sur le marché. On a décidé de doter le Front de Gauche à Morlaix d'une autonomie financière en rendant possible la cotisation directe à l'association que nous avons créé: 12€/an, 20€/an ou plus... Chez nous cela fonctionne sur le principe du " 1 adhérent = 1 cotisant = 1 votant= 1 voix qui a autant d'importance que toute autre". Je suis contente, moi, d'être radicale de gauche. Je me félicite que l'on soit parti sur l'idée d'une liste indépendante Front de Gauche et citoyenne au 1er tour des municipales.
André Gac (Front de Gauche Plougastel Daoulas): Il ne faut pas considérer que tous ceux qui ne sont pas actuellement avec nous sont contre nous: il y a tout à travail à faire pour faire bouger les lignes chez certains au PS ou à EELV. Attention, il n'y a pas que le terrain à mettre en avant, il y a aussi l'intellectuel collectif qu'il faut faire en sorte de redevenir. Le terrain à lui seul ne produira pas de miracle. Il faut penser les propositions, la stratégie. Aux municipales, il faut se demander à chaque fois comment on renforce le Front de Gauche.
André Bernard (PCF/ Front de Gauche Fouesnant-Quimper, candidat aux législatives en 2012): Le Front de Gauche, c'est la belle et bonne idée de ces dix dernières années sur le terrain politique. Il s'agit pour nous maintenant de combattre la résignation, d'ouvrir une perspective politique. Il faut continuer d'élargir, maintenir notre dynamique, ne pas renoncer à nos valeurs anti-capitalistes. Il ne faut pas créer d'opposition artificielle et contre-productive entre réflexion et travail de terrain. Il faut rappeler que la lutte contre le FN n'est pas l'objectif fondamental du Front de Gauche.
Alain David (PCF/ Front de Gauche Morlaix): Il faut partir de la réalité. Ce qui domine, c'est le mécontentement, la colère, le désespoir, qui ne se traduisent pas encore en croyance en la possibilité de changer positivement les choses en votant pour nous. Il faut travailler sur la convergence entre les forces syndicales et les forces politiques: c'est absolument nécessaire. On est dans le Front de Gauche pour rompre avec cette société capitaliste, pour mettre l'homme au centre. Il faut remettre en cause la délégation de pouvoir et le bipartisme qui font que l'on reste dans le cadre d'une alternance sans alternative.
Ismaël Dupont (PCF/ Front de Gauche Morlaix): j'aurais quelques remarques critiques, pour continuer à avancer, par rapport à l'activité actuelle du Front de gauche. La campagne contre l'austérité, d'abord. Est-ce que cela parle vraiment aux gens, est-ce que cela les aide à comprendre ce qui est en jeu aujourd'hui politiquement et économiquement? Est-ce que cela marque suffisamment une volonté de rupture avec le système? Je ne crois pas. On peut mener une politique de droite ou centriste, libérale, pro-capitaliste, qui ne soit pas une politique d'austérité pour autant. La politique d'austérité en elle-même n'est qu'une manière de faire payer aux peuples la facture des effets économiques et sociaux de la crise financière de 2008, liée à la dérégulation et à la financiarisation de l'économie. Il faut s'appuyer sur l'explication de cette crise pour dire qu'il faut transformer profondément ce système économique capitaliste à outrance qui plonge les sociétés occidentales dans une crise multiforme extrêmement grave. Ce n'est pas d'obtenir quelques augmentations de salaires, de pensions, de minimas sociaux, de services publics qui changera beaucoup à la donne. Il faut remettre en question le système lui-même. On avait déjà eu un premier renoncement au niveau de l'ambition en dénonçant le libéralisme plutôt que le capitalisme, il ne faudrait pas que l'on revienne au plus petit dénominateur commun en ne dénonçant plus que l'austérité, alors que la situation exige de repenser complètement le mode de production et de répartition des richesses.
Par ailleurs, il y a un manque au niveau du Front de Gauche actuellement, c'est qu'au niveau national on fonctionne essentiellement comme cartel d'organisations, sans représentation des collectifs locaux du Front de Gauche et des citoyens non encartés. Il ne serait pas forcément compliqué de leur faire une place pour décider des orientations, des stratégies, avec les 9 partis qui composent le Front de Gauche sans pour autant transformer le Front de Gauche en parti.
De la même manière, pour le choix des candidats du Front de Gauche lors des élections à venir, j'espère qu'on arrivera à faire une association commune de financement qui permette de reverser par avance toute une partie des financements et remboursements d'Etat aux partis du Front de Gauche selon une règle de proportion définie à l'avance et qui permette de choisir les candidats les plus rassembleurs sans considération prioritaire d'appartenance politique à telle ou telle composante du Front de Gauche.
Jean-Paul Cam (PCF/ Front de Gauche Brest): Tout ce qui n'est pas dans le Front de Gauche n'est pas non plus notre adversaire. Le front de Gauche, c'est quelque chose qui doit être ouvert, qui est rassembleur. Il faut qu'on se positionne pour faire battre la droite et l'extrême-droite. Il faut avoir des élus du Front de Gauche dans un maximum de communes et, pour cela, il faut mettre en valeur les acquis locaux importants réalisés grâce aux élus du Front de Gauche.
Alain Rebours (Gauche unitaire, Front de Gauche Morlaix): il faut partir d'une chose, le succès du Front de Gauche. Le fait que ça existe, c'est déjà un chemin énorme de franchi. La question, c'est maintenant de développer l'ambition du Front de Gauche pour les 10-15 ans qui viennent. C'est un instrument merveilleux: on arrive à se poser des questions politiques qu'on ne se posait pas précédemment. Comment peut-on être une alternative pour les transformations de la société? Pour les municipales, il faudrait pouvoir définir une taille significative des communes à partir de laquelle ça devient intéressant et nécessaire de partir avec une liste Front de Gauche au premier tour. Il faut à la fois que nous marquions notre indépendance de vue et que nous continuions à travailler sur les contradictions à EELV et au PS. Il y a deux tendances contraires également nuisibles qu'il faut éviter: aller de préférence avec le PS au premier tour des municipales sous prétexte qu'on a déjà des élus, tenir systématiquement le discours du Front de Gauche comme recours dans la catastrophe d'une montée du FN et d'un effondrement de la sociale-démocratie. N'oublions pas que quand la gauche va s'écrouler, on y risque d'y être associé en termes d'image, de résultats. Après, il ne faut pas trop que l'on s'inquiète des contradictions qui apparaissent dans une réunion comme celle-ci. Au niveau des municipales, on va sans doute être amené à bricoler mais l'essentiel est de préserver cet outil indispensable qu'est le Front de Gauche.
Patrick Le Nan (Parti de Gauche, Front de Gauche Morlaix): Le Front de Gauche est divers, certes, mais il correspond à des objectifs politiques bien définis, liés à une autonomie conquérante par rapport au PS, une volonté de renverser le rapport de force en faveur d'une gauche qui refuse le libéralisme. Dès lors, si des élus ou des candidats veulent partir avec le PS aux municipales, il ne faut pas qu'ils le fassent sous l'étiquette Front de Gauche. Ne pourrait-on pas décider nationalement que les gens qui partiront avec le PS ne poteront pas l'étiquette Front de Gauche dans les villes de +50000 habitants.
Un intervenant. Je suis d'accord pour dire que le Front de Gauche ne doit pas être une force politique classique mais un outil pour intégrer les travailleurs, les jeunes, etc. Il faut sortir des logiques d'appareil et considérer d'abord et avant tout l'intérêt du peuple. Il faut partir d'actions assez fortes pour pouvoir rassembler: contre la précarisation et le chômage, contre le système bancaire. Ce système là, il faut montrer qu'on peut en sortir. Il faut arriver à rassembler tous les gens qui ont intérêt au changement d'abord. La notion de gauche me semble engagée aujourd'hui: il faut rassembler au-delà des organisations du FDG.
Renaud (Parti de Gauche): J'appuie l'idée que l'étiquette Front de Gauche ne peut que se revendiquer sous condition de poursuivre les objectifs fondateurs du Front de gauche: dès lors, dans les villes importantes, les élus qui voudront partir avec le PS au premier tour ne devront pas se revendiquer du Front de Gauche officiellement sur leurs documents de campagne.
La restitution de Patrick Le Nan l'après-midi en AG plénière (Parti de Gauche, collectif Front de Gauche Morlaix).
Restitution d'après notes et mémoire incertaine :
-« Tout d'abord, je vous demande d'être indulgent, cette restitution est une première pour moi, et la qualité de l'assemblée me faisant face est assez impressionnante.
Dans cet atelier « perspective du front de gauche », On a donc commencé par un historique :
-Après le succès du non au référendum en 2005, c'est le constat d'échec en 2006. Le PS battu s'engageant dans le social libéralisme, et le score d'ensemble de la gauche radicale de 8% crée la nécessité du Front De Gauche dans les têtes et les esprits ;
-2008, c'est la naissance du Front De gauche.
La progression sera constante , d'élections en élections en % et en voix jusqu'à la législative de 2012. La campagne présidentielle de 2012 nous accorde même des sondages à 14 ou 15%, le résultat de 11.1% poussent certains à analyser cette baisse comme étant du à un changement de discours après le grand rassemblement de la Bastille.
Un retour à une campagne classique, le combat contre le FN, l'oubli de la primauté du citoyen, la mise au second plan du discours de rupture sont les arguments avancés.
La législative, avec une abstention de 40% et 44% au 2ème tour voit le % se diviser par deux par rapport à la présidentielle...
Il semble cependant que c'est oublier énormément d'éléments extérieurs, et en particulier le déchaînement médiacratique contre le FDG, et dont la dédiabolisation du FN à l'époque, s'entend maintenant par une tentative de diabolisation du FDG et en particulier de Mélenchon au travers de l'argument permanent d'opposition ou de rupture PCF/ PG, de Chavez dictateur, ami de JLM, d'outrance verbale et autre antisémitisme imaginaire...
Mais calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose....
Sur le terrain, auprès du grand public, du peuple, c'est pourtant à partir du moment charnière de la Bastille, suivi des rassemblements de Toulouse et de Marseille, qu'on a bien senti , dans les porte-à-porte entre autres, que le discours FDG, le discours de la transformation sociale, était identifié et portait davantage dans l'opinion, le peuple de gauche redevenant sujet de son histoire...
Le succès de la campagne se trouve dans le discours de rupture globale avec le système capitaliste et la délégation de pouvoir, et dans une campagne militante de niveau très élevée, porteuse d'un projet au travers de son programme, et par ce rassemblement du front de gauche...
Le recul aux législatives peut aussi s'expliquer simplement par la déception, le matraquage du vote utile, et la puissance du bipartisme par exemple... Il reste cependant très difficile de savoir ce qui se passe dans l'isoloir et dans la tête du citoyen au moment du vote...
le fonctionnement
- « Les fonctionnements sont divers : collectifs citoyens, associations... avec des poids différents des orga politiques. Ceci donne une hétérogénéité aux comités locaux des fronts de gauche dans le Finistère...
-A Morlaix par exemple, le consensus et l'engagement commun et pluraliste autour de la campagne présidentielle a permis la naissance de l'asso Front De gauche Morlaix. C'est la rencontres de militants se découvrant de nouveau.. ( ...mais où on était passé tout ce temps, on s'était perdu de vue, on s'est retrouvé ! ;-) ) Le travail en commun, l'arrivé de citoyens non-encartés, le déroulement de la campagne dans le consensus, le dialogue, y compris sur des sujets clivants ( NDDL, la centrale à gaz...) et l'écoute de chacun dans le respect, ont stabilisé la cohérence de celui-ci... A la création des statuts on s'est aperçu que le consensus fonctionnait très bien et naturellement depuis les présidentielles, que si un sujet posait problème on pouvait y revenir plus tard, que l'on pouvait aussi le contourner si cela un jour s'avérait nécessaire... Mais le consensus est un ciment car il évite les « frustrations minoritaires »... On a quand même mis une possiblité de vote dans les statuts, mais il doit être très largement majoritaire...
Le désir d'un fonctionnement horizontal répondant à l'engagement citoyen, le « place au peuple », est net, au-delà des « étiquettes », des couleurs politiques... Une vraie relation horizontale des comités locaux, aux comité départemental et national est exigée. Le fonctionnement au consensus est la vraie voie, car elle oblige à l'écoute et au respect de tous, la faiblesse apparente du Front De Gauche est probablement sa plus grande force, quand le processus est vraiment engagé... -Et je n'aimerai pas faire parti de l'orga qui oserai tenter de faire exploser le FDG.. -Non , j'aimerai pas !
-L'engagement aux côtés des salariés en lutte, dans la vie sociale, dans l'écoute des problèmes réels des citoyens dans leur vie quotidienne est sûrement un élément du futur succès du FDG et de sa cohérence citoyenne.
-L 'engagement dans la lutte concrète contre la politique environnementale et sociale actuelle, en point d'appui des organismes militants est indispensable.
-Le programme « l'humain d'abord » est retenu comme trame. La représentation es qualité, un homme ( une femme) -une voix, adhérent(e) d'un parti ou pas, devrait être la règle, et la représentation des « non-encartés » dans les organismes dirigeants doit se faire jour [ interpellation : « il y en a ! »- moi : - »ah bon ! Je savais pas!-Mais ils représentent qui alors ? »]
bref... doit se faire jour si l'on veut continuer notre politique d'ouverture vers le peuple, afin qu'il se réapproprie le pouvoir politique. La prise de responsabilité doit être possible pour tous.
La dynamisme de la présidentielle a perduré, et continue de se développer, sûrement de manière inégale, mais c'est notre trésor commun ! Les compromissions hasardeuses lors des élections municipales, suivi de près des européennes, pourrait tout renier, tout gâcher définitivement....
Les perspectives du front de gauche
La politique PS/ EELV recueille évidemment l'unanimité de la critique de l'atelier et radicalise les positions. Très majoritairement, la tendance est au refus de cette politique, et au désir, à la volonté d'un maximum de listes FDG aux municipales, par soucis de cohérence. L 'élection européenne à suivre pourrait gravement en souffrir si l'incohérence était de mise...Il reste évident que les petites municipalités ont plus de difficultés à constituer ces listes FDG, mais le discours de fond est net : Pas d'alliance au 1er tour !
… Et le cas échéant, une alliance au 1er tour avec le P. »S » ne doit pas se faire en portant les couleurs du FDG, mais seulement celle de son parti, éventuellement.
-Et je passe directement cette idée à Pascale, verticalité oblige !...:-)
-Mais il reste que le financement des partis, les positions de pouvoir et la tentations de « sauver » des postes, sont encore sous-jacent...
-Le FDG n'a pas qu'une vocation électorale, il a vocation à fédérer les luttes. Il doit se développer dans le temps long. L'horizon n'est pas demain, mais il est bien à 5 ou 10 ans à minima... Le FDG est notre meilleur outil de réappropriation populaire de la vie politique, et de convergence du mouvement syndical et social. C'est cette réappropriation et cette convergence qui feront la force nécessaire au renversement de la table !
(ensuite c'est plus « tout venant » et libre parole...)
-« autrement euh : - la montée de l’extrême-droite a fixé un temps le débat entre la lutte nécessaire et le risque d'enlisement... la confusion électorale entre battre Sarko ou Hollande est suspensive dans le « ...et alors !? »Ca ne doit pas susciter l 'apathie, la baisse du mouvement social faisant le lit du populisme.
-il faut 2 pieds au front de gauche : la progression électorale et une position de haut-parleur des luttes sociales.
-On a aussi beaucoup évoqué la nécessité impérieuse de formation des militants et d'éducation populaire.
-Le combat sur le terrain , le porte-à-porte a beaucoup été évoqué, mais nous avons aussi à organiser d'autres formes de militantisme sur le terrain, il y a des idées, n'est ce pas ?:-)
-Et face à la médiacratie, n'oublions pas que nous sommes notre propre média, notre meilleur média !
Ah oui, et puis on doit se battre contre le TINA de Tatcher, le « there is no alternative », le « on ne peut pas faire autrement », c'est très important....