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5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 06:41

Patrick Cohen complaisant avec Le Pen, méprisant avec Mélenchon

On reproche souvent à Jean-Luc Mélenchon ses propos très critiques concernant les journalistes. Pour certains cette défiance s’apparente davantage à de la paranoïa qu’à de la clairvoyance. Pourtant, l’inégalité de traitement médiatique entre le co-président du Parti de gauche et la plupart des autres personnalités politiques est flagrante. Il suffit de comparer son dernier passage à la matinale de France Inter avec celui de la présidente du Front national, Marine Le Pen, pour s’en convaincre.


Deux poids, deux mesures

Ce mardi,  Patrick Cohen recevait Jean-Luc Mélenchon. Le lendemain c’est Marine Le Pen qui lui faisait face. On aurait pu penser qu’en professionnel, le journaliste de France Inter réserverait un traitement similaire à ses invités, tous deux députés européens et anciens candidats à la présidentielle. Il n’en fut rien, bien au contraire…

Dès l’entame des deux interviews, l’inégalité de traitement est flagrante. Mardi matin, le représentant du Front de gauche était ainsi reçu : « Bonjour, Jean-Luc Mélenchon,  à quoi ça sert les invectives en politiques ? ». A peine installé, il devait faire face aux attaques et critiques sournoises de son interlocuteur.

Le lendemain l’accueil réservé à Marine Le Pen était tout autre. Plus question cette fois de blâmer l’invité, mais bien au contraire de le mettre en confiance voir même de le magnifier. « Bonjour Marine Le Pen, le Front national a connu deux événements marquants ces deniers jours, la partielle de l’Oise où pour la première fois vous avez fait presque jeu égal avec l’UMP dans un second tour et puis quelques jours plus tôt à l’Assemblée, une question d’actualité de Marion Maréchale Le Pen à propos des Roms qui a recueilli les applaudissements spontanée d’une vingtaine de députés UMP ».

Ces deux entrées en matière sont le reflet du traitement qui va ensuite être réservé à chacun des deux invités. Avec Jean-Luc Mélenchon, Patrick Cohen va adopter un ton très offensif et méprisant. La majeure partie de ses questions vont concerner les absurdes polémiques du week-end, laissant ainsi peu de place pour les sujets politiques. Le but recherché est clair, déstabiliser l’invité, l’agacer, le provoquer, et surtout le laisser le moins possible s’exprimer sur des sujets de fond.

Avec Marine Le Pen au contraire, le présentateur de la matinale va aborder des sujets purement politiques, qui intéressent les auditeurs, comme le chômage ou les retraites. Effacé, il ne va que très rarement tenter de lui apporter la contradiction, lui permettant ainsi de pouvoir s’exprimer très clairement sans qu’elle ne soit interrompue ou déstabilisée.

 

Un Cohen méprisant et offensif face à Jean-Luc Mélenchon

La question introductive passée, Patrick Cohen va tout d’abord tenter à travers une démonstration fallacieuse de renvoyer dos à dos le Parti de gauche et le Front national. Après avoir cité Martine Billard, « on ne veut pas laisser le Front national être le seul à parler fort », il ajoute, « donc c’est votre intention, de concurrencer le Front national dans la rhétorique ? ». Deux jours, après le congrès du PG, un parti totalement engagé dans la lutte contre l’extrême droite, le journaliste de France Inter ne trouve rien de mieux à faire que de démarrer son échange avec Jean-Luc Mélenchon par ces grotesques allusions…

Il enchaine ensuite avec l’absurde polémique du weekend concernant les propos tenus par l’ancien sénateur. « Vous n’avez pas créé Jean-Luc Melenchon, ces derniers jours et ces dernières semaines un climat de violence verbale contre des ministres et contre des dirigeants du Parti socialiste ? ».

Sans lien avec le sujet précédent et dans l’unique but d’agacer son interlocuteur, Patrick Cohen décide ensuite de ramener de nouveau la question du Front national au centre du débat.  « Vous vouliez terrasser le Front national, il ne s’est jamais aussi bien porté ». Une affirmation à l’emporte-pièce, sans aucun fondement, qui vient une nouvelle fois démontrer le manque totale de professionnalisme et de sérieux du présentateur de la matinale.

Mécontentent très certainement de ne pas avoir fait sortir de ses gonds son invité, l’interviewer décide d’en rajouter une couche en revenant de nouveau sur la polémique du weekend : « Figurez-vous Jean-Luc Mélenchon qu’il y a des auditeurs de France Inter qui s’étonnent aussi de votre vocabulaire et de la violence de votre langage et pas seulement des journalistes ».

 

Plus de la moitié de l’entretien est alors passé et toujours aucune question de politique n’a été posée. Tandis que le co-président du Parti de gauche tente d’aborder des sujets sérieux comme l’écosocialisme ou la politique d’austérité, Patrick Cohen se contente de limiter le débat autour de questions secondaires sans importances.

Après avoir réduit Jean-Luc Mélenchon en insulteur public et tenu des propos somme toute très favorables concernant le Front national, le journaliste décide de s’en prendre à l’unité du Front de gauche. D’un ton très offensif, il laisse ainsi entendre, sans aucune justification, que le Parti communiste est de plus en plus critique vis à vis de l’ancien candidat à la présidentielle…

Après plus de sept minutes de débat, la première et la seule question politique est posée, au sujet de Chypre. Mais là encore, plutôt que d’écouter la démonstration faite par son interlocuteur, Patrick Cohen va caricaturer et déformer ses propos. Aux déclarations de Jean-Luc Mélenchon concernant le financement des États par la Banque centrale, le journaliste va sournoisement rétorquer, « la banque centrale dans le cas de Chypre doit continuer à financer un paradis fiscal ? »…

Récapitulons. En dix minutes, le présentateur de la matinale n’a pas posé une question sur la crise, l’emploi, le chômage ou la précarité. Pas une seule fois, il n’a essayé de comprendre quelles étaient les propositions de son invité. Il a au contraire passé son temps à hacher le débat et à attaquer son interlocuteur sans vergogne. Il a transformé Jean-Luc Mélenchon en insulteur public, en diviseur de la gauche, en défenseur des paradis fiscaux et a insinué que son parti voulait copier le Front national, Est-ce être paranoïaque que d’en conclure que Patrick Cohen a clairement voulu se faire le co-président du Parti de gauche ?

 

Un Cohen docile avec Le Pen

Le lendemain, Marine Le Pen a pris la place de Jean-Luc Mélenchon. Patrick Cohen mène toujours le débat, cependant le présentateur ne semble pas armé des mêmes intentions que la veille. L’ambiance est toute autre sur le plateau.

Dès la première minute il interpelle son interlocutrice concernant l’emploi : « Quelles sont les solutions du Front national pour relancer l’emploi et la croissance dans notre pays ? ». Il enchaine ensuite avec une question sur l’accord de compétitivité signé chez Renault.

Il faut attendre la quatrième minute pour le voir attaquer la présidente du Front national concernant la position de son parti sur les privatisations. Mais contrairement à la veille, il n’insiste pas. Ensuite, les questions s’enchainent concernant les retraites, les allocations familiales ou la suppression du jour de carence dans la fonction publique. Pas une seule fois Marine Le Pen n’est coupée…

La comparaison est édifiante, par le ton employé comme par les sujets abordés, le présentateur de la matinale de France Inter a démontré toute sa volonté de traiter différemment la présidente du Front national et le représentant du Front de gauche. Il a décidé de suivre la ligne du « plutôt Le Pen que Mélenchon » et ne s’en cache visiblement pas…

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5 avril 2013 5 05 /04 /avril /2013 06:22

Des parlementaires UMP déposent un projet de loi d'amnistie à la fraude fiscale pour les titulaires de compte dans les paradis fiscaux. Pour justifier cette clémence vis à vis des super-riches qui volent la collectivité, on nous dit cela ferait revenir 10 milliards d'impôts supplémentaires en France. La fraude fiscale via les paradis fiscaux représente plus que le déficit annuel de l'Etat français, quatre fois le poids du déficit total des caisses de protection sociale. Depuis 2009 et la conférence internationale où les chefs d'Etat avaient promis de lutter contre l'évasion ficale et l'impunité des super riches évadant leur argent (sale, très souvent) dans les paradis fiscaux, le poids total de l'argent placé dans les paradis fiscaux aurait été multiplié par trois. Et dans le même temps, on enlève des moyens humains au ministère des finances pour contrôler la fraude fiscale.

A travers ce projet de loi qui intervient à point nommé pour dénoncer le cynisme de ces meilleurs amis des riches que sont les dirigeants UMP, inspiré s'il vous plaît par le grand pragmatique Silvio Berlusconi, c'est une nouvelle fois les collusions entre le monde politique et le monde de la finance qui sont mises au grand jour.  

 

Le Point.fr - Publié le 04/04/2013 à 22:41 - Modifié le 05/04/2013 à 07:05

Ce dispositif, proposé quelques jours avant que n'éclate l'affaire Cahuzac, est destiné à rapatrier des capitaux placés illégalement à l'étranger.

L'Assemblée nationale. L'Assemblée nationale. © SIPA

Par

Ils ignoraient que l'exil fiscal provoquerait un cataclysme politique quelques jours plus tard. Plusieurs députés UMP ont déposé, en fin de semaine dernière, une proposition de loi mettant en place un dispositif d'amnistie fiscale visant à rapatrier les capitaux placés illégalement à l'étranger.

 

Prenant modèle sur l'amnistie fiscale mise en place en Italie, en 2009, par Silvio Berlusconi, les députés soulignent qu'un tel dispositif pourrait permettre de "rapatrier en quelques mois 130 à 150 milliards d'euros, avec à la clef des recettes fiscales pouvant atteindre 8 à 10 milliards d'euros". Ces députés, parmi lesquels Dino Cinieri, Julien Aubert, Valérie Boyer, Nicolas Dhuicq, proposent de fixer une taxe forfaitaire "raisonnable", fixée à 5 %, sur les capitaux rapatriés.

L'exemple de l'Italie

Ils rappellent que ce taux avait été fixé sous Berlusconi également à 5 % dans un premier temps - avant d'être remonté à 7 % - et que cette amnistie fiscale avait permis le rapatriement de quelque 104 milliards d'euros, correspondant à 5,6 milliards de recettes fiscales supplémentaires.

Ils mettent ces chiffres en regard des résultats obtenus en France où l'administration fiscale avait mis en place, sous le gouvernement précédent, une cellule d'accueil négociant, au cas par cas, avec les contribuables désireux de rapatrier des capitaux.

Franchise d'impôt

Faisant valoir que les pénalités imposées alors pouvaient atteindre 80 % des sommes rapatriées, ils soulignent qu'à la fin du dispositif, en décembre 2009, "moins de 700 millions avaient été récupérés". Selon des chiffres cités par les députés, la fraude fiscale atteindrait chaque année en France une quarantaine de milliards d'euros.

Le texte UMP propose également une franchise d'impôt pour les capitaux rapatriés qui seraient investis dans la création ou la reprise d'entreprises françaises.

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 12:57
Le lien pour une petite vidéo, et un autre pour TOUTES mes photos, à diffuser à Toutes et Tous, et téléchargeables.
Yves Abramovicz
Photos:
 



    
 
 
 
 
 
Yves Abramovicz a partagé une vidéo avec vous sur YouTube :
 
 
 
RENCONTRES FDG 29
 
 
 
 
 
 
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2 avril 2013 2 02 /04 /avril /2013 11:55

 

Restitution de l’Atelier n°2

Transition Ecologique

Les 3 personnes ayant préparé l’atelier ont introduit le sujet, exposant le cadre que chacun connaît, celui du Capitalisme et du Productivisme prédateurs de l’Humain et de la Planète.

Après un tour de table pour que chacun exprime les sujets qu’il souhaitait aborder, une bonne partie de la discussion s’est déroulée autour de divers projets que nous pourrions qualifier de Petits Projets Inutiles et qui présentent de nombreuses similitudes avec les Grands Projets Inutiles tels que l’aéroport de Notre Dame des Landes. En particulier, les projets de ports de plaisance (Le Guilvinec, Plougasnou), le projet de Centrale à Gaz de Landivisiau et le cas des usines de méthanisation ont été exposés et discutés.

D’autres grands thèmes ont également été abordé ou évoqués : le modèle agricole et ses dégâts (humains et environnementaux), l’urbanisme (mitage) et l’habitat écologique, la transition énergétique. Concernant l’habitat, l’un des participants, professionnel du secteur, a présenté une proposition qu’il fait aux communes : il s’agit d’employer des personnes sans travail et/ou sans logement (en cdd et pendant un an) pour construire des logements sociaux écologiques. Les employés deviennent ensuite au locataire du logement construit.

Deux grandes réorientation de la société ressortent de ces discussions :

  1. La nécessité de faire progresser la démocratie :

Les Projets Inutiles mettent en lumière l’important déficit démocratique des processus de décision et ce, même lorsque les règles actuelles de la démocratie (enquêtes publiques, décisions d’assemblées élues, débats publics) sont respectées. A chaque fois, des responsables élus prennent des décisions faisant fi des besoins et des souhaits des populations locales. Ce n’est que lorsque les citoyens se mobilisent, faisant preuve d’une grande capacité d’analyse et de proposition, que ces projets peuvent être mis en doutes (Association pour un petit port sympa à Plougasnou, Scénario électrique alternatif breton du collectif GASPARE contre la centrale à gaz, contre-étude économique dans le cas de l’aéroport de NDDL).

Les discussions ont également fait apparaître le manque de formation des élus face aux problématiques complexes soulevées. Par exemple, les conseillers municipaux (certains participants à l’atelier) ne peuvent maîtriser tous les sujets, loin de là, ce qui les rend moins à même de contrer les argumentaires des lobbys ou groupes organisés et d’expérimenter de nouvelles voies. Par exemple, pour ce qui concerne le logement social, certaines entreprises sont spécialisées dans ces marchés et proposent des prestations faciles à mettre en œuvre pour la collectivité et juteuses pour les intérêts privés (on pourrait également penser à la gestion de l’eau). Entre la complexité de certains dossiers et le nombre d’entre eux, les élus peuvent parfois reconduire les pratiques habituelles par manque d’arguments, ce qui ne favorise pas la transition.

  1. La nécessité de repartir des besoins des populations 

L’ensemble des sujets abordés font apparaître le fait que notre société et les décisions publiques sont basées sur d’autres critères, d’autres intérêts que les besoins fondamentaux humains :

Ainsi, dans le cas des projets de ports de plaisance qui se multiplienti, c’est bien souvent l’intérêt d’un petit nombre de propriétaires fortunés qui est privilégié plutôt que celui de la majorité de la population locale. Par exemple, le projet de port du Diben à Plougasnou prévoit un tarif tel que les pêcheurs professionnels ne pourront se payer leur place. Et ce alors même que la moyenne de sortie des bateaux de plaisance est d’une journée par an ! Le projet détruira des zones naturelles à fort intérêt et a déjà entraîné une hausse de l’immobilier avec un risque de désertifier le bourg hors période touristique. Les importants investissements publics prévus ne seraient-ils pas plus utiles ailleurs, par exemple pour mettre en place un véritable réseau de transports en commun à l’échelle intercommunale ? Dans cet exemple, les besoins des habitants de la commune et de l’intercommunalité (qui est financeur) sont-ils prioritaires ?

Pour ce qui concerne la transition énergétique, les projets tels que la centrale à gaz (le nucléaire a également été mentionné) répondent-ils aux enjeux actuels ? Ils ont plutôt tendance à accentuer la consommation alors que la priorité devrait être donnée à la sobriété et aux économies d’énergie. De même, dans le cas des usines de méthanisation fonctionnant avec les déjections du bétail, on encourage plutôt la poursuite du modèle agricole productivisteii.

Lorsque les gens n’ont pas les moyens de rénover leur habitation avec des matériaux et selon des techniques écologiques, il apparaît également clairement que la société n’est pas organisée pour répondre aux besoins concrets de la population.

La consommation de terres agricoles (et de milieux naturels, de biodiversité) par les Grands Projets Inutiles et par l’urbanisation effrénée sont également très problématiques à l’heure où le besoin de relocalisation des cultures vivrières et de souveraineté alimentaire se fait pressant.

L’ensemble de ces réflexions montre que la nécessité de partir des besoins des populations pose la question du modèle de développement. Souhaite-t-on perpétuer le modèle agro-industriel breton avec son cortège de dégâts sur l’eau, l’environnement, le milieu de vie, ses conditions de travail et ses exportations prédatrices ? Quelle politique industrielle (que fait-on de l’arsenal de Brest) et quelle place de l’artisanat ? Quelle politique énergétique (économies d’énergie, modes de production, moyens de productions) ?

L’un des participants a également attiré l’attention sur le fait que, de plus en plus, le Finistère est voué à une vocation touristique (accentué par les ports de plaisance et par la logique d’aménagement du territoire que met en lumière le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes), ce qui se traduit par des emplois précaires et mal payés.

La discussion a laissé en suspens nombre de questions et a souligné la nécessité de poursuivre les débats sur certains sujets, avec le besoin définir certains mots afin de parler un langage commun :

- Transition écologique ou Planification écologique ? Quelle place pour l’autogestion ?

- Croissance/Décroissance/Objection de croissance

- Partage de l’emploi : la question est à relier aux questions écologiques car elle est liée au productivisme et au consumérisme

- Place des comportements et pratiques personnels : question de cohérence, mais attention à ne pas culpabiliser

 

Pour finir, l’atelier montre que face à l’urgence d’engager la transition écologique, notre société n’est pas organisée pour répondre rapidement. Bien que de nombreuses alternatives au système se fassent jour, elles peinent souvent à se développer. Parmi les obstacles, figurent les manques de formation professionnelle (habitat écologique par exemple), le manque de formation des élus (cf plus haut), et bien sûr le pouvoir de l’argent, des lobbys et des multinationales.

Dans ce contexte, le Front de Gauche doit travailler sur des propositions alternatives. Il doit se mobiliser et se positionner sur les questions locales, qui concernent directement les populations, afin de démontrer sa capacité d’analyse et de proposition. Il doit enfin travailler avec les mobilisations citoyennes, afin de pousser les élus à les entendre ou d’aider ceux qui portent ces espoirs de changement.

1) Lors de la discussion ayant suivi la restitution, des personnes semblant bien connaître le sujet ont exprimé l’intérêt qu’ont pour elles ce type de projets en termes d’emploi et de revivification des ports finistériens.

2) Là encore, la discussion après restitution a donné l’occasion à une personne d’exprimer l’intérêt qu’il peut voir dans la technique de méthanisation

3) Les expériences de parcs éoliens citoyens et d’Energie Partagée ont été mentionnées.

 

Synthèse par Franck Simonnet (Front de Gauche Morlaix)

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 15:32

Dans l’édition du 1er avril du Télégramme on pouvait lire en page7 (Bretagne) que le préfet du Finistère soutenait une campagne pour que le département reste en pointe pour la parité des élus

On sait que l’un des arguments utilisé pour défendre le texte dont a accouché M. Valls sur le futur scrutin départemental est l’imposition de la parité dans ces assemblées à forte domination masculine. Qui n’y souscrirait ?

 

C’est oublier ou plutôt masquer volontairement que le scrutin de liste, avec une parité obligatoire tel qu’il fonctionne dans différentes élections, permet parfaitement d’atteindre cet objectif. Il permet aussi d’introduire la proportionnelle (intégrale ou partielle) et donc d’assurer une juste représentation (totale ou partielle) de la diversité de la population. C'est-à-dire de faire progresser la démocratie.

 

Or c’est ce que ne veulent absolument pas ni la Droite, ni le Parti Socialiste. Ce serait porter atteinte au bipartisme dont ils bénéficient tous les deux et dont l’institutionnalisation les assure que, quel que soit le résultat des élections, la domination de la Finance et du Capital n’est jamais remise en cause. En fait, comme on le voit actuellement, on change de gouvernants et de majorité mais ON NE CHANGE PAS DE POLITIQUE..

 

On voit aujourd’hui avec l’abstention massive à chaque élection et la progression du vote Front National combien ce choix est rejeté par la population et la gravité des conséquences qu’il porte en lui. C’est pourquoi le Parti Communiste Français et ses partenaires du Front de Gauche mettent au cœur de leur combat le développement de la démocratie dont l’instauration de la proportionnelle intégrale à toutes les élections est un élément majeur

 

Alain David

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 10:02

 

Restitution des travaux de l’atelier 3

« Face à la démocratie confisquée, comment reprendre le pouvoir et avancer vers la VIe République ? »

 

-L’atelier a groupé une bonne trentaine de personnes, venues de presque tout le département (sauf Carhaix et environs immédiats et le pays de Quimperlé).

-Avant ouverture du débat, Daniel Fehrenbach a présenté les différents angles sous lesquels examiner différents problèmes (eau et DSP, Doux et problème des aides publiques à de telles entreprises, transition énergétique, élections municipales et démocratie locale, solidarité international et recherche de la Paix).

-des post-it ont été distribués aux présents, pour que tout le monde puisse s’exprimer et que chacun mentionne la question qu’il jugeait importante) ; le point le plus souvent mentionné était celui de la démocratie locale et c’est essentiellement celui-ci qui a été l’objet des débats dans l’atelier.

 

-Démocratie participative : problème de vocabulaire ; tout le monde en parle mais sans mettre forcément la même chose sous ces mots.

-Il ne suffit pas d’être présent et de donner son avis ; une opinion n’est pas un argument ; entre les élections, il n’est pas possible de donner son avis ; il ne suffit pas d’être présent, une co-élaboration en amont des décisions est évoquée ; pourquoi les gens ne vont pas voter? Peut-être parce que les programmes sont faits pour plusieurs années sans possibilité d’intervention des électeurs après l’élection. Comment redonner goût à la démocratie ?

-Refuser la professionnalisation de la vie politique : nécessité d’un statut de l’élu (notamment pour ceux qui dans un conseil municipal ne sont pas maire ou adjoints) permettant d’éviter des pertes de salaire lors de la participation à l’activité municipale. Le cumul des mandats (plusieurs mandats à diverses fonctions ou plusieurs mandats successifs pour une même fonction) n’est pas démocratique. Comment contrôler les élus : compte-rendu de mandat à dates régulières ?

-Le problème de la désignation des candidats est posé : par qui ? par un parti ? un front ? un autre moyen ? La solution du tirage au sort est proposée, analogue à celui qui est fait pour la désignation des jurés pour certains tribunaux.

-Le vote obligatoire est évoqué. Inversement un participant pose la question de savoir s’il faut aller voter et s’il faut des élus.

 

-La démocratie ne peut exister que s’il y a un engagement citoyen. Il y a un travail à faire pour rassembler les gens et pour leur donner des explications sans complication.

-La démocratie devrait pouvoir exister en dehors des institutions et du cadre électoral. De nombreuses personnes ne vont pas voter, mais ont cependant une conscience politique.

-Problème des experts, derrière lesquels se réfugient les élus (dans le débat qui suit la restitution orale, un élu fera valoir que les élus ne peuvent pas tout savoir et doivent chercher des avis autorisés avant de prendre une décision). Ce qui pose problème, c’est que des élus ne prennent pas leur responsabilité en refusant de trancher et en laissant les experts décider pour eux.

-Les gens sont aussi écoeurés par un autre dévoiement de la démocratie : on les consulte, mais l’on ne tient pas compte de leur avis, que ce soit pour le vote sur le TCE en 2005, ou pour une décision locale (l’exemple est cité d’une consultation à Brest sur un projet d’aménagement ; bien qu’un large consensus se soit dégagé parmi les habitants consultés pour une solution, c’est une autre solution qui a été adoptée).

 

-Sortir du cadre institutionnel, du cadre des partis pour une démocratie plus réelle :

-rôle des associations, des conseils de quartier ;

-rôle des assemblées citoyennes, des collectifs citoyens ; mais dans les collectifs, il peut y avoir une méconnaissance du cadre institutionnel.

-Rôle des syndicats, mais ce n’est pas évident quand il y a 8 % de syndiqués dans le secteur privé. La démocratie dans l’entreprise n’est pas évidente ; prendre des responsabilités syndicales expose à des sanctions. Promouvoir la démocratie dans les entreprises, dont les patrons savent, eux, faire de la politique.

-Déni de démocratie au-delà de la démocratie locale et des élections municipales :

-force de frappe et domaine réservé du chef de l’Etat : nécessité de détricoter la force de frappe et de faire redescendre le débat en vue du rassemblement du 9 juin à l’Ile Longue ;

-politique étrangère, domaine réservé du Chef de l’Etat : Hollande décide seul de l’envoi de troupes françaises au Mali ;

-Accord National Interprofessionnel ;

-vote sur le TCE, fonctionnement de l’Union européenne.

-Il ne faut pas compter sur la grande presse et les médias (notamment la TV) pour mener le débat et promouvoir la citoyenneté ; il n’y a qu’à voir comment nos rencontres départementales ont été annoncées.

 

-La démocratie reste un idéal à atteindre. Quels moyens pour y arriver ? Elle est en recul, mais il faut utiliser les contradictions émergentes.

-Il faut prendre la parole, personne ne nous la donnera. La démocratie est bafouée, mais elle n’est pas figée.

-Participer à des luttes pour amener plus de citoyenneté. La démocratie n’existera que si les citoyens s’engagent. Les jeunes sont capables de générosité et de se mobiliser.

-Poser le problème de la lutte des classes.

-Développer les explications (mais sans faire la leçon au peuple, comme cela a été dit dans le débat qui a suivi) et le débat.

-Reprendre le travail d’analyse, tel qu’il a été fait sur le TCE, ce qui a abouti à la victoire du Non, même si le résultat du vote n’a pas été respecté . Les assemblées citoyennes n’ont pas très bien fonctionné lors des élections présidentielles et législatives, dans la mesure où les remontées des propositions ont été insuffisantes ; ce travail devrait être plus facile pour les municipales. Il est nécessaire pour redonner un espoir.

-Importance de redonner aux gens le sens de l’intérêt général, qui n’est pas la somme des intérêts particuliers. Sortir de la délégation de pouvoir.

-Raisonner en terme de peuple et de souveraineté du peuple.

 

-Lors des municipales, proposer non un programme détaillé pour 6 ans, mais de grandes options en rendant compte de la façon dont elles sont appliquées.

-Charte citoyenne (Concarneau) au lieu de programme détaillé. Réfléchir à partir des problèmes locaux (problème des hôpitaux de proximité), des problèmes quotidiens des gens, et notamment ceux les plus menacés, mais en les reliant aussi aux problèmes d’ensemble en tenant les deux bouts, le tout dans un langage simple et compréhensible.

-Intérêt des Forums citoyens.

-Cahiers de doléance à élaborer comme base de réflexion.

 

Beaucoup de problèmes évoqués sur les post it n’ont pas été abordés. Certains n’ont été qu’effleurés (Union européenne, citoyens et politique de défense, presse et slogans réducteurs, démocratie dans l’entreprise), d’autres n’ont pas été abordés (proportionnelle intégrale, retraite pour tous, droits vitaux assurés à tous). Certains ont estimé que l’atelier n’avait réuni que des convaincus et qu’il n’en est rien sorti. Cependant le fait d’échanger n’est jamais négligeable. Le rôle du Front de Gauche reste incontournable pour sortir de l’idéologie dominante et de la pensée unique. Ce que nous disons, personne d’autre ne le dira.

 

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 08:10

 

Le Front de Gauche dans le Finistère : Introduction à la discussion par Marcel Tilly (PCF, collectif Front de Gauche Rosporden, candidat aux législatives en 2012) 

 

avril 2013 014

 

Pour savoir où nous voulons aller il est important de savoir d’où on vient !

 

2007 Les élections présidentielles :

En 2006 : création des collectifs antilibéraux en vue d’une candidature unique pour l’élection présidentielle de 2007. Cette volonté se soldera par un échec.

Résultats : l’émiettement du courant antilibéral se solde par des scores très faibles :

- Historiquement bas pour le PCF (1,93%) ; Le NPA, avec une campagne protestataire et verbalement radicale, fait un score honorable de 4,08% ;Bové : 1,32% ; Laguiller : 1,33%.

Le constat : après 12 ans de gouvernement catastrophique de la droite et des millions de personnes dans des difficultés accrues, le PS, battu, accentue sa dérive vers le centrisme. La gauche radicale, tous mouvements additionnés, recueille un peu plus de 8% des voix exprimées.

 

Création du Front de Gauche.

Le PCF au congrès de 2008, analysant ses résultats et devant la quasi-disparition des formations se réclamant de la gauche radicale, lance une proposition de constitution de fronts, pour s’opposer à la politique de Sarkozy.

Le PCF, le Parti de Gauche nouvellement créé par des militants de l’aile gauche du PS et la Gauche Unitaire décident de créer le Front de Gauche «Pour une autre Europe», en rupture avec l’orientation libérale du traité de Lisbonne. Le NPA refuse de s’y associer.

Meeting de lancement : mars 2009. Ce groupement a l’ambition de s’élargir à d’autres formations et à dépasser l’addition des forces mobilisées.

L’écho dans la population  pourra être apprécié lors des scrutins électoraux qui suivront.

 

2009 Elections européennes : nationalement le FdG recueille 6,47% des voix ; 5 élus. C’est un progrès relatif

 

Mars 2010 Elections régionales : nationalement 7,49%

Dans la région Bretagne, plutôt que d’essayer de relancer une activité des Collectifs antilibéraux, les dirigeants du PCF prennent l’option de négocier, contre l’avis d’une partie importante de ses militants, une participation sur la liste du PS dès le premier tour. Une liste concurrente est présentée au nom du FdG.

Le PCF perd un siège au Conseil régional, celui du secrétaire fédéral (conseiller sortant) du Finistère.

 

Mars 2011 Elections cantonales : nationalement 10,38%

Dans le 29, sauf erreur, sur 24 cantons où le FDG était présent, seuls dans 5 cantons nous ne franchissons pas la barre des 5% et dans 8 cantons nous dépassons les 10%. C’est sans commune mesure avec l’élection cantonale précédente, en ordre dispersé.

- Dans de nombreux endroits, les campagnes du FdG ont développé des argumentations précises  avec des actions de proximité, sur des problèmes que se posent effectivement les gens.

- Il est apparu que cette campagne commune n’avait en rien desservi les différents partenaires et qu’au contraire une synergie tendait à apparaître.

- Important et à noter : une participation plus grande de personnes non affiliées aux partis créateurs (non encartés) à la campagne électorale.

 

Et puis nous avons vécu les 2 séquences électorales de 2012, qui méritent qu’on s’y attarde quelque peu car elles sont riches d’enseignements à tirer.

Depuis sa création le cartel de départ n’a cessé de s’élargir, puisqu’il compte maintenant 9 composantes, y compris avec des militants démissionnaires du NPA.

 

 

2012 d’abord l’Election présidentielle :

Accord des composantes du FdG sur un candidat unique : J.L.Mélenchon et un programme : l’Humain d’abord.

- Pour la première fois est posé non pas la réforme du système institutionnel en place mais la rupture avec celui-ci : l’insurrection civique.

- L’intervention du peuple comme moteur et dirigeant du mouvement social et politique est placée en avant.

La montée d’un fort mouvement populaire a changé le caractère d’une campagne au départ classique, partitaire. De positions revendicatives de demandeurs et de futurs délégataires s’imposait une force désireuse de prendre en main son avenir.

Cela a abouti au gigantesque meeting de la Bastille porté par le nombre, par la volonté de liens et de solidarités, par la convergence des couches différentes de la société (classe ouvrière, cadres et couches moyennes, des femmes et beaucoup de jeunes que l’on ne voyait plus guère dans les manifestations de gauche, des émigrés qui posaient le besoin d’égalité et de dignité) et surtout par une population qui en ne reniant pas ses appartenances politiques posait fortement la nécessité de se rassembler et de trouver sa place dans le mouvement naissant.

 

A ce moment les sondages donnaient 14 à 15% voire plus pour le FdG ; beaucoup plus que la somme de ce qu’étaient capables d’engendrer séparément les différentes composantes du FdG.

Prolongée par les manifestations de Toulouse et Marseille et par un fort mouvement de sympathie en France ; cela a créé un choc.

La droite a eu peur, comparant le mouvement montant à la révolution française, c'est-à-dire, pour eux : à la violence et la terreur.

Le PS a eu également peur. Pour la première fois ceux qui se réclamaient d’une gauche radicale sans compromis avec le capital et la finance créaient un risque important pour sa politique d’accompagnement du libéralisme.

 

Cependant une question peut se poser : les composantes partitaires du FdG n’ont-elles pas également eu peur du mouvement qu’elles étaient en train d’engendrer ?

Car dans les jours qui ont suivi la Bastille, le FdG a complètement réorienté son axe de campagne politique en faisant du combat contre le FN sa priorité. Le FdG entrait alors dans une campagne classique, abandonnant ce qui faisait sa force d’attraction : la radicalité, la primauté au mouvement des citoyens, la remise en cause fondamentale de l’institutionnel c'est-à-dire le contenu même de la notion d’insurrection civique.

A partir de là, le FdG à baissé dans les sondages donnant ainsi une prise plus grande au vote utile dont a bénéficié le PS, l’objectif primordial devenant : «virer Sarkozy avant tout» : condition nécessaire mais certainement pas suffisante. Le score du FdG a été de 11,1%, bon score par rapport aux désastres précédents mais très en dessous du possible.

 

Les élections législatives

L’abstention : globalement 40% au premier tour, 44% au second. Ce chiffre qui augmente de scrutin en scrutin est un des plus importants enregistrés pendant la 5è République. Nous ne sommes plus dans le domaine du pêcheur à la ligne.

Cela traduit certainement une méfiance à l’égard de la politique, le sentiment de ne pas pouvoir peser sur les décisions nationales et, pour certains, le refus de déléguer leur pouvoir.

Le FdG perd entre la présidentielle et les législatives une moitié environ de ses voix. Il est probable qu’une partie de ses électeurs se soit reportée vers l’abstention, doutant de l’utilité de ce scrutin, refusant de cautionner une politique sociale-démocrate dont ils pressentent les effets et/ou vers un vote «utile» dès le premier tour. C’était le prix à payer d’une campagne partitaire qui avait «oubliée» la Bastille et où, sauf rares exceptions, le peuple ne trouvait plus sa place.

 

Où en sommes-nous aujourd’hui ? et dès lors : Quelles perspectives ?

 

- La référence du Front de Gauche à une 6ème République, à ce jour passée au 2e plan, n’arrive pas à contrebalancer l’ancrage idéologique sur un fonctionnement préférentiel de la société sur un mode délégataire, qui confisque aux citoyens une véritable possibilité d’intervention dans les affaires de la nation.

- Le mode de financement public des partis (mis en place par Mitterrand et refusé à l’époque par le PCF) amplifie cette tendance. Ce financement tend à couper les partis de leur base militante et sympathisante et conduit à des pratiques de négociations électorales passant souvent par-dessus la tête des militants et des citoyens.

- La politique droitière de Hollande met sous tension la gauche radicale qui ne peut accepter ces remises en causes fondamentales (Europe, droit du travail français, politique sociale …) et qui peut, en même temps, avoir la tentation de ménager le PS à la veille des municipales pour tenter de sauver quelques postes d’élus.

- Il devient évident que si les élections sont des moments de la vie politique, l’intervention du FdG ne peut s’y limiter ; elle se doit de développer une politique, continue dans le temps long de la société et au plus profond de celle-ci. Le désintérêt des citoyens (abstentions) montre que le temps des promesses se termine.

 

Si l’on pense faire la politique avec les gens – comme sujets – alors c’est l’organisation de base qui sera déterminante et il y aura une large part à accorder à l’expérimentation.

 

La mise en œuvre d’une politique recueillant l’adhésion et la participation de larges couches populaires ne peut être décrétée sans y associer largement tous les gens qui se sentent concernés par une rupture radicale avec la politique libérale. La nécessité d’ouvrir la vie et la prise de responsabilité au FdG à des personnes non encartées n’est-elle pas devenue plus pressante ?

Sur le principe, cette nécessité est soutenue par l’ensemble des formations du FdG, dans la pratique c’est moins simple et tout est à inventer. Comment faire ?

 

Les Collectifs et associations FdG peuvent-ils répondre à ces impératifs ? Quelques pistes :

- Passer d’un fonctionnement vertical à un fonctionnement horizontal semble être le moyen le plus efficace pour impliquer la population.

- Etablir un fonctionnement où les orientations et les actions spécifiques sont décidées par la population.

Il est bon de rappeler que le programme «L’humain d’abord» est une trame mise sur pied pour les présidentielle et législatives et ne doit donc, sous peine de répéter l’erreur du programme commun, être interprété que comme une trame politique, non une bible ou un petit livre rouge.

- Les partis sont présents au travers de leurs militants dans toutes les instances du FdG. Dès lors leur représentation es-qualité, s’impose-t-elle au-delà du principe de «une femme, un homme égal une voix» ?

- Parce qu’imposer un avis majoritaire à une minorité est contre-productif (l’expérience le prouve), parce que la stratégie doit être définie et mise en œuvre par l’ensemble des citoyens engagés il s’avère important que le maximum de décisions soient prises au consensus.

 

La coordination départementale : quel doit être son rôle ?

N’est-il pas de faire circuler horizontalement les informations, propositions, idées provenant des collectifs locaux ?

De faire circuler l’information du local au régional et national et réciproquement ?

De coordonner, de mettre en cohérence et faire converger, quand cela est possible, les problématiques et les actions permettant de globaliser les problèmes et les alternatives qui en découlent ?

De travailler avec les collectifs pour les propositions des candidats aux élections ?

De mettre sur pied une ou des structures de formation pour permettre aux militants d’acquérir les connaissances nécessaires à la résolution des problèmes complexes qu’ils rencontreront au jour le jour ?

Dans la coordination départementale, le consensus ne doit-il pas y être aussi une règle privilégiée ?

 

Le FdG, pour acquérir son autonomie politique et éditoriale, devra certainement mener une réflexion sur ses moyens financiers et dégager des propositions pour assurer cette autonomie et sa capacité d’action.

 

Dans toutes les strates du FdG, les propositions et actions décidées avec la population se devront de prendre en compte la crise sociétale (anthropologique) et la crise environnementale qui se développent dangereusement.

 

 

Le Débat: quelques interventions.

 

avril 2013 017

 

Alain David (PCF/ Front de Gauche Morlaix): le point de départ qu'il faut que l'on prenne, c'est le dynamisme que le Front de Gauche a suscité dans la population depuis la situation dont on était parti. Dynamisme qui doit continuer à se développer au niveau des organisations, au niveau des personnes qui nous rejoignent. Le Front de Gauche est un trésor, notre trésor commun. Ceci dit, il ne faut pas chercher des réponses d'organisation qui soient les mêmes partout. L'important, c'est de donner une place à chaque personne qui veut s'impliquer. On n'en est pas encore au rapport de force permettant la rupture, ce pourquoi il faut encore travailler pour rassembler plus largement. Le travail, les résultats sont devant nous. Il faut faire en sorte que le rapport de force soit tel que la résignation, l'abattement et la colère que l'on voit naître dans le vote protestataire, le vote d'extrême-droite, cèdent la place à une révolte positive pour la transformation progressiste du système. On a une forte responsabilité, surtout quand on voit que le gouvernement n'est pas prêt à changer la donne. Il faut montrer que le recours existe dans les forces de gauche et qu'il est capable de changer la donne.

 

Christian Beaumanoir (PCF/ Front de Gauche Crozon): le Front de Gauche est un rassemblement où chacun doit se sentir à l'aise. Il faut donc garder l'unité et la volonté d'ouverture. Ce n'est pas parce qu'il y a une politique du PS qui est complètement anti-sociale que c'est gagné de lutter contre une certaine forme de résignation. A Quimper, il n'y avait que 150 personnes à la manif des retraités l'autre jour. C'est peu... Comment on fait localement, en partant de ce que vivent les gens au quotidien, pour mener des actions au corps-à-corps, pour lutter contre la résignation? Il faut renouer avec le porte-à-porte. Les moyens de communication modernes, les mails, ce n'est pas suffisant. L'essentiel, c'est d'aller au combat en partant des combats locaux. Les gens se méfient des élections: il faut reconnaître que c'est complètement délégataire. Comme on s'approche des municipales, on a intérêt à regarder tout ce que l'on peut mettre en avant pour progresser.

 

Jean-Paul Cam (PCF/ Front de Gauche Brest): on est écrasé actuellement pas la présidentialisation de la vie politique. On n'a pas montré tout ce qu'on pouvait faire pour sortir de la crise. Cela suppose un travail de fourmi à réaliser, il ne suffit pas d'afficher le drapeau de la radicalité. Il faut travailler comme des fourmis en avançant avec les gens pour montrer qu'il y a une autre politique possible. Il faut travailler pied-à-pied avec la population pour faire comprendre les choses là-dessus. Le risque de récupération par l'extrême-droite de la colère et du dégoût nés de la crise est réel.

 

François Rippe (Gauche anticapitaliste/ Front de Gauche Morlaix): Cela ne suffit pas ... mais si le Front de Gauche dresse le drapeau de la radicalité, c'est bien aussi. Battre la droite et l'extrême-droite, bien sûr, mais à quel prix? Il y a actuellement de l'apathie, du désespoir, des difficultés à faire émerger un mouvement social dans des conditions austéritaires: cela fait le lit du populisme. Il faut que nous nous demandions: quel outil le Front de Gauche doit devenir pour susciter les luttes, le reveil de la population? Car il faut que le Front de Gauche avance sur ses deux pieds: ce soit être un outil d'expression électorale mais il doit aussi favoriser les luttes. Il faut également que nous ayons une démarche offensive en termes de formation, d'éducation populaire. Un profil offensivement unitaire. Nous devons toujours chercher à intégrer d'autres composantes: des partis politiques, des collectifs, des équipes militantes qui luttent contre un aéroport, une centrale à gaz, pour le droit au logement ou le droit des sans-papiers. Le sous-bassement, ça doit être la totale indépendance par rapport à la politique du PS et d'EELV. Il ne faut pas faire l'impasse sur d'éventuelles fusions de 2ème tour aux municipales pour battre la droite mais pas non plus rechercher la politique d'alliance avec le PS.

 

Philippe: Ce qui est intéressant dans le rapport qui nous a été présenté, c'est de s'interroger sur la différence entre les 15% qui nous étaient crédités à un moment donné pendant la campagne présidentielle et les quelques % que nous avons fait aux législatives. Cela renvoie à la représentation que les gens ont de la politique. Il y a certainement une nécessité à reconsidérer les pratiques: accepter que les choses nous échappe en tant que cartel, que Front de Gauche. On a besoin d'un message clair par rapport au PS et de trouver des formes d'organisation qui permettent d'aller à l'écoute des gens. 

 

Louis Aminot (Communistes Unitaires, FASE): Marcel Tilly a bien fait de souligner l'importance comme tournant de la Bastille: le contenu de l'intervention de Mélenchon a résonné comme un appel à la fin de campagne, comme si on avait décidé de revoir nos ambitions, comme si on avait pris peur de notre succès. A partir de moment, on a tout centré sur la campagne contre le FN pour ne pas compromettre les chances de battre Sarkozy, et le contenu social, le contenu transformateur de notre campagne s'est éclipsé. 

 

Ismaël Dupont (PCF/ Front de Gauche Morlaix): Je suis complètement d'accord avec Marcel Tilly quand il parle du tournant de la Bastille. Sur le terrain, on a senti dans les porte-à-portes, sur les marchés, que c'était le moment de la campagne électorale où le Front de Gauche commençait à être identifié et reconnu dans son ambition par la population, où on commençait à susciter de l'enthousiasme et de l'espoir même chez des gens "peu politisés" ou qui ces dernières années étaient désabusées. Cette dynamique, même si elle n'a sans doute pas été suffisamment loin, reste un point d'appui. Ce qui a permis cela, c'est la conjugaison d'un programme de propositions fortes porteur d'un projet de société réellement alternatif, en rupture avec le système, d'un discours de classe, transformateur, porté avec un talent extraordinaire par Jean-Luc Mélenchon, et d'une activité militante rarement vue depuis longtemps sur le terrain.

A ce moment, on a eu le sentiment que les choses pouvaient basculer, que le peuple pouvait redevenir acteur de son histoire. Il faut aujourd'hui que nous gardions, même dans la difficulté à se faire entendre médiatiquement et sans perspective immédiate de prise de pouvoir, le même niveau d'ambition. Il y a sur le plan national un brouillage organisé par les médias autour de l'identité et du projet du Front de Gauche. Que montre t-on de nous? "Mélenchon, c'est un amuseur, l'homme de toutes les outrances verbales, un apprenti dictateur"; "les parlementaires communistes votent avec la droite au Parlement et au Sénat parce qu'ils sont gricheux"; "il y a de l'eau dans le gaz entre le PCF et le Parti de Gauche au sujet des municipales et du rapport au PS".

Ces images déformantes sont construites intentionnellement pour nous affaiblir parce qu'on dérange et qu'on fait peur mais elles ne sont sans doute pas sans effet, ce pourquoi il est plus que jamais nécessaire d'y opposer pour la population notre dynamisme, notre exigence politique et notre ouverture à la participation citoyenne sur le terrain. Il faut être le plus rassembleurs possible, ne pas vérouiller les choses au niveau des partis, continuer à faire vivre cet espoir de participation politique citoyenne et populaire au service d'un vrai changement de société qu'incarne le Front de Gauche. Pour cela, je pense qu'il faut surtout éviter de se replier sur des logiques de boutiques, de défenses des intérêts d'appareil, de méfiance vis à vis de l'implication citoyenne et du rassemblement. La coordination départementale du Front de Gauche fonctionne actuellement comme un forum, un lieu de discussion, de partage d'informations, de fabrication d'orientations communes et de convergences entre les collectifs citoyens locaux du Front de Gauche et les représentants des partis composant le Front de Gauche. A chaque fois, le dialogue et la recherche de consensus, la mise en avant de ce qui nous rassemble, prime sur le rapport de force entre organisations. Il faut garder ce fonctionnement et ne pas créer, comme certains ont laissé entendre qu'ils voulaient le faire, un exécutif départemental du Front de Gauche où ne seraient plus, ou plus qu'à peine, représentés les collectifs citoyens du Front de Gauche, mais seulement les dirigeants locaux des partis. Ce serait une manière de ne pas reconnaître l'apport des citoyens non encartés dans le Front de Gauche et de recréer une instance bureaucratique, rigide, centralisé, ne permettant pas de développer réellement l'ancrage et la dynamique du Front de Gauche sur le terrain. Ce sont les collectifs citoyens qui font l'essentiel de l'activité et de la visibilité du Front de Gauche sur le terrain: pas question de les mettre au pas... Le rôle du Front de gauche ne doit pas se limiter à une machine électorale: il doit être un vecteur de réappropriation de la politique, d'activitation et de mise en cohérence des luttes. Pour cela, au niveau des municipales, il est évident que nous ne devons pas être associé à la politique du gouvernement et que nous devons chercher à nous présenter au premier tour, en cohérence avec notre refus de l'austérité, notre refus des orientations ultra-libérales de l'Union Européenne acceptées par les socialistes et EELV, sur des listes Front de Gauche élargi indépendantes, partout où c'est possible, et particulièrement dans les grandes villes et villes moyennes. Il en va de notre crédibilité, de notre capacité à incarner une alternative pour les années à venir et à échapper au vote sanction contre la gauche gouvernementale. Par ailleurs, les élections européennes suivent de très près les municipales: il faut envisager ces élections ensemble, et ne pas tenir une position puis une autre, différente, lors de ces élections qui se suivront à deux mois près. Les élections municipales auront bien une dimension nationale: ce serait l'occasion d'une appréciation à mi-parcours de la politique de Hollande et de son gouvernement, il s'agira d'en faire une tribune pour faire monter l'idée qu'une toute autre politique est possible et nécessaire et dénoncer le recul des services publics, des solidarités et des dotations de l'Etat, une décentralisation d'inspiration néo-libérale renforçant le bipartisme et la délégation de pouvoir. 

Une syndicaliste: Pendant des années, on a été confronté à des plans sociaux, de l'austérité, des politiques libérales qui ont matraqué la population et les salariés. On peut comprendre que les gens n'y croient plus trop, soient abattus. En même temps, il y a eu un vrai frémissant lors des présidentielles avec la campagne du Front de Gauche et le programme L'Humain d'abord  qui montraient qu'il y avait d'autres choix possibles. Maintenant la question, c'est: comment on fait pour intégrer les salariés, les jeunes, tous les gens qui veulent autre chose? 

Maxime Paul (PCF/ élu à Brest/ Front de Gauche Brest): Il ne pas en rester à l'incantation, à la posture révolutionnaire qui est parfois contre-productive comme on l'a observé au niveau de certains syndicalistes de PSA. Les élus sont utiles pour changer au quotidien la vie des gens. Il faut partir des besoins de la population pour lui apporter des réponses concrètes. Ne pas renvoyer à un horizon lointain, à des lendemains meilleurs. Ce n'est pas ça qui fait réellement avancer les choses. 

Yannick Hervé (FASE/ Front de gauche Landerneau): Le Front de Gauche c'est un outil essentiel qu'on peut être fiers d'avoir créé et de continuer à renforcer. C'est le grand acquis de ces dernières années, notre trésor commun. Cela permet de relativiser les difficultés inévitables auxquelles on va être confrontés pour les municipales. A Landerneau, en tout cas, nous sommes dans une démarche pour partir au premier tour avec une liste représentant ce qu'il y a à la gauche du PS. 

Annie Bergot Le Calvez (PCF/ Front de Gauche Morlaix): Je ne vais pas parler de ce qui est négatif. On a un collectif FDG très dynamique à Morlaix, tolérant, avec une vraie fraternité et une volonté de travailler ensemble. En ce moment, afin de bâtir un projet commun pour les municipales, on travaille tous les 15 jours, le samedi. Ce qu'on ressent en ce moment, c'est un vrai renouveau. On a organisé et on organise toujours régulièrement des porte-à-portes. Il y a de plus en plus de monde dans les distributions sur le marché. On a décidé de doter le Front de Gauche à Morlaix d'une autonomie financière en rendant possible la cotisation directe à l'association que nous avons créé: 12€/an, 20€/an ou plus... Chez nous cela fonctionne sur le principe du " 1 adhérent = 1 cotisant = 1 votant= 1 voix qui a autant d'importance que toute autre". Je suis contente, moi, d'être radicale de gauche. Je me félicite que l'on soit parti sur l'idée d'une liste indépendante Front de Gauche et citoyenne au 1er tour des municipales.

André Gac (Front de Gauche Plougastel Daoulas): Il ne faut pas considérer que tous ceux qui ne sont pas actuellement avec nous sont contre nous: il y a tout à travail à faire pour faire bouger les lignes chez certains au PS ou à EELV. Attention, il n'y a pas que le terrain à mettre en avant, il y a aussi l'intellectuel collectif qu'il faut faire en sorte de redevenir. Le terrain à lui seul ne produira pas de miracle. Il faut penser les propositions, la stratégie. Aux municipales, il faut se demander à chaque fois comment on renforce le Front de Gauche. 

André Bernard (PCF/ Front de Gauche Fouesnant-Quimper, candidat aux législatives en 2012): Le Front de Gauche, c'est la belle et bonne idée de ces dix dernières années sur le terrain politique. Il s'agit pour nous maintenant de combattre la résignation, d'ouvrir une perspective politique. Il faut continuer d'élargir, maintenir notre dynamique, ne pas renoncer à nos valeurs anti-capitalistes. Il ne faut pas créer d'opposition artificielle et contre-productive entre réflexion et travail de terrain. Il faut rappeler que la lutte contre le FN n'est pas l'objectif fondamental du Front de Gauche.  

Alain David (PCF/ Front de Gauche Morlaix): Il faut partir de la réalité. Ce qui domine, c'est le mécontentement, la colère, le désespoir, qui ne se traduisent pas encore en croyance en la possibilité de changer positivement les choses en votant pour nous. Il faut travailler sur la convergence entre les forces syndicales et les forces politiques: c'est absolument nécessaire. On est dans le Front de Gauche pour rompre avec cette société capitaliste, pour mettre l'homme au centre. Il faut remettre en cause la délégation de pouvoir et le bipartisme qui font que l'on reste dans le cadre d'une alternance sans alternative. 

Ismaël Dupont (PCF/ Front de Gauche Morlaix): j'aurais quelques remarques critiques, pour continuer à avancer, par rapport à l'activité actuelle du Front de gauche. La campagne contre l'austérité, d'abord. Est-ce que cela parle vraiment aux gens, est-ce que cela les aide à comprendre ce qui est en jeu aujourd'hui politiquement et économiquement? Est-ce que cela marque suffisamment une volonté de rupture avec le système? Je ne crois pas. On peut mener une politique de droite ou centriste, libérale, pro-capitaliste, qui ne soit pas une politique d'austérité pour autant. La politique d'austérité en elle-même n'est qu'une manière de faire payer aux peuples la facture des effets économiques et sociaux de la crise financière de 2008, liée à la dérégulation et à la financiarisation de l'économie. Il faut s'appuyer sur l'explication de cette crise pour dire qu'il faut transformer profondément ce système économique capitaliste à outrance qui plonge les sociétés occidentales dans une crise multiforme extrêmement grave. Ce n'est pas d'obtenir quelques augmentations de salaires, de pensions, de minimas sociaux, de services publics qui changera beaucoup à la donne. Il faut remettre en question le système lui-même. On avait déjà eu un premier renoncement au niveau de l'ambition en dénonçant le libéralisme plutôt que le capitalisme, il ne faudrait pas que l'on revienne au plus petit dénominateur commun en ne dénonçant plus que l'austérité, alors que la situation exige de repenser complètement le mode de production et de répartition des richesses.

Par ailleurs, il y a un manque au niveau du Front de Gauche actuellement, c'est qu'au niveau national on fonctionne essentiellement comme cartel d'organisations, sans représentation des collectifs locaux du Front de Gauche et des citoyens non encartés. Il ne serait pas forcément compliqué de leur faire une place pour décider des orientations, des stratégies, avec les 9 partis qui composent le Front de Gauche sans pour autant transformer le Front de Gauche en parti.

De la même manière, pour le choix des candidats du Front de Gauche lors des élections à venir, j'espère qu'on arrivera à faire une association commune de financement qui permette de reverser par avance toute une partie des financements et remboursements d'Etat aux partis du Front de Gauche selon une règle de proportion définie à l'avance et qui permette de choisir les candidats les plus rassembleurs sans considération prioritaire d'appartenance politique à telle ou telle composante du Front de Gauche.   

Jean-Paul Cam (PCF/ Front de Gauche Brest): Tout ce qui n'est pas dans le Front de Gauche n'est pas non plus notre adversaire. Le front de Gauche, c'est quelque chose qui doit être ouvert, qui est rassembleur. Il faut qu'on se positionne pour faire battre la droite et l'extrême-droite. Il faut avoir des élus du Front de Gauche dans un maximum de communes et, pour cela, il faut mettre en valeur les acquis locaux importants réalisés grâce aux élus du Front de Gauche. 

030

 

Alain Rebours (Gauche unitaire, Front de Gauche Morlaix): il faut partir d'une chose, le succès du Front de Gauche. Le fait que ça existe, c'est déjà un chemin énorme de franchi. La question, c'est maintenant de développer l'ambition du Front de Gauche pour les 10-15 ans qui viennent. C'est un instrument merveilleux: on arrive à se poser des questions politiques qu'on ne se posait pas précédemment. Comment peut-on être une alternative pour les transformations de la société? Pour les municipales, il faudrait pouvoir définir une taille significative des communes à partir de laquelle ça devient intéressant et nécessaire de partir avec une liste Front de Gauche au premier tour. Il faut à la fois que nous marquions notre indépendance de vue et que nous continuions à travailler sur les contradictions à EELV et au PS. Il y a deux tendances contraires également nuisibles qu'il faut éviter: aller de préférence avec le PS au premier tour des municipales sous prétexte qu'on a déjà des élus, tenir systématiquement le discours du Front de Gauche comme recours dans la catastrophe d'une montée du FN et d'un effondrement de la sociale-démocratie. N'oublions pas que quand la gauche va s'écrouler, on y risque d'y être associé en termes d'image, de résultats. Après, il ne faut pas trop que l'on s'inquiète des contradictions qui apparaissent dans une réunion comme celle-ci. Au niveau des municipales, on va sans doute être amené à bricoler mais l'essentiel est de préserver cet outil indispensable qu'est le Front de Gauche. 

 

032

Patrick Le Nan (Parti de Gauche, Front de Gauche Morlaix): Le Front de Gauche est divers, certes, mais il correspond à des objectifs politiques bien définis, liés à une autonomie conquérante par rapport au PS, une volonté de renverser le rapport de force en faveur d'une gauche qui refuse le libéralisme. Dès lors, si des élus ou des candidats veulent partir avec le PS aux municipales, il ne faut pas qu'ils le fassent sous l'étiquette Front de Gauche. Ne pourrait-on pas décider nationalement que les gens qui partiront avec le PS ne poteront pas l'étiquette Front de Gauche dans les villes de +50000 habitants. 

Un intervenant. Je suis d'accord pour dire que le Front de Gauche ne doit pas être une force politique classique mais un outil pour intégrer les travailleurs, les jeunes, etc. Il faut sortir des logiques d'appareil et considérer d'abord et avant tout l'intérêt du peuple. Il faut partir d'actions assez fortes pour pouvoir rassembler: contre la précarisation et le chômage, contre le système bancaire. Ce système là, il faut montrer qu'on peut en sortir. Il faut arriver à rassembler tous les gens qui ont intérêt au changement d'abord. La notion de gauche me semble engagée aujourd'hui: il faut rassembler au-delà des organisations du FDG.    

034                    

Renaud (Parti de Gauche): J'appuie l'idée que l'étiquette Front de Gauche ne peut que se revendiquer sous condition de poursuivre les objectifs fondateurs du Front de gauche: dès lors, dans les villes importantes, les élus qui voudront partir avec le PS au premier tour ne devront pas se revendiquer du Front de Gauche officiellement sur leurs documents de campagne.   

 

La restitution de Patrick Le Nan l'après-midi en AG plénière (Parti de Gauche, collectif Front de Gauche Morlaix). 

 

avril 2013 030

 Restitution d'après notes et mémoire incertaine :

-« Tout d'abord, je vous demande d'être indulgent, cette restitution est une première pour moi, et la qualité de l'assemblée me faisant face est assez impressionnante.

Dans cet atelier « perspective du front de gauche », On a donc commencé par un historique :

-Après le succès du non au référendum en 2005, c'est le constat d'échec en 2006. Le PS battu s'engageant dans le social libéralisme, et le score d'ensemble de la gauche radicale de 8% crée la nécessité du Front De Gauche dans les têtes et les esprits ;

-2008, c'est la naissance du Front De gauche.

La progression sera constante , d'élections en élections en % et en voix jusqu'à la législative de 2012. La campagne présidentielle de 2012 nous accorde même des sondages à 14 ou 15%, le résultat de 11.1% poussent certains à analyser cette baisse comme étant du à un changement de discours après le grand rassemblement de la Bastille.

Un retour à une campagne classique, le combat contre le FN, l'oubli de la primauté du citoyen, la mise au second plan du discours de rupture sont les arguments avancés.

La législative, avec une abstention de 40% et 44% au 2ème tour voit le % se diviser par deux par rapport à la présidentielle...

Il semble cependant que c'est oublier énormément d'éléments extérieurs, et en particulier le déchaînement médiacratique contre le FDG, et dont la dédiabolisation du FN à l'époque, s'entend maintenant par une tentative de diabolisation du FDG et en particulier de Mélenchon au travers de l'argument permanent d'opposition ou de rupture PCF/ PG, de Chavez dictateur, ami de JLM, d'outrance verbale et autre antisémitisme imaginaire...

Mais calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose....

 

Sur le terrain, auprès du grand public, du peuple, c'est pourtant à partir du moment charnière de la Bastille, suivi des rassemblements de Toulouse et de Marseille, qu'on a bien senti , dans les porte-à-porte entre autres, que le discours FDG, le discours de la transformation sociale, était identifié et portait davantage dans l'opinion, le peuple de gauche redevenant sujet de son histoire...

Le succès de la campagne se trouve dans le discours de rupture globale avec le système capitaliste et la délégation de pouvoir, et dans une campagne militante de niveau très élevée, porteuse d'un projet au travers de son programme, et par ce rassemblement du front de gauche...

Le recul aux législatives peut aussi s'expliquer simplement par la déception, le matraquage du vote utile, et la puissance du bipartisme par exemple... Il reste cependant très difficile de savoir ce qui se passe dans l'isoloir et dans la tête du citoyen au moment du vote...

 

le fonctionnement

 

- « Les fonctionnements sont divers : collectifs citoyens, associations... avec des poids différents des orga politiques. Ceci donne une hétérogénéité aux comités locaux des fronts de gauche dans le Finistère...

 

-A Morlaix par exemple, le consensus et l'engagement commun et pluraliste autour de la campagne présidentielle a permis la naissance de l'asso Front De gauche Morlaix. C'est la rencontres de militants se découvrant de nouveau.. ( ...mais où on était passé tout ce temps, on s'était perdu de vue, on s'est retrouvé ! ;-) ) Le travail en commun, l'arrivé de citoyens non-encartés, le déroulement de la campagne dans le consensus, le dialogue, y compris sur des sujets clivants ( NDDL, la centrale à gaz...) et l'écoute de chacun dans le respect, ont stabilisé la cohérence de celui-ci... A la création des statuts on s'est aperçu que le consensus fonctionnait très bien et naturellement depuis les présidentielles, que si un sujet posait problème on pouvait y revenir plus tard, que l'on pouvait aussi le contourner si cela un jour s'avérait nécessaire... Mais le consensus est un ciment car il évite les « frustrations minoritaires »... On a quand même mis une possiblité de vote dans les statuts, mais il doit être très largement majoritaire...

Le désir d'un fonctionnement horizontal répondant à l'engagement citoyen, le « place au peuple », est net, au-delà des « étiquettes », des couleurs politiques... Une vraie relation horizontale des comités locaux, aux comité départemental et national est exigée. Le fonctionnement au consensus est la vraie voie, car elle oblige à l'écoute et au respect de tous, la faiblesse apparente du Front De Gauche est probablement sa plus grande force, quand le processus est vraiment engagé... -Et je n'aimerai pas faire parti de l'orga qui oserai tenter de faire exploser le FDG.. -Non , j'aimerai pas !

 

-L'engagement aux côtés des salariés en lutte, dans la vie sociale, dans l'écoute des problèmes réels des citoyens dans leur vie quotidienne est sûrement un élément du futur succès du FDG et de sa cohérence citoyenne.

-L 'engagement dans la lutte concrète contre la politique environnementale et sociale actuelle, en point d'appui des organismes militants est indispensable.

 

-Le programme « l'humain d'abord » est retenu comme trame. La représentation es qualité, un homme ( une femme) -une voix, adhérent(e) d'un parti ou pas, devrait être la règle, et la représentation des « non-encartés » dans les organismes dirigeants doit se faire jour [ interpellation : « il y en a ! »- moi : - »ah bon ! Je savais pas!-Mais ils représentent qui alors ? »]

bref... doit se faire jour si l'on veut continuer notre politique d'ouverture vers le peuple, afin qu'il se réapproprie le pouvoir politique. La prise de responsabilité doit être possible pour tous.

La dynamisme de la présidentielle a perduré, et continue de se développer, sûrement de manière inégale, mais c'est notre trésor commun ! Les compromissions hasardeuses lors des élections municipales, suivi de près des européennes, pourrait tout renier, tout gâcher définitivement....

 

Les perspectives du front de gauche

 

La politique PS/ EELV recueille évidemment l'unanimité de la critique de l'atelier et radicalise les positions. Très majoritairement, la tendance est au refus de cette politique, et au désir, à la volonté d'un maximum de listes FDG aux municipales, par soucis de cohérence. L 'élection européenne à suivre pourrait gravement en souffrir si l'incohérence était de mise...Il reste évident que les petites municipalités ont plus de difficultés à constituer ces listes FDG, mais le discours de fond est net : Pas d'alliance au 1er tour !

… Et le cas échéant, une alliance au 1er tour avec le P. »S » ne doit pas se faire en portant les couleurs du FDG, mais seulement celle de son parti, éventuellement.

-Et je passe directement cette idée à Pascale, verticalité oblige !...:-)

-Mais il reste que le financement des partis, les positions de pouvoir et la tentations de « sauver » des postes, sont encore sous-jacent...

-Le FDG n'a pas qu'une vocation électorale, il a vocation à fédérer les luttes. Il doit se développer dans le temps long. L'horizon n'est pas demain, mais il est bien à 5 ou 10 ans à minima... Le FDG est notre meilleur outil de réappropriation populaire de la vie politique, et de convergence du mouvement syndical et social. C'est cette réappropriation et cette convergence qui feront la force nécessaire au renversement de la table !

(ensuite c'est plus « tout venant » et libre parole...)

-« autrement euh : - la montée de l’extrême-droite a fixé un temps le débat entre la lutte nécessaire et le risque d'enlisement... la confusion électorale entre battre Sarko ou Hollande est suspensive dans le « ...et alors !? »Ca ne doit pas susciter l 'apathie, la baisse du mouvement social faisant le lit du populisme.

-il faut 2 pieds au front de gauche : la progression électorale et une position de haut-parleur des luttes sociales.

-On a aussi beaucoup évoqué la nécessité impérieuse de formation des militants et d'éducation populaire.

-Le combat sur le terrain , le porte-à-porte a beaucoup été évoqué, mais nous avons aussi à organiser d'autres formes de militantisme sur le terrain, il y a des idées, n'est ce pas ?:-)

-Et face à la médiacratie, n'oublions pas que nous sommes notre propre média, notre meilleur média !

Ah oui, et puis on doit se battre contre le TINA de Tatcher, le « there is no alternative », le « on ne peut pas faire autrement », c'est très important....

 

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 07:58

 

Le Front de Gauche dans le Finistère

 

Pour savoir où nous voulons aller il est important de savoir d’où on vient !

 

2007 Les élections présidentielles :

En 2006, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2007, des collectifs antilibéraux se créent dans le pays en vue d’une candidature unique. Cet épisode se solde par un échec. Les adhérents communistes, par un vote national, confirment la candidature de Marie-George Buffet, avec la volonté de « rallier » les voix de la gauche de la gauche. En réaction, Olivier Besancenot, au nom de la LCR, se déclare aussi candidat. José Bové confirme également sa candidature. Résultat des courses : malgré une participation très importante (abstention : 16%), cet émiettement du courant antilibéral se solde par des scores très faibles, en particulier historiquement bas pour le PCF (1,93%); ce score prolonge une lente érosion amorcée dès les années 70, accentuée par la stratégie du Programme commun et sa participation aux divers gouvernements socialistes sous la présidence de F. Mitterrand. Le NPA, avec une campagne protestataire et verbalement radicale, fait un score honorable de 4,08%, qui lui donnera une appréciation faussée des rapports de forces au sein de la gauche radicale et de la stratégie de convergences qu’il aurait dû amorcer.

Bové : 1,32% ; Laguiller : 1,33%.

Le PS n’arrive pas à s’imposer. S’être aligné sur les thèmes de la droite (sécurité, Europe du capital …) ne lui a pas permis de développer un contrepoids à la politique et à la gestion catastrophiques de la droite.

Le constat est donc qu’après 12 ans de gouvernement catastrophique de la droite et des millions de personnes dans des difficultés accrues, le PS accentue sa dérive vers le centrisme (la droite) ; la gauche radicale, tous mouvements additionnés, recueille un peu plus de 8% des voix exprimées.

Lors du congrès de 2008, analysant ses résultats, le PCF lance à toutes les forces se réclamant de la gauche une proposition de constitution de fronts, pour s’opposer à la politique de Sarkozy.

 

Création du Front de Gauche.

Au plan national, toutes les forces se réclamant de la radicalité sont à un point d’étiage extrêmement bas. Une partie non négligeable de l’énergie de ces forces ayant été tournées vers une concurrence entre elles, les électeurs ne se sont pas retrouvés.

Face à cette quasi-disparition des formations à la gauche de la gauche, le PCF, le Parti de Gauche nouvellement créé par des militants de l’aile gauche du PS et la Gauche Unitaire décident de créer le Front de Gauche. Meeting de lancement : mars 2009. Il est à noter le refus du NPA de s’associer. Ce groupement a l’ambition de s’élargir à d’autres formations et à dépasser l’addition des forces mobilisées par chacun des participants, pris séparément.

 

Depuis son lancement, quel écho dans la population ? Peu d’instrument pour le mesurer sinon un certain nombre de scrutins électoraux qui, les uns après les autres, ont montré que la dynamique du FdG n’a cessé de grandir et que ce dernier s’est progressivement installé comme une forme politique nouvelle, avec laquelle il faut désormais compter.

 

2009 Elections européennes : nationalement le FdG recueille 6,47% des voix ; 5 élus.

 

2010 Elections régionales : nationalement 7,49%

Dans la région Bretagne, plutôt que d’essayer de relancer une activité des Collectifs antilibéraux – opération certainement difficile après l’amertume suscitée par les péripéties de l’élection présidentielle -, les dirigeants du PCF prennent l’option de négocier, contre l’avis d’une partie importante de ses militants, une participation sur la liste du PS dès le premier tour. Une liste concurrente est présentée au nom du FdG.

Le PCF perd un siège au Conseil régional, celui du secrétaire fédéral (conseiller sortant) du Finistère.

 

 

2011 Elections cantonales : nationalement 10,38%

Malgré un taux d’abstention important les résultats montrent le bien-fondé de la stratégie du FdG. Des résultats encourageants sont obtenus: nationalement 10,38% sur l’ensemble des cantons où le FdG présentait des candidats. Dans le Finistère il arrive que le FdG se retrouve en deuxième position face au PS, plus souvent en troisième position derrière le PS et l’UMP (ou équivalent) avec des scores dépassant souvent les deux chiffres.

Dans de nombreux endroits, les campagnes du FdG ont développé des argumentations précises, particulières (non généralistes) avec des actions de proximité, sur des problèmes que se posent effectivement les gens. Il est apparu que cette campagne commune n’avait en rien desservi les différents partenaires et qu’au contraire une synergie tendait à apparaître. Il est apparu (timidement) un autre phénomène qui est une participation plus grande de personnes non affiliées aux partis créateurs (non encartés) à la campagne électorale, mais également au-delà, en exprimant une volonté de poursuivre en dehors des phases électorales.

La caractéristique nouvelle de cette participation individuelle dénote-t-elle la volonté exprimée de prendre part aux responsabilités ?

 

Depuis sa création le cartel de départ n’a cessé de s’élargir, puisqu’il compte maintenant 9 composantes, y compris avec des militants démissionnaires du NPA mécontents de la stratégie isolationniste de leur ex-formation.

Et puis nous avons vécu les 2 séquences électorales de 2012, qui méritent qu’on s’y attarde quelque peu car elles sont riches d’enseignements à tirer.

 

 

2012 Elections présidentielles et législatives :

Les composantes du FdG se sont mises d’accord sur un candidat unique – J.L.Mélenchon – et un programme : l’Humain d’abord.

 

Présidentielle :

 

Pour la première fois un mouvement, au départ cartel de partis politiques, posait à travers les différentes interventions médiatiques de Mélenchon, non pas la problématique de réforme du système institutionnel en place mais la rupture avec celui-ci, l’insurrection civique (même si le mot civique en atténuait le contenu).

Ce qui était placé en avant était l’intervention du peuple comme moteur et dirigeant du mouvement social et politique qui commençait à émerger. Nous sommes passés d’une campagne au départ classique, c'est-à-dire partitaire, à la montée d’un fort mouvement populaire qui ne posait plus seulement le problème en terme revendicatif, de demandeurs et de futurs délégataires mais comme une force désireuse de prendre en main son avenir.

Cela a abouti au gigantesque meeting de la Bastille, gigantesque par le nombre mais aussi et surtout par l’énorme volonté populaire qui prenait corps. Par l’énorme besoin de lien et de solidarité qui se faisait jour, par la convergence des couches différentes de la société : classe ouvrière (eh oui, elle existe), cadres et couches moyennes, des femmes et beaucoup de jeunes que l’on ne voyait plus guère dans les manifestations de gauche, des émigrés. A travers eux se posait en force le besoin d’égalité et de dignité. Et peut être surtout une population qui en ne reniant pas ses appartenances politiques quand elle en avait, posait fortement la nécessité de se rassembler au-delà du cartel de départ et surtout la volonté pour ceux qui n’étaient pas encartés de trouver leur place, toute leur place dans le mouvement naissant.

Problème loin d’être résolu ; n’est-ce pas là un des enjeux importants pour l’avenir du FdG ?

A ce moment les sondages donnaient 14 à 15% voire plus pour le FdG. Il est évidemment nécessaire de prendre ces sondages avec beaucoup de prudence quand on sait qu’ils sont façonnés autant que façonneurs de l’opinion. Néanmoins c’était des indications montrant que le mouvement en cours était beaucoup plus que la somme de ce qu’étaient capables d’engendrer séparément les différentes composantes du FdG.

Les manifestations de la Bastille, Toulouse et Marseille ont montré une force symbolique montante, soutenu par des dizaines de milliers de personnes sur place et un fort mouvement de sympathie en France. Cela a créé un choc.

Les propos ironiques de la droite couvraient mal sa peur et elle a aussitôt commencé à comparer le mouvement montant à la révolution française, c'est-à-dire à ce que les cours d’histoire (écrits depuis des décennies voire des siècles par l’idéologie bourgeoise et capitaliste) ont laissé dans les têtes des gens : la violence et la terreur.

Le PS a eu également peur. Pour la première fois ceux qui se réclamaient d’une gauche radicale sans compromis avec le capital et la finance commençaient à dépasser les esprits de clochers, poussé par un mouvement populaire montant. Une force réelle ayant un poids commençait à faire converger la gauche non sociale-libérale et créait même des remous au sein de celle-ci. Le risque pour sa politique d’accompagnement de la politique libérale devenait plus grand et la liberté de manœuvre moins large.

A propos de gauche radicale, n’est-il pas urgent d’analyser et approfondir ce que radicalité veut dire ?

Notons également que dans la radicalité affichée par le FdG en général, la question de la remise en cause fondamentale des rapports d’appropriation des fruits du travail, c'est-à-dire la question de la remise en cause du capitalisme n’a-t-elle pas été par trop absente ?

 

Mais aussi, autre question que certains posent : les composantes partitaires du FdG n’ont-elles pas également eu peur du mouvement qu’elles étaient en train d’engendrer ?

Comme certains ont eu peur du mouvement de 1968, de ce que créait le refus populaire lors du référendum sur la constitution européenne, ou de ce qui montait du mouvement pour les retraites - et ont essayé de les canaliser, leur faisant perdre leur potentiel d’énergie et d’innovation? Nous entrions dans l’ère de l’incertitude et du non contrôlable.

Dans les jours qui ont suivi la Bastille, le FdG a complètement réorienté son axe de campagne politique en faisant du combat contre le FN sa priorité. Le FdG entrait alors dans une campagne classique, abandonnant ce qui faisait sa force d’attraction : la radicalité, la primauté au mouvement des citoyens, sa remise en cause fondamentale de l’institutionnel c'est-à-dire le contenu même de la notion d’insurrection civique.

A partir de là, le FdG a baissé dans les sondages (gardant paradoxalement une audience importante dans les couches moyennes) et donnant ainsi une prise plus grande au vote utile dont a bénéficié le PS, l’objectif primordial devenant : «virer Sarkozy avant tout et on verra ensuite». C’était une condition nécessaire mais certainement pas suffisante. Le score du FdG a été de ≈11%, bon score par rapport aux désastres enregistrés au paravent par le PCF et autres composantes de la gauche de la gauche (hors du sursaut momentané du NPA).

 

Les élections législatives

 

L’abstention

L’abstention : globalement 40% au premier tour, 44% au second. Ce chiffre est un des plus importants enregistrés pendant la 5è République. De scrutin en scrutin ce chiffre augmente et même à la présidentielle, élection où les électeurs se sentent les plus impliqués, l’abstention est forte et nous ne sommes plus depuis longtemps dans le domaine du pêcheur à la ligne. Que traduit cette abstention massive ?

Elle traduit pour certains la méfiance à l’égard de la politique, le sentiment qu’ils ne peuvent pas peser sur les décisions nationales ; certainement aussi l’expression, car c’est une expression, de personnes qui ne se reconnaissent plus dans le système institutionnel, qui n’ont plus envie de déléguer leur pouvoir. Mais aussi sans doute parfois l’expression que les élus nationaux sont vécus comme inutiles dans le système constitutionnel actuel – voire le vote du Congrès contre le résultat du référendum sur la constitution européenne.

 

Le FdG

Il perd entre la présidentielle et les législatives une moitié environ de ses voix. Il est probable qu’une partie de ses électeurs se soit reportée vers l’abstention doutant de l’utilité de ce scrutin et vers le vote utile dès le premier tour. C’était le prix à payer d’une campagne qui avait «oublié» la Bastille.

Le premier tour de la législative a confirmé toutes les tendances de la présidentielle même si le mode de scrutin inique en déforme les représentations électives. Du coté du FdG, le report des batailles au niveau des circonscriptions a fait perdre la lisibilité nationale qui avait été acquise. La polarisation de la campagne sur le risque représenté par le FN n’a-t-il pas été une erreur politique tant il est vrai et tout le prouve aujourd’hui que la cause principale de la crise est le capital et le système financier ?

Chacun s’est retrouvé à mener au mieux sa campagne au niveau de sa circonscription et financement publique des partis obligeant, a mené une campagne partitaire classique où sauf rares exceptions le peuple ne trouvait plus sa place. Nous retrouvions en de nombreux endroits, défaut difficile à corriger, les campagnes de promesses qui n’engagent que ceux qui les croient.

 

Où en sommes-nous aujourd’hui ? Quelles perspectives ?

 

La référence du Front de Gauche à une 6ème République n’arrive pas, à ce jour, à contrebalancer l’ancrage idéologique, hérité d’un siècle d’histoire, sur un fonctionnement de la société sur un mode institutionnel délégataire qui, dans une certaine mesure, confisque aux citoyens une véritable possibilité d’intervention dans les affaires de la nation.

Le mode de financement public des partis (mis en place par Mitterrand et refusé à l’époque par le PCF) amplifie cette tendance. Outre qu’il rapporte plus aux partis riches et puissants, il tend à asphyxier les petites formations prises dans des campagnes dispendieuses (porté au paroxysme aux USA). Ce financement tend à couper les partis de leurs bases militantes et sympathisantes, et conduisent à des pratiques de négociations électorales passant souvent par-dessus la tête de leurs militants et plus largement des citoyens.
La politique droitière de Hollande met sous tension la gauche de la gauche qui peut difficilement accepter ces remises en causes fondamentales (Europe, droit du travail français) et la tentation de ménager le PS à la veille des municipales pour tenter de sauver quelques postes d’élus (tactique illusoire comme l’illustre ce qui ce passe dans le 93 pas exemple).

La nécessité d’ouvrir la vie et la prise de responsabilité au FdG à des personnes non encartées n’est-elle pas devenue plus pressante parce qu’il est clair que la mise en œuvre d’une politique recueillant l’adhésion de larges couches populaires ne peut être décrétée et animée par quelques formations sans y associer largement tous les gens qui se sentent concernés par une rupture radicale avec la politique libérale. Sur le principe, cette nécessité est soutenue par l’ensemble des formations du FdG. Dans la pratique c’est moins simple et tout est à inventer.

 

Si l’on pense faire la politique avec les gens – comme sujets – alors c’est l’organisation de base qui sera déterminante.

 

Il est donc évident qu’il y aura une large part à accorder à l’expérimentation et à l’incertitude qui en découle.

 

Les Collectifs et associations FdG : quel rôle ?

Avançons quelques idées. C’est à ce niveau que pourront être développées des stratégies adaptées dans les domaines de la santé publique, l’agriculture, des services publics ou les interventions adaptées dans les divers conflits sociaux (Doux, Boutet-Nicolas …). Il est clair que les préoccupations économiques, sociales et politiques sont certainement différentes à Douarnenez et à Carhaix. Associer les gens implique un contact au plus près d’eux et dans ce cas les mots d’ordre politiques passe-partout n’ont aucune utilité.

Pour la phase politique de préparation des municipales qui va s’ouvrir à la fin de l’année ou au début 2013, un engagement du FdG va dépendre fortement de l’action menée au long cours – les gens en ont ras le bol des promesses électorales – et que les stratégies singulières qui seront adoptées dans chaque localité ne pourront être menées à bien que par des Collectifs ou associations FdG vivants, au courant des problèmes et bien ancrés dans la population. La qualité et la pertinence des candidats retenus seront d’autant plus grandes que l’on saura sortir du cercle trop restreint des militants dévoués, accommodés à toutes les sauces de la politique et de la vie associative.

 

La coordination départementale : quel doit être son rôle ?

Le rôle de la coordination n’est-il pas de faire circuler au maximum les informations, propositions, idées provenant des collectifs locaux ?

- de faire circuler l’information du local au régional et national et réciproquement.

- de coordonner et faire converger, quand cela est possible, sur des manifestations permettant de globaliser le problème et les alternatives qui en découlent.

- de travailler avec les collectifs pour les propositions des candidats aux élections départementales, régionales et législatives ;

- et enfin, comme le travail dans les collectifs au plus près des gens et des problèmes ne peut seulement s’appuyer sur des mots d’ordre ou du pragmatisme, il sera nécessaire de mettre sur pied une ou des structures de formation pour permettre aux militants d’acquérir les connaissances nécessaires à la résolution des problèmes complexes qu’ils ne manqueront pas de rencontrer : l’éducation de masse – universités populaires … - n’est-ce pas la rançon à payer pour être une force radicale de proposition et d’action ?

 

Quelques pistes de travail et d’organisation

- Les élections sont des moments singuliers de la vie politique mais la crise, les licenciements, les problèmes de santé publique, la remise en cause de droits du travail frappent tous les jours les salariés, les citoyens. Ne faut-il pas s’attacher à créer des structures et une information locales permettant le contact permanent avec tous nos concitoyens ?

- La crise agresse tous les citoyens et tous les secteurs de la société. Ne faut-il pas entrer en contact (réel effectif) avec les différents acteurs de la société sur tous les sujets concernant l’environnement réel des gens (agro-alimentaire, paysans, médecins, enseignants et parents d’élèves …) ?

- Si nous souhaitons que les gens soient des acteurs responsables ne faut-il pas leur donner la parole, ouvrir les débats dans nos publications et ne pas parler à leur place ?

- Tout le monde sent que le FdG, cartel de partis au départ, doit s’ouvrir largement. Il devient nécessaire de trouver un équilibre et une dynamique permettant à tous ceux qui veulent s’impliquer de le faire et de compter pour un. C’est plus facile à dire qu’à faire.

Comment trouver un équilibre entre les partis ou associations membres du FdG et les citoyens non encartés ; équilibre permettant que tous s’y sentent à l’aise et y apportent sa richesse ?

- Dans cette démarche d’ouverture, les collectifs et associations FdG ne sont-ils pas des laboratoires sociaux au plus près des citoyens ? Ne sont-ils pas moins porteurs de rigidité car plus près d’une démocratie citoyenne ? Comment faire en sorte que l’inconnu, l’incertitude que sera forcément une expérience sociale nouvelle ne soit pas vécu avec crainte par les principaux intéressés (sauf les riches, les financiers et quelques autres) car tout ce qui est connu à ce jour est porteur de désastre ?

N’est-il pas nécessaire de prendre le temps de la réflexion et de la construction pour adapter cette démocratie citoyenne et cette souplesse à des échelons tels que la coordination départementale et régionale ?

- Parce que la crise touche tous les aspects de la société, l’action sociale, économique et politique devient plus complexe et nous ne pouvons plus nous contenter de mots d’ordre et de coups électoraux voire d’engagement sans stratégie et sans connaissance de fond dans les mouvements sociaux (Doux, Boutet Nicolas …). Quels sont les moyens dont doit ce doter le FdG au niveau du département pour développer la formation et l’information de ses militants ?

Cette responsabilité n’est-elle pas une des tâches centrales de la coordination départementale ? Quel rôle peut-elle jouer dans la diffusion de films tels que «le grand retournement» de Lordon et Mordillat ? N’y a-t-il pas un programme de débats sociaux, économiques, philosophiques voire scientifiques (problèmes de l’environnement, de l’énergie …) à mettre sur pied ?

- Dans ce fonctionnement forcément particulier, dans les expériences multiples et les besoins d’informations variées de chaque collectif ou association FdG, la coordination départementale ne doit-elle pas avoir un rôle à la fois de passage de l’information (structure horizontale du FdG) et d’aide à la mise en cohérence et à la convergence des actions décidées au plus près des gens pour leur donner une résonance plus globale ?

- Comme en 2014 se profilent quelques échéances électorales n’est-il pas nécessaire de se poser et de poser à nos concitoyens la question «à quoi servent les élus ?» ?

Leur rôle est-il de gérer les institutions et la crise (en prime !) ? Convaincus de l’aspect néfaste de la pratique délégataire, comment pratiquement faire en sorte que la relation élus (et candidats) et citoyens soient directe, égale, constante et responsable des deux cotés ?

Quels rôle doivent et peuvent jouer les élus pour que leur contribution à la lutte apporte à la fois une amélioration des conditions de vie des citoyens et fasse avancer vers la remise en cause globale (au plan national et international) du système générateur de ces désastres : le capitalisme ?

Quels moyens se donne le FdG à l’échelon départemental pour aider les collectifs et associations FdG ainsi que les amis(es) et camarades qui seront les candidats dans ces batailles électorales ?

Enfin, un détail qui a son importance : quels moyens financiers matériels comptons nous mobiliser pour nous permettre de mener cette lutte tous azimuts ?

 

Christian Vermeulin et Marcel Tilly

Collectif FDG du Pays de Rosporden

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 05:30

 

Rencontres du Front de Gauche Finistère

Alternative à l'austérité

30 mars 2013

 

La Transition Ecologique

 

Guy Ledem, Michèle Hergoualc'h, Dominique Resmon

 

 

Introduction :

J'ai un pote qui a eu sa toiture à refaire, la charpente, les tuiles. En bon écolo il s'est dit autant faire des travaux d'isolation. Il s'est donc rapproché de plusieurs entreprises et les devis sont arrivés...

Le devis minimum se montait à 30,000 euros...

Il s'est trouvé face à un problème de financement, sa banque refusant de lui accorder un prêt du fait de sa précarité professionnelle. Il a donc fait le choix de s'en tenir juste à sa toiture en fonction de son budget en empruntant auprès de ses copains et en réalisant une partie des travaux par lui même.

A partir de cette expérience, je me suis dit qu'elle est la situation sur le Finistère ?

Le Finistère compte en ce début d'année 2013 environ 900,000 habitants soit 350,000 foyers (de 1 à plusieurs individus)

75% des Finistériens vivent en zones urbaines

25% en zones rurales

Sur ces 350,000 foyers

80% vivent en maisons individuelles soit 280,000

20% en habitats collectifs soit 70,000 foyers)

Les prospectives tablent sur environ 1,000,000 d'habitants vers 2025 en Finistère. Environ 75% des besoins des besoins d'habitations pour 2050 existent actuellement.

On peut donc estimer le nombre de logements en habitat individuel ou collectif à construire entre 50,000 et 75,000 dans les 40 prochaines années en envisageant d'une part une baisse du nombre moyen d'individus par foyer une augmentation de la population et son vieillissement, une forte demande sur l'habitat individuel en zone urbanisée en particulier sur le littoral finistérien, un renouvellement d'une partie du parc d'habitations.

Sur les 280,000 maisons individuelles existantes en ce début d'année 2013, environ 8,000 feront l'objet dans l'année d'une rénovation de leur toiture soit 4% pour un besoin estimé réel de près de 25,000 habitations

Sur ces 8,000 rénovations seules 10 % soit 800 s'accompagneront d'une véritable isolation de la toiture, des combles

90% soit 7,200 des 8,000 rénovations de toitures n'intègreront pas cette dimension isolation...

Le coût moyen TTC d'une réfection de toiture par une entreprise professionnelle est estimée à 15,000 euros, le coût moyen d'une rénovation de toiture avec isolation est estimé à 25,000 euros

Si je dois tirer un fil de cette courte introduction, il me faudra constater que tout se place actuellement sous le rapport de l'argent, le rapport capitaliste de l'offre et de la demande.

 

La transition écologique c'est donc apporter un regard neuf et une réponse humaine à une double impasse : celle des modes de production et des modes de consommation qui épuisent à la fois l'être humain et la planète

 

Les responsables de cette double impasse sont le capitalisme et le productivisme.

 

Le capitalisme:

faire de toute chose une nouvelle sources de dividendes, de profits

creusement des inégalités

dégradation de notre environnement

augmentation et délocalisation des pollutions

altération de l'écosystème, dérèglements climatiques

mondialisation, globalisation des systèmes productifs

faire payer ses crises par les peuples, les salariés, les retraités, par l'austérité

 

Le productivisme

épuisement des ressources naturelles

épuisement des hommes

idéologie consuméristes, mercantile

élévation de l'(accumulation matérielle et financière

 

les vrais coupables

l'oligarchie capitaliste et financière

les gouvernants libéraux soumis à cette oligarchie et aux lobbies , multinationales

les idéologues de la concurrence libre et non faussée

du capitalisme vert, du libre échange

 

La transition écologique

est une alternative pour sortir de la crise imposer l'intérêt général

partage des richesses

nouvelle économie fondée sur les besoins sur la sobriété

préservation du climat de l'Écosystème de la biodiversité

respect des êtres humains

 

Car l'être humain est d'abord partie intégrante de l'écosystème dans lequel il vit.

Il n'y a qu'un seul écosystème global compatible avec la vie humaine

 

1 seul écosystème : 1 seule planète

qui a vu passer sa population de 1 milliard en 1900 à 7 milliards d'habitants en 2012 avec une perspective annoncée de 10 milliards vers 2025.

 

La transition écologique allie l'économique, le social, la culture, l'humain.

 

Elle doit être pensée comme un nouveau projet politique réalisant la synthèse d'une écologie nécessairement anti-capitaliste, d'un socialisme débarrassé de ses logiques productivistes.

 

C'est une projet d'une société alternative au capitalisme, alternative à l'austérité pour les peuples

 

C'est un projet pour développer le progrès social, mettre fin aux saccages qui touchent l'environnement et notre écosystème, mettre fin à l'exploitation de l'homme par l'homme

 

C'est prendre en compte les besoins humains sur le long terme et les limites de la planète

 

C'est repenser l'utilité sociale des productions, nos manières de consommer, redéfinir nos besoins réels, la finalité des produits et la manière de les produire

 

Il nous faut d'abord rejeter les impasses idéologiques, le mensonge du capitalisme vert

l'impasse sociale libérale démocrate.

 

Le libéralisme n'est pas compatible avec une réelle vision de l'écologie

le libéralisme épuise l'écosystème épuise la planète il culpabilise les individus

il cache la responsabilité majeure du productivisme et du capitalisme

il refuse de voir l'exploitation des hommes, le pillages des richesses, l'écrasement des pays

 

le libéralisme repose sur une croissance sans fin

des productions et de la consommation matérielle globale;

il maintient la puissance du capital financier

il fait croire à une répartition de la richesse grâce aux fruits de la croissance

il développe sans fin l'accumulation du capital entre les mains d'une oligarchie minoritaire

 

La transition écologique c'est le renouvellement et la mise à jour du socialisme de notre temps

au travers du partage de la richesse

de la démocratisation des pouvoirs

de l'éducation globale

 

Ses méthodes sont

la radicalité concrète

la planification écologique

la révolution citoyenne

la participation citoyenne

 

Ce qui est bien en cause c'est l'accaparement des richesses sur un modèle d'expansion infinie qui est la voie vers un suicide de l'écosystème et de la civilisation humaine

 

la transition écologique doit penser le bien vivre social ensemble

avec un impératif: que chaque être humain puisse accéder aux biens pour satisfaire ses besoins fondamentaux

 

A partir de là la relance des activités d'intérêt général est indispensable mais ce n'est pas une relance de la croissance économique aveugle.

 

Il faut d'abord répondre aux urgences sociales et collectives en tenant compte de la préservation de l'écosystème des ressources naturelles, du climat.

 

La transition écologique c'est donc d'abord de mettre l'économie aux services des besoins humains.

 

 

Pour cela il faut en finir avec la politique de l'offre défendue, imposée par les libéraux:

produire tout et n'importe quoi en l'écoulant sur les marchés par des dépenses publicitaires considérables avec comme logique:

l'augmentation des profits par un système prêt à tout

produits programmés pour tomber en panne espérance de vie réduite des produits

effets de mode

gâchis

déchets

pollutions

 

La transition écologique veut donc inverser ces logiques

en mettant en adéquation le système productif

avec les impératifs humains et environnementaux

 

La base repose sur la fin du capitalisme, du libéralisme,

la fin de la dictature des intérêts particuliers

et de la propriété privée des moyens de production.

 

 

La transition écologique doit donc prôner

l'appropriation sociale des moyens de production

des propositions alternatives d'économie sociale et solidaire, l'autogestion, les coopératives

les services publics

comme elle doit prôner la réduction du temps de travail

se fixer comme objectif

le plein emploi

le progrès social et humain

 

A partir de là

il faut refonder en profondeur

notre système de production

re-localisation des activités

ré-industrialisation écologique

reconversion de l'outil industriel

redistribution du travail

répondre aux besoins non satisfaits

répondre aux besoins humains

développer les recherches et filières vertes

pour réduire notre dépendance aux ressources épuisables

développer et transformer les emplois

 

Parler de transformation écologique

 

C'est parler de rupture civilisationnelle

c'est agir avec le plus grand nombre

c'est faire converger les luttes

et les expériences de projets alternatifs et environnementaux

 

La reconversion écologique se fera avec les salariés, les retraités

ceux qui portent les projets dans le sens de l'intérêt commun

 

l'adversaire ce sont bien les actionnaires , les financiers,

les multinationales, les oligarques, le capital

 

Le Front de Gauche combine déjà propositions (l'humain d'abord),

présence dans les luttes sociales

résistances

aux côtés de ceux qui s'impliquent

dans le développement d'expérimentations et d'alternatives concrètes,

auprès de ceux qui défendent les services publics et les biens communs

 

C'est sur cette bas que nous devons travailler

à la prise en compte du temps long et de la maîtrise publique.

 

C'est sur cette base qu'il s'agit de mettre en œuvre

une «planification économique et sociale, écologique et humaine»

 

C'est sur cette base qu'il s'agit de placer la maîtrise publique

sous le contrôle des citoyens, des travailleurs, des retraités et des usagers, de la population.

 

 

C'est donc un mélange d'intervention populaire, de révolution citoyenne, d'utopisme révolutionnaire, de démocratie citoyenne auquel nous aspirons.

 

La Plan écologique doit donner la possibilité à tous les niveaux,

du local au global d'organiser la bifurcation

vers un autre mode de développement,

en interrogeant

nos besoins,

la production,

l'échange et la consommation

l'utilité sociale et écologique

les financements

 

A partir de là nous devons jeter un regard neuf

sur l'éducation publique,

l'éducation populaire,

l'élévation des connaissances

l'intervention des salariés dans la gestion des entreprises

l'intervention populaire dans les affaires publiques

 

Là se trouve donc le lien entre

partages des richesse

transition écologique

nouvelle république et démocratie

rôle et force du Front de Gauche

 

Notre projet réaffirme le rôle des collectivités et services publics

du local au global pour planifier la rupture

et la construction de nouveaux rapports sociétaux

garantir l'égalité d'accès aux droits fondamentaux

pour tous partout

 

Ménager le territoire

limiter l'étalement urbain

mais aussi la concentration des populations

en finir avec la concurrence des territoires

prôner un nouvel urbanisme rapprochant les fonctions indispensables

au bien vivre commun :

services publics

santé

éducation

logement

travail

culture et loisirs

biodiversité

agriculture

 

redonner une dimension publique

au vivant

aux biens communs comme

l'eau

le savoir

les services publics

les transports

la culture...

 

Notre bataille sera culturelle et idéologique par l'éducation populaire

pour redonner du sens à la citoyenneté

à l'intervention populaire

 

Notre bataille sera politique pour faire sauter le carcan des traités libéraux autoritaires

qui contribuent à l'épuisement des ressources naturelles

à l'exploitation des hommes

à l'affaiblissement social des pays développés

au pillage des peuples du sud

 

En finir avec le libéralisme et l'austérité

c'est maîtriser et orienter le contenu de la production et des échanges

vers des objectifs de progrès humain

 

C'est un combat internationaliste, planétaire

je le rappelle : une seule planète

un seul écosystème compatible avec la vie humaine pour 7 milliards d'hommes et de femmes

 

Les décisions prises à un endroit de la planète ont maintenant des répercussions partout ailleurs.

 

Il nous faudra porter ce combat internationaliste pour que convergent les savoirs, les expériences et les méthodes mises en œuvre.

Notre projet de transition planification écologiste devra pouvoir être porté par un forum social international.

 

Le projet du Front de Gauche

implique une refonte radicale des institutions, des rapports de classe

il exige une démocratie réelle de la souveraineté populaire

une réappropriation de l'initiative politique et citoyenne

un nouveau regard sur les choix économiques sociaux humains

 

Le projet veut donner le pouvoir à chacun

non pour l'intérêt d'une catégorie sociale ou d'un particulier

mais pour le bien de tous les êtres humains.

 

C'est une voie nouvelle profondément démocratique avec notre peuple

 

Le peuple n'est pas le problème: il est la solution!  

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1 avril 2013 1 01 /04 /avril /2013 04:40

 

Rencontres départementales du Front de Gauche

 

 

014

                                                                              Noëlle Péoc'h et Daniel Ferrenbach 

 

Introduction d’ouverture aux travaux  de l’atelier « Démocratie » - Daniel Ferrenbach

 

Dans son livre : « l’Humain d’abord », le Front de Gauche énonce un certain nombre de propositions pour sortir de la crise du système capitaliste, pour une véritable émancipation des individus, dans une république nouvelle qui implique une intervention populaire permanente.

 

Cela passe par un processus constituant, devant déboucher, à terme, sur une assemblée constituante d’une VIème République. Toutes les actions et toutes les propositions du Front de Gauche s’inscrivent dans ce processus, que nous voulons en lien permanent avec le mouvement social.

Traiter de la refonte des institutions nationales ou, plus généralement d’une nouvelle constitution républicaine, c’est traiter des conditions d’un fonctionnement démocratique d’une société d’hommes et de femmes où les notions de liberté, d’égalité et de fraternité ne s’arrêtent pas à la porte des entreprises, aux guichets des administrations, à l’entrée de l’université ou aux barrières des discriminations.  

Mais cette constitution nouvelle, à laquelle nous aspirons, ne pourra être vraiment démocratique que si l’ensemble de la nation participe à son élaboration. Cela veut dire que ce n’est pas seulement un projet venu d’une assemblée, fut-elle constituante, qui sera soumis à débat dans le pays, mais bien le débat du peuple qui fournira les matériaux et participera de bout en bout à l’élaboration cette constitution.  

Cette proposition est à l’image du Front de Gauche, elle est ouverte à l’implication populaire. Non seulement parce qu’elle touche à notre rapport aux institutions européennes et nationales, mais aussi à celles des institutions locales.  

Dans cet esprit, nous vous proposons d’organiser notre atelier en traitant de la question de la démocratie, à partir d’exemples concrets, examinés sous ses différents aspects, notamment :

 

  • droit fondamental

  • institutionnel

  • économique

  • social

  • culturel

  • écologique

 

Sous ces différents aspects, nous pourrions par exemple, examiner :

 

- l’eau un bien public universel et les DSP: droit à l’eau, son prix, sa nécessité sanitaire, sa place dans notre culture, sa dimension écologique, l’emprise des multinationales, etc.

- l’affaire « Doux » et l’avenir de la filière avicole : les aides publiques, l’emploi, quelle maîtrise de la filière avicole, l’autogestion, le rôle possible des comités d’entreprises, des élus locaux, les conséquences de la PAC, etc.

- la transition énergétique, le projet d’usine à gaz: le droit à l’énergie, le respect de l’environnement, les énergies propres et renouvelables, les coûts pour les usagés et les collectivités, énergie – développement économique – emplois, etc

- élections municipales et démocratie locale: le droit de vote pour tous, démocratie participative, élaboration collective des projets, conseil municipaux de quartier, fonctionnement des municipalités, les compétences des fonctionnaires territoriaux au service de la démocratie locale, respect des droits des fonctionnaires territoriaux, l’apprentissage de la démocratie à l’école – dans la vie associative – dans les quartiers, etc

- la solidarité internationale, la Paix et les collectivités locales

- du national au local, les associations de solidarité internationale, les jumelages, les projets économiques spécifiques, liens avec les populations immigrées ou issues de l’immigration, le mise en valeur des différents apports culturels, etc.

- manque de démocratie dans les décisions relatives à l’armement et au désarmement, aux engagements militaires extérieurs, comme au manque de démocratie à l’égard des militants anticolonialistes et anti-impérialistes.

- ou autre sujet…

 

Ainsi, chaque sujet nécessite un examen approfondi sous ses différents aspects. Pour cela il existe grosso modo deux grandes manières de procéder. La plus courante est celle qui nous est servie chaque jour par la plupart des élus, des journalistes et de leurs experts en tous genres. C'est-à-dire ceux qui sont censés connaitre les problèmes et les bonnes solutions, à tous les niveaux, y compris au niveau local. Cela bien sûr au nom de la légitimité des élus issus du suffrage universel.

La seconde est celle qui consiste à élaborer les projets avec les intéressés eux-mêmes, par le dialogue, la transparence, le partage et une conception du service public qui soit une véritable restitution de services AU public. Ce qui suppose non seulement de mieux utiliser les moyens démocratiques existants, mais aussi de créer, d’inventer avec les intéressés eux-mêmes, les formes de concertation, de participation, de co-élaboration correspondant à chaque problématique, à chaque projet, en tenant compte de leur importance à l’échelle d’un territoire, d’une branche d’activité ou d’un domaine culturel.

 

Ceci étant posé, et si vous en êtes d’accord, nous pourrions organiser notre atelier de la manière suivante. Noëlle PÉOC’H tiendra le rôle d’animatrice, assistée par Jean-Louis GRIVEAU. Yves Jardin fera la restitution.

 

015016

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