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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 10:58

Nous inaugurons ici une nouvelle rubrique du Chiffon Rouge intitulé "Parole de Syndicalistes". Nous interrogerons plusieurs militants syndicaux de la région pour découvrir la réalité des conditions de travail dans leurs entreprises, leur milieu professionnel, les enjeux actuels des évolutions du monde du travail, mais aussi les laisser nous raconter leur expérience des batailles menées et gagnées qui montrent que l'engagement syndical est nécessaire, quoique souvent difficile et ingrat. Cette rubrique sera l'occasion de réhabiliter le rôle des syndicats et des syndicalistes, souvent minimisé ou décrié dans le discours médiatique dominant. Elle cherchera à nous donner à tous des clefs pour mieux comprendre les réalités économiques et sociales de la région en faisant parler des acteurs qui, en dehors de leur secteur et de leur syndicat, sont rarement entendus.  Dans le contexte de la ratification annoncée de l'accord MEDEF-CFDT-Gouvernement de flexibilisation des salariés et de casse du code du travail, il est également utile de montrer par l'exemple que la défense syndicale des salariés à une dimension politique et qu'elle doit être soutenue par un combat politique en faveur de la justice sociale et de l'émancipation des travailleurs.  

 

 Jean-Jacques Labous au service des « petites mains » de l'agriculture léonarde.

 

Jean-Jacques Labous, qui fut manipulateur radio dans une clinique jusqu'à sa retraite, est secrétaire de l'UL CGT de Saint Pol de Léon, où il n'a jamais été permanent. Depuis plus de trente ans, il aide principalement les petites mains de l'économie agricole léonarde à s'organiser pour défendre leurs droits et améliorer leurs conditions de travail. C'est un très bon connaisseur de la situation des salariés précaires et sous-payés de l'agriculture: emballeurs, conditionneurs, tresseurs d'échalotes, ouvriers des serres de tomates et des pépinières, ramasseurs saisonniers.

 

Le Chiffon Rouge: peux-tu évoquer à partir d'exemples concrets la situation des salariés du secteur agro-alimentaire léonard dont tu défends les intérêts et que tu aides à s'organiser, de leurs luttes pour améliorer les salaires et leurs conditions de travail?

 

Jean-Jacques Labous: Je peux d'abord évoquer la situation d'une entreprise que je suis depuis quelques années, l'entreprise Prigent au croissant de Plougoulm, qui fait travailler à domicile 20 tresseurs d'échalotes, majoritairement des femmes, dont plusieurs élèvent seules leurs enfants, 4 autres employés restant avec un statut de titulaire au dépôt. Ces tresseurs d'échalotes sont des tâcherons, ils sont payés à la pièce, au poids de ce qu'ils traitent parmi les échalotes que l'employeur envoie en vrac: s'ils râlent, ils sont punis immédiatement et on ne leur donne plus de travail, un point c'est tout. Ce sont des gens qui travaillent depuis plusieurs années pour l'entreprise. Leurs conditions de travail ne sont pas soumises à une convention collective: le profit fixe les règles pour les salaires. Il y a quelques années, je suis intervenu directement dans cette entreprise dont je connaissais le patron grâce à une commune appartenance au club de foot de Saint Pol pour lui dire: « il y a des choses ici qui ne vont pas ». Il m'a dit tout de go, « le Smic pour mes employés, pour moi, c'est trop! ». Et pourtant, il gagnait de l'argent, assez pour réinvestir dans l'immobilier, le tourisme. Lors de l'élection des délégués du personnel, ses employés qui ne venaient jamais au magasin s'y sont réunis. J'étais là, pour veiller à ce que tout se passe dans les règles et informer les employés de leurs droits. Il leur a dit: « c'est lui qui veut fermer la boîte ». J'ai senti tout à coup une vague d'agressivité dirigée contre moi. Avant de partir, je leur ai tout de même dit: « Si vous voulez vivre avec 400€ par mois, c'est votre choix ». J'ai été foutu à la porte comme un malpropre en parfaite négation des droits syndicaux: il n'empêche, Mr Prigent a été condamné à verser 5000 € d'amende à la CGT. Depuis, pour cette entreprise, la CGT est parvenue à faire signer une convention avec la préfecture il y a 4 ans: cela a pris plusieurs années pour la mettre au point. Mais les salaires ont augmenté de 37%, des quotas doivent désormais être respectés dans le calibrage des échalotes, la proportion de déchets est limitée à 15% sur 100 kg qu'on amène aux tresseurs d'échalote (il s'agissait d'échalotes sans queue, pourrie, trop petite, qu'on devait jeter et pour lesquelles les employés n'étaient pas payés). Se mobiliser syndicalement, ça paie. Ces salariés arrivent maintenant péniblement au SMIC en travaillant largement 35h et en utilisant leurs 10% de salaire dédiés aux congés pour, non pas prendre des vacances, mais améliorer leur rémunération très faible. Il y a des centaines de tresseurs d'échalotes dans le Léon, mais beaucoup sont soumis à la convention collective de l'agriculture parce qu'ils travaillent pour des groupements de cultivateurs. Certains tresseurs d'échalotes travaillent aussi non pas à domicile, mais à l'intérieur d'une entreprise, comme à Plounevez-Lochrist.

 

Le Chiffon Rouge: A quelle autre type de situations professionnelles tu as affaire dans le domaine de la défense des salariés agricoles?

 

Jean-Jacques Labous: Je peux vous parler des conditions de travail dans les serres de tomates. Je m'occupe de soutenir les salariés d'une grosse entreprise familiale gérée par trois frères qui ont deux serres à Cleder, une serre à Mespaul, une serre à Saint Eloi. Malheureusement, il n'y a pas assez de lien au niveau des revendications et des transmissions d'informations entre les salariés de ces serres. Une des serres de Cleder a une forte organisation CGT.

Dans ces serres, tout était à revoir: salaires, primes, conditions de travail, sécurité au travail. J'ai été obligé de faire intervenir l'inspection du travail: il y avait des vitres endommagées et vétustes qui risquaient de tomber sur les salariés, des prises électriques non sécurisées à proximité de l'eau, des chaudières marchant au bois récupéré très dangereuses pour les salariés venant les nettoyer en rentrant dedans. Il y a eu beaucoup d'accidents du travail, de TMS, troubles musculo-squelettiques. Avec un matériel vieillot et endommagé, les salariés se mettent en danger. La législation sur le travail, le patron n'en avait rien à foutre. L'inspection du travail a des moyens réduits: elle constate les carences de sécurité mais ne peut pas toujours vérifier que les travaux exigés ont été effectués.

Il désignait lui-même les salariés qu'il voulait voir devenir délégués du personnel. Quand j'ai essayé de le raisonner au téléphone, il m'a dit: « les syndicats, j'en ai jamais eu, j'en aurai jamais ». Il a fallu le contraindre à faire élire les délégués du personnel avec un protocole d'accord formel, carré. Au 1er tour, seules les organisations syndicales ont eu le droit de présenter des candidats. Au second tour, des délégués qui ne déplaisaient pas au patron ont battu le candidat de la CGT. Depuis, ces délégués sont passés à la CGT et font un travail formidable: ils se sont rendus compte de l'utilité du syndicalisme revendicatif. Ils ont réussi à faire plier le patron en le faisant revenir sur sa décision de ne plus payer des heures supplémentaires au salaire qu'il avait un moment annoncé.

Je peux aussi vous parler des pépinières de Plouénan. Là encore, les salariés ont des conditions de travail déplorables. Leur sécurité n'est pas assurée. On emploie des salariés COTOREP (handicapés) à utiliser des machines qui ne sont pas adaptées pour eux, avec du matériel désuet. Avec une responsable syndicale CGT, il y a pour les semaines à venir un projet très intéressant de table-ronde pour l'amélioration des conditions de travail dans les serres avec un inspecteur du travail, la médecine du travail, l'organisation syndicale.  

J'assiste aussi les emballeurs de légumes de Saint Pol de Léon dans leur effort pour défendre leurs intérêts. Ils sont aujourd'hui 35 salariés en entreprise, dont 15 en CDI après avoir été 600 à la fin des années 60 (dont 450 étaient syndiqués à la CGT!). Beaucoup du conditionnement s'effectue aujourd'hui directement sur les exploitations. Avec la création différée pour des raisons judiciaires mais toujours voulue par la SICA de la grande plateforme de conditionnement de légumes de la Vilargren à Plougoulm, c'est tous les postes de saisonniers (des gens qui ne vivent quasiment qu'avec les saisons d'artichauts et de choux fleurs: peut-être 200 à 250 personnes) qui vont sauter, et probablement la majorité des CDI d'emballeurs qui ne seront pas formés et aptes à se requalifier dans un centre beaucoup plus automatisé où leurs tâches vont évoluer vers l'administratif, l'informatique. Jacques Le Guen, l'ancien député de droite de Landivisiau, a dit un jour que la future plateforme de la SICA valait 5000 emplois créés ou conservés. On est en plein délire: je lui ai écrit en lui demandant ses sources. Il ne m'a jamais répondu. Les ouvriers emballeurs ne sont déjà plus très nombreux: il est fort à penser que la plupart d'entre eux se retrouveront au chômage avec la création de la plateforme dont la CGT a montré les effets pervers.

Aujourd'hui, dans la région de Saint Pol de Léon, la syndicalisation à la CGT relève la tête: on a créé trois sections d'entreprise depuis le début du mois, à la CCI (criée de Roscoff), à la mairie de Plouescat, chez Prigent échalotes. Ce n'est pas le travail qui manque mais cette remontée de l'engagement syndical sous la pression des évènements (la crise, la pression de plus en plus forte mise sur les salariés) est prometteuse.

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 10:23
Dissolution du syndicat d'énergie : « Une fausse démocratie ! » - Plouégat-Guerrand
OUEST FRANCE vendredi 15 mars 2013

 

 

Christian Le Manac'h ne mâche pas ses mots. Le président du syndicat départemental d'énergie du Finistère (SDEF) en prend pour son grade ! « Il fait preuve d'autoritarisme, botte en touche pour ne pas répondre pas à nos interrogations », se fâche-t-il, mercredi lors du conseil municipal. Au moment de donner son avis sur la dissolution du syndicat d'électrification de Lanmeur, il confirme : « Je refuse d'obtempérer ! En votant, on participe à la délocalisation de l'emploi. »

Pourquoi cette colère ? Le préfet, pour faire le ménage dans le millefeuille institutionnel, procède à la dissolution des organismes intercommunaux. Le syndicat intercommunal d'électrification de Lanmeur est dans le collimateur. « On nous demande de rejoindre le SDEF alors que le BMO (Brest métropole océane), la plus grosse collectivité du département, n'y va pas. De plus, notre structure cantonale travaille en bonne attente avec un personnel réactif et de proximité. » Et il met en avant l'efficacité du programme des travaux d'enfouissement de réseaux.

Le maire de Plouégat-Guérand s'interroge sur la réactivité de la future structure : « On a déjà des cas concrets. C'est un véritable micmac : des chantiers qui traînent et un service plus cher et bien moins rendu. »

Sur la forme, il pointe les contradictions : « On nous demande à nous communes de moins de 2 000 habitants, de transférer nos taxes alors que des communes comme Lanmeur et Plougasnou n'auront pas à le faire. Le syndicat de Lanmeur n'a pas de dette. Qu'en sera-t-il de celle des autres syndicats ? »

Sur le fond, Christian Le Manac'h dénonce l'absence de lien entre la nouvelle structure et la commune. « De plus, on nous demande un avis sur quelque chose qui est déjà entériné. C'est de la fausse démocratie. »

 

Il est rassurant de constater que des élus, y compris dans la mouvance du PS, résistent, malgré les pressions et la "pédagogie" qu'on leur dispense, à la départementalisation du syndicat d'électrification qui va priver les communes, et notamment les petites, de ressources fiscales importantes qui leur sont absolument nécessaires pour continuer à financer les services et les équipements qui maintiennent les habitants sur le territoire. Cette réforme de recentralisation est portée chez nous notamment par Jean-Luc Fichet: elle affaiblit un peu plus les communes déjà concernées par la baisse des dotations de l'Etat, la hausse des charges et des besoins sociaux.

Dès juin 2011, le PCF, à l'occasion d'une réunion publique organisée à Plourin les Morlaix, avait dénoncé la départementalisation de la compétence énergie comme partie prenante d'une réforme territoriale qui enlevait par la contrainte des marges de manoeuvre et des sphères de souveraineté aux collectivités locales et poursuivait des objectifs libéraux d'économie plus que de satisfaction des besoins des citoyens.  

Les syndicats locaux d'électrification prélevaient 8% de taxe sur les factures des usagers dont une partie était basculé dans le budget des communes. Désormais, toutes les taxes vont être reversées à l'échelon départemental. Dans la communauté d'agglomération de Morlaix, il y a eu d'abord beaucoup d'avis défavorables à cette départementalisation, mais depuis il semble que plusieurs élus, les pressions politiques aidant, se sont laissés convaincre. Pas tous, heureusement! 

En tant que candidat du Front de Gauche aux législatives, j'avais également dénoncé la départementalisation des syndicats d'électrification en mettant en cause le maire de Lanmeur et sénateur Jean-Luc Fichet pour sa volte-face à ce sujet. Il n'avait pas apprécié et avait licencié le salarié du syndicat d'électrification de Lanmeur qui instruisait les élus sur les risques de la départementalisation...

Ismaël Dupont.     

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20 mars 2013 3 20 /03 /mars /2013 08:17

Un Séminaire Front de Gauche sur les municipales dans la région de Morlaix, samedi 23 mars de 14h à 18h au 2, petite rue de Callac à Morlaix ( local du PCF).

L'objectif est de définir des objectifs partagés pour un projet du Front de Gauche commun pour toute la région de Morlaix, qui se déclinera concrètement ensuite de manière particulière en fonction des spécificités des situations communales. Il nous faudra rentrer autant que possible dans le détail de ce que nous pourrions faire au niveau municipal pour développer Les Solidarités
Hervé Penven introduira la réunion par une brève présentation des compétences des communes, des compétences de la communauté d'agglomération, des compétences partagées et par une identification des contraintes: baisse des dotations de l’État, situation inégale des communes (au niveau des dynamiques démographiques, des charges, des impôts). 
Ensuite, nous organiserons la réflexion en examinant successivement plusieurs domaines de l'action municipale où la question des solidarités se pose:
1. faire de la place aux citoyens et aux associations dans la construction et la mise en place des projets au niveau municipal et au niveau des quartiers. Faire vivre une démocratie de participation citoyenne.  
2. la fiscalité (prenant en compte la dimension des solidarités communautaires à faire émerger à l'encontre d'une logique de mise en concurrence des territoires).
3. le logement (prenant en compte la dimension de la préservation de l'environnement et des terres agricoles comme celle du social, des besoins et des attentes de la population)
4. les transports
5. accompagnement petite enfance
6. accompagnement personnes âgées 
7. politique scolaire
8. Loisirs et sports/ Culture
9. Politique associative
Nous n'aurons pas forcément le temps de tout aborder (il y aura d'autres séminaires d'ici juin) mais l'idée est d'arriver après débat à des décisions qui fassent consensus sur des questions très concrètes.
Avant le Séminaire sur les Municipales à 14h, il y aura une présence du Front de Gauche sur le marché de Morlaix, de 9h30 à 12h, avec des tracts annonçant les Rencontres du Front de Gauche du samedi 30 MARS à Pont de Buis.

 

Cette réflexion sur les Municipales sera prolongée trois jours plus tard à Plougonven par une:

 

Réunion Publique Front de Gauche sur les Municipales dans la région de Morlaix:

"L'enjeu des élections municipales"

Avec présence d'élus sympathisants du Front de Gauche

Le mardi 26 mars à 18h, salle des associations à Saint Eutrope (Plougonven).

 

 

front de Gauche Morlaix

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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 14:07

Le projet de loi sur la refondation de l’école est débattu depuis hier à l’Assemblée. Un texte qui mêle rupture et renoncement, estime la députée Marie-George Buffet, qui défendra des amendements au nom du Front de gauche. "En l’état actuel, il y a trop de carences", estime l’une des porte-parole du groupe gauche démocrate et républicaine sur ce texte.

 

Les députés ont entamé, hier, l’examen du projet de loi «pour la refondation de l’école de la République. Un texte qui entérine la création de 60 000 postes sur cinq ans et donne la priorité à l’enseignement primaire. Mais qui reporte également des dossiers cruciaux et poursuit certaines logiques délétères.

 

Ce projet de loi est-il une réelle «refondation» de l’école ou juste la continuité des politiques précédentes ?

Marie-George Buffet. On ne peut pas parler de continuité. Il y a une volonté affichée de refonder l’école alors que l’on avait, avec la droite, une dévalorisation permanente de l’institution. Il y a donc une belle ambition. Mais, malheureusement, entre le titre du texte et sa réalité, il y a un fossé… L’engagement sur les 60 000 postes est une rupture réelle. Mais certains sujets fondamentaux, comme le collège, l’éducation prioritaire et le lycée, sont repoussés à plus tard. On constate aussi des reculs inquiétants.

 

La priorité donnée au primaire est-elle une réalité ?

Marie-George Buffet. C’est indéniable. À commencer par le rôle reconnu de la maternelle. Mais l’ambition reste encore trop limitée. Sur l’accueil des enfants de moins de trois ans, nous défendrons un amendement pour le rendre obligatoire dans toutes les écoles – à partir du moment où les parents le souhaitent – et non pas le réserver aux seules zones prioritaires. De même, nous souhaitons que l’école soit obligatoire dès trois ans, ce que ne fait pas la loi. Concernant les réseaux d’aide aux enfants en difficulté (Rased – NDLR), plusieurs amendements adoptés en commission «confortent» leur existence mais le flou demeure sur leur mission. Il y a aussi un débat à mener autour du «socle commun». Son contenu a été élargi à la «culture». Mais sa logique demeure : un savoir minimum dont devront se contenter ceux des élèves dont on estime qu’ils ne peuvent aller plus loin.

 

Conserver le socle est-il compatible avec une réforme ambitieuse ?

Marie-George Buffet. Il serait bon, effectivement, de le sortir du projet de loi. Et de travailler sur les contenus des programmes. Le texte prévoit la remise en place d’un conseil supérieur chargé de les rédiger. Il faudra suivre cela de près. D’autant que nos amendements qui souhaitaient y associer les représentants des enseignants n’ont pas été retenus en commission.

 

Plusieurs syndicats dénoncent des mesures qui accentuent la territorialisation de l’éducation. Qu’en est-il ?

Marie-George Buffet. Sur l’enseignement artistique, on a obtenu l’assurance en commission qu’elle se fasse au sein de la scolarité et ne relève pas du périscolaire. Mais, sur d’autres points, la tendance est bien là. Notamment pour les lycées professionnels. Ces filières seront sous l’emprise des régions qui auront la responsabilité, chacune, d’élaborer les cartes de formations, au risque d’aggraver les inégalités de traitement entre élèves. Un amendement vise à donner le dernier mot au rectorat. Mais cela ne suffit pas. Même combat à mener sur l’apprentissage. Le texte le supprime pour les enfants âgés de quatorze ans mais il demeure possible à partir de quinze ans. Nous, nous souhaitons qu’il n’intervienne pas avant la fin de la scolarité obligatoire (seize ans – NDLR) que nous voulons porter à dix-huit ans.

 

Le projet de loi entend marquer le retour d’une formation des enseignants avec la création des Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (Espe). Comment l’appréciez-vous ?

Marie-George Buffet. Cette volonté marque une rupture avec le quinquennat précédent, qui avait détruit cette formation. Mais un point reste préoccupant sur l’inégalité sociale d’accès au métier : il n’y a aucun système de prérecrutement. Le gouvernement croit répondre avec les «emplois d’avenir professeur». Mais ce sont des contrats de droit privé obligeant à effectuer un mi-temps. Ce n’est pas la même chose qu’un prérecrutement rémunéré qui permet au jeune, quelle que soit son origine sociale, de se consacrer entièrement à ses études pour préparer au mieux son concours. Les députés du Front de gauche mèneront aussi le combat sur les emplois précaires – comme les AVS –, qui se sont multipliés ces dernières années. Ils ont un rôle essentiel dans l’école et doivent être reconnus comme fonctionnaires. Le ministre admet qu’il faut faire quelque chose, mais il n’y a pas un mot dans la loi…

 

Le Front de gauche exclut-il de voter contre ce texte ?

Marie-George Buffet. Nous ne sommes pas dans la même situation que face à un texte comme l’ANI, qui va clairement à l’inverse de l’intérêt populaire et auquel nous nous opposons frontalement. Sur la loi de refondation de l’école, on est décidés à aller jusqu’au bout pour faire en sorte qu’elle réponde aux attentes de la communauté éducative. Et pour l’instant, le groupe n’a, à aucun moment, décidé de rejeter ce texte en bloc. À titre personnel, je ne vais pas voter contre le «plus de maîtres que de classes» ou l’élargissement de l’accueil des enfants de moins de trois ans… Mais je ne vais pas non plus voter pour des mesures qui, en l’état, restent inacceptables, c’est évident ! Nous allons donc nous battre pour améliorer au maximum ce texte, qui doit passer au Sénat puis encore à l’Assemblée. Le chemin est long. Et au lieu de débattre déjà des votes, on devrait plutôt s’attacher à mener la mobilisation avec les parents d’élèves et les enseignants.

 

Entretien pour l'Humanité

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 20:30

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Nous étions cette après-midi avec plusieurs militants du PCF et du Front de Gauche (qui manifestaient comme citoyens ou syndicalistes) de la région de Morlaix à Lampaul-Guimiliau puis à Landivisiau pour dire notre soutien aux 850 salariés de GAD qui défendent leur emploi menacé par une mauvaise gestion de l'entreprise, la concurrence très faussée avec les abattoirs allemands, la mise en crise de la filière porcine par la conjugaison de la spéculation sur les céréales qui servent d'aliment et des prix trop bas imposés par les supermarchés.

 

cf: Compte rendu d'un entretien avec un syndicaliste FO :   http://le-chiffon-rouge-pcf-morlaix.over-blog.com/article-gad-des-centaines-d-emplois-menaces-a-defendre-116032256.html

 

Nous y étions avec Corinne Nicole et une banderole de l'intersyndicale de Tilly-Sapco rappelant aussi que la filière avicole finistérienne est en danger avec la réduction brutale et sans préparation des aides à l'exportation, peut-être suivie bientôt par une suppression pure et simple.

Les syndicalistes de FO avaient voulu ce rendez-vous consensuel, défensif mais pas alarmiste ou rageur car la messe n'est pas dite, réunissant pour organiser la défense du sîte très largement hommes politiques, citoyens, syndicalistes, habitants de toutes tendances. Ils ont eu raison! Le succès et l'audience du rassemblement le prouvent, même si cette unanimité de façade n'est pas sans ambiguïté.

Mais maintenant, la balle est dans le camp du gouvernement! Chantale Guittet (députée PS de Landivisiau) a parlé de ses entretiens avec Stephane Le Foll et de leurs déterminations communes à défendre l'emploi dans les usines agro-alimentaires bretonnes et à GAD notamment.

Seront-ils plus efficaces et volontaristes qu'à Florange, à Goodyard, à Renaud... ? On veut y croire. Mais, maladresse de langage ou non, j'ai relevé tout de même que Mme Guittet a parlé d'un "nécessaire plan de restructuration de la filière porcine". Cette expression m'évoque - et pas qu'à moi - des "licenciements massifs"... Est-ce une nécessité? Non, évidemment.

Sauver l'emploi - cela exige la mise sous contrôle des salariés des entreprises en difficulté qui risquent de licencier. Cela suppose l'implication financière de l'Etat et des collectivités, et pas seulement pour laisser la jouissance des bénéfices aux actionnaires en socialisant les pertes et les charges financières comme la formation, etc. Cela suppose surtout des mesures énergiques sur le plan international pour lutter contre le dumping social, la mise en concurrence des salariés, la dérèglementation des prix et la spéculation sur les matières premières.

L'Europe gérée de manière ultra-libérale prescrit tout l'inverse, comme l'a justement noté un manifestant interpellant vivement Agnès Le Brun en lui reprochant son double langage: défense verbale des emplois bretons d'un côté, construction de l'Europe ultra-libérale de l'autre.

En tout cas, on se rejouit de cette formidable démonstration de soutien de la population du pays de Landivisiau à son usine, partie intégrante du patrimoine et de l'histoire de la région, absolument nécessaire à sa vie économique, à la survie des communes.  Cela a dû aller droit au coeur des salariés de sentir qu'ils ne sont pas seuls.  

Retroussons les manches pour défendre les GAD: ce n'est que le début de la lutte!  

 

I.D

 

 

 

      

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 20:19
A la veille de la réunion du Haut conseil de la famille, installé par le Premier ministre le 7 février dernier, et alors que des informations dans la presse donnent les premiers éléments sur le rapport qui sera publié à la fin du mois, rappelons la lettre de mission de Jean-Marc Ayrault envoyée au Président délégué du Haut conseil fixait déjà une orientation défavorable aux bénéficiaires des prestations familiales.

Dès la première phrase, « les aides aux familles jouent un rôle central dans la politique sociale de notre pays », nous entrons au cœur du problème récurrent : la confusion entre politique sociale et politique familiale. 

L'objectif de la politique familiale est l'universalité et non le ciblage. Si une mise sous conditions des prestations familiales devient effective, ce sont les principes même du fondement de la politique familiale qui sont remis en cause, l'universalité et la solidarité.

Les objectifs de la politique familiale sont complémentaires:

- Des objectifs sociaux visant à relancer le pouvoir d'achat des familles, mais avec une priorité pour les familles nombreuses et modestes, notamment les familles mono-parentales. Cette relance contribue à maintenir et à développer la consommation, donc la croissance.

- Des objectifs démographiques : la politique familiale peut contribuer au financement de la protection sociale car les cotisants de demain participeront au financement des retraites.

- Des objectifs économiques : la politique familiale en contribuant à la santé, à l'éducation et au bien-être des enfants permet le renouvellement et la dynamique d'une force de travail bien formée et productive.

On voit clairement l'enjeu des politiques familiales dont les fondements reposent sur la compensation du coût de l'enfant, et non sur la réduction des inégalités salariales et de la lutte à la racine pour un nouveau partage des richesses et une nouvelle gestion des entreprises. Cette confusion plus ou moins volontaire est préjudiciable à une vue d'ensemble, et à l'efficacité du système de protection social d'ensemble.

 L'avenir de la branche Famille est de fait menacé car le MEDEF, en embuscade, réclame depuis des années que son financement ne soit plus opéré par les cotisations sociales.

Il est strictement impossible de préconiser un retour à l'équilibre des comptes de la branche Famille, tout en prévoyant d'accroître encore les exonérations patronales de cotisations, comme prévu dans l'ANI.

Le Parti Communiste Français refuse d'alourdir la fiscalité des foyers via la politique familiale et propose d'aller jusqu'au bout d'une justice sociale en taxant les revenus financiers via une vraie réforme de la fiscalité.

C'est en articulant une vraie politique de réduction des inégalités salariales et d'actions à la racine pour un nouveau partage des richesses, une sécurisation de l'emploi, de la formation et du revenu, ainsi que des interventions des salariés dans les entreprises ; c'est en garantissant à chacun un smic à 1700 euros pour 35h ; en instaurant une échelle des salaires de 1 à 20 maximum ; en proposant des prestations familiales dès le premier enfant, et la création d'un pôle public de la petite enfance que nous permettrons la mise en place de choix politiques ambitieux visant à réduire les injustices sociales et à promouvoir le progrès humain.

 

Déclaration du PCF.

 

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 19:42

Manuel Valls, qui multiplie les ordres de destructions brutales de camps de Roms en région parisienne, dans l'Essonne notamment, des coups de force qui détruisent le travail social des associations et des acteurs institutionnels, en a rajouté une couche cette semaine dans ses propos insultants contre la communauté des Roms.

L'homme parle comme un automate jouant un rôle de composition, en l'occurence celui de l'homme de l'ordre inflexible et insensible, l'égérie de la France qui craint et ne souffre pas l'autre. Il est cynique mais pathétique. Triste à voir et à entendre surtout. Pauvre France qui goûte ce genre de discours et de poses martiales complètement stupides au ministère de l'Intérieur. L'homme a de l'avenir, sans doute, avec sa machoire carnassière et son absence totale de scrupules.

Il n'empêche qu'il nous rappelle que l'idéologie nauséeuse de Vichy et de la droite xénonophobe repousse un peu partout comme du chiendent quand il critique les Roms - dans le Figaro s'il vous plaît... - en disant qu'ils "ne souhaitent pas s'intégrer dans notre pays pour des raisons culturelles ou parce qu'ils sont entre les mains de réseaux versés dans la mendicité ou la prostitution".

" Roms= inassimilables = dangereux = parasites"  dont il faut se débarasser rapidement: l'équation est posée en toute subtilité... Et ce sont ces gens là qui disent nous préserver du lepenisme ... en épousant ses idées courtes et haineuses héritées du vieux mais intarrissable fond de xénophobie qui habite toute société.         

   

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 17:25

 https://picasaweb.google.com/YVABRA/VAGUEBLANCHEAMORLAIXFinistere?authuser=0&feat=directlink

Voici les photos d'Yves Abramovicz prises lors de notre rassemblement d'une cinquantaine de personnes devant la mairie de Morlaix vendredi 15 mars à 19h, pour faire une vague blanche de solidarité aux Syriens, partout en France et partout dans le monde, afin de réclamer la Paix et la Liberté pour les Syriens:

 

Nous étions là pour manifester notre solidarité au peuple syrien, dire Stop à la guerre contre un peuple, Stop à la guerre civile, Stop à la tyrannie de Bachar-el-Assad et de son clan.

 

Citoyens, militants de l'ACAT, de la LDH, du Mouvement de la Paix, de l'Association France Palestine Solidarité, du Front de Gauche, nous étions là, agissant avec humilité en pensant au courage et au sacrifice de nos frères Syriens, avec toute notre souffrance et notre révolte à assister impuissants depuis deux ans au martyre de ce peuple, pris en otage par un régime dictatorial, terroriste et barbare et par la guerre civile que celui-ci a fini par engendrer à cause de son obstination à n'opposer que la répression à la révolution citoyenne et pacifique qui lui signifiait son discrédit total et définitif.

 

Il y a deux ans, chacun s'en souvient, un espoir formidable s'est levé, avec une incroyable résolution populaire de démocratiser ce pays de vieille culture et de haute civilisation qu'est la Syrie, d'en finir avec l'Etat policier, le favoritisme, la domination sans partage d'une petite minorité qui contrôlait tous les pouvoirs. Nous voyions ces foules de jeunes courageux, chantant sous les balles avec la joie que donne la résolution collective et la peur surmontée, narguant les assassins du régime, et cela nous donnait des frissons. Aujourd'hui, on est rentré dans une guerre civile complexe, indécise et barbare où il est plus difficile d'identifier le camp des innocents, celui des bourreaux qui n'auraient aucune victime de cruautés à pleurer et venger. Mais, pour autant, il ne faut pas détourner les yeux de la Syrie sous prétexte que se qui s'y joue n'est pas très propre et l'abandonner au sort des armes.

 

1 million de réfugiés meurtris et traumatisés attendent l'aide internationale, en particulier celle de la France. Des dizaines de millions de civils vivent l'enfer quotidien dans des villes et des villages livrés aux bombardements, à la peur omniprésente, à la faim, à la destruction, à la terreur militaire.    

 

La Syrie doit vivre! Nous avons la responsabilité de tout faire pour que, après les 70000 ou 100000 morts déjà recensés, des dizaines de milliers de blessés, de torturés, de traumatisés, d'endeuillés, la désolation, l'horreur et la haine ne continuent pas à briser ce peuple avec qui nous avons une histoire commune et qui est si admirable à plein d'égards.     

 

Aujourd'hui, l'avenir de la Syrie comme Etat laïque et démocratique, multiculturel et multi-confessionnel, n'est rien moins qu'assuré avec le risque de fragmation du pays en zones communautaires et le poids préoccupant pris par les islamistes sunnites et les djihadistes étrangers dans le camp de la rébellion armée soutenue par le Qatar, l'Arabie Saoudite.

 

Nous avons certainement notre part de responsabilité dans cette détérioration de la situation, pour n'avoir pas agi assez fortement assez tôt pour empêcher les massacres de civils, mais la situation était il est vrai très complexe, avec le soutien donné au régime syrien par la Chine, la Russie, l'Iran, le Hesbollah libanais, la légitimité douteuse et les dangers d'une intervention militaire étrangère dans un pays nationaliste et sur-armé, les appuis communautaires du régime dans certaines minorités culturelles de Syrie qu'il "protégeait".

 

Aujourd'hui, il est certain que la guerre ne peut s'arrêter qu'à condition que Bachar et sa clique de criminels quittent le pouvoir, et c'est donc ce qu'il faut viser en priorité. Par la diplomatie, en faisant pression intelligemment sur la Russie et l'Iran... Et en envoyant des armes aux rebelles pour leur permettre de prendre l'ascendant? Il est malheureusement possible qu'il soit trop tard pour contrôler le "pedigree" de la rebellion afin de donner des chances à une Syrie démocratique et laïque post-Bachar el Assad. Le problème est complexe: les références contradictoires abondent. L'odieux abandon des républicains espagnols, d'un côté, le retournement des armes envoyés à la rebellion libyenne, de l'autre... pour ne citer que deux comparaisons tentantes.  

 

Pour ma part, je pense qu'il est souhaitable d'aider concrètement la rébellion à tenir la dragée haute aux forces de Bachar sans intervention étrangère directe et en soutenant particulièrement les groupes armés les moins fanatiques, les plus républicains. Les bases du pouvoir sont désormais très très minces et fragiles et une succession de défaites de l'armée loyaliste pourrait accélérer les défections et la chute de Bachar-el-Assad, nécessaire à une fin rapide des hostilités sans dislocation de la Syrie. D'autres - et la direction du PCF s'est prononcée en ce sens, comme le Mouvement de la Paix- pensent que si les états occidentaux, la France au premier chef, livrent des armes aux rebelles, ils font le jeu du durcissement et de la prolongation de la guerre, donnent des outils de domination et de violence future à des groupes de tendance islamiste.

La question est difficile à trancher: aucune option n'est sans risques ni effets pervers. Mais sachons tout de même que les rebelles sont déjà armés, insuffisamment sans doute, et par des forces politiques de tendance réactionnaire, vers lesquelles ils se tourneront sans doute de manière privilégiée en cas de victoire, ce qui n'est à souhaiter pour personne. Réfléchissons au fait aussi que l'Etat syrien bénéficie de fait d'un approvisionnement militaire constant de la part de la Russie, de l'Iran, et d'autres Etats et que refuser par principe les armes aux rebelles, c'est les laisser à la merci de cette armée dirigée par des criminels!         

 

Ce qui est sûr, c'est que les Syriens dans leur grande majorité ne sont pas pour un régime islamique, intolérant et liberticide. Ils veulent la paix civile, la sécurité, le retour de la vie et de la liberté. Il faut pouvoir établir le contact avec certaines franges de la rébellion militaire pour s'assurer qu'on ne confisque pas à nouveau, dans l'hypothèse d'une défaite de Bachar el Assad, sa révolution au peuple, qu'on lui laissera la place sitôt la guerre finie pour qu'il puisse rebâtir la Syrie dans un climat de justice, de réconcilation et de démocratie.

 

Ces défis sont immenses. Les risques aussi. Nous n'avons pas toutes les cartes en main, assez peu en vérité. Mais nous devons nous sentir concernés par le retour de la paix, de la sécurité et de la liberté en Syrie, et observer avec vigilance l'attitude de notre gouvernement par rapport à cette crise.    

  

Ismaël Dupont.   

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 16:59

Des organisations de chômeurs et de précaires ont été reçues le 15 mars par Michel Sapin, le ministre du Travail.

Pas dans n'importe quel contexte: montée du chômage, de la pauvreté des inégalités et de la désespérance sociale avec la crise, les licenciements boursiers, la politique d'austérité. Suicide de Djamal Chaab à Nantes le 13 février, suivi par plusieurs tentatives d'immolations de chômeurs devant Pôle Emploi. Souffrance au travail des salariés de Pôle Emploi complètement débordés du fait du manque de moyens humains et dégoûtés par la réorientation de leur métier vers une politique de radiation et de tri des hommes en fonction de leur employabilité.

Elles attendaient des réponses claires et précises sur la nécessité de redonner à Pôle Emploi les moyens de fonctionner de manière efficace et humaine, et une mise en oeuvre rapide de mesures d'urgence:

- un moratoire sur les indus.

- la mise en oeuvre rapide des préconisations du médiateur de Pôle Emploi en matière de radiations, notamment concernant les nombreux abus de radiations pour "absence à convocation".

- le déclenchement automatique d'une allocation de solidarité (RSA, ASS) pour les fins de droits.

- le rétablissement intégral de l'Allocation Equivalent Retraite.

- l'augmentation substantielle des minima sociaux

- le rétablissement de la Dispense de Recherche d'Emploi

- mise en place d'un fonds scocial d'urgence à l'emploi.

 

Le moins que l'on puisse dire est que Michel Sapin n'a pas donné satisfaction aux demandes des chômeurs, refusant même de les écouter jusqu'au bout. Et c'est ce qui se prétend être un gouvernement de gauche !

 

Voici le communiqué du MNCP, Mouvement national des Chômeurs et Précaires:

 

Les organisations de chômeurs ont été reçues ce matin par le ministre du Travail lors d’un comité national de liaison de Pôle Emploi. Elles y ont porté les mesures d’urgence sur lesquelles elles attendaient la réponse du ministre : arrêt des radiations, moratoire sur les indus, fonds social pour les chômeurs…, toutes mesures qui permettraient de redonner un peu d’oxygène aux chômeurs et aux précaires dans cette période de crise insupportable.

Au lieu d’annonces en faveur des précaires, les associations de chômeurs se sont confrontées au silence d’un ministre impuissant et coincé dans son obsession de la dette, dogme insupportable par lequel le gouvernement se prive des moyens d’agir.

Tout au plus avons-nous appris que nous serions consultés d’ici juillet sur la réforme de la loi sur les droits et devoirs des chômeurs et sur les moyens de Pôle Emploi.

Devant un tel niveau d’insuffisance et face au mépris d’un ministre qui s’échappe avant la fin de l’échange, les associations de chômeurs, porteuses d’urgences collectives et de la souffrance de moins en moins supportable vécue au quotidien par les chômeurs, s’apprêtent donc à réagir.

Le gouvernement nous refuse la négociation, nous allons donc tout mettre en œuvre pour l’y amener, par la mobilisation collective des chômeurs et de leurs associations.

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 12:47

CF. Journal de 7h de France Culture (à partir de 8mn): http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4588665

 

Là encore, à cause du choix de l'austérité et parce que l'on refuse de soumettre davantage à l'impôt les revenus du capital et les profits des entreprises, on s'oriente vers une réforme a minima, alors que les besoins sont immenses du côté des personnes âgés, des associations d'aide à l'autonomie et des personnels.

 

Plutôt que de financer l'augmentation du nombre de personnels bien formés à domicile et en établissement...

 

Plutôt que de créer un grand service public de l'aide à l'autonomie (soutenant des structures publiques et associatives locales d'aides à domicile, développant des maisons de retraites publiques accessibles à toutes les bourses), de renforcer la présence des personnels auprès des personnes âgées, de renforcer le financement de l'APA et de faire rentrer la prise en charge de personnes âgées en perte d'autonomie de plein pied dans la Sécurité Sociale solidaire, le gouvernement semble privilégier des demi-mesures sans ambition dont le financement retombera essentiellement sur les salariés, les retraités, les familles ou les personnes dépendantes elles-mêmes.

 

Les rapports remis aujourd'hui au gouvernement vont dans le sens d'un encouragement à un prolongement du maintien à domicile pour les vieux, entendu comme pis-aller dans un contexte de rigueur, d'une absence de renforcément des solidarités et du service public dans le domaine de la perte d'autonomie.

 

Lisons le Télégramme du jour:

"Attendue depuis la canicule meurtrière de 2003, la réforme de la prise en charge des personnes âgées, notoirement insuffisante, avait été promise puis repoussée plusieurs fois sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, pour des raisons budgétaires. Pendant ce temps, les rapports sur le sujet se sont empilés. Trois autres ont été rendus hier, permettant au gouvernement de mettre au point sa loi sur « l'adaptation de la société au vieillissement », promise pour la fin de l'année et qui pourrait entrer en vigueur début 2014 et s'étaler sur plusieurs années.
Une taxe de 0,3 % en 2014
« On a toutes les expertises, maintenant, il faut des décisions », a affirmé, hier, le conseiller général (PS) du Val d'Oise, Luc Broussy, auteur de l'un de ces documents. La prise en charge des personnes âgées est estimée actuellement entre 22 et 25 milliards d'euros annuels. Les pistes de financement sont sur la table depuis des années : hausse de la CSG, assurance privée, nouvelle journée de solidarité... Seule certitude, les retraités imposables seront soumis à une taxe de 0,3 % en 2014 pour financer la dépendance.
Le nombre de plus de 85 ans devrait passer de 1,3 million en 2007 à 5,4 millions en 2060, selon l'Insee, mais seulement une petite partie sera dépendante.
Pour améliorer les choses, Luc Broussy prône la création d'un « guichet unique » d'information et de coordination, commun aux personnes âgées et handicapées, sous la forme de Maisons de l'autonomie. Parce que « sans logement adapté, il n'y a pas de maintien à domicile », il suggère aussi des quotas de logements neufs (20 %) adaptés dans des « zones propices au vieillissement » définies dans les documents d'urbanisme...
Après avoir promis 80.000 logements adaptés par an pendant la campagne présidentielle, François Hollande en promet désormais 80.000 sur cinq ans. Le rapport rappelle aussi que la prise en charge des personnes âgées représentera 350.000 emplois médico-sociaux d'ici à 2020 et promeut la création d'une « filière industrielle » des technologies pour les seniors (« gérontechnologies », comme la téléassistance), encore peu répandues en France" .
 
Même si on peut toujours espérer que le gouvernement et les Parlementaires améliorent ces préconisations on est pour l'instant loin, très loin du compte !
  
Il faut que la société investisse des milliards d'euros pour faire de la prise en charge de la perte d'autonomie un droit universel sans conditions d'âge ou de ressources, financé par la solidarité nationale dans le cadre de la sécurité sociale.
Il faut garantir l'égalité d'accès à ce droit sur l'ensemble du territoire. Ce droit doit s'inscrire dans une démarche de services publics au plus proche des besoins et des réalités locales dans un cadre national qui en définit les objectifs, prenant en compte l'ensemble des dimensions:
- structures publiques de soin et de prévention de proximité
- développement des structures hospitalières
- accès au logement social adapté, aux transports, à la culture.
- développement en amont de la prévention, de la médecine du travail, de la santé.
Les associations d'aide à domicile à but non lucratif financées par des crédits publics doivent pouvoir perdurer adossées à un vrai soutien et un contrôle public départemental pour garantir la qualité de la prise en charge et des formations.
Des maisons de retraite publiques ou associatives à but non lucratif doivent être construites, renovées et agrandies au plus près des gens, afin que leurs coûts modérés limitent le reste à charge pour les personnes âgées: aujourd'hui, avec un coût moyen de 1900€ mensuel en Bretagne et de 2200€ en France (2600€ de prix moyen pour le privé lucratif), les maisons de retraite sont quasimement inaccessibles à des gens qui ont des petites retraites. Ce pourquoi, en forçant le trait, on pourrait dire qu'on y rentre quasiment que "pour y mourir": la durée moyenne d'un "séjour" en maison de retraite est de 23 à 24 mois. Or, sans nous dissimuler le fait que la plupart des personnes âgées, même partiellement dépendantes, préfèrent rester chez elles avec un accompagnement adéquat et qu'elles sont plus heureuses comme cela, beaucoup d'entre elles aussi pourraient trouver un bénéfice à rentrer plus tôt en maison de retraite si elles en avaient la possibilité financière et si les moyens humains étaient plus importants en maison de retraite.
Aujourd'hui, dans le Finistère, il y a 91 EHPAD représentant 9127 places, et 42 foyers foyers logement pour personnes âgées autonomes (2390 places). Mais Pierre Maille lui-même disait il y a deux ans à Plouigneau: il manque 2000 places en maison de retraite dans le Finistère.
  
Surtout, il faut que les effectifs des personnels à l'hôpital, en maison de retraite, dans les services d'aide à domicile, permettent une réelle prise en charge humaine et efficace des personnes âgées en perte d'autonomie.  
La présidente de la FNPAEF (Fédération Nationale des Associations de Personnes âgées et leurs familles), citée le 9 janvier 2013 dans le Télégramme, disait: "il manque 12 milliards d'euros" chaque année pour assurer une prise en charge décente et universelle de la perte d'autonomie, "à comparer avec les 70 milliards d'euros de niches fiscales".
Michèle Delaunay (voir Sud Ouest:  http://www.sudouest.fr/2013/01/27/reforme-ambitieuse-947720-710.php ), pour sa réforme prétendument ambitieuse, n'envisagerait qu'une rallonge budgétaire de 2,5 milliards, une politique de limitation des coûts d'hébergement en maison de retraite, une formation et une aide supplémentaire aux aidants familiaux pour maintenir à domicile.
C'est insuffisant! Les personnes âgées ont bâti notre pays, travaillé toute leur vie à produire des richesses sociales diverses: elles ont le droit de vieillir dignement, qu'elles soient aisées ou pas.
Relever dans la solidarité et l'humanité le défi du doublement du nombre de Français de 85 ans et plus d'ici 2040 exige, comme la création de la Sécurité Sociale dans l'après-guerre, la création de nouveaux espaces de socialisation des richesses limitant la financiarisation de l'économie.  
Le bien-être des vieux est un problème de partage des richesses.
 
I.D
 
  
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